Auteur : mimi yuy

Adresse : mimimuffinsyahoo.fr

Source : Fullmetal Alchimist

Genre : Rien de trop violent, trop sexuel, ni trop angst.. Donc un peu de tout en très faible dose ! Et quoique vous puissiez penser sur certains passages pas de yaoi ;p

C'est suite à un long et épuisant week-end que j'arrive in-extremis à vous publier la suite. (Dire que demain va falloir repartir au boulot TT Misère )

Alchimistes d'état.

Partie 6

Habillé d'un pantalon léger et débardeur noirs, Edward s'éloigna de la maison de Pinako afin de tester une bonne fois pour toute la puissance de son bras.

L'observant toujours avec dégoût, le jeune homme se surprit à caresser le tatouage de sa main métallique.

Un jour ou l'autre, il devrait accepter sa présence.

Il n'avait malheureusement pas le choix.

C'était ça ou le couper lui aussi.

Mais comment accepter une douleur si violente ?

La perte de son bras droit et de sa jambe gauche lui suffisait amplement.

Il devait définitivement ravaler sa déception et tenter de mettre à profil ce que ses sacrifices et le meurtre de Scar lui avaient rapporté. Un moyen comme un autre que tout cela n'ait pas eu lieu en vain.

Alors sans plus attendre, il observa l'arbre lui faisant face et tenta de lui donner un simple coup, afin de jauger sa puissance. La colère aidant, ce fut avec surprise et non moins de panique qu'Edward vit le chêne centenaire se déraciner avant de tomber dans un bruit sourd.

Il allait se faire tuer si quelqu'un venait à le voir réaliser pareil saccage.

Tachant de ne pas paniquer, l'alchimiste se concentra suffisamment puis posa ses mains sur le sol afin de faire renaître sa victime. Heureusement que leur maître lui avait appris cette technique pour produire des fleurs des champs. L'avantage certain étant que les végétaux n'avaient pas besoin d'âme pour vivre.

En attendant, il lui faudra éviter de combattre contre son frère pendant un bon moment, histoire d'éviter toute catastrophe. Manquerait plus qu'il lui détruise ce corps qu'ils avaient eu tant de mal à lui faire retrouver

Au bout d'une petite heure d'isolement, Ed vit pourtant apparaître son frère cadet qui l'aida malgré son refus initial. C'est ainsi que la matinée durant puis l'après midi entière, il renouvela ses expériences. Tachant chaque fois de réparer ses destructions bien involontaires.

Il accumulait une dizaine d'heure d'entraînement quand, ils furent finalement satisfaits.

# Tu vois bien Ed. Tu réussis à le maîtriser contrairement à ce que tu craignais.

# hum. Tout du moins, tant que la colère ou la peine ne me fait pas perdre tous mes moyens.

Observant ce bras qui lui offrait une puissance phénoménale, Edward se surprit subitement à voir en lui un précieux allié. Encore un peu et il serait bien capable de l'apprécier.

# Ceci dit, c'est vrai que ce n'est pas si mal. Et puis au moins celui-ci, je ne risque pas de le perdre suite au manque d'une simple petite vis.

Sa remarque, suivi d'un rire partagé avec son petit frère, fut gratifié d'une clef de 12, lancée avec force sur sa tête. Aucun doute, Winry les avait entendu et venait à l'évidence de se sentir vexée.

Effectivement dégoûtée, l'adolescente qui s'était jusqu'alors contenté de les observer en silence, s'éloigna d'eux pour s'asseoir non loin de la maison. Un lieu qu'ils affectionnaient beaucoup enfant. Là où la clôture faisait face à une descente à pic dans la prairie verdoyante.

Soupirant, Winry observa sans vraiment le voir le paysage qui lui faisait face.

Inconsciemment, elle se mit alors à caresser Ren qui la suivait toujours. Heureusement que ce chien était là pour lui donner de l'affection. Parce que s'il fallait compter sur les hommes, elle n'en connaîtrait pas la joie.

