Promenade avec un Loup-garou
Par Padfoot et Les Jumeaux Weasley
Chapitre 2 – Aide-toi et le Choixpeau t'aidera
À la seconde près où le Poudlard express se mit à ralentir, sa peur, qu'il avait rangée sur le rebord de la fenêtre avec les dragées surprises, lui sauta à la gorge avec une force redoublée. Ce fut donc sans trop être certain de ce qu'il faisait que Remus enfila sa robe de sorcier puis suivit ses nouveaux camarades hors du train. Il avait entendu la voix forte d'un homme appeler les premières années et il avait suivi James, ses cheveux étant facilement reconnaissables au milieu d'une foule lorsqu'on se tenait assez près. Il arriva devant l'homme le plus grand que ses jeunes yeux n'avaient jamais vu. Dans le noir, dans le froid, il ne semblait pas très rassurant. Remus enfonça donc la tête dans les épaules et se mit à marcher avec les autres sur le petit chemin étroit et escarpé. Comme personne ne parlait beaucoup, il ne savait pas si ses compagnons de voyage étaient toujours à ses côtés. Étant d'un optimiste démesuré, il conclut qu'ils l'avaient abandonné au milieu d'une foule inconnue, ce qui nourrit encore un peu plus sa peur. Par contre, s'il avait un tantinet soit peu regardé autour de lui, il aurait noté qu'il était encadré par Lily et Sirius qui marchaient très près de lui, que James était juste de l'autre coté de Lily et que derrière, Peter faisait tout son possible pour le suivre. Il ne sut donc pas que c'était lui qui menait le groupe de premières années à la suite du géant et que chacun d'entre eux, pour une raison qu'ils ne s'expliquaient pas, suivait la force étrange qui émanait de lui.
- Vous allez bientôt apercevoir Poudlard, dit le géant en se tournant vers eux. Après le prochain tournant.
Le grand « Oooooooh! » qui s'ensuivit sortit Remus de sa torpeur. Il leva la tête pour remarquer que le chemin avait débouché sur la rive d'un grand lac noir. De l'autre côté, au sommet d'une montagne, il put enfin apercevoir le rêve de sa vie qui était aussi son pire cauchemar : Poudlard.
- Pas plus de quatre par barque, lança le géant en montrant une flotte de petits canots alignés le long de la rive.
Comme un automate, Remus monta dans le premier bateau qu'il trouva et prit place à l'avant. Il ne porta même pas attention aux autres passagers. Il était trop occupé à se concentrer sur sa respiration et sur les battements de son cœur. À partir de ce moment, il n'entendit et ne vit plus rien. Il fut vaguement conscient que quelqu'un lui appuyait sur la tête pour une raison qu'il ne chercha pas à comprendre. Ils finirent par descendre des canots. Remus se concentra sur la silhouette du géant et le suivit. Il nota qu'il entrait dans le château et se dirigeait Dieu seul savait où. Une sorcière à l'air sévère vient leur parler. Bien qu'il portait attention à chaque syllabe qu'elle prononçait, les mots n'avaient aucun sens pour lui. Il allait bientôt devoir affronter le monde, seul, sans personne pour le soutenir. Il songea à ses parents et regretta amèrement leur absence. Il serra les dents et attendit. Maintenant, c'était vrai. Maintenant, c'était réel. Maintenant, tout se jouait. Maintenant… quelqu'un lui tapait sur l'épaule. Il tourna la tête pour plonger le regard dans deux yeux verts, visiblement inquiets.
- Est-ce que ça va Remus ? lui demanda Lily d'une voix douce.
Il regarda autour pour s'apercevoir que ses compagnons de train étaient tous autour de lui à le regarder avec inquiétude. Il remarqua aussi que les garçons avaient essayé de former une sorte de mur pour le cacher aux autres élèves. Remus fut touché de voir qu'ils s'en faisaient pour lui. Il fut aussi touché par leur tentative de protection. Il leur sourit tour à tour, un courage sorti du néant s'étant propagé en lui.
- Ça va… mieux. Merci, leur répondit-il.
Les trois garçons répondirent à son sourire juste avant que, à la plus grande surprise de Remus, Lily passe un bras autour de la taille de Remus et un autour de la taille de James et les attire contre elle.
- Alors tant mieux parce que je suis morte de trouille ! dit la jeune fille d'une toute petite voix.
Puisque Lily n'avait pas l'air de ces personnes à se presser sans raisons contre les autres, Remus échangea un regard embarrassé avec James puis posa une main incertaine sur l'épaule tremblante de Lily, imité par James.
- Et bien et moi alors ? demanda Sirius, faussement outré.
- C'est pas ma faute, j'ai juste deux bras, répondit Lily d'une voix aussi tremblante que son corps. Je suis désolée, c'est une habitude que j'ai prise quand j'étais petite et comme mon papa n'est pas là…
- Euh… Avoir juste deux bras ? Demanda Sirius d'un ton malicieux.
