Rien à déclarer; tout appartient à JK Rowling, excepté le lieu…
bonne lecture!
CHAPITRE 2
Le rire goguenard de Draco emplissait encore la pièce. Dix minutes qu'il n'arrêtait pas de rireà la grande consternation du Survivant qui comprenait de moins en moins. Il tenta de pousser son ennemi loin de lui, mais sa main rencontra le vide. Il réessaya, mais sa main frappa un peu trop à gauche, dans le vide, ce qui fit s'accentuer le rire du blond.
Malfoy, lui, n'en revenait tout simplement pas. De toutes les choses qui auraient pu arriver, cette dernière situation était bien la seule à laquelle il n'avait jamais pensé.
Il enleva les lunettes de Harry, qui tenta par un geste futile de les reprendre, mais bien sûr sa main passa encore dans le vide.
- Je ne crois pas que tu en aies encore besoin, n'est-ce pas, Potter? demanda-t-il, plus ironique que jamais.
- Pourquoi tu dis ça? s'enquit Harry en détournant la tête.
De son doigt, Draco tourna le visage de Potter vers lui. Il retint sa respiration et s'approcha du visage de son ennemi puis lui souffla sur les lèvres :
- Parce qu'aucun aveugle n'a besoin de lunette pour corriger sa vue, quelle question!
Une silence d'outre-tombe tomba sur la pièce. Et rageusement, Harry poussa Draco le plus loin qu'il le pouvait, en prenant bien soins de le frapper par le même coup. Pourtant, ce dernier n'arrêtait pas de rire.
- Potter aveugle, Potter aveugle, répétait-il inlassablement, Potter aveugle…
- Je ne savait pas que tu aimais t'abaisser au point de te moquer des personnes… handicapées, lui cracha alors ledit Potter au visage.
Le blond ne comprit pas les paroles du Survivant, trop concentré à lui lancer diverses "insultes".
- Potter, Harry Potter, le Survivant, le chouchou de Dumbledore, aveugle!
- Arrête, ordonna Harry dans son coin.
- Qu'est-ce qu'ils vont rire quand ça va se savoir! Imagine la Une du journal : Harry Potter, celui sur qui nous comptons tous, se voit devenir aveugle…
Draco reparti d'un fou rire encore plus incontrôlable en réalisant le jeu de mot qu'il venait de faire.
Jeu de mot grotesque, il est vrai, mai un jeu de mot tout de même.
Dans son coin, Harry en voulait au blond. Non mais! Qu'est-ce qui lui prenait de rire ainsi à ses dépends?
Minute.
Rire?
Il réalisa alors avec stupeur que ce rire n'était pas ironique. Ni jaune. Ni serpentard. Ni sarcastique. Ni moqueur. Ni méchant. Ni hystérique. Mais vrai. Chose vraiment incroyable quand on sait que c'est un Malfoy qui le produit… Et, Harry ne put se le cacher, le rire de Draco était magique.. il était franchement beau. Réel. Sans rien. Rien de plus que la sincérité la plus pure. Il ne comprenait tout simplement pas
Il y avait quelques jours, il s'en aurait voulu de penser ça. Mais il avait apprit, bien à ses dépends, que se voiler la face n'était pas ce qu'il y avait de mieux… sur ces charmants souvenirs, Harry frissonna, espérant ne jamais avoir à revenir au 4, Privet Drive.
- Harry Potter, aveugle, va fonder une société d'aide pour les aveugles du quartier…
- Oh mais ça va! La ferme! jura Harry dans son coin.
Le blond ignora la remarque et continua dans sa splendide divagation.
- L'aveugle Potter sera porte-parole de la plus grande société d'aveugle du monde… NON! De la plus petit, simplement pour la rendre plus importante…
- J'ai dit LA FERME! hurla Harry, complètement à bout de nerf.
Draco cessa de rire et fixa son compagnon d'infortune, un sourire grand comme le monde sur le visage. Il aimait le fait que son ennemi soit en proie à la cécité : ainsi, il pouvait lâcher cet infâme masque de froideur qui lui recouvrait le visage depuis bien des années. Même s'il répugnait à rester sans émotion vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il ne faisait que suivre les ordres de son père.
Cette dernière pensée le fit revenir sur Terre et, par le même fait, cesser de sourire. Son père… Quelle ironie du sort quand on pense que, dans son existence, la chose que l'on haie le plus est celle qui nous a permis de voir le jour...
