Auteur : mimi yuy

Adresse : mimimuffinsyahoo.fr

Site : http : Fullmetal Alchimist

Genre : Rien de trop violent, trop sexuel, ni trop angst.. Donc un peu de tout en très faible dose ! Et quoique vous puissiez penser sur certains passages pas de yaoi ;p

Dernier chapitre et avant dernière update de ma part sur FMA. (Cherchez pas ;p) Après une perte sèche douloureuse du à un soucis avec ma clef USB je suis de retour avec un peu de retard . Alors d'avance pardon pour ce chapitre où il ne se passe strictement rien et ou tout est affaire de pensée du coté de ces messieurs. Y'a pas j'ai fait des chapitres plus actifs dans ma vie T-T

Alchimistes d'état.

Partie 7

Assise, une fois encore devant la petite barrière entourant sa maison, Winry posa son menton sur ses genoux, les yeux perdus dans le paysage où se noyait doucement le soleil.

La période de convalescence d'Edward se terminait. Dans moins de deux jours il repartirait donc à Centrale.

Une perspective qui ne l'enchantait guère. D'autant plus maintenant qu'ils s'étaient avoué ressentir des sentiments l'un pour l'autre. Soupirant, l'adolescente se reposa finalement de tout son poids contre le torse de l'alchimiste. Cela faisait des jours qu'elle essayait de trouver le courage d'entamer cette discussion. Elle y songeait même depuis qu'elle avait à nouveau vu l'adolescent allongé sur son lit d'hôpital.

# Tu pourrais quitter l'armée.

# C'est impossible.

# Pourquoi ?

# Déjà, même si je le souhaitais, ça ne me serait pas permis. J'ai signé pour dix ans. Le lapse de temps nécessaire pour que l'argent investi dans les nouvelles recrues soit compensée par le fruit de notre travail. Techniquement, il m'en reste donc encore six.

# Mais toi, tu leur as apporté plus qu'il n'en faut non ? Je suis sûre que le colonel Mustang appuierait ta démarche si tu le lui demandais.

# Peut-être.

# Alors pourquoi ne pas essayer ?

# Je…

Tournant son visage pour regarder le garçon dans les yeux, Winry n'y vit qu'un triste sourire.

# Je ne désire pas partir Win.

# Mais c'est toi qui dis toujours que les alchimistes ne sont que les chiens de l'armée. Que vous n'avez pas votre mot à dire pour les ordres que l'on vous donne. Qu'ils ne vous laissent que la sale besogne.

# Justement. J'aimerais faire changer les choses. Que l'on ne considère plus les alchimistes d'état comme des meurtriers sanguinaires mais les alliés du peuple. Roy Mustang aussi. Beaucoup pensent qu'il est vraiment proche d'arriver au sommet de la hiérarchie. Il fera changer les choses. Il a déjà commencé. Aussi, j'aimerais être à ses cotés pour le soutenir dans cette tache.

# Je vois.

Détournant à nouveau le regard, Winry resta ainsi, immobile, silencieuse. Tachant sans y arriver de comprendre ce qui les poussait tous à suivre un homme qui avait lâchement tué ses parents de sang froid sous l'ordre de son supérieur.

# Win ?

# Quoi ?

# Tu lui en veux toujours ?

# Je…. Je ne sais plus Ed.

C'était une mauvaise idée d'avoir repensé à tout cela. Sentant les larmes monter dans ses yeux, l'adolescente se blottit subitement dans le giron de son petit ami pour y pleurer tout son saoul. Ca faisait trop mal. L'homme qui avait détruit sa vie en tuant ses parents lui avait aussi offert une chance de vivre heureuse en ramenant Ed à la vie. Alors que devait-elle en penser ? Un monstre pouvait-il donc devenir humain ?

# Pardonne-moi Winry.

# Je ne devrais pas réagir ainsi mais ...

# Chut….

Il comprenait sa peine. Tout comme il savait que sa volonté de rester dans l'armée et son amitié avec Roy la faisait souffrir plus qu'elle ne l'admettrait jamais.

# Pardonne-nous...

Ne sachant comment la consoler, Ed la serra tout doucement dans ses bras, une main perdue dans les longs cheveux blonds. Que pouvait-il seulement dire ou faire d'autre pour effacer les horreurs de leur passé ?