Ils ne purent s'empêcher de rire. Lily sembla se détendre un peu mais ne lâcha pas prise pour autant. Remus n'avait jamais été aussi près de quelqu'un d'autre que ses parents d'aussi loin qu'il se souvenait. Bien qu'embarrassant et totalement étrange, c'était plutôt agréable. Il ne put s'empêcher de se dire que si Lily avait su, que s'il avait été honnête avec elle, elle ne l'aurait pas serré dans ses bras.
- Non, gros bêta ! Quand j'ai peur ! Et puis comment tu fais, toi, pour être si détendu ? demanda Lily, à demi admirative, à demi étonnée.
- C'est vrai que j'ai l'air détendu hein ? répliqua Sirius.
Il n'avait pas à proprement dit répondu à la question de Lily mais Remus était certain qu'il n'était pas le seul à avoir noté l'emphase qu'il avait mise sur les mots « l'air » de sa réplique. Lily lui fit un faible sourire puis augmenta sa pression autour de la taille de Remus. La sorcière à l'air sévère était revenue dans la pièce. Cette fois, Remus comprit ce qu'elle disait. Elle ouvrit la bouche mais s'arrêta, lançant un regard en direction de Lily. Celle-ci laissa ses bras tomber rapidement tandis que toutes les têtes se tournaient en direction du regard de la dame à l'air sévère. Remus et James réagirent à la vitesse de l'éclair et prirent un air décontracté. Les autres élèves froncèrent les sourcils un instant.
- Bon, allons-y maintenant, dit la sorcière d'une voix brusque. La cérémonie va commencer. Mettez-vous en rang et suivez-moi.
Sirius attrapa Remus par le bras et le fit entrer dans le rang avec lui. James et Lily se faufilèrent juste derrière eux. Peter se fit des pieds et des mains pour rester près d'eux et se retrouva avec une jeune fille pas très jolie, à l'avis de Remus. Au regard que lui lança Sirius, il sut qu'il était de son avis. Remus lui sourit légèrement mais cessa aussitôt que la file se mit en branle. Sirius et compagnie avaient réussi à lui faire oublier qu'il était en train de vivre la chose la plus effrayante de sa vie. La panique reprit sa place au sein de ses organes et autres parties de son corps. D'un pas raide, il suivit la ligne jusqu'à la grande salle. Une fois à l'intérieur, il ne porta pas attention aux décors, ni aux autres élèves. Il se contentait de regarder droit devant lui en essayant de ne pas perdre connaissance.
- Relaxe mon p'tit pote ! Le truc, c'est la respiration. Inspire, expire, inspire, expire. Faut y aller dans l'ordre tu sais ? lui murmura Sirius à l'oreille.
Remus ne put s'empêcher de tourner la tête vers lui avec un mince sourire. Sirius lui fit un clin d'œil. Étrangement, cette petite phrase stupide et ce geste simple calmèrent Remus juste assez longtemps pour l'empêcher de ne pas remarquer que la marche avait cessé et que les première année se mettaient en rang. Tandis que les autres élèves regardaient un peu partout, Remus concentra son attention sur ses pieds. Il entendait les murmures des élèves dans la salle et sentait les regards sur les nouveaux élèves. Il n'osa pas lever la tête. Il avait peur que quelqu'un le reconnaisse. Il voyait déjà un élève sans visage se lever en le pointant du doigt en hurlant « C'EST UN… ! ». Un coup de coude dans les côtes le sortit de ses pensées. Il tourna la tête en direction de Sirius qui lui indiqua le tabouret devant eux. Un vieux chapeau râpé, sale et rapiécé était posé dessus. Remus le regarda avec curiosité. non sans remarquer le silence total qui régnait maintenant dans la salle. Il sentit des cheveux et la monture froide d'une paire de lunettes lui frôler le visage. De l'autre côté, Lily glissait sa tête entre Sirius et lui.
- Qu'est-ce que c'est que ce truc ? murmura Lily.
- Je n'en ai aucune espèce d'idée… chuchota Sirius.
La pression de la monture des lunettes s'accentua légèrement, ce qui lui signala que James le regardait du coin de l'œil. Il répondit à son regard en haussant les épaules. Ils tournèrent les yeux en même temps vers le chapeau. Remus ne put s'empêcher de sursauter lorsqu'il le vit bouger. Une déchirure, tout près du bord, s'ouvrit en grand, comme une bouche, et le chapeau se mit à chanter :
Je suis le plus pensant des chapeaux,
Car j'ai la chance de posséder un cerveau,
Dont Gryffondor eut la bonne idée de me doter,
En sentant sa dernière heure arrivée.
Avec trois sorciers de ses amis,
Ayant fondé la plus grande école de sorcellerie,
Ils divisèrent l'école en quatre maisons,
Qui séparaient les élèves d'après leurs dons
Les courageux étaient choisis par Gryffondor,
Serpentard accueillaient les ambitieux et les forts,
Pour Serdaigle, seule importait la réflexion,
A Poufsouffle, les travailleurs acharnés faisaient légion.
Ils confièrent à moi la tâche d'importance
De vous diriger en toute confiance
Vers la maison de votre destinée.
Pour cela, rien de plus simple : venez m'essayer !
Bouche bée, Remus fixa le choixpeau sans bouger sous les applaudissements généraux. Le choixpeau s'inclina pour saluer les quatre tables de la grande salle puis s'immobilisa à nouveau.