Voyant le découragement flagrant de l'adolescente, Alphonse se tourna de nouveau vers son frère qui lui affichait clairement du regret et beaucoup de tristesse d'avoir blessé leur amie.

Fallait vraiment les secouer ces deux-là, s'il voulait qu'ils arrivent à quelque chose avant le départ d'Edward.

Soupirant bruyamment, Al décida d'agir une bonne fois pour toute.

# Ca a assez duré, j'en ai marre ! Ed, il serait temps que ça s'arrête entre vous deux !

# Nous deux ? Je…. Je oui… Bien sur.

Alphonse n'était pas persuadé de l'envie de son frère à vouloir améliorer les choses aux vues de sa mine encore plus déconfites.

# Mais qu'est-ce qui te prend à la fin Ed ? Je ne t'ai jamais vu comme ca.

# Excuses-moi.

Se forçant à retrouver un sourire factice, l'alchimiste d'acier figura à la perfection la joie de vivre.

# Tu as raison. Les choses doivent retrouver leur cours normal. Maintenant que je sais pouvoir me contrôler, je vais repartir à Centrale.

# Encore ? Tu vas nous faire le coup tous les soirs ou quoi ?

# Excuse vieux. Mais dans les conditions actuelles, ce sera moins dur à vivre pour moi si je m'éloigne de vous deux.

# Pourquoi ?

# Ecoute, je n'ai pas envie de te faire un dessin là.

# Essaie toujours.

# Je….

Agacé devant l'insistance de son cadet, Edward craqua une énième fois.

Ce devenait une habitude ces temps-ci de perdre son contrôle.

# Comment tu veux que je reste sans réagir pendant que toi et Winry vous…

# Nous ?

# Vous… enfin tu sais quoi.

# Non justement, j'y comprends rien là à ton dialecte de fou.

# J'n'ai pas envie de tenir la chandelle. Ca percute mieux comme ça !

Devant l'attitude clairement agacée, honteuse et attristée de son frère, Alphonse n'eut qu'une réaction : rire.

La situation était si comique qu'il n'en pouvait plus.

# J'y crois pas.

# C'est bon, t'as fini de te foutre de ma gueule.

# Mais Ed.

Ne voulant pas en entendre d'avantage, l'alchimiste allait s'éloigner quand il fut stoppé dans sa fuite par la poigne ferme de son frère.

# Sombre crétin. Il n'y a rien entre Winry et moi. Nous sommes de simples amis. Rien de plus. Et ce contrairement à vous deux. Ca se voit comme le nez au milieu d'une figure que vous vous plaisez mutuellement.

# Quoi ?

# Allons Ed. Elle ne voit que toi, ne parle que de toi, ne vit que pour toi et ses automails. Dans ton cas, tu es incapable de rester à ses cotés sans vouloir la repousser et tenter de l'approcher ou la faire venir vers toi dés qu'elle s'éloigne. Comportement incohérent typique du mec amoureux fou.

Au mot « amour », Edward prit une teinte d'un rouge flamboyant.

# Alphonse, cesse de dire n'importe quoi.

# Non ! Toi, cesse de fuir et te convaincre de tout et n'importe quoi. Vas la retrouver et dis-lui enfin tout ce que tu ressens à son égard.

# T'es fou ! Je ne peux pas faire ca.

# Et pourquoi pas ? Elle, elle ne cesse pas de faire les premiers pas sans que tu ne lui répondes jamais. Ce ne serait que justice que tu te bouges enfin à ton tour.

Et sur ces mots, Alphonse le quitta. Il savait pertinemment que son frère et sa fierté mal placée auraient encore plus de difficulté à rejoindre leur amie s'il restait à les observer. De toute façon, le balcon de la fenêtre du haut était une place rêvée et bien plus confortable pour les espionner à sa guise.

