Incompréhension
Chapitre 3 :
Dans la noirceur terrifiante de la nuit, Mère la Lune ne veillait plus sur ses enfants. Elle avait tout bonnement disparu, comme pour annoncer une catastrophe prochaine.
Dans la chambre silencieuse, deux ombres aux courbes gracieuses se faufilèrent à l'intérieur, près du jeune homme meurtri qui se balançait d'avant en arrière, les yeux dans le vide.
Elles lui sourirent, lui caressèrent les cheveux, le bercèrent contre leurs corps étonnamment chaud et accueillant.
Puis l'une d'elle s'écarta, se dévoilant dans une lumière tout bonnement irréelle.
Ses cheveux noirs de jais semblaient fluide et glissaient sur ses reins sensuellement, donnant un contraste avec sa peau si claire, si pâle… Ses yeux légèrement en amande étaient emplis du noir de la Mort, entièrement, et son sourire était d'une douceur dangereuse, machiavélique. La Mort avait décidé d'accompagner son amante la Folie qui elle, était aussi très belle.
Ses yeux bleu de Prusse avaient une note de ressemblance avec ceux du japonais qui la regardait avec fascination en murmurant le prénom de sa 'sœur'. Ses cheveux brun foncé lui chatouillaient la nuque, quelques mèches encadrant son visage aux traits fins. Sa peau légèrement hâlée était douce au touchée : un vrai délice.
Hommes ou femmes, on en savait rien, mais leur beauté était telle qu'elle en faisait peur…
La Folie semblait être venue chercher son frère, le cadet qu'elle aimait tant et qui souffrait sans comprendre, sans savoir… sans vouloir savoir. Et celui-ci lui répondait dans une étreinte désespérée, laissant ses sanglots mouiller la tunique de la Folie.
Etrangement, avec elle, il ne craignait rien, sentait une douce chaleur s'insinuer en lui pendant leur étreinte.
N'aie crainte… encore une dernière fois, une dernière étape à passer, et tu seras en paix, avec moi, avec ma moitié… Avec nous, murmura doucement, tendrement la Folie en embrassant Heero sur le front.
Puis elle le souleva sans peine et le coucha sur le lit, le bordant tendrement sous les yeux doux de la Mort dont le sourire n'annonçait que le bonheur d'une étreinte éternelle.
Puis, après un dernier baiser sur le front, elles partirent, disparurent tandis que des bruits de pas survenaient des escaliers.
Quatre avait ressenti leur présence, comme un froid immense, comme un vent polaire fouettant et blessant.
Et il avait crié, de toutes ses forces : crié à l'injustice, crié à la Mort, crié à la Folie, crié à la Douleur qui prenait son cœur…
Et Duo avait compris, ainsi que les deux autres pilotes. Oui, ils avaient compris, et ils avaient à présent peur de leur compréhension, peur de ce que cela impliquait à présent.
Mais quand ils arrivèrent dans la chambre de Heero, celui-ci était endormi paisiblement, chassant de son sourire d'enfant toutes leurs inquiétudes sans qu'ils ne comprennent comment.
Descendant alors malgré sa peur, Quatre était en sueur, une main sur le cœur. Il s'assit sur le canapé, se laissant aller dans les bras de son bien-aimé. Il laissa échapper quelques larmes, sachant pertinemment ce qui allait se passer par la suite.
Je ne veux pas… Ca ferait trop mal, il est comme un frère !
…
Trowa ne disait rien, sachant que ses mots n'étaient pas comparables aux gestes réconfortants qu'il pouvait procurer à son petit ange. Alors il le serra contre lui, le berçant en lui caressant les cheveux.
Lui-même savait que la douleur était immense, et rien qu'à l'idée qu'on lui prenne son petit frère, Heero, il sentait une haine s'insinuer en lui, une révulsion incomparable couler dans ses veines comme son sang le faisait.
Et il était conscient que, plus que tout que Duo ne comprenait pas, ne voulait pas comprendre.
Mais c'était la Loi, et la Folie avait décidé de reprendre ce qu'elle jugeait être sien, et personne ne pouvait la contrer. C'était ELLE qui dirigeait les rennes du traîneau.
Trowa releva la tête quand Wufei apparut, l'air aussi fatigué que lui. Oui, tout le monde était fatigué, était empli de douleur, mais parce que Heero était leur ami, leur frère, ils s'en foutaient et continuaient de l'aider comme ils le pouvaient.
Le chinois alla s'asseoir calmement sur le fauteuil, voulant se montrer toujours aussi fort, peut-être même plus que jamais.
Pour lui, Heero était un homme d'honneur, digne de vivre, et un rival et ami d'exception. Que ce héros doive mourir lui causer de la peine, mais que cet héros souffre ainsi, à en devenir malade, cela lui causait une douleur immense.
