Disclaimer : Sont pas à moi. Heureusement avec que je leur fais faire !

Genre : POV Heero. Pas pour ceux que les mots crus et le yaoi plus ou moins explicite choquent

Dédicace : A ma Kana qui a enfin fini ses exams ! Sukiyo nee-chan ! (chô patate:p)

Note de l'auteur : Je poste malgré mon otite, lol !Bonne lecture !

PS : Cherchez pas pour les titres des chapitres !

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Chapitre2 : Le ventre

Cinq jours. Déjà cinq jours que ça s'est produit, et rien n'a changé. Il a remis ses habits de prêtre après avoir accompli son office, et quel office ! Quelle attitude étrange pour un dieu de la mort, que de se vêtir en homme d'église. Il se dit l'époux de la lumière pour mieux prendre l'ombre pour amante. Même sans le regarder, je ne peux éviter de voir ses paradoxes, ses deux faces antipodes : Duo, et sa dualité. Quoiqu'il en soit, je m'en fous finalement.

Toujours est-il qu'il a fait, au même titre que moi, comme si de rien n'était. On a bousillé notre accord tacite à un moment, juste un instant, rien qu'une fois. Il n'y a pas lieu d'y réfléchir midi à quatorze heures. Pourtant j'y réfléchis. Je réfléchis à ce que j'ai ressenti, pas éprouvé, juste ressenti. Parce que l'espace d'un instant, je me suis senti abandonner. J'ai lâché prise, lâchement soumis au désir, au plaisir, soumis à mon corps. Mais n'est-ce pas logique pour celui qui ne crédite que ce qu'il ressent, en dépit des raisons et des promesses ? Je ne lui ai rien promis. Il le savait à ce moment-là ; il le sait encore maintenant. Il sait que je ne promets jamais rien, que je ne donne que ce que je veux bien donner. C'est pour ça qu'il s'est barré juste après, faisant comme s'il ne s'était rien passé, comme s'il ne m'avait rien fait, comme s'il ne m'avait pas possédé.

Et il ne l'a pas fait, du moins pas physiquement. Mais soyons réaliste, même si son corps ne m'a pas touché, même si lui n'a rien ressenti, il a au moins éprouvé la satisfaction de me savoir soumis à ses moindres gestes, d'écouter ma respiration se couper à chaque caresse de sa langue, de regarder mon corps se tendre contre le sien, de savourer le sang circulant dans mes veines à même ma peau, de sentir mon cœur battre au bord de ses lèvres. Peut-être que soumettre ses partenaires lui fait prendre son pied, sinon pourquoi ? Pourquoi m'a-t-il donné autant sans rien demander ?

Je secoue la tête légèrement devant l'image que me renvoie le miroir, afin de chasser ces idées de mon esprit tandis que je réajuste mon col. On sort ce soir. Quelle pitié, les cinq pilotes de gundams réunis pour une soirée « top cool » en boîte. C'est l'anniversaire de Quatre. Je m'en fous, mais J m'a gentiment « conseillé » d'y aller aussi, histoire d'améliorer nos relations professionnelles. Sur le moment, je me suis mordu la langue pour éviter de lui dire que j'avais déjà approfondi le sujet avec 02. Mais après tout, quel plaisir aurais-je ressenti à voir son visage perdre toute contenance ? Aucun, quoique…

Pour ce soir, 04 m'a supplié d'abandonner mon « éternel débardeur vert- spandex », et vu que je me fous de la manière dont je m'habille, j'accède à sa requête. Une chemise blanche et un jeans feront bien l'affaire.

Duo sort de la salle de bain et me lance un regard approbateur. Je déglutis alors qu'un « sexy » s'échappe de ses lèvres entrouvertes. Putain, il s'est pas regardé.

Shinigami oblige, ses vêtements sont entièrement noirs. Il porte une chemise, comme moi, sauf que les deux premiers boutons de la sienne sont ouverts, laissant paraître une parcelle de peau blanche sur laquelle se promène son éternelle croix d'argent. Je me demande pourquoi il la porte en permanence. Non, je m'en fous en fait.