- Alors ça, ce doit être la chose la plus étrange que j'ai jamais vue ! murmura Sirius.
- Eh ben et moi alors ? demanda Lily, toujours sous le choc.
James, Sirius et Peter laissèrent échapper un petit rire. Remus eut un faible sourire. Si ce chapeau parlant était intelligent, il songea un instant qu'il serait peut-être préférable de ne pas le mettre. Il se demanda pendant un moment s'il pouvait demander si les élèves avaient le choix de porter le choixpeau. Il envisageait fortement de lever la main lorsque la sorcière qui les avait amenés dans la grande salle se mit à parler.
- Quand j'appellerai votre nom, vous mettrez le chapeau sur votre tête et vous vous assiérez sur le tabouret. Je commence : Arnold, Conrad.
Un grand gaillard à l'allure sportive s'avança en roulant des épaules. Il attrapa le chapeau et l'enfonça sur sa tête avant de s'asseoir sur le tabouret. À côté de lui, Sirius semblait s'être raidi. La fatalité de l'ordre alphabétique ne jouant pas en sa faveur, l'air décontracté de Black commençait à décliner. Tandis que Arnold, Conrad semblait en proie à un malaise sans nom, Remus se pencha vers Sirius.
- Relaxe mon p'tit pote ! Le truc, c'est la respiration. Inspire, expire, inspire, expire. Faut y aller dans l'ordre tu sais ? murmura Remus.
Sirius lui jeta un regard amusé et sembla se détendre légèrement. Remus répondit à son sourire en se demandant ce qui le surprenait le plus entre avoir eu la force de plaisanter, de s'être souvenu de ce que Sirius lui avait dit ou le fait qu'il ait réussi à aider Sirius. Remus reporta son attention sur Arnold et le chapeau.
- POUFSOUFFLE ! finit par crier le choixpeau.
Le jeune garçon resta assis sur le banc sans bouger. Les secondes passèrent puis la sorcière à l'air sévère s'avança vers lui pour lui retirer le chapeau et lui indiquer la direction de sa table. Conrad se leva promptement et avec un regard de regret vers la table des Gryffondor, il se dirigea vers les Poufsouffle qui applaudissaient plus par politesse que par bonheur. Visiblement, Conrad ne voulait pas faire parti de leur maison. Remus échangea un regard avec Black. Ce dernier ouvrit la bouche pour parler mais…
- Black, Sirius !
Black, Sirius avala difficilement et se dirigea vers le tabouret. Remus sentit Lily s'infiltrer dans l'espace maintenant libre tout en entraînant James pour qu'il se place derrière elle. Le choixpeau ne resta pas longtemps sur la tête de Sirius.
- GRYFFONDOR !
Les épaules de Sirius s'affaissèrent de soulagement et il se leva, tout sourire. Il enleva le chapeau, fit un sourire à ses camarades de train et fila en direction de la table rouge et or qui l'applaudissait joyeusement. Remus fut heureux pour Sirius. Il se demanda s'il allait lui adresser à nouveau la parole lorsque le chapeau l'aurait envoyé à Serpentard. Parce qu'il n'y avait aucun doute à ce sujet dans l'esprit de Remus. Si les Serpentard avaient un côté sombre, il était certain que c'est là qu'il irait. Ce n'est que lorsque Evans, Leslie fut appelée qu'il reporta son attention sur la répartition. La jeune fille fila d'un air misérable vers le banc puis, avec un dernier regard vers Remus et James, puis vers Sirius, elle attrapa le chapeau et le posa sur sa tête. Il lui glissa sur les yeux tandis qu'elle s'asseyait sur le tabouret. James se glissa dans l'espace laissé par Lily. Remus se demanda si c'était pour être à côté de lui ou pour être en première ligne.
- GRYFFONDOR ! annonça le choixpeau après une brève pause.
Lily se leva d'un bon, jeta un air surpris dans la direction des nouveaux non répartis puis courut jusqu'à Sirius qui était déjà debout, applaudissant à tout rompre. Un large sourire aux lèvres, elle serra la main de Sirius et prit place en face de lui. À partir de ce moment, le calvaire de Remus reprit de plus belle. Il avait jeté un œil à la table des Serpentard et leur avait trouvé un air des plus antipathiques. Il ne voulait pas être à Serpentard. Il voulait être n'importe quoi d'autre sauf un Serpentard. Il aurait aimé être dans la même maison que Sirius, Lily, probablement James et peut-être Peter. Il ferma les yeux et fit donc une prière silencieuse.
- Lupin, Remus !
Il ouvrit les yeux subitement et se sentit pâlir. Il prit la peine de se dire que ce n'était certainement pas pour l'avantager avant d'aller mettre le chapeau sans regarder personne. En mettant la main sur le chapeau, ses yeux se posèrent sur le vieillard assis au milieu de la table des professeurs. Ce devait être Dumbledore. Ce dernier lui fit un sourire puis un clin d'œil. Remus essaya de sourire, par pure reconnaissance pour ce qu'il avait fait, puis posa le chapeau sur sa tête et prit place sur le tabouret.
- Mmmmmm… Tu es le premier que je rencontre, dit une voix dans son oreille.
