Disclaimer : Sont pas à moi. Heureusement avec ce que je leur fais faire !

Genre : POV Heero. Pas pour ceux que les mots crus et le yaoi plus ou moins explicite choquent.

Dédicace : A Mithy qui m'a bluffée une fois de plus avec sa review ! Micii Jedi.

A ma nee-chan, pour te faire patienter, parce que même avec la meilleure volonté du monde, je peux pas faire un chapitre (upmo) en si peu de temps. Gomene m( )m

Note de l'auteur : Vu que Nee elle râle sur mes notes 'débiles et trop redondantes ', je vais mettre un truc original. Enfin, là je réfléchis… Heu… Ben en fait finalement vous en avez rien à faire des notes de l'auteur, puisque c'est la fic que vous lisez avant tout, ne ? Donc comme d'hab. : Bonne lecture :p (Urusei nee chan)

PS : Cherchez pas pour les titres des chapitres ! JOYEUSE SAINT VALENTIN -

……………………………………………………………………………………………………………………….

Chapitre 3 : La nuque

Un mois ; ça fait un mois qu'on a ce genre de … relation. Je sais pas si 'relation' est exactement le terme qui convienne, mais en supposant qu'une relation implique un lien entre deux entités, oui, je peux dire qu'on en a une.

Il y a cette… chose entre nous, cette attirance irrépressible, le désir, cette absinthe mortelle qui coule dans mon sang et qui enflamme mes sens, me rendant à moitié fou.

Ca arrive n'importe quand, n'importe où aussi. Parfois c'est moi qui le tente, c'est moi qui joue avec le feu qui brûle au creux de ses reins ; d'autres fois c'est lui. Lui qui me prend, m'absorbe, me possède jusqu'à me faire hurler. C'est bon, mieux que bon même. J'ai jamais autant pris mon pied. Pourtant…

Pourtant, chaque fois je me dis que c'est la dernière ; je veux arrêter, oublier la saveur de sa peau, la douceur de ses gestes, la violence de ses regards. Mais je suis devenu dépendant, dépendant du sexe… mais juste avec lui.

Je ne peux pas oublier toutes les fois où ça s'est passé ; alors je vis dans l'attente de la prochaine, parce qu'entre ses bras j'oublie tout, mes questions, mes règles, mes principes, tout. J'oublie tout ce qui n'est pas lui.

Et peu à peu, il prend le dessus, de plus en plus. Il apprend la carte de mon corps, les vallées et les collines qu'un effleurement de la main conquiert, les déserts qu'une simple caresse de la langue embrase, répandant les flammes jusqu'aux forêts ; et c'est tellement plus qu'un feu de paille.

Je me consume, jusqu'à ce qu'il m'achève, jusqu'à ce qu'il éteigne le brasier pour un moment, seulement un moment, car mon corps est un enfer, le feu ne s'éteint jamais, il se ranime toujours. Mais pour un instant, juste un instant, tout est fini… jusqu'à la prochaine fois. Alors, la mort se fera vampire et aspirera toute volonté hors de moi, avant de s'abreuver à même ma peau. Il a fait de moi son calice, et je suis sa victime consentante.

Lui, il ne crie jamais, il ne parle presque pas, n'ordonne rien. C'est sans doute notre accord, pas de corps à corps sans accord, hein ? Pas de promesses, pas de sentiments, juste deux corps qui se lancent dans une danse violente et charnelle, qui fait mal aux tripes, ou parfois douce et sensuelle, qui fait mal à l'âme. Ca fait mal à l'âme – faut croire que j'en ai une finalement- mais ça fait du bien au corps.

Il ne chuchote pas les mots doux, les mots d'un amant qui meurent dans un gémissement. Il ne caresse pas mon visage, jamais, même si certains de ses gestes sont tendres. Et toujours, il me demande ce que je veux, toujours. Il demande, et j'ordonne. 'prend-moi', 'touche-moi', 'caresse-moi'. J'ordonne, mais c'est lui qui me domine, c'est lui qui définit la requête, en jouant avec mon corps. Et moi je veux toujours la même chose, une partie de lui. Lui, et pas un autre. Et il s'exécute. Parfois il ne va pas jusqu'au bout… du moins pour lui. Parfois il se contente de simplement me caresser. Je gémis, je crie, mais parfois je n'ose pas. Je ne lui dit pas. Si je ne lui ordonne pas, il ne vient pas. Il se contente… de me contenter. Et j'ai beau chercher dans ces moments-là, ce que ça lui apporte, je ne trouve pas.

