Disclaimer : Sont pas à moi. Heureusement avec que je leur fais faire !

Genre : Ben en fait… Etrange. En tout cas pas pour ceux que les mots crus et le yaoi plus ou moins explicite choquent. POV Heero (vi, enfin j'essaye :p)

Dédicace : Tout spécial pour Gayana ! Allez lire son originale elle est super !

Et re-tout spécial pour tit Jedi !! Merci Mithy de m'avoir donné ton avis sur le début !

Note de l'auteur : C'est assez différent de ce que j'ai déjà fait, vous êtes prévenus, et si vous en avez le courage : Bonne lecture !

(Au fait, si ça vous dit, allez jeter un œil à mon originale( voir profil)

PS : Cherchez pas pour les titres des chapitres !

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Chapitre 1 : Les fesses.

Parfois, seulement parfois, les explosions ressemblent à un feu d'artifice. Un feu d'artifice aux couleurs pourpres. Le ciel s'embrase et de fines retombées dorées viennent enflammer le sol, éclairant la nuit d'un filet de lumière sanglante.

Ce soir, je regarde cette base exploser sans vraiment voir la beauté du spectacle. Par moments, quand il y a une explosion, il m'arrive de penser à la petite fille et son chien. Je me dis que j'aurais dû être plus prudent, que j'aurais dû prévoir, mais la mort vous fauche sans prévenir. La mort déploie ses grandes ailes sombres pour tout recouvrir de son voile. La mort ne prévient pas, elle prend.

Je ne serai pas prévenu non plus lorsqu'elle me prendra. Ca arrivera ce soir, demain, dans dix ans, qu'importe, je ne tiens pas à vivre. J'ai appris la guerre, la mort et le sang ; je n'ai pas appris la vie. Je ne peux pas vivre ; cette capacité m'a été ôtée il y a bien longtemps déjà. De toute façons, à quoi bon vivre ? Eux, les « autres », ils construisent tous quelque chose au nom de ce qu'ils nomment les « sentiments » : amour, amitié, joie, peine. Pourquoi ? Pourquoi construire lorsqu'on ne sait pas quand cela nous sera retiré ?

Pourquoi s'attacher à un équilibre si précaire ? Précaire parce que la vie ne dépend que de la mort. Si on ne mourait pas, on ne vivrait pas. Et puisque je sais que nul n'est immortel, à quoi bon perdre mon temps à apprendre la vie, puisqu'elle passera en un éclair, puisqu'elle sera aussi vide que mon âme. A quoi bon vivre puisque je ne suis né que pour cette guerre, élevé dans le but de combattre, rien d'autre ?

Je n'ai pas appris à masquer mes sentiments ; je n'en ai pas tout simplement. Je ne suis pas un soldat « parfait », je suis un soldat incapable d'éprouver quoi que ce soit. Ni joie, ni peine, ni soulagement. Je ne peux pas éprouver, mais je peux ressentir, parce que ressentir, ça relève du domaine des sensations. C'est physique, charnel, ça fait mal ou ça soulage, mais ce n'est pas « éprouver ». Ressentir, ça relève des sens, nul besoin d'être humain pour s'en servir.

Odin m'a toujours dit de suivre mes émotions, et j'ai essayé de suivre son exemple, m'appropriant ce mantra. Mais qu'est-ce que les émotions ? D'où viennent-elles ? Du domaine du « ressenti », ou bien du domaine de l' « éprouvé » ? Je n'ai presque plus de souvenir avec Odin, et le pire, c'est que ça ne me fait rien, ni joie, ni peine. Je suis indifférent.

Après, J m'a fait subir cet entraînement. Il y avait des jours ou ça faisait mal. Jamais au cœur, juste au corps. Il y avait des jours où j'ai sentit la douleur s'incruster sous mes os, s'insinuer dans mes organes jusqu'à en hurler. Il y avait des jours où ça faisait moins mal, ou alors mal ailleurs. Mais jamais je n'ai pleuré. Je n'étais pas triste, ni heureux. Je suivais les ordres, exécutant ce pourquoi j'étais là, comme je viens de le faire aujourd'hui, en faisant sauter cette base.