Remus sursauta. Le chapeau lui parlait ! Et il savait ! Et si, au lieu d'annoncer une maison, le choixpeau hurlait… ?
- Ne soit pas ridicule voyons ! Tu devrais avoir plus confiance en toi. Tu es intelligent. Très intelligent. Et très courageux. Sinon, tu ne serais pas venu ici. Non, même pas pour faire plaisir à tes parents. Tu dois avoir confiance en toi et la seule maison qui peut t'y aider est… GRYFFONDOR !
Remus entendit le dernier mot résonner dans la grande salle. Il remercia mentalement le choixpeau.
- Tu le mérites. Va maintenant, lui répondit-il.
Ébranlé, Remus retira le chapeau, le posa sur le tabouret et se dirigea vers la table des Gryffondor. Sirius et Lily en tête, tous les élèves applaudissaient le nouveau venu à tout rompre. Sans y croire vraiment, Rémus serra quelques mains et se laissa tomber sur une chaise à côté de Sirius.
- Et bien tu vois ! Tout était dans la respiration ! lui dit Sirius en riant.
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Assis à la table des Gryffondor, soulagé, Sirius observait ses amis être répartis à leur tour. Avec une petite pointe d'appréhension tout de même. Et s'ils ne finissaient pas dans la même maison ? Ce serait dommage d'être séparé des premiers amis qu'il s'était fait dans cette école. Que se passerait-il s'il se retrouvait tout seul à Gryffondor ? A quel point James pourrait-il lui en vouloir ? Et les autres ? Il prit une inspiration puis se moqua de lui-même. N'était-il pas censé avoir l'air détendu ? Il adressa un petit sourire à Lupin lorsqu'il se retourna pour le regarder, avant de jeter un coup d'œil chez les Serpentard. Remus était vraiment terrorisé, d'autant plus qu'il semblait persuadé d'aller chez les Serpentard…
Le professeur qui les avait accueillis, McGonagall, continuait à lire la liste.
- Evans, Leslie.
Leslie, à son grand soulagement, le rejoignit quelques minutes plus tard chez les Gryffondor, un grand sourire aux lèvres. Et, quelques instants plus tard…
- Lupin, Remus.
Si Lily avait un air terrifié en s'approchant du Choixpeau, ce n'était rien par rapport à Remus; pâle comme un mort-vivant. Le choixpeau sembla réfléchir – à moins qu'il ne discute avec le garçon : Sirius avait bien entendu, lui aussi, cette petite voix intelligente – puis l'envoya, à son tour, chez les Gryffondor.
Remus se laissa tomber à côté de lui avec un soupir de soulagement, rosissant de plaisir sous les applaudissements. Sirius lui sourit chaleureusement et reporta son attention sur le Choixpeau.
James et Peter jetaient des regards plus ou moins désespérés vers eux, plus ou moins effrayés de la suite.
- Pettigrew, Peter.
L'interpellé mit quelques secondes à bouger, dans son anxiété. Il monta sur l'estrade et faillit renverser le choixpeau et le tabouret. Lorsque tout fut en ordre, le choixpeau se tint silencieux sur sa tête pendant un long moment, avant de crier :
- Gryffondor !
Le garçon sauta littéralement sur ses pieds, et fit quelques pas dans la direction de Gryffondor avant de revenir pour donner le chapeau à Potter, James, sous le regard sévère du professeur. Le garçon ébouriffé puisait apparemment dans toutes ses ressources pour avoir l'air badin, ce qui força l'admiration de Sirius. Il leur adressa un petit sourire avant de disparaître sous l'immense chapeau. Mais à peine le choixpeau fut-il en place qu'il envoyait James à Gryffondor.
Toute la petite équipe avait rejoint la table des Gryffondor, et Black venait de s'apercevoir qu'il crevait littéralement de faim.
"Rapes, Terence"
La répartition n'en finissait plus, maintenant.
"Rogue, Severus"
Le chapeau rendit son verdict alors qu'il avait tout juste effleuré les cheveux de l'intéressé.
"Serpentard!"
Sirius était persuadé qu'on pouvait entendre les hurlements
de son estomac à l'autre bout de la salle. Pour quelle raison obscure les
autres faisaient-ils semblant de l'ignorer ?
Il ne restait plus que deux filles, qui se dévisageaient, appréhensives.
"Wald, Kyana"
"Serdaigle!"
"White,
Catherine"
"Gryffondor!"
Catherine, la nouvelle venue, était une fille plutôt jolie, à l'instar de Lily. Des cheveux blonds ondulés encadraient un joli visage où brillaient des yeux bleu pâle, et un sourire cynique flottait sur ses lèvres.
La répartition était finie. Sirius se tourna vers son assiette au moment où Catherine prenait un siège non loin d'eux. Toujours vide.
- Ils veulent nous affamer ou quoi ? s'exclama-t-il.
La table de Gryffondor partit d'un grand rire, vite étouffé quand le sorcier qui présidait à la table des professeurs, le directeur sans doute, se leva.
- J'aimerais dire quelques mots avant que nous ne puissions commencer ce délicieux repas.