Continuant de fixer le miroir, je détaille discrètement le bas de son corps : un pantalon de cuir mat, moulant, mais pas exagérément. Bref, il est à tomber, sans vulgarité, sans porter un panneau : « baisez-moi ». Quoique, personnellement… Rha, merde.

Je détourne les yeux, me concentrant d'avantage sur mon propre reflet. J'ai un mouvement de recul en constatant que je l'ai regardé. Putain je l'ai regardé, pas vu, non, regardé. Fais chier, ça devient inconscient. Je l'observe à nouveau au travers du miroir, pour rencontrer son petit sourire moqueur. Par réflexe, je jette un œil à mon entrejambe. Ben quoi ? On sait jamais. Mais non: rien. Alors pourquoi il me mate avec cet air satisfait plaqué sur le visage ?

Alors que je me retourne à nouveau, il traverse l'espace qui nous sépare, se plaçant juste derrière moi. Nos yeux se croisent dans la surface polie tandis qu'il remonte ses mains jusqu'à mon col. Il défait lentement les deux premiers boutons de ma chemise, glissant ses doigts entre les pans. Je le sens effleurer ma peau, et ce simple contact suffit à faire grimper ma chaleur corporelle de manière affolante. Je recule un peu, cherchant à me soustraire à ses mains. Mauvaise idée. Ce geste ne suffit qu'à coller entièrement mon dos contre son corps. Il n'a plus qu'à pencher doucement la tête pour me chuchoter quelques mots au creux de l'oreille, laissant glisser son souffle le long de ma nuque.

- C'est mieux comme ça.

Et il s'en va, me laissant comme un con faire face au reflet qui me renvoie mon air stupide. Il sort de la chambre en me lançant d'une voix enjouée :

- On t'attend en bas.

Fais chier bordel. Pourquoi je suis comme ça ? Dès qu'il m'effleure ou me regarde avec le même sourire que la dernière fois, je me retrouve en train d'attendre. J'attends quelque chose, j'attends qu'il agisse. Je me soumets moi-même. C'est comme si ce jour-là, il avait laissé une marque étrange dans mon corps, comme s'il en était le possesseur, me laissant servile, esclave de ses gestes, esclave de mes envies. Non, de mes besoins. Mais ce n'est pas de lui dont j'ai besoin. J'ai simplement besoin d'assouvir des pulsions, n'est-ce pas ? Je trouverai bien de quoi m'occuper ce soir.

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Je suis déjà allé dans quelques boîtes, parfois pour des missions de surveillance, d'autres fois pour trouver de quoi me divertir, mais jamais je n'ai mis les pieds dans un club comme celui-ci. Il est gigantesque : plusieurs podiums sont disposés autour de l'immense piste de danse qui elle-même n'occupe que la moitié de la salle. Elle est entourée de diverses tables basses et fauteuils. Les jeux de lumières alternent entre le vert et le rouge, déclinant chaque gamme de couleur en dégradés clairs-obscur. Les spots jouent sur la peau des danseurs, les rendant tantôt extrêmement beau, tantôt étrangement blafards.

Je suis les autres pilotes et m'assois à une table en leur compagnie. Quatre n'arrête pas de sourire stupidement, c'est la première fois qu'il entre dans ce genre d'endroit. Trowa et Wufei jettent de petits regards à la fois intrigués et blasés la piste de danse, tandis que Duo scanne les alentours d'un œil habitué. Shinigami serait-il en chasse ?

Une serveuse s'approche de nous pour prendre notre commande. J'opte pour un saké – pour une fois que je trouve une boîte qui en sert- tandis que les autres choisissent divers cocktails. Ils discutent de tout et de rien, ne faisant qu'ajouter au bruit de fond que j'entends mais n'écoute pas. Mon regard vide balaye la piste, voyant sans regarder les corps se mouvoir en rythme, certains portés par la musique, d'autres par quelques substances un peu moins légales. Chacun cherche son paradis où il peut.

