Disclaimer : j'espère qu'au chapitre 5 les gens ont compris que je ne suis pas Rowling, donc que je ne gagne pas d'argent en écrivant cette histoire qui ne m'appartient pas.
italique : pensée, télépathie, rêve, bref tout ce qui se passe dans la tête
Chapitre 5 : Choice
Le lendemain, Harry fut incapable de penser à quoique ce soit à part le rêve. Il faillit brûler le bacon d'Oncle Vernon et seule la vigilance affûtée de Pétunia put prévenir le désastre, mais pas la promesse de punition qui suivit. En classe il fut distrait, à un tel point que le professeur Swan lui fit un mot à faire signer par sa famille. Il se laissa piéger par Dudley à midi, ce qui lui valut de perdre son déjeuner pour éviter que le lardon ne se plaigne le soir venu.
Le mot lui valut de passer la soirée dans son placard, privé de repas. Il s'assit sur son matelas, les bras autour des jambes et le menton sur les genoux. Ignorant les contractions douloureuses de son estomac, il se repassa le rêve une fois de plus.
Le sorcier aux yeux rouges le terrifiait. Il l'avait pourchassé et fait souffrir tant de fois avant de brusquement faire semblant d'être gentil. Le 'gentil' Voldemort lui faisait encore plus peur. Il avait toujours cette lueur dans les yeux, comme s'il avait encore l'intention de lui faire du mal, de le tuer… comme ses parents.
Son sommeil fut peuplé de cauchemars où il était poursuivi par des yeux rouges lançant des éclairs verts tandis qu'une femme rousse avec des yeux aussi verts que les siens le suppliait de vivre. Il se réveilla avant l'aube, trempé de sueur. Heureusement il n'avait pas crié pendant son rêve.
Aussi silencieusement que possible, il grimpa à l'étage et s'introduisit dans la salle de bain. Il remplit une cuvette d'eau froide, sachant bien qu'un monstre comme lui n'avait pas le droit à la douche, ni à l'eau chaude. Il se lava en claquant des dents, mais c'était toujours mieux que de devoir supporter les récurages acharnés que lui faisait subir sa tante. Comme si elle essayait de le laver de sa magie.
Quand il se jugea propre, il mit les vêtements toujours trop grands dont Dudley ne voulait plus et descendit à la cuisine. S'il se dépêchait, il pourrait manger un vrai petit déjeuner. Il avait à peine fini de rincer son verre de jus d'orange quand Pétunia pénétra dans la cuisine. Mal réveillée, elle le vit quand même immédiatement.
« Qu'est-ce que tu fabriques encore, fainéant ? Vernon descend dans dix minutes ! Si ses œufs et son bacon ne sont pas prêts, tu n'iras pas à l'école aujourd'hui ! »
« Oui, Tante Pétunia », répondit-il en réprimant un frisson. Sa tante avait une voix désagréable le matin, surtout quand elle criait.
Le reste du petit déjeuner se passa sans autre incident. Il rinça la vaisselle puis sa tante les conduisit Dudley et lui à l'école. La journée se passa mieux que la veille. Il était plus attentif et réussit à déjeuner à midi sans que son cousin ne vienne le voler.
Il regardait jouer les autres enfants tandis que les professeurs discutaient quand il sentit une soudaine présence dans son esprit. Il commença à trembler.Etait-ce encore un rêve ? Voldemort allait-il apparaître au milieu de la cour pour forcer les enfants et les adultes à l'attaquer ? Mais la présence resta sagement dans son esprit et aucun sorcier aux yeux rouges ne pointa de baguette sur lui.
« Regarde-les, Harry. Regarde ces gens et dis-moi ce que tu vois. » La voix sèche et froide retentit dans son crâne.
