Annonce: Harry Potter, toujours pas à moi, snif!
Note de l'auteur: je suis ravie que vous aimiez les subtilités que je laisse par-ci par-là (ndlt: elle répondait partiellement aux reviews que lui avaient laissés les anglophones). Croyez-le ou non, mais le scénario de cette histoire est déjà bâti, mais ça prendra le temps nécessaire pour y arriver! D'ici là, j'apprécie tous les gentils reviews, d'autant plus que c'est ma toute première fanfiction. J'espère que vous aimerez!
Note de la Traductrice:
voilà un nouveau chapitre! J'ai mis plus de temps que les dernières
fois, mais je mets en cause un chapitre plus long, des passages assez
emberlificotés et difficiles à traduire, et un temps glacial n'aidant à
rien!
En tout cas, laissez-moi un petit review si vous aimez, ne soyez pas
timides ;). Je ne réponds pas longuement aux reviews aujourd'hui car
j'ai bien envie que ce chapitre soit publié rapidement, mais je
remercie très fort Cicin, Thealie (héhé, tu vas voir la définition de blagues!), Jo Lupin (bienvenue sur cette fic!), Thamril et Ilys
(ta demande de "fight SIRI!" va être entendue, je crois!) pour leurs
reviews! A ce sujet, Thamril publie une traduction anglaise d'une fic
que j'aime beaucoup, c'est "Le gardien de Minuit" (id : 2152682),
connue en anglais sous "Midnight Gardian". Allez y faire un tour, je
vous la conseille fortement, et sa traduction est très bonne!
Je vous laisse savourer :
Chapitre 5: La Revanche de Sirius
La revanche est un art, tout autant que les facéties ; elle doit être préparée sciemment, avec si possible la touche personnelle du maître en dernier lieu. Le principe d'une revanche réussie consiste à faire payer ce que quelqu'un a fait si cher, que personne n'osera s'y risquer une nouvelle fois. La seconde règle, tout aussi importante, est de faire assimiler à la victime que la sanction tombera à chaque fois. Si l'objet de votre revanche sait, par exemple, qu'elle ne sera pas châtiée pendant les vacances, elle n'hésitera pas à réitérer son action le jour même.
Il faut également prendre en compte l'augmentation progressive des doses. Si la leçon n'est pas correctement apprise au premier essai, l'astuce est de la rendre plus douloureuse la fois suivante. Certains diront que tout cela ressemble plus à de la discipline qu'à une revanche. A tort. La discipline ne permet pas à son exécuteur de retirer le moindre plaisir de la leçon. Sirius sourit de toutes ses dents. Il allait bien s'amuser ce soir...
Azkaban lui avait enseigné une dure leçon sur lui-même: il avait un côté sombre. C'était un aspect de sa personnalité qui avait joué en la faveur de Pettigrew : même les personnes qui connaissaient et aimaient Sirius l'avaient cru capable de la trahison et du meurtre de ses plus proches amis... Il ne leur en voulait pas. Au contraire, cette révélation lui avait appris deux choses. Il se considérait comme incapable de moindre bien, et n'avait donc ainsi pas de remords à exposer une personne à un danger, si le jeu en valait la chandelle. Le passé de Rogue en était l'exemple même. Mais aucune raison ne serait jamais assez valable à ses yeux pour qu'il mette en péril une personne qu'il aimait. Jamais. De même, blessez une personne chère à ses yeux, et rien ne vous sauvera de sa vengeance. L'exemple de cette deuxième conclusion était actuellement camouflé sous la forme d'un Animagus loin de là, occupé à baiser la traîne de la robe d'un Mage Noir.
C'est ce qui faisait de lui un des principaux ennemis de Voldemort. Sirius s'était méfié, depuis le tout début, du potentiel destructeur de Voldemort, mais cela ne l'avait pas empêché de devoir y faire face personnellement... Les gens s'étaient enfuis de terreur devant lui après cette nuit terrible d'Halloween... C'était la nuit où il avait perdu tant d'amis, vu tant de tragédies. C'était la nuit où il avait trouvé les corps de James et Lily, et entendu les cris d'Harry. C'était la nuit où il avait réalisé combien il avait eu tort de douter de Remus. Et c'était la nuit où l'homme qu'il comptait parmi ses meilleurs amis les avait tous trahis. Comment tout cela était-il arrivé? Sirius se le demandait encore. Quel avait été le prix de Queudver pour révéler le Secret?