J'ai essayé… de le détester, de le repousser. Mais celui qui n'aime pas n'abhorre pas, ne ?

Enfin, en théorie, tout le monde peut aimer, même si ça relève du domaine de l'éprouvé. Bien que… Je suppose que quand on aime on ressent aussi, peutêtre même qu'on ressent plus. Merde, encore cette fichue faille dans ma technique. 'Ressent, mais n'éprouve pas'. Facile, trop facile pour être vrai. C'est facile de dire qu'on éprouve pas. C'est facile de dire que tout est parfaitement répertorié, classé. C'est facile, mais est-ce vrai ?

Et puis qu'est-ce qui est vrai ? La réalité est-elle préétablie, ou change-t-elle selon la manière dont on la perçois ? Ma réalité a-t-elle changée ? Ce que je trouvais futile et éphémère pourrait prendre de l'importance, je pourrais vouloir construire quelque chose, je pourrais vouloir vivre. Mais si la réalité dépend de la manière dont je la perçois, ce ne serait qu'une question de volonté ? Percevoir… C'est quel domaine ? Heu… je m'embrouille, je crois.

Il dort, du moins il a les yeux fermés. Désormais, il m'arrive de le regarder quand il dort. Oui, je le regarde. J'ai compris depuis un moment que mes principes flambaient avec Duo, qu'il était inutile de le nier. Pourtant, le dénie est tellement plus simple.

Quoi qu'il en soit, je le regarde, et je le trouve beau. Ses lèvres sont scellées. Elles, ces deux courbes charnues et pâles, sensuelles et tentatrices, je ne les regarde pas. Je ne les regarde pas mais je les vois. Je peux pas m'empêcher de les voir, parce qu'elles semblent douces. Peutêtre aussi parce qu'elles me sont interdites. Je ne sais pas. Je ne l'ai jamais embrassé, même si j'en crève. Je me rappelle de ses mots. 'Pas sur la bouche'. Pourquoi tient-il tant à ce que ses lèvres restent chastes, qu'elles ne rencontrent pas de langue timide ou joueuse, même si elles parcourent la peau des ces hommes avec qui il couche, ou avec qui il a couché. Pourquoi ne veut-il pas offrir ses lèvres, sa bouche et sa langue à d'autres semblables. C'est étrange, mais après tout, son corps me suffit… Je suppose.

Ses cheveux sont humides, parce qu'il vient de prendre une douche. Il s'est levé, a pris une douche, puis s'est recouché. Moi, je tapais un quelconque rapport pour que J me fiche la paix. Ca me dérange pas, après tout. C'est pas comme si j'avais quelque chose d'autre à faire. Quoique…

Un mouvement attire mon attention. Enfin, je le regardai déjà. Je me demande parfois comment les autres le voient, ce qu'il se passe en eux lorsqu'ils posent le regard sur lui. Si c'est pareil, ou si c'est différent. Je crois que c'est différent, puisque finalement, on a chacun sa propre réalité. C'est ce que je ressens quand quelqu'un le regarde: aucune jalousie, puisque personne ne le voit comme moi, puisque son imageà la manière dont je la vois, n'appartient qu'à moi. Je me demande si dans sa réalité à lui, je lui appartiens ; si dans sa réalité, il m'appartient.

Finalement je me lève et m'approche. Il bouge un peu entre les draps ; je sens son odeur se répandre autour de lui. Je la respire parce qu'elle fait partie de mon air, elle fait partie de moi. Je ne sais plus. Je ne sais plus si j'inhale ou si je sens, je ne sais plus si je regarde ou si je vois, si je touche ou si je ne fais qu'effleurer, si je l'écoute respirer ou si je ne fais que l'entendre, si les lèvres que je pose à présent sur sa gorge le goûtent ou le savourent. Je ne sais plus, parce que je ne situe plus la différence, quelle différence ? Il est en moi, il est à moi, et plus rien n'est dissocié ; tout se mêle et s'emmêle. Plus rien ne compte, plus rien n'est différent, plus rien n'est semblable. Tout est lui.