Sachant malgré sa peine qu'elle ne pourrait rien changer à ce qui était irrémédiable, Winry releva finalement son visage pour croiser le regard de l'alchimiste. Dans deux jours, il repartirait à Centrale. Dans peut-être moins d'une semaine, il serait à nouveau envoyé en mission où il y risquerait sa vie. Cela faisait déjà quatre ans qu'il prenait ainsi tous ces risques pour retrouver la Pierre Philosophale. Dorénavant, ce serait à l'évidence pour redonner les lettres de noblesse au statut d'alchimiste d'Etat. Elle aurait aimé l'empêcher d'agir. Mais c'était perdu d'avance. Elle le savait pertinemment. Edward, malgré son jeune age, avait des convictions et un sens du devoir trop forts pour les jeter aussi simplement aux orties. Alors plutôt que de pleurer un plus sur son sort, Winry s'avança de sorte à pouvoir l'embrasser à nouveau. Profiter de lui tant qu'il était encore auprès d'elle.

Ce baiser avait un goût d'adieu aussi y mit-elle tout son cœur.

Et ce dernier battait fort.

Très fort.

Trop fort peut-être.

Ce n'était pas humain de s'attacher autant à une personne.

Depuis quelques temps déjà, elle était plus grande que l'alchimiste bien qu'elle ne soit guère plus âgée qu'Alphonse. Cela ne cessait de le mettre en colère ou de l'attrister. Pourtant, face à sa force, son charisme, Winry n'en avait pas moins la sensation d'être toute petite entre ses bras. Elle s'y sentait en sécurité. Comme si rien au monde ne pourrait l'y atteindre. Raison pour laquelle, elle se refusait à les quitter si vite.

Gardant avec reconnaissance le corps blottit contre lui, Ed s'adossa à l'un des piliers de la barrière.

Non loin de là, en bas de colline, son frère comptait fleurette à sa belle tout en gardant avec elle les bêtes lâchées dans la prairie. Le père de cette dernière allait encore se plaindre de leurs retour tardif.

Deux semaines que ses vaches ne rentraient qu'au couché du soleil, suite à l'oublie des deux ados.

Mais finalement personne ne leur en tenait rigueur.

Quoiqu'il fasse, tout Rizembul était tombé sous le charme d'Alphonse.

S'il était déjà apprécié petit, sa joie de vivre était aujourd'hui si forte qu'elle irradiait de toute part.

Cela faisait tellement plaisir à voir.

Plus que quiconque au monde, le garçon avait mérité de retrouver son corps perdu.

D'autant plus que toute cette histoire n'était arrivée que par sa faute. Si seulement il ne lui avait pas imposé sa volonté de faire revivre leur mère malgré toutes les interdictions, il n'aurait pas vécu toutes ces souffrances

Serrant inconsciemment ses bras autour de la taille fine de Winry, Ed se promit de toujours les préserver dans l'avenir. Elle et son frère n'avaient déjà que trop souffert par sa faute.

La veille au soir, il avait réussi, non sans mal, à convaincre Alphonse de l'inutilité de passer l'examen pour devenir Alchimiste d'Etat. Prétextant qu'un seul chien de l'armé dans la famille était déjà bien suffisant.

Tout comme il avait renouvelé l'impossibilité qu'il puisse continuer dans l'avenir à le suivre dans ses missions.

A l'époque de leurs recherches de la Pierre Philosophale, c'était la meilleure chose à faire pour augmenter leur chance de mener à bien leur quête. Mais à présent, plus rien ne poussait son frère à le suivre.

Alors il n'avait pas cédé.

Alphonse était un bon Alchimiste. Donc il pratiquerait.

Mais jamais il ne devrait travailler pour un autre que lui-même.

Son petit frère garderait son âme intacte.

Pour l'instant, il avait donc décidé de rester à Rizembul et y faire profiter les habitants de ses capacités.

Mais Ed pressentait que d'ici peu, le jeune homme irait parfaire son don pour suivre un jour le chemin de leur maître en enseignant cette science à d'autres.

C'était en lui. Il avait même toutes les qualités requises pour être un excellent professeur. La patience, la compréhension, un calme olympien et surtout une nature posée qui l'aidait à relativiser les choses. Il n'était pas expansif et fantasque. Non, contrairement à lui, Al avait toujours su garder la tête sur ses épaules en toute situation. Si ce n'est au propre tout du moins dans le figuré. Sans compter qu'il avait du cœur.