"Numéro Quatre, Privet Drive," chuchota-t-il en jetant de la poudre de Cheminette dans le feu, et il s'avança dans l'âtre, le dos tourné vers la maison endormie des Weasley. Ses yeux brillaient d'une façon menaçante à la lumière des flammes lorsqu'il atterrit dans le salon immaculé des Dursley, et il savait que sa bouche était tordue par un rictus. Cette maison apparaissait si innocente, si... normale. Tout ce qu'on entendait était le doux battement régulier d'une horloge de grand-mère, sans doute au grenier, et les faibles échos des ronflements de Vernon Dursley. Sirius ne manqua pas le contraste caustique entre ce qu'il voyait et le comportement anormal que les Dursley avaient eu face à Harry. Ils étaient si obtus qu'ils ne réalisaient même pas la folie de leurs propres gestes. Sirius s'enveloppa de la cape d'Harry et se glissa silencieusement au premier étage, évitant les marches grinçantes, avec une telle adresse qu'il était évident que ce n'était pas la première fois qu'il tentait -et réussissait- à passer inaperçu.
Son filleul avait tout perdu cette fatale nuit d'Halloween. Et Sirius comprenait ce que signifiaient ses blessures. Elles n'indiquaient pas seulement un été un peu rude, comme Harry aimait à répéter. Elles parlaient d'années de souffrance. Plus tôt dans la soirée, lorsqu'Harry dormait sur le canapé des Weasley, Sirius avait longtemps repensé à toutes les conversations qu'ils avaient eues tous les deux. Elles étaient parsemées de tant d'indices que Sirius était choqué que personne -lui le premier- n'ait jamais rien vu. Ron lui avait rapporté quelques informations si innocentes à première vue ; comme le fait que lui et Hermione ne pouvaient parfois pas parler à Harry de toutes les vacances, et que ce dernier avait du mal à terminer ses devoirs d'été à temps. Chaque année, Harry revenait des Dursley plus pâle que deux mois auparavant, et aucun des deux amis n'avait passé outre l'appétit vorace qu'il montrait lors du festin de la Répartition, pour être comblé seulement après quelques bouchées. Sirius dut supprimer ce qu'il savait être un grognement du fond de sa gorge. Encore un peu, et ses tendances vengeresses pourraient s'exprimer...
Vernon Dursley rêvait de tondeuses à gazon. De gigantesques tondeuses le poursuivaient, leurs énormes dents tentant d'avaler ses pantoufles. Il courut se réfugier chez lui pour échapper à ce cauchemar, mais ce fut seulement pour en découvrir un autre. Edgar, son chef d'entreprise quelque peu pompeux, embrassait Pétunia. À bout de souffle, ils s'écartèrent rapidement l'un de l'autre et baissèrent leur regard d'embarras, remettant discrètement leurs vêtements en place.
"Comment as-tu pu me faire ça, Pet?!" geignit-il, sans parvenir à croire ce qu'il voyait. Ironiquement, il avait utilisé le surnom qu'il réservait normalement aux moments les plus intimes de leur relation. De toute façon, ces derniers appartenaient sûrement au passé désormais.
"Ne sois pas stupide, Vernon. Harry est parti vivre avec des milk-shakes, et Dudley est parti tourner une publicité pour les Razmoket. Je m'ennuyais, voilà tout!" répliqua-t-elle.
À ces mots, Vernon s'élança sur Edgar, et tenta de lui décrocher un coup de poing bien mérité sur la mâchoire, mais il trébucha. Il voulut regarder le sol pour évaluer le moment de l'impact mais ne vit rien. Tout ce qui se trouvait en dessous de lui était une table de verre qui ne ressemblait en rien à la moquette épaisse de sa maison. La rencontre entre son corps imposant et ce meuble serait douloureuse, il le savait, et il ferma les yeux aussi fort qu'il pût. Mais il ne sentit rien, pas même le moindre éclat de verre. En lieu de chute, son dos se tendit brusquement et il réalisa qu'il se trouvait dans son lit à plat ventre, le souffle court à la suite de ce cauchemar, sa tête enfouie dans l'oreiller. Il avait l'impression saugrenue d'être tombé depuis son rêve sur le matelas, il se rappelait presque s'être réveillé juste au moment où il avait rebondi.
Vernon prit quelque temps pour muser sur l'étrangeté des rêves sans fond, quand il se rendit compte du silence qui régnait dans la maison. Pourquoi s'était-il réveillé? Quelque chose n'allait pas... Quoi? Vernon se retourna sur le dos, examinant le plafond de la chambre obscurcie. L'horloge des grands-parents de Pétunia s'était arrêtée. Vernon soupira de soulagement quand il s'en rendit compte, et son coeur qui battait si fort se calma enfin.
