Anarisil, Cité d'Argent 6: Séparations

Dans les jours qui suivirent le départ de Gandalf, Aowyn devint une guerrière hors pair. Devant le château, Eldarion lui montra l'art de l'épée. En deux jours, elle était aussi agile que le roi. Un après-midi, elle parvint même à faire une chose qu'il ne pensa pas.

Allez-y, Aowyn.

Aowyn se tenait à dix mètres d'Eldarion. Elle s'avança en courant, épée à la main. Les épées s'entrechoquèrent. Elle donnait des coups précis, tandis qu'il donnait des coups puissants. Aowyn saisit toute sa force et frappa avec puissance et précision près de la garde d'Andùril. À cause de la force du coup, Eldarion échappa son épée dans l'herbe. Aowyn posa le bout de lame de son épée sur la gorge d'Eldarion.

Cette fois-ci, c'est moi qui a gagner!

Elle enleva son épée et tendit sa main à Eldarion pour l'aider à se relever. Après que celui-ci ait réajusté sa robe et enlever les brins d'herbe de ses vêtements, il rangea son épée dans le fourreau à sa taille.

Allons chevaucher dans le champ de Pelennor!

Le couple descendit aux écuries, dans l'étage inférieur à celle du château. Eldarion monta Belfaros, une jument blanche qui rappelait l'écume des vagues de la mer, d'où son nom de la baie. Pour ce qui est du cheval d'Aowyn, il était d'un brun quasi noir. Elle le nomma Glorfindel, en l'honneur d'un ancien seigneur elfe des légendes que lui racontait Nimrondel. Les reines de leur cheval en mains, ils parcoururent la cité à pied. Durant de longues heures, ils chevauchèrent sous le soleil doré du Pelennor. Lorsqu'ils revinrent au château, le ciel était d'un rose éclatant. Ils s'arrêtèrent quelques instants dans les marches du château. Aowyn s'écria, émerveillée:

C'est si beau vu du château! Si beau...

Elle fut prise d'un coup de fatigue soudain et tomba dans les bras d'Eldarion.

Je suis si fatiguée...

Eldarion lui sourit gentiment.

Je vais vous porter jusqu'à votre chambre.

Il la prit dans ses bras. Malgré son poids léger, il avait de la difficulté à marcher. Il l'embrassa et ouvrit la porte du château. Mais une surprise l'attendait: Eärnel. Celle-ci accouru vers le couple, enragée.

Pourquoi passes-tu tes journées avec cette fausse elfe, cette moins que rien!

Eldarion déposa Aowyn sur la chaise où était assise Eärnel. Lorsqu'il se retourna vers cette dernière, on pouvait lire une expressions de grande colère sur son visage. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il s'approcha d'elle et s'écria, indigné et profondément touché par les propos de la jeune femme.

Cette femme n'est pas une fausse elfe, ni une moins que rien! C'est une reine d'un royaume depuis longtemps perdu, que peu connaissent. Et elle sera peut-être la futur reine du Gondor, car je l'aime plus que tout au monde. Ne revenez plus jamais dans cette ville! Vous n'avez pas pris en considération le conseil de Gandalf le Blanc! Gardes! Amenez la hors de la ville!

Les deux gardes qui se tenait près de la porte saisirent chacun un bras de la jeune fille et l'amenèrent hors de la ville. Eldarion referma la porte quelques minutes plus tard. Il se retourna, prit Aowyn dans ses bras et s'engouffra dans les escaliers. Mais au lieu de continuer vers la tour, il se rendit vers sa chambre. Aowyn ne dit rien. Lorsqu'il ouvrit la porte, cette dernière fut émerveillée par la beauté de la pièce. Les murs étaient de pierre grise. Il y avait deux grandes fenêtres, d'où on pouvait voir les montagnes blanches. Il y avait une grande cheminée où brûlait un feu qui réchauffait la pièce, et devant la cheminée, un grand lit à baldaquin aux couvertures bourgognes. Il y laissa tomber Aowyn. Celle-ci enleva sa cape et son épée et les déposa à côté. Eldarion fit de même, mais il enleva aussi sa couronne et ses canons qui étaient sur ses avant-bras. Il s'assit au côté d'Aowyn. Cette dernière avait les yeux qui fermèrent dangereusement, prouvant sa fatigue. Les deux amoureux s'embrassèrent, ce qui réveilla Aowyn.