Relevant la tête, Ed respira une grande bouffée d'air frais.

Le ciel était magnifique ce soir. D'un calme et d'une douceur habituel pour la région.

Rabaissant finalement son regard sur la forme blottie contre lui, l'alchimiste attira l'attention de l'adolescente d'une caresse sur sa joue.

Rizembul resterait à jamais son foyer.

Et aujourd'hui pour la plus belle des raisons.

Ceci étant, il n'avait pas envie de tout abandonner d'un coup. Aussi avait-il prit sa décision.

Une réaction bien éloignée de celle qu'il avait eu à son arrivée deux semaines plus tôt.

# Winry ?

# hm.

# Tu m'accompagnes ?

# Où ça Ed ?

# A Centrale.

Ne comprenant pas bien la question, Winry se détacha complètement de ses bras pour se poster face à lui.

# De quoi tu parles Edward ?

# Je me disais que le temps que je repasse tous leurs tests de compétence, je n'aurais aucune mission avant une semaine ou deux. Du coup, je pensais que tu pourrais les passer avec moi là-bas.

Devant le mutisme de sa petite amie, le jeune homme douta sérieusement que cela était une aussi bonne idée.

# Et si je te promets de t'acheter toutes les nouveautés mécaniques qu'on y trouvera, ça te donne un peu plus envie de m'accompagner ?

# Je…

# Tu .. ?

# Triple Idiot !

# Mais…

Quelque peu perplexe par cette réponse, l'alchimiste allait demander plus d'information quand Winry se jeta littéralement dans ses bras, l'incitant par son élan à s'allonger sur le dos.

Finalement, aux vues des baisers récoltés, bien qu'il ne soit pas très doué pour décrypter les pensées de l'adolescente, Ed considéra sa dernière réaction comme étant assimilable à un « Oui » pour sa question.

# … # … #

Dans la chambre d'un appartement de fonction de l'aile Ouest réservée aux officiers dépendant du contingent de Centrale, deux jeunes gens dormaient encore profondément. Il n'était pourtant pas habituel que des soldats de leur ordre soient encore couchés à cette heure tardive. Le soleil déjà levé s'amusait d'ailleurs à le leur rappeler en braquant ses rayons chauds et lumineux sur ces deux silhouettes imbriquées l'une à l'autre. Se levant habituellement à l'aube, le couple n'avait pas pensé la veille à fermer les rideaux pouvant les en préserver.

Tout deux couchés en cuillère, le temps semblait s'être irrémédiablement arrêté pour eux. A croire que tel les récits de conte de fée, rien ni personne ne réussirait à les faire bouger. Pourtant un œil avertit aurait de suite aperçu que l'un des deux protagonistes n'était pas aussi endormi qu'il y paressait.

Malgré ses yeux fermés, Roy Mustang s'était éveillé à l'heure habituelle. Il avait beau avoir joué aux alcooliques deux semaines plus tôt, le soldat qu'il était avait très vite récupéré de ses blessures et abus d'alcool pour reprendre sa routine. Et pourtant, cela faisait plus d'une heure qu'il ne bougeait pas. Sentir sa compagne totalement abandonnée dans son sommeil, aux creux de ses bras était une situation qu'il n'envisageait pas pouvoir vivre jusqu'alors. Ceci étant, le désir et l'impatience aidant, l'alchimiste de feu caressait depuis peu, presque inconsciemment, sa peau fine. Sa main droite jusqu'alors reposée sur sa taille se mouvait, féline, sous le tee-shirt large porté par Riza. Elle traversait ainsi du bout de ses doigts le ventre ferme, contournait le nombril, avant de remonter un peu plus haut encore, vers un paysage aux formes plus vallonnées

Emergeant de son sommeil sous l'effet de ces douces caresses, la jeune femme ne tourna tout d'abord que son visage, attirant à elle celui capable de lui offrir un baiser. Mais ce dernier ne cessant plus, elle dut finalement se tourner intégralement pour s'allonger de tout son corps sur celui chaud et accueillant de son amant. Alors leurs lèvres réussirent plus facilement à s'entre croiser. Se mouvoir en un rythme lent mais profond. Leur langues s'entourant l'une à l'autre en un ballet mille fois renouvelé mais toujours porteur de ces frissons qui vous recouvrent tout entier.