'C'était donc ça, elle a simplement oublié de remonter le mécanisme!'. Rassuré, Vernon referma les yeux. La maison était tellement plus calme maintenant qu'il était parti. Vernon avait été furieux le matin suivant la fugue du gamin, et un peu terrifié qu'un d'eux ne vienne sonner à leur porte et voit ce qu'il avait fait.. ce qu'ils avaient tous fait. Mais personne n'était venu. Personne n'était jamais venu.
À voir combien le garçon semblait aimer ce monde, on aurait pu penser qu'ils seraient plus attentifs à lui. Vernon sourit à cette pensée. Après tout, ils l'avaient renvoyé ici chaque été... parce que personne ne voulait de lui. Cela faisait quatre années maintenant... Vernon pria de nouveau que le garçon ne revienne jamais. La veille, après qu'il eût suffisamment pesté sur ce garçon insolent qu'ils avaient introduit de force dans sa vie, et qu'ils avaient ensuite mis à l'école uniquement pour le renvoyer chez eux l'été venu, Vernon avait réalisé sa chance.
Le garçon ne reviendrait sans doute jamais. Vernon n'avait aucune idée de l'endroit où se trouvait son neveu, et il ne s'en préoccupait sûrement pas. Tant que la police ne s'en mêlait pas, il était beaucoup plus confortable pour lui que le garçon s'évanouisse sans aucune trace. Le tenir caché dans un placard était certes efficace, mais un voisin ou un client pourrait toujours l'entendre, ou le voir. Mais une disparition... il y avait un nombre conséquent d'explications plausibles, et certainement bien trop pour que la police ou ces gens y trouvent quelque chose.
Depuis des années maintenant, Vernon avait désespérément souhaité que le garçon parte à l'école en septembre pour ne plus jamais revenir. Ils seraient allés à la gare pour le chercher, remplissant l'obligation que portait Pétunia envers ses décédés parents, et n'auraient trouvé personne. Ils auraient attendu une heure avant de hausser les épaules et de s'en retourner. Vernon s'imaginait, un bras sur les épaules de son fils, lui proposant de tous les emmener manger une glace. C'était un rêve si merveilleux.
Pour sa part, Vernon ne souhaitait rien de plus au garçon ; certainement pas de la chance, peut-être un peu plus de peine. Après tout ce qu'il avait détruit dans sa vie si heureuse auparavant, c'était le minimum qu'il puisse faire. Cette année néanmoins, il semblerait que son rêve se soit réalisé. En juin dernier, une fois arrivé à la gare, Vernon avait remarqué quelque chose de différent chez lui... De la tristesse, du chagrin. Il avait deviné immédiatement que quelque chose d'horrible avait dû se passer. Quelque chose avait blessé le garçon, et ces gens l'envoyaient quand même passer l'été chez eux. Il sourit cruellement à cette pensée. Il avait pu faire ce qu'il voulait. Où était le parrain du garçon de toute manière?
Profitant du calme féerique offert par l'épuisement mécanique de l'horloge, Vernon repoussa encore une fois la pensée de son esprit, une pensée sournoise qui chuchotait que ce qu'il avait fait au gamin n'était peut-être pas justifiable. Il le savait de toutes les fibres de son être, tout comme il savait qu'il ne pourrait jamais l'admettre, jamais le reconnaître, et jamais s'empêcher de recommencer. Il haïssait tellement le garçon. Ses lèvres se retroussèrent en un sourire hideux à la pensée du gamin anormal. Sa main le démangeait ; s'il n'avait pas fugué, Vernon se serait probablement levé et aurait trouvé un prétexte pour aller le punir. Il le haïssait, et sa rancoeur s'accentuait dès qu'il pensait à tout ce qu'il avait fait à sa famille si parfaite. Tout ce qu'il avait fait à Pétunia. Elle était si heureuse lors de leur mariage, et à la naissance de Dudley elle rayonnait. Mais cette étincelle de bonheur s'était éteinte le jour funeste où elle le découvrit sur le palier. Elle sut alors, tout comme Vernon, que leur vie si confortable n'était plus.
Soudain, Vernon sentit une pression colossale sur sa bouche. Ses yeux tentèrent de traverser l'obscurité, mais il ne vit rien. Il essaya de respirer, de battre frénétiquement des pieds pour réveiller Pétunia. Il ne pouvait plus respirer, plus bouger. Peut-être était-ce une attaque cardiaque? Non, il n'avait pas mal à la poitrine... Une pointe posée sur sa gorge le fit sursauter. Il sentit une goutte de sang glisser sur sa peau, et une haleine chaude respirer sur sa joue. Il aurait dit une lame de couteau.. Mais personne n'était là!