# … # … #

Resté seul, Edward regarda comme une souris prise au piège dans toutes les directions. Il ne pouvait pas faire ca. Pas comme ca. Il allait passer pour un crétin fini. Pourtant à la vue de la jeune fille habillée de l'une de ses belles robes d'été, il sentait sa volonté faiblir. Al avait raison. Winry n'avait pas cessé d'être aux petits soins avec lui depuis des jours. Il lui devait bien d'être honnête avec elle, quitte à se faire lyncher et rejeter si les confidences l'offusquait. Prenant son courage à deux mains, ce fut finalement d'un pas incertain qui la retrouva enfin.

# Win ?

Surprise d'entendre son prénom, l'adolescente se retourna pour voir un jeune homme intimidé.

Edward était trop mignon avec cette moue timide, son débardeur froissé et ses nombreux cheveux sortis du carcan de la natte. C'était indiscutable, fallait vraiment qu'elle arrête de fantasmer sur son ami d'enfance.

# Ed ?

# Je peux ?

Signifiant d'un signe de tête qu'il désirait s'asseoir à ses cotés, Winry le lui permit avec le sourire.

# Je t'en prie.

# Ca va ?

# Bien sur. Ce serait plutôt à moi de te le demander. Tu n'as pas arrêté de la journée. Pour une personne en convalescence, ce n'est pas très raisonnable.

# Ne t'en fait pas. Il m'en faut plus pour me mettre Ko.

Finalement, ce n'était pas si dur de rester à parler avec Winry.

Bien au contraire. Comme la veille, l'appréhension s'envolait à la vue de son premier sourire.

Ils restèrent ainsi cote à cote de longues minutes sans rien dire, à observer le soleil s'abaisser lentement derrière les collines de Rizembul.

# Tu seras finalement plus fort que Roy Mustang à ton retour à Centrale.

# Je ne crois pas Win. Il ne le montre pas mais cet homme est plus puissant qu'il n'y paraît.

# Ah… Tu resteras tout de même plus fort qu'auparavant. J'en suis heureuse. Ca te rend plus invincible.

# Peut-être. Ceci dit, toute la force du monde ne saurait faire disparaître la peur.

# De quoi as-tu donc si peur Edward ?

# De beaucoup trop de chose, malheureusement.

# Comme quoi ?

Bien qu'il savait arriver sur une discussion dangereuse pour lui, Edward fut honnête.

# Vous perdre. Toi, Al…. De faire du mal à ceux que j'aime…. que tu ne t'intéresses plus à moi.

La fin de sa confidence la surprenant un peu, Winry tourna son visage pour voir un adolescent au quatrième dessous de couleur rouge brique. C'était amusant à voir sa façon peu discrète d'éviter son regard. Attendrissant aussi la manière qu'il avait de lui avouer les choses. On pouvait être un génie en alchimie, un être fort et résistant physiquement et mentalement. Tout le monde avait son talon d'Achille. Et pour Ed, l'aveu de possible sentiment à son égard pourrait bien lui être fatal s'il ne reprenait pas très vite sa respiration.

Histoire de l'embêter un peu plus, Winry posa discrètement sa main gauche sur celle d'acier.

# Tu sais Ed. Si je ne peux rien faire concernant la survie des gens que tu aimes. Je peux en revanche te promettre que je serais toujours là pour prendre soin de tes automails….

# Win…

Voulant terminer sa phrase, Winry l'empêche de parler d'un doigt léger déposé sur ses lèvres.

# … et de celui qui les porte.

Disant cela, l'adolescente apposa, non sans hésiter quelques secondes, ses lèvres sur celles tant désirées du jeune alchimiste. En guise de baiser, elle n'avait fait qu'effleurer les lèvres du garçon avant de s'écarter à son tour, fortement rassurée face au sourire de sa victime.

# C'est un contrat Winry ?

# Oui. Un de ceux que l'on garantie à vie, pièces et main d'œuvre.

Poussée par une force inconnue, Ed tenta alors à son tour une approche.

Il voulait plus qu'une simple caresse.

Il voulait un vrai baiser.

Comme ceux décrits dans les romans qu'il volait à sa mère quand il était enfant.

