A/N : Aux lecteurs de l'ordre du phénix. Certes, vous nous direz que ce n'est pas exactement ça. C'est vrai. Mais Fred et George, ne voulant pas parler pour Padfoot, vous disent : OVER OUR FUCKIN' DEAD BODY ! donc... L'histoire va garder sa ligne directrice. On vous remercie, bonne lecture.
Pad : « Ca fait un bout de temps qu'on prévoit toute cette fic… Des années de travail jetées à terre ! Non, pas question de changer ! Ce sera donc non conforme au tome 5, mais conforme à ce qu'on a décidé depuis loooooongtemps ! Na ! Et si ça vous plait pas, tant pis pour vous ! Mais enfin, bonne lecture ) »
Promenade avec un Loup-garou
Par Padfoot et Les Jumeaux Weasley
Chapitre 3 – Demain est un autre cours
Lorsque le premier rayon de soleil se mit à briller, Remus se réveilla, fidèle à son habitude de lève-tôt. Il n'aimait pas la nuit et voulait profiter du jour autant que possible. Sans faire de bruit, il se leva et se prépara pour la journée. Avant de descendre dans la salle commune, il jeta un coup d'œil vers les trois garçons du train. James était roulé en boule, la couverture remonté jusqu'au cou. Remus sourit devant l'état de ses cheveux qui étaient encore plus en bataille que la veille. Étrangement, il lui trouva un air vulnérable sans ses lunettes. Sirius, de son côté, était couché en chien de fusil, sa couverture repoussée au pied du lit. Sur son visage flottait un sourire malicieux. Peter était couché sur le dos, ronflant légèrement, un filet de salive s'échappant du coin de sa bouche. De bien sympathiques garçons. Il aurait aimé être leur ami. Il poussa un soupir et sortit du dortoir. Dans l'escalier, il songea à les attendre avant d'aller prendre son petit déjeuner. Ce serait une bonne façon de montrer son intérêt face à eux. Avec un vague sourire, il mit le pied dans la salle commune, confiant.
Une jeune fille s'y trouvait déjà, assise dans un fauteuil. Ses cheveux cendrés lui voilaient le visage mais Remus entendit qu'elle pleurait. Sensible aux malheurs des autres, Remus avança vers elle et effleura son bras du bout de ses doigts.
- Est-ce que ça va ? lui demanda-t-il.
La jeune fille sursauta et ouvrit grand ses yeux bruns avant de se lever et de filer en direction du dortoir des filles. Pendant un long moment, Remus resta figé sur place, une expression d'horreur sur le visage. La jeune fille avait eu peur de lui. Il était à Poudlard depuis moins de vingt-quatre heures et déjà quelqu'un avait peur de lui. Ses épaules s'affaissèrent et sa confiance s'envola. D'un air penaud, il prit la direction de la sortie. Qui voudrait bien passer du temps avec lui ? Décidément, il avait été stupide de croire qu'il aurait pu se faire des amis. C'est donc dans un état d'esprit des plus sombres qu'il prit place à la table des Gryffondor, seul au milieu de chaises vides qui ne se rempliraient jamais.
Il venait à peine de terminer son premier toast à la confiture, qu'il avait mangé avec très peu d'enthousiasme, lorsqu'il aperçut Sirius entrer dans la grande salle. Les cheveux en bataille, sa cravate mal nouée, Black avançait d'un pas de zombie, les yeux à moitié ouverts. Une lueur d'espoir jaillit dans le cœur de Remus lorsque Sirius approcha de l'endroit où il était assis. Peut-être que Sirius voudrait s'asseoir avec lui puisqu'il était seul. Mais la lueur s'éteignit lorsque Sirius passa sans le voir. Remus plongea le nez dans son assiette en poussant un soupir. Puis il tendit la main pour prendre un autre toast à tâtons. Occupé à étaler de la confiture, il ne vit pas que Sirius, une fois au bout de la table, se redressa de toute sa taille et secoua la tête pour reprendre ses esprits. Il ne vit pas non plus que Sirius rebroussait chemin. Visiblement, il cherchait quelqu'un. Remus s'apprêtait à avaler une bouchée de toast lorsqu'il sentit quelqu'un s'arrêter devant lui. Il leva les yeux pour apercevoir Sirius, les poings aux hanches, le regarder avec une expression colérique qui camouflait un sourire.
- C'est ça, laisse moi me promener partout comme un perdu au lieu de me faire signe quand je passe devant toi ! S'indigna Sirius.
Remus, sa bouchée encore dans la bouche, se contentait de le regarder, surpris.
- Parce que je te cherchais, vois-tu, ajouta Sirius d'un ton plus calme en prenant place sur la chaise devant Remus.
- Oh… Excuse-moi, répondit Remus en avalant difficilement sa bouchée.
Sirius se pencha sur la table et le regarda dans les yeux pendant un bon moment. Remus eut l'impression qu'il avait envie de lui dire quelque chose mais qu'il n'osait pas. Peut-être avait-il compris pourquoi Remus ne lui avait pas fait signe. Embarrassé, Remus détourna le regard. Sirius soupira et secoua la tête avec un soupir indulgent. Puis il se redressa et attaqua son petit déjeuner.
- Alors, bien dormi ? demanda Sirius.
Remus leva vivement les yeux vers lui. Sirius, sourcil levé, lui lança un sourire en coin. Remus répondit à son sourire, reconnaissant qu'il change de sujet.
- Oui, très bien merci et toi ?
- À merveille, répondit Sirius d'un ton enjoué. Il y avait bien Peter qui ronflait un peu trop fort à mon goût mais je suppose que je vais finir par m'y habituer.
Remus fit un petit rire.
- Ouais, je l'ai entendu aussi. Pas très agréable. Mais ça montre qu'il a bien dormi, ajouta Remus, conciliant.
Sirius lui répondit par une expression faciale qui signifiait qu'il aurait préféré que Peter dorme un peu moins bien. Remus éclata de rire. Sirius répondit à son sourire et attrapa un toast.
- Sirius… euh… commença Remus.
