Disclaimer : Tout est à Jikaère... Tra là là là lère...
Rating : A partir de ce chapitre, je passe de G à PG, pour plus de sécurité (et parce que certaines scènes sont peut-être un peu impressionnantes pour les plus jeunes).
RAR (3 REVIEWS pour le cinquième chapitre ! Youpi !)
- Soft : Simplement merci de tout mon coeur...
- Britany : Hum... Je ne dirais pas que ta review m'a fait 1 grand plaisir, vu que tu y injuries mon personnage préféré, ça serait un mensonge... Attends toi à mon courroux ! Lol... En tout cas, merci de m'avoir suivie de TWWO à ffnet, ça prouve que tu avais vraiment envie de lire la suite de mon histoire et ça, ça fait plaisir... Biz.
- Clochette : 1 nouvelle lectrice et qui est enthousiaste ! Yes ! J'espère que cette suite sera à la hauteur de tes attentes... Bonne lecture !
Chapitre 6 : Le professeur Méphista, le bibliothécaire W. et Cie…
À bien des égards (et de manière probablement inconsciente) Wilhémina Euphémia Méphista, professeur de Défense Contre les Forces du Mal et Soin aux Créatures Magiques, bouleversait le train-train quotidien du collège de Poudlard.
Force était de constater que son nom revenait sans cesse dans les conversations des élèves, fantômes et autres adultes - toutes maisons confondues – du château. Pour une raison parfaitement obscure, depuis le jour même de la rentrée, des rumeurs circulaient sur le compte du nouveau professeur, se multipliant comme des veracrasses à la saison des amours…
Le bruit courait que, jeune adolescente, le professeur Méphista avait effectué un tour complet de l'Afrique à dos d'Erumpent, simplement juchée en équilibre sur la pointe cornue de l'animal. On disait aussi qu'elle s'était jointe à un groupe de sorciers éthiopiens qui tentait de neutraliser un Nundu. Alors que le léopard géant avait déjà dévasté plusieurs villages par la seule force de son terrible souffle, l'intervention miraculeuse de la jeune femme avait permis de vaincre le monstre… Au cours de l'affrontement, elle avait cependant été blessée aux mains. Depuis, d'abominables cicatrices l'obligeaient à porter des gants. À moins que ce ne soit la douleur de l'air contre sa peau irrémédiablement brûlée… Cela changeait en fonction des versions…
En effet, accompagnant ses terriblement excentriques - même pour un endroit tel que Poudlard - robes de sorcières, Wilhémina Euphémia Méphista ne semblait jamais quitter ses gants qui recouvraient gracieusement toute la longueur de ses bras comme une seconde peau. C'était toujours la même paire (que les coquettes du collège lui enviaient beaucoup et tentaient d'imiter par tous les moyens) d'un orange très pâle tirant sur le violet et strié de noir…
Les premiers jours, ce simple détail avait troublé Hermione - sans qu'elle sache pourquoi - titillant désagréablement son esprit, y faisant lointainement tinter une petite sonnette d'alarme, comme un avertissement… Quand elle en avait fait part à Harry, Ron et leurs amis gryffondors, tous s'étaient gentiment moqués d'elle, prétendant qu'Hermione était jalouse de leur jolie et tellement intelligente professeur… Donc, après avoir cherché en vain l'origine de son malaise, la jeune fille avait finalement abandonné. De cet épisode, elle ne conservait qu'un sentiment plutôt mitigé pour son nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal.
Néanmoins, en dehors d'Hermione Granger, le professeur Méphista séduisait les élèves de Poudlard presque autant qu'elle les fascinait. On ne comptait plus les garçons qui se déclaraient fous amoureux d'elle. Et certaines jeunes filles – cependant plus discrètes et timides – lui adressaient bien des regards éloquents par-dessus leurs pupitres et leurs livres de cours…
Malgré sa grande taille (elle dépassait le directeur Dumbledore d'au moins 10 centimètres – hormis quand celui-ci portait ses fameuses talonnettes) et ses formes généreuses d'athlète épanouie, le professeur Méphista se déplaçait avec une démarche étonnement mouvante : ses pieds semblaient à peine effleurer le sol.
Mais c'était surtout son visage qui captivait : sa peau, aussi sombre qu'une nuit d'hiver sans lune, était constellée d'étranges petits grains de beauté dorés et scintillants. Seuls ses grands yeux vert clair – vert lagon, comme le répétait Parvati Patil à qui voulait bien l'entendre – et ses perpétuels sourires radieux l'éclairaient un peu. Enfin, ses cheveux, noirs, courts et crépus, dégageaient sa nuque gracile, l'offrant en pâture aux regards envoûtés de ses nombreux admirateurs (- et admiratrices)…
Harry, Ron et Hermione (bien qu'elle fut de parti pris) avaient longtemps débattu pour savoir s'ils devaient (ou non) faire confiance à cette mystérieuse Wilhémina Euphémia Méphista. En effet, ce n'était pas comme s'il n'y avait pas d'antécédents de professeurs de Défense Contre les Forces du Mal douteux.
