De Profundis Clamavi

Auteur : Niea Chan (nieasamayahoo.fr)

Source : Harry Potter

Genre : Yaoi, OOC

Couples : La patience est une vertu (en fait, à ce point là, j'en ai pas encore la moindre idée, j'aviserais avec le temps ; )

Disclaimer : Les personnages de cette fic ne m'appartiennent pas, et c'est bien dommage, mais à Mme JK Rowling et je ne me fait pas d'argent dessus etc etc ... Bon, je les arrange quand même à ma sauce ma bon ... Pour information, je ne tiens pas spécialement compte des (tragiques) évènements qui ont eu lieu dans le tome 5 de la saga.

Commentaires : Hehe, avec une petite référence à l'œuvre d'Anne Rice (suis dans ma période), je fais ma propre adaptation de ce qu'est un Vampire, même si pour ça je dévie des un peu (beaucoup ...) de ce que l'auteur des Chroniques de Vampires a pu nous présenter dans son œuvre que j'adule tout les soirs (avec sacrifices pour les soirs de pleine Lune) sur l'autel prévu à cet effet. Amen.

Chapitre 1

Draco Malfoy évoluait dans les couloirs de la célèbre Ecole de Sorcellerie Poudlard en maître des lieux, le dos droit et le regard fier, suivi comme toujours de toute sa clique de Serpentards avides de pouvoir et de richesse. Même s'il supportait encore la présence de tout ce monde autour de lui, son esprit, quant à lui, se rebellait contre l'idée de se joindre au commun des mortels et de se rabaisser ainsi au même niveau.

Tout ce que son père lui avait toujours enseigné remontait à la surface de son âme tourmentée par la différence qui existait entre lui et les autres adolescents de son âge, qui tournoyaient continuellement autour de sa personne, comme les satellites d'un astre resplendissant.

Tous étaient en quête de la puissance qui émanait de sa lignée ancienne et reconnue de sorciers, à laquelle il faisait facilement allusion en cas de problème. Un de ses principal défaut d'après son père.

Il pénétra royalement dans la salle où devait se dérouler le cours de Potions, dans les cachots poisseux où il se sentait pourtant en sécurité. Avec un soupir las, il s'installa derrière un chaudron qui bouillonnait, bien dans le fond de la salle, comme à son habitude. Il fut immédiatement suivi par ses deux pitbulls, Goyle et Crabbe, ainsi que de Pansy Parkinson, qui ne manquait pratiquement jamais une occasion de se retrouver aux côtés de l'homme qu'elle courtisait depuis plusieurs années, sans succès.

Le jeune Malfoy, tout comme chaque membre de sexe mâle de la grande dynastie, possédait des goûts raffinés et stricts en ce qui concernait ses relations amoureuses. Ce qui faisait la grande fierté de son père et de son grand-père depuis sa plus tendre enfance.

Avec un soupir las, il déballa ses affaires et les étala sur l'ensemble de son bureau, observant du coin de l'œil le professeur responsable de sa Maison, Severus Rogue. Celui ci, l'air sombre comme à son habitude, leur indiquait déjà la page à suivre pour le protocole de la potion à effectuer pendant le cours. C'était un homme qu'il admirait énormément, le seul dans tout le personnel étudiant de l'Ecole. De plus, il avait la chance (enfin, lui considérait ça comme une chance, mais la plupart des élèves verraient sans doute cela comme une plaie) de le connaître en privé, ce qui lui donnait l'occasion d'en apprendre davantage sur cet homme qui lui faisait cours et le soutenait depuis quelques années maintenant. Il le connaissait bien avant d'entrer à Poudlard, grâce à son père qui entretenait des relations amicales avec lui depuis de nombreuses années, étant donné qu'ils s'étaient retrouvés ensemble à Poudlard, quand Severus était entré en Première Année et que Lucius se trouvait déjà en Cinquième Année. Malfoy Senior avait pris le jeune garçon sous sa protection et l'avait gardé sous son aile durant toutes les années qu'ils avaient passé ensembles et même après. Draco les soupçonnait même d'avoir été amants, connaissant les penchants sexuels de son paternel, pendant les dernières années de scolarité de Severus, bien qu'ils aient sans doute cessé toute relation charnelle au moment où ils étaient entrés au service du Seigneur des Ténèbres (mais il n'en était même pas tout à fait sûr, le comportement de son père à l'égard de son camarade était parfois ambigu, voire louche).

Il poussa un soupir profond et s'écroula sur son bureau, en évitant bien les rebords brûlants de son chaudron. Il imaginait bien mal son prof de Potions et son père en train de ... s'ébattre joyeusement sous une couette de soie dans la chambre de son père.

Très mal.

Il sortit tous les ingrédients nécessaires à la fabrication de sa tambouille et les disposa devant lui en les énumérant silencieusement dans son esprit. Pendant ce temps, Pansy admirait silencieusement le profil parfait du jeune homme à ses côtés, ses yeux gris étrangement fixes et matures pour son âge, son nez fin et droit, sa bouche sensuelle, sa peau pâle et fine. Depuis tout ce temps qu'elle l'allumait, pas une seule fois il n'avait daigné porter sa noble attention sur elle. Quelle injustice ! Elle s'imagina passant ses doigts dans les mèches platines qui tombaient gracieusement sur son front haut, le dégageant amoureusement avant de l'embrasser tendrement sur la bouche, de mêler sa langue à la sienne, de ...

Elle fut brutalement interrompue dans ses pensées par la voix cassante de Rogue qui grognait après un élève, concernant, bien sûr, l'étrange allure de sa potion. Elle n'eut même pas besoin de détacher son regard du visage paisible de son voisin pour deviner le destinataire des douces paroles que lâchait le professeur. Neville Londubat se terrait piteusement sur sa chaise sous les rétrospectives hargneuses du Maître des Potions de Poudlard.

Elle retint difficilement un rire moqueur qui risquait de franchir ses lèvres à tout moment, quand elle s'aperçut que l'homme de ses rêves ne réagissait même pas à l'humiliation publique d'un Gryffondor, lui qui était souvent le premier sur les lieux de l'engueulade. Il observait son chaudron d'un air rêveur et presque endormi, comme s'il s'attendait à en voir surgir un hippogriffe et ne s'en banaliserait même pas. Décidément, il avait toujours un comportement étrange aux retours de vacances, vacances qu'il passait toujours dans son manoir avec pour seule compagnie ses parents et les Elfes de maison. Elle s'était bien proposée pour lui tenir compagnie mais il l'avait gentiment envoyée promener, avec toute la douceur et l'amabilité dont peut faire preuve tout Malfoy qui se respecte.