Il obéit et observa ses camarades de classe. Ils jouaient aux billes, à chat, les filles sautaient à la corde… Son cousin et ses amis ricanaient autour d'un plus jeune en pleurs. Les professeurs discutaient près de l'entrée. L'un d'eux fumait une cigarette tout en surveillant discrètement Dudley. Il n'avait pas l'air de vouloir intervenir.
« Des moldus », reprit lavoix avec dégoût. « Ton cousin en est un parfait exemple. Ils sont tels les hyènes, à se mettre en bande pour attaquer plus faibles qu'eux. Aucun sorcier ne laisserait des enfants sous sa responsabilité se comporter ainsi sans intervenir. »
Harry essaya de trouver quelque chose à dire pour les défendre. A la place sa mémoire lui rappela les moqueries incessantes des autres enfants sur ses vêtements trop grands, l'inattention des professeurs qui refusaient de le croire et surtout le comportement des Dursley. L'absence d'amis, chassé par la vigilance de son cousin. Depuis combien de temps n'avait-il pas eu besoin de terroriser qui que ce soit pour les éloigner de ''l'aberration'' ?
« Ils n'ont pas d'excuse, Harry. Tu le sais aussi bien que moi. Tu vaux plus que n'importe lequel d'entre eux, mais ils sont trop stupides et aveugles pour le reconnaître. De la même façon qu'ils n'avaient pas su reconnaître ma propre valeur…jusqu'à ce que je leur apprenne… » La présence disparut, le laissant tremblant. Quand il regarda à nouveau dans la direction de son cousin, celui-ci avait ajouté une dizaine de billes à sa collection tandis que l'autre garçon pleurait par terre, menacé par Piers des pires horreurs s'il disait quoique ce soit à ses parents. L'adulte n'avait pas bougé.
Ce soir là Pétunia lui fit passer l'aspirateur à l'étage et ranger la seconde chambre de Dudley. Il retrouva les billes que son cousin avait exhortées le jour même et les glissa discrètement dans ses poches trop grandes. Pour une fois que la taille de ses vêtements lui servait à quelque chose.
Il refit des cauchemars avec un serpent aux yeux rougeoyants crachant des éclairs verts et des monstres chuchotant à son oreille.
Le lendemain, il s'arrangea pour rencontrer le garçon sans que ni Dudley, ni les professeurs ne le remarquent. Avec un sourire hésitant, il lui rendit ses billes. L'autre lui jeta un regard surpris, fit mine de les refuser puis les accepta finalement avec une hâte étrange. Il se dépêcha de retourner avec les autres enfants, laissant Harry seul.
« Tu perds ton temps, Harry »
Il ne répondit pas. Dudley avait volé ces billes, il les avait rendues. C'était aussi simple que ça.
« Un vrai Gryffindor, comme tes parents », commenta le Mage Noir. « Tu espère que ce gosse deviendra ton ami ? »
Il n'en savait rien et de toute façon c'était peu probable, pas avec son cousin traînant aux alentour. Gryffindor ?
« Une des quatre maisons de Hogwarth, l'école de sorcellerie… Il te trahira Harry. Les moldus dignes de confiance sont vraiment rare et je doute qu'il y en ait près de toi, ils se seraient déjà manifestés. »
Il avait juste voulu rendre service, était-ce si mal ?
« Tu ne vas rien gagner, c'était inutile. Tu ne peux pas leur faire confiance, à aucun d'entre eux. Ils t'ont toujours menti après tout. Moi seul t'ai dit la vérité. »
« La vérité », murmura Harry. « Vous avez tué mes parents. »
« C'est vrai. Et si je ne te l'avais pas dit, tu croirais qu'ils sont morts dans un accident de voiture. Je t'avouerais que je ne regrette pas leur mort. Ils étaient un obstacle que j'ai éliminé mais ça n'avait rien de personnel. Ce qui doit compter pour toi, c'est que je suis le seul sorcier en contact avec toi, le seul qui ne te raconte pas d'histoires… le seul à qui tu puisses faire confiance. »
La cloche retentit et Harry courut vers la salle de classe, essayant d'ignorer la voix sèche.