Au cours d'une discussion très mouvementée qui avait eût lieu dans le dortoir des garçons un soir de pluie, les jeunes gens avaient ainsi dénombré:
- Qui-Quirell, le pantin à double tête ;
- Gilderoy Lockhart, le séducteur déchaîné
- Lupin le loup ;
- Maugrey / Barty Croupton junior, le MM's ;
- et la sinistre Dolorès Ombrage.
Ron (sous le regard contrarié d'Hermione) avait insisté pour qu'ils ajoutent à cette liste le Perfide Professeur Rogue. Même si Rogue n'avait jamais obtenu ce poste, il le convoitait depuis tellement longtemps que c'était tout comme. Et le maître des potions non plus n'était pas un homme des plus recommandables…
En somme la liste était bien fournie. Certes, tous les anciens (ou potentiels) professeurs de Défense Contre les Forces du Mal de Poudlard n'étaient pas mauvais au sens strict du terme. Cependant, chacun avait un côté monstrueux assez inquiétant (même si dans le cas de Lupin il ne se manifestait que 3 fois par mois…)
Il était donc légitime de se poser des questions quant à l'intégrité de la nouvelle venue. D'ailleurs, le contexte de guerre dans lequel vivait la communauté sorcière depuis maintenant plusieurs mois, incitait les gens (et pas uniquement Le célèbre Harry Potter) à la méfiance.
Pour sa part, Harry restait insensible aux sourires enjôleurs et à l'étrange beauté exotique de son professeur, puisque déjà sous le charme d'une certaine autre jeune fille… Néanmoins, il devait bien avouer que la manière dont le professeur Méphista asticotait (oh ! toujours très aimablement – et toujours devant témoins -) le professeur Rogue, ce qui semblait phénoménalement agacer ledit maître des potions, plaidait largement en sa faveur.
À plusieurs reprises déjà, Méphista avait pris le parti des Gryffondors face au directeur des Serpentards, leur permettant de regagner quelques points (ou plutôt de ne pas les perdre…) Beaucoup d'entre eux la considérait déjà comme une véritable bénédiction.
L'épisode le plus mémorable dont se souvenait Harry remontait à quelques jours à peine, lorsque Rogue s'était violemment (et encore une fois) emporté contre Anna Jones. D'après ce qu'avaient cru comprendre Harry, Anna avait menacé l'une de ses camardes Serpentard avec un sortilège impardonnable. Évidemment, ladite camarade s'était jetée illico-presto dans les robes de Rogue pour pleurnicher et pour se plaindre…
'Hum… Suis sûr qu'elle le méritait bien, cette fille !'avait dit Harry, peu amène.
'Bien tous les mêmes, ces saletés de serpents !'lui avait répondu Ron, méprisant.
Harry s'était contenté de hausser négligemment les épaules : il savait combien son ami voyait d'un mauvais œil le rapprochement amical qui s'était progressivement établi entre Anna et sa sœur Ginny depuis le jour de la rentrée.
Bref, ce matin là, en sortant de la Grande Salle, les 2 gryffondors avaient assisté à un spectacle des plus étonnants : Rogue traînant derrière lui comme un vulgaire elfe de maison désobéissant, la pauvre Anna Jones (laquelle, toute tremblante et haletante, était obligée de courir pour rester aux côtés de son professeur…) visiblement furieux, celui-ci l'accablait d'un flot confus de terribles remontrances…
Mais, alertée par un élève (ou plus probablement par l'éruption verbale de Rogue amplifiée par le volume du hall d'entrée), le professeur Méphista était arrivée en courant, robes au vent et l'air effaré. Embrassant la situation d'un regard rapide, elle s'était interposée de force entre Rogue et Anna, attirant brusquement la jeune aveugle à elle d'une poigne crispée (qui, soit dit entre parenthèses, paraissait à Harry autrement plus désagréable que celle du maître des potions…). Puis, elle s'était écriée, toute essoufflée :
- Comment… comment osez-vous porter ainsi la main sur une enfant, Sevérus ? Reprenez vous, voyons , avait-elle continué, plus bas, lui signifiant par là qu'ils n'étaient pas seuls. On croirait, à vous voir, que vous prenez du plaisir à violenter cette jeune fille !
Instantanément, le sang avait déserté le visage du professeur Rogue, tandis qu'il fixait sa collègue, hésitant encore entre l'incrédulité et le dégoût.
- Que… Quoi ? Je prends du plaisir à quoi ? avait-il articulé, sa voix tremblant d'une fureur difficilement contenue. Et je ne violente pas Miss Jones !
- C'est pourtant l'impression que ça donne, répliqua sobrement Méphista en s'éloignant, tenant toujours Anna par le bras. Venez, Miss Jones…
Aaaaaaaaahhhhhhhhhhh…
Le visage du professeur Rogue à cet instant : mélange incertain entre confusion et doute. Oui, doute ! Un véritable moment d'anthologie…
Bénie soit la personne qui avait permis à Harry de voir son pire ennemi déstabilisé!