Black ne put réprimer un grognement. Un discours ! Il ne manquait plus que ça ! Le directeur, un vieil homme dont la longue barbe et les longs cheveux blancs se teintaient d'un souvenir très lointain de roux, leur sourit, les bras étendus. D'une certaine façon, c'était la vision la plus rassurante que Sirius avait vue depuis le départ.
- Bon appétit !
Les Gryffondor rirent à nouveau, et tout le monde acclama le vieux professeur. Les plats se remplirent instantanément des mets les plus variés et Sirius se servit sans retenue, enfin.
- J'adore ce professeur, déclara-t-il quand son estomac le lui permit. Il sait parler aux ventres vides.
- C'est le professeur Dumbledore, dit un élève de cinquième année à côté de lui. Il vient de reprendre le poste de directeur. Dommage que vous ne l'ayez pas en Métamorphoses. Au fait, je suis Marcial, un des préfets de Gryffondor.
Les présentations recommencèrent. Sirius se tourna vers la jeune fille en face de lui.
- Tu es Catherine, c'est ça ? Je suis Sir…
- Sirius Black, je sais, répondit-elle. Je me rappelle. Et vous, c'est James Potter et Remus Lupin, c'est ça ?
Les deux interpellés acquiescèrent, l'air totalement abasourdi, en particulier Remus.
- Et voilà Lily Evans et Peter Pettigrew, continua Sirius sans relever la remarque.
- Oh, je n'avais pas retenu ces noms-là. Au fait, oubliez le Catherine, tout le monde m'appelle Cathy.
Cathy n'avait adressé qu'un vague sourire à Lily et Peter avant de reporter toute son attention à James, Remus et Sirius. Lupin haussa les épaules en réponse au coup d'œil interrogateur de Sirius, mais James semblait plutôt mal à l'aise.
- Je suis déçu de ne pas avoir Dumbledore comme professeur, lança-t-il à Marcial pour changer de conversation. Qui le remplace ?
- Je suppose que c'est McGonagall, répondit Marcial. Elle est très forte en métamorphoses, elle est Animagus.
Sirius laissa à Remus le soin d'expliquer à Lily ce qu'était un Animagus pour observer à son aise la femme assise à côté de Dumbledore. Autant le directeur dégageait une impression de gaieté enfantine, autant celle-ci semblait sévère. En fait, de son chignon parfaitement tiré à sa robe droite, et en passant par ses lunettes carrées, elle était la Sévérité personnifiée.
- Fantastique, railla Catherine. Mais le sorcier de l'autre côté de Dumbledore semble encore pire. Qui est-ce ?
Elle avait raison. L'homme, à qui Dumbledore parlait, aurait pu avoir un physique avenant, s'il n'avait eu le visage déformé par une telle fureur et une telle haine. Le directeur devait lui annoncer une mauvaise nouvelle ou il devait singulièrement détester la maison Gryffondor pour les regarder comme ça, particulièrement les premières années.
- C'est le professeur de Défense contre les Forces du Mal, Spite. Il n'en a pas contre les Gryffondor, je vous assure. Il en a contre la Terre entière. Ignorez son mauvais caractère, soyez attentifs à ses cours et tout ira bien.
- C'est très gai, tout ça, ironisa Sirius, mais à part le directeur, tu en as des marrants à nous présenter ?
Ils rirent à nouveau, ce qui eut le don d'empirer l'expression de Spite.
- Le professeur Flitwick est très gentil. Il est assis sur une pile d'encyclopédie, tout à droite. Il enseigne les Enchantements. A côté, le petit professeur… euh… enveloppé, c'est M. Daniel.
- "Monsieur" ?
- Il est français, et il exige qu'on l'appelle "monsieur". Il a l'air d'avoir trop bu, mais il est comme ça la plupart du temps. Le reste du temps, ce n'est pas qu'un air. Lui non plus, il n'est pas méchant.
- Qui est cet homme, debout près de la porte ? demanda Lily.
Sirius aurait difficilement pu qualifier d'homme la personne en question. Vieux, maigre, la peau tirée sur les os et les cheveux longs et gras, il ressemblait plus à l'animal – qui avait autant d'affinités avec un chat que lui avec un homme – qu'il tenait dans ses bras.
- C'est Rusard, le concierge. Ne vous frottez pas à lui, et encore moins à sa chatte, ou à vos risques et périls. Il est redoutable. Tiens, James, regarde. Si tu veux entrer dans l'équipe de Quidditch l'année prochaine, c'est à elle que tu devras faire tes preuves. C'est Mme Bibine, professeur de vol sur balais.
Avant qu'une conversation sur le Quidditch reprenne, Lily s'étonna tout haut.
- Pourquoi tout le monde veut-il te placer dans une équipe de Quidditch ? lui demanda-t-elle, les joues un peu roses. Tu n'as pas marqué "joueur de Quidditch" sur le front, que je sache ?
Quoiqu'il ait marqué sur le front, Lily semblait ne pas pouvoir en détacher le regard, en tout cas, pensa Sirius. Il jeta un rapide coup d'œil à Remus, qui lui sourit, avant de se tourner vers Lily au milieu des rires.
- Qu'est-ce que j'ai dit ? ajouta Lily, un peu gênée.
