Annonce: je ne suis pas la créatrice d'Harry Potter, mais croyez-moi lorsque je dis que j'aurais aimé l'être. J'emprunte juste ce beau garçon un instant afin de calmer mon impatience grandissante avec l'arrivée tant attendue du nouveau livre (ndt: c'était au début 2003, et comme vous le savez tous, l'Ordre du Phénix n'est seulement sorti qu'en juin 2003!). Et d'autant plus que je ne retire aucun bénéfice pécunier de cette fic, zut à la fin!

Note de la Traductrice: QUOI! Vous pensiez que je vous laisserais sans mise à jour pendant une semaine! Que nenni ;). J'aurais aimé la mettre hier mais mon ordinateur marchait aussi bien qu'une bécane des années 1920... Enfin, voilà le chapitre, tout frais tout beau!
Et j'avoue, c'est la deuxième version de ce chapitre, puisque Linaewen est passée par là et m'a fait remarquer les 3 oublis de mots que j'avais faits, oups! Merci miss ;)

Note de l'Auteur: Kate the Great, Velondra, Phoenix, Rannchan, Lady of Arundel, prongsjr, vmr, Harriet, Kaydee, tsuki tatsu, kay, Gaby, Otaku freak, Hyper Princess, venus4280, Mediterranean Queen, lilahp, and Tanya: Merci BEAUCOUP et ENORMEMENT pour tous vos reviews Je suis si heureuse que vous aimiez mon histoire. C'est formidable et génialissime d'avoir des retours aussi positifs, et ça a mis au max ma confiance en tant qu'écrivain. Tout ça représente beaucoup pour moi, alors encore une fois merci!

Et bien, comme toujours, profitez bien de l'histoire!

Et comme toujours, note de la Traductrice à la fin!


Chapitre 8: Je t'ai à l'Oeil

Sirius observait Harry. Son filleul reposait délicatement contre le tronc d'un large chêne centenaire, à quelques pas du petit ruisselet qui serpentait à travers le jardin des Weasley. Le soleil du matin faisait scintiller les gouttelettes projetées négligemment aux alentours, et ces douces lueurs enluminaient légèrement le visage de Sirius. Harry semblait confortablement installé, sa chevelure incoiffable, d'un noir de jais, offrait un inattendu contraste avec la couverture blanche qui entourait le garçon. À vrai dire, on ne voyait plus que son visage et ses cheveux, tout son corps était enfoui sous la courtepointe et la chaleur qu'elle lui offrait. Ron était assis à proximité, et sa tignasse rousse amplifiait d'autant plus l'étrange mélange de couleurs.

Ces deux-là étaient restés dehors toute la matinée à jouer aux échecs. Sirius avait été relégué près d'eux, et guettait impatiemment le moment où il pourrait sortir des buissons derrière lesquels il était confiné depuis de nombreuses heures, depuis le moment où Percy était arrivé. Et à son irascibilité croissante s'ajoutait la constatation inévitable que, quelles que soient ses bonnes intentions, il ne pouvait toujours pas offrir une maison digne de ce nom à Harry.

'Mais ça ne sera pas toujours le cas,' se promit-il silencieusement.

Arthur l'avait averti la veille de la venue de Percy, certainement envoyé par le Ministère de la Magie. Arthur avait tristement admis que, même s'il aimait Percy de tout son coeur, il ne pouvait pas lui faire confiance en ce qui concernait les affaires du Ministère, et de ce fait, ne pouvait pas exposer la présence de Sirius au Terrier. Ce qui était un avertissement bien suffisant pour le déserteur.

Il lui avait fallu toute sa volonté pour rester assis sagement, sans mouvoir une oreille, lorsque Percy s'était agenouillé près des deux garçons. Sirius, sous sa forme d'Animagus, avait tout entendu de leur conversation : Percy avait essayé de les faire parler, mais quand bien même aurait-il été rempli de compassion envers Harry - ce dont Sirius doutait fortement , le sentiment aurait été noyé par la stupidité et la crétinerie des questions qu'il avait posées. Des questions dont il avait, sans aucun doute, reçu l'ordre d'administrer à Harry. Etait-il sûr que ce soient les Dursley qui l'aient frappé? Pourquoi n'avait-il pas écrit plus tôt? Pourquoi n'avait-il soufflé mot de ces sévices?