Il ouvre les yeux, et glisse sa main dans mon dos, sous mon tee-shirt. Pas un 'bonjour', juste une caresse, qui m'attise déjà. Il le sait, il le sent.

Il scanne la pièce, un air étonné planant sur son visage quelques instants. Il a l'air perdu ; c'est parce qu'on a changé de planque hier. Je pense qu'il a besoin d'un minimum de temps pour se familiariser avec son nouvel environnement. De plus, il y a quelque chose d'assez spécial dans cette chambre : un gigantesque miroir, placé juste en face de son lit. Dès qu'il se redresse, il voit son reflet dans le miroirça doit être un peu perturbant, et saisissant aussi si on a pas l'habitude. Sans doute les anciens propriétaires avaient-ils cherché à agrandir virtuellement la pièce de cette manière.

Il se regarde un instant dans le miroir, puis une lueur passe dans ses yeux sombres. Ils sont magnifiques, ses yeux. Je connais cette lueur, je sais ce qu'elle signifie. Quand je disais que j'étais 'cérébral'… Rien qu'à l'expression sensuelle qui passe dans son regard, je sens déjà mon corps se raidir, alors je m'éloigne un peu.

Il se redresse et s'étire, un léger sourire en coin aux lèvres. Je reste assis sur son lit, lui tournant le dos, en essayant de ne pas voir les muscles de son torse jouer sous sa peau. Pourquoi faut-il qu'il dorme en boxer ?

Je me mord la lèvre et m'apprête à me lever. Cette situation m'exaspère. J'en ai assez, je n'ai plus envie… d'avoir envie (1). Je ne veux pas de ce poison qui coule en moi. Je ne veux plus de ces étreintes frénétiques, extatiques, qui laisse mon corps vide… juste mon corps.

……………………………………………………………………………………………………………………….

On est à l'opéra, tous ensemble. Il paraît que certains dirigeants se délectent de ces spectacles. Là on ne fait que surveiller. Selon nos sources, deux généraux de Oz devaient se rencontrer ici ce soir, sans doute pour discuter de nouveaux projets d'armement, du moins c'est ce que J a supposé. Du coup on a mis la grande machinerie en branle. Quatre, Trowa et Wufei sont à l'opposé de la salle, répartis sur plusieurs rangées différentes, et munis de tout un tas de petit gadgets. Moi je suis dans les rangées du haut. C'est drôle la manière dont ils ont placés ces rangées de sièges, chacune un peu plus basse que celle qui précède. A mon avis ça doit faire de l'effet lorsqu'on est tout en haut.

Enfin bref, on a finalement compris que ces putains de généraux ne faisaient que se voir, en dehors du 'travail'. Ils s'offraient une soirée d'opéra en tête à tête. Ca m'a fait bien marrer sur le moment, de savoir que J s'était royalement planté. Bien sûr c'est pas son genre de prendre ce genre d'hypothèse en considération. Là où ça me fait moins rire c'est que, du coup, on est tous coincés dans cette salle bondée jusqu'à l'entracte, pas moyen de mettre les voiles.

C'est pas que j'aime pas l'opéra, mais… Il y a autre chose. Il y a Duo, assis à la rangée juste devant moi. Je crois qu'il s'ennuie ; il a ramené sa tresse sur une épaule et s'amuse à jouer distraitement avec l'extrémité. Et mes yeux se posent sur ce trésor de sensualité, sur cette partie de lui qui ferait perdre pied à n'importe qui, mais qui pourtant reste bien souvent invisible aux yeux de tous, masquée par un voile de soie tressée. Sa nuque. Je ne peux en voir que la partie gaucheétant donné que ses cheveux caressent et enlacent la droite, mais rien que cette minuscule part de peau visible suffit à m'hypnotiser. Je me penche un peu, sans savoir pourquoi.

Ou plutôt, je ne veux pas savoir pourquoi. Pourtant je le sais. Je suis drogué, de sa peau, de son odeur. Je l'ai dans la peau, pire… Je l'ai dans l'âme. Ca se dit ça ?

