Auteur : mimi yuy
Adresse : mimimuffinsyahoo.fr
Site : http : Fullmetal Alchimist
Genre : Rien de trop violent, trop sexuel, ni trop angst.. Donc un peu de tout en très faible dose ! Et quoique vous puissiez penser sur certains passages pas de yaoi ;p
Alchimiste d'état.
Partie 2
Cela faisait maintenant quatre jours qu'il s'était réveillé.
Et du stade de l'immobilité la plus complète, Ed était passé à celle de rester sagement sur son lit dans l'attente impatiente d'enfin trouver un moyen pour marcher seul et ainsi fuir les lieux à toute jambe et au plus vite.
On avait beau être alchimiste d'état et avoir affronter des adversaires d'une force incroyable, l'infirmière aux lunettes carrées et à la seringue plus grande qu'une brochette était devenu le plus redoutable de tous ses ennemis !
Tachant d'oublier sa toute dernière torture - le branchement obligatoire et sans appel d'une millième perfusion dans son unique bras - Edward jouait aux échecs avec son frère sans vraiment s'y intéresser.
Lassitude et ennui était devenu son maître mot.
Bilan, il soupira pour la énième fois.
# Ca suffit Ed !
# Quoi encore ?
# Dis tout de suite que ma présence t'ennuie. Ca fait deux jours que je passe le plus clair de mon temps en ta compagnie pour t'occuper et tu ne cesses de te plaindre, râler à tout va et soupirer toutes les trois secondes.
# Et alors ?
Oui et alors ?
Ne sachant très sincèrement pas quoi répondre, Al se trouvait un peu bête quand la porte s'ouvrit à grand fracas.
# Alors les gars, je vous ai manqué ?
Devant les visages quelques peu placides et dénués de surprise, voir de toute émotion, Winry comprit que son entrée en scène venait de faire un flope.
# C'est bon. Pas la peine d'être désagréable en m'ignorant, non plus.
Une nouvelle seconde de silence et la jeune fille prit enfin conscience de ce qui n'allait pas dans l'image que lui renvoyait ses yeux.
# Mais …
# Winryyyyyyyyyyyyy !
N'étant définitivement plus une armure, Al prit plaisir à sauter dans les bras de son amie.
Amie qui eut besoin d'un peu plus de temps pour lui rendre son étreinte.
On l'avait appelé de la part d'Edward pour l'informer qu'il avait encore détruit ses automails. Mais personne n'avait pris la peine de lui indiquer l'information capitale qui parvenait encore difficilement jusqu'à son cerveau.
#Vous… Vous…
# Ouiiiii
# Laisse-moi parler Al ! Tu veux !
Frappant gentiment le crâne du garçon, Winry continua de l'observer avec attention.
C'était impossible !
Ou plutôt un miracle, un véritable miracle.
# Vous avez réussi.
# Qu'est-ce que tu crois Winry. Je suis le plus doué des Alchimistes
# Vous avez réussi ET VOUS NE M'EN AVEZ RIEN DIT !
# Hééé Calme-toi !
C'est avec nettement moins de douceur que la jeune fille venait d'exprimer sa colère sur le blond.
# C'est vrai Winry. Fait quand même attention. Ed ressort d'une longe période de coma. Ce qui me fait dire qu'il n'est peut-être pas raisonnable de le secouer de la sorte.
# Oups. Désolée Ed.
# Ca va. Rien de casser.
L'euphorie de leurs retrouvailles passée, l'adolescente s'assit au pied du lit pour parler plus calmement avec eux.
Elle voulait tout savoir, tout comprendre.
Mais étant encore dans le brouillard concernant cette affaire, Edwards lui répondit aussi succinctement qu'il l'avait fait avec son frère.
Pour lui, peu importait le « comment ».
L'essentiel est qu'il avait réussi à venir au bout de leur promesse.
Tout du moins dans sa moitié.
Le voyant clairement dans la lune, Winry tenta d'attirer son attention sans beaucoup de réussite.
Elle s'inquiétait beaucoup.
Ed avait beau lui assurer qu'il n'avait que des égratignures, elle savait pertinemment qu'on ne tombait pas dans l'inconscience une semaine entière sans raison.
