Annonce: Harry Potter... Toujours pas à moi.

Note de l'auteur: et bien, ce chapitre a entièrement dévié de ce que je voulais faire à la base, mais des fois cela arrive même aux meilleurs! J'espère que ce sera pour le mieux (la Traductrice confirme!) et que vous aimerez. Bonne lecture!

Note de la Traductrice: ce chapitre m'a pris plus longtemps à traduire que les autres, je voulais le rendre le plus réel possible. Dîtes-moi ce que vous en pensez! J'ai mis un petit mot pour mes gentils revieweurs en fin de page. Je vous souhaite aussi une bonne lecture!


Chapitre 4: Réalités éphémères

Sirius s'assit près de la cheminée, profitant de la chaleur qui y régnait. Molly, Arthur et Remus parlaient près de lui dans le salon, mais il ne les écoutait pas. Ils avaient porté Harry à l'étage après un particulier mauvais cauchemar. Il serra les dents anxieusement. Il savait que les visions d'Harry étaient dures, mais Sirius n'avait jamais réalisé à quel point. Jusqu'à ce qu'il y assiste.

Harry dormait depuis presque trois heures quand il commença à s'étirer. Sirius pouvait dire qu'il était pris dans un rêve, sans aucune doute assez violent à voir ses mouvements soudains. Il essaya de le réveiller. Tout d'abord, il n'obtint pas de réponse, et il le secoua plus fermement, tout en prenant garde de ne pas lui causer de nouvelles blessures. Mais Sirius n'était pas préparé à la réaction qu'eut Harry.

Il sursauta si violemment qu'il faillit tomber du canapé, ses mâchoires étaient serrées comme pour retenir un cri qui le torturait, et ses pupilles semblaient regarder au loin, bien plus loin que les murs du salon des Weasley. Des larmes coulèrent de ses yeux quand le rêve s'intensifia. En quelques moments, ses blessures se manifestèrent et son corps ne put en supporter plus. Ses yeux, normalement d'un vert si brillant, se dilatèrent et roulèrent dans sa tête, et il s'évanouit. Sa main était pressée sur son front, et son visage portait encore les stigmates de la douleur. Alors qu'il cédait à l'inconscience, Sirius vit que la peau autour de la cicatrice d'Harry était comme inflammatoire, et la paume de sa main était tâchée de quelques gouttes de sang. La cicatrice, par contre, restait close.

Sirius réprima l'envie de se frapper la tête de frustration contre les pierres du mur. Comment pouvait-il aider Harry quand tout ce qui semblait arriver à son filleul semblait hors de contrôle? Comment pouvait-il le protéger de Voldemort, quand aux moments où il était le plus vulnérable, Harry n'avait pas d'autre choix que de regarder les actes innommables du Seigneur des Ténèbres?

"Il apparaît certainement que les peurs de Madame Pomfresh soient justifiées, mais nous n'avons actuellement aucune solution pour y remédier..." Remus s'entretenait avec Arthur et Molly. Sirius commençait à admirer les Weasley. Ils étaient tous ce qu'il n'avait jamais eu, et tout ce qu'il avait toujours souhaité être. Objectivement, ils n'étaient pas beaucoup plus âgés que lui ou Remus, mais ils paraissaient tellement plus... normaux et conventionnels. 'En fait, ce serait un défi d'avoir sept enfants et d'être plus immature que moi, j'imagine.' Molly avait supplié Dumbledore de laisser Harry venir au Terrier pendant l'été, un peu après la fin du Tournoi des Trois Sorciers. Elle souhaitait si ardemment l'aider, mais elle ne pouvait pas.

Tout comme lui... Il n'avait pas pu soutenir Harry lorsque celui-ci avait eu le plus besoin de lui. Il avait noté le regard perdu de son filleul cette nuit, juste après le départ de Fudge. Dumbledore lui avait donné une mission, et il savait qu'il était essentiel qu'elle soit accomplie rapidement. Les choses allaient si mal: Fudge dans le déni, Voldemort ressurgi des Morts par la chair et par le sang... Le sang d'Harry... des heures aussi désespérantes ne pouvaient que demander des mesures tout aussi désespérées. Il devait approcher, aussi sournoisement qu'un espion, certaines personnes que lui seul savait où trouver, et les convaincre de deux choses. La première, que non il n'avait pas tué Peter, et que deux, Voldemort était réellement de retour. Sirius s'en voulait d'avoir dû quitter aussi rapidement Harry. Avec du recul, il souhaitait de tout son coeur ne l'avoir jamais fait. Dumbledore avait eu tort. Harry avait eu besoin de lui, et lui n'avait pas été là.