Sirius leva la tête et attendit la suite qui ne vint jamais. Remus avait rougi et replongé le nez dans son assiette.
- Ben quoi ? finit par demander Sirius.
- Ben… ta cravate…
Sirius baissa les yeux vers sa cravate puis regarda Remus à nouveau.
- Ben qu'est-ce qu'elle a ? demanda Sirius.
- C'est qu'elle est à l'envers.
- Ah bon, c'est le gros bout sur le dessus ? demanda Sirius, surpris.
- Ben oui regarde, répondit Remus en montrant la sienne.
- Ah zut. Moi tu sais les cravates. Faudra que tu me montres comment faire, grogna Sirius en défaisant son nœud. Pour l'instant, tu voudrais bien m'aider ?
Remus se mit donc à lui donner des instructions pour faire son nœud convenablement. Sirius avait peut-être beaucoup de qualités quelque part au fond de lui mais il n'avait pas le talent pour nouer une cravate. Au bout de dix minutes, Remus riait tellement qu'il en avait mal au ventre.
- Noooonnnnn… Tu vas te faire un nœud coulant comme ça !
- Ggggggrrrmfffff… Ben arrête de rigoler et viens me le faire parce que j'en mets pas de cravate ! gronda Sirius assez fort pour que tous les élèves et professeurs présents dans la salle l'entendent.
Plusieurs éclats de rire se firent entendre tandis que Sirius se battaient avec sa cravate et que Remus se glissait en dessous de la table en riant. Avec des gestes rapides et efficaces, Remus noua la cravate de Sirius. Ce dernier le regarda avec des grands yeux.
- Ben ça alors. Merci mon pote !
- Y'a pas de quoi, dit Remus avant de glisser sous la table pour retourner de son côté.
- Va vraiment falloir que tu me donnes des leçons de rattrapage niveau cravate parce que je crois que tu vas finir par te lasser de me le faire à tous les jours durant sept ans, dit Sirius lorsqu'il vit la tête de Remus réapparaître de l'autre coté de la table.
Remus cligna des yeux à plusieurs reprises et prit place sur sa chaise. Sirius envisageait de lui parler pendant sept ans ?
- Oui, je vais te le montrer. C'est facile, tu vas voir.
- Mouais… On verra, répliqua Sirius, sceptique.
- Puisque je te le dis. Et pendant que qu'on y est, tu aurais dû te donner un coup de peigne, dit Remus en riant.
Sirius se redressa vivement et le fixa d'un air indigné. Le sourire de Remus s'effaça. La peur d'avoir vexé Sirius s'empara de lui et il fut convaincu d'avoir perdu son début d'amitié.
- Quoi ? Tu n'aimes pas mon look James Potter ? demanda Sirius d'un ton sérieux.
Remus éclata d'un rire franc et joyeux, un rire qu'il ne se connaissait pas lui-même.
- C'est que j'ai oublié ma brosse à cheveux. J'ai voulu en emprunter une mais je me suis dit que celle de James devait mal fonctionner et toi, tu n'étais pas dans ton lit. Alors j'ai décidé de garder le look ! expliqua Sirius.
- J'ai la mienne si tu veux, dit Remus en riant.
- Hein ? Qu'est-ce que tu fais avec ta brosse dans ton sac ? demanda Sirius.
Remus leva les yeux au ciel.
- Bah, vieille habitude que ma mère m'a fait prendre, répondit Remus. Comme si j'avais une très forte tendance à me peigner les cheveux dans mes temps libres !
- Charmant… Mais si ça ne te dérange pas, je te l'emprunterais bien oui.
Remus lui fit un sourire et se pencha sur son sac. Il savait qu'il avait mit sa brosse dans son sac mais il dut la chercher pendant un bon moment.
- Salut James ! dit Sirius.
Remus songea un moment que James aurait peut-être préféré être seul avec Sirius. Ils avaient l'air de bien s'entendre tous les deux.
- Salut Sirius. Remus est déjà parti ? Demanda James, ayant probablement remarqué l'assiette sale devant la chaise de Remus.
Remus, qui avait finalement trouvé sa brosse, se redressa sur sa chaise et sourit timidement à James. Celui-ci lui rendit son sourire au centuple.
- Ah ! Bonjour Remus ! T'es un matinal dis donc !
- Bonjour James. Ouais, je me lève toujours à l'aube, répondit Remus en tendant sa brosse à cheveux vers Sirius.
- Wow ! Moi c'est une exception aujourd'hui. Et je ne suis pas près de recommencer. Je suis tout sauf un lève-tôt, dit Sirius en mettant de l'ordre à sa coiffure.
- Moi, ça dépend des jours. Euh, Remus, qu'est-ce que tu fais avec ta brosse à cheveux dans ton sac ? demanda James en réprimant un sourire.
- Tu peux rire si tu veux. C'est ma mère qui tient à ce que je sois toujours bien peigné et qui m'a presque fait jurer sur la bible que je la traînerais toujours dans mon sac, répondit Remus en rougissant.
- Ahah ! C'est encore mieux ! Euh, James, t'en aurais pas besoin d'un petit coup toi aussi, demanda Sirius en regardant les cheveux de James.
Le jeune Potter lui lança un regard noir mais amusé.
- Aussi étonnant que cela puisse paraître, je suis très bien peigné ce matin.
- Non c'est vrai ? demanda Sirius en réprimant un fou rire.
- Ce n'est tout de même pas de ma faute si mes cheveux ont décidé de pousser à des angles opposés les uns les autres ! Répliqua James, boudeur.
Remus et Sirius se mirent à rire sans retenue sous le regard amusé de James qui était maintenant assis juste à côté de Sirius.
- On a raté quelque chose d'amusant ? demanda une voix féminine juste à coté de Sirius.
Les trois garçons tournèrent la tête pour voir Cathy qui les observait, les yeux brillants de malice. Remus ouvrit la bouche pour parler lorsqu'il sentit quelqu'un s'asseoir près de lui. Il tourna la tête.
- Bonjour Remus ! Bonjour Sirius ! Bonjour James ! dit Lily d'un ton jovial.