# Ne t'inquiètes pas trop Winry. Il est comme ça depuis que j'ai le droit de venir le voir. Toujours dans la lune.
# hum.
Une seconde de quiétude et un toussotement appuyé de l'adolescente ramena toute l'attention du jeune blessé sur elle.
# J'oubliais Ed. A défaut d'avoir eu le temps de te faire de nouveaux membres, je t'ai rapporté une jambe artificielle.
# C'est chouette.
# Elle ne vaut pas les automails. Mais le temps qu'on rentre à la maison, tu pourras à nouveau marcher grâce à elle.
# Je te remercie. Personne n'a voulu m'en donner une ici. Ils prétextent que celles qu'ils ont, étaient toutes trop petites
# Que veux-tu. C'est un hôpital militaire ici, pas une nurserie.
# T'insinues quoi là
Riant une fois de plus de la petite taille de l'alchimiste, ni Al, ni Winry ne virent le blond serrer subitement les dents de douleur, ni même l'arrivée d'une ombre supérieure.
Tout du moins jusqu'à ce que le colonel Mustang, présent dans la pièce depuis quelques minutes déjà, ne les fasse tous sursauter de sa voix autoritaire.
# Tout le monde dehors !
# Encore ?
La réponse donnée par Alphonse résumait parfaitement la pensée de son frère aîné.
Qu'est-ce qui lui prenait au chef de virer tous ses visiteurs à tout bout de champs dés qu'il arrivait dans cette chambre ?
Ed assistait impuissant au départ de ses amis quand une vague de douleur s'insinua à nouveau en lui.
Comme quelques minutes plus tôt, cela s'apparentait à l'arrivée fugace mais réelle d'une sorte de corps étranger dans ses veines. Qu'est-ce que…
Sentant le phénomène se produire à nouveau, la surprise et souffrance associées le firent subitement crier.
# Aaaaah !
… # … # … # …
Il savait bien que cela arriverait à un moment ou un autre.
C'était en partie la raison de sa constante présence à ses cotés.
Il ne voulait pas que le gamin subisse cette épreuve, seul.
Le pauvre n'en avait déjà que trop subit.
Malheureusement, ce que beaucoup prenait encore pour une légende était réel.
Et l'ado allait devoir subir les conséquences de ses actes à lui.
Etant à l'origine de ce qui allait se produire, Roy avait tenté de le prévoir.
Mais jusqu'ici, ce qu'il avait chaque fois pris pour des signes d'alerte s'était avéré n'être que des sursauts d'humeur ou de douleur. Il n'était pas évident de lire en lui.
Mais à cet instant, il n'y avait aucun doute possible.
Le processus commençait.
Et la crise allait être longue et violente, il le pressentait.
S'assurant que la chambre était bien fermée à clé, Roy se dirigea ensuite sur le goutte à goutte.
Stoppant son écoulement, il enleva ensuite délicatement l'aiguille du bras sous les yeux étonnés d'Edward.
Après quoi, il s'empara d'une fiole présente dans sa poche, pour l'y vider dans une seringue.
Il allait faire la piqûre à l'alchimiste d'acier quand celui-ci évinça son geste en repliant son bras.
# Colonel ! Je vous demanderais de ne pas jouer au docteur amateur avec moi.
# Calmes-toi.
Agacé par ce ton placide, Ed du accuser une nouvelle décharge de douleur avant de pouvoir répondre.
Profitant de cette redoutable diversion, Roy saisit le bras d'un geste brusque pour faire son injection au plus vite.
Aussitôt l'aiguille enlevée, Edwards le repoussa violement.
Son visage et sa voix assuraient qu'il ne jouait plus.
… # … # …
Ed n'y comprenait rien.
Le colonel n'avait pas pour habitude d'agir aussi étrangement avec lui.
Il était excentrique certes. Mais pas au point de jouer avec sa vie.
Ils étaient devenus amis avec le temps.
Aussi s'était-il attendu à un autre comportement à son égard, dans une telle situation.
Là. Soit, Roy Mustang tentait de le tuer avec un poison quelconque. Soit, il le prenait en pitié en lui imposant une puissante dose d'analgésique. Inutile de préciser qu'aucune des deux solutions ne lui plaisaient.