Je suis indifférent. Je n'ai pas de sentiments, même si parfois mon ventre se noue sans raison au souvenir de la petite fille que j'ai tué, même si parfois je me surprends à me sentir étrangement en paix en compagnie de ces quatre autres pilotes.

Quoi qu'il en soit, je ne changerai pas d'avis, les sentiments sont inutiles.

Mission accomplie. Il est temps de rentrer à la planque, cette maison confortable que je partage avec les autres. J a voulu qu'on travaille ensemble, arguant que c'était pour le bien des missions. J'ai suivi les ordres, pas parce que j'y étais obligé, parce que je le voulais bien. Parce que ça m'était égal. Parce que du moment qu'on respecte mon espace vital, je m'en fous, tout simplement.

Je partage ma chambre avec le pilote 02 , Duo Maxwell. Même s'il semble parfois exaspérer les autres, moi il ne me pose pas de problème. Il parle beaucoup, mais je ne prends jamais la peine de l'écouter. A quoi ça servirait ? Je fais donc abstraction de ses paroles relativement facilement. Je commence à avoir l'habitude.

Par contre, même si je ne l'ai jamais regardé, je le vois tous les jours, et ça, ça relève du « ressenti ». Duo Maxwell m'aura appris au moins une chose : si j'avais été apte à avoir une relation sentimentale, je me serais certainement tourné vers les hommes. Pour le cul, on peut dire que je me satisfais aussi bien des hommes que des femmes.

Quoi ? Je suis pas un enfant de chœur, mais de corps… Jamais de sentiments, mais des sensations, et parfois un peu d'émotions, sans doute. Ca me fait bien marrer quelque part, j'imagine à peine la tête que J ferait en sachant que son pilote s'envoie le premier individu potable qui lui tombe sous la main quand il se sent trop « à cran ». Je suis embourbé les deux pieds dans ce qu'on appelle l' « adolescence », et même si la petite crise ne concerne certainement pas des pilotes en temps de guerre, et encore moins un soldat sans sentiments, on peut dire que le réveil des hormones, lui, il se fait largement ressentir. Et c'est encore pire en période de stress. Mais je donne pas de faux espoirs, jamais. Par exemple, la jolie petite princesse aux idéaux si nobles, je la protège, sans plus. Même si je n'éprouve pas, c'est pas une raison pour se servir des autres et briser leur équilibre fragile. Ben oui, on est forcément fragile quand on a des sentiments.

Et je ne veux pas devenir fragile, pas pour construire quelque chose qui disparaîtra à terme. En plus, je connais bien le phénomène « ça arrive quand on s'y attend pas ». Alors je reste vigilent : pas d'attaches, je reste le plus distant possible, parce que je sais que cette petite graine que les autres appellent amour germe facilement ; et une fois qu'elle est plantée, on ne la déloge pas aisément, à ce qu'il paraît. Conclusion : nul n'est à l'abri.

Alors j'ai élaboré la technique du « ressent, mais n'éprouve pas », qui a très bien fonctionné jusqu'au jour d'aujourd'hui. Je vois, je ne regarde pas ; J'entends, je n'écoute pas ; J'effleure, je ne touche pas ; Je goûte, je ne savoure pas ; J'inhale, je ne sens pas. Du moins, j'essaye.

Je n'ai pas vu le chemin filer sous mes pas, tout au long de ces considérations. D'ailleurs je ne devrais pas réfléchir autant, parce que finalement, réfléchir peut vouloir dire que je me pose des questions, et si je me pose des questions, c'est que je ne suis pas si sûr que ça de ce que je suis.

Et là, il se trouve que je m'en pose des questions. Effectivement, je réfléchis trop. J'ouvre la grande porte sécurisée en introduisant le code de la semaine. On change tout le temps, c'est plus prudent. La maison est calme et silencieuse ; tout le monde semble dormir, alors que moi, je suis certain qu'une fois de plus, je ne pourrai pas fermer l'œil avant quelques heures.