Il soupira et se passa une main sur le visage, massant longuement ses tempes.
Dans la chambre, au deuxième étage, Duo était resté, ne pouvant se résoudre à laisser sa compagne d'avant et son amante emporter celui qu'il aimait plus que tout.
Assis sur le bord du lit, il caressait d'une main cheveux et front de l'endormi.
Il dormait, paisiblement pour une fois. C'était un repos qu'il avait mérité…
I love you angel…
Duo...
Le natté ne bougea pas, mais eut un petit sourire. Ce n'était qu'un murmure dans un profond sommeil, mais cela lui avait sufi. C'était comme si le japonais avait entendu ses mots, ses paroles d'amour envers lui. Et c'était assez pour que Duo sourie.
Mais comme tout bon moment doit cesser un jour ou l'autre, son sourire retomba quand Heero commença à se débattre dans le vide, contre un ennemi invisible.
Heero ?... Heero !
Non non nooooooon ! Ne me touchez pas !
Arrêtez tout ça… c'est trop.. ça brûle Seigneur, ça fait si mal…
Il sentait les larmes couler en abondance le long de ses joues, brûlant sa peau au passage, piquant ses yeux en sortant et les rougissant certainement.
L'homme le gronda avant de le gifler d'une force qui l'assomma à moitié sur le coup.
Puis il se sentit dénuder sans rien pouvoir y faire. Ses gémissements s'élevaient pour devenir cri, et ce fut un hurlement qui déchira tout le reste.
Les yeux écarquillés, il ne comprenait pas tandis que l'homme en lui commençait des mouvements bestiaux. La corpulence d'homme mûr en lui se faisait douloureusement ressentir, lui arrachant un hoquet de douleur et d'incompréhension à chaque coup de plus en plus profond.
Il ressemblait à un enfant… En fait, il en était un. L'incompréhension d'un enfant se lisait dans ses yeux grand ouverts.
Un enfant à qui l'on fait quelque chose de douloureux sans aucune raison, sans lui expliquer le pourquoi de ces gestes.
Et cet homme prenait son pied en plus ! Heero se tendit en sentant la semence de l'homme couler en lui comme de la lave, brûlant tout son corps.
Sur le coup, tout lui revint en mémoire.
Son premier viol, ses cris et ses pleurs… ses supplices… Tout, absolument tout lui revenait. Ajouté à ce qu'il venait de revivre, il se sentit briser sur le coup, plus que jamais.
L'homme le retourna sans qu'il ne réagisse, et ce fut un deuxième homme qui le pénétra, violemment, d'un coup sec.
Il hurla à nouveau sa douleur, s'accrochant à ce qu'il pouvait alors qu'il vivait cette salissure pour la troisième fois.
Et l'autre riait… et l'autre regardait, sans gêne et sans pitié.
Seigneur que c'était douloureux !
Le japonais hurlait, sanglotait de toute son âme meurtrie mais personne ne l'écoutait, personne ne l'aidait. Alors il ferma les yeux, tentant de détendre son corps. Puis soudainement il cria de surprise. On venait de lui tirer les cheveux en arrière pour lui faire relever la tête.
Il fit les yeux ronds en sentant le membre dur du premier homme forcer sa bouche et débuter un va et vient dans sa bouche. Il ferma les yeux de désespoir, sentant la bile remonter dans sa gorge. Puis ils explosèrent tous les deux en lui dans un râle horrible de plaisir.
Et il sentit ce goût âpre dans sa bouche, couler le long de sa gorge… Dégueulasse !
Il s'effondra sur le lit, ne trouvant même plus la force de pleurer. Ses yeux vides fixaient un point invisible tandis que les hommes se rhabillaient… avant de stopper leurs gestes. Ils sourirent dangereusement et retournèrent le corps du japonais.
Celui se arqua de surprise en sentant une bouche aux lèvres sèches entourer son membre et débuter un va et vient horriblement douloureux.
Il haleta, les larmes revenant avant de crier de douleur quand des dents mordillèrent son sexe. Il en pleura de plus bel et son orgasme douloureux lui arracha des sanglots incontrôlables.
Enfin satisfaits, les deux hommes partirent en ricanant, laissant le corps blessé et détruit de l'adolescent sur le lit de celui-ci.
Il avait été violé à deux reprises à nouveau… dans sa propre maison, alors que sa famille était juste partie pour une visite de courtoisie à ses grands-parents, l'ayant laissé ici avec de doux sourires pour qu'il se repose.
Et que faisait le garde, ne l'avait-il pas entendu hurler comme un malade !
Heero se recroquevilla sur lui-même, tremblant de tout son corps avant d'entendre des pas venir dans sa direction. Il se crispa encore plus.