Qu'est ce qu'il pouvait bien faire pour se retrouver dans cet état planant qui dure, qui dure ... Elle soupira en pensant à tout ce qu'elle pourrai tenter de faire pour le dérider, mais ce soupir se bloqua dans sa gorge quand elle songea à ce que pourrait lui faire subir le jeune éphèbe si elle l'approchait de trop près. Les Malfoy sont bien trop susceptibles pour qu'elle risque sa peau à essayer d'en allumer un. Elle ne voulait pas se risquer à se frotter à ces paquets de dynamite que sont les Malfoy Père&Fils, elle ne connaissait que trop bien les résultats suivant une approche sans gants ni sucre des deux hommes. Quel caractère de chien ...

Le jeune Malfoy, qui riait sous cape des pensées blasphématoires qui traversait l'esprit de sa voisine de table et que le sien captait et analysait sans problème, concentra son attention sur les explications indiquées dans le manuel scolaire installé devant lui, ne voulant en aucun cas planter sa préparation, et ce pour deux bonnes raisons. La première est que c'est une de ces matières favorite dans laquelle il réussit le mieux et q'une bulle viendrait méchamment altérer sa moyenne et décevrait son cher Maître des Potions ; la seconde étant qu'il pouvait difficilement se permettre de rater quelque chose dans cette matière étant donné que Rogue continuait à voir son père régulièrement et que celui ci tenait régulièrement au courant son géniteur des notes de ses notes, ce qui ne l'arrangeait pas forcement à chaque fois. Autant se tenir à carreau s'il voulait vivre encore quelques années.

Il leva les yeux au moment où il lançait des racines de mandragore dans son chaudron et croisa le regard froid de son Professeur, apparemment fixé sur lui depuis un certain temps. Draco lui adressa un sourire discret, le laissant dans sa contemplation muette et béate, et retourna à sa Potion. Il ne doutait pas du charme de l'homme, qui serait absolument irrésistible, il en mettrait sa main à couper, s'il prenait un peu plus soin de sa personne. Son père étant bien tombé sous son charme, quelques années auparavant (seules les preuves et quelques témoignages manquaient à sa conviction de fer) alors que, tout comme lui, il avait des goûts très raffinés concernant ses fréquentations. Même cette vache de Pansy l'avait pensé il y a moins de cinq minutes, alors ... Par contre, il n'avait pas imaginé un seul instant avoir un comportement bizarre aux retours de vacances, il s'estimait même parfaitement apte et mûre à chaque rentrée. D'ailleurs, concernant son caractère de chien ...

Le blond se redressa lentement sur son siège en s'étirant langoureusement et fit entendre un faible gémissement à la sensation qui s'éleva dans ses épaules et le long de ses jambes. Sa potion était presque achevée, il ne lui restait plus qu'à ajouter une ou deux petites choses et ce sera fini ... et avant Granger, gniehehehe ... Pour une fois qu'il finissait le premier, il allait en profiter. Il lança un regard goguenard à la Gryffondor, qui lui répondit par un froncement de sourcils réprobateurs pour ensuite replonger son nez dans son chaudron, espérant terminer avant lui.

Ils étaient en perpétuel affrontement depuis le début de leur Première Année à Poudlard et cela risquait de durer éternellement tant que l'un d'eux ne se déciderait pas aller voir l'autre pour mettre les choses au clair. De son côté, c'était tout bonnement impossible, orgueil oblige (et pression du popa aussi parce que claque vite partie) et c'était sans doute le cas aussi d'Hermione Granger, qui ne s'abaisserait pas à aller d'elle même l'affronter ou même tenter de parlementer.

De toute manière, il était sans doute trop tard à présent, trop de temps avait passé depuis leur rencontre, trop d'évènements s'étaient déroulés, allant contre une possible amitié entre eux (ou au moins entente au lieu de cassage de gueule), alimentant les rancunes déjà ancrées par leur appartenance à des Maisons ennemies, les haines déjà importantes entre les parents Weasley et les Malfoy, ce qui a finalement abouti à une antipathie que les préjugés familiaux n'ont pas arrangés.

Combien de fois avait-il entendu son père rager contre Arthur Weasley, les soirs où ils se trouvaient tout les dans le bureau de son père où celui ci bûchait à des dossiers incomplets ramenés du Ministère. Pareil en ce qui concernait les moldus et les Sangs de Bourbe, il mettait tout dans le même sac. Et tout cela malgré le sang pur qui coulait dans les veines des Weasley, son père ne pouvait pas voir en peinture un rouquin appartenant à leur famille, sans doute à cause de leur ... déficit monétaire mais aussi de toute l'énergie que mettait Weasley Père à défendre la cause perdue des Moldus. Et lui, comme un brave petit mouton, avait suivi dans ses idéaux l'homme qui lui avait servi d'exemple pendant le petit bout de vie qu'il avait vécu jusque là, ce qui ne le gênait absolument pas, étant donné qu'il ressentait une admiration sans borne pour son paternel.

Tant pis. Mais bon, jusque là, il s'était très bien passé de l'amitié de Granger, Potter et Weasley et il ne faisait aucun doute qu'il vivrait encore longtemps sans. Pourquoi chercher à se compliquer la vie quand on a une solution bien plus simple qui nous tend les bras (et qu'on vit déjà dedans depuis au moins 5 ans alors bon ...) ??? Son père lui manquait déjà par contre, ainsi que les longues soirées qu'il passait à ses côtés à lire, papoter ou même à l'observer pendant des heures. Il en apprenait beaucoup sur son père ainsi que sur lui-même en le regardant pendant des heures, à faire tout et n'importe quoi. Ce qui était le plus souvent impossible avec sa mère vu qu'elle n'était pas régulièrement à la maison, mais plutôt à traîner chez des ami(e)s ou chez l'amant attitré du jour.

Elles étaient bien loin les soirées familiales où toute la joyeuse famille se réunissait après le repas ... (bien que Draco doute qu'elles aient réellement existé en dépit des affirmations on ne peut plus convaincantes que ses parents lui ressortaient depuis qu'il était tout jeune lorsqu'il les questionnait à ce proposon recycle toujours quand ça marche ...). Une chose qui lui avait beaucoup manqué, c'était un peu de manifestation d'amour de la part de son père, au lieu des remontrances ou du manque d'intérêt pour l'affection que, lui, lui prodiguait à volonté étant gamin. Mais maintenant qu'il était comme lui, Lucius faisait preuve de beaucoup plus de patience et d'attention à l'égard de son fils. Depuis ce jour qui avait bouleversé sa vie, Draco entretenait une relation privilégiée avec son père, qui n'hésitait pas (ou plus) à montrer davantage qu'il tenait à lui et aimait l'avoir à ses côtés.