Je t'aime Eldarion. Je ne peux m'imaginer de vivre sans toi, malgré que je vais quitter cette ville dans 4 jours...

J'en suis désolé, mais je ne peux voyager avec vous, ce qui m'attriste. Je dois rester auprès de mon peuple. Mais gardez ceci avec vous comme une preuve d'amour.

Il se leva et pris un coffret sur le manteau de la cheminée. Il retourna auprès d'Aowyn, ouvrit le coffret et en sortit un collier d'argent, dont le pendentif était un petit cristal surmonté de petits fils d'argent. Il le déposa dans sa main et lui dit:

Mon père a rapporter se bijou ancien de Fondcombe. Il appartenait aux elfes, qui l'ont donné à ma grand-mère. Peu avant sa mort, mon père me l'a offert en me disant que je devais le donner à celle que j'aime.

Aowyn attacha le bijou autour de son coup. Les deux amants s'embrassèrent. Elle murmura:

Vous le verrez toujours à mon cou maintenant.

À ses mots, Aowyn s'assoupit. Eldarion l'embrassa et tira les couvertures par-dessus elle. Il s'assit sur un fauteuil près du feu. Quelques heures plus tard, mort de fatigue, il vint rejoindre Aowyn sous les couvertures et s'endormit aussitôt.

Le lendemain, lorsque Aowyn se réveilla, Eldarion était déjà debout. Elle fit le lit et monta silencieusement à sa tour pour se changer et faire se toilette. Elle descendit à la grande salle, le visage serein. Elle y rencontra Eldarion, qui y était attablé pour le déjeuner. Elle s'assit dons à ses côté. Les dernières journées avant le départ d'Aowyn furent les plus heureuses. Elle paissait ses journées avec Eldarion.

Le 7e jour, ils se promenèrent dans le parc près de la fontaine. Gandalf arriva, monté sur son fidèle Grispoil. Il était accompagné de trois hommes, tous sur des chevaux d'un brun auburn. Ils descendirent de leurs montures et s'approchèrent du couple.

Il est temps Aowyn, mais avant laissez-moi vous présenter nos compagnons. Voici Minluin fils de Mablung, un des plus courageux guerrier du Gondor.

Un homme de grande stature aux cheveux bruns s'approcha d 'Aowyn et s'inclina. Il retourna auprès de Gandalf.

Et voici Longil, fils de Bamrod, un des derniers elfes qui reste en Terres-du-Milieu.

Un homme aux cheveux blonds, aux yeux bleus et aux oreilles pointures s'inclina devant Aowyn. Celle-ci le salua d'un signe de tête.

Et Barahir, fils d'Elboron et petit-fils de Faramir, prince de l'Ithilien.

Ce dernier avait les cheveux blonds d'or. Il était revêtu d'un costume de cuir aux couleurs de bois, mais sa tunique était gravée d'un arbre du Gondor en argent.

Merci à tous. Je vais donc aller chercher mes affaires. Je vais me dépêcher.

Elle partir en courant vers le château. Quelques minutes plus tard, elle revint, vêtue d'une tunique de lin vert forêt, et un sac de toile sur son épaule. On avait fait quérir Glorfindel, et elle grimpa sur son cheval. Tous firent de même. Eldarion s'approcha d'Aowyn. Ils s'embrassèrent une dernière fois. Il remarqua le bijou mit en évidence par dessus sa tunique. il sourit et leva la tête.

Je te promets que lorsque tu reviendras, tu seras reine du Gondor.

Aowyn sourit. Des larmes coulaient sur ses joues.

Et tu sauras qui je suis. Adieu mon amour...

Le petit groupe s'élança à travers la cité. Eldarion, les larmes aux yeux, observait les chevaux au loin qui se dirigeaient vers Osgiliath. Il murmura, dans le vent.

Adieu, mon amour...