A/N : Enfin la suite. Je vais essayer de mettre le chapitre 5 aussi vite que possible, mais je ne garantit rien.
Disclaimer : c'est toujours pas à moi et ça ne le sera jamais.
Hogwart : Poudlard
Cruciatus : doloris.
Italique : rêve ou Voldemort qui se balade dans l'esprit de Harry.
Chapitre 4 : Change of mind
Son hôte était mourrant. Il avait tenu trois mois, bien plus que les autres, mais l'utilisation répétée de sa magie interne l'avait trop affaibli. Il avait passé la fin de l'hiver à attirer Potter dans des rêves des plus satisfaisants. L'expression mêlant la terreur, la douleur et la défaite absolue que portait l'enfant quand il lançait le cruciatus était sans prix.
Cependant les rêves ne lui suffisaient plus. Ils avaient permis d'approfondir le lien, mais celui-ci devait être encore renforcé s'il voulait l'utiliser pour survivre sur la magie du garçon sans nécessairement le tuer comme ses hôtes successifs. Prudemment, il étendit son esprit vers celui de l'enfant.
Une école moldue, des gens qui semblaient faire un exposé sur les dents. Voldemort les écouta d'une oreille distraite, surveillant Harry pour vérifier s'il savait qu'il était là. Le jeune était totalement inconscient de la présence du Mage Noir et jetait de fréquents coups d'œil à un gros garçon – son cousin. Rassuré, le sorcier se tourna vers l'extrémité du lien appartenant à Potter et se mit au travail. Quand la conférence se termina, il pouvait surveiller l'esprit du garçon sans effort et pourrait bloquer sa magie à volonté si nécessaire.
Harry se trouvait maintenant dans la cour de l'école et était encerclé par son cousin et sa bande de moldus. Ils semblaient avoir un désagrément concernant des bonbons. L'enfant réussit à s'échapper. Le lardon se lança à sa poursuite. Amusé, Voldemort décida de rester quelques instants de plus.
Après avoir tenté de fuir son cousin pendant plusieurs minutes, Potter se dirigea vers un coin désert de la cour où se trouvaient des poubelles. Il essaya de sauter par-dessus pour se dissimuler derrière. Le mage sentit la poussée de magie répondre au besoin de fuite. Il se souvint de circonstances similaires quand il était enfant qui avaient aussi eu pour conséquence de la magie accidentelle. Mais au lieu de simplement survoler les poubelles avec un sort de lévitation, Potter transplana.
L'enfant se retrouva sur le toit sans comprendre pourquoi.
Voldemort se retira dans le coin de son esprit qu'il s'était attribué. Un transplanage à quatre ans. Un transplanage aveugle, qui plus est. Qu'il l'ai réussit sans utiliser de baguette n'était pas si choquant, après tout ce type de magie agissait sur le corps même du sorcier et n'avait pas vraiment besoin d'une aide extérieure pour être focalisée. Non, le simple fait qu'il ait pu réaliser un acte magique aussi difficile à un âge si tendre… Peut-être le vieux fou avait-il eu raison de croire que cet enfant pouvait s'opposer à lui, sans toutefois pouvoir le vaincre…
Les professeurs avaient retrouvés le gamin et l'avaient escortés dans le bureau du directeur où ils lui passaient un savon. Puis un énorme moldu entra – l'oncle de Harry. Voldemort sentit la panique de l'enfant quand l'homme lui saisit le bras. Extérieurement, il affichait le comportement normal d'un enfant ayant fait une bêtise. Intérieurement, il était terrifié.
Le Mage noir était surpris de constater que son ennemi avait aussi peur d'un vulgaire moldu que de Lord Voldemort.
Les deux furent bientôt rentrés à Privet Drive, le sorcier avec eux toujours dissimulé. Il était intrigué par sa terreur.
L'homme projeta Potter dans le couloir puis claqua la porte. Harry ne put retenir un cri quand il heurta le sol. Il essaya de s'enfuir, mais son oncle le rattrapa aussitôt.
« Hé bien mon garçon, j'attends tes explications ! »
« C'est pas ma faute oncle Vernon ! Je jure ! Je voulais sauter des derrière les poubelles et le vent m'a déposé sur le toit ! »
Voldemort se demanda pourquoi l'enfant ne disait pas simplement qu'il avait fait de al magie accidentelle. Sûrement sa famille savait qu'il était un sorcier ?
« Le vent t'a déposé sur le toit ? » répéta Vernon en hurlant. « Cesse de mentir, mon garçon, et n'essaie pas de t'en sortir en racontant des âneries ! Ta tante n'est pas à la maison, l'école a du me déranger en pleine réunion pour entendre un bon à rien de ta sorte mentir ? J'aurais du écouter Marge et t'abandonner dans une ruelle ou te noyer ! »
« Je n'ai rien fait Oncle Vernon ! » protesta Harry d'une voix désespérée.