Mais Winry voulant elle-même s'approcher à nouveau de lui, ils se cognèrent joyeusement la tête.

Il y avait vraiment de quoi en rire.

Amusée par leur manque de pratique, les deux adolescents recommencèrent une nouvelle fois, tachant de garder les yeux ouverts pour mieux atteindre leur objectif…des lèvres encore si peu goûtées et pourtant si désirées.

Sur le petit balcon, Alphonse reposant contre la balustrade, observait avec bonheur les premiers pas d'un couple d'amoureux flirtant sous le soleil couchant.

On pouvait dire qu'ils en auraient demandé du temps ces deux-là.

Mais qu'importait le temps et les difficultés face à cette scène. Ca faisait tellement plaisir à voir.

Pinako surprise de ne plus rien entendre depuis quelques temps le rejoingnit à cet instant.

Un coup d'œil vers la scène qui semblait attirer toute l'attention du plus jeune des Elric et la vieille femme vit à son tour, deux cabotins tenter de caresser d'un geste fragile et maladroit, un bras nu ou un cou dégagé de toute encolure.

# Ils se sont enfin décidés ?

# hum. Et je peux dire que ce ne fut pas sans mal.

Amusée, Pinako frappa gentiment l'épaule du garçon.

# Je veux bien te croire. Encore un peu et on les gardait célibataires à vie.

Satisfaite, elle repartit sans plus attendre, s'assurer que le ragoût du soir ne brûlerait pas.

# … # … #

Finalement allongés dans l'herbe, Edward et Windy se perdaient dans mille tentatives et essais en tout genre.

Ce n'était pas facile de comprendre en l'instant toutes les ressources du baiser.

Mais la perspective de l'apprendre ensemble semblait les combler de joie et d'une impatience profonde.

Quand ils ne pouffaient pas de leurs infortunes en la matière.

Il y avait quelque chose de rassurant et d'apaisant à voir l'autre aussi peu doué que soi-même.

Tout était parfait dans le meilleur des mondes jusqu'à ce qu'un bruit peu romantique ne les tire brutalement de leur bulle de bonheur.

# C'est ton ventre Ed ?

# Je plaide coupable.

# Ca n'a rien d'étonnant. Tu n'as quasiment rien mangé de la journée.

# Je n'avais pas faim.

# Et maintenant ?

# Suis affamé.

Riant de sa bêtise, Windy se leva souplement avant de le prendre par la main pour l'entraîner séance tenante jusqu'à la maison. Devant la porte, Alphonse et Ren s'apprêtaient à venir les chercher.

A cet instant précis, ses cheveux parsemés d'herbe, tiré par son bras de chair étrangement conciliant, l'alchimiste se souvint enfin ce que cela signifiait : être heureux.

# … # … # … #

La journée ne semblait jamais vouloir prendre fin.

Déjà 5h qu'ils étaient en réunion.

Chaque major secondé de quelques hommes y recevait ses ordres de mission pour le semestre à venir.

De quoi assurer à l'ex-commandant Mustang que sa nouvelle fonction ne serait pas de tout repos.

Mais le plus dur était ailleurs.

Sa migraine qui ne l'avait pas lâché depuis son réveil ne cessait de s'intensifier avec leur supérieur, le généralissime Skraper, successeur du Général Bradley, qui hurlait plus qu'il ne parlait.

Etant assis non loin de lui, Roy luttait avec force pour garder bonne figure.

Mais comment conserver tout son sang froid quand il avait à sa droite le lieutenant voué à le seconder dans ses nouvelles fonctions, Riza Hawkeye, elle-même.

Sa proximité le troublait plus qu'il ne l'aurait voulu.

Une situation qui allait le rendre fou, si elle ne prenait pas très vite fin.

Ce fut finalement à la nuit tombée que tous les officiers furent libérés. Si la plupart se précipitèrent vers la sortie, soulagés d'en avoir enfin terminé, Roy, lui ne bougea pas de sa chaise, restant finalement seul dans la grande pièce. Riza surprise de ne pas le voir sortir, finit par revenir le chercher.