Malgré ces bons présages, les premiers cours de Défense Contre les Forces du Mal s'avérèrent décevants aux yeux de Harry et des autres gryffondors. Pour la énième fois depuis le début de leur scolarité à Poudlard, les élèves eurent droit au sinistre récapitulatif des multiples créatures maléfiques peuplant le monde magique : épouvantards, vampires et loups-garous, trolls et autres centaures…
Certes (et à la grande joie du Trio), les opinions du professeur Méphista à propos des loups-garous étaient particulièrement progressistes. «- En dehors de leurs soirs de transformation, se sont des gens comme tout le monde… » leur avait-elle affirmé, faisant taire d'un coup d'œil sévère les quelques élèves qui tentaient de protester. En outre, elle était au courant (et assurément, fort peu de sorciers l'étaient) qu'il existait une potion tue loup ayant pour but «- de brider efficacement la bête sauvage les soirs de pleine lune » «- Malheureusement, il s'agit d'une potion magique extrêmement difficile à préparer. Seuls des maîtres et sorciers très puissants, particulièrement habiles et expérimentés peuvent y parvenir… Personnellement, je n'en ai jamais rencontré aucun. » avait-elle conclu.
'Si elle savait…'
Heureusement, les choses prirent un cours nouveau dès le début du mois d'octobre. Par un morne après-midi automnal, Harry, Ron et Hermione se rendaient comme d'habitude (c'est-à-dire en renâclant) au premier étage de la tour sud afin d'assister à leur prochain cours de Défense Contre les Forces du Mal. Quelle ne fut pas leur stupeur en entrant dans la salle de classe : les tables et les chaises avaient été grossièrement entassées sous les fenêtres et mises à l'écart. À leur place, quelqu'un (le professeur ?) avait installé de grands tapis moelleux sur le sol, en cercle autour de la cheminée, ainsi que des coussins bariolés à profusion.
- Hé! Mais elle joue à imiter Trelawney ou quoi ?
- On dit le professeur Trelawney, Ron, le reprirent en cœur Parvati Patil et Lavande Brown, tout en entraînant le rouquin vers l'intérieur de la salle.
- Ouais, ouais, c'est ça…
Mais avant que Ron n'ait pu grogner quelque chose de plus, le professeur Méphista s'était matérialisée devant eux. Aujourd'hui plus qu'un autre jour encore, ses lourdes boucles d'oreilles en pâte de verre ainsi que son excentrique robe noire zébrée de rouge dont les manches courtes laissaient apparaître ses longs gants colorés, lui donnaient une apparence toute trelawneyenne. Toutefois, son sourire était incontestablement aimable et on ne voyait aucune lueur démente dans ses yeux. De plus, Méphista ne semblait pas sous l'emprise d'une quelconque substance illicite… Impossible donc de la confondre avec l'ex-professeur de divination malgré cette subite et fortuite re décoration de sa salle de classe…
- Entrez ! Entrez ! pressa-t-elle les élèves qui restaient timidement sur le seuil de la porte, hésitants à s'avancer, se demandant à quoi ils devaient s'attendre.
- Venez ! Installez-vous. J'ai prévu une séance spéciale aujourd'hui pour laquelle j'ai pensé qu'un environnement plus chaleureux serait appréciable…
Sur ces paroles fort rassurantes, les jeunes gens s'éparpillèrent sur les tapis, s'asseyant confortablement sur les coussins (Hermione et Ron bien consciencieusement séparés par Harry…) Méphista prit place à son tour, au milieu d'eux. Puis, quand elle eût fini de disposer ses encombrantes robes afin qu'elles ne se froissent pas, le professeur promena son regard bienveillant sur la classe.
- Bien ! Nous pouvons commencer… Non Miss Granger, vous n'aurez pas besoin de ça , puis s'adressant à l'ensemble des élèves, elle ajouta : Ne prenez pas de notes pour le moment. Écoutez moi juste.
Tout en rechignant, Hermione rangea ses plumes et ses parchemins d'un brusque geste de sa baguette magique, un air de martyr sur le visage.
- Merci, reprit Méphista. Bon. Connaissez-vous l'histoire des Dix Diables ?
Une vague de murmures et de rires nerveux traversa le petit groupe. Neville eût un hoquet étranglé. Mais, sur de nombreux autres visages, c'était plutôt l'ignorance et la curiosité qui se lisaient. L'histoire 'des Dix Diables' n'éveillait qu'un lointain souvenir chez Harry : un été qu'il vivait au Terrier, Fred et George avaient raconté une fable d'épouvante qui avait tellement impressionné leur jeune sœur qu'elle en avait fait des cauchemars pendant plusieurs nuits. Quand elle l'avait su, leur mère avait été furieuse. Sur le moment, Harry avait soupçonné les jumeaux d'avoir inventé cette histoire de toutes pièces. Peut-être pas après tout…
Déjà le professeur Méphista commençait son récit, d'une voix profonde et habitée :
- Cette histoire prend ses racines à une époque très ancienne, bien avant les naissances de Salazar Serpentard, Goderic Gryffondor, Rowena Serdaigle et Helga Poufsouffle ; bien avant même l'invention de la toute première baguette magique …A cette époque, les sorciers et les non sorciers vivaient ensemble, en parfaite osmose. Les femmes moldues épousaient des hommes sorciers et les sorcières épousaient des moldus sans que cela ne pose le moindre problème… Au contraire, les unions mixtes étaient préférées aux autres car on pensait qu'elles engendraient des enfants plus résistants et plus intelligents. Mais… Aux confins de ce monde, existait une troisième espèce : les géants…
Ron poussa Harry du coude qui à son tour regarda Hermione d'un œil complice tandis qu'un autre élève soupirait de dédain.