Le garde qui était censé le surveiller arriva, comptant son argent avant de regarder son jeune maître ainsi détruit. Il ne s'en formalisa pas, observant à droite et à gauche pour être sûr que personne ne le regardait.
Il sortit de son holster son arme à feu, vissant ensuite le silencieux dessus avant de le relever vers Heero…
Un cri déchira le silence de la forêt, alertant en même temps tous les autres pilotes à l'étage. Quatre, plus faible que jamais, éclata en sanglots dans les bras de Trowa, n'ayant pas besoin de voir la scène pour savoir ce qui se passait. Il avait un vide en lui… une place en moins. Le blond cria en tombant à genoux, sanglotant à terre, ses bras autour de lui comme une mère enceinte voulant protéger son enfant en elle.
Et il cria encore et encore, le natté faisant de même.
La détresse de Duo était grande. Il ne voulait pas y croire, ne voulait pas que cela soit réel, que tout ceci ne soit qu'un rêve pourri !
Mais le corps refroidissait incroyablement vite…
Ce qui lui faisait le plus mal, c'était le sourire qu'arborait le nippon. Un sourire de délivrance…
Heero je t'en prie, je t'en prie je t'en prie bordel ! Ouvre les yeux, allez, me laisse pas ici… Please Hee-chan…
La voix se brisa dans des sanglots. Duo fixait toujours Heero, sa main caressant la joue du japonais comme dans un état de transe.
Puis lentement, Wufei s'avança, prenant l'américain par les épaules pour le relever doucement. Celui ne cessait de regarder le japonais, et soudainement sembla se réveiller.
Il repoussa le chinois d'une force incroyable, attrapant une chaise qu'il balança contre le mur où était acolé son lit.
Il laissait sa rage s'exprimer dans des gestes d'une violence rare, dans des larmes qui coulaient abondamment. Puis il se calma soudainement. Une tension incroyable se trouvait dans la pièce, et pourtant Heero souriait. Il souriait…
Il a fallu attendre la… Il souriait à sa….
Duo serra les poings en baissant la tête. Sa rage ne s'était pas calmée, mais elle s'exprimait autrement. Puis il y eut comme un souffle, un vent frais qui lui fit relever la tête tandis que Quatre haletait de douleur, les yeux grand ouverts sur le plancher, sa main se crispant violemment sur sa chemise.
Il sentait deux présences dont l'aura était… vide. C'est ce qui lui faisait peur, c'était vide.
Duo releva la tête, ses yeux se fixant directement sur la Mort… et son amante, la Folie. Il fut frappé de plein fouet par la ressemblance avec Heero, et ses mots se bloquèrent dans sa gorge avant qu'il ne se reprenne.
Rapidement, il se plaça entre Heero et elles.
La Folie semblait en rire et, d'un pas leste traversa Duo comme un passe-muraille l'aurait fait avec un mur. Le pilote tomba à terre, tremblant alors qu'il passait les bras autour de son corps. Froid, vide… c'était glacé en lui, et terriblement vide.
Tout ceci lui arracha quelques larmes silencieuses avant qu'il ne relève la tête vers la Folie et la Mort.
La Folie se baissait lentement vers Heero, caressant son visage avant de l'embrasser, chastement. Puis quand elle releva la tête, les lèvres d'une âme restaient soudées aux siennes avant de se détacher, la regardant longuement avant de sourire comme un enfant.
Duo se tourna lentement vers eux, bougeant des lèvres pour former un prénom.
L'âme se tourna vers lui, surpris, avant de sourire avec tendresse et douceur. Il murmura deux mots dans sa langue natale, clouant Duo sur place de surprise. Etonnamment, il ressentit une étrange joie s'insinuer en lui, et se mit à sourire à cette âme…
La Mort les regardait d'un œil critique, mais finit par se détendre et alla prendre son amante la Folie dans ses bras avant de s'écartant, tendant une main vers l'âme du nippon pour qu'il partage leur étreinte. Celui-ci accepta en silence et vint se nicher contre les deux amantes en souriant, des larmes coulant sur ses joues.
Si la scène paraissait invisible pour Trowa et Wufei, ils n'en sentaient pas moins les présences étranges, et lorsqu'ils sentirent un souffle familier à leurs oreilles, ils se tendirent avant de comprendre… Wufei sourit, et Trowa ferma les yeux.
Ils comprenaient enfin…
OWARI
Que dire à part que… je sens que je vais me faire trucider .
J'espère que vous aurez apprécié la fic même si après vous aurez après des envies de meurtres sur ma personne, comme quelqu'un que je connais… '
En tout cas, merci de m'avoir rewiewé et heu… bah merci pour tout.