C'est toujours comme ça après une mission. J'ai les muscles et le corps tendus, le cœur encore plus vide qu'à l'habitude, si tant est que ce soit possible. Je monte en silence les marches menant à ma chambre, enfin à celle que je partage avec le natté. Il ne sera certainement pas là ; lui aussi avait une mission pour ce soir.

Pourtant, en refermant la porte j'entends de l'eau couler dans la pièce attenante. Finalement il a dû rentrer avant moi ; ce qui veut dire que je vais devoir patienter pour la douche. Non pas que j'en aie grandement besoin, je ne suis ni sale ni en sueur. C'est juste que j'espérais pouvoir un peu détendre mon corps sous un jet d'eau brûlante. Tant pis, j'attendrai ; ça ne me tuera pas de toutes façons.

Je m'assois sur mon lit, ramenant le portable sur mes genoux. Je vais taper mon rapport. Au plus vite c'est fait, au moins J ne me courra derrière pour le récupérer. Alors j'ai décidé depuis longtemps de taper mes rapports dès que je rentrais de mission. Pas parce que c'était un ordre, mais pour qu'il me fiche la paix. On ne peut pas dire que ça me prenne très longtemps ; quelques minutes au plus. Dire que je me suis introduis sans me faire repérer dans une énième base de Oz, que j'y ais placé des explosifs pour ensuite ressortir et appuyer sur le petit bouton du détonateur n'est pas très compliqué. C'est moins compliqué à écrire qu'à faire en tout cas.

Et voilà, dix minutes et mon rapport est tapé. Je me relève afin de reposer l'ordinateur sur le petit bureau tout en me massant la nuque. C'est dingue ce que je peux être tendu. Vivement qu'il sorte de la douche, que je puisse un peu me relaxer.

Ah ! Enfin ! Oh. Mon. Dieu. Classique, c'est même tellement classique que ça me fait mal au bide.

02 sort de la salle de bain vêtu en tout et pour tout d'une petite serviette blanche lui enserrant les reins. Putain il est… quoi ? Pas beau, parce que beau impliquerait trop. Comment définir ? Peut-être… attirant.

Ses cheveux sont nattés, comme toujours, mais la tresse parait plus lâche, autorisant quelques mèches humides à s'échapper pour venir lécher son visage. L'eau coule encore le long de son cou, caressant ses pectoraux, pas musclés à outrance, mais bien définis. Mon regard suis cette goutte vicieuse jusqu'à son ventre plat, musclé lui aussi. La goutte s'est perdue dans la serviette ; plus d'excuse pour continuer à descendre, pourtant, mes yeux suivent les courbes de ses hanches étroites pour se poser sur ses cuisses sculpturales, bien dessinées, sans exagération. Une voix m'empêche de continuer mon exploration visuelle.

- Heero ? Je te parle !

Ah merde, c'est vrai. Il parle.

- Hn ?

- T'es déjà rentré ?

- Comme tu vois.

Je reporte mon attention sur le sol, pour ne pas croiser son regard. Mon corps parle assez pour moi, je ne veux pas que mes yeux me trahissent. J'espère qu'il ne remarque pas la petite veine qui pulse sur mon cou, ni l'imperceptible frisson qui me parcourt l'échine. « ressenti », quand tu nous tient ! C'est vrai que Duo est attirant, et je m'en fous qu'il sache que je couche avec des mecs, d'ailleurs il le sait. Il m'a vu un soir, partir avec un gars. Lui-même est également attiré par les hommes. Le truc, c'est que c'est un accord tacite : pas de sexe entre nous. D'abord parce qu'on est pas censé s'envoyer en l'air avec nos équipiers, ensuite parce que je pense que Duo, enfin 02, a besoin d' « éprouver » un minimum pour coucher avec quelqu'un qu'il connaît. Bien sûr je l'ai déjà vu fréquenter deux ou trois types, mais ça dure jamais bien longtemps. Pas facile pour un pilote. Enfin, je m'en fous en fait.

Là par contre ça devient difficile de l'ignorer. Il cherche des vêtements dans l'armoire, tandis que je lutte contre mes sens pour les empêcher de trop s'exprimer, peine perdue. Mais putain habille-toi, bordel ! Enfin, il semble avoir trouvé puisqu'il se retourne vers moi, un boxer, ainsi qu'un pantalon de toile noire à la main.