À chaque nouvelle question, sa crête de poils se dressait un peu plus, et il devait retenir des grognements menaçants, mais Harry avait été patient avec Percy. Toutefois, au fil des questions, ses réponses s'espaçaient, sa voix se tarifiait et ses yeux se montraient plus lointains. Percy triturait nerveusement la couverture et s'agitait d'autant plus craintivement que le regard brûlant de Ron posé sur sa nuque s'intensifiait. Après un silence particulièrement long, Percy se racla la gorge.

Ron en profita pour lancer une réplique qu'il ne pouvait plus contenir: "Ça y est, t'as rassemblé assez d'informations pour tes précieux supérieurs?" Le poison qui enrobait sa voix surprit Percy, mais également Harry.

"Quoi?" bafouilla l'intéressé.

"Je pensais que tu te souciais plus deHarry que ça," reprit Ron, les sourcils toujours froncés. Sirius nota avec inquiétude qu'Harry réagissait à l'interaction entre les deux frères en s'enfonçant encore plus loin en lui-même. Les yeux de son filleul ne fixaient rien de particulier, rien que le vide. Il était toujours là, mais retranché derrière une barrière invisible et pourtant tangible.

'De qui protèges-tu, Harry? De la fourberie de Percy, ou de la fureur de Ron?' Cette question survola brièvement l'esprit de Sirius. Ron paraissait certainement intimidant lorsqu'il souhaitait l'être. Ce n'était donc pas étonnant qu'Harry ait été si bouleversé par la jalousie de son ami lorsque la Coupe de Feu l'avait nommé comme compétiteur du Tournoi. Ron, s'il estimait que la situation le nécessitait, n'avait aucun scrupule à déverser sa colère sur le présumé coupable.

"Mais je me soucie de lui," protesta Percy. Il s'était redressé, et avait reculé sous la violence de la phrase accusatrice. Ron vint se pointer devant lui, son index tendu appuyant sur le sternum de son frère comme pour souligner ses mots.

"Naturellement. 'Harry, es-tu certain que ce sont les Dursley qui t'aient frappé?'" dit-il en une imitation moqueuse de Percy. Puis sa voix se fit douce et réfléchie.

"Je sais plus trop, Percy. Il faisait noir... parfois... la nuit. Ça n'arrivait pas souvent... chaque jour durant les trente jours que compte un foutu mois!... Ça aurait pu être une mascarade... Des Mangemorts avec une perruque de Pétunia et des déguisements de Dursley, bien sûr!" Le tout fut accompagné d'un ricanement méprisant, et la rage revint dans chaque mot. "C'est quoi ces fichues questions!"

Percy abandonna toute prétention et s'enfuit en courant vers la maison, le visage tordu de rage et d'humiliation. Sirius le regarda déguerpir, son coeur faisait des bonds de joie pour saluer la victoire de Ron, avant de se repositionner près d'Harry. Il savait que quelques rares personnes auraient pu le reconnaître sous sa forme de chien, mais décida que le risque encouru était outrepassé par le besoin de réconfort qu'Harry nécessitait. De plus, il paraissait bien improbable que Percy tente de s'approcher de nouveau d'Harry dans l'immédiat. 'Sniffle' jappa doucement et se coucha près d'Harry, posant sa tête sur ses genoux.