Peu importe, mes yeux se plissent tout seuls tandis que ma langue passe le long de mes lèvres. Etrange ce réflexe. Je le fais à chaque fois… A chaque fois que je le veux… A chaque fois que je veux lui donner envie.

Et si mes yeux se plissent, c'est pour ne voir que lui, pour qu'ils se conforment à ma réalité. Je m'en tape de cet opéra de merde, de ces généraux, de J et de tout le reste, et ce constat m'effraye. Je croyais diriger, je croyais maîtriser, contrôler. Je croyais. Maintenant je sais. J'étais con.

Je me penche un peu plus, de plus en plus doucement. Mes lèvres se déposent en une caresse légère sur sa peau, sur la base de sa nuque. Tandis que la vieille à côté de moi réprime un gloussement, lui ne réagit même pas. Pas de geste brusque, pas de sursaut, juste… un léger frisson, comme s'il s'y attendait, comme si la peau de mes lèvres s'intégrait à son corps, comme si c'était normal. Mais ça ne l'est pas. Ca n'est pas normal d'être intoxiqué à ce point, si ?

Je me redresse. Ca ne doit sûrement pas être normal aux vue de la pâleur de ma voisine, de son regard assassin. Je lui lance mon regard personnel. Elle doit bien sentir qu'elle ne fait pas le poids parce qu'elle baisse aussitôt les yeux. Duo ne s'est même pas retourné, mais il m'a sourit. Il m'a sourit en regardant bien en face de lui, sans esquisser le moindre mouvement de tête. Et je sais qu'il a sourit parce que les muscles de sa mâchoire ont légèrement roulé sous sa peau, le long de sa tempe. Je crois bien qu'il sait que je remarque ce genre de détail, alors il n'a pas besoin de se retourner pour me sourire. Mais, depuis quand exactement il me sourit ?

Depuis quand son sourire a-t-il pris une quelconque importance ? Depuis quand je regarde son visage en plus de son corps ? Depuis quand il sait… ce que je ne sais pas ?

Ah ! L'entracte. Je me lève, regardant de haut ma voisine qui n'a pas l'air de vouloir se déplacer. Faut croire que je suis convaincant, parce qu'elle se décale pour me laisser passer. Je veux juste rentrer. Je l'attends pas, même si je sais qu'il a les yeux posés sur moi de là où il se trouve. Juste avant de sortir de la salle, je lance un regard dans sa direction. Il fait quelques signes aux autres, puis se dirige vers moi. Je l'attends pas.

Ben merde, si, je l'attends en fait. On rentre ensemble, en prenant le bus. On doit avoir l'air con dans le bus en smoking, mais peu importe.

Comme d'habitude, on ne se parle pas, si ce n'est pour échanger des banalités. Et ça m'énerve. Mais c'est bien comme ça. C'est bien, c'est notre promesse, non ?

On rentre assez rapidement, et je monte dans notre chambre, enfin dans la chambre qu'on partage. Duo est passé dans la cuisine, je crois. Je me retrouve seul au milieu de cette chambre et soudain j'ai froid. J'ai froid comme juste après avoir… couché avec lui. Alors je m'assois sur son lit, en me tenant bien droit, me dévisageant dans le miroir. J'essaye de me donner une contenance, mais je n'y arrive pas.

Il entre, et moi je plonge dans ses yeux en m'y accrochant de toutes mes forces. Je m'enchaîne à cette couleur que j'ai toujours voulu ignorerà cette étincelle violine qui me sert à présent de garde-fou. Je ne sais pas ce qu'il lit dans mon regard, mais il se trouble. Il détourne les yeux. Il n'a jamais détourné les yeux, avant.

Il pose le verre d'eau sur la table de nuit à côté de moi, puis se poste en face du miroir pour desserrer son nœud papillon. Et moi j'attends. Il me regarde au travers du miroir et déglutit. On a même pas commencé quoi que ce soit, pourtant il me dit :

- Qu'est-ce que tu veux, Heero ?

Je ne répond pas. Parce que j'ai encore le contrôle, du moins je contrôle mon corps. Alors je ne répond pas.