Un bras passe devant mes yeux lors que la serveuse pose mon verre devant moi. Je le porte machinalement à mes lèvres, avalant d'une traite son contenu. L'alcool de riz a mauvais goût ce soir. Si je prêtais foi en la croyance populaire, je penserais que la soirée s'annonce mal. Si le saké à mauvais goût, c'est que quelque chose ne va pas chez l'homme qui le boit. Mah, ce ne sont que des superstitions que je dois à mon pays d'origine, le Japon. De toutes manières, celui-là ou un autre n'aurait pas changé grand chose à mon enfance dans les taudis minables, ou dans les bordels de quartiers. Ca n'aurait pas changé grand chose à mon adolescence entre des murs et des cloisons métalliques. Je m'en fous, alors ce pays-là ou un autre, cette enfance-là ou une autre… Quelle importance.

Mon regard dévie lentement vers 02. Le goût du mauvais saké me reste collé sur ma langue. Cet homme-là ou un autre… Quelle importance, n'est-ce pas ? Ses yeux à lui sont rivés sur un homme se trémoussant sur un podium, plutôt beau gosse, plutôt bon danseur. Passablement attirant. La cible de Duo est visiblement accrochée. Elle le dévisage, un petit air suffisant plaqué sur le visage, tandis qu'elle l'incite à le rejoindre là-haut. Duo émet une sorte de rire moqueur, tandis qu'il se lève malgré tout pour rejoindre la piste.

Mes yeux le suivent sans que je n'y prête réellement attention. Lui ou un autre…

Il lance un regard de défi au mec sur le podium. Ce type m'exaspère définitivement, avec son air suffisant et ses manières douteuses. Il est franchement pas discret dans sa façon de draguer. Si j'étais 02, je prendrais même pas la peine de l'allumer. Il lui suffirait de claquer des doigts pour que l'autre descende de son podium, la queue entre les jambes, dans tous les sens du terme d'ailleurs. Merde, je deviens vulgaire. C'est parce qu'il m'exaspère. Merde, je suis exaspéré. Fais chier. Du coup, j'avale une grande gorgée du cocktail de Duo pour me redonner une certaine contenance face à moi-même, bien que ça risque d'être compliqué devant l'air ahuri des trois autres.

Je toussote légèrement et reprend mon observation de la scène. Ok, observation implique par définition de regarder, mais c'est purement à titre informatif. Je me renseigne, j'ai envie de savoir. Non, pas envie. Merde, pas besoin non plus. Putain cette théorie m'embrouille. Quoiqu'il en soit, j'observe.

Duo danse. Ces deux mots devraient suffire à décrire la situation, et pourtant…Je voudrais dire plus, même si je sais que les mots ont une fâcheuse tendance à rendre les choses irréelles, mais le tableau lui-même est irréel, du moins la manière dont je le perçois.

Ils sont deux sur la piste de danse, et je ne vois qu'eux, je ne regarde qu'eux, je n'observe qu'eux, prisonniers du clair obscur, entre l'ombre et la proie. Tels deux amants en perpétuelle communion, faisant l'amour sans relâche, Duo et Shinigami s'emmêlent et s'entraînent.

Mais ouais Heero, continues à faire des métaphores et tu te comprendras encore moins !

N'empêche, j'ai beau dire ; c'est exactement ce que je vois. Même sans regarder, je peux déceler la part de Shingami en lui. L'homme et le Dieu forment une dualité, et c'est Duo…

Duo et sa natte aussi longue et pleine que sa vie.

Duo et ses yeux d'une couleur rare et précieuse, légèrement teintée de sang.

Duo et l'or blanc de sa peau mêlé à l'argent de sa croix.

L'homme et le Shinigami ont entamé un ballet sans fin, et devant mes yeux, c'est Duo qui danse.

Et je commence à peine à saisir le sens de cette vieille expression désuète : « Mettre le feu à la piste de danse ». Elle n'a jamais été aussi vraie. Duo a peut-être jeté son dévolu sur une unique proie, mais c'est toute la salle qu'il enflamme, l'embrassant d'un regard confiant, l'embrasant au moindre mouvement.

La plupart des regards sont tournées vers lui, les uns emplis d'admiration, les autres où le désir flirte avec la drogue. Je me demande ce que je ressentirais moi aussi en le regardant sous l'effet de l'une de ces pilules. Verrais-je la part du Dieu en lui, ou uniquement l'homme ? Aurais-je simplement une vision altérée de la réalité ?