- Qu'est-ce qu'il y a?
Il retourna la têtevers son ennemi. Le Survivant le dévisageait sans pourtant le voir. Cependant, Draco eût la désagréable impression que ces yeux aveugles lisait dans les replis de son âme.
- Comment ça qu'est-ce qu'il y a? Y'a rien du tout, Potter de malheur! grogna-t-il en retour à l'intention de l'autre prisonnier de cette pièce sans sortie.
- Je ne suis pas aveugle, Malfoy, cracha l'autre sans remarquer sa bourde.
Le blond fronça un sourcil. Qu'avait dit son ennemi?
- En fait, oui, se rattrapa Harry. Mais penses-tu vraiment que les aveugles ne voient rien?
Re-froncement de sourcil.
- Je pense que c'est en effet le sens du mot aveugle. Ou cécité. En les deux casça signifie incapable de voir, se moqua méchamment Draco.
Harry jeta un regard vide approximativement à l'endroit où se trouvait son ennemi. Les yeux sans émotion du Survivant, qui fixait une brique quelconque à la droite du blond, le firent frissonner.
On dit que les yeux sont la bouche de l'âme. Par les yeux, on voit tout. C'est à la fois la meilleure arme et la pire faiblesse de l'Homme : on peu observer tout les agissement de l'ennemi avec, comme les autres peuvent savoir ce que l'on ressent par eux…
Et en observant les prunelles sans vie de Harry, Draco comprit pourquoi un soudain frisson avait traversé son échine. Cette étincelle de fureur qu'il allumait dans ses yeux à chaque insulte était désormais inexistante. Cette lueur de joie qu'il décelait dans son regard à chaque fois que le Survivant était avec ses amis avait disparu. Et, bien que cela lui en coûtait de l'avouer… il le regrettait.
- Les aveugles voient apparemment plus de choses que toi, commença Potter d'une voix hargneuse, coupant à court ses pensées. Parce qu'eux, au moins, voient ce qui est important.
Draco fixa Harry en fronçant les sourcils.
- Ils voient les sentiment, ils voient l'invisible. L'amitié, l'amour, la joie…
- La fureur, la colère, ajouta le blond. L'effronterie, le meurtrissement, la jalousie, le désespoir…
Les dernière paroles avaient été à peine audibles. Mais Harry les entendit. Il fronça les sourcils (nda : tic nerveux commun?) et se leva, non sans l'aide du mur. Ils s'avança, les bras tendus devant lui, dans le but certain de traverser la pièce. Draco le regarda faire, interdit.
Le silence était pesant, sourd. Et le blond cru fermement frôler la crise cardiaque à ce moment… pourquoi?
Parce que, dans ce silence où l'on eût pu entendre voler la poussière, un cri déchirant, douloureux et effrayé se fit entendre. Le genre de cri d'agonie dont on se souvient toute sa vie. Le genre de cri de folie qu'on ne souhaite jamais entendre par souci de la santé de nos oreilles…
Sous les yeux effrayés – et il l'était bel et bien - de Draco, Harry Potter s'écroula, en prise à une véritable crise d'agonie.
Il hurlait. En fait, ils hurlaient. Harry de douleur, Draco de l'effroi causé par la vue de son ennemi en train de souffrir par terre. Cette vue lui rappelait tant de choses, tant de choses à ne pas raconter, tant de chose à cacher…
Sans s'en rendre compte, les larmes commencèrent à couler sur ses joues plus blanches que jamais. En proie à des souvenirs atroces, il ne remarqua que bien tard que le corps de Harry, au centre de la pièce, ne bougeait plus. Il l'entendait cependant respirer, ce qui signifiait qu'il était encore vivant.
Il se demandait s'il devait en être heureux de la savoir en vie ou attristé de ne pas le voir mort.
La plainte sourde et presque inaudible qu'il entendit quelques moment après le décida : il se leva et se dirigea vers son ennemis de toujours (enfin, ennemi depuis sa première année à Poudlard). Il se pencha sur le corps de l'autre et le retourna sur le dos. Le visage inexpressif de Harry était sillonné de larme de douleur et ses yeux le fixaient sans le savoir.
- J'ai mal.
Le Survivant avait parlé d'une voix éteinte, comme s'il savait que la mort était proche. Et Draco se dit qu'il ne devait vraiment plus rien avoir à perdre s'il s'abaissait à lui avouer sa douleur.