Il reste planté devant le miroir, dos à moi, face à mon reflet. Il déboutonne doucement sa chemise, en fixant les yeux de mon double, en me fixant au travers de cette surface polie. Il déboutonne sa chemise et je soutiens son regard, parce que sa nudité passe dans ses yeux, parce que sa sensualité se développe doucement autour de luià mesure que la chemise quitte son corps et dévoile sa peau d'ivoire.

Et mes yeux dérivent ; ils dérivent doucement vers ses larges épaules, vers les sinuosités que dessinent ses omoplates, vers sa colonne vertébrale, la courbure de ses hanche tranchée par le tissu de son pantalon. Il se passe la main sur la nuque, perdu dans ses pensées, tandis que mes yeux étudient l'inflexion de son coude.

Il se déplace et je le suis du regard, au travers du miroir, sans bouger le moindre cil.

Il disparaît un instant derrière mon propre reflet alors que je sens le matelas s'affaisser derrière moi. Ses bras enlacent ma poitrine, et je reste immobile, grisé par ce simple contact. Je sens mon tors se soulever plus rapidement pendant que ses doigts défont les boutons de ma propre chemise, glissant comme toujours entre les pans pour effleurer ma peau. C'est un rituel, une autre promesse : ses doigts sur ma peau, entre les pans de ma chemise. Et cette promesse-là, je l'aime. Il prend le tissu entre ses doigts, au niveau des épaules, et fait glisser doucement la chemise le long de mon dos. Je frissonne, ne quittant pas son regard, droit devant moi.

Et ses lèvres commencent leur office ; mon dieu va me prendre, parce que je le supplierai de le faire. Pourtant quelque chose change à cet instant. Il m'embrasse dans le cou, parsemant ma peau de morsures et de baisers. Mais ses yeux… ses yeux me brûlent dans le miroir. Ils m'oppressent et me forcent à regarder ; ils me forcent à regarder la scène se dérouler juste devant moi. Ses yeux m'empêchent de fermer les miens, même s'ils se plissent à la mesure du plaisir qui parcourt mes veines.

Je suis presque soulagé lorsqu'il m'allonge sous lui, rompant le contact visuel avec nos doubles ; mais ça ne dure qu'un instant. Il ne fait qu'ôter nos vêtement superflus dans un bruissement de draps, dans un bruissement de corps qui m'échauffe, me chauffe et me brûle. Je presse mon bassin contre le sien, et nos peau mises à nues se font mal, se rencontrent et éprouvent… du plaisir. J'aime sentir son corps se contracter contre moi, alors qu'il s'efforce de maîtriser ses mouvements de hanche. J'aime le sentir perdre pied, j'aime le sentir se libérer et se relâcher dans un murmure presque inaudible. Mais on en est encore loin ; je ne lui ai encore rien demandé.

Il me pousse à me tourner contre le lit, tout en me soulevant légèrement d'une main glissée sous mon ventre. Je prends appui sur mes avant bras et me mords la lèvre pour ne pas gémir lorsqu'il imprime ce mouvement éternel sur moi, lorsque je sens sa main me caresser doucement. Et puis je réalise.

Je lève le regard et réalise que je suis à nouveau face à cette scène que je suis obligé de voir. Je pourrais détourner les yeux, mais les siens me parlent. Il ne dit rien, mais m'ordonne de regarder ce que nous sommes en train de faire. Il me force à voir mon reflet emprisonner les draps dans ses mains sous l'effet du plaisir. Il me force à me voir soupirer, gémir. Et je vois, je regarde, je réalise.

Je réalise que mon regard se tourne vers lui, vers ses yeux presque opaques qui dévisagent mon reflet. Il se penche pour venir déposer un baiser dans mon cou, juste à la base de la nuque, au même endroit que mes lèvres avaient frôlé plus tôt dans la soirée, sur son propre corps.

Ses gestes sont doux mais son regard est violent. J'ondule contre lui, le poussant à bout. Je regarde son reflet papillonner des yeux, les refermer un instant puis les rouvrir. A son tour de se mordre la lèvre. Et je lui souris. Je lui souris, conscient de l'effet que je lui fais. Ma voix s'élève dans un murmure un peu rauque.

- Duo ?

- Mmm ?

- Caresse-moi.