- Ben tu vas pas prendre de douche ?

- Pas tout de suite.

Et si tu te baladais pas à moitié à poil sous mes yeux, je pourrais me lever sans problèmes, et sûrement être moins serré dans mon spandex !

- Comme tu veux.

Il se détourne pour enfiler rapidement son boxer par dessous la serviette, avec dextérité je dois dire. Après avoir mis son pantalon, il vient vers moi, toujours torse-nu.

- T'as tapé ton rapport ?

- Hn.

- C'est bien, t'es tranquille alors.

- Hn.

Il a une lueur étrange dans le regard. Mais bon, j'évite croiser ses yeux, parce que ça m'oblige à me poser des questions. Ben oui, son corps est attirant, c'est une certitude, mais ça reste un corps. Mais son visage, lui, il faut admettre qu'il est … beau. Mais je m'en fous.

Mais putain ses fesses ! Je ne peux pas m'empêcher de les voir. Pas de les regarder, mais de les voir. S'il passe devant moi avec ce pantalon épousant parfaitement ses formes, je n'y peux quand même rien si mes yeux accrochent cette partie de son anatomie. Enfin, peut-être que je regarde aussi un peu, mais un tout petit peu. Ca reste dans le domaine du « ressenti ».

Il s'active un peu dans son sac, en sortant diverses armes blanches pour les ranger dans son tiroir. Et moi, ben j'essaye de respirer profondément pour éviter d'imaginer…

Il se retourne vers moi, toujours cette étrange lueur dans le regard, rendant ses améthystes un peu plus violines, violentes, un peu moins vertueuses. Mais à quoi je pense ? Il sourit, un petit sourire en coin qui lui donne un air sûr de lui.

- Tu bandes.

Oui, merci je suis au courrant. Heu…Pardon ?? Alors là, capté, et il me le fait remarquer sans gène ! Dans le genre direct. Mais je m'en fous finalement. Il a pas à savoir pourquoi. Il a pas à savoir pour qui.

Et pourtant il a l'air de savoir. Il a l'air de savoir que c'est pour lui que mon corps se tend, que ce sont ses courbes qui me donnent envie… Non, j'ai des besoins, mais pas d'envies.

- Hn. Je vois pas en quoi ça te concerne.

Là il éclate carrément de rire.

- Pourtant je me sens concerné. Tu m'as maté Yuy, un matage en règle qui plus est.

Et en plus il a raison. Je me suis pas gêné, pourquoi il le ferait ? Ce que je comprends pas, c'est pourquoi il vient s'asseoir là, juste à côté de moi, sur mon lit. Il m'oblige à soutenir son regard, alors qu'il me murmure :

- Besoin d'aide, Heero ?

- Nani ? Pourquoi ? De quoi ?

Il s'approche de mon cou, laissant son souffle courir sur ma peau. Un coup de langue : il y va fort, tout de suite. Il me laisse pas le temps d'esquiver, de fuir ou de réfléchir. Il me donne chaud, il me rend chaud. Sans équivoque, il me susurre d'une voix traînante et sensuelle :

- Tu veux p'têt que je te fasse un dessin ?

Un gémissement s'échappe de ma bouche. J'ai pas besoin de dessin, tout comme lui n'a pas besoin de carte pour lire mon corps. Je sais qu'il sait. Je sais qu'il sent. Je ne sais pas pourquoi il fait ça, mais je sais que je ne lui ai rien promis. Il le sait.

Et pourtant…

Et pourtant il pose sa main contre mon dos, contre mon corps. Le sien, il le presse ; il m'oppresse. A quoi il joue ?

- Duo ?

- Chut. Fais comme d'habitude. Tais-toi.

Me taire ? T'es drôle toi ! Ok, je me tais et je te laisse me faire… oh putain. En effet, continues, je me tais.

Il me couche sur mon propre lit, et je me laisse faire ; je le laisse faire.

Je sens. Je ressens ; c'est physique, charnel. C'est chaud et doux. Ca me plait.