- Je sais, fut la seule réponse du blond.
Les deux hommes, immobiles, gardaient la bouche fermée, s'observant l'un l'autre, chacun à sa manière. Une porte s'était ouverte entre eux. Une porte qui séparait leur esprit depuis bien longtemps, mais qui était toujours restée barrée.
- Qu'est-ce que c'était? demanda alors Draco, voulant meubler le silence pesant qui régnait dans la sombre pièce.
Harry tourna la tête vers lui, peu conscient du changement radical de situation que son "attaque" avait causé. Oubliant totalement que c'était son ennemi à qui il parlait, il énonça clairement la situation, ce qui était difficile à faire vu son état.
- Voldemort. Il était… furieux. Une mission qui n'a pas abouti. Il était en colère contre Lucius Malfoy. Parce qu'il n'avait pas réussis à tuer quelqu'un.
Le blond siffla entre ses dents.
- Je ne suis pas un mangemort! Je ne le serai jamais, affirma-t-il alors avec hargne, comme pour se convaincre lui-même de la véridicité de ses dires.
L'esprit de Harry s'embrouilla un peu plus, mais il finit par comprendre le sens de l'information que lui avait donné Malfoy. C'était lui que son père avait tenté de tuer il y a quelques… heures? C'était pour ça qu'il courait comme un fou dans les rues désertes de Londres…
De son côté, Draco était perdu dans ses pensées, pensées dirigées elles aussi vers cette fuite commune. Soudain, une constatation choc le prit de court.
- Comment tu a fais pour t'orienter dans les rues de Londres si tu ne peux plus rien voir, Potter?
Le Survivant ferma les yeux et prit une très, très grande inspiration.
- Premièrement, s'il te plait, arrête de m'appeler Potter. On est tous les deux dans la même galère, alors pas besoin d'en ajouter. Pour ce qui est de ta question… je connais ce bout de ville par cœur. Je pourrais refaire le chemin les yeux fermés…
Il s'arrêta de parler, trop conscient de ses paroles déplacées. Puis, tout doucement, il commença à pleurer. À pleurer en silence toutes les injustices de sa vie. À pleurer toutes les larmes qu'il n'avait pas versé pour s'épargner une douleur plus grande que celle déjà existante.
Draco le regarda faire, sans bouger d'un pouce. Il était à proprement dire ébahi. Comment Potter pouvait-il se mettre à pleurer aussi ouvertement? Devant son ennemi, qui plus est!
Alors seulement il se rendit compte que lui aussi, il pleurait. Leur mentalité serait-elle si différente?
Il se leva, aidant l'autre à faire de même, au grand étonnement de ce dernier.
La tête de Harry tournait.
- Dit… ça peu paraître stupide comme question, mais…
Draco était embarrassé. Il était à noter que c'était la première fois de sa vie qu'il se sentait ainsi. Harry lui fit signe de poser sa question.
- Tu vois vraiment du noir? Juste du noir?
Harry pencha la tête de côté, comme pour réfléchir.
- En fait, non, répondit Harry. Je vois des couleurs. Des… rideaux de couleurs qui bougent. Des rideaux sombre : bleu foncé, rouge vin… (1)
Draco commença à réfléchir sur le pourquoi du comment. Il allait poser la question à Harry, quand le sol commença à bougerà trembler…
Le bruit sourd des dalles qui bougent lui monta au oreilles. Le sol tremblait tellement qu'il ne pu rien faire d'autre que de tenir Potter pour ne pas tomber. Chose étonnante, le Survivant fit de même.
Alors que dans le tremblement, Draco observait les yeux inexpressif et le visage effrayé de Potter, quelque chose lui vint à l'esprit. Une autre porte s'était ouverte. Car maintenant…
Ils ne pouvaient plus être ennemis.
oOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo
(1) : pour certains aveugles, c'est effectivement la seule chose qu'ils voient. Mais uniquement pour les aveugles qui ont déjà vu; les couleurs son une information du cerveau qu'il ne peu pas oublier.
Ils voient un peu ce que nous on voit quand on a les yeux fermés et qu'on met notre main devant. Ma source d'information? un aveugle…
Alors, vous avez trouvé comment?
Je vous jure que je vais rajouter un peu d'action au prochain chapitre.. ciaooo!