Il me caresse tendrement, doucement. Il parcourt mon dos d'une main ferme et un peu rugueuse,très chaude, presque brûlante, continuant son va-et-vient de l'autre main, d'un rythme lent et lascif qui me rend dingue. J'aimerais qu'il accélère, mais je me tais.

Pourtant il augmente un peu le rythme. Je vois son beau visage trembler un peu. Non, c'est son reflet qui tremble dans mon regard. Les sensations sont douces et chaudes, des vagues qui viennent lécher le bas de mon corps, mais qui pourtant me font frissonner. Je le veux, alors je le lui dit.

- Viens.

Et il vient, juste après s'être assuré que je n'aurais pas mal. Il vient et ça me fait comme à chaque fois, un peu mal, de moins en moins, et beaucoup de bien, de plus en plus. Je regarde son expression un peu figée, comme s'il était surpris de ressentir autant. Le miroir me montre ce que nous faisons, me montre tout de lui. Je m'abreuve de son visage tout en ressentant son corps.

Il commence à se mouvoir, doucement, suivant le rythme de mes gémissement, s'orientant au son de mes soupirs. Il accélère quand je me contracte. Je réprime un cri. Comment est-ce possible ? Comment fait-il pour que ça soit meilleur à chaque fois ? Je garde les yeux grand ouverts, fixés devant moi, ancrés dans les siens, dans ceux de son reflet. Ses yeux me défient et me caressent. Son corps me procure un plaisir immense, son corps me prend et m'emmène loin. Mais ses yeux… ses yeux me font autre chose, ses yeux me parlent, me disent les mots d'un amant amoureux. Ses yeux me font l'amour. Et aujourd'hui, ce sont ses yeux qui m'ont emmené au septième ciel.

Je m'écrouleépuisé, sentant son poids contre mon dos. Il s'éloigne alors que je voudrais qu'il reste avec moi ; je voudrais qu'il reste en moi ; mais il s'en va. J'ai l'impression d'être brisé, encore plus qu'avant. J'ai bien plus froid aussi, et puis j'ai chaud lorsqu'il remonte la couverture sur nos corps. Je sens sa main contre mon dos. Elle m'effleure mais ne me touche pas, et je me surprend à la vouloir, cette mainà vouloir qu'elle continue ses caresses.

Je me tourne face à lui, et nos visages sont à quelques millimètres l'un de l'autre. Il me regarde mais ne dit rien. Et moi j'ai beau le supplier du regard, il ne fait rien. Je sais qu'il lit mon corps, mais que fait-il de mon visage ?

Je remonte une main un peu tremblante entre nous, jusqu'à toucher ses lèvres du bout des doigts. Il ne bouge pas.

Pas sur la bouche ? Alors que mes lèvres se meurent de pouvoir goûter les tiennes.

Je le fais. Une toute petite impulsion dans mon corps et ma bouche effleure la sienne, trop vite, trop légèrement. Mais pourtant ses yeux se voilent. Ses yeux me disent : Pas sur la bouche. Il élève la voix.

- Heero. Je vais te raconter un truc. C'est une légende, une légende en laquelle je crois. Tu sais, j'ai beau me proclamer le dieu de la mort et porter des habits de prêtre, il y a peu de choses en lesquelles je crois.

- Hm. Je sais.

Ma voix est si fragile que j'ai moi-même du mal à l'entendre. Il continue, d'une voix basse et douce, comme s'il racontait un conte à un enfant.

- Cette légende en laquelle je crois provient d'un peuple très ancien, qui date de bien avant les colonies. Ce sont les Mayas. Tu connais les Mayas ?

- J'en ai entendu parler, un jour où on était infiltré dans une école, dans un cours d'histoire je crois.

- C'était un peuple un peu sorcier. Ils étaient convaincus que l'âme, au moment de la mort, prenait la forme d'un oiseau, et qu'elle s'envolait des corps par la bouche, comme ça, dans un souffle. Cette légende, je l'aime beaucoup.

- Hm.

- Et j'y ai toujours cru. Je crois que l'âme réside quelque part entre nos lèvres. Pour moi, partager ses lèvres avec celles de quelqu'un, c'est échanger nos âmes, c'est se faire une promesse éternelle. Tu comprends ?