"Sirius, arrête de te cogner la tête sur cette cheminée." La voix de Remus s'introduisit dans ses réflexions. Son ami continuait toujours de parler aux Weasley, mais il fronçait les sourcils en voyant Sirius agir ainsi.

'Oh, oups,' pensa Sirius. C'était donc pour ça qu'il avait un tel mal de tête. Il ne s'était pas rendu compte de ce qu'il faisait. Il leva les yeux sur Molly qui le regardait d'un air concerné et légèrement appréhensif. Sirius tenta de décocher un sourire rassurant. 'Tout va bien ici. Il n'y a rien à voir. C'est bon, le spectacle est fini,' commenta-t-il en lui-même.

"Arrête de sourire, tu ferais peur à un fantôme."

"Oh, tais-toi, Lunard. Je me permets mes excentricités," grogna Sirius avec irritabilité.

Les conclusions de Madame Pomfresh lui pesaient lourdement sur l'esprit. Elle avait guéri autant de blessures qu'elle le pouvait, mais certaines étaient trop anciennes pour être scellées par la magie, et devraient prendre le temps nécessaire pour cicatriser. Le pronostic d'Harry par rapport à ces blessures était excellent. Madame Pomfresh n'avait également aucun doute sur la capacité qu'aurait Molly à remplumer un peu l'Attrapeur des Griffondors. Mais elle avait également noté quelque chose de bien plus inquiétant lors de son observation.

La douleur infligée par sa cicatrice commençait -peut-être- à avoir des retentissements sérieux et durables. La plupart des symptômes que présentait Harry étaient directement liés à la maltraitance, à la dénutrition et au manque de sommeil. Mais pas tous. Madame Pomfresh relevait des réflexes ralentis et une tolérance à la douleur bien plus élevée que la normale. D'après Remus, elle avait transmis ces observations très précautionneusement, parlant d'une 'situation très improbable' et qu'elle était 'sans doute en train d'imaginer certaines choses'. Sirius n'aimait pas ces tournures de phrases. Selon elle, il se pouvait que la cicatrice provoque des altérations neurologiques, d'abord en périphérie et dans le pire des cas, sur le système nerveux central, autrement dit le cerveau. Sirius ferma ses yeux à cette pensée, retenant de toutes ses forces le cri qui semblait parfois s'approcher douloureusement de ses lèvres.

Sans grande surprise, la nouvelle avait horrifié tous les adultes. Madame Pomfresh avait levé une main pour calmer les exclamations effarées, et ajouta qu'elle devait d'abord effectuer d'autres tests avant de confirmer ce diagnostic, et elle ne pourrait pas le faire tant que Harry ne serait pas entièrement guéri. D'ici là, il ne servait à rien selon elle de s'inquiéter.

'Trop tard. Combien de rêves Harry aura-t-il eu à supporter d'ici là? James, nous avons échoué à garder ton fils en sécurité. Nous avons tous échoué,' pensa-t-il tristement et soupira, l'image du visage de James s'infiltra dans ses pensées, aussi précise que treize ans auparavant. Il écouta Remus continuer à discuter des propos de Madame Pomfresh. Ce dernier était entièrement revenu dans un rôle de professeur.

"...en parler. Je pense qu'Harry aura beaucoup de difficultés à s'ouvrir aux autres. Il a été élevé toute sa vie dans l'idée qu'il était un fardeau, et sa réaction est d'absorber toute la douleur en lui et de la garder, pensant qu'il la mérite."

'Il a raison. Oh faîtes que ce soit seulement quelque chose d'émotionnel, et rien de physique. Rien de permanent,' supplia Sirius silencieusement en une prière adressée à n'importe quel dieu dédié aux accusés faussement coupables et en fuite.

"J'ai essayé de l'approcher, Remus, mais il n'avait pas l'air de savoir comment répondre," ajouta Molly tristement.