"Chhh," fit Harry d'un air absent, caressant la tête de Sniffle. Sirius réalisa avec un choc que son filleul essayait inconsciemment de le réconforter lui, le parrain. Ses yeux dessinaient toujours ce regard horriblement absent, et ses mains ne cessaient de trembler alors qu'elles passaient dans le doux pelage du chien. Toujours distant, Harry ferma les yeux et posa une main sur son front. Sirius parvenait parfois à discerner la douleur infligée par la cicatrice, surtout lorsque Harry baissait son masque de jovialité, comme c'était à présent le cas. Il aurait tellement souhaité pouvoir lui murmurer quelque chose, le rassurer, mais il ne pouvait pas courir le risque de se transformer. La grimace sur le visage d'Harry s'estompa lentement, et il ouvrit ses yeux, qui croisèrent aussitôt les pupilles sombres d'un chien inquiet.

"Tout va bien, Sniffle. Je suis juste un peu fatigué," dit-il d'un ton rassurant. Sirius continua de l'observer, alors que Ron reprenait sa place près d'eux, la fureur inscrite sur ses traits n'avait pas encore totalement disparu. Néanmoins, un sourire éclaira son visage lorsqu'il vit la tête noire de Sirius posée nonchalamment sur les genoux d'Harry.

"Fais gaffe à toi, le chien. Tu ne risques sans doute pas grand-chose ici, mais reste prudent," souffla-t-il d'un air conspirateur, avant d'émettre un bruit sourd lorsqu'il se laissa tomber sur la terre sèche. Sirius resta où il se trouvait, la main de son filleul toujours enfouie dans sa fourrure. Il sentit que les tremblements s'apaisaient, et en devina la cause lorsqu'il nota que les paupières d'Harry commençaient à s'appesantir. Ron, ayant compris son manège, lui fit un clin d'oeil et entreprit de se plonger dans un des livres d'école qu'il avait posés près du plateau d'échecs. Sirius observa avec amusement les différentes expressions qui traversaient le visage d'Harry. Ce dernier semblait ne pas vouloir succomber au sommeil, mais bientôt, sa tête reposait contre le tronc et sa respiration se fit plus ample. Sirius préféra le laisser dormir plutôt que de risquer de le réveiller en le positionnant plus confortablement.

Sirius laissa ses pensées ondoyer au gré des lents mouvements du thorax d'Harry. Il se rappela avec tristesse l'horrible épreuve qu'avait été le petit déjeuner de ce matin. Les mains d'Harry tremblaient si violemment qu'il avait éprouvé les pires difficultés à tenir ses couverts. Sirius s'était empêché d'intervenir, il savait qu'Harry en aurait été gêné, mais il n'avait pu s'empêcher de noter tristement chacun des frissons qui parcouraient la mince ossature, tout comme toutes les autres personnes de la pièce. Le petit déjeuner s'était déroulé lentement, une longue bataille engagée contre les couverts récalcitrants et les tremblements. Harry n'avait presque pas mangé, rendant Molly presque hystérique d'inquiétude.

En premier lieu, Sirius avait pensé que ces symptômes musculaires et nerveux étaient provoqués par l'accumulation des évènements et de la fatigue, mais plus il observait son filleul, plus il réalisait que c'étaient ça, les signes dont Madame Pomfresh les avait avertis. Encore un fardeau qu'Harry devait subir du fait du lien qu'il partageait avec Voldemort.

Le temps s'écoula paresseusement, le soleil jouant dans la rosée, Ron lisant son ouvrage, et Sirius surveillant Harry. Le visage de ce dernier, même plongé dans le sommeil, ne parvenait pas à se détendre complètement, et des crispations parcouraient fréquemment ses traits. Près d'une heure après le départ de Percy, tout son corps se contracta brusquement et il se réveilla en sursaut. Sirius se tendit lui aussi, croyant que Percy revenait et s'apprêtant à jaillir sur lui, avant de réaliser qu'aucune tête rousse à part celle de Ron n'était visible aux alentours. Il se reposa près d'Harry, et le chatouilla avec sa truffe froide, essayant de le distraire des sombres visions qui l'avaient éveillé si brutalement. Il se coucha sur le dos, les quatre pattes en l'air, et agita sa queue d'une manière joueuse. Sa langue sortait d'un air moqueur de sa bouche, et ses babines se retroussèrent en une imitation de sourire lorsqu'il vit que sa petite danse parvenait à redonner un semblant de couleur à Harry. Les doigts du garçon vinrent caresser en retour la fourrure de son poitrail.