Je sens ses mains glisser le long de mon ventre, me contractant sans le vouloir. Je le vois remonter le visage jusqu'à moi. J'entends le glissement de ses gestes sur les draps. J'inhale son parfum, un parfum de pêche et de cannelle(1), mais j'évite de le sentir.

Il dépose sa bouche contre mon cou, faisant jouer sa langue le long de mes veines. C'est humide et chaud. C'est bon. Je me crispe encore plus, cherchant à mon tour à goûter sa peau. Juste goûter, pas savourer.

Il bouge, se déplace, se positionne. Visiblement, il sait où il veut en venir. Il sait ce qu'il veut. Il place un genou de chaque côté de mon corps, plongeant son regard dans le mien. Il sourit. Mon cœur bat plus vite. On s'en fout, l'important, c'est ce que je ressens.

Ses doigts courent sur mes abdominaux, retraçant lentement leur dessin, tandis que j'ondule contre lui, cherchant le contact sans vraiment y penser, juste en laissant parler mes sens.

Il remonte mon Tee-shirt, pour le passer au dessus de mon corps. Lui est déjà torse-nu, et je me demande quelles seraient mes sensations en touchant son torse, en suivant de mes doigts le dessin de son ventre plat. Alors je les effleure. Je ne touche pas ; j'effleure.

Et merde, je voudrais plus. Je voudrais pouvoir passer franchement mes mains le long de son dos musclé, alors que lui ne se gêne pas pour me suçoter la base du cou. Il goûte et possède avidement une petite parcelle de peau qu'il a choisie, me faisant un peu mal du bout des dents. Un peu de mal, mais tellement de bien.

Il me blesse la peau, puis me guérit du bout des doigts, du bout de la langue, du bout des lèvres. Il explore mon corps ; un corps à corps, sans mon accord. Il n'en a pas besoin. Il ne demande pas mon cœur, il veut mon corps. Et ce que mes sens lui crient, c'est « oui ». Alors mon avis, il s'en fout. Comme je m'en fous du sien.

C'est drôle. Là, il me fait penser à moi. Il respecte l'accord après tout. Il ne dit rien, ne demande rien, il fait. Il me fait penser à moi, parce qu'il ne s'occupe pas de mon visage, juste de mon corps. Il ne cherche pas à me regarder comme la tantôt ; il veut juste ressentir lui aussi ? C'est ironique. Quand je disais que la mort me prendrait peut-être ce soir, je ne pensais pas avoir raison à ce point. Bien que, il ne me prend pas vraiment. Là je dirais plus qu'il donne.

Il me caresse, m'effleure. Il agrippe mes hanches, les plaquant contre les draps, pour m'empêcher de me mouvoir contre lui. Je me demande pourquoi.

- Arrête de bouger.

- Pourquoi ?

Ben oui, pourquoi ? pourquoi je pourrais pas bouger ? Tu me veux Duo, non ? Je suis ni aveugle, ni insensible. Je sens bien ton corps se tendre contre le mien. Je vois les frissons qui parcourent ta peau nue quand je gémis.

- Evite de me provoquer, sinon je suis pas sûr de me retenir.

- Et là, qu'est-ce que tu fais, justement ?

Mais il est con ou quoi ? Ou alors c'est moi qui suis con ? Il se redresse un peu, ancrant enfin –pourquoi je dis enfin ?- son regard dans le mien. A nouveau, il affiche ce petit sourire en coin qui me rend fou. Il se passe la langue le long de ses lèvres. Je détourne les yeux.

Je serre les dents pour ne pas soupirer tandis qu'il pose la main entre mes jambes. Je les écarte par réflexes, me maudissant pour ce geste. Il me répond :

- Je te détend. Je te détend. Mon but n'est pas de prendre mon pied ; c'est que toi, tu prennes le tien.

- Qu'est-ce que ça t'apporte ?

- T'occupe. C'est pas tes affaires.

Il appuie légèrement la main, exerçant un mouvement plus précis qui m'arrache un gémissement, autant de plaisir que de douleur. Il continue de parler d'une voix douce, trop douce pour être honnête. Une voix grave et sensuelle que je ne veux pas écouter, mais que j'entends :

- A moins bien sûr que tu préfères que j'arrêtes. Tu préfères peut-être te débrouiller tout seul ?