"Il est souvent ici, chez nous, avec Ron et les jumeaux, mais même eux n'ont jamais eu vent de ce qui se passait chez les Dursley," reprit Arthur, ses lunettes réfléchirent la lumière du feu lorsqu'il secoua la tête. Sirius le regarda pensivement. Il reprit doucement, "je savais qu'il y avait quelque chose de malsain chez eux. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que s'ils se permettent de parler à Harry comme ça, ils peuvent faire bien pire." Sirius reconnaissait ce ton: Arthur se sentait responsable de ce qui était arrivé.

"Oublie ça, Arthur. Nous savions tous que les Dursley étaient horribles. Lily n'a jamais pu supporter Pétunia, et elle était pourtant la fille la plus gentille de Poudlard," dit Sirius. Molly posa sa main sur le bras de son mari gentiment, le rassurant elle aussi.

"Ce qui est fait est fait, et les choses auraient pu être encore pires. Elles le seraient devenues si nous n'avions rien fait," reprit Molly. Le visage de Remus demeura impassible. C'était une bonne chose qu'elle ne soit pas allée avec eux à Privet Drive. Harry aurait besoin de tout l'optimisme de Molly pour guérir, et Sirius suspectait qu'aucun des hommes partis au secours d'Harry n'aurait le coeur de lui dire toute l'étendue des dégâts.

'Dans quelques années, Harry sera assez âgé pour vivre seul. C'est bien la triste réalité, le mal est fait,' pensa-t-il sombrement, tentant de dominer ses propres sensations de désarroi et de rage. Sirius leva la tête pour constater que Remus l'observait silencieusement tandis qu'Arthur et Molly parlaient l'un à l'autre doucement. Remus se leva faiblement, sa grande taille contrastant tant avec sa maigreur que, non pas pour la première fois, il semblait voir à Sirius un aristocrate déshérité. 'Au diable l'aristocratie et les Dursley.' Cette pensée vagabonde le traversa de part en part, et il dut réprimer l'envie de recommencer à se taper la tête contre le mur.

"Ce n'est jamais une bonne idée de te laisser seul avec tes pensées," observa tranquillement Remus en s'asseyant à côté de Sirius. Il croisa les jambes, ajusta sa robe et regarda son ami intensément.

"Je suis une bonne compagnie pour moi-même," rétorqua Sirius. Remus haussa un sourcil quelque peu ironiquement. Il n'appréciait pas cet humour.

"Je fais juste remarquer que tu étais là à te cogner la tête, c'est tout," dit-il calmement, puis il soupira et laissa reposer sa tête contre la cheminée, les yeux fermés, et continua: "je ne crois pas avoir déjà vu quelqu'un avec moins de chance qu'Harry."

"Moi si."

Remus se tourna vers Sirius brusquement. "Arrête là. C'est déjà assez dur de vivre ça sans avoir à imaginer d'autres choses. James et Lily vivaient une relation merveilleuse. Ils étaient amoureux l'un de l'autre, un sentiment que j'espère encore pouvoir trouver un jour. James a semé la pagaille en tant que Maraudeur, puis il a rencontré une femme magnifique, s'est marié avec elle et a eu un garçon tout aussi beau. Les choses se sont mal passées ensuite... Il n'existe sans doute rien de plus horrible que ce qui s'est passé cette nuit à Godric Hollow... mais au moins leur souffrance s'est terminée, et ils avaient vécu de belles choses avant. Nous devons nous concentrer uniquement sur Harry maintenant. Il est temps qu'il ait enfin la vie qu'il aurait dû avoir depuis le début." Sirius n'aimait pas le ton ferme de Remus, mais devait reconnaître que ses arguments étaient valides.

Il prit quelques moments avant de répondre. "Doucement, Lunard. Quelquefois, tu sais que j'ai besoin de me morfondre."

"C'est bien la dernière chose dont tu aies besoin. Tu as reçu pendant douze années ce que la vie avait de pire à offrir. Mais tu es libre maintenant. Tu t'es échappé, tu l'as fait Sirius. Tu n'es pas devenu fou... enfin, pratiquement pas..."

"Ha hah."