- Oui.

- Alors j'aimerais bien, Heero, que quand tu embrasses quelqu'un, tu te souviennes de cette légende. N'embrasse que celui que tu aimes. Donne-ton corps et couche, mais ne donne tes lèvres et ne fais l'amour qu'à celui que tu aimes.

- C'est pour ça… 'Pas sur la bouche'

- Oui, c'est pour ça.

Je ferme les yeux très fort pour ne pas y penser, pour ne pas penser à ses lèvresà son regard ou à ses paroles, parce qu'elles me font mal. Fais chier.

Depuis quand exactement, est-ce que des paroles peuvent blesser ?

…………………………………………………………………………………………………

Tsuzuku ( c pas lassant ?)

(1) he he Mithy -

Réponse aux reviews :

Miss Faust : lool, je vais me sentir coupable ! J'espère quand même que ça a été pour ton partiel. En tout cas, je suis super contente de voir que tu me suis toujours avec autant d'enthousiasme ! Ca me fait vraiment plaisir, merci !

Nicole Pavlovna : lool ! Je suis contente que tu aimes cette version d'iceberg man ! J'espère que la suite te plaira, merci beaucoup pour ta review !

Jeri Kali : lol, en voici encore. Micii pour ta review !

Sharak : lol, oui j'aime les scènes osées, mais raisonnablement, comme tout le monde. C'est juste que cette fic est basée sur ce genre de scène, donc il y en a beaucoup, mais toutes mes fics ne sont pas comme ça. Mais je suis ravie que ça te plaise ! Merci beaucoup !

Florinoir : Vi, il y a une suite : la voilà. Merci beaucoup pour ta review ! Je suis contente que leur relation passionnée te plaise.

Calamithy : Re-reddition totale ! Tu le sais, ta review m'a sidérée, parce que c'est génial de voir à quel point tu comprends tout ! J'ai appris le terme « mise en abîme inversée » lool. Décidément, après « vertigo », tu m'en apprends toujours dans tes reviews ! lol. Merci infiniment Jedi !

Lily.B : Rha je suis contente que tout ça te plaise ! J'espère qu'il en sera de même pour la suite ! Micii beaucoup pour ta review !

Kaorulabelle : Merci beaucoup ! Voilà la suite.

Shima-chan : lool ! Merci beaucoup pour ta gentille review, et aussi merci de suivre 'un peu moins ordinaire'! J'espère que la suite te plaira !

Lihiel : Arigatoo ! C'est très chouette que tu ne regrettes pas ta soirée à avoir lu ces deux chapitres ! Ja ne.

Yosei : Merci beaucoup pour tes encouragementsça me fait très plaisir.

Gayana : Waouwça c'est de la review ! Lol. Merci beaucoup de m'avoir donné un avis aussi détaillé et positifça me booste pour la suite ! Sankyuu :p

Kyralya : lool, je sais pas comment je fais pour me mettre à sa place…lol, j'y ai jamais réfléchis :p. Je suis très contente que cette fic te plaise ! Merci beaucoup pour tes reviews !

Shirna : Micii pour cette review toute mignonne ! T'es adorable !

Kamara : Ben si tu dis 'encore' je dis : tant mieux, y en a encore ! Lol. Micii beaucoup pour ta review, c'est très gentil !

Luna Strata : Waouw ! Je suis ravie que ça te plaise! Merci beaucoup pour ta review (honte à moi qui aime tes fics et qui n'ai jamais laissé de rev…gomen !). Je vais pas t'en laisser maintenant parce que ça ferait « je te review parce que tu m'as reviewé », et que tu mérites mieux ! En tout cas un grand BRAVO pour « Chemise-moi » et « Petit rituel entre »… OS courts mais très sensuels et Kawai !

Kasufu : Lol, tu peux dire ce que tu veux. C'est à toi de voir leur relation comme tu le sens, mais si tu veux mon avis, je pense qu'il y a un peu de ce que tu dis, donc oui, un peu d'amour (au moins un peu, lol). Pour le 'pas sur la bouche', c'est sûr, les prochains chapitre répondront à tes questions ! Merci beaucoup pour ta review ! Motivée, vée, vée :p. Arigato !