- Non, non, il ne s'agit pas des géants dégénérés et domestiqués que vous connaissez.
Re coup de coude (plus violent) de Ron et re regard (énervé, cette fois-ci) de Harry.
- Les géants dont je vous parle, étaient des êtres véritablement immenses : le plus petit d'entre eux était aussi grand que la plus haute montagne. Ils étaient violents et se nourrissant exclusivement de chair humaine… En fait, ils terrorisaient les moldus et les sorciers, enlevant leurs enfants, détruisant les habitations, décimant les troupeaux, piétinant les récoltes …
'Finalement, avec Gaup, on a échappé au pire', pensèrent les trois amis simultanément.
- Un jour, poussés à bout, les moldus et les sorciers allèrent demander son aide au plus puissant des hommes, qu'ils craignaient plus encore que les géants. C'est un personnage très énigmatique, pour eux comme pour nous, ni véritablement sorcier, ni moldu à part entière… Certains prétendaient qu'il était plusieurs fois centenaire. Et, de fait, personne ne semblait jamais lui avoir connu d'ancêtres : lui avait toujours été là, et c'est tout. Il vivait seul, dans une gigantesque tour imprenable à flanc de falaise et parfois, des étrangers qui s'en approchaient de trop près disparaissaient mystérieusement… après cela on ne les revoyait plus jamais.
Méphista fit une petite pause. Dehors, la pluie tombait par saccades sur les fenêtres et le vent mugissait lugubrement entre les arbres. Dans la salle de classe juste éclairée par l'âtre flambant, les élèves s'étaient insensiblement rapprochés les uns des autres. Même Ron et Hermione semblaient avoir (momentanément) oubliés leur manège je-te-touche-moi-non-plus. Leur professeur possédait un indéniable talent de conteur…
- Pour une raison inconnue, reprit-elle enfin, cet homme accepta d'aider les autres à vaincre les géants. Et comme aucun humain ne pouvait se mesurer à eux, il créa une nouvelle espèce. Il créa d'abominables monstres sanguinaires, mi bêtes, mi humains. Ils étaient 10 : on les nomma les 'Dix Diables' en souvenir des exactions dont ils se rendirent coupables.
Puis, Méphista se mit à déclamer d'une étrange voix rauque et basse :
Ah comme ils avaient l'aspect féroce !
Et que leur air semblait cruel,
Les pieds légers, les ailes déployées,
Épaules aiguës, mains armées,
Volant,
Violant,
Tuant,
Sans pitié aucune…
Sang ! Sang ! Ils obéissent !
Cette mélopée sinistre fit monter un imperceptible frisson le long de l'échine de Harry… Bien étranges étaient ces paroles. Bien étrange aussi la manière dont le professeur Méphista les prononçait : comme un hymne mystérieux dont elle était la seule à connaître les implications…
- Les 10 Diables, continuait-elle déjà, étaient tous dotés d'ailes et de griffes crochues dont ils se servaient pour déchirer la peau épaisse des géants. Mais ils avaient en partie aussi apparence humaine… Ils savaient parler et pouvaient établir des plans élaborés, des stratégies… L'Homme les avait fait très intelligents et très rusés. En outre, ils possédaient les pouvoirs communs aux sorciers. Au sein du groupe, cependant, chacun des Dix avaient sa propre personnalité.
Levant son poing droit fermé en évidence devant elle, le professeur Méphista commença lentement son énumération :
- Il y avait d'abord Barbhéris leur chef. Il tirait son nom de sa redoutable barbe faite de gueules de serpents venimeux.
Accompagnant le geste à la parole, elle releva un premier doigt.
- Puis venaient Foulegrive l'homme oiseau aux griffes d'aciers, Cagnard aux boules d'énergie destructrices, Libycoq et Ciriath les deux frères télépathes qui pouvaient tuer un homme par la force de leur esprit plus vite encore qu'un Avada Kedavra. Ces deux là attaquaient toujours ensemble. En outre, Ciriath possédait des dons de voyance très développés.
Levant une seconde main à côté de la première, leur professeur ajouta :
- Aileclin apparaissait assurément comme le plus étrange et le repoussant de tous : son corps n'était qu'un œil, surface molle et blanche de toutes parts, sans tête, ni pieds, ni mains… Simplement une paire d'ailes fichées sur ce qui devait être son dos.