- Les Potter sont une famille de sorciers connue, expliqua gentiment Remus. Et en particulier, pour leur talent au Quidditch. De père en fils. On dit que c'est dans leur sang.
- Ah. Comme la magie, alors ?
Lupin hésita un instant.
- Non, pas exactement. Il y a d'excellents sorciers qui viennent de familles moldues, et de parfaits moldus dans les meilleures familles de sorciers. Ceux-là, ce sont des Cracmols.
- Mes parents ont toujours pensé que j'étais un Cracmol, commença Peter. Ils m'ont placé dans des écoles de moldus, et ils ont cru à une erreur quand ils ont reçu la lettre de Poudlard.
Il y eut des rires.
- Je suis moitié-moitié, dit Catherine. Ma mère se sent un peu perdue, mais elle aime trop mon père pour partir.
- Ca ne se passe pas toujours aussi bien, dit Sirius à l'intention de Lily. Certains sorciers détestent les moldus, et vice-versa. Les parents de mon père, des moldus, ne lui adressent plus la parole depuis qu'il est sorti de Poudlard.
- Ces gens-là ont vraiment les yeux bouchés, cracha James. Tous ces Malefoy, ces Rogue. Ils ne pensent qu'à la pureté du sang.
- Il n'y a rien de plus stupide, continua Remus. Il y a beaucoup de sorciers dans ma famille mariés à des moldus… mes parents sont des sorciers tous les deux.
- Rogue… répéta Lily pensivement. Il n'y avait pas un Rogue, dans la répartition?
- Si, répondit James. Severus Rogue. A la table des Serpentard, celui qui se prend déjà pour le directeur.
- Ah. Oh. Tu veux dire, celui qui ne connaît ni le shampooing, ni le savon ?
A cette remarque de Sirius, les Gryffondor qui se trouvaient à portée partirent d'un fou rire.
- Le dentifrice non plus, il ne connaît pas, ajouta Catherine avec un sourire en coin. Vous n'étiez pas juste à côté de lui dans la foule, vous !
James étouffa une nouvelle crise de rires dans sa purée, tandis que Sirius jetait un coup d'œil admiratif à Cathy. C'était la première fois qu'il rencontrait une fille qui lui ressemblait autant. Ou du moins, pour l'humour décapant : le sourire ironique sur ses lèvres était une partie de ses traits au même titre que les cheveux bouclés et les hautes pommettes.
Quelques étudiants plus âgés autour d'eux racontèrent toutes sortes d'histoires sur les Serpentard, puis ils parlèrent de choses et d'autres – la bouche pleine, le plus souvent. Sirius ponctua tout le repas de ses blagues : maintenant qu'il était réparti, et enfin à Poudlard, que toute angoisse s'était échappée, il se sentait bien mieux. Et d'après les visages de ses camarades, eux aussi. Seul Remus, après s'être détendu quelques minutes, s'était à nouveau renfermé, apparemment préoccupé d'un autre problème. Le jeune Black se rendit compte que l'arrivée à Poudlard n'avait pas été la seule raison de l'angoisse de Remus. Celui-ci devait garder un secret, assez sombre pour mettre dans les yeux d'un enfant la maturité d'un homme. Tout en se promettant de résoudre cela aussi tôt que possible, Sirius rendit à Cathy un sourire tout en racontant une de ses meilleures blagues sur les trolls des montagnes.
Les desserts furent tout aussi succulents que les plats principaux, mais Sirius, fatigué, l'estomac plein, ne put que les regarder d'un air peiné.
- Tu n'aurais pas dû te jeter sur le reste du repas, le taquina James. Tu es sûr de ne pas vouloir un peu de cette tarte au pommes ? Elle est vraiment délicieuse !
Sirius montra les dents avec un grognement sourd, ce qui provoqua un nouvel éclat de rire, excepté de la part de Remus qui resta très froid à cette petite facétie. Mais il n'eut pas le temps de se demander pourquoi, car déjà les plats disparaissaient, et Dumbledore allait reprendre la parole.
- Tout d'abord, commença-t-il avec la même chaleur, je voudrais vous souhaiter la bienvenue à tous. Une nouvelle année commence, et avec elle arrivent quelques changements. J'ai en effet l'immense honneur d'occuper cette année le poste de directeur.
Il ne put reprendre la parole que lorsque les applaudissements enthousiastes cessèrent.
- Merci. Le professeur McGonagall a la gentillesse de me remplacer dans mes anciennes fonctions de professeur de Métamorphoses.
Nouveaux applaudissements. Pendant quelques secondes, le sévère professeur eut l'air de fondre, mais se reprit bien vite.
- Veuillez ne pas oublier que la Forêt est interdite à tous les étudiants, et qu'il n'est pas permis de se promener dans les couloirs la nuit. Pour votre propre bien, vous éviterez aussi le Saule Cogneur qui a été planté cet été sur la pelouse. Il s'agit d'un individu particulièrement violent et brutal, et je compte sur votre bon-sens pour l'éviter.
Sirius vit Lily les regarder tour à tour, mais il ne savait pas plus qu'elle ce qu'était un Saule Cogneur.