Verrais-je le feu qui m'enserre les reins, ou bien la chaleur qui s'échappe des corps s'agglutinant autour de lui ? Non, je la vois déjà.

Il suit le rythme rapide de la musique, tout en marquant une certaine langueur dans ses mouvements. Son corps est lascif, en proie à la chaleur moite régnant dans le club. Il ondule le bas du corps de manière suggestive, mais masculine, ramenant sa natte contre lui ou la repoussant, comme il le ferait avec les autres danseurs. Chaque son prendre vie au creux de son corps, l'épousant ou possédant ses membres. Il fait l'amour à la musique, et elle le lui rend bien.

Ses yeux légèrement plissés sont toujours rivés sur le mec du podium qui s'est carrément arrêter de bouger pour ne rien perdre de cette vision des plus sensuelle. A la réflexion, ils se sont tous arrêté de danser, du moins à mes yeux. De toutes façons, c'est comme s'il n'avaient jamais existé. Il n'y a que lui que je vois.

Mais bordel où est-ce qu'il a appris à faire un truc pareil ?

Il donnerait envie à une nonne de lui sauter dessus tout en restant blanc comme neige. Il ne fait pas dans la provocation. Il n'a rien de vulgaire. Il sait exactement où frapper pour que ça fasse mal. Il sait exactement comment susciter le désir, et bordel ça marche !

Il paraît que c'est le monopole des filles d'être « cérébrales », et pourtant je pourrais avoir un orgasme rien qu'en le regardant danser. Fais chier, je vais en rêver pendant des mois.

Ne nous égarons pas. Je reporte mon attention sur ma propre personne pour constater qu'un peu d'air frais ne me ferait pas de mal, de même qu'une bonne douche froide, mais bon, on fait avec c'qu'on a. Je me lève, enfonçant nonchalamment mes mains dans mes poches. Les autres discutent entre eux et ne semblent pas avoir remarqué mon changement de position. J'en profite pour m'éclipser discrètement sans avoir à donner d'explication.

Putain, faut jouer des coudes pour sortir de cette boîte. Elle est bourrée de monde, c'est sûrement dû à son emplacement, en plein centre-ville. Mais malgré ça, les quelques rues avoisinantes paraissent sombres et sordides, en tout cas très isolées.

On est venu en voiture. A cinq ça semblait plus pratique, même si on aurait pu faire le trajet à pied en à peine une demi-heure. Ca fait du bien de sortir un peu, de s'éloigner de cette ambiance surchauffée. J'aimerais rentrer, mais je me vois mal laisser les autres en plan. Et me voilà à avoir des « envies » et des scrupules. Je comprends pas en fait. Ma technique du « ressent mais n'éprouve pas » avait pourtant bien fonctionné jusqu'à présent, mais là, j'ai l'impression que cette technique est… Rha, rien à foutre ! Je me barre.

Je m'éloigne du mur auquel je m'étais appuyé et m'apprête à faire quelques pas, mais quelque chose me retient : une voix. Une voix grave et douce à la fois, la voix de 02. Sans réfléchir, je me tasse un peu plus contre le mur, pour ne pas être dans son champ de vision. Je le vois sortir en compagnie du mec du podium. Ce type lui colle carrément la main au cul et il se laisse faire. Pourtant, dans son regard flotte une lueur froide et détachée, à la limite du mépris.

Ils se dirigent vers une des ruelles isolées entourant le club, mais à quoi ils jouent ? Je peux pas m'empêcher de les suivre discrètement. Mon corps bouge tout seul, même si ma tête me hurle que je romps la plupart de mes principes en agissant de la sorte. Je dépasse le coin et me terre dans l'ombre d'un renfoncement dans le mur. Ils sont tous les deux au fond de la rue, entourés de poubelles malodorantes et de débris divers. Putain me dites-pas qu'ils ont pas trouvés mieux comme endroit pour s'envoyer en l'air ?