Jusqu'à cet instant aucun des deux amants n'avait plus qu'entrouvert ses paupières lourdes d'une fatigue bienfaitrice. A quoi bon quand on connaît déjà la moindre courbe, la moindre rondeur de son partenaire.

Aujourd'hui était un jour particulier. Le premier ou les deux jeunes officiers avaient enfin une permission commune. Le premier où ils pouvaient donc profiter d'une grasse mâtiné tant attendue et désirée, aux bienfaits méconnus jusqu'alors.

# Faut que je me lève Roy.

# hm.

Ignorant totalement les réclamations de Riza, l'alchimiste poursuivait une longue série de baisers mouillés sur son cou déjà marqué. Tandis que ses mains stratégiquement placées sur ses fesses galbées, prenaient plaisir à imprimer au corps de la jeune femme un mouvement sensuel. Elles remontaient finalement sous le coton quand Riza se sentit repoussé sur le dos, Roy tout à sa tache d'attiser ses sens.

# Pousse-toi de là.

Les cheveux éparpillés en mille directions, les yeux encore gonflés par le sommeil et pourtant déjà pétillant de désir, le jeune officier avait un charme fou mais aussi une tête épouvantable que son air d'incompréhension total, rendait tout bonnement irrésistible. N'ayant vraiment aucune envie de sortir du lit, la jeune femme l'embrassa gentiment sur les lèvres avant de se glisser malgré tout pour sortir de sous ses bras.

# Désolé de casser l'ambiance mais faut vraiment que j'y aille.

N'ayant finalement pas besoin qu'on lui explique plus en détails la nature du problème, Roy se laissa aller dans les draps du lit, son visage enfoui dans la chaleur abandonnée par Riza sur l'oreiller. Encore un peu et il avait un sourire idiot sur les lèvres. Quoiqu'à bien y réfléchir, ce dernier était bel et bien en place.

Observant de sa position de choix, le corps parfait de son lieutenant se diriger vers la salle de bain avec non moins de grâce qu'un cygne vers son lac, l'alchimiste se dit qu'il fallait vraiment qu'il se calme sur les métaphores lyriques. 1

Pour une fois, libérés de toutes obligations pour la journée à venir, ils n'avaient quasiment pas dormi de la nuit. Et tout portait à croire qu'ils ne sortiraient pas ou peu de la journée de cette chambre. Ce n'était pas normal de réagir ainsi. Il lui semblait devenir littéralement fou. 2

Se tournant finalement sur le dos, un bras couvrant ses yeux, Roy tenta de mettre un peu d'ordre dans son esprit.

Depuis deux semaines, il n'arrivait plus à se concentrer sur ses taches. L'image de Riza lui revenant toujours en tête. Chaque soir, il craignait qu'elle refuse de rentrer avec lui. Son éloignement devenait suffoquant.

Il sentait qu'il changeait. Ses priorités ne devenait subitement plus les mêmes et cette évidence l'angoissait.

Parce que si les choses continuaient dans ce sens, qu'arriverait-il ?

Pour le coté purement pratique, il avait consulté en détail et avec attention le règlement de l'armé. Et techniquement, si rien n'empêchait deux soldats adultes et consentant d'entretenir des rapports d'ordre privé, ces derniers restaient malgré tout déconseillés et mal perçus par la hiérarchie. En langage clair, si le généralissime ne pouvait rien leur dire tant qu'ils restaient professionnels dans leur travail, son choix s'avérerait pourtant être un frein brutal à sa carrière militaire. Ce à quoi s'associait le second nœud d'inquiétudes.

Pouvait-il sacrifier toutes ces années de travail et de luttes acharnées pour grimper un à un les échelons pour d'aussi simples plaisirs ? Avait-il le droit de laisser subitement passer ses envies personnelles avant ses devoirs ?

Il y avait tant de personne qui comptait sur lui. Tant d'hommes et de femmes qui l'avaient soutenu dans sa tache parfois même au prix de leur vie. Hugues n'avait-il pas été l'un de ces sacrifiés.

Ca n'allait pas, il n'avancerait plus suffisamment vite et bien dans les taches qui lui étaient confié s'il s'attachait encore plus à Riza. Comment pourrait-il seulement continuer à travailler 15h par jour quand il passait actuellement toutes ses soirée en sa compagnie ? Comment pourrait-il se consacrer à nouveau tout entier au moindre complot si son esprit était sans cesse tourné vers elle ?