- Bonjour Lily ! répondirent les trois garçons en même temps.
Cathy prit place de l'autre coté de Sirius.
- Bonjour les mecs ! Alors, dites moi ce qu'on a manqué de si drôle et à qui est cette brosse à cheveux, ordonna Cathy d'un ton amical.
Remus reprit vivement sa brosse et se sentit rougir tandis que Sirius passait un bras sur le dossier de la chaise de Cathy en lui faisant un grand sourire.
- Et bien voilà… commença à expliquer Sirius.
Il résuma les faits tels qu'ils étaient mais dans sa bouche, ils semblaient encore plus drôles.
- Et bien, pour la brosse, c'est pratique, je n'aurais pas à traîner la mienne, dit Lily en reprenant son souffle.
- Et pour les cheveux de James… Moi je trouve ça mignon. N'est-ce pas Lily Jolie ? demanda Cathy, avec un sourire malicieux.
Remus vit Lily lancer un regard surpris à Cathy puis jeter un œil à James, tout en rosissant.
- Euh… oui bien sur, murmura-t-elle.
Sirius et Cathy éclatèrent de rire à nouveau, Remus sourit et James accompagna Lily dans son processus de rougissement. Lily lança un regard qu'elle voulait meurtrier à Cathy mais son sourire la trahit. Cathy leva un sourcil, formant une question muette. Remus tourna à nouveau la tête vers Lily qui se contenta de sourire et de lever les yeux au ciel. Cathy laissa échapper un rire. Remus échangea un regard avec Sirius puis avec James mais ils se contentèrent de hausser les épaules.
- Bon ! Voilà une bonne chose de réglée, je vais pouvoir passer aux choses sérieuses, annonça Cathy avec un sourire carnassier, passant son regard de Sirius à Remus puis de Remus à Sirius.
- Ooooouuaaaaaisssss… Je crois qu'on a raté une étape nous, dit Sirius en regardant Remus.
- Ca, mon beau, ce n'est pas de tes oignons pour l'instant, lui répondit Cathy avec un clin d'œil.
Puis elle glissa son doigt sur le nez de Sirius d'un petit mouvement gracieux. Pour la première fois depuis la veille, Sirius rougit. Puis il regarda Cathy, visiblement surpris que quelqu'un arrive à le faire rougir. Et cette fois, ce fut au tour de James et de Lily de rire aux dépends de Sirius.
La conversation alla bon train pendant un bon moment. La grande salle grouillait maintenant d'étudiants d'une humeur joyeuse. Au bout de chaque table, le préfet de chaque maison avait donné une pile de papier que les élèves se passèrent tour à tour. Lorsque les papiers arrivèrent jusqu'à Cathy, elle les prit et les regarda un moment. Marcial, soucieux de venir en aide aux nouveaux, se coucha presque sur la table et lança de l'autre bout de la salle :
- Ce sont vos horaires ! Prenez celles des premières années ! C'est écrit en haut.
Cathy tourna lentement la tête vers lui et le dévisagea quelques secondes.
- Des horaires ? Vraiment ? Je ne les avais pas reconnues ! Première année hein ? Une chance que tu me l'aies dit, je voulais prendre une septième année… Comment on écrit ça, première année déjà ? demanda innocemment Cathy.
Tous ceux qui avaient entendu, c'est à dire au moins toute la table des Gryffondor, cessèrent de parler pour se concentrer sur la jeune fille blonde de première année et le préfet de Gryffondor. Ce dernier regardait Cathy, la bouche grande ouverte, pas tout à fait certain de la réaction qu'il devait avoir. Au bout d'un moment, Cathy secoua la tête en leva les yeux au ciel. Ce fut le signal pour Marcial pour éclater de rire. Il fut bientôt accompagné par le reste des spectateurs.
- Ouais, j'avoue que c'était plutôt inutile comme information ! Avoua Marcial en riant.
- Bah, l'intention était bonne ! Je te pardonne, répondit Cathy avec un clin d'œil.
- Merci, c'est gentil, dit Marcial en se replaçant convenablement sur sa chaise.
Cathy se retourna vers ses nouveaux amis qui était toujours secoué de rire. Elle regarda les horaires pour trouver celle des première année, en garda quelques copies, puis se leva pour aller porter le reste de la pile de l'autre coté de James. Remus sentit quelqu'un se laisser tomber en trombe sur la seule chaise qui restait de vide autour de lui. Il tourna la tête pour apercevoir Peter, pantelant. Du coin de l'œil, Remus vit Cathy reprendre place sur sa chaise, grimacer de déplaisir puis lancer un regard désespéré à Lily. Remus fit semblant de ne pas l'avoir remarqué.
- Ça va, Peter ? demanda-t-il.
- J'ai oublié mon réveil matin à la maison. Je me suis réveillé en retard, répondit Peter en essayant de reprendre son souffle.
- Tu n'auras qu'à écrire à tes parents pour leur demander de te l'envoyer, suggéra Sirius.
- Par la poste ? Ça va prendre du temps non ? demanda Lily, les sourcils froncés.
Remus vit James lui faire un sourire indulgent.
- Par courrier hibou, c'est beaucoup plus rapide !
- Courrier hibou ?
- Bien sûr ! C'est plus pratique ! Tu verras lorsque le courrier arrivera, ajouta Sirius en souriant.
Lily les regarda tour à tour, encore incertaine de les croire ou non. Mais elle ne douta pas longtemps parce que c'est à ce moment que la horde de hiboux se décidèrent à entrer dans la grande salle, laissant lettres et colis tomber un peu partout sur les tables. James, Remus, Sirius et Cathy reçurent chacun un colis qu'ils attrapèrent sans problème. Remus s'occupa à ouvrir le sien lorsqu'il entendit un bruit d'un lourd colis tombant sur la table en envoyant valser tout ce qui s'y trouvait. Un énorme colis venait d'atterrir devant Peter.
- Et bien, tu n'as pas juste oublié ton cadran ! dit Sirius en riant.