# Colonel, il serait temps d'y aller.

# hum.

# Je crois qu'il est même plus que raisonnable que vous rentriez dans votre appartement.

Face à son insistance, Roy se leva pour suivre la jeune femme.

Mais à peine arrivaient-ils à la porte qu'il céda à ses impulsions refreinées durant toute la journée.

Glissant sa main autour du poignet de son lieutenant, l'alchimiste de feu, la retourna de sorte à s'emparer sans plus attendre de ses lèvres.

Au point où son cerveau en était, il pouvait bien se prendre une gifle sans qu'il ne la sente passer.

Sauf qu'à l'inverse d'un quelconque rejet, Riza liait bel et bien ses deux bras autour de son cou pour l'attirer un plus près encore.

Alors toute retenue les abandonna.

Roy plaqua la jeune femme contre la porte tandis que cette dernière tachait d'en fermer le verrou.

Sa mission réussie, ce fut avec une impatience mal contenue qu'elle déboutonna la longue veste de son supérieur. Une journée entière à ignorer l'autre avait été pour eux deux, une journée de trop.

Lui glissait alors l'une de ses jambes entre celles de sa compagne, la repoussant un peu plus encore contre la porte en bois. Il voulait fondre en elle, l'envelopper toute entière.

Ils partageaient un énième baiser profond, presque violent, d'une passion trop longtemps contenue, leurs mains se perdant sur le corps de l'autres, quand des voix s'approchèrent de la salle de réunion.

Puis soudain se fut le réveil brutal.

La poignée tourna longuement, pour leur sauvegarde, sans aucun succès.

« # C'est étrange, la salle est fermée à clé mon général.

# Cela ne m'arrange pas. Tant pis. Je demanderais à ma secrétaire de revenir demain pour récupérer ma serviette. Si seulement, je n'étais pas aussi tête en l'air… »

De toute évidence, leur supérieur avait oublié une partie de ses affaires. Et sans le réflexe salvateur de Riza voué à les enfermer, le général aurait à cet instant découvert un spectacle peu recommandé dans le cadre strict de l'armée.

Toute présence définitivement éloignée d'eux, Roy se recula d'un pas. Bras tendus, paume apposées sur le bois autour du visage d'ange de sa compagne, il tentait de retrouver son souffle perdu en observant avec attention le sol carrelé.

Qu'est-ce qui lui avait prit de réagir ainsi ?

Dire qu'il s'était promis d'attendre jusqu'au soir pour parler à Riza avec retenu de ce qui était arrivé la veille.

Il ne voulait pas agir sans réfléchir.

Il avait prévu de lui parler de ce qui était arrivé avec calme et intelligence.

Pas de se jeter sur elle comme un animal affamé et en manque de sexe.

Même si ce n'était pas si éloigné de la vérité.

Soupirant devant sa piètre gestion de la situation, Roy cherchait un moyen d'effacer ses maladresses quand il sentit deux mains glisser dans ses cheveux.

Doucement, l'une d'elle vint caresser sa nuque raide tandis que la seconde massait délicatement son crâne.

Il ne manquait que cela pour le faire gémir.

Reposant sa tête sur l'épaule de son lieutenant, l'alchimiste la laissa dissiper avec une efficacité redoutable une partie de ses douleurs violentes qui l'assaillaient si violemment depuis son réveil.

# humm.

Posant finalement l'une de ses mains fraîches sur le front de l'alchimiste, Riza constata qu'il était brûlant.

Les effets de l'alcool ne semblaient toujours pas s'être dissipé entièrement.

Mais comment s'en étonner après plus de 12h de travail mental assidu.

Ne voulant pas en ajouter, elle se contenta de quelques murmures pour lui parler.

# Il est plus que temps pour toi, d'aller dormir, Roy.

# hm.

L'idée n'était pas pour lui déplaire, mais il ne voulait pas fuir ce qui devait être dit à cet instant.

Redressant sa tête lourde, il croisa enfin le regard clair de la jeune femme.