"C'est assez suspect de te voir dans cette position, si je puis me permettre." La voix de Remus les coupa dans leur jeu, et ils se redressèrent pour voir l'homme s'approcher d'eux, un sourire en coin. Il était resté avec Arthur et Percy la majeure partie de la matinée, mais avait apparemment réussi à s'échapper. Sirius exprima sa joie en remuant adéquatement la queue, et encore une fois, démontra sa version canine d'un sourire plutôt denté.

"Je dois te parler de quelque chose, Sirius," reprit Remus après quelques instants, et il s'engagea un peu plus loin dans le jardin. Sirius ne le suivit pas tout de suite, il était occupé à taquiner Harry en le léchant méticuleusement sur tout son visage. Harry ne pouvait que rire faiblement et émettre des sons de protestation, tandis que Ron observait avec amusement la scène, sans faire le moindre geste pour secourir son ami infortuné - et trempé.

Finalement, les deux anciens Maraudeurs se retrouvèrent suffisamment à distance pour être sûrs de ne pas être entendus. Sirius avait distingué le ton inquiet de la voix de Remus et l'expression anxieuse de son visage, et se doutait que les nouvelles ne seraient pas à son goût. Des yeux ambre, solennels et sérieux, se tournèrent vers lui.

"Reste en tant que Sniffle pour l'instant, Percy n'est pas encore parti." Sirius fit un petit mouvement de tête pour montrer qu'il avait compris, et jeta un oeil en direction d'Harry.

Ron avait réussi à convaincre Harry de refaire une autre partie d'échecs, et les deux garçons étaient déjà plongés dans leurs réflexions stratégiques. Harry dut tout de même sentir le regard de son parrain, puisqu'il leva les yeux vers lui et lui sourit calmement. Sirius soupira, s'assit et retourna son attention vers le visage fatigué de Remus.

"C'est la panique partout dans le pays, Sirius. Le Ministère est débordé, et Fudge essaie à tout prix de trouver un coupable pour expliquer les meurtres survenus récemment, puisque ça ne peut pas être Voldemort, selon lui," ajouta-t-il avec un reniflement de dédain. "Il sait qu'il ne pourra pas masquer ces disparitions encore longtemps. Et ajoute à ça la débâcle du Tournoi des Trois Sorciers..." Remus s'interrompit et prit une grande inspiration ; Sirius devina qu'il n'allait pas aimer ce qui suivrait. "Il veut convaincre le Ministère d'interroger Harry sous l'emprise du Veritaserum."

La réaction fut instantanée: un sourd grognement jaillit de sa gorge, ses poils se hérissèrent sur tout son dos et il se releva. Ses yeux se fixèrent sur la maison des Weasley que Percy souillait encore de sa présence, et si Remus n'avait pas eu la présence d'esprit d'empoigner la peau de son cou, il serait déjà là-bas à déchaîner une partie de sa colère sur le déplorable Weasley. Cependant, il savait - pour l'avoir déjà expérimentée - que rien ne pourrait briser la prise du loup-garou, ce dernier était bien trop fort. Il soupira et se rassit, tentant de maîtriser sa fureur pour le moment. D'autant plus que Percy n'était pas le premier responsable de la folie du Ministère.

'Encore que,' se fit-il remarquer silencieusement, 'après toutes les questions odieuses qu'il a osé poser à Harry, il mériterait bien une petite frayeur.'

"Arthur a pris les choses en main pour le moment, Sirius, mais chaque jour, l'influence de Fudge sur le Ministère devient plus grande. L'instruction d'Harry aura peut-être lieu, peu importe l'injustice et la cruauté qu'elle comporte. Et si cela devait se produire, les Aurors viendraient ici pour le questionner."

