De Profundis Clamavi

Auteur : Niea Chan (nieasamayahoo.fr)

Source : Harry Potter

Genre : Yaoi, OOC

Couples : La patience est une vertu (en fait, à ce point là, j'en ai pas encore la moindre idée, j'aviserais avec le temps ; )

Disclaimer : Les personnages de cette fic ne m'appartiennent pas, et c'est bien dommage, mais à Mme JK Rowling et je ne me fait pas d'argent dessus etc etc ... Bon, je les arrange quand même à ma sauce ma bon ... Pour information, je ne tiens pas spécialement compte des (tragiques) évènements qui ont eu lieu dans le tome 5 de la saga.

Commentaires : Hehe, avec une petite référence à l'œuvre d'Anne Rice (suis dans ma période), je fais ma propre adaptation de ce qu'est un Vampire, même si pour ça je dévie des un peu (beaucoup ...) de ce que l'auteur des Chroniques de Vampires a pu nous présenter dans son œuvre que j'adule tout les soirs (avec sacrifices pour les soirs de pleine Lune) sur l'autel prévu à cette fonction. Amen.

Introduction

Il ramena sa longue chevelure blonde dans son dos, glissant des mèches éparses et légères derrière l'une de ses oreilles, avant de se repencher sur la liasse de parchemins étalée devant lui, qu'il rassembla en un unique et imposant paquet. Plusieurs centaines de pages, et encore, cela n'était pas encore fini.

L'histoire de toute une vie.

Sa vie.

Avec un soupir las, il s'adossa au dossier de sa chaise tout en déposant sa plume à côté du tas de feuilles, et posa ses yeux sur son fils, endormi dans un fauteuil de cuir, non loin de lui.

Comme toujours.

L'autre œuvre de son existence, prenant la première place avant l'ouvrage qu'il écrivait.

La faible lueur de la bougie projetait un cercle de lumière à peine suffisant pour éclairer l'ensemble de son bureau, recouvert d'un bordel innommable, constitué de divers objets hétéroclites et de provenances variées.

Il jeta un coup d'œil rapide à la montre posée sur une pile de livre et étira ses longues jambes devant lui.

° 3h20 ... Il est bientôt l'heure ...°

Il se leva de la chaise et se dirigea vers la silhouette étendue sur le fauteuil. Du plat de sa paume, il caressa longuement les épaules puis le dos creux du jeune homme, le réveillant en douceur. Celui-ci ouvrit un œil, d'un argenté étincelant, et poussa un grognement de mécontentement à l'adresse de son géniteur.

L'homme esquissa un sourire attendri et posa ses lèvres fraîches sur la peau tendre du cou de jeune homme, l'embrassant tendrement.

"Il est temps de partir, souffla-t-il doucement. "

Le garçon hocha de la tête lentement, s'extirpant difficilement de son sommeil alors que son père se dirigeait déjà d'un pas vif vers la porte. Il le suivit en silence, uniquement motivé par les crampes qui se répandaient dans son estomac, réclament sa nourriture quotidienne.

Dans un geste similaire à celui effectué quelques minutes plus tôt par son paternel, il ramena la masse blonde platine de ses cheveux en arrière, la douce lumière de la bougie y créant des reflets dorés.

Son regard froid se posa un instant sur la liasse de feuilles étalé sur le bureau, sur lesquelles son père bûchaient chaque nuit depuis un certain temps, ne s'arrêtant qu'à des heures précises où tout les deux ils sortaient.

Comme maintenant.

Il ne l'avait jamais autorisé à jeter un coup d'œil sur ce qu'il grattait inlassablement, l'envoyant paître de diverses manières quand il approchait (allant d'un avertissement froid et clair au sort bien bourrin qui l'envoyait voler contre un mur). De plus, étant de nature assez méfiante, son très cher père, quand il ne se trouvait pas dans son bureau, fermait à clé et barricadait la porte avec de nombreux sorts dont le jeune homme ignorait les contre sorts, ce qui le laissa insatisfait au pas de la porte un bon nombre de fois.

Il poussa un soupir et suivit son père hors de la pièce, qui se retrouva close après que le blond ai jeté un nombre important de sortilèges, destinés autant aux intrus qu'aux habitants du manoir, tous rangés dans la catégorie « êtres indésirables en ces lieux ». Ils parcoururent les longs couloirs froids de la demeure, leurs chaussures claquant sur le pavé à un rythme synchronisé mais, pourtant, presque inaudible pour le commun des mortels.