- Euh, je ne crois pas non, répondit Peter en riant.
Remus retourna son attention vers son colis. À l'intérieur se trouvait un livre, une tonne de friandises et une lettre de ses parents. Il sourit tendrement en voyant qu'ils lui avaient acheté le nouveau roman de son auteur préféré.
- Yyyyyyéééé ! S'exclama Sirius en brandissant sa brosse à cheveux tel un étendard. Adieu look Potter !
James lui décrocha un faible coup de poing sur l'épaule tout en souriant.
- « Ma chérie, j'ai pensé que ça pourrait t'être utile. Comme ça, si tu as un excès de colère, tu auras quelque chose à démembrer avant de sauter sur un élève ou un professeur. Je t'aime, Papa », cita Cathy.
Les regards se tournèrent vers elle. Avec un sourire tendre et moqueur, elle sortit un ours en peluche de son colis.
- Moi aussi je t'aime papounet ! répondit Cathy en frottant son nez contre celui de l'ours en peluche. Et merci pour les friandises !
Ses amis éclatèrent de rire.
- Alors, tu as reçu ton réveil matin, demanda Remus à Peter.
- Euh… oui, répondit-il en rougissant. Avec ma brosse à dent, mes sous-vêtements, des chaussettes, une partie de mes livres d'écoles et… ma baguette.
- Rien que ça ? Ils auraient du ajouter un Rapeltout ! Dit Sirius d'un air moqueur.
- Un quoi ? demanda Lily.
- Un Rapeltout, lui dit Remus. C'est une petite sphère de verre remplis de fumée transparente. Lorsque la fumée devient rouge, c'est que tu as oublié quelque chose.
- Ah bon ? C'est pratique ! s'exclama Lily.
- J'en avais un mais j'ai oublié où je l'ai mis, dit Peter.
James couvrit sa bouche juste à temps pour empêcher son jus de citrouille de retourner dans son verre. Remus vit Cathy lever les yeux au ciel. Elle ne semblait pas aimer Peter.
- Bon, on a quoi comme cours aujourd'hui ? demanda Sirius, qui après avoir fini de rire avait repensé aux horaires.
- Ah oui, s'exclama Cathy.
Elle prit les feuilles qu'elle avait gardées, s'étira pour en donner deux à James, qui en donna une à Lily, elle en donna une à Remus, une à Sirius puis se réinstalla sur sa chaise pour regarder la sienne. Avec le silence qui régnait autour, elle songea à ce qui clochait. Elle regarda donc Peter d'un air presque désolé.
- Ah oui… Tu n'étais pas là quand ils les ont donnés. Excuse-moi, Paul, expliqua Cathy.
- Peter…
- Ah oui c'est vrai ! Enfin, il doit en rester au bout de la table, dit Cathy en se penchant sur la table. Hey ! Il y a encore des horaires pour les premières années ?
Une réponse affirmative lui parvint et l'horaire de Peter se mit à circuler de main en main. Cathy, satisfaite, se réinstalla sur sa chaise et examina son horaire.
- Botanique… Botanique ? Sérieusement, il y a un cours de botanique ?
- Bien sûr, répondit Remus.
- Et on y apprend quoi, demanda Cathy, l'air surpris.
- Je n'en sais rien, je n'ai pas encore eu de cours à ce sujet, répondit Remus avec le sourire.
- Touché ! dit Cathy avec un nouveau clin d'œil.
- Ouais et bien si on veut arriver à trouver où se rendre pour l'avoir, notre cours, il faudrait peut-être songer à y aller, intervint Lily.
D'un même mouvement, ils hochèrent la tête et se préparèrent à quitter la grande salle. Puis ils se levèrent et se dirigèrent vers la porte
- Y'a des cours communs avec d'autres maisons ? Zut… J'espère qu'on ne sera pas coincés avec le type aux dents jaunes, dit Cathy d'une voix agacée.
- Ben oui, on a le cours de potions avec les Serpentard, lui dit Peter.
- Potions ? Génial, moi je fais du dentifrice et toi tu lui prêtes ta brosse à dent, Paul, répondit Cathy, triomphante.
Un nouvel éclat de rire retentit au sein du petit groupe.
- C'est une bonne idée mais je ne suis pas certain de vouloir lui prêter ma brosse à dent. Et je m'appelle Peter.
- Ah oui, c'est vrai.
Pour la première fois dans sa vie, Remus se sentit parfaitement à l'aise avec des personnes autres que ses parents.
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Ils sortirent de la Grande Salle en discutant gaiement. James menait la marche, très occupé dans une conversation avec Cathy, Remus et Lily, et Sirius suivait en aidant Peter à ne pas laisser tomber tout le contenu de son colis. Ils suivirent le flot des élèves le long de la Grande Salle, dans le Grand Hall et commencèrent à monter les escaliers.
- Hé, James ! cria Sirius tout d'un coup après avoir ramassé des plumes tombées du sac de Peter. Jaaames ! Jimmy ? Jamesie ? Youhou ? La terre appelle James Potter !
Le temps que James s'aperçoive de l'existence de Sirius et de ses gesticulations, tous les élèves à dix mètres à la ronde regardaient dans leur direction.
- Quoi ?
Pour ne pas encombrer l'escalier, James continua à monter, à demi tourné vers son ami.
- Je me demandais juste si tu avais réfléchi au chemin que tu comptes prendre pour aller en Botanique… Parce qu'il me semble que ce cours a lieu dans les serres, à l'extérieur… et que tu nous entraîne gaiement vers les étages…
Le garçon étouffa un juron et s'arrêta brusquement. Lily et Cathy ne purent pas éviter de lui rentrer dedans. Remus, un peu plus loin derrière, s'arrêta juste à temps, mais se fit bousculer par Peter, dont le colis tomba et se répandit sur les marches.
La panique qui s'ensuivit fut indescriptible. Lily s'était soudain reculée à bonne distance de James, gênée, uniquement pour marcher sur Remus, qui eut l'air horrifié – mais l'attitude de Remus intriguait de moins en moins Sirius. Cathy, elle, restait aussi près que possible du jeune Potter, et regardait la scène d'un air amusé. Remus et Sirius aidèrent Peter à remballer son colis.