« Tais-toi ! Tu n'es pas normal, tu es une aberration ! Un monstre de foire, comme ta mère ! Si seulement Pétunia n'avais jamais eu de sœur ! Jamais je n'aurais eu à supporter quelqu'un de ta sorte sous mon toit ! Et maintenant file dans ton placard ! Je t'interdis de faire le moindre bruit et d'en sortir jusqu'à nouvel ordre ! »
Voldemort regarda, stupéfait, tandis que Potter était traîné dans le placard sous l'escalier, l'ampoule dévissée de son socle et la porte verrouillée. L'enfant se roula en boule et fixa la fente lumineuse au bas du battant, les yeux humides.
Voldemort retrouva le corps du serpent, pensif. L'excès de sucreries moldues avait visiblement donné à Dumbledore l'une de ces maladies débilitantes dont étaient atteints les vieillards moldus. Le directeur de Hogwarth avait toujours présenté une façade de folie douce inoffensive, mais le traitement qu'il faisait subir à son sauveur prophétisé était tout sauf inoffensif. Encore quelques années de ce régime et le jeune Potter serait traumatisé à vie, avec un manque de confiance dans ses propres capacités qui l'empêcherait de réaliser son plein potentiel. Si Dumbledore voulait utiliser Potter en tant qu'arme contre lui, alors le vieux fou avait perdu la guerre au moment précis où il avait placé l'enfant chez les moldus, se dit le Mage Noir avec satisfaction.
Oh, le gosse était encore récupérable, à condition qu'il soit placé dans une autre famille ou qu'il suive le chemin que lui-même avait suivi : la violence et la vengeance face aux mauvais traitements et à l'abandon.
Seulement Harry ne suivra jamais cette route de lui-même, se dit Voldemort. Il était trop innocent, à un point tel que c'en était repoussant. Oui, le gamin aurait besoin d'une bonne dose de persuasion.
Le corps reptilien ouvrit grand la gueule et laissa échapper son rire de serpent. Après tout il n'avait pas de projet plus urgent, et s'assurant la loyauté du gosse il obtiendrait aussi son formidable pouvoir…
Son hôte décéda quelques jours plus tard, le forçant à reprendre son errance désincarnée. Pour une fois il n'en avait cure. Le pouvoir que le nouveau lien lui fournissait était suffisant pour survivre des années de cette façon.
Il vérifia que la connexion fonctionnait comme il le voulait. Aussitôt il reçu une image d'obscurité à part pour une fente lumineuse, associée à des impressions de faim et d'incompréhension passive. Potter était encore dans son placard.
Voldemort attendit que l'enfant s'endorme, puis commença à créer un nouveau rêve. Il hésita un instant à reproduire la forêt, mais Harry avait sans dote trop de mauvais souvenirs associés à ce paysage et son objectif cette fois-ci n'était pas de le terroriser.
Après sa sortie de Hogwarth, il avait passé quelques mois près de Delphes en apprentissage auprès d'un sorcier grec. Il se rappelait d'une terrasse naturelle couverte d'oliviers, surplombant la mer. Elle ferait parfaitement l'affaire.
Le sorcier s'assit à l'ombre d'un olivier. Quelques cigales chantaient dans les herbes et une brise chaude apportait une bonne odeur de sel et d'iode. Il regarda l'enfant observer le paysage avec étonnement et inquiétude. Il n'avait sans doute jamais vu la mer, et les rêves précédents devient l'avoir mis sur ses gardes. Après quelques minutes Voldemort annonça sa présence en se levant. Harry se retourna, lui jeta un regard et fit un bond en arrière, terrifié. L'adulte ferma les yeux un instant. La nuit allait être longue.
« Harry… calme-toi. Je ne vais pas te faire de mal. » Il n'ajouta pas le 'cette fois-ci', mais le gamin l'entendit quand même. Il se figea, cherchant à deviner s'il pourrait échapper au sorcier aux yeux écarlates.
« Viens donc t'asseoir », ordonna doucement celui-ci en reprenant sa place sous les arbres. Potter hésita un instant avant d'obéir en tremblant, s'asseyant avec raideur à un mètre de lui. Le Mage Noir contempla la mer, sentant les fréquents coups d'œil que lui jetait son compagnon. L'enfant ne lui faisait pas confiance, mais c'était plutôt normal.
« Depuis combien de temps es-tu enfermé cette fois ? » demanda-t-il brusquement, faisant sursauter Harry.
« Une semaine », murmura-t-il.
Voldemort fronça les sourcils. « Pourquoi ? » Il connaissait déjà la réponse.
« J'ai sauté sur le toit de l'école et … »
« Non », le coupa-t-il. « Tu n'as pas sauté, tu as transplané », expliqua-t-il en lui jetant un regard perçant.
Il n'avait pas l'air de comprendre.
« Tu te rappelles le premier rêve ? » demanda le sorcier. Un signe de tête affirmatif et un léger recul lui répondirent. « Je t'ai dit que nous étions tous deux des sorciers. Le transplanage est un moyen de transport instantané utilisant la magie pour déplacer le corps d'un endroit à un autre. C'est de cette façon que tu t'es retrouvé sur le toit. »
Le gamin n'avait pas l'air de le croire.