"Vernon Dursley, croyais-tu que je n'existais pas?" siffla une voix dans son oreille. Cédant presque à la panique, Vernon tenta de s'échapper. Il était là, le parrain! C'était la seule explication. Mais Vernon ne pouvait pas le voir, il ne voyait plus rien d'ailleurs. Ce parrain était sûrement un fantôme, et Vernon ne savait même pas comment l'atteindre. Se débattant brièvement, il tenta d'ouvrir les yeux, aperçut la faible lueur que projetait les lampadaires de la rue, la commode près du lit, le grand miroir qui trônait à côté. L'image qui s'y réfléchissait ne montrait que deux personnes. Le visage de Pétunia était enfoui sous la couverture, tandis que le sien était pâle, ses yeux, grands ouverts maintenant, paraissaient terrifiés. Il ne se battait contre rien, et pourtant ses cris étaient nettement étouffés, et Vernon aperçut la lame d'un couteau flotter près de son cou. Elle se fit plus pressante, et Vernon se figea de peur qu'elle n'aille plus loin. Il cessa de geindre. Pétunia n'avait toujours pas bougé et continuait à dormir.
"J'ai déjà tué, tu sais. Tu n'as pas écouté les menaces de mon filleul? Il vous avait prévenus que je viendrai," demanda la voix. Elle était grave, presque gutturale... et dangereuse. Vernon ne put que secouer la tête, et observa son image dans le miroir répondre négativement elle aussi. Le couteau se déplaça légèrement sur sa gorge, comme si l'agresseur s'y assurait une meilleure prise.
Pétunia commença à ronfler, ajoutant à la scène un peu plus d'irréalité encore. Il n'y avait personne, Vernon le voyait bien dans le miroir. Pétunia se repositionna légèrement, laissant s'échapper un grognement sonore, puis sa respiration redevint plus calme. Si cela continuait, elle terminerait sa nuit à ronfler près d'un cadavre. Ou peut-être qu'elle finirait dans le même état que lui, leurs yeux vides écarquillés par la peur, immobiles pour l'éternité... Le parrain du gamin était-il vraiment un fantôme? Il n'avait jamais rien dit de tel. D'un autre côté, les fantômes ne pouvaient pas faire cela.
"J'ai vu ce que tu as fait. Tu as fait des choses, n'est-ce pas?" demanda la voix narquoise, et Vernon sut qu'il ne servirait à rien de lui mentir. Elle savait déjà toute la vérité. Il acquiesça lentement. La voix reprit près de son oreille :
"Il n'est qu'un enfant. Désemparé. Innocent. Il a déjà tout perdu. Et malgré tout ce qu'il a subi, malgré tout ce que tu lui as fait subir, il est gentil et aimant et fort. Et toi, Vernon Dursley, si innocent dans ton sommeil. Si vulnérable. Tu ne peux pas te cacher. Il n'y a aucune place sur terre qui pourrait te protéger de ma colère. Et si Harry meurt... Je te promets, Vernon, tu me supplieras d'avoir pitié, une pitié que tu n'as jamais éprouvée envers lui." La voix cessa, la lame se rétracta de son cou et Vernon put soudainement respirer correctement.
Vernon sauta hors de son lit et courut vers l'interrupteur. La lumière envahit la pièce. Rien. Il n'y avait personne ici, excepté sa femme. Désespérément, il s'élança vers la chambre de son fils. Dudley avait l'air profondément endormi, affalé sur son ours en peluche, les draps se tordaient autour de son corps massif, et son oreiller avait été projeté hors du lit. Il ronflait lui aussi, faisant bien moins de bruit que Pétunia. Il allait bien, Dieu merci. Vernon sortit rapidement de la chambre et entreprit de vérifier toutes les pièces de la maison, une par une, jusqu'à ce qu'il se sente en sécurité. Il n'avait pas vu la moindre trace du visage de son agresseur, mais il était hors de question de nier que le parrain du garçon était venu. La blessure sur sa gorge le lui interdisait formellement.