Il fallut ensuite redescendre l'escalier de marbre, à contre-sens du courant d'élèves. Quand ils débouchèrent à nouveau dans le Hall, il était tout juste l'heure du cours.
- On va être en retard ! gémit Lily.
Sirius non plus n'appréciait pas la perspective d'un retard au premier cours. Pouvait-on imaginer un présage plus mauvais ? Mais il secoua ces pensées stupides et entraîna les autres dans une course folle vers la porte.
Ils y étaient presque quand une ombre blanche sortit tout d'un coup d'un mur devant lui. Ils s'arrêtèrent tous en catastrophe, Peter poussa une sorte de hurlement qui ressemblait plus à une sirène d'alarme et Remus fit un grand bond de chat sur le côté. Il ne s'agissait que d'un des fantômes qu'ils avaient vu au banquet la veille.
- Oh, bonjour. Je pense vous avoir fait peur, dit le fantôme.
- Un peu, oui ! s'exclama James d'une voix plus haute qu'il n'aurait voulu.
Le nouveau venu portait un habit ancien qui aurait dû être richement coloré, s'il n'avait été d'un gris perle, et une grande fraise autour du cou. Malgré la frayeur qu'il venait de leur faire, il avait l'air plutôt sympathique.
- Pourrais-je réparer cette offense de quelque façon que ce soit ?
- Euh… pourriez-vous nous dire où se passe le cours de Botanique, s'il vous plaît ? demanda Lily du plus poliment qu'elle put. Sirius vit qu'elle faisait de son mieux pour se calmer.
- Oh, bien sûr ! Dès que vous sortez, prenez donc vers la Forêt en longeant le château, et vous tomberez sur les serres. Les premières années ont cours dans la serre n°1.
- Merci !
Ils reprirent leur course. Au bout d'un moment, Sirius jeta un coup d'œil à Remus et James, et ils éclatèrent de rire tous les trois en même temps.
- C'est vraiment pas drôle, cria Peter derrière eux.
Il n'était pas en avance pour leur premier cours de Botanique, mais pas en retard non plus. En fait, ils étaient parmi les premiers arrivés, et d'autres arrivèrent bien après eux. Le professeur Chourave était une jeune sorcière sympathique passionnée par ses plantes. Le cours captiva tout le monde, excepté Peter qui ne comprenait pas tout, et Cathy, qui ne regardait pas exactement les petites pousses de calendula que leur présentait le professeur.
Le chemin pour se rendre au cours de Potions n'était pas aussi simple. Ils se perdirent quelque part dans les cachots, le long d'un couloir dont les torches répandaient une lumière bleue inquiétante.
- Génial, ironisa Cathy. Peut-être que dans trois mois, on aura réussi à retrouver la tour Gryffondor. Alors, peut-être, on pourra rechercher la salle de Potions.
- Si on essayait par-là ? proposa James.
- Mouais… ce n'est pas toi qui essayais d'aller en Botanique par la voie des airs, tout à l'heure ? remarqua Sirius. Moi, je vote pour qu'on aille de l'autre côté !
Ils étaient maintenant immobiles à un croisement de couloirs.
- Est-ce que quelqu'un sait seulement où on est ? gémit Peter.
- Absolument pas, répondirent les autres en chœur.
Ils tâtonnèrent encore deux bonnes minutes avant de trouver la salle.
- Oh, non, s'écria Lily qui était arrivée la première. Il y a un mot. "Le cours de Potions aura lieu exceptionnellement dans la salle du troisième étage au bout du couloir des enchantements."
- Quelqu'un a un plan, maintenant, pour qu'on arrive à l'heure ?
Personne ne répondit à James. Ils se contentèrent de repartir en courant vers les étages. Le trajet ne fut pas si long qu'ils l'avaient craint, mais, lorsqu'il arrivèrent au bout du couloir, il y avait deux portes, une de chaque côté.
C'est le moment que choisit un nouveau personnage pour arriver. Sirius était sûr que ce n'était pas un fantôme : il était habillé de vêtements très colorés, et semblait… palpable. Quelque chose en lui lui disait de se méfier, mais il s'approcha tout de même.
- Excusez-moi, vous ne sauriez pas, par hasard, dans laquelle de ces classes il y aurait le cours de Potions ?
- Ah, des petits nouveaux, hein ? caqueta l'apparition. Mais bien sûr ! Prenez cette porte !
Et il s'en alla en virevoltant dans le couloir avec un gloussement.
- Je ne suis pas sûr… commença James
- On ne saura pas tant qu'on aura pas essayé, répondit Remus en haussant les épaules et en se dirigeant vers la porte.
Il ouvrit la porte. Ce n'était pas le cours de Potions. C'était les Gryffondor de cinquième année : Marcial leur fit un clin d'œil de sa table. Et c'était le cours de Défense contre les Forces du Mal du professeur Spite.
Aussitôt que celui-ci vit Remus entrer, l'expression de l'horreur la plus totale se peignit sur son visage, remplacée presque aussitôt par un masque de haine des plus terrifiants. Sirius ne se sentit pas très bien : Spite semblait prêt à tuer Remus sur place.
- Qu'est-ce qu'il y a ? aboya-t-il.
- Heu… Rien. On s'est trompé de salle.
Le pauvre garçon referma la porte le plus vite possible.
- Pas de doute, dit Cathy. Il y en a au moins un d'aimable.
Personne d'autre que Remus et Sirius, qui se trouvait juste derrière lui, n'avait vu l'expression du professeur. Si Black trouva le comportement de l'enseignant pour le moins bizarre, il s'étonna encore plus de la réaction de son ami : d'une humeur joyeuse quelques minutes avant, il était apparemment passé à une déprime sans bornes. Mais il n'eut pas le temps de s'interroger plus que ça. Ils avaient déjà dix bonnes minutes de retard. Ils se précipitèrent sur l'autre porte, James en tête.
