A/N : FFN se décide à remarcher au moment où je finis ce chapitre, ce qui tombe plutôt bien. Bonne lecture !
Disclaimer : Considérant le fait que mon nom commence par un 'I' et que mes livres parlent plus de félins que de serpents, non je ne possède pas Harry Potter. Et non je ne gagne pas d'argent avec ces histoires. Je suis juste une fan comme les autres qui en a marre d'attendre la suite et qui a une imagination un peu trop débordante. Vivement le 16 juillet !
italique : toujours les rêves
Chapitre 2 : The link
La forêt était d'un calme mortuaire, le silence à peine brisé par le vent. Le serpent progressait avec lenteur, luttant contre le froid qui engourdissait ses sens. Régulièrement il redressait sa tête aplatie et sortait sa langue fourchue pour recueillir les odeurs vagabondes.
Finalement, une odeur de feu ! Le reptile reprit sa progression et arriva bientôt devant une cabane de bûcheron. C'était une construction simple, probablement une seule pièce avec peut-être une petite mansarde au-dessus du poêle pour que l'occupant dorme au chaud. De la fumée s'échappait d'une ouverture sous le toit. Le serpent fit prudemment le tour de la construction. Une réserve de charbon abritée sous une bâche imperméable, une construction sommaire de planches devant faire office de toilettes... Utilisant ses récepteurs de chaleur, il n'eut pas de mal à trouver où était le poêle et il eut la satisfaction de découvrir que l'action répétée de la chaleur et du froid avaient disjoint les planches à cet endroit. Avec un peu d'efforts, il réussit à se glisser à l'intérieur. Un humain était affalé sur une chaise. Une forte odeur d'alcool émanait de lui.
Le reptile s'en écarta avec dégoût et chercha un endroit où il pourrait passer l'hiver au chaud sans être remarqué. Une couverture à côté du chauffage attira son attention. Elle recouvrait un banc et tombait jusqu'au sol. Il se glissa sous l'espace ainsi dissimulé. Ses yeux jaunes lancèrent un dernier regard au pathétique spécimen sensé représenter l'espèce humaine avant qu'il ne les ferme. Il s'endormit finalement et l'autre qui partageait son corps en profita pour émerger quelques temps. Quand les yeux se rouvrirent, ils étaient rouges.
Voldemort fixa avec mépris le moldu ivre. Malheureusement, le corps reptilien était déjà trop léthargique pour qu'il puisse le tuer. Et dans ce cas il n'y aurait plus personne pour alimenter le poêle. Sifflant de dépit, il se rallongea au chaud et ferma les yeux. Il avait d'autres sujets de préoccupation.
Ses rêves étaient étranges ces derniers temps. Et quand il avait investit son nouveau corps, il n'avait pas été seul. Il avait cru reconnaître l'enfant responsable de son état actuel. Potter... Une vague de rage l'envahit à l'idée qu'un simple nourrisson sans défenses ait pu lui renvoyer l'Avada Kedavra et le réduire à cet état d'esprit errant ayant moins de pouvoirs qu'un fantôme !
Il se calma avec difficulté. Son hôte ne survivrait pas longtemps s'il se laissait aller. Sa vengeance sur Potter attendrait qu'il ait retrouvé un corps. Et pour cela il fallait que ses Mangemorts le retrouvent. C'était le troisième hiver depuis ce soir d'Halloween, trois ans qu'il attendait, dissimulé dans les ombres.
Il se doutait que ses serviteurs avaient voulu détourner l'attention des aurors et rester en liberté pour mieux le chercher. Les plus intelligents d'entre eux, au moins. Sa chère Bella, fanatiquement loyale, ne ferait rien pour éviter Azkaban et ses détraqueurs, il le savait. C'était flatteur mais cela ne l'aiderait pas à réaliser ses plans. Lucius par contre... lui avait sûrement réussi à persuader les gens de son innocence. Il avait suffisamment de cervelle, d'instinct de survie et d'argent pour cela.
Il avait guetté un signe du blond, mais celui-ci n'était pas apparu et n'avait envoyé aucun émissaire. Voldemort était déçu. Malfoy avait-il si peu de foi en son maître pour qu'il pense qu'il ne reviendrait pas ? Quant aux autres... Si Malfoy avait réussi à persuader Nott qu'il valait mieux "attendre le bon moment pour agir", le reste les suivrait. Les plus intrépides et les plus fidèles ne les écouteraient peut-être pas, mais ils se finiraient sans doute à Azkaban avant même d'avoir pu commencer à le chercher. Une pitié.