Perdu dans ses pensées, l'esprit totalement clos à tout le vacarme extérieure qui l'aurait déranger dans sa méditation, le blond ne vit pas s'approcher une ombre menaçante pour toute autre personne que lui, mais le Professeur se contenta de l'observer dans sa rêverie. Finalement, quand le jeune homme se rendit compte de la présence de l'homme à ses côtés, il lui adressa un sourire gêné et replongea dans son chaudron. Manque de pot, alors qu'il rêvassait éveillé, Granger en avait profité pour rattraper son retard et le devancer dans sa préparation. A présent, elle trônait royalement devant sa potion achevée, l'air satisfait et sûre d'elle. Peu importe, il ferait mieux la prochaine fois. Tout de même, il n'aimait pas donner raison à Hemione Granger, surtout en cours de Potions.

Alors qu'il s'apprêtait à sortir, Severus Rogue le rappela de son bureau et, une fois que tout les élèves furent sortis, lui fit signe de fermer la porte et d'approcher, ce qu'il fit, lentement, en prenant bien son temps. Une fois face à son Professeur, au moment où il allait commencer à débiter une excuse du genre « Je suis très désolé pour tout à l'heure, Professeur, mais si je roupille en classe, c'est parce que je dors très très mal la nuit à cause de l'humidité, qui me donne d'affreuse douleurs dans le dos et donc ... », Severus leva une main pour empêcher le flot de paroles de sortir de sa bouche.

"Ce n'est pas pour vous parler de votre endormissement de tout à l'heure que je vous ai demandé de rester, Draco, n'ayez aucune inquiétude à ce sujet."

Le blondinet referma la bouche et attendit des explications. Le Professeur Rogue était probablement une des rares personnes à qui il ne pouvait deviner les pensées, l'homme étant un pro en Occlumencie, il le savait parfaitement. En plus, il avait dû s'entraîner durant sa jeunesse, alors que lui et son père étaient tout le temps accrochés l'un à l'autre.

Severus leva ses yeux sombres vers lui.

"Savez vous quand votre père à pour projet de se rendre à Poudlard ?"

Quand on parle du loup. Lucius lui avait bien parlé de venir squatté mais il n'avait pas précisé quand et le sujet avait été vite oublié depuis, Draco prenant ça comme une des nombreuses blagues douteuses que son père sortait quand il commençait à être un peu fatigué (ou alors quand il venait de fumer, ce qui arrivait déjà moins régulièrement). Il hocha la tête négativement et s'adossa à la table derrière lui, ses fesses reposant sur le rebord dur et froid. Il ne pouvait plus détacher son regard du cou blanc de son aîné, où battait furieusement une veine à peine apparente. Il devinait que son regard fixe mettait l'homme mal à l'aise, depuis qu'il savait. Il lui adressa un sourire rassurant et détourna ses yeux gris, les posant sur un chaudron à ses côtés.

"Euh ... et vous comptez le contacter bientôt ??

"Ce soir, je lui envoie un hibou. Je peux lui transmettre un mot de votre part, si vous le désirez.

"Je vous remercie, Draco. Je vous fais parvenir ça après le repas de ce soir. "

Il le congédia ensuite d'un geste vague de la main. Comme il n'avait pas cours les deux heures suivantes, mais qu'il devait tout de même rester dans le coin à cause du cours de Métamorphose qu'il avait ensuite, le jeune homme erra au hasard dans les couloirs, évitant de faire trop de bruit pour ne pas déranger les cours ou se retrouver avec Rusard et son horrible chat sur le dos, ce qui arrivait bien trop régulièrement à son goût.

Il s'installa finalement dans un coin sombre, l'obscurité lui saillant mieux que la lumière, et sortit un livre de sa poche. Il avait bien trop peu de temps pour lire, pris la plupart du temps par les cours, les devoirs qui en résultaient la plupart du temps, les « amis », ses devoirs personnels, bien qu'ils ne les accomplissent que la nuit et tout le reste ce qui ne lui laissait finalement pas grand-chose.

Au bout de quelques instants, son esprit dériva à nouveau vers son père, à qui il ne cessait de penser quand il ne faisait rien (ou pas grand-chose) depuis son retour du manoir, voilà plus d'une semaine à présent. Ca en devenait presque une maladie. Ses pensées étaient régulièrement obnubilées par le souvenir brûlant de la pression des grandes mains de Lucius sur sa peau froide, ses lèvres minces dans son cou. Etrangement, son père n'avait jamais fait un geste déplacé envers lui, mais il était toujours allé de lui- même le retrouver, un soir, pour s'approprier la chaleur de son corps et de sa voix sensuelle. Cette chaleur étrange que son père dégageait de temps à autre, alors qu'il pouvait très bien être d'une froideur mortelle, tout comme lui. Les douces caresses de cet homme sur son être lui manquaient comme une drogue, il en avait besoin pour survivre. Malheureusement, il se retrouvait régulièrement en état sérieux de manque à cause de son obligation à rester à Poudlard et l'interdiction de transplaner par manque d'expérience et de diplômes. Surtout de diplômes en fait. Mais bon, Severus Rogue lui offrait une excellente raison pour écrire à son père et lui demander de venir à l'Ecole. Heureux hasard. Il profiterait de la présence de son paternel en ces lieux pour lui rendre une petite visite dans les appartements réservés aux invités de marque.

Pris d'un grand élan de motivation, il se leva, rangea son livre et se rendit dans la salle commune des Serpentards, qu'il trouva désertée à cette heure ci. Tant mieux, il sera tranquille au moins. Il s'installa dans un fauteuil de cuir qu'il affectionnait particulièrement (et qui était devenu sa propriété depuis son arrivée à Poudlard en Première Année, c'est limite si elle n'avait pas été gravée à son illustre nom par la suite) et observa du coin de l'œil son chat descendre du dortoir des garçons et se diriger vers lui d'un pas lent et calculateur.