« Tu ne pourras pas m'ignorer éternellement, Harry », lança Voldemort avant de disparaître.
Il refusa de l'écouter et s'assit au fond de la classe, comme d'habitude. Le garçon à qui il avait rendu les billes entra dans la salle et lui lança un regard colérique. Dudley affichait une expression sournoise variant peu de l'ordinaire.
Ce soir-là, Pétunia l'envoya dans le jardin retourner la terre des plates-bandes en prévision du printemps. Son cousin rentra alors qu'il était à genoux derrière la haie, arrachant les mauvaises herbes entre les rosiers. Il prit soin de piétiner la terre fraîchement retournée, obligeant Harry à refaire le travail.
Vernon rentra à son tour, d'excellente humeur quand il vit son neveu à l'ouvrage. Il disparut en fredonnant à l'intérieur. Moins d'une minute plus tard, il ressortit, la face écarlate.
« Rentre, maintenant ! » ordonna-t-il en luttant visiblement pour ne pas hurler. Harry obéit en vitesse. Il fut agrippé par son oncle et propulsé dans le séjour. Dudley ricana quand il tomba à ses pieds. Il commença à réellement s'inquiéter. Pétunia était derrière son fils, les mains sur ses épaules graisseuses en un geste de soutien. Son visage était déformé par une grimace de colère. Vernon alla compléter le tableau de famille, son visage toujours plus pourpre.
« Sale petit ingrat ! Je me saigne aux quatre veines pour t'offrir de la nourriture et des vêtements, je t'ai payé des lunettes, tu as la chance d'aller à la même école que Dudley et c'est ainsi que tu nous remercies ? »
Il ne comprenait pas. Il n'avait rien fait de mal pourtant !
« Voleur ! Tu oses voler mon fils après qu'il t'ai généreusement offert ses propres vêtements ! »
« Voler ? » balbutia-t-il. « Mais je n'ai pas… »
« Tu as fouillé ma chambre pour me prendre les billes ! » cria son cousin.
« Elles n'étaient pas à toi ! Je les ai justes rendues ! »
« Menteur ! C'était un cadeau ! Il l'a encore dit aujourd'hui en me les redonnant ! »
« Mon pauvre bébé, si sensible ! » intervint d'un ton larmoyant Pétunia. « Comment oses-tu prétendre qu'il ment ? » dit-elle d'une voix dure en s'adressant à son neveu.
« Voleur, menteur, quoi d'autre encore ? » tonna Vernon qui pouvait difficilement être plus rouge.
« Non ! » protesta Harry. « Je ne mens pas ! »
Dudley sourit malicieusement.
« Pauvre Potter, sans parents, sans ami… » dit-il d'un ton sournois. « Tu crois qu'un binoclard monstre qui ment et qui vole peut avoir des amis ? »
Pourtant à l'exception des lunettes, la description correspondait parfaitement à Dudley et lui n'était jamais seul.
« File dans ton placard », ordonna Vernon. « Je ne veux pas d'un voleur à ma table. »
Les protestations de Harry moururent avant même qu'il n'ait ouvert la bouche. Il quitta le salon, sentant déjà son ventre se rappeler à son bon souvenir. Son Oncle l'enferma après avoir pris l'ampoule. Il espéra que cette fois la punition ne durerait pas trop longtemps.
« Je t'avais prévenu, Harry », lança Voldemort d'une voix négligente en prenant place dans un fauteuil de cuir.
Cette fois-ci, le rêve était dans une pièce aux murs de pierre tendus de tapisseries. Le sol était couvert d'un épais tapis et il y avait une grande cheminée surmontée d'un blason représentant un serpent. Le mobilier consistait en deux confortables fauteuils de cuirs faces au feu. Harry se percha sur celui qui était inoccupé.
« Elles étaient à lui », répondit-il avec obstination.
Le sorcier soupira.