La chaleur inondant le corps du serpent ralentit le cours de ses pensées. Il s'inquièterait des Mangemorts plus tard. Pour l'instant il disposait d'un corps d'accueil en bonne santé qui lui permettrait de reprendre des forces, confortablement installé pour l'hiver. Il reprendrait la lutte pour sa survie dans quelques mois. Voldemort céda à la chaleur et s'endormit à son tour.
Noël. Un mot qui n'avait pas grand sens pour l'orphelin qu'il avait été. Ils avaient eu droit à une orange après la messe de minuit et à des vêtements presque neuf – un véritable luxe. A Hogwarth il n'avait pas reçu de cadeaux avant sa cinquième année, quand il avait commencé à réellement explorer son héritage et à réunir son futur premier cercle. Quand il avait officiellement pris le nom de Voldemort, Noël était devenu un jour où les attaques frappaient plus durement le moral de ses ennemis.
Un Noël moldu. Il était dans une de leurs habitations préconçues, toutes identiques, et dont les alignements formaient des hectares de monotonie. Un de ses petits plaisirs dans l'existence avait été de rompre cette monotonie par une marque des ténèbres.
L'habitation était d'une propreté frisant l'obsession. On n'y trouvait aucune excentricité et absolument rien qui puisse faire penser à un sorcier. Les murs couverts d'un papier peint insipide étaient décorés de photos et de guirlandes chatoyantes. De son point de vue il apercevait un faux sapin couvert de guirlandes électriques clignotant agressivement. Les photos montraient un couple mal assorti – l'homme avait la carrure d'un porc obèse, la femme était aussi sèche qu'une branche morte – et leur fils, semblable à un baleineau. Une pile de cadeaux s'étendait sous le sapin. Il les regardait avec envie et regret.
Du regret ? Pourquoi éprouverait-il une telle émotion à l'idée d'une pile de saletés moldues, lui qui était le Seigneur des Ténèbres, le plus grand Mage Noir de l'époque ?
La femme des photos apparut brusquement devant lui, fixant sur lui un regard noir. Il recula, humble.
HUMBLE ? Qu'avait donc mangé ce serpent pour qu'il fasse des cauchemars aussi absurdes ?
« Harry ! Ne traîne pas dans le couloir ! La sœur de Vernon vient déjeuner avec nous demain, tout doit être impeccable ! Va laver les carreaux au lieu de bayer aux corneilles ! »
Elle lui flanqua un chiffon et du produit de lavage dans les mains puis le poussa vers la cuisine. Voldemort voulut faire comprendre à cette moldue que personne ne lui donnait d'ordres et se rendit compte de deux choses : il n'avait pas de baguette et il était un enfant.
« Lave toutes les fenêtres du rez-de-chaussée et si jamais je trouve une seule trace de doigt dessus, Vernon s'occupera de ton cas ! »
« Oui, Tante Pétunia », répondit-il d'une voix soumise.
Voldemort lava des carreaux pendant plus d'une heure avant que la femme ne lui ordonne d'éplucher des patates. Incapable de refuser, il obéit. A un moment le couteau glissa et lui entailla la paume. Aussitôt la femelle irascible le lui arracha des mains et se lança dans une tirade qu'il ne prit pas la peine d'écouter. Il quitta la cuisine, monta à l'étage et entra dans une petite salle de bains. Avec une aisance née de l'habitude, il approcha un tabouret du lavabo et saisit une boîte de pansements avant de grimper. Il lava soigneusement la coupure puis plaça un pansement. Et enfin il regarda dans la glace.
Voldemort vit des yeux verts familiers – Pas Harry, pas Harry ! Pitié ! – sous des cheveux noirs en bataille. Harry Potter. L'enfant avait donc bien survécu au sort mortel. Il aperçut sous les mèches ébènes une fine cicatrice en forme d'éclair. Alors comme ça ce sale sang-mêlé pensait pouvoir s'en tirer avec une simple cicatrice ? Le Mage Noir fut possédé d'une soudaine fureur. Dans la glace, la cicatrice devint plus marquée. L'enfant cria et agrippa son front, penché sur le lavabo avec une grimace de douleur. Les cris devinrent des hurlements de douleur qui le réveillèrent.
Les hurlements continuaient, mais ils n'exprimaient plus tant la souffrance que l'horreur. Voldemort ouvrit les yeux et releva lentement la tête, la tournant vers la source du bruit. L'humain. Il puait la peur. Apercevant la couverture qui l'avait dissimulé par terre et son corps à moitié sorti de sous le banc, le serpent comprit pourquoi il avait froid. Le moldu avait réussi à le trouver et à le réveiller.