C'était un chat croisé persan et autre race de type inconnu (au moins par son propriétaire) entièrement noir, hormis une petite tache blanche sur la gorge, qui s'étendait jusqu'au poitrail. C'était le seul animal de compagnie que ses parents avaient accepté de lui offrir pour sa rentrée de Cinquième Année, vu qu'ils n'appréciaient pas particulièrement tout ce qui était rat, crapaud, et tout autre bestiau qui aurait fait tache dans le manoir des Malfoy, bien classe et bien propre. Du coup, il avait hérité d'une boule de poil au caractère aussi difficile que tout les membre mâles de l'heureuse famille, mais affreusement attachante et mignonne, qui elle avait hérité du nom de Fleur de Lys, en honneur du bouquin d'un certain Victor Hugo, un moldu qui avait écrit un certain nombre de pavés, dont un que le jeune héritier avait dévoré pendant les vacances d'été, juste avant de recevoir son chat, d'où l'inspiration subite.

Bref, ce fameux chat, après s'être allègrement frotté le long des jambes de son maître, sauta sur ses genoux et, tout guilleret, tournoya sur lui-même et se roula en boule sur les cuisses fermes, sous le regard amusé du jeune homme. Connaissant les points sensibles u chaton, il lui gratouilla doucement derrière les oreilles et au niveau de la gorge, faisant se tordre l'animal de plaisir, la langue pendouillant bêtement hors de sa gueule. Ce qui l'étonnait, c'est que personne à part lui ne pouvait l'approcher sous peine de se prendre un coup de griffe ou de dent sur le museau. Lui et son père. Le chat ressentait peut être les similitudes entre les deux hommes, tels que les cheveux blonds platine, les yeux argentés et froids, une peau d'albâtre et une aura ... particulière. Une nouvelle preuve qu'il ressemblait de plus en plus à Lucius. Ou alors, l'animal était tellement con qu'il ne faisait pas la différence entre eux deux et pensait ronronner et se faire poupouter par la même personne. Ce qui constituait tout de même la même preuve que précédemment. Ou presque.

Chassant momentanément son père de ses pensées, bien qu'il sache parfaitement qu'i allait réapparaître bien plus vite qu'il ne l'imaginait, le jeune homme se cala davantage dans son siège et jeta un coup d'œil à l'horloge accrochée à un mur de la salle. 2h30. Plus qu'une ½ heure avant le cours de métamorphose avec ... les Gryffondors, chouette. C'est ce qu'il attendait tant depuis le cours de Potion de tout à l'heure, tiens. Pfou, quelle galère ces cours. Il vira, gentiment, le chat de ses genoux, qui lui fit comprendre le font de ses pensées par un grognement sourd et menaçant, sorti tout droit du fin fond de son estomac.

Il allait commencer à se diriger maintenant vers la salle de Métamorphose, histoire de pas arriver en retard au cours de la vieille MacGo. C'est ce qu'il faisait habituellement, mais pour une fois, il avait envie de changer un peu ses habitudes. Ca lui donnera peut être une vision différente de Poudlard et des Gryffondors, dans ce cas là, de ne pas arriver à la bourre et de découvrir les facettes cachées des « avant cours ».

Il évoluait de son pas nonchalant dans les couloirs étrangement vides du château, écoutant les claquements réguliers des talons de ses chaussures sur les dalles. C'est dingue comment ce bruit peut se répercuter dans les corridors et créer un écho incroyable qui fait, lui, un boucan pas possible.

Son trajet dura au moins vingt minutes, le temps qu'il rejoigne la salle, tout en admirant les tableaux animés qu'il n'avait jamais vu, qu'il attende que les escaliers mouvants ne daignent s'arrêter devant lui et, surtout, qu'il ne se perde pas dans les couloirs incomptables et farfelus de l'Ecole.

Il arriva devant la porte close et eut la surprise de ne trouver personne. Finalement, il n'était peu être pas le seul à s'y prendre au dernier moment. Il s'adossa à un mur et le va les yeux vers le haut, examinant le plafond ancien qui commençait un peu à faire la gueule, en ce qui concernait la couleur anciennement blanche des pierres le formant, mais aussi les nombreuses craquelures et les lézardes qui le parcouraient. Il se demandait dans combien de temps celui si s'écroulerait sur la tête du malheureux qui se trouverait en dessous à ce moment là. Tout de même, vu l'âge de la bâtisse, ça devrait pas tarder ...

Affreusement pas rassuré, tout à coup, Draco s'éloigna de quelques pas de l'endroit fatal et se plaça sous un lieu qui avait l'air plus solide. Alors, qu'il détournait son regard des cailloux, ses yeux gris tombèrent sur un arrivant, qui venait d'apparaître au tournant d'un couloir. L'uniforme sombre de Poudlard, agrémenté d'une touche de rouge et or.

Un Gryffondor.

Avec une paire de lunettes rondes et une cicatrice en forme d'éclair sur le front.

Potter en plus.

Le blond dissimula à peine son soupir de d'agacement, qui lui venait naturellement à la vue du Survivant. Celui ci esquissa d'ailleurs une grimace qu'il cacha du mieux qu'il pu quand il l'aperçut, adossé près de la porte du cours de Métamorphose. Presque sans s'en rendre compte, Draco concentra son esprit et pénétra celui du brun, percevant ses pensées immédiates.

° Meeeeeerde, Malfoy !! Qu'est ce qu'il fout ici, lui !?! D'habitude, il arrive toujours au dernier moment ... Fait chier celui là, vais pas être tranquille ...°

Le jeune homme esquissa un sourire après avoir capté ces paroles muettes, chose qui l'amusait toujours énormément. Le fragile petit Potter avait d'ailleurs déjà eut quelques pensées et images ... impures à son intention, qu'il avait grillé en plein cours de Métamorphose et qui lui avait coûté deux heures de colle pour fou rire incontrôlable. Il s'en souviendrait longtemps de ce qu'il avait perçu dans l'esprit torturé du « héros » du monde magique.

Son regard fixe et impénétrable fit rougir le jeune Gryffondor, qui ne pouvait se résoudre à faire demi tour pour aller retrouver ses amis. Son honneur était en jeu ! Il ne pouvait détourner son propre regard des yeux argentés et magnifiques de l'élève le plus riche du monde sorcier, de sa peau pâle, presque transparente, et qui paraissait tellement fragile. Il avait envie de s'approcher de lui pour la toucher, en éprouvait la douce texture sous ses doigts tremblants et moites, immédiatement. Hors de contrôle, ses pieds se mirent en route et franchirent la distance qui le séparait du blond.