Je les regarde se caresser, frotter leurs corps l'un contre l'autre pour mieux s'échauffer, et ça m'énerve. Je connais le sentiment de jalousie, du moins j'en connais la définition. Je ne l'ai jamais éprouvé. Et là je ne suis pas jaloux, juste dégoûté. Il pourrait trouver mieux, mieux que ce type débile, mieux que cet endroit sordide. Mais je n'ai pas de raison d'être jaloux, en admettant bien sûr que je puisse l'être. Je ne peux pas envier la manière dont il le regarde, les yeux emplis d'amertume, ni la manière dont il le touche, trop vite, trop brusquement. Le type parsème sa peau de baisers, tandis que Duo semble perdre patience. Il tourne brusquement la tête quand l'autre essaye de presser ses lèvres contre les siennes. Il recommence, cherchant la bouche de Duo avec avidité, et cette fois-ci 02 le repousse plus violemment.

- Pas sur la bouche

Sa voix est meurtrière, dangereusement basse. Je ne pourrais pas être jaloux du ton qu'il emploie avec lui, parce qu'avec moi, c'est différent, même si ça ne s'est produit qu'une fois. Le type passe la main sur son entrejambe, lui lançant un regard d'excuse. C'est limite pitoyable. Oh non ! Cette tache se fout à genoux, parcourant de ses doigts le pantalon de Duo. Il ferme les yeux et s'appuie un peu plus confortablement contre le mur. Je connais cette façon d'agir, c'est la mienne. Il va utiliser le type pour son plaisir, ensuite il le laissera là, et il n'aura rien à se reprocher : pas de promesse.

C'est normal après tout, non ? Mais alors pourquoi il a pas fait la même chose avec moi ? Pourquoi il ne m'a pas utilisé, moi ? Putain ça me gonfle ! Je m'avance sans plus aucune discrétion vers eux. Ils s'interrompent, et Duo écarquille légèrement les yeux, sûrement étonné de me voir là. Comme pour répondre à une question muette, j'articule :

- Besoin d'aide, Duo ?

Ce sont ses mots. Il me prend bien ma manière d'agir, alors pourquoi n'utiliserais-je pas ses mots ?

Il sourit, le même petit sourire en coin que d'habitude. L'autre type consent enfin à se retourner et me dévisage. Duo le pousse un peu et s'avance vers moi. Ignorant ma question, il murmure d'une voix douce :

- Tu veux rentrer ?

Je hoche la tête, sans trop savoir si je veux vraiment rentrer. Peu importe. Il me dépasse et me fait signe de le suivre, sans un regard pour son presque-amant d'un soir. De mon côté, je ne peux m'empêcher de me retourner sur le pauvre type échevelé qui est resté seul comme un con, un air ahuri plaqué sur le visage. Au fond de moi, mais très profond, ça me fait marrer.

Duo met ses mains dans ses poches tandis qu'il remonte la rue principale. Visiblement, il a l'intention de rentrer à pied. Je le suis, accélérant un peu le rythme pour arriver à sa hauteur. Il me lance un regard excédé et élève la voix :

- Ne refais jamais ça Heero.

- Quoi ?

- M'interrompre.

- T'as qu'à te trouver un endroit décent la prochaine fois.

Il répond pas, mais son air excédé a disparu. Il fait comme si de rien n'était, marchant silencieusement.

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On vient à peine de rentrer, et il n'a pas prononcé un mot en vingt minutes. Il est monté directement dans la chambre. Ne sachant pas trop quoi faire, je le suis.

Il est appuyé contre la porte de salle de bain, se massant doucement la nuque, comme s'il avait mal.

Je le revois danser au milieu de la foule, jouant avec les sons aussi bien qu'avec ses victimes potentielles, et j'ai envie de lui, de sa peau, de son regard, de ses gestes. Et je me hais d'avoir envie de Duo. J'aurais aisément pu me faire un type ou une fille de la boîte, mais je ne l'ai pas fait. Je n'ai même pas cherché à séduire qui que ce soit, parce qu'inconsciemment, je savais déjà que je ne voulais que lui. Mais c'est certainement parce qu'il a un corps terrible, et qu'il est vraiment doué. De toute façon, peu importe les raisons. Pour l'instant, je m'en fous.