C'est vrai qu'il ressentait bien un peu plus la douleur dans son bras valide à cet instant.
Mais cela restait encore supportable.
Il n'était pas l'un de ces mômes qui ont besoin de calmant à tout instant.
Même si la quantité qu'on lui faisait avaler chaque jour n'était déjà pas minime, il devait l'admettre.
Ed allait lui expliquer une bonne fois pour toute, sa façon de penser quand une vague de feu le submergea.
# Arrêtez de vous foutre de moi et ….aaaaaah.
Serrant les dents pour stopper son hurlement, Ed se recroquevilla sur lui-même.
Qu'est-ce que le colonel lui avait mis dans le sang pour que son corps réagisse ainsi subitement ?
N'en attendant pas plus, Roy s'approcha du lit.
Doucement, comme pour ne pas effrayer une bête sauvage, il s'allongea alors aux cotés du blessé.
D'abord, il glissa un bras autour de la taille fine de sorte à plaquer le corps refermé sur lui-même contre lui.
Il réussit ainsi, non sans mal, à caler le dos du garçon contre son torse.
Il n'avait pas le choix, s'il voulait éviter qu'Ed ne se blesse plus qu'il ne l'était déjà.
Suite à cela, il intercepta l'unique jambe prise de spasmes entre les siennes.
Ed alors stabilisé, Roy, recouvrit son bras par l'un des siens, dans le but de l'obliger à le plier contre sa poitrine.
L'homme fini par le bloquer totalement contre lui, en apposant sa main restée libre sur le front brûlant.
Alors commença une longue et interminable attente.
Combien de temps exactement était-il resté dans cette position, à combattre de toute sa force les mouvements erratiques de l'adolescent ? Il n'aurait su le dire.
Le garçon bien que résistant n'avait pu réprimer bon nombre d'hurlement de douleur.
Son bras, source de cette souffrance, n'avait lui cessé de s'échauffer pris d'une fièvre maligne avant de se glacer et raidir comme la pierre. Cette succession ne semblait jamais vouloir prendre fin.
Pourtant, Roy prit un instant, conscience qu'il avait instinctivement relâchée sa prise sur Ed sans que celui-ci ne bouge à nouveau
Il ne restait déjà plus de ses cris, insultes et autres hurlements que le souffle rauque d'un homme au bout de ses forces. Recouvert de sueurs, le garçon frissonnait de froid et sans aucun doute d'une vertigineuse chute de tension. Ses yeux n'étaient plus que cernes lourdes et sombres. Véritables miroir de son état général.
Il avait tant souffert durant ces dernières heures malgré la puissante dose de morphine injectée contre son gré.
Affecté par ce qu'Edward venait de vivre, Roy relâcha totalement son emprise sur lui avec des gestes qu'il espérait doux et apaisant. Il aurait alors du se lever et quitter l'adolescent.
Mais comment s'y résoudre ? Comment l'abandonner dans cet état ?
S'y refusant, Roy resta encore sur le lit, ne laissant plus que son bras gauche sur la taille du garçon lui faisant toujours dos.
# Ca va mieux ?
Silence.
Ed n'avait aucune envie de lui répondre.
De toute façon qu'avait-il à lui dire ?
Même à son réveil, une semaine plus tôt, il ne s'était pas sentit aussi mal.
Jusqu'à ce que cela cesse enfin, il avait cru qu'il venait de tomber dans les flammes de l'enfer pour une damnation éternelle. Nul doute qu'il payait là le prix de l'alchimie ayant rendu à Al son corps de chair.
Alors à présent, quel serait le mot, la parole qu'il devrait prononcer ?
Quoiqu'il fasse, il n'en passerait pas moins pour un môme geignard qui venait de s'humilier devant son supérieur.
Situation frustrante et épuisante qui le fit serrer de toutes ses forces son unique point autour des draps défaits.
# Veux-tu savoir pourquoi tu viens d'avoir cette crise, Ed ?
Crise ?
Ne comprenant pas ce que sous-entendait son chef, le blond hocha la tête.
S'il y avait une raison précise pour expliquer ce surcroît de douleur qu'il venait de vivre, il voulait la connaître.