Maintenant, la majeure partie des signaux d'alarme généralement en veille dans l'esprit de Sirius s'étaient activés, et il gémit frénétiquement, l'angoisse et la peur le saisissant presque entièrement. Il ne pouvait pas les laisser s'emparer d'Harry. Une fois qu'ils l'auraient... Il ne voulait même pas songer aux milliers de choses qui pourraient arriver. Avoir à faire avec le Ministère de la Magie ressemblait à une boule de neige. Leur accorder ne serait-ce que l'interrogation, et l'avalanche de malheurs s'ensuivrait.

"Il est le Survivant," intervint Remus, sa main levée comme pour décroître un peu de l'épouvante de Sirius. "Cela lui permet d'être un peu à l'abri. L'opinion publique serait certainement opposée à ce que Fudge interroge un garçon de quinze ans avec du Veritaserum ; les effets secondaires sont bien plus importants chez les adolescents que chez les adultes. Et le garçon en question est le Survivant ; Fudge n'aura presque aucune chance."

Sirius ne partageait pas la confiance de Remus dans 'l'opinion publique'. Il n'avait pas oublié à quelle vitesse les lecteurs de La Gazette s'étaient ligués contre Harry et Hermione à la suite des infâmes articles de Rita Skeeter. Et sa propre expérience lui interdisait d'avoir confiance dans le Ministère pour protéger quiconque, et encore moins Harry.

"Je te vois venir," reprit Remus, brisant la concentration de l'homme. "Je déteste l'admettre, mais nous n'avons que très peu de solutions actuellement. Je sais que tu voudrais le prendre avec toi et l'amener loin des griffes du Ministère, Sirius, et je te comprends parfaitement. Dans d'autres circonstances, je serais déjà moi-même en train de faire mes valises. Mais Harry n'est pas rétabli, et il a besoin de potions et de l'aide que seul Dumbledore est à même de fournir. Voldemort est bien plus puissant qu'il ne l'était, et Harry n'est plus en sécurité. Il doit rester ici pour le moment. Laisse une chance à Arthur de le protéger."

Sirius aurait voulu objecter que ce n'était pas en Arthur que sa confiance faisait défaut, mais en Fudge. Si peu de personnes souhaitaient réellement le bien d'Harry. Et après ce qu'il avait découvert chez les Dursley, Sirius doutait parfois même des capacités de Dumbledore...

"S'ils forcent Harry à subir à leurs questions, ils devront affronter ses réponses," lui fit remarquer Remus calmement. "Fudge aurait, en plus de la colère de l'opinion publique, à gérer les accusations qui ressortiront du témoignage d'Harry." Sirius jappa lugubrement.

'Mais quel prix devra payer Harry?' fut sa question silencieuse. Remus la comprit et, avec un signe de tête résigné, les lèvres pincées en une mince ligne, accorda partiellement raison à Sirius. Quel en serait le prix?

"Rien n'arrivera dans l'instant, Sirius. Nous avons encore du temps... Et peut-être même pourrons-nous trouver d'autres solutions d'échappatoire. Mais je tenais à ce que tu sois au courant," finit Remus, le visage sombre. Sirius se plaça près de lui sans bruit, perdu dans ses propres réflexions. Ils auraient si peu de contrôle sur ce qui ce passerait, tout pourrait arriver en moins de quelques secondes, pour le meilleur ou le pire. Sirius espérait de tout son coeur que la chance soit avec Harry.


Percy resta encore chez les Weasley pendant quelques heures, avant que la discussion avec ses parents ne soit interrompue par un assourdissant vacarme, consistant d'explosions et de cris furieux de Molly. Fred et George, au grand amusement de Sirius et Remus, avaient décidé de presser légèrement le départ de Percy. Sirius sentit son coeur un peu plus léger quand il entendit les rugissements furieux répondant à de nouvelles attaques.

