De Profundis Clamavi

Auteur : Niea Chan (nieasamayahoo.fr)

Source : Harry Potter

Genre : Yaoi, OOC, un peu de POV de temps en temps

Couples : La patience est une vertu (en fait, à ce point là, j'en ai pas encore la moindre idée, j'aviserais avec le temps ;)

Disclaimer : Les personnages de cette fic ne m'appartiennent pas, et c'est bien dommage, mais à Mme JK Rowling et je ne me fais pas d'argent dessus etc etc ... Bon, je les arrange quand même à ma sauce ma bon ... Pour information, je ne tiens pas spécialement compte des (tragiques) évènements qui ont eu lieu dans le tome 5 de la saga.

Commentaires : Hehe, avec une petite référence à l'œuvre d'Anne Rice (suis dans ma période), je fais ma propre adaptation de ce qu'est un Vampire, même si pour ça, je dévie un peu (beaucoup ...) de ce que l'auteur des Chroniques de Vampires a pu nous présenter dans son œuvre, que j'adule tous les soirs (avec sacrifices pour les soirs de pleine Lune) sur l'autel prévu à cet effet. Amen.

Reviews

Nee Chan et Chana : Waaa merci beaucoup C'est vrai qu'il est rare que je passe autant de temps à feuilleter mon dico et mon machin pour les synonymes pour l'écriture d'une fic Mais bon, étant dans une période Vampires de ma vie (après avoir dévoré les "Chroniques" d'Anne Rice, je me suis jetée sur "Dracula" ...) je me dis que je me fais plaisir en écrivant cette fic, alors autant faire de mon mieux ... En plus, c'est la première fois que je fais des chapitres aussi longs ;; Merci de la suivre

Sybel 26 : Hehe ; En effet, je ne me suis aperçue que trop tard que la forme que j'utilise pour séparer mes parties sur Word ne passe pas sur (j'espère d'ailleurs que c'est à présent réparé ...). Je me suis d'ailleurs arrangée pour que ça passe mieux maintenant ... Voila ! Sinon, ton analyse était vraiment intéressante et je retrouve certaines de mes idées dans ce que tu as dit, donc je vois que j'ai réussi à faire passer certaines chose dans cette fic ... Et je dois dire que le personnage de Lucius me plait vraiment et que ça me démangeait depuis un certain temps d'écrire une fic où il tiendrait une place assez importante ... En ce qui concerne cette fameuse lettre ... et biiien, c'est une bonne question, mais je penserais peut être un jour à la poster, histoire de ...

Mia : Oula, en effet que de questions °° Je pense que la plupart des réponses viendront sans doute avec la suite, bien que pour certaines ça risque peut être de prendre un peu de temps ; Mais c'est promis je fais le plus vite possible Sinon, pour certaines de tes interrogations, tu es, je pense, pas vraiment (voire pas du tout) à côté de la plaque, donc je suis plutôt contente de voir que j'arrive un peu à quelque chose Merci !

Chapitre 3

Un rayon de Soleil éclairant son visage, Draco entrouvrit un œil, pour le refermer aussitôt, ébloui par la lumière jaillissant dans la chambre. Sa tête reposant sur l'oreiller en plumes d'oie, il caressa distraitement la hanche de Harry sur laquelle sa main était posée, le serrant doucement contre lui. Le jeune Gryffondor était toujours assoupi, le nez enfoui dans le creux du cou pâle du jeune homme, en se gorgeant de l'odeur de sa peau, qui pourrait paraître absente mais que lui captait parfaitement pour être resté collé à lui une bonne partie de la nuit. D'ailleurs, cette fin de nuit avait été merveilleuse, Draco s'étant toujours montré très doux et attentionné quand le brun s'éveillait, tiré hors de ses rêves par un événement quelconque.

Il lui avait fait découvrir certains aspects sulfureux de caresses, dont Harry n'avait jamais imaginé jusque là qu'elles puissent être aussi emplies d'érotisme et de lubricité. Il avait le souvenir encore proche de la peau frissonnante du Gryffondor sous ses mains, ses yeux emplis de peur et de désir devant la découverte du plaisir avec un homme, ses lèvres roses ...

Il poussa un profond soupir et tenta de chasser les images qui lui sautaient devant les yeux, sa main caressante parcourant la chute de reins de son compagnon. Celui ci, l'esprit attisé par la pression des mains du blond sur son corps, poussa un grognement sourd et battit des paupières, un sourire doux aux lèvres. Draco se pencha vers lui et déposa un baiser sur sa joue.

"Bonjour ... bien dormi ?"

Le jeune homme lui répondit par un second grognement, où pointait une trace prononcée de satisfaction et de plénitude, et posa sa bouche à la naissance du cou du Serpentard. Ils restèrent quelques minutes sans rien dire, les yeux fixés sur un point précis, un coin du lustre trônant au plafond pour Draco et une petite cicatrice à peine visible sur le cou du blond pour Harry. Finalement, un peu lassé par cette contemplation muette, Draco remua doucement pour faire face à son ami et passa ses mains sur les hanches du brun, tirant rêveusement sur les élastiques de son boxer, s'attirant un regard torve et immédiat.