# Alors sache avant toute chose que je n'en ai encore parlé à personne mise à part ton médecin traitant qui a reçu l'ordre de garder le silence. Et cela restera ainsi jusqu'à ce que tu décides, toi-même, qu'il en soit autrement. Ok ?
Un nouvel hochement pour toute réponse et l'alchimiste d'acier se sentit retourné sur le dos.
Observant impuissant son colonel le bouger comme une marionnette, il le vit avec surprise écarter avec douceur ses cheveux collés sur son visage livide, aux traits tirés.
Alors seulement, il pu enfin comprendre comment et pourquoi, il n'était finalement pas mort.
Des révélations et conséquences qui ne l'enchantèrent vraiment pas.
… # … # … # …
Winry était inquiète.
Après sa première visite à Edward, ce dernier avait semble-t-il fait une rechute.
Si bien que cela faisait maintenant deux jours qu'elle n'avait pas eu le droit d'entrer à nouveau dans sa chambre.
Une pièce étrangement gardée par les hommes du colonel Mustang.
Alphonse et elle n'avaient pas même réussi à faire un semblant de diversion pour évincer leur garde assidue.
Aussi, quand la porte leur fut à nouveau accessible, la jeune fille alors seule, entra dans le plus grand silence.
Si sa vivacité lors de son arrivée était en partie responsable, elle ne voulait pas que cela se renouvelle.
Tout plutôt que de le faire souffrir par sa faute.
Passant tout d'abord son visage au travers de la porte, Winry vit le jeune homme habillé d'un pyjama pâle, observant rêveur, sa fenêtre entrouverte. Sa chemise étant à manches courtes, elle pouvait apercevoir un bandage recouvrir tout son bras gauche. Or elle se souvenait parfaitement qu'il ne l'avait pas l'avant-veille. Qu'était-il donc arrivé entre temps pour qu'il se blesse à nouveau ?
Comme si son seul regard avait eu le pouvoir d'exprimer sa présence, Ed tourna alors son visage vers elle.
# Winry ?
# Vi. Je peux entrer ?
# Bien sur.
Le visage d'Edward était éclairé d'un sourire si… mélancolique.
Sans évoquer ses yeux, presque… vide.
N'y avait-il que la fatigue pour le rendre ainsi ?
Posant doucement sa main sur celle de l'alchimiste, Windy essaya de montrer par ce simple geste toute l'affection qu'elle portait à son ami d'enfance.
# Tout va bien Ed ?
# hum.
Le masque du garçon insouciant tenta tant bien que mal de faire son œuvre, mais cela n'était pas efficace.
En prenant conscience, Ed n'insista pas plus.
Il était encore trop fatigué pour en avoir la force.
Malgré tout heureux de sa présence, il tacha de faire bonne figure afin de rassurer la jeune fille.
Ce n'était pas le moment de l'inquiéter inutilement.
# Tu sais quoi ? J'ai profité de ces deux derniers jours pour refaire les plans d'un tout nouveau bras.
Tu verras, il sera encore plus résistant et léger que les précédents. J'ai aussi commandés de nouveaux composants dans les boutiques du coin. Alphonse est d'ailleurs parti me les chercher. C'est pour ça qu'il n'est pas encore là. Etre a centrale est vraiment une aubaine pour moi !
Finalement bercé par ce moulin à parole qui lui rappelait tant de bons souvenirs, Ed l'écouta avec distraction. Tandis que sur ses lèvres encore pâles se dessinait un vrai et plus sincère sourire.
… # … # …
Dans son bureau, Roy Mustang ressentit pour la énième fois depuis le début de la matinée cette fichue douleur lui rappeler l'existence de ses fractures. Soupirant, il décida de prendre une pause en allant comme chaque jour rendre visite au sale môme responsable de ses nouvelles déficiences.
Avec de la chance, il n'aurait pas fait de nouvelle crise d'angoisse comme l'avant-veille.
Ce n'était pas en s'auto-mutilant qu'il allait changer quoique ce soit.
Marchant d'un pas lent avec l'aide d'une canne, Roy dépassa le bureau de son lieutenant sans même croiser son regard.
Riza, elle, ne l'avait pas quitté des yeux.
Leur chef des plus barges, sadiques, pervers et égocentriques, n'était pas au mieux de sa forme.