Draco le vit s'approcher brusquement de lui et, frappé de surprise, n'eut pas le temps de réagir et de l'arrêter, Les doigts minces du brun rencontrèrent le léger renflement de sa joue alors qu'il bloquait un peu plus son regard dans les yeux émeraudes de son ennemi. Le bout des doigts du Survivant, un peu rugueux au bout à cause des imperfections de son balai de Quidditch, frôla doucement la peau délicate, aussi douce que la peau d'une pêche à peine mûre mais dénuée de ses couleurs chaudes et chatoyantes de l'été. Le blond ne savait pas comment réagir face aux attouchements du jeune homme, qui se collait un peu plus à lui, son bassin se frottant imperceptiblement au sien en de délicats mouvements.

Son esprit purement pratique et conditionné depuis son enfance le poussait à rejeter ces mains baladeuses, mais, quelque chose au fin fond de son corps l'empêchait de les repousser et de s'éloigner au plus vite de la source de chaleur que représentait le jeune homme. C'était sans aucun doute la première fois qu'il ressentait une telle attirance pour un ... un mortel. C'est vrai, excepté son père, il n'avait jamais ressenti le besoin de serrer un être contre lui, de poser ses mains sur son corps, de poser ses lèvres sur sa peau.

Finalement, n'ayant toujours pas bougé d'un poil, son regard rencontra une nouvelle fois les yeux verts étincelants et ses lèvres fines s'étirent en un sourire sardonique.

"Et bien Potter, siffla-t-il doucement à la manière d'un serpent, on arrive plus à se contrôler ? Les hormones fonctionnent à plein temps à ce que je voie, même alors que l'hiver approche ... Tu devrais peut être faire attention à ce que tu fais, ainsi que les conséquences de tes actes, cela pourrait ruiner ta petite réputation, et le peu de prestige que tu as acquis à Poudlard ... Non ?"

Soufflé par les paroles, et, comme électrisé, Harry retira sa main et se recula de quelques pas, rougissant à vue d'œil. Il jeta des regards affolés autour de lui et lança un coup d'œil sombre et assassin au jeune homme en face de lui, qui continuait à le fixer, le même sourire aux lèvres. Sa réaction était tellement hilarante qu'il avait envie d'éclater de rire, mais se retint tout de même par respect pour le brun, qui ressemblait désormais à une tomate bien mûre.

Draco étendit le bras à son tour et rejeta quelques mèches brunes qui tombaient en bataille sur le front plat du jeune homme, ses ongles longs et transparents en effleurant la peau. Il adressa ensuite un sourire doux, et totalement dénué de moquerie, au garçon qui venait de lever vers lui un regard sidéré et ahuri. Il avait envie de le rassurer, malgré son besoin perpétuel de lui faire du mal, comme il venait de faire à l'instant, en le rejetant alors qu'il esquissait des gestes tendres à son encontre. Pourquoi éprouvait il à ce point le désir d'être tendre à son tour avec lui, d'être doux avait il envie de dire. Ces sentiments opposés déchiraient son âme en deux parties distinctes, qui s'affrontaient elles aussi. Son esprit était en éternel combat avec les besoins naturels de son corps, qui auraient dû s'effacer et laisser place à un unique désir physique, qu'il comblait chaque nuit dans les coins sombres de l'Ecole, ou alors en compagnie de son père, pendant les vacances scolaires. A présent, il désirait faire partager ce besoin, qu'il exprimait difficilement, réprimait même parfois, au jeune Potter, qui semblait enclin à accepter ses avances et les lui rendait aussi.

Soudainement rassuré, le visage épanoui resplendissant d'une joie contenue, Harry posa ses mains sur le torse musclé du blond et avança le visage vers lui, les yeux fermés. Au moment où les lèvres pleines et roses du brun frôlaient les siennes, Draco entendit au loin les pas d'élèves qui s'approchaient, en discutant à grande voix. Avec douceur, il repoussa le garçon qui lui jeta un regard étonné, mais qui rougit violement et s'éloigna précipitement quand il entendit à son tour les voix des arrivants. Il s'adossa à un mur de l'autre côté de celui où se tenait Draco et tenta de calmer son esprit en même temps que les rougeurs de son visage et les sensations exprimées par son corps.

A ce moment là, plusieurs élèves, Gryffondors et Serpentards mélangés, débouchèrent dans le couloir où demeuraient les garçons, et un silence absolu, limite religieux, se fit dans le couloir, à la vue des deux ennemis jurés, tout les deux entiers et vivants et en face l'un de l'autre, se regardant stoïquement et sans aucune haine dans le fond du regard. Les plus sidérés étant sans doute Ron, Hermione et Pansy, Crabbe et Goyle ne s'étant aperçus de rien d'anormal. Les deux jeunes hommes tentèrent de cacher leur gène sous un masque d'intense indifférence et de réflexion. Chacun rejoignit son ami attitré et les conversations sans but et sans intérêt débutèrent, pour cacher le trouble de tout le monde.

Le blond captait des pensées intéressante par ci par là, mais toujours centrées sur le même sujet : « Mais que faisait donc Harry (ou Draco, dépendant du contexte) tout seul dans le couloir avec ce demeuré, abruti ... » et s'en suivait en général un bon nombre d'insultes, de noms d'oiseau et autres adjectifs tout aussi sympathiques et agréables à entendre.

Au bout de quelques minutes d'attente, le Professeur MacGonagall arriva et les fit entrer dans la salle où son cours débutera d'ici quelques minutes. Tout les élèves s'installèrent à leurs tables respectives et Draco pu sentir le regard brûlant de désir du brun sur sa nuque blanche. Chouette, il allait bientôt pouvoir s'amuser avec lui comme son père lui avait appris à jouer avec les autres humains. Ca allait sans doute s'avérait très amusant et distrayant. Il ne lui restait plus qu'à décider de la date à donner au Survivant, un jour où il serait dispo à le torturer à sa guise, où il avait tout son temps pour prendre son plaisir à le regarder. Bien, bonne initiative finalement d'avoir accepté ce petit flirt dans les couloirs, en pleine heure d'affluence dans le château. Certes, c'était un peu risqué mais ça avait l'air de valoir le coup.

Quand il écrira la lettre pour son père dans la soirée, il faudra penser à lui demander de venir assez rapidement afin que celui-ci lui donne quelques conseils concernant la manière d'agir, de réagir et de se comporter face à ce genre de situation plutôt ... particulière. Il s'était maintes fois fait abordé par des humains des deux sexes, moldus comme non moldus, mais c'était la première fois qu'il acceptait de se laisser approché. Par Potter en plus. Son père allait le descendre à coup sûr. Mais, cette fois, il avait envie de lui résister et de grignoter Harry Potter, LE Harry Potter, qu'il désirait posséder en ce moment même. Il avait envie de vivre un peu sa vie comme il l'entendait et ce n'était pas son père, qui était aussi borné que lui, qui allait l'empêcher de s'amuser et de se détendre. Nom de Dieu.