« Harry, tu as fait ce que tu pensais être juste, mais le monde est tout sauf juste. Ce garçon s'est fait voler sous les yeux des adultes responsables et des autres élèves et aucun n'a réagi. Tu l'as aidé et sa première réaction a été de te dénoncer à celui qui l'avait volé. Maintenant tu te retrouves enfermé dans el noir sans nourriture pour avoir fait ce qui était juste. Je me trompe ? »
« Non », soupira l'enfant.
« On ne peut pas faire confiance aux moldus », conclut Voldemort avant de reprendre d'une voix pensive : « Tu peux continuer comme tu l'as fait et refuser mon aide et tu finiras comme ce gosse, comme quelqu'un qui a abandonné. Tu ne veux pas finir comme ça, je suppose ? »
« Non », répéta-t-il. « Mais vous êtes pire. Pourquoi je devrais vous écouter ? »
« C'est simple, Harry. La meilleure façon d'échapper aux monstres, c'est d'en devenir un. Crois-en mon expérience », répondit-il avec un sourire.
« Devenir comme vous ? Pour tuer et faire souffrir ? Je n'aime pas faire mal aux gens… »
Harry s'était enfoncé dans son fauteuil et avait ramené ses genoux sous son menton. Voldemort sourit gentiment à la remarque.
« Tout le monde ne peut pas apprécier à leur juste valeur les attraits de la torture… Mais ce n'est pas exactement ce que je voulais dire. Non, je veux que tu deviennes comme moi, que tu cesses de t'inquiéter pour tes inférieurs. Tu es un sorcier Harry, un sorcier descendant par ton père d'une longue et ancienne lignée, celle de Gryffindor lui-même. Tu n'aurais jamais du être élevé par des moldus. J'ignore ce qui a poussé Dumbledore à te placer chez ta tante, mais c'était une erreur. »
« Ils ne m'ont pas recueilli ? » murmura soudain Harry. Avant que Voldemort ait pu répondre, il ajouta d'une voix presque inaudible : « Alors ils n'ont vraiment jamais voulu de moi… »
La soudaine révélation le fit se renfermer sur lui-même, sa mémoire examinant chaque souvenir de sa vie chez les Dursley et mettant en évidence leur cruauté mesquine. Il n'avait jamais été aimé chez eux, jamais accepté. Il ne le serait jamais, simplement parce qu'il était un sorcier.
Une main sur son épaule l'arracha à ses réflexions douloureuses. Ses yeux émeraudes plongèrent dans deux rubis froids et impassibles.
« Devenir un monstre ? Ils arrêteront de me faire mal ? »
« Leurs actions ne changeront pas, mais ta façon de les percevoir, oui. Si tu les ignores, si tu cesses de leur accorder de l'importance, alors tu souffriras moins. Tu peux avoir confiance en moi, je t'aiderai », répondit-il en un chuchotement chargé de puissance.
Harry réfléchit à ses paroles et décida que c'était mieux que ce qu'il avait connu jusqu'ici.
« D'accord, Vold'mort. »
A suivre …
A/N : bon, j'ai un léger retard … J'espère que j'arriverais à sortir le suivant plus vite. C'est vrai que j'ai un peu eu des TP, une semaine de partiels, etc. Ce genre de chose a tendance à prendre du temps. Merci pour les reviews en tout cas.
Ornaluca : Tom finira par voir Harry un peu moins comme un pion, mais à quel point je ne sais pas encore. C'est difficile de rester un bâtard sans cœur face à tant d'innocence.
Severafan : Ben vu que c'est ce que j'ai prévu pour la majeure partie de la fic, ça devrait continuer à te plaire
Nana13 : je suppose que tu es guérie maintenant, mais ça fait vachement plaisir de lire ce genre de review J
SusyBones : c'est triste pour l'instant, mais là c'est le dernier chapitre où Harry a 4 ans. Après je délire un peu plus.