Et cela n'était pas pour lui faire plaisir.
Si seulement, il acceptait de prendre un peu de repos.
Depuis sa sortie prématurée de l'hôpital, il partageait tout son temps entre les lourdes piles de dossiers en retard à son bureau et le chevet d'Edward Elric.
Elle ne connaissait pas encore ce qui avait eu lieu ce jour-là entre les deux hommes. Mais bien qu'elle ne soit pas alchimiste, elle restait persuadée que le rapport du colonel ne délivrait pas toute la vérité.
Certains points restaient trop flous.
Laissant-là ses doutes et craintes, le lieutenant Hawkeye reprit le travail. Tous ce qu'elle pouvait faire pour l'instant, était de diminuer au maximum les taches administratives de son supérieur.
… # … # …
Dans sa chambre d'hôpital, Ed sentait une étrange chaleur s'emparer progressivement dans tout son corps.
Et une fois n'est pas coutume aucune crise ou infection n'en était responsable.
En revanche, voir Winry retirer chemise et tee-shirt pour ne plus garder qu'un semblant de top avait de quoi lui faire tourner de l'oeil. Quand l'adolescente prendrait-elle enfin conscience qu'elle n'avait plus 6 ans !
Elle possédait des formes bien trop féminines à son goût, à présent.
Sentir sa main douce sur son épaule alors qu'elle observait avec attention le reste de fixation automail présent sur son amputation ne l'aidait pas à garder la tête froide.
Pas plus que son souffle chaud écartant à intervalle régulier ses mèches de cheveux perdus sur sa nuque.
Non, il devait l'admettre. Sa présence devenait subitement déroutante et étrangement embarrassante.
A en regretter qu'elle ne fasse pas que parler à plus de trois mètres de lui.
Ne voulant pas connaître les raisons expliquant de telles troubles, Ed à défaut de pouvoir fuir car encore invalide, tenta de trouver une astuce pour éloigner Winry des lieux pendant quelques temps.
Juste assez pour souffler à nouveau.
Il avait la sensation de ne plus pouvoir respirer depuis qu'elle s'était autant rapprochée de lui.
Réaction d'autant plus anormale que cela ne lui était jamais arrivé par le passé.
Sauf que jusqu'alors Alphonse était toujours présent avec eux.
A quand remontait exactement la dernière fois où ils étaient restés seuls ?
# Win.
# Hum ?
# C'est moi ou il fait chaud ici.
Subitement inquiète, l'adolescente s'assura tout aussitôt qu'Ed n'était plus fiévreux d'une main posée sur son front. Bien qu'il ait semble-t-il repris des couleurs 1, la chaleur qu'il émanait n'avait rien d'exagéré.
Winry en conclue qu'il faisait peut-être chaud effectivement.
Après tout, elle avait bien enlevé une partie de ses vêtements pour cette raison.
Les hôpitaux avaient cette habitude de monter le chauffage à fond.
Une idée bien étrange quand on savait que le B.A.ba de la médecine vous affirmait que les bactéries se développaient plus facilement dans un tel environnement.
Enfin….
# Tu veux que j'aille te chercher une boisson fraîche Ed ?
# Non ce n'est pas utile. Il y a de l'eau ici.
# Tu veux rire ? Elle est déjà tiède.
# Ca suffira bien.
Face à sa petite mine et voulant absolument lui être utile d'une manière ou d'une autre, Winry se releva avec empressement.
# Ne bouge surtout pas. Je me dépêche !
# Mais…
A peine eut-il le temps d'ouvrir la bouche que la jeune fille était déjà partie.
# Idiote. Où veux-tu que j'aille dans mon état.
# PERSONNE NE M'A ENCORE RENDU MA JAMBE !
Finalement ça faisait du bien d'hurler sa frustration.
Mais cela ne résolvait pas ses douleurs à la nuque.
Il tentait bien de la soulager de temps à autre avec son unique main. Mais l'effet n'était pas très concluant depuis que ses nerfs s'étaient bloqués au cours de cette fichue « crise ».
Agacé par tout ce qui lui arrivait et son incapacité à bouger, Ed craqua à nouveau.