Finalement aussi dur et pénible que cela soit, la conclusion était sans appel.

Il devait en finir au plus vite avant que la séparation ne soit plus douloureuse.

En finir avant qu'il ne détruise par égoïsme tout ce qu'il avait si difficilement battit jusqu'alors.

Assit au pied du lit, alors habillé d'un simple pantalon, Roy Mustang vit sa compagne le rejoindre. Bien que sortant de la salle de bain, elle portait toujours l'un de ses tee-shirt trop grand pour elle, arrivant jusqu'à ses genoux, tandis que ses longs cheveux blonds libérés de toutes entraves cascadaient avec douceur le long de son dos. A cette image, il pouvait bien se l'avouer. Riza Haweye était belle et désirable en toute situation.

Tiquant sur le port du vêtement, la jeune femme comprit tout aussitôt qu'une conversation allait s'imposer. L'avantage avec Roy, c'est qu'il était facile à cerner.

Il ne s'arrêtait de penser et réfléchir à tout et sur tout que lorsqu'il lui sautait dessus dans le sens propre comme dans le figuré. Or à trop cogiter sur sa vie, ses tactiques et autres stratégies militaires, tout homme finissait un jour ou l'autre par subir le court-circuit.

# Un problème Roy ?

# Je…

# …

Bien décidé à le laisser parler avant d'agir et réagir, Riza se contenta de lui faire face, bien que le visage baissé, l'alchimiste ne pouvait voir plus que leurs pieds.

# Je suis désolé Riza. Mais je crois sincèrement que notre relation est une erreur. Je sais bien que j'en suis principalement responsable. Je n'aurais pas du insister pour que cela commence. Mais nous… je, j'ai fais une erreur. Cette relation ne peut être qu'une passade et tu mérites mille fois mieux. Tu peux me considérer comme le pire des salauds, me frapper, m'insulter, je n'en aurais pas mérité moins. Mais je dois me focaliser sur l'avenir. Je veux pouvoir me concentrer sur mon objectif premier de devenir un jour Général des armées et faire une bonne fois pour toute le ménage dans cette fourmilière. J'ai tant de choses à prévoir en même temps que je n'y arriverais pas si je pense sans cesse à toi ou m'inquiète à ton sujet. Je ne peux pas. Alors, aussi dur que cela soit à admettre pour moi, je dois faire un choix ou je n'aboutirais sur aucun plan.

Pas une larme. Pas un mot plus haut que l'autre.

En apparence, Roy Mustang semblait parfaitement maître de son corps et de ses décisions.

En apparence seulement. Et cela Riza le devinait facilement.

Elle était l'une des rares envers qui l'absence de regard franc marquait son rejet à vouloir lui mentir.

Un privilège auquel, elle avait toujours bénéficié depuis leur rencontre, il y avait de cela quatre ans.

Pour ce qui était du contenu de son message, là il n'y avait vraiment rien à en dire.

A part peut-être qu'elle l'attendait depuis longtemps cette tirade.

Sur ce point, elle devait d'ailleurs admettre toute sa surprise.

Il avait tenu une semaine de plus qu'elle ne l'avait supposé au tout départ.

Ayant pitié de son attente, Riza s'agenouilla finalement devant le soldat pour qu'ils puissent être au même niveau. Alors avec des gestes doux, elle prit son visage entre ses deux mains pour le regarder dans les yeux.

A cet instant, ce major d'à peine 26 ans semblait aussi perdu qu'un enfant découvrant le monde. Nul doute qu'il savait au fond de lui faire une erreur mais que cette erreur lui était nécessaire, si ce n'est vital, pour être en paix avec sa douleur. Alors histoire de lui remettre un peu de plomb dans la tête, la jeune femme écarta finalement ses mains pour lui affliger tout aussitôt et de toutes ses forces, deux claques magistrales offertes dans un parfait concert.

Nul doute qu'à ses yeux grands ouverts de surprise, elle avait ainsi obtenu toute son attention.

Ceci fait, elle reposa avec douceur ses mains sur les joues brûlantes pour quelques caresses vouées à les apaiser.

Touchée plus qu'elle ne le voulait par cet homme, Riza lui concédait volontiers que sa position n'était pas facile. Elle comprenait l'existence de ce dilemme qui lui broyait le cœur. Ceci étant, son amour pour l'alchimiste ne devait pas pour autant la contraindre à le laisser se complaire dans son pessimisme chronique.