Le jeune homme observait en silence la longue cape sombre de l'homme évoluant devant lui, sa longue chevelure blonde brillant dans l'obscurité des corridors qui voletait en cadence avec sa marche saccadée et nerveuse.

Il accéléra soudainement sa propre allure pour rattraper son paternel et glisser sa main dans la sienne, enfouir son visage dans les plis de son costume. L'homme l'accueilli avec un sourire attendri et entoura les frêles épaules du jeune homme avec son bras, l'attirant davantage contre lui.

Ils débouchèrent sur le parc de la propriété, après avoir franchi la lourde porte d'entrée de la maison. Il y avait encore un peu de chemin à effectuer pour arriver au village le plus proche.

Le jeune homme noua ses bras autour du cou de son père et se serra contre lui, attendant que celui-ci le soulève, ce que l'autre fit aussitôt. L'homme le ramena contre lui et vida son esprit de toute pensée. Il ouvrit les yeux et admira le ciel parsemé d'étoiles scintillantes.

Très lentement, ses pieds décolèrent de la terre ferme, l'entraînant ainsi que le jeune homme dans les airs, le vent battant contre leurs visages.

Le regard du jeune homme se posa sur le beau visage impassible de son père, ses traits figés par la concentration. Il admira en silence les reflets délicats des astres dans les yeux argents de son père, tellement semblables aux siens. Tout le monde disait qu'il lui ressemblait, le lien qui les unissait en secret les rapprochant encore plus d'après lui. Leurs pensées et leurs idées se complétaient. Jamais il ne s'était senti aussi proche de lui.

Avec un soupir, il posa son front contre le torse ferme de l'homme et se laissa aller au bercement du vol. Ils n'allaient sans doute pas tarder à arriver à destination. En effet, moins de dix minutes après, ils se posaient au milieu d'une pelouse déserte, à la lueur d'un réverbère.

Il vit son père frissonner à ses côtés. Tout comme lui, il n'aimait pas se trouver dans un endroit fréquenté et habité par des moldus. Il se glissa aux côtés de l'homme et se cacha sous les replis de sa cape noire, où il fut accueilli avec chaleur. Il sentit la puissance dans les bras musclés qui entourèrent ses épaules, qui lui conféraient protection et secours.

Il s'y appuya avec délice et se laissa guider dans les rues désertes de la ville endormie. Les yeux grands ouverts et l'esprit aux aguets, l'homme avançait d'un pas sûr à travers la ville, détectant la moindre présence humaine ou animale dans un rayon de plusieurs kilomètres.

Avec un sourire carnassier, il se dirigea finalement vers une ruelle sombre et apparemment déserte, où pourtant les deux compagnons captaient une chaleur humaine. Ils tombèrent finalement sur deux hommes, deux toxicomanes, en train de s'échanger le contenu d'une seringue. L'un d'eux se retourna vers les deux blonds, l'air mauvais et un couteau à la main, tandis que l'autre cachait rapidement la seringue sous son pull délavé.

D'un geste rapide et à peine visible pour l'œil humain, l'homme bondit sur le drogué et le désarma, sous le regard admiratif de son fils, avant de se pencher sur son cou et de planter ses crocs dans la chair tendre. Il sentit le flot chaud se déverser contre son palais et couler dans sa gorge, réchauffant son corps au fur et à mesure qu'il vidait l'homme de son sang. Il lâcha finalement le corps sans vie sur le trottoir et le laissa rouler dans le caniveau sans y prêter la moindre attention.

Son esprit était à présent tourné sur le second homme, et ses sens en éveil lui hurlaient de n'en faire qu'une bouchée. D'un bond identique au premier, il arriva près de l'homme, qui le fixait d'un air terrorisé, et l'attrapa par une poignée de cheveux. Il se tourna ensuite vers le jeune homme qui patientait un peu en retrait et murmura son nom, sa voix n'étant audible uniquement par les représentants de leur espèce. Le garçon s'approcha de lui avec un sourire et posa ses lèvres pâles contre le cou de l'homme, agissant ensuite de la même manière que son aîné. Une fois le corps vidé de son précieux liquide, il l'abandonna au côté du premier à présent qu'il était sans intérêt pour eux.

Il s'approcha de son père et passa ses bras autour de sa taille fine tout en pressant son visage contre sa poitrine chaude.