Je m'approche de lui, vite, comme il l'a fait avec moi. Plaquant mes bras de chaque côté de son visage, je murmure au creux de son oreille :

- Tu ne m'as pas répondu.

Il me regarde. Pour une fois, il a l'air surpris.

- Hein ?

- Je peux t'être utile à quelque chose ?

Je n'attends pas de réponse, parce que je sais. Son corps se tend déjà contre le mien, à mesure que ses muscles se contractent. Il cherche à reculer un peu, oubliant qu'il se trouve déjà contre la porte. C'est à mon tour de le troubler, de l'hypnotiser, de le posséder. Ce soir, c'est moi qui prend la mort. J'ai bousillé la plupart de mes principes, j'ai bousillé notre accord tacite, alors pourquoi ne pas bousiller tout le reste ?

Je le prend par les épaules, le forçant à se diriger vers son lit, où il se laisse à moitié tomber. Je m'assois sur ses hanches, en position dominante. Il cherche un peu à se soustraire à la friction de nos deux corps mais ne fait que la renforcer. Ca me rend dingue. Je ne le vois plus, je le regarde, je détaille la couleur de ses yeux, l'améthyste mêlée à une teinte violine où dansent des émotions variés. Ses pupilles assombries me laissent deviner une part de désir, et ses sourcils un peu froncés me désignent sa surprise, mêlée à une légère appréhension.

Je n'inhale plus son parfum, je le sens, le respire et m'en imprègne. Je ne l'effleure plus, je le touche. Je sens sous mes mains la texture régulière de sa peau. Je passe mes doigts le long de ses lèvres pour apprécier la douceur de sa bouche, puis je suis la courbe de ses joues. Je recule un peu, de manière à pouvoir glisser mes mains le long de son ventre, sous sa chemise. Il est doux et chaud, musclé aussi. C'est agréable de sentir pleinement ses muscles jouer sous mes doigts, de les sentir se contracter alors qu'il se redresse, prenant appui sur un coude. J'aime son ventre, il est beau, aussi beau que ses yeux.

Je n'entends rien, mais écoute attentivement sa respiration se couper où s'accélérer sous mes caresses. J'écoute les battements qui secouent sa poitrine en posant ma tête contre son torse.

Me redressant, je plonge à nouveau dans ses yeux pour ne plus y trouver que du désir ; désir amplement partagé. Je ne veux plus le goûter, j'ai envie de le savourer, alors je pose mes lèvres contre son cou, les entrouvrant légèrement pour laisser à ma langue le soin d'explorer sa peau. Je sens son souffle dans mes cheveux tandis que je lui mordille légèrement la base de l'épaule. On dirait qu'il aime ça, et j'apprécie quand il aime. C'est déstabilisant, d'habitude je ne pense qu'à moi.

Je ne peux pas m'empêcher d'imprimer un mouvement de bassin contre lui, et ses gémissements me rendent fou. Je ne sais même pas ce que je veux faire. Fait chier, c'est pourtant pas ma première fois ! Je sais juste que je veux le sentir contre moi, je veux ressentir son corps contre le mien ; et jamais « ressentir » n'avait pris une telle dimension dans mon esprit. Je commence à peine à entrevoir où se trouve la faille dans ma technique, mais j'y réfléchirai plus tard. Je veux juste profiter du temps qu'il me donne.

Les boutons de sa chemise sont déjà à moitié défaits, et je me charge du reste, profitant du fait qu'il soit redressé pour la faire glisser le long de ses épaules. Il fait pareil, glissant ses doigts entre les pans de ma chemise pour la déboutonner. J'aime sa manière de le faire, caressant à chaque bouton défait une petite parcelle de peau. Il se redresse d'avantage, pour venir déposer à son tour ses lèvres sur mon torse. C'est bizarre cette façon de faire. On agit tous les deux. On ressent tous les deux.

Un instant, nos yeux se croisent, et je me penche vers ses lèvres. Mais le souvenir de sa phrase me pousse à suspendre mon geste, alors je détourne ma bouche à nouveau vers son cou, amplifiant les mouvements de mon bassin.