"Tu étais sûr qu'Harry te haïrait, mais il ne te fait pas l'ombre d'un reproche. Harry t'aime. Il croit en toi, Sirius, et il croit que ce que tu fais est juste." Remus s'arrêta un instant, et soupira. "Mais il est en mauvais état. Il a été maltraité des années, et les choses qu'il a vécues... Il est si jeune."

"Lunard, je sais ce qui l'aiderait, mais je ne peux pas lui donner."

"Quoi?" demanda Remus curieusement.

"De la tranquillité. Du repos. Ces rêves ne permettent pas à Harry d'avancer après ce qui s'est passé l'année dernière. Il est emprisonné dans ses propres souvenirs, et il en reçoit de nouveaux tout aussi terrifiants chaque nuit. Débarrasse-le des visions, et il pourra au moins mettre un peu de distance entre lui et Voldemort," répondit Sirius. "Je te parie que dès que les rêves s'arrêteront, ou au moins diminueront un peu d'intensité, Harry n'aura plus tous ces symptômes qui effraient Madame Pomfresh. Je veux dire, qui a besoin de Détraqueurs lorsque tu te retrouves coincé chaque nuit dans le salon de Voldemort?"

Remus était silencieux, et Sirius réalisa qu'Arthur et Molly les écoutaient. Cette dernière acquiesça, une expression étrange sur son visage. Elle se leva et s'excusa. Arthur fronça les sourcils en la voyant partir.

"Molly?"

"Il a raison, Arthur. Nous avons besoin de protéger Harry de ces rêves, par un moyen ou un autre. Je crois que je vais envoyer un hibou à Dumbledore à ce sujet. Ca ne sert à rien que je l'appelle par la cheminée, il doit être en train de lire le journal d'Harry en ce moment," dit-elle fermement.

Un peu plus tard, Sirius sourit en entendant les propositions que listaient Remus et Arthur pour faire tomber Voldemort au plus vite, et aider Harry. Remus envoyait parfois des regards curieux -et un peu nerveux- dans sa direction. Sirius sourit de plus belle, puis bâilla largement et se leva. Il savait que ce soir, il ne pourrait rien pour Harry, mais il prendrait le temps de calmer ses propres nerfs.

"Je crois que je vais aller dormir. Bonne nuit," dit-il en quittant le salon, sentant le regard de Remus posé sur son dos. 'Tu es bien trop suspicieux, espèce de vieux loup' pensa-t-il, et se décida à agrémenter le sommeil de Remus d'un petit charme une fois qu'il serait couché, pour être sûr qu'il ne l'entende pas se lever au milieu de la nuit.

Il ne voulait pas s'expliquer sur ce qu'il allait faire. Il avait été préoccupé par Harry plus tôt dans la soirée, mais sa rage envers les Dursley n'avait pas diminué d'un souffle. Il savait qu'il ne pourrait pas les blesser, ce ne serait que donner au Ministère une raison valide pour l'envoyer à Azkaban. Et Harry ne lui pardonnerait jamais. Mais ce qu'il comptait faire suffisait pleinement. Bientôt, il serait temps d'offrir une petite visite aux Dursley...

A suivre...


Prochain épisode: Sirius met en application toutes ses pensées, dans "La revanche de Sirius"

Reviews time! Pensez à me laisser un petit mot si vous le voulez bien, ça fait très plaisir et ça motive encore plus pour écrire la suite!

Thealie: Joyeux Noël à toi aussi!

Linaewen Ilca: Ton petit mot est adorable!! Oui 'Bored Beyond Belief' (l'auteur) a frappé fort pour la description d'Harry, d'où le rating PG-13... mais au moins ce chapitre est clos, en avant pour la suite! Bizz et joyeux noël.

Cicin: merci de tes petits mots à chaque fois!

Ilys: Oui, la relation entre Harry et Sirius (et Remus par la suite) est quelque chose qui m'a beaucoup touchée dans cette fic, je suis contente que ça te plaise aussi. On est loin du tome 5 par contre >. (le tome 6 sort dans sept mois maintenant, j'espère qu'elle ne va pas nous refaire le coup de faire partir un autre personnage...). Sinon thanks pour le mot de mon autre fic traduite, la suite arrivera ce we à priori!