- Zut, dit celui-ci, la main sur la poignée de la porte.
- Ben, alors, ouvre ! s'impatienta Peter.
- J'y arrive pas…
Au bout d'un moment, les gonds craquèrent, la porte en bois massif sembla remuer un peu, comme si elle se moquait d'eux.
- J'ai entendu parler de ça, continua James. Certaines portes ne s'ouvrent que quand on les caresse, qu'on les chatouille ou qu'on leur dit un mot de passe.
Lily leva un sourcil et Sirius éclata de rire.
- Alors, je suppose qu'on va commencer par voir si cette petite maligne est chatouilleuse, dit Cathy.
James passa la main sur la porte, délicatement, juste le bout des doigts frôlant le bois. Lorsqu'il passa la main un peu en dessous de la poignée, la porte gloussa et se trémoussa dans son logis. Quand il insista sur ce point, elle éclata d'un rire grinçant et s'ouvrit sur une classe vaste, occupée d'une part de Serpentard goguenards, et d'autre part de Gryffondor compatissants.
- Nous sommes désolés, commença James, nous avons…
- … eu du mal à trouver la salle et à ouvrir cette satanée porte, je suppose ? continua le professeur avec un sourire indulgent.
- En plus d'un fantôme bizarre qui nous a indiqué la mauvaise salle, oui, c'est ça.
- Un fantôme bizarre ? Oh, vous avez du rencontrer Peeves. Ne vous fiez jamais à lui et évitez-le autant que possible, je suppose que ça vaudra mieux pour vous. Allons, allez vous asseoir.
Le cours de potions fut tout aussi intéressant que celui de Botanique, du moins tant que les Serpentard se tenaient à carreaux. M. Daniel, le professeur, était effectivement très gentil, et il riait pour un rien. Il était difficile de le mettre en colère, réellement en colère, mais il se montrait alors redoutable, la fureur épaississant son accent français. A la fin du cours, il semblait déjà avoir pris Sirius, Remus et James en affection.
L'après-midi, il n'y eut qu'un cours de Sortilèges, durant lequel le tout petit professeur Flitwick les prévint qu'ils devraient étudier la théorie avant de pouvoir faire la moindre pratique. Malgré la déception, les élèves suivirent sans broncher le cours, qui s'annonça difficile.
Il ne leur fallut qu'un jour pour s'habituer au rythme de Poudlard, aux cours et aux repas. Ils avaient par contre un mal fou à se repérer dans le château. James et Sirius se sentirent très vite comme des poissons dans l'eau, et apprenaient à trouver les pièges, à enjôler les portes réticentes, et à cerner les mouvements des escaliers. Cathy et Lily se fiaient à eux, mais étaient souvent d'une aide précieuse. Peter, comme Sirius s'y était attendu, arrivait toujours, d'une façon ou d'une autre, à perdre son Nord, même sur un trajet simple, et il se contentait de les suivre.
Mais Remus… Remus étonna tout le monde. Dans les premières années, nul ne pouvait le surpasser quant à l'orientation dans le château. Il semblait presque le connaître par cœur, et les autres ne se fièrent plus qu'à lui pour les trajets d'une classe à l'autre.
Un jour justement où ils cherchaient une salle de classe, ils se retrouvèrent dans un des innombrables couloirs du château sans savoir où aller.
- On peut toujours essayer par-là, proposa Sirius en montrant un couloir latéral.
- Non, on est déjà passé par là, corrigea Remus timidement. La salle doit être juste à l'étage en dessous.
- Je veux bien te croire, dit Catherine, mais il faudrait encore qu'il y ait un escalier pour descendre.
Remus resta silencieux pendant quelques secondes, l'air pensif, puis se dirigea vers une tenture sur le mur et l'écarta. Derrière se trouvait un petit escalier qui descendait.
- Wow ! s'exclama Sirius. Comment tu as su qu'il y avait un escalier ici ? En tout cas, mon gars, on peut dire que tu as un sacré flair !
Sirius n'eut pas la réaction qu'il avait escomptée. Remus ne fit que se fermer, comme il lui arrivait encore de le faire parfois. Cela faisait moins de trois jours qu'ils se connaissaient et, chaque fois que Sirius tentait de s'approcher vers Remus, il rencontrait une résistance mystérieuse. Avec James, Lily, Cathy et même Peter, c'était bien plus facile. Ses liens avec Lupin semblaient plus… fragiles. Juste fragiles. Il en venait à avoir peur de dire un mot de trop, de crainte de briser cette amitié fragile. Il échangea un regard avec James, qui semblait aussi perplexe que lui.
Remus se tenait là, la mine maussade, tenant toujours levée la tenture pour que ses amis puissent passer. La situation devenait presque gênante. Ce fut Lily, avec son tact coutumier, qui débloqua la situation. Avec une mine enjouée, elle prit d'autorité le bras de Remus et l'entraîna dans les escaliers.
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Lily avait pris le bras de Remus sans regarder James, un peu gênée. Mais elle se força à sourire et entraîna Lupin dans les escaliers. Heureusement pour elle, Cathy, qui savait être délicate, suivit le mouvement en discutant des couloirs de Poudlard sur un ton légèrement trop joyeux. L'atmosphère se détendit à nouveau et Remus reprit quelques couleurs sur les joues.
Grâce, une fois de plus, au talent de Remus, ils arrivèrent à l'heure pour leur premier cours de Métamorphoses. Le professeur n'était pas encore là, et ils s'installèrent en discutant.
- Tu as dit que tu étais déçu de ne pas avoir Dumbledore comme professeur, dit Lily à James. Pourquoi ? Tu le connais ?
- Non, pas vraiment, répondit-il avec un rire franc. Mais mes parents l'ont connu, et ils n'arrêtaient pas de m'en parler.
- Oh, ça, il est connu, Dumbledore, dit Remus doucement. Il a vaincu le mage noir Grindelwald avant même que l'on soit né, et on dit qu'il est plus puissant que Voldemort.
Lily remarqua que l'atmosphère se tendait à nouveau.
- Voldemort ? Qui est-ce ?