Connard.

Il me tue. Ou plutôt j'aimerais qu'il le fasse. Je grogne légèrement, pour la forme. C'est pas comme s'il avait besoin d'une réponse. Mon corps lui parle ; il le sait.

Il reprend ses caresses, avec des mouvements plus amples. Je replie un peu les jambes pour mieux le sentir contre moi, mais à nouveau il s'écarte. Lui ne veut pas me sentir. Ses cheveux m'effleurent le torse alors qu'il explore mon ventre de sa langue. Il réussit facilement à m'enlever mon spandex, pourtant je me sentais vachement à l'étroit dedans.

Oh. Mon. Dieu.

Nan pas ça Duo. Il a continué à descendre ; il ne m'effleure plus. Il me touche, avec sa bouche, avec sa langue, il m'entoure de ses lèvres, m'engloutit. Et je tombe, j'ai la tête qui tourne. Je m'accroche au draps pour éviter de passer la main dans ses cheveux. Ses mains à lui maintiennent toujours mes hanches contre le matelas, pour m'empêcher de bouger.

Ses mouvements sont lents et lascifs. Il prend son temps. Je suis content qu'il ne s'interrompe pas pour relever le visage, parce que je ne veux pas qu'il voie l'effet que ça me fait. Je ne veux pas qu'il me voie me mordre les lèvres pour ne pas crier. Je ne veux pas qu'il voie que je lutte pour respirer normalement, pour éviter de soupirer, de gémir. Parce que là, je ressens. Et putain, c'est bon.

Merde, j'ai soupiré, pour ne pas dire carrément gémit. Je le sens sourire contre ma peau. On dirait qu'il aime m'entendre gémir et soupirer… grâce à lui. C'est moi qui ressent, lui, il me sent. Il a raison, c'est moi qui prend mon pied, mais c'est lui qui me possède. Il le sait, et il en joue. Il ralentit, alors que j'essaye à la fois de me soustraire aux mouvements de sa bouche, tout en cherchant à les amplifier. Il répond au moins à l'une des demandes : il amplifie. Je sens sa langue sur moi, sa bouche autour, ses cheveux reposant doucement sur mon ventre, et je me perds.

Je perds le peu de contrôle qui me reste, n'arrivant plus à étouffer mes gémissements. Il y a deux minutes c'était pas assez, maintenant c'est trop. Trop de sensations, trop de plaisir. Les vagues de chaleur remontent dans mon ventre tandis que je serre le drap à l'en déchirer. Je vais plus tenir longtemps. Sans savoir pourquoi, je murmure :

- Duo… je… je…

Il s'interrompt. Ouf, je sens la lave redescendre un peu, juste un peu. Pas longtemps, juste le temps qu'il relève ce visage si sûr de lui, élevant une voix un rien moqueuse :

- Laisse-toi aller ; je maîtrise.

Et il recommence. Oh bordel, c'est vrai qu'il maîtrise. Il est doué pour pleins de choses, mais je savais pas qu'il était si doué pour ça. Je me maudit en pensant que ça n'a jamais été aussi bien. Mais là je vais pas trop y réfléchir ; de toutes façons, je ne peux pas réfléchir. Je sens. Je sens à nouveau sa bouche, sa langue et ses lèvres. Et je sens à nouveau cette vague s'intensifier, me faire décoller du lit tant et si bien que je serre les draps un peu plus fort. Mes yeux se ferment d'eux même alors me mon corps se cambre. Ca vient. Il le sait, il soit sentir le sang pulser dans mes veines. Il doit sentir mon sang dans sa bouche ; il a mon corps au bord des lèvres. Il doit sentir dans sa bouche les battements effrénés qui secouent mon cœur. Il doit sentir mon cœur entre ses lèvres.

Moi, je sens mon cœur entre ses lèvres, et je ne peux rien y faire.

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Tsuzuku! (si ça vous plait ;)

(1) Vi Mithy, c pour toi ça ! lol.