'Rien ne se passera aujourd'hui. Nous avons encore le temps,' se rassura-t-il. Il surprit Harry à écouter, comme lui, les péripéties prenant place à l'intérieur de la maison. Harry secoua la tête d'un air dépité et échangea quelques mots avec Ron, un fin sourire sur ses lèvres. Sirius nota que ses yeux avaient l'air plus vivant et plus alerte qu'ils ne l'avaient été depuis des jours, et il souhaita ardemment que cette amélioration ne soit pas que subjective, mais bien réelle.

Une fois que Percy eut capitulé et déguerpi, Fred et George se joignirent à Ron et Harry, avec l'idée très peu subtile de les faire rire, Ron et particulièrement Harry. Les deux jumeaux se regardèrent, et en seulement quelques secondes, une entière conversation eut lieu, transmise uniquement par quelques expressions de leur visage qu'eux seuls pouvaient comprendre. Ils se levèrent simultanément et partirent prestement en direction de la maison. Sirius réalisa bientôt, s'il en jugeait par les sons qui lui parvenaient, que les jumeaux avaient décidé qu'il était grand temps d'éclaircir la lourde atmosphère essaimée par le passage de Percy.

"Va chercher les Tours d'Entourloupe, tu sais, les spéciaux," retentit le cri de Fred alors qu'il se précipitait par la porte de l'arrière-cour. Remus et Sirius échangèrent des regards nerveux.

'En fait, c'était peut-être George,' s'excusa mentalement Sirius. Il savait que les jumeaux aimaient s'habiller exactement de la même façon uniquement pour rendre plus ardue la tâche consistant à les différencier.

"Le Maquillage Maugréen, c'est ce qu'il y a de mieux pour lui redonner le sourire!" entendit-on la réponse de George, quelque part à l'intérieur du Terrier. Sirius grimaça à la pensée de ce que la farce ainsi dénommée pouvait représenter. Il espérait que ce ne serait pas quelque chose rappelant l'affrontement suivant le Tournoi des Trois Sorciers, quand ils avaient découvert que Crouch...

Sirius entendit une petite exclamation inquiète de la part de Remus, déjà en chemin vers la maison, sans aucun doute dans l'idée de dissuader les deux frères d'utiliser cette farce. Des bruits plus fougueux au premier étage leur apprirent que quelqu'un d'autre avait eu la même pensée bienveillante.

"Pas question d'infliger cette bêtise- à Harry, George Weasley!"

'Bingo, c'était bien George,' sourit Sirius à l'exclamation véhémente de Molly. Merlin merci qu'elle les ait entendus. Maugrey était bien la dernière chose qu'il eût fallu rappeler à Harry. Il avait déjà suffisamment de problèmes avec les rêves induits par Voldemort.

"Sirius?" demanda Remus, songeur, en revenant vers le chien. Ce dernier reprit sa forme humaine, jugeant qu'il ne risquait plus rien. Remus s'assit sur l'herbe, ses jambes croisées élégamment sous lui, l'air plus calme ; Sirius n'était apparemment pas le seul à avoir été rassuré par l'intervention de Molly.

"La trousse des Dernières Secousses, George. Ron ne l'a pas encore vue! Ça sera parfait! Il n'aura même pas le temps de réagir!" la voix d'un des jumeaux s'éleva du Terrier, et quelques instants plus tard, les deux conspirateurs repassèrent devant Sirius et Remus à toute vitesse, droit vers la victime innocente qu'était leur frère.

'Un avant-goût de cette Trousse de Secousses, oh comme je plains Ron,' pensa allégrement Sirius.

Il se rappela soudain que Remus l'avait appelé quelques minutes auparavant. "Oui?"

"Je suis certain que nous avons encore du temps... Mais nous devrions configurer un plan pour que tu puisses t'échapper toi, dans le cas où les Aurors se montreraient au Terrier."

"Bien, mais pas un mot de tout cela à Harry. Je ne veux pas qu'il s'inquiète inutilement." Remus approuva la remarque de Sirius, et ils retournèrent leur attention sur les toutes dernières trouvailles des jumeaux.