# Riza.. ?

# Arrête de jouer au chiot pleurnichard Roy !

# je...

# Silence. C'est à mon tour de parler.

Loin d'être en colère, de crier ou pleurer sa peine, Riza lui parlait doucement, murmurait presque. Tout comme pour accompagner les paroles dures qu'elle se devait de lui dire, la jeune femme lui sourit avec tendresse.

# Quand vas-tu accepter de grandir Roy ?

# …

# Je ne te parle pas de ton corps ou de ton esprit. Tu es de loin l'un des hommes les plus courageux, intelligents et obstinés que j'ai connu. Ce n'est pas pour rien que tant de personne compte sur toi pour faire changer les choses qui nous répugnent. Mais pour ça….. c'est une autre histoire.

Caressant plus que touchant le « ça » en question, soit l'emplacement même de son cœur, Riza en profita pour se glisser entre ses jambes afin d'être un peu plus proche encore.

# Fais grandir ton cœur Roy. Tu es plein d'amour et de tendresse à l'intérieur. Et si j'admets qu'il ne faut pas le laisser s'ouvrir aux quatre vents de par ta position, accepte parfois qu'il puisse vivre comme le reste de ton corps.

# …

# Tu sais, tu es vraiment pire qu'Edward. Je t'ai toujours vu lui imposer, avant même son arrivé à Centrale alors qu'il n'avait que 11 ans, de faire face à ses peurs d'enfant. D'accepter la mort et la souffrance sur sa personne ou celle de ses proches comme une fatalité qu'il devait accepter et combattre mais en rien inverser. Tu l'as jeté dans les pires missions pour que cela soit bénéfique pour lui comme pour toi. Lui donner la force physique et mental nécessaire pour affronter la vie, tout en te donnant la chance d'évincer nombre de tes ennemis. Tu agis et vis comme un stratège, toujours en quête de la moindre fêlure chez les autres, histoire d'être prêt à tout instant pour les combattre et les vaincre. Tu voulais rendre ce gamin invulnérable en le durcissant autant que possible. Lui éviter avec ces peines présentes, de plus lourds chagrins dans son futur. J'ignore si tu as réussis. Mais une chose est sûre. Finalement, tu n'es pas capable de suivre toi-même ce précepte. Tu te refuses toujours d'accepter la mort de tes proches ou d'assumer ton passé sans t'interdire en échange la possibilité de vivre heureux. Que tu le veuilles ou non, te combler dans le malheur ne rendra pas sa vie à Hugues et tout ceux qui sont morts par ta faute.

Et sur cette vérité tranchante comme des lames de rasoir, Riza se leva.

Pensant qu'elle voulait tout simplement le fuir, Roy l'empêcha de s'éloigner liant l'une de ses mains à son poignet. Cela avait été une sorte d'automatisme inconscient. Preuve s'il en fallait que son corps refusait le choix qu'il avait fait.

# Attend.

Ne bougeant pas plus, la jeune femme se tourna à nouveau vers lui. Elle n'avait eu aucune intention de partir. Juste changer de position pour ne pas avoir de crampe.

# Tu as raison. Je n'accepte toujours pas. Cela fait même des années que je lutte chaque matin pour ne pas me tirer une balle dans la tête à mon réveil, histoire d'en finir une bonne fois pour toute. J'ai plus de sang sur les mains que le pire de tous ces monstres que je fais arrêter. Mais ce n'est pas la raison. Je ne parts pas parce que j'ai peur d'être heureux. Mais pour tout le reste. Tout ce a quoi je me suis juré de mettre un terme.

# Tout ce à quoi tu t'es juré de mettre un terme pour racheter tes fautes Roy. Or les fautes ne se rachètent pas. Elles se réparent parfois, mais là encore ce n'est pas immuable. Tout comme tu ne pars pas. Tu tentes de me faire fuir, nuance. Je suis un soldat tout aussi assidue et expérimenté que toi. J'ai plus de sens de l'éthique que toi. Je sais donc pertinemment que ton attitude de ces derniers jours n'est pas raisonnable et impossible à maintenir sur le long terme. Mais tout problème a ses solutions Major, de cela je reste persuadée.

# Alors quoi ?

# Alors tu cesses de faire le môme et tu retournes bosser dés demain comme il se doit.

Totalement perdu par ce revirement de situation, l'alchimiste de feu ne savait plus à cet instant où ils en étaient.