A la fin du cours, n'accordant aucun regard à Potter afin de mieux savourer sa victoire complète sur le jeune homme et de le lui faire comprendre implicitement, il sortit de la salle, encadré de ses pitbulls et avança dans les couloirs, rejoignant la salle commune de sa Maison. Il tomba à mi- chemin sur le Professeur Rogue, qui tenait un bout de parchemin à la main, probablement la lettre destinée à son père. Il la lui remit et posa ses yeux noirs sur les siens.

"Merci Draco. Et passez le bonjour à Narcissa de ma part.

"Bien, monsieur."

Le petit groupe se sépara et le joyeux trio se dirigea vers le tableau qui cachait l'entrée de leur salle commune. Après avoir prononcé le mot de passe, « Lost Eden on Earth » (vachement optimiste), tout le monde pénétra à l'intérieur de la pièce et Draco congédia ses deux accompagnateurs, avant de pénétrer seul dans sa chambre individuel. Il voulait être tranquille pour écrire sa propre lettre. Il posa celle de son professeur sur son bureau et s'y installe, avant de s'emparer d'un parchemin et d'une plume propre. Allez, c'est parti. Les mots venaient tout seul sous sa plume, comme s'il savait à l'avance ce qu'il avait envie de dire. Il avait toujours eu une facilité à écrire, plus particulièrement ce qu'il ressentait et éprouvait. Il décida d'écrire quelque chose de bref et concis, afin que son père ne devine pas l'envie irrépressible qu'il avait de le voir après si peu de temps passé loin de lui.

« Père,

« J'espère que vous allez bien ainsi que ma mère, si elle est rentrée de son voyage de Bilbao. La rentrée s'est parfaitement déroulée mais la perspective de passer encore trois mois à Poudlard jusqu'aux prochaines vacances, et à mon prochain retour au manoir, ne m'enchante guère.

« Je vous joint à ce message pour vous prévenir que le Professeur Severus Rogue désire vous voir, et j'ai donc joint à cette lettre celle qu'il voulait que je vous remette de sa part. Apparemment, il paraissait pressé de vous voir, mais je ne m'avancerais pas davantage sur le sujet.

« J'aimerais moi aussi vous voir quand vous serez à Poudlard, afin de vous faire part d'un sujet qui me préoccupe. J'espère vous voir bientôt.

« Draco.»

Voilà, ça ira comme ça. Il plaça les deux lettres, dont celle écrite et cachetée par Severus dans une enveloppe et la cacheta à son tour avec le seau qu'il portait accroché autour du cou par une chaîne en argent, et de la cire rouge vif. Il alla ensuite jusqu'à sa fenêtre et convia mentalement à sa chouette de venir depuis la volière. Celle-ci arrive quelques instants après, ses grands yeux ronds et blancs grand ouverts et attentifs. Il accrocha alors le paquet à une de ses pattes et, après lui avoir chuchoté le nom du destinataire à ... ahem, à l'oreille, la laissa s'envoler majestueusement par la fenêtre. Depuis tout petit, il avait toujours était impressionné de voir la grâce avec laquelle pouvait voler ces oiseaux, quand son père les envoyait pour diverses missions. Il s'installa sur son lit et regarda son oiseau s'éloigner dans le ciel, devenir un point de plus en plus minuscule, pour finalement disparaître. Son père recevrait sans doute ce message assez vite, mais il ne pouvait pas dire précisément quand. Qui vivra verra ... Il s'allongea le long du matelas moelleux et attrapa son livre, souhaitant passer le temps jusqu'au repas. Ce bouquin l'occupera sûrement un certain temps. Du moins, il l'espérait, il n'avait pas envie de penser à autre chose susceptible de détourner ses pensées.

Comme la présence prochaine de son paternel près de lui.

Les fesses fermes de Potter.

L'humiliation qu'il préparait à l'intention de Granger, mais qui ne se mettait absolument pas en forme et qui arrivera quand les poules auront des dents, et encore, en étant optimiste.

La vie est dure.

o ° O ° o

Lucius Malfoy, l'esprit plongé dans des dossiers sur lesquels il travaillait pour le Ministère de la Magie, ne vit pas tout de suite la chouette qui volait devant sa fenêtre, deux heures après que Draco lui ait confié son courrier. Son attention fut détournée des paperasses par les coups de bec que l'animal exerça sur la vitre pour attirer son regard vers lui. Il se leva de sa chaise en soupirant, assez soulagé d'avoir un prétexte pour arrêter cinq minutes de bosser. Il ouvrit sa fenêtre et l'oiseau pénétra dans le bureau pour aller se poser sur le haut du dossier de son fauteuil, l'air exténué.

C'était la chouette de Draco. Elle avait dû foncer depuis Poudlard pour arriver dans cet état. Il lui offrit un verre d'eau fraîche, qu'elle accueillit avec un hululement joyeux, et décrocha l'enveloppe de sa patte.

Une bouffée de chaleur envahit son coeur à la pensée de son fils, loin, si loin de lui, et qui se répandit dans tout son corps. Il la décacheta et en sortit deux parchemins. L'un d'eux venait de son fils, qu'il lu rapidement vu le nombre de lignes présentes dessus, puis s'empara de la seconde. Celle- ci était également cachetée. Agissant de même qu'avec l'enveloppe, il reconnu immédiatement l'écriture de son correspondant.

"Severus ... "

Il lui fallu également quelques instants pour parcourir les quelques lignes écrites de la main de son ami de toujours. S'il y avait eu du liquide frais et chaud dans ses veines à ce moment là, son visage blanc aurait sans doute attrapé de jolies rougeurs au niveau de ses joues. Il ignorait que Severus pouvait écrire de telles choses, encore une facette cachée de l'homme qu'il découvrirait bien tôt avec joie.

Bon, il fallait qu'il se rende au plus vite à l'Ecole de Sorcellerie. Ce soir fera l'affaire, il fallait qu'il y soit au plus vite, vu le ton pressant du Maître des Potions. Il passerait dire bonjour à Draco dès qu'il aurait le temps.