Le sorcier fit glisser les anneaux de son corps reptilien et se redressa, son attention fixée sur l'homme. Celui-ci blanchit et se mit à marmonner des paroles incompréhensibles en croate, sans doute des prières. Lentement le serpent s'avança, hypnotisant sa proie de son regard écarlate. Une forte odeur d'urine envahit la pièce. Voldemort grimaça mentalement, puis laissa ses instincts meurtriers prendre le dessus. Il fut sur le moldu en quelques secondes et frappa, enfonçant avec délice ses crochets dans la chair tendre du cou.
L'homme chancela sous le poids du serpent fixé à sa jugulaire. Son sang jaillissait au rythme des battements de son cœur, dans et autour de la gueule du reptile. Le goût riche et métallique fit frémir Voldemort. Il se dégagea et frappa à nouveau. L'humain tituba puis s'effondra, mort. Il le fixa quelques instants, se repaissant de sa victoire, puis le serpent enroula sa queue sous les aisselles de sa victime et la tira au dehors. Ensuite il retourna se lover contre le poêle pour réfléchir.
Il avait senti Harry Potter dans ses pensées et de toute évidence, ce qu'il avait d'abord confondu avec un rêve était en réalité l'esprit du garçon. D'une façon ou d'une autre ils étaient liés, probablement à cause de ce sort. Il se demanda comment il pourrait tourner cette situation à son avantage… Sa présence avait semblé causer de la souffrance à l'enfant. Il tenait là une occasion d'exercer sa vengeance…
Potter semblait vivre chez ses parents moldus, s'il avait correctement interprété le rêve. Ils ne semblaient pas le genre à avertir ce sale fouineur de Dumbledore s'il arrivait quoique ce soit à l'enfant. Il lui suffisait de trouver comment pénétrer l'esprit du gamin, ce qui même sans baguette ne devrait pas poser trop de difficultés à un legilimens accompli tel que lui.
Une fois de plus, ses pensées se devinrent moins cohérentes quand le reptile retomba dans le sommeil.
Il se réveilla. Le poêle était froid. Il sentait la neige dans la pièce. Entrouvrant un œil, il vit que la porte qu'il n'avait pas réussi à complètement refermer avait été grande ouverte par une tempête. La même tempête avait déposé une couche de neige dans la moitié de la cahute. Irrité, le serpent rampa vers l'extérieur. La lumière l'aveugla, mais la vue n'était pas son sens principal. Il darda prudemment sa langue, prenant soin qu'elle ne se dessèche pas et qu'elle ne gèle pas. L'air ne portait pas beaucoup d'odeurs. Ses capteurs thermiques n'indiquaient aucune source de chaleur. Il avait intérêt à partir rapidement s'il ne voulait pas mourir de froid. Le serpent se mit en chemin, progressant vers le sud. La forêt y était plus clairsemée et il avait plus de chance d'y trouver des habitations et surtout de la chaleur.
Il passa la nuit dans un arbre creux, écoutant hurler les vents et faisant son possible pour conserver sa faible chaleur corporelle. Il repartit aux premiers rayons du soleil. L'après-midi apporta la menace d'une nouvelle tempête. Les premiers flocons commencèrent à tomber à peine dix minutes plus tard, mais il avait finalement trouvé ce qu'il cherchait : une petite auberge sorcière. Il pourrait y passer de l'hiver au chaud, dans la cave. Il pourrait aussi s'informer sur ce qui se passait dans le mode sorcier.
Les quelques personnes présentes parlaient de quidditch, une discussion à propos de Ludo Bagman quittant l'équipe d'Angleterre. Il se rappela vaguement que l'homme avait transmis des informations à l'un de ses Mangemorts. Il ne se disait rien de plus intéressant. Voldemort trouva le chemin de la cave, se dissimula derrière des étagères et reprit son hivernation. Il pourrait s'amuser avec Potter au printemps.
A suivre…
Réponses au reviews :
Un grand merci à Lady Jedusor, SusyBones, Vierge, Miss-Tania, onarluca, mariepotter, nepheria, Nana13 et Myo pour les reviews. C'est la première fois que j'en ai autant pour un premier chapitre.
Lady Jedusor : j'avais pensé à essayer un des défis, mais j'avais déjà cette histoire. Contente que tu aimes :D
SusyBones : En me basant sur les livres et en essayant d'imaginer ce que ça aurait pu donner pour un gamin de quatre ans, c'est vrai que ça donne pas quelque chose de folichon. Je te rassure, ça s'arrangera par la suite. (pas Vernon et Pétunia, je vois pas de raison pour qu'ils changent, mais Harry par contre …)
Nana13 : je sais pas encore si Harry va vraiment passer du côté obscur. Tout dépend de la façon dont les chapitres 4 et 5 vont sortir. J'ai un scénario, mais il pourrait complètement changer. (quoique je sais que certaines choses vont forcément arriver. Niark)