Une question très infantile lui venait subitement en tête. Techniquement, ils étaient encore ensembles ou pas ?

# Personne n'est parfait Roy. On peut tous faire des erreurs. L'essentiel reste de les admettre et de réparer quand c'est possible. Et si c'est cela qui te préoccupe le plus, je te garantie que je ne serais jamais un obstacle à ta carrière. Tout comme je refuserais que tu perturbes la mienne. Tu n'es pas le seul à avoir des objectifs. Ne l'oublie jamais… Même quand tu seras promu au rang de généralissime, tu ne seras toujours pas le seul à travailler, souffrir ou aimer. Maintenant déconnecte. Tu auras suffisamment de choses à faire demain pour ne pas t'en soucier aujourd'hui.

Face à ces « éclaircissements », Roy en conclue que sa demande de séparation venait d'être joliment boutée hors des frontières de leur « couple ». Si couples ils étaient vraiment devenus.

Mais avec honnêteté à quoi s'attendait-il de la part de Riza ?

Cette fille n'avait jamais eu les mêmes réactions que le commun des mortels. Etait-elle donc parfaite ?

L'observant quelques secondes avec attention, une foule de reproche lui vint pourtant aussitôt en tête.

Caractérielle, pointilleuse, limite maniaque, exigeante, froide au travail, obstinée comme une mule…

Et ce n'était que le tout début d'une très longue liste…

Alors que Roy l'attirait vers lui, il assimilait enfin la majeure partie de son message.

En définitif, il se devait de garder les pieds un peu plus sur terre, histoire de continuer à faire face à ses responsabilités. Tout comme il lui faudrait éviter de retomber dans un optimiste illusoire ou un pessimisme morbide. Une distinction qui n'était pas forcément très évidente à faire pour lui.

Mais finalement, il n'avait plus cette peur panique de perdre la tête, ressentit quelques minutes plus tôt. Car toute sa raison, lui assurait que la jeune femme y veillerait pour lui à présent. D'ailleurs à bien y réfléchir cela n'avait-il pas toujours été le cas depuis qu'ils travaillaient ensembles ?

Incitant son lieutenant à venir s'asseoir sur ses jambes, l'alchimiste de feu glissa l'une de ses mains sur son cou pâle. Elles étaient assez larges pour atteindre la joue et la caresser de son pouce. L'incitant finalement à se rapprocher un peu plus encore, il pu dérober les lèvres rosées avant de les faire tout deux basculer dans le lit.

Si les Dieux auquel il ne croyait toujours pas l'acceptaient, il apprécierait qu'on lui laisse une chance de fonder une famille. Hugues avait raison. Si la vengeance est un puissant moteur, elle ne suffit pas. L'amour d'une famille est une force bien plus puissante encore.

# Riza.

# hm ?

Finalement allongés l'un près de l'autre au centre du grand lit, tout laissait à penser qu'il ne s'était rien passé. Qu'ils venaient juste d'ouvrir leurs paupières closes sur l'être aimé.

# Tu as déjà pensé à avoir un gamin.

# Roy. Tu me fais quoi là ? Y'a pas deux secondes on devait s'oublier et maintenant tu veux me faire un bébé après seulement 16 jours de cohabitation ?

# C'était qu'une question. Je ne l'envisageais pas dans l'immédiat.

# Et bien sache que c'est un futur que moi je n'envisage pas du tout. Je n'en ai même jamais eu le désir.

Devant le regard trouble de l'alchimiste, Riza n'en modifia pas son avis sur la question.

# Désolé pour toi Roy. Mais sur ce point, je suis plus proche du « jamais » que de « l'impatience ».

Piqué au vif, l'alchimiste garda bonne figure en prenant le tout avec le sourire.

# Ce n'était pas une demande, juste une question.

Penser ne lui faisant aucun bien, Roy décida de répondre à la première requête de sa compagne. A savoir se déconnecter. Alors aussitôt, il la domina de tout son corps.

# Dites major. Je rêve ou vous vous apprêtez à me faire passer la journée ici ?

# La perspective de rester dans les bras de l'étalon que je suis ne te tente pas ?

Faisant mine de réfléchir aux avances de cette pirouette, Riza voulu nier l'information, mais n'en eu jamais l'occasion. Ses lèvres étaient à nouveau prises pour d'autres jeux que le combat verbal

# … # … #

Faisant face au wagon qui le mènerait à Central, Edward laissa exprimer tout son désespoir.