Au même instant, un éclair zébra le ciel, annonciateur du grondement sinistre qui déchira brutalement le silence. Des ah ! angoissés se firent entendre parmi les élèves. Lavande agrippa nerveusement la main de Parvati. Comme beaucoup d'autres filles, les deux amies étaient blotties l'une contre l'autre. De fait, le professeur Méphista savait moduler sa voix pour rendre son récit véritablement vivant – et véritablement effrayant. D'ailleurs, tandis qu'elle se tenait présentement assise parmi eux, son beau visage noir rendu presque invisible dans la lumière déclinante du soir, le professeur Méphista n'avait plus rien de la charmante et souriante jeune femme qu'ils connaissaient… C'était comme si l'atmosphère sombre de son récit la possédait entièrement… 'Hum…', pensa Harry. 'Heureusement que Gin' n'est pas là!'
- Mais, reprit Méphista, les plus dangereux étaient sans doute les quatre derniers : Draguignas, dragon au souffle aride et à la langue de feu et qui pouvait tuer un géant à lui tout seul, Griffechien, réputé pour son esprit vicieux et Farfarel pour sa rapidité d'action. Enfin…
La jeune femme laissa flotter sa phrase en suspens dans le vide pendant quelques secondes, prenant le plein plaisir de savourer ce qu'elle avait encore à dire.
- Enfin… Il y avait Rubicant, la seule femme parmi les Dix. On l'appelait ainsi parce que ses yeux étaient rouges et brillants comme des rubis. Rouge du sang qu'elle répandait grâce à un simple regard…
La voix de Méphista était devenue à peine plus forte qu'un murmure et Harry devait se pencher en avant pour l'entendre.
- Mis à part cette… particularité, Rubicant était la plus humaine du groupe : elle possédait la faculté de rétracter ses ailes et n'avait pas de griffes mais de longs ongles tranchants. On dit que Rubicant était d'une beauté à couper le souffle…
Une bûche craqua sourdement dans la cheminée, faisant sursauter les élèves et leur professeur, brisant la tension qui animait le visage et la voix de cette dernière. Enfin, elle sortit de l'ombre et son sourire habituel revint orner ses lèvres. Le charme était rompu.
Du ton détaché d'un professeur de Défense Contre les Forces du Mal professionnel, Méphista conclu son récit :
- Les 10 Diables constituaient une troupe de mercenaires redoutables, cruels et surpuissants. En quelques années seulement (et avec la promesse d'une récompense), ils vinrent à bout des géants. Malheureusement, une mutation s'opéra en eux : ceux qui avaient été crées pour tuer des monstres se retournèrent contre les humains… Leur première victime fut leur créateur. Ils firent régner sur le monde une ère de terreur et de désolation, s'en prenant systématiquement aux plus faibles : les moldus. Et contrairement aux géants, ils ne tuaient pas pour se nourrir mais parce qu'ils s'ennuyaient… Les sorciers eux-mêmes, ne pouvaient presque rien contre les Dix car aucune arme magique, aucun sortilège ne semblait jamais les atteindre. Tout au plus pouvaient-ils utiliser des sorts de dissimulation sur eux-mêmes et sur leurs familles et parfois, ils étaient épargnés grâce à ça. Parfois… C'est de cette époque que date le début des querelles entre sorciers et non sorciers : ces derniers accusant les premiers d'être de mèche avec les Dix, de ne rien faire pour les protéger… En vérité, c'était une période de grand trouble où tout le monde avait très peur…
Tandis que Méphista se taisait enfin, des chuchotements s'élevèrent de toutes parts de la salle de classe.
- Avez-vous des questions ?
- Hum… Professeur ? Qu'est-il arrivé ensuite , demanda timidement Neville.
- Oui, bonne question Monsieur Londubas ! Mais à laquelle je n'ai malheureusement aucune réponse à apporter… Personne ne sait vraiment ce qu'il est advenu des Dix. Ils ont juste disparu, du jour au lendemain, sans explication… Depuis, ils réapparaissent périodiquement, à chaque nouvelle grande guerre, quand le monde est à feu et à sang… Ils sont alors rappelés du néant et se mettent aux ordres de l'un des adversaires, semant la terreur pour son compte.
Les chuchotements redoublèrent d'intensité. Décidément, c'était un cours bien étonnant !
- Oui, ils vont bientôt revenir, Il va les appeler…, ajouta Méphista, comme pour elle-même.
L'allusion explicite à Voldemort n'échappa pas à Harry qui frissonna à nouveau devant la possibilité qu'une armée de dix diables, apparemment invincibles et immortels, ne vienne gonfler les rangs de son ennemi. À ses côtés, Hermione aussi commençait à s'agiter nerveusement, se tortillant inconfortablement sur son coussin. Quelques secondes plus tard, sa main s'éleva vers le plafond à la vitesse d'une fusée magique.
- Mais Madame, il ne s'agit que d'une légende , couina-t-elle d'un air exaspéré d'une personne qui se serait trop longtemps contenue. Or vous laissez à entendre qu'ils sont vraiment réels !