Sirius regarda Harry examiner une invention dont les jumeaux semblaient particulièrement fiers. Il savait qu'ils n'oseraient pas en tester une sur Harry, mais il garda un oeil précautionneux sur le groupe. Harry leur adressa quelques commentaires (flatteurs apparemment, au vu de la réaction des inventeurs), et quelques regards méfiants. Sirius, étonné, comprit que Harry avait perçu le plan machiavélique des deux frères, et essayait silencieusement de les dissuader, sans pour autant inquiéter la proie convoitée.

Une brise légère se leva et s'infiltra à travers la masse des arbres, soulevant doucement les cheveux noirs du garçon. Il tira la couverture plus près de lui, comme s'il avait froid. Avec un accord mutuel, Sirius et Remus se levèrent et se dirigèrent vers les adolescents. Il était temps de laisser Harry se reposer à l'intérieur. Les jumeaux les regardèrent s'approcher, une étincelle malicieuse dans leurs yeux.

"Faites gaffe, je vous ai à l'oeil," grogna Sirius avec une expression menaçante, et il dut supprimer un sourire devant la mine intimidée que prirent les jumeaux. Ces deux inconscients ne connaissaient rien, et ne se doutaient pas que chaque mauvais tour qu'ils tenteraient leur serait rendu au centuple. Ce qui pourrait être amusant... Remus enfonça son coude dans les côtes de Sirius, comme s'il avait lu ses pensées.

"Je t'ai à l'oeil, Sirius Black," chuchota-t-il. Sirius lui répondit par une mimique innocente, tout en sachant que Remus ne serait pas dupe. Les jumeaux n'avaient décidément aucune idée de ce qu'ils faisaient...

A suivre...


Prochain chapitre: la venue d'une nouvelle personne - plus chaleureuse peut-être... , et le début de la guerre... des farces facétieuses, dans le Chapitre Neuf: Échafaudage de coups montés

Reviews time!

Merci à tous ceux qui prennent le temps de me laisser des reviews, j'aime beaucoup les lire à chaque fois!

Orphée Potter: c'est gentil d'avoir laissé un p'tit mot (et pas de problème pour le retard!), je me demandais si tu avais arrêté de lire cette fic, mais il apparaît que non ;). En tant que première revieweuse, je te remercie officiellement!

Cicin: je suis touchée que tu prennes le temps de mettre un petit mot tout court mais sympa à chaque fois! Continue, et à lire, et à reviewer . Bizz

Florilège: arf, la philo, bon courage... (et petit rire lorsque je repense à mes cours de philo en terminale, c'était le bon vieux temps!)

Thealie: hum, tu as une partie de ta réponse avec ce chapitre! Fred et George ont plus l'air de vouloir "tenter" des farces que d'en "apprendre", mais... ils ne savent toujours pas que Sirius et Remus sont connus sous d'autres noms!

Thamril: Il y a en tout 42 chapitres, les trois derniers étant des petites suites, et il y a encore un dernier chapitre à part après la fin. Il y a encore de quoi lire (et traduire!).

Onarluca, Nymphodora Tonks: thanks à vous deux ;)

Linaewen Ilca: je suis toujours aussi fan de tes reviews! Régale-toi bien avec les fics sur Remus et Sirius, et si tu en trouves d'autres je suis preneuse moi aussi ;). Sinon je me suis promis d'envoyer ton review traduit à l'auteur, mais je ne sais pas comment transcrire "pot pourri de sentiments!" (c'est beau et super agréable à lire '). Enfin, je vais trouver une solution! Peut-être avec un patchwork ou un bouquet... Lol. Bizz à toi et à plus tard!

Ilys: bien vu ;). Tu as déjà la crise de nerfs de Molly, reste l'accomplissement des entourloupes, mais si j'en crois le preview que je viens d'écrire, ça devrait éclater au prochain chapitre . Tout cas, tes reviews ne manquent jamais de me coller un grand sourire sur le visage et une pêche d'enfer pour continuer la traduction!