Il attrapa sa canne posée sur son lit, ainsi que sa cape, qu'il enfila rapidement. Le seul problème pour se rendre à Poudlard est qu'il ne pouvait pas directement transplaner dans l'enceinte de l'Ecole, dans les appartements de Severus dans ce cas précis, mais devais entrer par les jardins et se taper toute la route jusqu'à la porte principale, où il devait se présenter au concierge, Argus Rusard, affreusement désagréable et dénué de toute classe. Mais bon, puisqu'il fallait passer par là ...

Il disparut de la pièce dans un claquement sec, sous le regard intrigué de la chouette, qui achevait de se désaltérer dans le verre mis à sa disposition.

o ° O ° o

Draco se leva de table, son assiette vide venant de disparaître sous ses yeux, et indiqua d'un geste de la main à Crabbe et Goyle qu'ils pouvaient rester à table et ne pas l'accompagner. Il rentra directement dans sa chambre (sans passer par la case Départ) et retourna à son livre, dont le repas avait interrompu la lecture. Il avait dû s'arrêter à un moment critique et l'envie de retourner à son livre l'avait poursuivi pendant tout le dîner. A présent, rassuré de le prendre à nouveau en main, il s'assit en tailleur sur son lit et reprit sa lecture, pressé de connaître le fin mot de l'histoire.

Il fut dérangé dans sa lecture plus de trois après, alors qu'il touchait à la fin du récit, par des coups discrets frappés à sa porte, il était alors près de minuit.

Il leva le nez de son livre et vit Pansy pénétrer dans sa chambre, un sourire discret aux lèvres. Il ne fut guère rassuré par les effluves érotiques qui envahirent la pièce en même temps qu'elle, et se rappela de se tenir sur ses gardes.

Elle s'assit à ses côtés sur le lit et passa une main caressante dans les cheveux platine du jeune homme, qui attendait sans rien dire. Elle s'était habituée depuis toutes ces années à ce silence frustrant mais parfois complice, dont elle se plaisait, dans ses rares moments de patience, à deviner les mots secrets qui s'en échappaient. Les yeux gris du blonds paraissaient pensifs et absorbés par une toute autre chose que sa lecture à présent, mais elle ignorait de quoi il s'agissait. Sa main descendit doucement de son crâne à sa joue lisse et imberbe, qu'elle effleura doucement. Son silence perturbait ses pensées, donc ses plans pour la nuit.

"Draco ... sais tu pourquoi je suis ici ? ...

"Ca ... je ne le sais que trop bien, vas-t-en."

Elle décida de ne pas s'offusquer trop vite de son ton hargneux et a main voyagea doucement jusqu'au torse plat du jeune homme pour le caresser doucement. Un tant soit peu énervé, le jeune sorcier rejeta le bras de Pansy avec un soupir agacé et se leva de son lit, se dirigeant vers la porte. Il l'entendit qui l'appelai de son lit, une once de colère et de désespoir dans la voix. Il se retourna une dernière fois vers elle, les yeux étincelants de rage contenue.

"A partir de ce jour, Parkinson, je ne veux plus te voir dans cette pièce. Plus jamais. "

Il sortit de la chambre sur ses mots, emportant avec lui sa cape noire, assortie au jean et au tee shirt qu'il avait enfilé à la fin de ses cours, à la recherche d'un peu de confort qu'il obtenait rarement quand il portait son uniforme scolaire. Il ne resta pas non plus dans la salle commune, n'ayant pas envie qu'on lui pose des questions ou que Pansy revienne à l'attaque.

Il voulait arpenter les couloirs jusqu'à ce que sa hargne ne se calme et retombe au fond de son corps. Habituellement, cela le calmait.

L'obscurité de la nuit qui régnait dans les couloirs l'enveloppait lorsqu'il ne se trouvait pas à proximité d'une source de lumière, bougie ou torche. Mais il n'avait pas besoin de clarté pour se repérer dans les nombreux corridors du château. Il tentait d'éviter les différentes présences, qui auraient pu trahir la sienne, comme les différents fantômes qui évoluaient aussi silencieusement que lui.

Ainsi, cherchant à éviter les âmes immortelles, il en oublia de détecter les mortelles. Et, par pur manque de pot, il se retrouva au détour d'un couloir face à Rusard et à son horrible animal qui lui servait de chat. Il retint une grimace de dégoût face à l'apparition décharnée qui venait de se matérialiser en face de lui, l'air aussi acariâtre qu'à l'accoutumée. Il se frotta les mains avec joie, ravi d'avoir attrapé un gros poisson à une heure aussi tardive en train de traîner dans les couloirs.

"Et bien, et bien, M. Malfoy, ce n'est pas une heure pour se promener ... Je croyais que M. le Directeur s'était bien fait comprendre au début de l'année, concernant ce qui était autorisé et ce qui in-ter-dit aux élèves ... n'est ce pas M. Malfoy ..."

Il continua à se frotter les paumes un instant, ses yeux avides fixés sur son chat affreux, qui ronronnait de plaisir à ses pieds. Le blond afficha une moue dédaigneuse qu'il ne tenta même pas de dissimuler et rejeta ses longs cheveux platine en arrière.

"Laissez moi passez, Rusard, c'est un ordre. Vous n'avez pas à vous trouvez sur mon chemin, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit ! Otez vous de là, et vite !"

A l'entente de ces paroles irrespectueuses, prononcées à son égard sur un ton si digne et si furieux, le concierge serra les dents et les poings, des plaques rouges envahissant peu à peu son visage disgracieux.

"C ... Comment osez vous me parler ainsi, petit insolent ! Vous allez voir de quel bois je me chauffe ! Ce n'est pas parce que vous êtes l'héritier de la famille Malfoy et que votre père se trouve en ces lieux que vous pouvez vous permettre un tel manquement aux règlement ! Le Directeur et le Professeur responsable de votre Maison en seront avertis, vous pouvez en être certain ! Vous ..."

Mais Draco n'écoutait plus les vociférations de l'homme à son intention. Comment ? Son père était ici ? A Poudlard ? Il avait donc déjà reçu sa lettre et s'était empressé de transplaner à Poudlard, pour répondre à la demande de son fils. Ou de Severus. Bien, à présent, il fallait qu'il le trouve. Il était à peine passé minuit, il n'était pas encore couché, c'était certain.

Interrompu dans ses réflexions par la voix cassée du concierge, qui continuait à hurler, il fronça les sourcils et leva une main, stoppant les cris de l'homme, plus étonné par la réaction autoritaire du jeune homme que par son calme plat et l'absence de colère.

