Elle réapparut devant les grilles du parc de Poudlard. C'était le seul endroit auquel elle avait pu penser dans son malheur. Elle entra et se dirigea vers la porte conduisant au hall d'entrée. Mais avant qu'elle ait pu l'atteindre, elle s'effondra en pleurs au milieu du parc. Elle s'était roulée en boule autour de sa douleur, et des pleurs et des cris inarticulés sortaient de sa gorge. Elle avait peur, peur de ce qui allait advenir d'elle, peur du monstre en elle, de son avenir si Dumbeldore ne pouvait pas l'aider. Et elle avait mal, elle était épuisée par sa dernière transformation et les évènements de la nuit dernière.

Elle resta dans cette position pendant ce qui lui sembla des heures. En réalité, il y avait à peine une demi-heure qu'elle était là, quand ses sens l'avertirent d'une présence toute proche. Mais elle était trop faible pour tenter le moindre mouvement, et elle n'ouvrit les yeux qu'en reconnaissant la voix de l'homme penché au-dessus d'elle.

- - Hermione ?

Il y avait de l'incrédulité dans sa voix, de l'inquiétude et de la douceur aussi.

- - Hermione. Qu'est ce qui t'es arrivé ? Tu es blessée ? Tu as mal quelques part ?

Pourquoi fallait-il qu'elle tombe sur lui ? De tous les habitants de Poudlard, pourquoi lui ? Il était celui qui pouvait le mieux la comprendre, mais aussi celui qui lui rappelait le plus sa douleur. Remus Lupin, le loup-garou. Avant d'avoir pu lui répondre, elle sentit que tout tournait autour d'elle et perdit connaissance.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle se trouvait dans un lit inconnu. Il faisait chaud dans la pièce et elle se sentait bien, elle était dans cet état, juste avant le réveil complet, où on ne sait plus très bien si l'on rêve ou si c'est réel. Et soudain, elle se souvint de tout. C'était comme si on lui avait enfoncé un poignard dans le cœur. La douleur était si vive, qu'elle eut envie de crier. Au moment où elle allait le faire, elle prit conscience d'une autre présence dans la pièce. Et en un instant elle sut où elle était. La chambre de Lupin. Celui ci se rapprochait du lit, une expression inquiète sur le visage, qui ne disparu pas complètement derrière le sourire qu'il eut de la voir éveillée.

- - Je viens de contacter Dumbeldore, il arrive avec Poppy.

Comme elle faisait un mouvement pour se redresser, il posa rapidement les mains sur ses épaules et la força à rester allongée.

- - Chttt, non, reste couchée. Je ne veux pas que tu fasses le moindre geste tant que Poppy ne t'a pas examinée.

Un silence passa, qu'il rompit bientôt.

- - Hermione. Tu sais que tu peux me faire confiance. Que s'est-il passé ? Qu'est ce que tu fais ici ? Pourquoi étais-tu dans cet état tout à l'heure ?

- - Je…je suis partie de chez moi.

- - Partie de chez toi ! Mais Merlin pourquoi ?

- - Hier soir, je… je… mes parents se sont fait attaquer par un loup.

- - Un loup ! Hermione, est ce que tu vas bien ? Il ne t'a pas fait de mal ? Cette cicatrice sur ta joue, c'est lui qui…

- - Non, il n'aurait pas pu me faire de mal, je… il…il…

- - Il quoi, Hermione ?

- - Il n'aurait pas pu me faire de mal, parce que…CE LOUP, C'ETAIT MOI !

Il y eut un silence après ce cri. Lupin la fixait, figé, ne pouvant croire ce qu'il venait d'entendre. Le silence n'était troublé que par les pleurs d'Hermione qui s'était remise à sangloter. Bientôt, son instinct prenant le pas sur la raison, il s'assit sur le lit à côté d'elle et la serra dans ses bras. C'est dans cette position que Dumbeldore et Poppy les trouvèrent, lorsqu'il arrivèrent, quelques minutes plus tard, dans les quartiers du professeur de Défense. Aussitôt, ils se précipitèrent vers le lit mais Remus les arrêta d'un geste.

- - Ce n'est pas la peine Poppy. Elle ne souffre de rien que tu peux guérir.

Il se retourna vers le directeur avant de continuer.

- - Elle est épuisée par sa transformation de cette nuit, Albus. C'est toujours très douloureux les premières fois.

Dumbeldore resta figé de stupeur. Il tourna lentement la tête vers la jeune fille dont l'infirmière soignait la joue, et puis son regard revint vers Remus. Il n'avait pas la force de parler, mais son regard disait tout et le professeur de defense y répondit d'un simple hochement de tête, avant de tourner son regard triste vers Hermione.