Ses camarades se regardèrent entre eux. Peter semblait soudain très intéressé par le contenu de son sac. Au bout d'un moment, Cathy haussa les épaules et leur tourna le dos. Sirius regardait ses chaussures, et Remus sembla regretter ses paroles. James se pencha vers Lily, un peu à contre-cœur.
- C'est un sorcier qui a mal tourné. Tout ce qu'il désire, c'est le pouvoir, et il n'hésite pas à tuer pour ça. Au début, le Ministère pensait pouvoir l'arrêter, mais les Aurors, les chasseurs de mages noirs, ont tous échoué, les uns après les autres. Et ça empire. Il n'arrête pas de devenir plus puissant. Dans la mesure du possible, on évite de parler de lui ou même de prononcer son nom.
Lily vit les autres se tendre imperceptiblement à ce discours. Peter lisait fébrilement le dernier chapitre de son livre de Métamorphoses et Cathy vérifiait que personne ne les avait entendus.
- Oh.
Elle avait encore du mal juste à appréhender le monde de la magie. Imaginer que ce monde avait une organisation – un Ministère, et une sorte de police – et des lois, et des gens pour enfreindre ces lois était assez difficile et désarçonnant. Elle n'aurait jamais imaginé que ce monde nouveau – parfait, au premier abord – pouvait être en pleine crise.
- Et… et comment fonctionne le Ministère ? Comme chez les Moldus ?
Elle avait touché juste. Tous ses amis s'étaient à nouveau détendus et ils reprirent la conversation sur un ton plus léger.
Un petit cri leur fit relever la tête quelques instants plus tard. C'était la fille rousse à la poupée du dortoir. Elle avait un air ravi et pointait quelque chose à l'avant de la salle de classe.
- Qu'est-ce qu'il est mignon !
Un magnifique chat tigré venait d'entrer, et se dirigeait de sa lente allure féline vers le bureau. La fille rousse bondit sur ses pieds et se précipita pour le prendre dans ses bras. Lily frissonna, et se promit de ne jamais la laisser s'approcher de son chat. Un animal n'est tout de même pas une poupée !
Le chat devait penser de même, car il se mit hors de portée de la jeune fille en trois bonds rapides et en sifflant furieusement.
Lily crut pendant un instant être encore dans son lit en train de rêver. Le chat venait de se transformer en professeur en un clin d'œil. Le professeur McGonagall se tenait là, mettant de l'ordre dans sa robe, un air encore un peu terrifié sur le visage.
- A l'avenir, nous éviterons les élans d'enthousiasme dans cette classe, Mademoiselle.
La roussette rougit et retourna à sa place sous les hurlements de rire. Les six amis en avaient mal au ventre et ne parvenaient pas à s'arrêter.
Le calme revint peu à peu, grâce à la sévère discipline de McGonagall et au cours passionnant – bien qu'il ne consiste, comme celui de Flitwick, qu'en une théorie difficile.
Ils sortirent cependant du cours avec une sérieuse tendance à glousser. Sirius particulièrement, avait du mal à sortir plus de deux mots sans retomber dans une crise de rire. Remus même arborait un sourire incontrôlable.
Quant à Lily, le ravissement l'emportait sur l'envie de rire.
- Et vous l'avez vu transformer cette chaise en cheval ? C'était incroyable ! Et arrêtez de rire comme des idiots !
- Excuse-nous, Lily jolie, dit Remus avec un sourire coupable, mais on a déjà vu plein de métamorphoses, nous. Nos parents en font tous les jours. Mais je comprends ce que tu ressens, je t'assure. Seulement… pour ma part, je n'avais jamais vu un Animagus aussi embarrassé !
Les rires reprirent autour d'eux. Ils durent attendre que Sirius reprenne son souffle pour pouvoir continuer.
- Je vais vous en dire une qui vous passera l'envie de rire, annonça James en regardant son emploi du temps.
- Ca, ça m'étonnerait beaucoup, dit Sirius en ricanant.
- Tu veux prendre les paris ? Notre prochain cours est celui de Défense contre les Forces du Mal, avec le charmant professeur Spite.
Aussitôt, tout le monde se renfrogna. Ils avaient encore eu peu d'aperçus de ce professeur, mais cela leur suffisait pour se faire une opinion.
La réalité fut bien plus sombre que tout ce qu'ils purent imaginer.
L'annonce de James avait en effet réussi à retirer à Sirius toute envie de rire. Toute journée ne pouvait être parfaite…
Tout le monde se tut immédiatement quand la porte s'ouvrit sur le professeur, et il entra dans un silence total. Il claqua la porte sans un bruit derrière lui, et se dirigea vers son bureau à grands pas feutrés. Comme les peu de fois où ils l'avaient déjà vu, il avait l'air de vouloir assassiner la première personne qui tomberait sous ses yeux. Sirius vit Peter frissonner à sa droite, et dut admettre que, si Spite était assez désagréable en temps normal, être dans son cours était tout simplement terrifiant. Sa capacité à ne pas faire plus de bruit qu'un fantôme faisait dresser les cheveux sur la nuque de Sirius.
Il saisit le seul parchemin qu'il y avait sur son bureau et commença l'appel.
- Arnely, Marie.
Sa voix basse et profonde résonnait comme un glas. La brunette à lunettes leva timidement la main.
- Black, Sirius.
Il sentait bien qu'il n'allait pas aimer ce professeur. Il essaya de garder un air défiant en levant la main, mais ce fut peine perdue : Spite ne lui accorda même pas un regard. Sirius commençait à douter qu'il vérifiait réellement la présence des élèves.
- Lupin, Remus.
Il sentit son ami se tendre à côté de lui. Remus leva la main en gardant les yeux fixés sur la table, attendant que Spite continue l'appel.
Mais il ne continuait pas. Le silence s'était fait, et les élèves échangeaient des regards intrigués. Remus finit par lever les yeux et tressaillit quand il vit que le professeur le fixait. Sirius sentit son souffle se couper. Il n'avait jamais vu une telle expression de haine sur le visage de quelqu'un.