# Riza.

# Oui.

# Pourquoi ne pas être resté ce matin ?

# Je t'ai laissé une chance de ne pas avoir à assumer ce qui n'était qu'une bêtise digne de deux adolescents.

# C'est comme ça que tu me vois ? Un type incapable d'assumer ses actes ?

# T'étais saoul Roy.

# Ca ne change rien. Je n'ai pas pour habitude de coucher avec la première venue, sous prétexte que j'ai bu un peu trop.

# Un peu ?

Une petite tape sur la tempe droite et Roy serra les dents de douleur.

Face à cette réaction, Riza s'en mordit les lèvres. Fallait qu'elle arrête avec ce genre de réflexe. Cet homme était son supérieur. Tout autre que lui l'aurait déjà traîné en cours martial pour insubordination avec ce genre d'attitude.

# Je suis désolée Colonel.

# Désolé pour quoi Riza ? M'avoir une énième fois frappé ? Me sortir encore du « Colonel » quand nous sommes seuls ? Ou juste d'avoir succombé à un crétin dans mon genre, l'espace d'une nuit que tu regrettes amèrement à présent ?

# Non. Pour ce matin. Je… j'ai sciemment éteint ton réveil.

Surpris de cette révélation, Roy l'écouta avec attention, la tête légèrement penchée sur le coté.

C'était quoi cette histoire de réveil ?

# J'avais beau connaître l'importance des réunions du jour pour toi, je voulais te laisser dormir. Te donner une chance d'avoir plus de trois heures de sommeil.

La voyant détourner le regard suite à son aveu, Roy se surprit à en ressentir une vraie joie. Même si son geste n'avait aucune chance de fonctionner, cela pouvait être prit comme une preuve d'affection à son égard, non ?

# T'as fait comment pour sortir de ton sommeil Roy ? Je n'ai pas cessé de me prendre les pieds dans tes meubles en voulant m'échapper de chez toi ce matin, sans que ça ne te fasse soulever un cil.

# Facile. J'avais prévu le coup et demandé au sergent Fury de me téléphoner en laissant sonner tant que je ne décrochais pas.

# Je comprends mieux.

# Puisqu'on en est aux confidences, merci pour la mise en forme des dossiers.

# J'ai juste été poussée par le remord. N'y voit qu'un geste de pitié de ma part.

Amusée par sa réponse, Roy ne prit même pas conscience d'en rire avant de reposer telle une évidence, ses lèvres sur celles de la jeune femme. Un simple effleurement qui se poursuivit en un nouveau baiser qui lui, ne voulait pas prendre fin. Quoiqu'ils puissent en penser, il y a avait à cet instant, une certitude. Les deux jeunes gens n'avaient aucune envie d'avorter cet embryon de relation.

Pourtant, devant la pâleur de l'alchimiste, Riza jugea qu'il en avait assez fait pour la journée.

Sans compter qu'ils n'étaient pas à l'abri d'un retour du généralissime pouvant revenir à tout instant avec une clef pour forcer la porte et ainsi retrouver son bien.

# Rentrez chez vous Colonel. On reparlera de tout ça demain.

# Seulement si vous me raccompagnez Lieutenant.

# Je pense que vous pouvez retrouver vos appartements seuls.

# Votre fonction n'est-elle pas de vous assurer que je ne m'égard pas ?

# Je ne suis pas votre nounou.

# Dommage.

# … # … #

Finalement, se fut rhabillés à la hâte qu'ils se rendirent à nouveau chez l'alchimiste. Ceci fait, Riza restée dans l'entrée, allait s'enfuir mais c'était sans compter sur une toute autre envie de son supérieur.

# Reste.

# Pour quoi faire ? Tu tombes de fatigue Roy. Alors va ta coucher.

Fermant avec application les verrous placés à sa porte, l'alchimiste de feu prit ensuite la main de sa compagne pour l'entraîner dans sa chambre avec une étonnante facilité.