# C'EST PAS VRAI ! Combien de temps je vais encore devoir le supporter ?
… # … # … # …
Croisant Winry dans le couloir sans toutefois la voir, Roy poursuivit son chemin en direction de la chambre du plus bruyant et insupportable patient du service des convalescences. Nul doute qu'il en partirait d'ici un jour ou deux à présent.
Dire que les médecins avaient initialement pronostiqué plus d'un mois d'immobilité à son réveil.
Cela devenait à présent impossible de le faire rester en place plus d'une heure avant qu'il ne gigote de tous ses membres. La seule solution trouvée pour éviter qu'il ne leur fausse compagnie avait été de lui subtiliser la jambe apportée par son amie de Rizembul.
Physiquement, Ed se remettait à grande vitesse. Mais malgré son franc parlé et ses blagues vaseuses, il n'en restait pas moins profondément marqué mentalement. Pour preuve sa réaction stupide après qu'il lui ait expliqué à qui exactement, il devait d'être encore en vie. Sauf, qu'il le veuille ou non, le môme devrait réapprendre à accepter son corps amputé et cette nouveauté liée à sa résurrection. C'était ça ou le voir perdre définitivement l'esprit.
En entrant, Roy le vit allongé sur le ventre, comme s'il boudait une présence invisible tout en rallant après elle.
Il lui aurait été pourtant si simple d'expliquer aux infirmières l'origine de son mal afin qu'elles agissent en conséquence. Mais non. Au lieu de cela. Ce crétin souffrait inutilement dans son coin.
Manière à lui, de prouver à tous qu'il n'était pas moins mature qu'un adulte.
Mais quand comprendrait-il que ces adultes, ces militaires expérimentés auquel il voulait tant se mesurer n'en aurait pas subit la moitié sans exiger plus de soins et de calmants.
Aux bruits des pas, Ed cru que Winry était déjà de retour, aussi ne fit-il pas attention au poids s'ajoutant à ses cotés sur le lit. Après tout, depuis son arrivée à Centrale, elle ne s'était jamais assise ailleurs.
Vu sa rapidité, elle n'avait pas du trouver ce qu'elle cherchait.
Tant pis.
Il devrait à nouveau subir présence déstabilisante et paroles interminables avant l'arrivée prochaine du colonel qui mettrait à nouveau tout le monde dehors.
Le colonel.
Il devait avouer qu'il l'avait plus que surpris ces deux derniers jours.
S'il s'attendait bien à un peu de sympathie, il ne pensait pas pour autant recevoir autant de soutien de sa part.
Edward somnolait sous la brise entrant par la fenêtre quand une main chaude et ferme se posa sur sa nuque.
Bien que surpris, ce contact était trop bon pour être rejeté avec violence.
D'autant que l'idée d'un massage n'était pas pour lui déplaire.
Sa nuque était jusqu'alors si douloureuse.
A croire que ces nerfs ne se détendraient plus jamais.
C'était souvent le cas à la suite d'un stress intense ou d'une douleur violente.
Seule une minerve pouvait alors soulager les cervicales. Mais porter une telle chose n'était pas pour lui plaire.
Soupirant d'aise, Ed sentit les mains de Winry parcourir à présent ses épaules toutes aussi nouées.
Il n'aurait pas osé demander plus, mais nul doute qu'il appréciait l'initiative.
Comment faisait-elle d'ailleurs pour recouvrir si amplement toute cette surface ?
A bien y réfléchir, il n'était d'ailleurs pas normal que cette pipelette invétérée garde le silence et détienne tant de force dans ses mains.
Rouvrant ses paupières, la découverte d'un pan de veste bleu clair de l'armée, le fit se tendre à l'extrême sous le choc de la découverte.
# Relâche les épaules. Je ne vais pas te tordre le cou, même si l'envie n'en manque pas !
Quand Roy reposa ses mains sur les épaules tendues, ces dernières se crispèrent un peu plus encore.
# Pourquoi fais-tu toujours le contraire de ce qu'on te demande !
Ne sachant pas trop pour qu'elles raisons son chef agissait comme il le faisait, Ed voulu s'insurger.
Mais ces gestes étaient trop salvateurs pour qu'il les refuse.
Il avait encore si mal avant qu'il n'agisse ainsi.