- Miss Granger… Oui, j'étais sûre que vous diriez cela…, lui répondit Méphista, un petit sourire condescendant sur les lèvres. En effet, les gens terre à terre, ceux qui craignent ce qu'ils ne peuvent comprendre, ont toujours tendance à se réfugier derrière des légendes… Vous n'êtes pas la seule à penser cela, croyez moi. Néanmoins, les Dix Diables, aussi incompréhensibles soient-ils, sont bien réels. Des dizaines de témoignages, de toutes les époques confondues, le prouvent.
- Les témoignages de fous et d'illuminés, cracha Hermione à mis voix, vexée par les paroles de son professeur qui insinuaient qu'elle n'était qu'une peureuse.
Elle fut pourtant entendue.
- Non, Miss Granger. J'ai moi-même eût un ancêtre européen, Albert Méphistophélès, qui affirmait les avoir vu de ses propres yeux pendant la guerre contre les Gobelins, expliqua Méphista avec patience, comme si elle s'adressait à un enfant particulièrement lent.
Mais visiblement, Hermione ne semblait pas pleinement convaincue de la santé mentale de l'ancêtre de Méphista. Elle ne paraissait d'ailleurs pas être la seule. Effectivement, si cette histoire était vraie, elle ouvrait des perspectives totalement horrifiantes et vertigineuses…
- Très bien. Peut-être faites vous davantage confiance au Directeur Dumbledore ?
- Oui, avoua Hermione d'une toute petite voix : ça n'était pas dans ses habitudes de s'opposer à un professeur quel qu'il soit.
- En 1945, pendant la grande guerre contre le mage Grindelwald, Albus Dumbledore a été personnellement confronté aux Dix Diables. D'ailleurs c'est lui-même qui m'a demandé de vous faire ce cours…
SIRIUS ? NON… SIRIUS !
Sirius ! Pourquoi ne se relève-t-il pas ? Pourquoi reste-t-il caché derrière ce voile noir ? Sirius ? Sirius ? Réponds moi ? J'ai peur qu'il ne te soit arrivé quelque chose, répond moi !
Deux bras qui m'enserrent fermement. Me font mal. Leurs ongles pénètrent dans ma chair. La force déchaînée d'un loup-garou désespéré…
Mais je me débats toujours. Je crie : - Non, professeur Lupin ! Non ! Je vous en prie, professeur, il faut faire quelque chose pour lui… Non ! Non, non, non, Il n'est pas mort ! Pourquoi dites-vous ça ? C'est votre ami ! - Professeur, lâchez moi ! Professeur Lupin… Lâchez moi, lâchez moi, lâchez moi…
Je hurle toujours autant, mais jamais son étreinte ne se dessert.
Derrière le voile, Sirius ne bouge plus…
Non non non non non non non non non… Sirius…
Et maintenant, c'est humide… Des larmes ? Non… Une langue. Une langue râpeuse qui me lèche le visage. Non, j'en ai assez, je veux qu'il me lâche ! - Professeur Lupin, arrêtez de me lécher, je vous en prie… Arrêter de me léchez ! Arrêter de me léchez…
'Hein ?' 'Beurk ! Pourquoi a-t-il sa langue sur ma joue ? Rémus ?'Que… quoi…'
…
Précautionneusement, Harry ouvrit un œil. Puis un autre.
Il faisait encore relativement sombre dans le dortoir et personne, mis à part lui-même, ne semblait être éveillé. 'Et merde !' Apparemment le cours de la veille sur les Dix Diables l'avait plus durablement impressionné qu'il ne l'aurait cru, rouvrant son esprit à ses propres démons… Maudite Méphista ! à nouveau, Harry avait fait ce même rêve horrible, dans lequel il revoyait indéfiniment les minutes précédents la mort de son parrain : sa lente chute derrière le voile, ses propres cris, les bras de Lupin le serrant fermement pour ne pas qu'il aille rejoindre Sirius, la langue de Lupin sur ses joues… Chaque fois c'était la même chose…
Hein ? MAIS NON, NON, NON…
ça c'était différent ! Par Merlin, pourquoi avait-il rêvé une chose pareille ? L'esprit encore embrumé de sommeil, Harry tenta de remettre ses idées bien en place. Lui et son ancien professeur de Défense Contre les Forces du Mal ? 'Beurkkk !'
Au même moment, le jeune homme pris pleinement conscience d'un poids qui pesait lourdement sur sa poitrine, l'empêchant presque de respirer. Autant qu'Harry pouvait en juger sans ses lunettes, il s'agissait de quelque chose de poilu et de vaguement orange… Qui présentement, lui léchait le lobe de l'oreille gauche…
- Allez ! Pousse-toi de là, lui intima Harry, attrapant ses lunettes sur sa table de chevet.
'7 heures 29' indiquait le cadran lumineux de son réveil. 'Ouh là là!', il n'était pas si tôt que ça finalement ! Voyant que le jeune homme était définitivement réveillé, sans aucun risque de rechute possible, la 'chose' poilue descendit prestement de son lit, s'étira langoureusement tout en ronronnant doucement, avant de … sauter de tout son poids sur le lit voisin de celui d'Harry ! La réaction ne se fit pas attendre :
- AAAAAAhhhhhhhhhhh ! PATTENROND ! DÉGAGE DE MON LIT ! espece de SALE BESTIOLE VICIEUSE !