Il observa quelques instants celui de l'homme qui le dominait de toute sa hauteur : il avait retrouvé les couleurs et la chaleur de la vie, le sang frais parcourant ses veines ravivant sa peau d'albâtre et faisan rosir ses joues habituellement blanches. Ses yeux gris brillaient d'un éclat de désir et de joie, il pouvait aussi deviner une pareille lueur dans les siens. Il sentit les longs doigts de l'homme couler dans ses cheveux blonds et poussa un soupir de paresse sous cette douce caresse. Il leva finalement un regard suppliant vers son géniteur et tenta un sourire engageant, dévoilant en même temps ses crocs blancs et pointus.

"Père, gémit-il doucement, si on rentrait, je suis fatigué ..."

L'homme lui répondit par un hochement de tête discret et l'enlaça une nouvelle fois pour prendre ensuite son envol, retournant d'où ils venaient.

Le voyage se fit plus rapide, ou peut être n'était-ce qu'une impression de jeune homme, qui, repus, ne voyait pas le temps passer de la même manière. Quand l'homme posa un pied à terre, le garçon se dégagea de l'emprise de ses bras pour se diriger d'un pas nonchalant vers la porte d'entrée, préalablement laissée ouverte par un Elfe de maison consciencieux.

Ils pénétrèrent dans la demeure en prenant garde de ne pas réveiller les autres habitants, qui se poseraient sans doute des questions concernant la nature de cette ballade nocturne. Ils se dirigèrent d'un même pas souple vers la chambre du plus jeune, qui faisait des efforts considérables pour ne pas s'endormir sur place. Il s'adossa à la hanche de son père pour ne pas s'écrouler et se laissa guider par la main rassurante qui s'était posée par la suite dans le creux de ses reins.

Ils arrivèrent finalement devant une lourde porte de chêne que le jeune homme poussa avec la paume ouverte de sa main. La porte s'ouvrit avec un grincement faible sur une chambre plongée dans le noir, par la présence de lourds rideaux clos en velours, mais richement meublée. Il pivota pour se trouver à nouveau face à son père et lui adressa un sourire doux.

Très lentement, comme pour ne pas l'effrayer, celui-ci se pencha vers lui et effleura ses lèvres avec les siennes en un chaste baiser, auquel le garçon répondit avec fougue et enthousiasme. Quand ils se séparèrent, il observa avec délice la rougeur qui envahissait peu à peu les joues pâles de son jeune compagnon, ses petites mains accrochées aux pans de sa cape. Il lui ébouriffa affectueusement les cheveux et lui souhaita bonne nuit, pour finalement le regarder pénétrer dans sa chambre et fermer la porte derrière lui. L'esprit apaisé par son récent repas et le calme de cette soirée, il regagna son bureau d'un pas tranquille, se déplaçant dans le noir aussi parfaitement qu'en plein jour, par habitude mais aussi grâce à sa vision nocturne infaillible et développée. Il entra dans son bureau et s'installa devant la pile de feuilles.

Ses pupilles grises voyagèrent sur chaque ligne, les déchiffrant une à une à une allure assez impressionnante, son esprit à nouveau éveillé et vif par l'ajout de sang dans son organisme. Il s'empara de la première page, première d'une longue série, et la parcourut rapidement du regard, la pointe de son index posée sur sa lèvre inférieure. Il la reposa ensuite et saisit la dernière en cours, ainsi que sa plume, et se remit à l'ouvrage, à 5h30 du matin.

Les yeux rivés sur les lignes noires qui emplissaient au fur et à mesure son parchemin, il ne vit pas les premiers rayons rougeoyants du Soleil apparaître à l'horizon et chasser les ombres de la nuit. Ses lèvres minces suivaient en un murmure chaque nouvelle phrase qui naissait sous sa plume vibrante.

La première feuille demeurait au sommet de l'amas grandissant de papier, narguant le spectateur invisible de ses lignes manuscrites minuscules et serrées de tenter de la déchiffrer.

Pourtant ...

o ° O ° o

« L'histoire de ma naissance ainsi que de ma jeune vie dans le monde mortel n'a aucune importance en ses lignes car elle n'a eu guère d'impact en cet univers fragile et délicat sous la main de l'Homme. C'est pourquoi, je ne conterais ma vie qu'à partir de ma métamorphose et de ma naissance au monde des Ténèbres. Ce qui m'a fait devenir ce que je suis à présent ... »