Il glisse ses doigts dans mes cheveux pendant que je glisse les miens le long de sa nuque. Il se mord la lèvre, et ce geste engloutit le peu de raison qu'il me reste. Je descends mes mains entre nous, déboutonnant son pantalon. Il gémit à nouveau, en m'écartant un peu de lui. Pourquoi est-ce qu'il évite à ce point le contact tout en semblant perdre prise lui-même par moments ? Je m'en fiche. Je sais ce que tu veux, Duo, ton corps me parle.

On entame une lutte silencieuse, dénuée de mots. On entame une guerre des gestes, moi me rapprochant toujours plus, lui s'éloignant pour mieux revenir. Il m'énerve tout en attisant mon désir. J'aimerais voir entièrement son corps, mais il m'en empêche. Je finis par avoir le dessus, lui ôtant sans trop savoir comment ses vêtements du bas. Il se retrouve nu sous moi, et je glisse ma langue sur sa peau, savourant cette saveur salée mêlée à l'odeur sucrée de son parfum. Maintenant ses hanches contre le matelas, je descends plus bas. C'est à mon tour de le rendre fou. Mais à peine l'ais-je effleuré qu'il se redresse brusquement. D'un coup de bassin, il inverse nos positions. Il entreprend à son tour de m'enlever mon pantalon, mais moi, je ne lui oppose aucune résistance. Mon corps lui appartient déjà, et il le sait.

Pourtant, il semble hésiter, suspendant un instant ses gestes. Je l'incite à continuer d'un mouvement de hanche, sans chercher à reprendre le dessus. J'ai aimé attiser la flamme dans son regard, j'ai aimé le surprendre par mes gestes, mais ce que j'aime le plus, c'est le laisser agir. Alors agis, Duo, arrêtes de me faire attendre. Il élève la voix :

- Qu'est-ce que tu veux Heero ?

Je ne sais pas quoi répondre. Je ne sais même pas moi même ce que je veux, mis à part ressentir, mis à part le sentir.

Un coup de hanche augmente le frottement entre nos deux corps. Je me mords la lèvre tout en agrippant à nouveau les draps.

- Qu'est-ce que tu veux, Heero ?

Oh bordel… Arrêtes. Non, continues. Je le veux, lui. Je veux…

Il glisse sa main entre nous, imprimant un mouvement de va - et- vient sur… Oh. Mon. Dieu. Je gémis encore, ayant du mal à en avoir vraiment conscience. Je veux juste qu'il continue, mais je veux plus de contact.

- Heero ? Dis-le moi.

- Prend-moi !

Ah bordel. Et en plus je l'ai presque crié. J'ai même pas réfléchi. Le pire, c'est que c'est vraiment ce que je veux : le sentir bouger en moi, sa peau contre la mienne. Je veux qu'il me donne du plaisir tout en ressentant lui aussi.

Je replie légèrement mes jambes, le coinçant contre moi. Il perd pied lui aussi.

- Ordonne, et j'exécute.

Menteur. C'est toi qui ordonne, pas moi. C'est ton corps qui possède le mien. C'est toi seul qui arrive à me mettre dans cet état. C'est moi qui exécute, mais j'aime ça.

Il glisse ses doigts le long de mes lèvres, et ma langue vient s'enrouler autour d'eux, les caressant, les suçant pour savourer le goût de sa peau.

Puis il redescend la main le long de mes hanches. Il m'attire à lui, et je me retrouve assis sur ses genoux, face à lui. Il effleure mes fesses, les caressant doucement tout en me forçant à rester immobile.

Oh bordel, ça fait mal. En fait, quelque part, c'est ma première fois. Du moins, c'est la première fois que je me retrouve… dans cette position. Il bouge un peu les doigts et je me détend. Je plonge mes yeux dans les siens, et je ne sais pas si ce sont les mouvements de ses doigts ou son sourire qui me font crier. Son sourire s'élargit un peu plus, tandis qu'il remonte sa main à hauteur de mes hanches.

Je me soulève un peu, pour lui faire comprendre qu je suis prêt. Son regard me pose une question muette à laquelle je répond par un mouvement de bassin qui lui arrache un soupir. Il a compris.