Le hurlement furibond de Ron jaillit à travers les rideaux de son lit à baldaquin en même temps que le pauvre Pattenrond était projeté sur le tapis.
- Maou…, protesta celui-ci en montrant ses crocs.
Mais le chat semblait plutôt fier de lui, sa queue et ses longues oreilles frétillants de concert. Depuis trois ans qu'Hermione l'utilisait dans ce genre 'd'opération' délicate – c'est-à-dire, entre autres choses, aller réveiller les garçons quand elle craignait qu'ils ne soient en retard, Pattenrond avait servi les desseins perfides de sa maîtresse avec la plus inébranlable des fidélités… Il semblait même y prendre un certain plaisir. Il n'était pas Kneazle pour rien , pensa Harry, amusé malgré lui par la réaction quelque peu exagérée de Ron. 'Heureusement qu'Hermione n'était pas là!'
Harry savait que lorsque son ami se plaindrait à la jeune fille, celle-ci nierait tout. Mais, il devait bien reconnaître que le réveil dont l'avait gratifié Pattenrond était autrement moins violent que celui qu'il avait réservé à Ron…
Dans un dernier 'miaou' courroucé, le chat leur tourna dignement le dos et sorti du dortoir, esquivant la chaussette que Ron lui balança avant de se recoucher.
'Ouh là!' Visiblement, ce matin Ron appréciait encore moins que d'habitude le réveil 'made in Hermione' ! 'Bravo Hermione ! Maintenant, il va être de mauvaise humeur toute la journée !'
Une demi heure plus tard, les deux garçons rejoignaient Hermione à la table des Gryffondors. Son bol de céréales vide repoussé loin devant elle, un épais grimoire ouvert en équilibre au milieu des tartines et autres bocaux de confiture, indiquaient que la jeune fille les attendait depuis un certain moment déjà.
- Toi , beugla Ron dans sa direction dès qu'ils furent assez proches, pointant son index menaçant vers Hermione. Toi ! Ne recommence plus jamais ça !
- Oh ! Excuse-moi Ron…, lui répondit-t-elle d'une voix chantante, sans aucune trace d'ironie et le sourire aux lèvres. Je suis vraiment désolée !
Bizarrement, la bonne humeur de la jeune fille sembla complètement désarmer Ron qui s'assit à table tout en bougonnant dans sa barbe. À côté de lui, Harry se servit un simple verre d'oranges pressées : il n'avait pas très faim – en fait, il n'était pas sûr de se sentir très bien aujourd'hui et c'était probablement dû à la cauchemardesque nuit qu'il venait de passer -. Il espérait juste que ça ne se voyait pas trop sur son visage, autrement il n'échapperait pas aux sempiternelles questions inquiètes de ses amis.
- Herm', dis-moi, pourquoi as-tu l'air si réjouie ce matin , préféra-t-il demander, histoire de détendre l'atmosphère.
Mais la jeune fille lui fit signe de se taire : à la table des professeurs, le directeur Dumbledore venait de se lever et souhaitait visiblement s'adresser aux élèves. De sa voix majestueuse, il ordonna :
- Mes enfants ! Un peu de silence, je vous prie…
Instantanément, les bruits et les discussions cessèrent dans la Grande Salle.
- Merci…, reprit-il avec un sourire approbateur. Bien. Comme vous le savez déjà, depuis le départ… hum… précipité de Madame Pince…
Tandis qu'il cherchait ses mots, les enseignants se jetèrent des regards embarrassés : depuis 'sa crise' du mois de septembre, Irma Pince était toujours internée à Sainte Mangouste. La pauvre se défendait d'avoir jamais touché une seule goutte d'alcool en dehors des repas de fêtes (et encore !). Pourtant, son état restait inquiétant et elle présentait indéniablement des symptômes d'une dépendance à la boisson. Les médicomages étaient circonspects, surtout concernant sa santé mentale… Cela mettait le collège dans une situation délicate : un professeur alcoolique à Poudlard était une chose (tout le monde pouvait avoir ce genre de problème à un moment ou à un autre de sa vie – seuls les imbéciles disent jamais -), mais si en plus elle s'avérait être folle, c'était autre chose ! Le mieux était que l'affaire ne s'ébruite pas : Poudlard avait déjà suffisamment d'ennuis avec le Ministère de la Magie comme ça !