« Mais Oncle Vernon dit … »
Voldemort sentit son irritation revenir.
« Ton oncle est un moldu dont l'ignorance est proportionnelle à son poids, doublé d'un imbécile criminel. La magie existe, tu es un sorcier ! Est-ce clair ? »
Harry recula précipitamment en hochant frénétiquement la tête. Le sorcier maîtrisa son énervement. Il ne voulait pas terrifier le gosse plus qu'il ne l'était déjà.
« Ils t'enferment souvent sous l'escalier ? » demanda-t-il d'une voix presque douce.
« C'est là que je vis. »
Les yeux rouges flamboyèrent et s'étrécirent.
« Et le reste de ta famille ? Ils n'ont pas l'air de manquer de quoique ce soit… Y a-t-il une raison précise pour que tu … vives … là ? »
L'enfant resta silencieux un moment, les yeux fixés sur ses mains qui tordaient sa chemise trop grande. Finalement il répondit d'une voix presque inaudible.
« Ils disent… que je suis pas normal… qu'ils veulent pas qu'un monstre… prive D-dudley de … »
« Comment osent-ils ? » siffla furieusement Voldemort.
Harry ne répondit rien. Le sorcier le fixa froidement. Le gosse avait l'air misérable. Oui, Dumbledore avait fait là sa plus grande erreur. Avec un minimum de manipulation, son cher sauveur – gracieusement abandonné à la merci de moldus intolérants – quitterait le camp de la 'lumière'. De toute évidence, il souffrait de la solitude imposée par sa famille. Voldemort devrait gagner sa confiance. Le meilleur moyen serait de lui confier une partie de sa propre enfance, de lui montrer leurs ressemblances. Agir comme si lui avait confiance en Harry, comme s'il était son ami. Il grimaça à cette pensée.
« Pourquoi ? » murmura l'enfant.
Le Mage Noir prit une expression calme et se relaxa contre le tronc.
« Certaines personnes sont incapables d'accepter ce qui est différent. Quand les moldus apprennent l'existence de la magie, ils en ont peur car ils ne peuvent rien faire contre », expliqua-t-il sans mentionner qu'une bonne proportion de sorciers avaient la même attitude vis-à-vis des moldus.
« Mais c'est ma famille ! » protesta Harry.
« Ça ne veut rien dire. Quand mon père a apprit que ma mère était une sorcière, il l'a abandonné. On lui a apprit mon existence quand elle est morte peut après ma naissance et il a refusé de me voir. J'ai grandi dans un orphelinat, à une époque où le monde moldu était en pleine crise … » Il rit sombrement. « C'était un établissement sensé fournir aux garçon traînant dans la rue un toit et une éducation. Autant dire qu'il n'y avait pas que des enfants de chœur. J'ai montré très tôt des signes de magie, pour me réchauffer en hiver, voler de la nourriture sans être repéré … Les autres garçons l'ont découvert et ils ont eu peur. Quand j'ai refusé de leur obéir, ils se sont réfugiés dans la violence. Mon enfance est assez semblable à la tienne, tout compte fait… »
Il se tut, apparemment perdu dans ses pensées. Du coin de l'œil il surveillait la réaction de Potter. Celui-ci avait cessé de fixer le sol en tremblant et le regardait avec incertitude, toujours prêt à s'enfuir au moindre signe d'agressivité. Il le croyait et le sentiment de sympathie allait jouer en sa faveur. Voldemort dissimula un sourire.
« Tu n'as pas à avoir peur, Harry. Je peux t'aider à te défendre contre ta famille. Il suffit que tu fasses le bon choix… Je t'aiderais à te venger d'eux, comme j'ai pu me venger de mon père, du responsable de l'orphelinat… Ils ont payé, tous… »
Potter frissonna violemment. Lui sourit et lui jeta un regard à la fois cruel et compréhensif.
« Non… » gémit l'enfant avant de prendre la fuite.
Soupirant, Voldemort décida d'arrêter le rêve. Le gamin n'écouterait rien de plus cette nuit.
A suivre …
A/N : et un chapitre de plus, un ! C'est pas évident d'écrire un Voldemort jouant sur la corde sensible face à un gosse de quatre ans, mais en bon Slytherin / Serpentard c'est un truc qu'il sait faire.
Prochain chapitre : Harry prend sa décision. Encore deux chapitres avant que Hagrid débarque !
RAR :
Ornaluca : Merci, et à vrai dire j'hésite encore sur la fin de la fic. Est-ce que voldy va changer suffisamment ou pas, et que vais-je bien pouvoir faire de Dumbledore ?
Nepheria : t'as mis deux review pour ce chapitre OO
Selena : une personne qui a vu pour l'anniv, ça fait plaisir :D Contente que tu apprécie la fic.
