Lorsqu'il ouvrit les yeux le lendemain, Lupin tourna la tête vers la jeune fille toujours serrée contre lui. Ils avaient passé la nuit à regarder les flammes et ne s'étaient endormis qu'à l'aube, peu avant de récupérer leur véritable corps. Elle dormait toujours, épuisée, et dans son sommeil, elle ressemblait à une petite fille. Cette petite fille qu'elle n'était plus depuis longtemps. Les combats contre Voldemort, la guerre, le fait d'avoir du tuer pour vivre et maintenant ça l'avait fait grandir trop vite. Elle n'avait rien fait pour mériter ça, elle aurait du avoir une vie normale. Elle aurait du passer les dernières années à rire, à sortir, à danser, à aller au cinéma, comme toutes les jeunes filles de son age. Au lieu de ça, elle les avait passées enfermée Place Grimmauld à chercher des moyens de lutter contre Voldemort ou, si elle sortait, elle devait faire attention à chaque pas, à chaque geste. Elle n'avait jamais pu se reposer. Et maintenant que la guerre était finie, maintenant qu'elle aurait pu se reposer, elle devait subir ça. Il savait que sa vie ne serait plus jamais pareille. Il connaissait le sort réservé aux loups-garous: ils étaient exclus, rejetés par tous, ils devaient se battre pour survivre et souvent se cacher. Ils n'avaient que peu d'amis. Il était l'un des plus chanceux qu'il connaisse. Lui, avait la confiance de Dumbeldore, de la famille Weasley, l'amitié de Sirius, d'Harry, et il l'avait Elle. Elle qui maintenant était comme lui, mais qui même avant avait décidé de lui accordé son amitié, malgré le fait qu'il soit un loup-garou. James et Sirius l'avaient connu au tout début de ses transformations et alors qu'être ami avec lui ne signifiait pas le rejet. Harry faisait confiance au jugement de son père et de son parrain. Mais elle. Elle l'avait connu alors qu'il était un loup-garou accompli, elle n'avait aucune raison de lui faire confiance et pourtant, elle avait gardé son secret et, quand il avait été découvert, elle lui avait conservé son amitié alors que rien ne l'y obligeait. Pour cela, il lui serait éternellement reconnaissant.

Un mouvement à ses côtés le tira de ses pensées. Il baissa les yeux et sourit à la jeune fille. Son visage accusait les marques de la longue nuit, mais elle semblait en paix. Et il fut heureux d'être responsable, même seulement en partie, de cette paix.

- Bonjour Princesse. Comment est ce que la Belle au Bois Dormant se sent ce matin ?

Elle sourit. Et continua sur le même ton.

- Bonjour. Je vais très bien, merci. Et vous Beau Prince ?

- Mais très bien ma chère. Qu'est-ce que Milady désire pour son petit déjeuner ?

Et il se leva doucement et, sous le regard étonné de la jeune fille, se dirigea vers la cheminée. Elle se leva à son tour et s'approcha de lui, le sourcil levé. Mais elle décida de ne pas posé de question et de voir où ils allaient en arrivé.

- Des croissants et du jus d'orange.

- Et pour moi, des œufs sur le plat et du café. Merci.

Avant qu'elle ait pu se poser la moindre question, ce qu'ils avaient commandé passa par la cheminée et alla se déposer doucement sur la table. Trop surprise pour dire un mot, Hermione se laissa entraîné par Lupin qui la fit asseoir, avant de pousser un soupir de bonheur en prenant place devant sa propre assiette. Il commença à manger, mais quand il releva la tête et vit l'expression sur le visage de la jeune fille, il ne put s'empêcher d'éclater de rire. Elle releva la tête en l'entendant et son expression de surprise ne fit qu'augmenter l'hilarité de son ancien professeur. Quand il se fut un peu calmer, il parvint à articuler entre deux hoquets.

- Si tu pouvais voir ta tête…. La grande Hermione Granger en pleine concentration…. « Mais comment ces plats ont-ils pu apparaître comme ça ? »….. Merci Mia….. Personne ne m'avait fait rire comme ça….. depuis longtemps.

Un nouvel éclat de rire le prit de voir sa mine renfrognée quand elle eut apprit la raison de ses rires. Mais elle ne put pas jouer longtemps la colère, son rire clair était trop communicatif. Et il se retrouvèrent bientôt tous les deux à rire comme des possédés dans la vieille maison.

Quand ils eurent récupéré leur calme, Hermione repris la parole.

- Bon alors ? Est-ce que tu vas me le dire oui ou non ?

- Et si je te dis non ?

- Remus J. Lupin !

Et elle eut un mouvement pour se jeter sur lui, dans l'intention de lui faire payer le fait de se moquer d'elle. Mais avant qu'elle ne l'eut atteint, il s'était levé et était parti se réfugier derrière un fauteuil. Elle le suivit aussitôt. Mais dans sa hâte, elle oublia que la maison était très ancienne et se prit les pieds dans une planche qui dépassait. Elle perdit l'équilibre. Alors qu'elle s'attendait déjà au contact du parquet, elle se retrouva entourer dans une étreinte protectrice par les bras puissants de son ancien professeur. Elle releva la tête et rencontra le regard de Remus. Ils restèrent un instant, figés tous les deux, les yeux liés. Quand soudain Hermione reprit ses sens, et, prise d'une inspiration subite, se mit à le chatouiller. Il essaya de fuir mais elle le poursuivit et ils se retrouvèrent bientôt couché sur le fauteuil dans un entremêlement de bras et de jambes, les cris et les rires de Remus mêlés aux paroles d'Hermione.

- Alors ? Tu vas me le dire ? Je saurais te faire parler, moi.

- C'est bon… c'est bon… Mia, arrête… je me rends… je me rends…

Lorsqu'elle l'eut lâché et qu'il eut repris son souffle, il lui expliqua.

- C'est un moyen que Dumbeldore a trouvé pour me permettre de ne revenir à Poudlard qu'en fin d'après midi. Comme ça, je peux me reposer toute la journée. Il a fait relier la cheminée avec celle des cuisines de Poudlard et on peut à tout moment demander quelques chose aux elfes de maison.

C'était si simple, pourquoi n'y avait-elle pas pensé elle-même ? Voyant sa mine contrariée, Lupin lui sourit et posant la main sur son épaule.

- Hé, c'est pas grave… c'est normal après ta transformation… on est toujours fatigué.

Elle lui sourit et il retournèrent finir leur petit déjeuner