- Vous pouvez maintenant vous retirer dans vos quartiers pour un bon repos avant que les cours ne commencent.
Dans les couloirs, Lily rattrapa Marcial, qui marchait en tête.
- Qu'est-ce qu'un Saule Cogneur, Marcial ?
- C'est un arbre qui a la faculté de bouger, mais il ne s'en sert en général que pour frapper tout ce qui vient à sa portée, répondit Remus d'un air sinistre. C'est une variété très rare.
Ils se tournèrent tous vers lui. A nouveau, Sirius remarqua cette gêne chez son nouvel ami sous tant de regards.
- Mais alors, pourquoi en ont-ils planté un ici ? demanda Cathy en secouant sa tignasse blonde. Pour les élèves en retenue ?
- Bah ! Qui peut dire ce qui leur passe par la tête ? jeta James après un coup d'œil à Lupin. Ca devait être un caprice ! Dumbledore avait envie d'un Saule Cogneur ! Maintenant qu'il est directeur, qui pouvait l'en empêcher ? On va marcher longtemps, comme ça, Marcial ?
Ils venaient d'arriver devant un portrait représentant une grosse dame dans une robe rose.
- Non, c'est ici, répondit le préfet. Luna Major.
La grosse dame dans le tableau sourit et le portrait pivota, montrant une sorte de trou grossier dans le mur.
- Eh, ben, commenta Sirius. Attention à la marche ! Oh, et puis, à la tête, tant que vous y êtes !
- Est-ce que les autres maisons ont une entrée plus praticable ? demanda James en bâillant, et en manquant de peu de s'étaler en entrant.
Marcial les ignora complètement.
- Voilà la salle commune. Les dortoirs sont au-dessus, les escaliers pour y accéder au fond. Les filles à droite, les garçons à gauche. Vos affaires sont déjà là. Bonne nuit !
Sirius resta bouche bée. C'était comme s'il venait de rentrer chez lui. Bien sûr, cela n'avait rien à voir avec son chez-lui – le vrai, à la maison, chez ses parents – mais il avait la même sensation de bien-être, ici.
James, Remus, Peter et lui se retrouvèrent dans le même dortoir.
- Wow !
- Quand Sirius aura finit de jacasser, plaisanta James, on pourra peut-être se mettre au lit !
- Ne me mets pas au défi, tu ne sais pas de quoi je suis capable. Je pourrais rester debout jusqu'à l'aube rien que pour t'empêcher de dormir…
Ses nouveaux camarades de chambre rirent un peu tout en s'installant.
- D'accord, d'accord, je n'ai lancé aucun défi. Mais je te jure que, si tu ronfles, tu le regretteras amèrement.
Quelques minutes plus tard, Sirius plongeait dans les bras de Morphée, presque en même temps que les autres.
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Peter écoutait les autres discuter joyeusement. On pouvait entendre la fatigue dans leur voix, bien sûr… mais lui resta silencieux. Il savourait le moment. C'était délicieux d'avoir des amis – enfin – et de bons amis.
Cela avait été la plus belle journée depuis bien longtemps… en fait, du plus loin qu'il pouvait s'en rappeler, la plus belle journée de toute sa jeune vie. Il avait réussi à entrer à Gryffondor, avait sympathisé avec plusieurs personnes…
Il aurait tout de même bien aimé avoir l'assurance innée de James, l'humour maladif de Sirius ou même le charisme naturel de Remus – même s'il paraissait mal en point. Jamais il ne serait comme eux. Mais ce soir, pour une fois, il ne se prit pas à envier les autres. Maintenant, il n'était plus dénigré. Et si ses nouveaux amis voulaient seulement lui rester loyaux, le… protéger… il pourrait tout faire pour eux. Du moins, il s'en sentait capable.
Il se glissa sous les draps avec plaisir. Ses paupières se faisaient lourdes, déjà. Il pensa à la lettre qu'il pourrait écrire dès le lendemain à ses parents. Ils seraient tellement fiers de lui. Gryffondor ! C'était quelque chose !
James lança à Sirius une dernière réplique qu'il eut du mal à saisir avant de s'endormir profondément.
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Cathy montant l'escalier menant au dortoir des filles avec un enthousiasme non dissimulé. Certes, elle avait été terrifiée avant la répartition mais maintenant qu'elle était à Gryffondor, elle était la plus heureuse des jeunes filles du monde. De plus, il y avait de charmants garçons à Poudlard et les plus charmants qu'elle avait repéré étaient, par un curieux mais heureux hasard, les nouveaux de Gryffondor. Sauf peut-être le petit gros, là, comment il s'appelait déjà ? Paul ! Paul ? Disons que c'est Paul. De toute façon, c'était sans importance. Cathy reportant son attention sur le fier James, le charmant Remus et le désopilant Sirius. Elle était en train de déterminer lequel elle préférait le plus lorsqu'elle atteignit enfin le dortoir. Tout en songeant qu'il se passe décidément beaucoup de chose dans un cerveau en peu de secondes, elle essaya de repérer où pouvait bien être son lit. Lorsqu'elle le trouva, elle nota avec un certain déplaisir qu'il était juste à côté de la jeune fille qui avait déjà l'air d'être copine avec ses trois conquêtes futures. Elle leva les yeux au ciel puis regarda les autres occupantes du dortoir. Une jeune fille, plutôt misérable, était déjà roulée en boule dans son lit, pleurant silencieusement.