- Depuis le départ précipité de Madame Pince, nous avons été malheureusement contraints de fermer la bibliothèque. Et je sais, continua Dumbledore avec un sourire malicieux à l'adresse d'Hermione, combien cette fermeture intempestive a pu être difficile pour certains d'entre vous… C'est pourquoi, aujourd'hui, j'ai le grand plaisir de vous annoncer que nous avons enfin trouvé un remplaçant…
Le directeur marqua une petite pause afin de laisser aux élèves le temps de se réjouir à leur tour. Mais, mis à part Hermione qui applaudit à s'en rompre les os de la main, la nouvelle fut plutôt accueillie dans l'indifférence. Ron, qui avait oublié sa mauvaise humeur, chuchota à l'oreille de Harry :
- Je me demande bien qui pourrait vouloir d'un boulot aussi ennuyant…
Puis, Dumbledore requit à nouveau le silence. Une grande silhouette efflanquée et masculine se trouvait maintenant à ses côtés, juste un peu en retrait. Les flammes des bougies disposées sur la table des professeurs éclairaient son épaisse chevelure rousse.
- Aaahhhh , s'étrangla Ron qui venait de reconnaître le nouvel arrivant. Non ! C'est pas vrai !
- Peut-être certains d'en vous le connaissent-ils déjà: il a été lui-même élève à Poudlard, il y a quelques années seulement… J'ai le plaisir de vous présenter Monsieur Percival Weasley, notre nouveau bibliothécaire officiel !
Pendant le reste de la journée (qui avait décidément bien mal commencée pour lui), Ron ne cessa de se lamenter. Contrairement à Hermione (aux anges de pouvoir à nouveau accéder à la bibliothèque) et à Ginny (ravie d'avoir son frère aîné près d'elle), Ron voyait l'arrivée de Percy à Poudlard comme une sorte de fatalité.
En effet, malgré l'amende honorable que son frère avait faite cet été, Ron ne l'avait toujours pas pardonné. Peut-être, avec le temps, aurait-il pu oublier que leur père avait manqué mourir sans que Percy ne s'en préoccupe. Peut-être même aurait-il pu oublier toutes les méchantes choses qu'il avait dites à propos de Harry… Mais, Ron ressentait cette arrivée inattendue au collège comme une nouvelle trahison, anéantissant du même coup toute tentative de réconciliation de sa part.
Le soir même de son installation à Poudlard, Percy était monté dans leur salle commune (la Grosse Dame, en reconnaissant un ancien préfet, l'avait laissé entrer sans trop de problèmes) pour discuter avec les gryffondors.
- Harry, avait-il dit d'une voix contrite. Je suis vraiment désolé si j'ai été injuste avec toi. Disons que… lorsque je travaillais au ministère, je me suis fourvoyé. J'ai laissé passer mon ambition personnelle avant tout le reste : la famille, les amis … Et maintenant je le regrette et je m'en excuse…
Harry, que le regard implorant de Ginny brûlait, avait serré la main tendue de Percy. Mais, comme Ron, il était loin de partager l'enthousiasme de celle-ci. Pourtant, Percy semblait sincère. De manière générale, le jeune homme qui se tenait devant Harry était différent du Percy qu'il connaissait : beaucoup moins guindé et plus volontaire. Plus mystérieux aussi… Son visage, en même temps qu'il avait perdu les dernières rondeurs de l'adolescence, avait également perdu sa facilité d'expression, caractéristique des membres de la famille Weasley. Même devant la colère bouillonnante de Ron, Percy restait impassible.
- Pourquoi t'es venu ici , demanda brusquement son frère à Percy. C'est parce qu'ils ont viré le Premier Ministre et que tu t'es retrouvé à la porte ? Et seul Dumbledore a été assez aimable pour ne pas te tourner le dos comme tu l'avais fait à nous tous ?
Une lueur de colère traversa furtivement dans les yeux de Percy pour s'évaporer tout aussi rapidement, passant inaperçue des autres. Mais c'est d'un ton parfaitement calme et presque riant de lui-même qu'il répondit :
- En fait… Oui, c'est presque ça. Après le départ de Monsieur Croupton du Ministère je… j'ai été à 2 doigts de me faire virer aussi. Et puis on m'a proposé ce poste de bibliothécaire à Poudlard et bien sûr j'ai aussitôt accepté.
- Et c'est la plus belle chose qui nous soit arrivée depuis le début de l'année, ronronna Ginny qui était assise dans le même fauteuil que Percy, lové tout contre son frère chéri.
- Merci Gin'… J'ai pensé que ça serait bien nous retrouver ensemble, ici. Et puis, ajouta-il après un instant, c'est aussi une façon de me faire pardonner aux yeux de maman : je lui ai promis de veiller sur vous tous !
C'en était trop pour Ron qui quitta la pièce d'un bond sans un regard pour personne. Deux secondes plus tard, ils entendirent claquer la porte du dortoir au dessus de leurs têtes.
À Londres, sur le quai 9 ¾, juste avant le départ du Poudlard Express, c'était à lui et à lui seul que Molly Weasley avait demandé de prendre soin de Ginny et de Harry (qu'elle considérait comme son septième fils)…
N / A : L' Erupment et le Nundu sont à JKR.
Pour la description des Dix Diables, je me suis inspirée de Dante, La Divine Comédie et des merveilleux tableaux de Jérôme Bosch...
Est-ce que ça vous a plu ?
Le septième chapitre d'ici une dizaine de jours...