Dépité de devoir l'avouer, ce fut avec plaisir qu'il décida d'ignorer l'origine de ce bien-être.
Alors se poursuivi un massage des plus inespérés.
Tout n'était que gestes calmes et fermes qui lui dénouèrent ainsi sa nuque et les muscles de ses épaules.
Nul doute que le colonel savait s'y prendre.
# hummmmm
A ce stade certains passages devenaient presque semblables à des caresses.
Détendu, Ed se laissait complètement aller quand il se rappela de qui était à l'œuvre.
Rougissant de honte, il ne l'en remercia pas moins.
Avec de la chance, l'homme partirait sans plus attendre.
# Je… merci.
# hum.
Sentant qu'il ne s'arrêtait pas pour autant, Ed posa enfin LA question.
# Pourquoi vous faites ça ?
Mais comme il s'y attendait, Roy poursuivit sa tâche sans rien lui répondre.
A croire qu'il avait sentit que tous ses efforts passés venaient d'être ruinés en quelques secondes de re-blocage.
Mais à y repenser, Ed ne se sentait pas si troublé.
Ou plutôt si.
Mais du fait que la présence de cet homme, toujours près de lui ces derniers jours, ne le gênait pas tant que ca.
Bien au contraire.
Cela n'avait aucune équivalence avec ce qui avait eu lieu quelques instants plus tôt face à Winry.
Non, avec Roy, il n'y avait rien de semblable.
Sa force silencieuse. Son aura. Sa simple présence.
Son odeur ou le toucher ferme de son corps quand il l'avait soutenu lors de sa crise.
Tout en lui inspirait confiance et repos.
C'était étrange et normal à la fois.
A bien y chercher, il ne trouvait pas comment nommer cette relation.
Attirance ?
Pas exactement.
Amitié ?
Elle progressait à son rythme.
Fraternité ?
Oui, peut-être que c'était juste ça après tout.
Un aîné sur lequel compter.
Face à qui, il n'avait pas toujours besoin de se montrer plus fort qu'il ne l'était comme avec son frère ou Winry.
Sous l'effet apaisant du massage, Ed se sentit de nouveau somnoler de satisfaction.
Sombrant dans une douce léthargie, il ne chercha pas plus longtemps à comprendre pourquoi son inattendu protecteur n'avait pas répondu à sa question.
Tout comme aucun des deux hommes ne vit une silhouette se détacher de la porte d'entrée après les avoir observé durant de longues minutes.
A suivre
1 Visage livide + rougissement : couleur standard lol ;p
Vii je suis pas rapide pour faire avancer les choses, mais elles vont avancer - Et les quelques mystères que je fais, même s'ils ne sont guère difficiles à deviner, je m'en doute bien -, trouveront réponses assez vite, promis.
Sinon, au point où j'en suis dans l'écriture, je pense que cette fic fera finalement au moins 5 parties de 7/8 pages chacune '' (dire qu'elle ne devait pas dépasser la OS de 10 pages au départ ')
DT : miciii . L'attente ne sera pas trop longue, je vais faire en sorte de publier un chapitre tout les trois jours. (La régularité, c'est mon dada lol -). La suite vendredi donc !
Xylo : Ben mici. En espérant que la suite ne se soit pas trop fait attendre
Cassy-chan : vii c'est chou, et moi aussi j'aime tout particulièrement Ed et Roy (je pense qu'on le voit encore clairement dans ce chapitre-ci '). Mais j'espère que tu ne t'attends pas à du yaoi avec eux, car ça ne sera pas le cas. Je prône, le sentiment que j'aime à nommer « frère d'arme » v
Detecitvekessy : Ben heureuse de t'avoir donné des idées '' En espérant que la suite ne vous décevra pas trop avec son manque flagrant de toute action '
Aceituna : Là je ne m'attendais vraiment pas à ce que tu lises une de mes fanfics '' Contente qu'elle te plaise pour l'instant. Pour ce qui est de la fin de la série, je l'ai enfin vu et c'est pas du tout, mais alors pas du tout pareil. Donc contrairement à ce que je croyais, je ne spoile vraiment rien ''
Raziel : micii (m'attendais pas à avoir autant de retour pour ce chapitre moua OO !)
mimi yuy