Après de multiples vérifications, Vernon se sentit finalement confiant que rien d'autre ne se passerait cette nuit, et retourna dans sa chambre à coucher. Il ferma la porte derrière lui, et hésita quelques instants à contrôler le placard et le dessous du lit. La panique fut plus forte que son envie de dormir, et après quelques contorsions -son corps volumineux ne pouvait pas se pencher facilement-, il fut suffisamment rassuré et alla se coucher. Peut-être avait-il rêvé? Non, non, sa blessure n'était pas une hallucination. Il se redressa pour tirer la couverture sur lui, et se figea pour la seconde fois de la nuit. Sur son oreiller trônait un couteau familier. Il le prit frénétiquement et le tint devant lui, l'observant sous toutes ses coutures dans l'espoir que ce ne soit pas le même. Cela ne pouvait pas... Des sanglots brisèrent son opulente poitrine, et dans un geste soudain, il se blessa légèrement la main. Une tâche vive de sang, son sang, se fondit dans la blancheur de la taie d'oreiller. Il n'avait aucun endroit où se cacher...
Sirius resta un moment à écouter les supplications affolées de Vernon ; il était près de la cheminée, la cape d'invisibilité d'Harry posée soigneusement sur son bras. Sirius avait longuement réfléchi à la manière de punir les Dursley sans effectuer de sorts, qui auraient automatiquement activé les champs protecteurs autour de la maison. Et il avait eu le génie d'exploiter à son profit les quelques imperfections des champs. En effet, les objets qui contenaient de la magie en eux-mêmes, comme les photos des sorciers, les Scrutoscopes et les capes d'invisibilité, pouvaient être utilisés dans n'importe quelle circonstance, les protections s'adaptaient simplement à leur présence.
Sirius savait à quel point Harry était paniqué à l'idée d'être un jour pris en délit d'utilisation de sa magie chez les Dursley. Pour lui, être expulsé de Poudlard aurait signifié la fin du monde, car le château était le seul endroit où Harry avait vraiment été accepté. Puisque personne ne l'avait informé de l'absence de risque à utiliser sa cape, il ne l'avait jamais fait... De toute façon, Poudlard était maintenant le dernier de ses soucis, par la faute de ces -. Sirius refoula encore une fois les quelques larmes furieuses qui menaçaient de s'écouler et secoua la tête de frustration. Rien qu'à être dans leur salon, il ne se sentait pas à l'aise. Ils le dégoûtaient tellement.
Il avait cru qu'il se sentirait mieux une fois sa vengeance accomplie, mais ce n'était pas le cas. Le plaisir qu'il avait eu à torturer Vernon Dursley était enfoui sous la culpabilité qu'il ressentait. Il aurait dû rester avec Harry. Son filleul avait besoin de lui, et Sirius l'avait, encore une fois, laissé seul. Il pouvait à tout moment avoir un autre cauchemar, et Sirius ne souhaitait certainement pas qu'il se réveille seul. Ces cauchemars...
Sirius avait reconnu le regard dans les yeux d'Harry, cette teinte douloureuse qui ne faiblissait pas même lorsque Harry tentait de sourire et de rassurer son parrain. Sirius connaissait sa signification. Il l'avait vu tant de fois, mais jamais chez quelqu'un d'aussi jeune. Lui-même portait ce regard hanté. Il frémit quand il pensa à ce que ce regard pouvait devenir... cette absence totale et définitive, dans les yeux vides et éteints des morts traînés dans les couloirs d'Azkaban, leurs bouches encore crispées par leurs cris désormais silencieux. Ces yeux avaient vu trop de perte, de douleur, de souffrance...
Il repensa à aux blessures et à la maigreur d'Harry. Rageusement, il murmura les mots pour enflammer l'âtre, et recueillit la poudre de Cheminette dans sa main. Jamais une revanche n'avait été aussi amère, et son filleul avait besoin de lui. Il était temps de rentrer et de rester à ses côtés.
À suivre...
Prochain chapitre: le sommeil d'Harry s'agite et se courbe au gré des sorts qu'un Mage Noir lance nonchalamment loin de là, dans le chapitre 6: Visions du présent.
Dernière note de la traductrice: j'espère que je n'ai fait fuir personne en utilisant le nom de Razmoket. A vrai dire, je ne connais même pas, j'ai juste entendu ce mot à la sonorité passablement débile, et j'ai pensé l'inclure. La version anglaise était "Puppy Chow", qui à mon avis ne vole pas beaucoup plus haut... A plus tard, et bonne année si je ne poste pas d'ici là. Le prochain chapitre à sortir sera d'abord celui de "HP et le Duel des Volontés", mais vous pouvez guetter le chapitre 6 de cette histoire d'ici la fin de semaine je dirais. N'oubliez pas que les reviews donnent du coeur à l'ouvrage (petit rire evil!). A plus tard!