"Bien, murmura lentement le blond, à présent tu vas oublier que tu m'as vu dans ce couloir et tu vas repartir, avec ton ... chat bien sûr, faire ta ronde , comme chaque nuit. C'est bien compris ?"

Les yeux dans le vague, l'homme acquiesça silencieusement, la lèvre inférieure battante. Il fit demi tour et s'éloigna d'un pas mécanique, son chat trottinant sur ses talons, la queue battant par à-coups réguliers.

Enfin débarrassé, Draco, assez satisfait de lui, se replongea dans ses pensées, principalement axées sur son géniteur. Il était donc à Poudlard. Il se trouvait alors sûrement dans les appartements qui lui étaient réservés lors de ses visites au château, étant un invité d'une grande importance et d'un haut prestige, en dépit de l'aversion qui existait entre lui et le Directeur, Albus Dumbledore. Il décida alors de prendre le chemin de la suite où son père se trouverait sûrement en ce moment même.

Observant le bout de ses chaussures noires, il éprouva un sentiment de frustration à l'idée que son père ne l'est pas fait prévenir de sa présence, et qui lui ait dû l'apprendre de la bouche de Rusard, après s'être fait chopé en pleine balade nocturne. Mais bon, apparemment, ça valait le coup.

Il arriva devant la porte qui menait aux appartements de Lucius, l'admirant un instant, puis la poussa doucement, après avoir défait les sorts de protection d'une simplicité enfantine, ce qui l'étonna un peu au début, connaissant la méfiance naturelle de son père. Il ne s'en soucia pas davantage quand il pénétra dans le salon, vide, mais éclairé, ce qui prouvait la présence de Lucius quelque part dans ces pièces. Il avait sans doute deviné qu'il se trouvait ici, mais attendait peut être qu'il vienne le retrouver. Où qu'il soit.

Il atteignit la porte de la chambre de son père et la poussa lentement.

Sans entendre les bruits qui en sortaient.

Sans deviner ce qui l'attendait derrière cette porte.

o ° O ° o

« L'histoire commence il y a quelques années, alors que j'étais encore un jeune enfant naïf et ignorant du monde qui m'entoure. Je vivais dans le manoir dont j'ai hérité et où je vis à présent, avec ma famille, et celui qui héritera de ce manoir et de la fortune familiale, qui a déjà hérité du pouvoir obscur qui m'habite. Mon père, dont j'ai hérité de la chevelure platine et des yeux argent, et ma mère, qui m'a, elle, légué sa beauté parfaite à qui je vouais une admiration sans borne dans l'inconscience de ma jeunesse, ainsi que ma sœur, Elena, vivions donc dans le manoir familial, appartenant aux membres de ma famille depuis des générations. Ma sœur aussi possédait tout les archétypes typiques de notre sang, considéré comme pur dans le monde dans lequel nous vivons. Tout le monde trouvait que nous nous ressemblions, malgré les cinq années qui me séparaient d'elle, l'exubérance ma jeunesse s'opposant à la maturité de ses actes de jeune adulte.

« L'adulation que je portais à celle qui fut ma confidente et ma protectrice pendant des années dépassait ce que le commun des mortels pouvait imaginer. Notre entente mutuelle ne nécessitait aucune expression orale pour notre compréhension. Chacun percevait les humeurs, certaines pensées et envies de l'autre sans qu'ils n'aient besoin d'en parler. Cette complicité dura plusieurs années de bonheur, qui s'évanouit, s'évapora quand nous partîmes chacun de notre côté pour créer une famille, épousant un être pour qui nous n'éprouvions aucun amour véritable, mais juste une vague amitié qui allait se solidifier au cours du temps.

« Ma transformation eut lieu lors d'un voyage que j'effectuait en France, lors de ma seizième année, avec mes parents. J'étais alors un jeune homme fougueux, débordant de vie et d'énergie. Je faisais mes études dans une école de Sorcellerie, dont le prestige n'est plus à décrire par son prestige. J'étais tel que je suis aujourd'hui, sans l'expérience et certaines marques de la vieillesse à peine perceptibles mais bien présentes. De long cheveux blonds platines me tombant jusqu'au creux des reins, que je retenais généralement avec un ruban de soie noire, un nez droit et fin, le nez de ma mère, mes lèvres pleines et roses et mes yeux argentés surmontés de longs cils épais et de sourcils fins de la même couleur que mes cheveux. Je possédais un corps qui plaisait aux femmes comme aux hommes, recevant des propositions régulières de personnes des deux sexes, des flatteries diverses et agréables à l'oreille. Il faut dire que je cherchais moi même à attirer l'attention sur ma personne.

« C'est ainsi que je vins à rencontrer celui qui changea ma vie. Nous logions chez une illustre famille de Sorciers française, dont la demeure se trouvait à quelques kilomètres de Paris, sur les bords de la Seine. C'était une maison cachée à la vue de ceux que nous appelons les moldus, dont les jardins d'une beauté émouvante touchaient les rives du fleuve. Je me plaisais à m'y promener en compagnie d'autres invités, hommes et femmes, qui se réjouissaient tout autant que moi de l'entourage des autres. Je recevais assez régulièrement l'offre de plusieurs mâles concernant des rencontres « fortuites » dans ces jardins, lieux de fréquentes rencontres en tout genres. C'est ainsi que j'appris la vie, dans les bras de nombreux hommes qui firent mon plaisir pendant plusieurs années.

« Ce jour, cette auguste journée qui restera gravée dans ma mémoire à jamais, où je croisais le chemin d'un illustre inconnu au bataillon qui a changé ma vie pour toujours. Je me promenais alors seul, pour une fois, c'est sans doute pour cela qu'il vint à moi à ce moment là. Il avait une classe indéniable, dans son allure comme dans ses actes. Et je me suis immédiatement senti attiré par lui, par la lueur incandescente qui brillait dans ses yeux, comme un feu qui ne s'éteindrait jamais. Il était grand, mince et paraissait assez musclé, mais je ne saurais lui donner un âge même aujourd'hui. Il semblait jeune, mais une grande sagesse se reflétait dans toute sa personne. Sa peau pâle s'accordait avec la mienne, et je les imaginait déjà se frottant l'une contre l'autre. Je souhaitais réchauffer son corps qui avait l'air d'être de glace.

« Ce constant besoin de me sentir l'objet d'attention général, d'être désiré et de conquérir les esprits eut finalement raison de moi. Car ce jour là, c'est un vampire qui répondit à mon appel. »

To be continued.