- Est-ce que ça va ? Lui demanda Cathy.
La jeune fille ne répondit pas. Elle prit plutôt son oreiller pour le mettre sur sa tête. Lorsqu'elle commença à se bercer frénétiquement, Cathy siffla entre ses dents et mit un x sur une amitié potentielle puis jeta un œil aux deux autres jeunes filles. Elles semblaient surexcitées et parlaient tellement vite que Cathy n'arrivait pas à suivre. Cathy fronça les sourcils et continua de les regarder. Lorsqu'elle arriva à s'habituer au débit de leur conversation, elle fut certaine de ne pas bien comprendre.
- Moi j'ai apporté Gwen ! Je l'ai depuis que je suis toute petite, continuait la plus petite des deux, une rousse plutôt moche.
À la grande horreur de Cathy, la petite moche rousse sortie une poupée défraîchie de sa malle pour la montrer à sa copine, une brunette à lunettes fonds de bouteilles.
- Oh, elle est charmante ! répondit la brunette en se penchant sur sa malle. Moi j'ai apporté… OH NON, JE L'AI OUBLIÉ ! Qu'est-ce que je vais faire ?
Tandis que la rousse portait sa main à sa bouche d'un air interdit, la brunette se mettait à pleurer. Les yeux ouverts le plus grand qu'il était humainement possible, Cathy tourna la tête vers… vers… euh… Lisa ? Cette dernière regardait la même scène avec plus ou moins la même expression. D'instinct elle tourna la tête vers Cathy. Les deux jeunes filles se fixèrent pendant un moment puis Lisa claqua des doigts, l'air de dire « pas d'chance ». Cathy se lança tête première sur son lit pour étouffer son éclat de rire. Lorsqu'elle releva enfin la tête, Lisa était assise sur son lit et s'installait pour dormir. Les deux jeunes filles avaient disparu.
- Où sont-elles allées ? demanda Cathy, surprise.
- En voilà une question ! Courrier express ! Répondit Lisa le plus sérieusement du monde.
Cathy éclata de rire à nouveau. Ayant mis une croix sur la rousse et la brunette, Cathy se dit que finalement, cette Lisa pourrait bien être sympathique. Elle s'appelait bien Lisa ?
- Euh, ton nom c'était quoi déjà ? demanda Cathy, un peu gênée.
- Leslie. Mais je préfère Lily ! répondit-elle.
- Ah oui, c'est ça. Je ne m'en rappelais plus. Je suis désolée.
- Oh, il y a tellement de noms plus… intéressants à retenir, mmmmmm ?
Cathy se contenta de rire puis elle étira le bras pour serrer la main de Lily.
- Enchantée ! Vraiment cette fois !
- Moi de même, Cathy, répondit Lily avec un sourire espiègle. Et ce n'est pas que tu n'es pas intéressante, mais je crois qu'il est temps de dormir. Je tombe de sommeil !
- Ouais, moi aussi !
Avec un dernier coup d'œil vers la jeune fille qui pleurait, Cathy se prépara à se mettre au lit. Lorsque ce fut fait, elle se glissa entre ses draps et poussa un soupir de satisfaction. Elle entendit Lily pousser un petit rire. Cathy sourit dans le noir et commença en s'endormir en pensant aux trois charmants garçons de Gryffondor. Juste avant de sombrer dans les bras de Morphée, elle songea à quelque chose.
- Lily ?
- Mmmmoui ?
- Dans tes copains, lequel tu veux ?
- Pardon ? dit Lily en se redressant dans son lit.
Cathy se releva sur un coude pour regarder Lily.
- Dans tes copains, lequel tu veux ? répéta Cathy.
- Euh… Je ne suis pas certaine de comprendre, répondit Lily.
- Oh si tu comprends ! On est encore jeune, je sais, mais il faut réserver à l'avance quand on en veut un mignon ! Alors, lequel tu veux ?
Aucune réponse ne lui parvint. Lily se contentait de la regarder, ne semblant pas trop oser répondre.
- Hey, allez, réponds ! Sinon je te laisse seulement Paul.
- Paul ? Tu veux dire Peter ?
- Paul, Peter, c'est pareil ! Alors ? C'est lui que tu veux ?
- NON ! Je veux dire… Il est gentil mais... euh…
- Il n'a pas ce que les autres ont.
- Mouais…
- Alors ?
- J'hésite…
- Vraiment ? Alors qui me laisses-tu ?
- Peter ! répondit Lily en riant.
- Ah merci ! Trop aimable !
- Je les ai vus en premier !
Cathy éclata à nouveau de rire puis se laissa tomber sur son oreiller.
- Enfin, dors là dessus et on en reparlera, dit Cathy d'une voix endormie.
- D'accord ! Bonne nuit Cathy…
- Bonne nuit Lily Jolie.
Cathy sombra dans le sommeil en espérant que ses sept années à Poudlard seraient aussi passionnantes que cette première journée.