Putain, ça fait encore mal. Il reste immobile, scrutant de son regard l'expression de mon visage. Je me détend peu à peu, m'habituant à sa présence. Lentement, je me mets à bouger, détaillant à mon tour ses traits qui se détendent. Il est beau comme ça. Je le trouve beau quand il éprouve du plaisir. Il est beau quand il est en moi.

Il bouge à son tour, d'abord doucement, puis plus vite. Oh. Mon. Dieu. Refais-ça. Refais-le.

Oh putain, il le refait, encore et encore. J'ai l'impression de tomber. Des vagues de chaleur et de plaisir s'insinuent dans mon ventre, puis dans tout mon corps.

Sa main glisse entre nous, et imprime sur moi les même mouvement qu'il effectue en moi. Et j'arrive plus à penser. J'ai chaud. Il me donne toujours chaud. Je m'accroche à ses épaules tandis qu'il accentue ses mouvements. J'aime ça ; j'aime ce qu'il me fait, et la manière dont il le fait. C'est bon, et en même temps, c'est doux et violent. Ca fait peur, mais j'en veux plus. Je bouge moi aussi, calquant mes gestes sur les siens, me mordant la lèvre en même temps qu'il soupire. Les vagues s'intensifient. Ca vient, je sens les flammes venir lécher le bas de mon corps ; j'ai l'impression de me consumer entre ses bras. J'ancre mon regard dans le sien, sentant un gigantesque frisson me parcourir, une vague de plaisir qui me submerge, propageant des ondes de chaleur dans tout mon corps. Je le sens se contracter en moi au même moment, alors qu'il enfouit son visage au creux de mon épaule. Je recule un peu, l'entraînant avec moi.

Il s'allonge contre moi, un peu frissonnant. J'ai froid soudainement. J'ai jamais autant ressenti en faisant ça avec qui que ce soit, mais j'ai froid. Je veux garder son corps contre le mien, pour ne pas avoir à réfléchir à nouveau après, pour arrêter de me poser des questions. Je veux juste m'endormir et recommencer demain, et après, encore, et encore, pour ne plus avoir à penser, pour ne pas avoir à me demander si ce n'était que pour le sexe et rien d'autre, pour ne pas me dire que j'ai éprouvé quelque chose…

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Tsuzuku (si ça vous plait toujours :p)

Réponse aux reviews :

Mithy : Je suis vraiment, vraiment contente que tu sois ma première revieweuse ! Mon auteur préféré qui me laisse ma première review ! Que demander de plus ? Micii Jedi !

Miss Faust : Micii (et aussi pour tes comm sur le blog) ! Ca me fait vraiment super plaisir de voir que t'es au rendez-vous et surtout que cette nouvelle fic te plaise ! Ta review est adorable, et j'espère que la suite te plaira aussi ! Arigato !

Shinigamie Yuy : lol ! Valà la suite! Micii pour ta review.

Gayana : lol. « inqualifiable » ? En tout cas je suis ravie que tu aimes (et aussi la phrase du résumé, lol)! Micii !

Florinoir : Micii ! C'est chouette que tu aies bien aimé, j'espère que la suite te plaira !

Kaorulabelle : Arigato ! La suite est là. ;)

Kasufu : Vi… il est plus si sûr que ça. Lol. Je suis contente que tu aies aimé ! Merci beaucoup pour ta review très gentille !

Lily.B : Lol. "le grand retour" mdr. C'est trop gentil !! Je suis vraiment contente que tu aimes ! Pour les titres des chapitres, ben heu… tu verras tout à la fin. Il devrait y en avoir 5 en tout. Micii pour ta review !

Kaory : Micii ! Voilà la suite !

Kamara : Merci pour ta chtite review ! T'as dit « encore ». ben valà, c'est là ! lol.

Shima-chan : yatta ! Merci beaucoup pour ta gentille review! Espérons que ça continue comme ça

Kitty val : lol ! Je suis ravie que ça te plaise! Merci beaucoup pour ta review !!

Sharak : Je suis vraiment contente que tu aimes malgré le fait que ce ne soit pas ton style de fic ! J'espère que la suite te plaira aussi, et micii pour ta review !

Nicole Pavlovna : Vi il y a une suite, la voilà. Merci beaucoup pour ta review !