- C'est donc vous.
James et Sirius échangèrent un regard avant de reporter leur attention sur Remus, qui semblait aussi désarçonné qu'eux.
Sans autre explication, le professeur continua l'appel. Quand il eut fini, il reprit la parole, du haut de son estrade, les mains posées à plat sur son bureau devant lui, les yeux sautant d'un élève à l'autre avec un regard très déplaisant.
- Durant ces sept prochaines années, vous apprendrez dans ce cours à la fois à vous défendre des sorciers utilisant la magie noire, et à la fois des créatures maléfiques. Je considère cette dernière partie comme la plus importante, pour une raison simple. En tant qu'humains, vous pourrez toujours plus ou moins prévoir ce qu'un autre humain compte faire, même s'il utilise des pouvoirs maléfiques. Mais qui peut dire ce qui passe par la tête d'un vampire, ou… d'un loup-garou ? Et ne vous laissez pas tromper par leur apparence… parfois… humaine. Je vais donc vous apprendre quels sont les points faibles de ces créatures, et comment en venir à bout. Peut-être un jour m'en serez-vous reconnaissant.
Sirius remarqua que Remus ne quittait plus la table des yeux. Prêt à prendre des notes dès que Spite commencerait réellement son cours, il tenait sa plume déjà chargée d'encre. En fait, il se mordillait les lèvres d'un air absent et tournait tellement sa plume dans ses doigts qu'il semait de l'encre partout sans s'en rendre compte.
- En ce qui concerne l'organisation de mes cours, je ne tolèrerais aucun mot, à moins que ce soit pour répondre à une de mes questions. Je parle vite, vous devrez prendre des notes, et votre cours précédent devra être appris sur le bout des doigts. Aujourd'hui, nous parlerons des Serpencendres…
Il continua sur le même ton. Les élèves, pris au dépourvu, se mirent à prendre des notes dans un petit brouhaha de parchemins dépliés et de crissement de plumes. Spite, quant à lui, se mit à parcourir les rangs, regardant les notes que prenaient les élèves en débitant son cours.
- M. Pettigrew, veuillez prendre des notes correctes ! J'ai déjà indiqué comment geler les œufs des Serpencendres et quelles sont leurs qualités, et je ne vois rien de tout cela noté sur votre parchemin.
James et Sirius portèrent un regard furieux à Spite qu'il ne remarqua heureusement pas. Il continua à faire son cours sans manquer une seule occasion de faire une réflexion ou une réprimande. Sirius prenait des notes comme il pouvait, tout en essayant de ne pas faire de tache d'encre. Ses efforts se retrouvèrent tout un coup réduits à néant, alors qu'un coup sur son épaule lui faisait faire une énorme bavure.
Le professeur s'était arrêté à côté de Remus. Celui-ci, surpris, avait fait un bond sur le côté en bousculant Sirius et tremblait comme une feuille. Sirius fut surpris de voir qu'il avait l'air à la fois sur le point de vomir et de fondre en larmes.
"Spite est une horreur, mais à ce point-là, quand même…" Sirius n'eut pas le temps d'approfondir sa pensée, car Spite continuait à parler et il était difficile de ne pas se laisser distancer. Le professeur contourna la table et laissa tomber quelque chose. Sirius le ramassa : c'était une branche de petites fleurs bleues en grappes, assez jolies mais déjà à moitié flétries.
- Professeur, vous avez perdu quelque chose…
Spite revint sur ses pas pour reprendre sa branche de fleurs sans un remerciement. Du coin de l'œil, le jeune Black vit que Remus s'était écarté le plus possible de lui, presque à en tomber de sa chaise… Etait-ce vraiment le professeur qui lui faisait cet effet ? Alors que celui-ci s'éloignait, Sirius put apercevoir que les poches de sa robe étaient pleines des même petites fleurs bleues.
Le cours se poursuivit dans la même atmosphère tendue. Spite semblait avoir remarqué l'effet qu'il avait sur Remus et prenait un malin plaisir à passer près de lui en silence. Le garçon, lui, était dans tous ses états. Des mèches de cheveux étaient collées sur son front en sueur, ses mains tremblaient, il avait l'air de plus en plus mal. James et Lily l'avaient remarqué aussi, et ils ne cessaient de lui lancer des regards inquiets.
Le cours finit enfin. Sirius n'avait même pas roulé son parchemin que Remus était parti, presque en courant.
- Qu'est-ce que Spite a contre Remus ? s'écria James dès qu'ils furent sortis.
Autour d'eux, les autres premières années de Gryffondor se répandaient en lamentations.
- Et d'ailleurs, où est-il, Remus ?
- Spite l'a peut-être mis en cage, suggéra Cathy. Il avait l'air d'en crever d'envie !
- Non, je l'ai vu partir dès la fin du cours.
- Et d'abord, d'où connaît-il Remus ? s'écria Lily, qui tremblait pratiquement de fureur.
- Et comment on va faire pour trouver la prochaine salle sans lui ? gémit Peter.
L'arrivée soudaine de Remus épargna à Peter les regards meurtriers de ses amis. Il semblait encore assez nauséeux, mais au moins était plus détendu qu'avant.
- Désolé, j'avais un besoin pressant.
Ce fut tout ce qu'ils purent tirer du jeune garçon. Il semblait tout d'un coup très empressé de se rendre en Histoire de la Magie. Il suffit d'un haussement d'épaules de Lily pour que tout le monde abandonne le sujet.
- Vous avez vu toutes les fleurs qu'il avait dans sa poche ? demanda Sirius avec un sourire.
- Oh, c'était ça, le parfum bizarre, alors ? s'étonna Lily. Qu'est-ce qu'il fabrique avec ça ?
- C'est peut-être tous les bouquets de fleurs qu'il n'a jamais réussis à offrir à une fille, proposa Cathy en gloussant.
Ils retrouvèrent vite la bonne humeur qu'ils avaient à la sortie du cours de Métamorphoses et, avec la perspective d'un bon dîner, supportèrent à peu près le cours d'Histoire de la Magie.