# C'est l'horreur.

# Qu'est-ce qui t'arrives encore Ed ?

# Il se passe que ça craint Al. Maintenant qu'il n'y a plus de Pierre Philosophale à trouver, je vais devoir jouer les gentils alchimistes d'état. Fini pour moi l'aventure, l'inattendue, le…

# Sincèrement Ed. Tu crois que le colonel Mustang est du genre à te laisser pépère sur les routes ?

# Ben……….. Nan. Argg veux plus y aller finalement ! Je veux démissionner. Ce barge va encore m'envoyer dans des coins pas net ou je risquerais ma vie à chaque détours.

Désabusé par ses réactions infantiles, Alphonse tendit à son frère une main secourable pour le réconforter. Mais il était déjà trop tard. Tiré avec force par une Winry au mieux de sa forme, Ed ne pu s'emparer du moindre petit doigt de son frère cadet.

# Pitié Al, ne la laisse pas m'y remmener.

Leur faisant un signe d'au revoir, Alphonse était amusé et rassuré. Son frère était à nouveau lui même. Heureux et insouciant. Plein de fougue et d'énergie à revendre. Nul doute que sa situation enfin claire et sérieuse avec Winry n'y était pas pour rien. Soupirant d'amusement, il leur fit un dernier salut avant que le train ne s'éloigne définitivement de lui. Une petite minute plus tard et il partait du quai.

Sagement assis près d'une fenêtre en partie ouverte, Ed observait rêveur et nostalgique le paysage défiler devant ses yeux. Il avait tant vécu depuis son premier départ pour Central. Plus de quatre longues années peuplées d'évènements inattendues, redoutables et passionnant, allant du plus comiques au plus tragiques. Aujourd'hui, tout cela lui semblait si loin. Comme si une nouvelle vie s'offrait à lui. Un nouveau départ qu'il prenait seul….enfin presque.

Tournant son visage, il vit la douce Winry souriante et insouciante.

Depuis leur monté dans le train, leurs mains ne s'étaient toujours pas détachées l'une de l'autre.

Le plus étrange étant peut-être cette douce chaleur qu'il lui semblait ressentir dans son bras de chair. Les marques de Scar étaient toujours aussi réactives aux moindres de ses sentiments. Et pour son plus grand soulagement, semblaient apprécier à juste valeur son frère et la jeune fille.

Comme en réponse à cette bienveillance, Winry se laissa aller contre son épaule, y soupirant de bien être.

Alors Edward, observa à nouveau le paysage

C'était peut-être stupide et enfantin.

Mais la conclusion de toute cette histoire était que finalement, la vie valait peut-être bien la peine d'être vécue.

Fin

1 Veuillez ne pas tenir compte de ce paragraphe. Ce n'est qu'une petite saturation personnelle au boulot qui génère de telle idiotie

2 Il a du mal à percevoir le concept même de l'amour ''

Ici se termine ce qui devait être le dernier paragraphe de ma One shot '' Comme redouté l'histoire a prit trop de taille pour vivre en un bloc (57 pages ça aurait pourtant battu mon précédent record de 32 ;p), alors je suis pas mécontente d'avoir publié tout cela en chapitre finalement '' Ceci étant, n'étant pas satisfaite de cette fin et ayant (et vi encore) des scènes que j'ai pas pu placer (« l'intrigue » ne se déroulant que sur 4 semaines, ça faisait trop bizarre pour que ce soit crédible concernant Riza ''). Du coup, je publierais une petite partie supplémentaire. Pas forcément très attendue, ni très réussie, mais avec objectivité ça ne pourra pas être pire que ces deux derniers chapitres T-T Je voulais la publier demain, mais, làj'ai encore oublié sa denrière version (la presque fini) à mon boulot et ce dernier étant fermé le week-end, on va donc devoir attendre lundi soir T-T (je suis maudite en ce moment, ca devient pesant à la longue ;(((

Grand merci à vous tous pour vos review. Aceituna, Cassy-chan, joana serenity, Itarïlë, detective Kessy, Dagron, Aphrael chibi, Alt-ed…, merenwen…, Al-ke-me et ceux qui des fois lirait aussi cette fic sans se faire connaître. Je suis vraiment heureuse de voir qu'il reste des fans pour les couples hetero lol v

mimi yuy