# Tu restes ?

# A quoi bon, tu vas dormir la nuit entière.

# Et si je te promets qu'il n'en sera rien ?

# Alors tu ne serais pas raisonnable.

Ceci dit, Riza n'en accepta pas moins l'invitation. La passion finalement retombée, c'est en tee-shirt réglementaire de l'armé qu'ils se couchèrent. Une situation étrange et familière à la fois.

Reposant finalement sur le ventre de la jeune femme, Roy Mustang profitait avec reconnaissance du massage de ses tempes toujours aussi douloureuses. Ses yeux se fermaient à intervalle régulier, prêt à sombrer dans un profond sommeil. Il comprenait alors ce qu'avait pu ressentir Edward Elric quand il avait soulagé ses nerfs bloqués de manière assez similaire.

A la pensée du gamin, Roy glissa l'une de ses mains sur le ventre ferme de sa compagne. Bien qu'il soit son aîné de dix bonnes années, il ne se sentait pas moins proche de l'adolescent dans bien des domaines. Etait-ce du au fait que tout comme Ed, il n'avait pas eu le loisir de profiter d'une présence paternelle dans sa jeunesse ? Qu'indirectement cette absence les avait entraîné dans des évènements qu'ils n'auraient jamais du approcher de leur vie, donnant à leur parcours le goût acre du sang ? Il l'ignorait. Tout comme il ignorait comment il agirait, lui-même s'il venait à avoir lui aussi un enfant ? Jouerait-il les pères absents ne consacrant du temps qu'à son travail pour le bien de sa réussite professionnelle qui régissait jusqu'alors toute sa vie ?

A cet instant, il n'en était pas si sûr. Il se surprenait même à rêver d'un petit être de chair se développant sous cette peau douce et pâle qu'il caressait avec un désir sans cesse croissant.

Lui qui refusait d'envisager le moindre avenir familiale de peur de ne pas le mériter.

Lui qui disait ne pas aimer les enfants pour en avoir tant tué.

Suffisait-il donc d'aimer une femme de tout son être pour désirer la voir donner la vie à un enfant conçu de cet amour ? Jusqu'alors il n'y croyait pas.

Pourtant Hugues leur avait bien prouvé à tous qu'on pouvait être militaire et fonder une famille.

Se redressant, le jeune homme croisa les yeux noisette de sa compagne.

Elle semblait surprise de le voir bouger.

Alors il se posta de sorte à la recouvrir de tout son corps sans pour autant l'écraser de son poids.

Ses avant-bras entourant ce visage de porcelaine, il s'abaissa pour l'embrasser à nouveau.

A cet instant, il n'y avait plus trace d'impatience.

Si la passion ne demandait qu'à s'embraser, l'homme voulait avant tout offrir quiétude et douceur.

Cette nuit, il voulait la découvrir toute entière.

Apprendre la moindre parcelle de son corps de nacre. Sentir encore l'odeur de miel de ses cheveux d'or.

S'endormir, son corps blottit contre lui, épuisée et comblée….

Perdu dans un délire plus que personnel, l'alchimiste d'état se sentit bel et bien repoussé.

# Roy. Dors.

# Pas l'habitude de pioncer quand je partage mon lit avec une aussi belle femme.

# Parce que ça t'est arrivé souvent ?

# hum…. Deux fois. Et je ne désir pas gâcher la seconde.

# Casanova de pacotille.

Un sourire de connivence et le Roy Mustang se fit le défi de rétablir son honneur bafoué.

A suivre.

Reste encore quelques scènes alors je vais tacher de faire un dernier chapitre. Mais celui-ci risque d'être petit et sans grand intérêt. Malgré tout, à jeudi soir, si j'arrive à terminer cette histoire d'ici là. En espérant que ça ne sera pas pire que ce chapitre d'une bien piètre qualité TT (Suis pas du tout satisfaite de moi là -# gomen)

Sinon un grand merci pour vos reviews .

J'espère que vous aurez quand même apprécié la mise au point tant attendu entre Ed et Winry pis Roy et Riza.

mimi yuy