Un peu gêné, le Gryffondor sentait les doigts de son compagnon presser faiblement la peau ferme de ses fesses, lui pincer les plis entre le haut de sa cuisse et le renflement de sa chair. Des soupirs épanouis s'échappant de ses lèvres, il posa ses mains sur les épaules musclées qui remuaient en face de lui, les pétrissant avec force et conviction.

"Draco, murmura-t-il, tu ... tu ne veux pas me prendre ... encore ? Comme hier ?"

Celui ci laissa échapper un rire amusé et pinça gentiment le gras de la fesse de son compagnon, embrassant son visage avec ferveur.

"Umhff ...pas maintenant mon amour, je ne veux pas risquer de te fatiguer davantage ... et puis, j'ai peur de ne pas réussir à m'arrêter et de te faire du mal ..."

Harry esquissa une moue boudeuse et frotta le bout de son nez sur le torse pâle, ses mains passant dans les longs cheveux platines, enroulant une mèche autour de son index tendu. Bien que cela lui coûtait d'accepter, il acquiesça en silence, les yeux baissés vers les mains baladeuses du Serpentard, qui continuaient à tripoter le tissu souple qui recouvrait son intimité.

"Mais ... tu le feras à nouveau, non ?

"Bien sûr ... Laisse moi te regarder ..."

Draco l'attrapa par les aisselles et se redressa, l'emportant avec lui par la même occasion, l'asseyant face à lui. Ses yeux argent voyagèrent lentement sur la peau hâlée de son compagnon, qui se tortillait discrètement pour échapper à cette oppression invisible et passionnée. Il l'attira brutalement contre lui et l'embrassa, dévorant ses lèvres avec détermination. Ils retombèrent sur le matelas avec un bruit sourd et restèrent enlacés ainsi plusieurs minutes, brisant le silence de la pièce par leurs gémissements de plaisir.

Quand ils se séparèrent finalement, le souffle court, le regard du brun se promena sur la pièce, ses mains accrochant les hanches étroites du blond. Il s'arrêta sur une horloge posée sur la table de nuit, par-dessus l'épaule blanche de son ami, ses yeux plissés pour mieux lire l'heure qui y été affichée.

7h50 ...

Avec un cri strident, il se redressa du lit, arrachant les lèvres du blond de la peau satinée autour de son téton, et sauta sur le parquet en bois vernis, en essayant de ne pas glisser ni de se rétamer. Il enfila son pantalon et attrapa sa chemise s'apprêtant à faire de même avec, quand la main d'acier du Serpentard s'empara de son poignet pour l'immobiliser, s'attirant un regard affolé.

"Draco, lâche-moi tout de suite, je t'en prie ! C'est vraiment pas le moment, s'il te plaît, Dracoooo !

"Que, quoi ?? Y se passe quoi, là ? Pourquoi tu psychotes ??"

Les joues rougies, tirant furieusement sur son bras pour se libérer, le Gryffondor, grimaçant comme un enfant, lui désigna le réveil d'un geste brusque.

"Mais tu as vu l'heure ?!? On va se faire déchirer !! Il faut qu'on aille en cours ! En plus, je commence par Potions, si j'arrive en retard, Rogue va me scalper et mettre mes tripes à pourrir pour ses tambouilles !!"

Un sourire aux lèvres, Draco l'attira sauvagement contre lui, amusé de le voir trébucher sur son pantalon qui venait de tomber à ses chevilles par faute de pas l'avoir boutonné tout de suite, pour déposer un baiser très doux sur le coin de sa bouche, qui contrastait étrangement avec la brutalité dont il venait de faire preuve.

"Roooooh, on a encore plein de temps ma beauté ... Je suis toujours un peu à la bourre le matin et je m'en sors toujours ... Et puis, Severus n'est pas aussi méchant que tout le monde croit ...

"Tu l'appelles Severus, toi ?"

Le brun tenta de se libérer des bras puissants de son ami, pour se retrouver finalement le nez collé à sa poitrine puissante, à moitié étouffé. Avec douceur, Draco passa ses mains dans les cheveux en bataille, s'amusant de les voir rebiquer à chaque fois qu'il tentait de les aplatir du plat de sa main.

Il n'avait pas envie de le lâcher, de le laisser filer entre ses doigts alors qu'il le tenait serrer contre lui. Il voulait rester étendu dans ce lit, avec Harry à ses côtés, de ne plus penser à Lucius. Il n'avait pas envie d'aller voir son père, malgré ce qu'il avait décidé hier. Tout courage l'avait abandonné et il ne pouvait imaginer un tête-à-tête immédiat avec son géniteur, ne pouvait le regarder en face. Il ne pouvait lui pardonner sa trahison, mais lui même ne venait-il pas de le tromper en acceptant les avances du Survivant et en passant la nuit avec lui, même s'il ne s'était rien passé de vraiment concret entre eux deux, contrairement à Lucius qui avait sauté cet homme dans ses appartements.

Chacun avec un autre, à deux extrémités de l'Ecole et conscient de la présence de l'autre. Séparés à jamais.

Inconsciemment, il lâcha la main du brun et se jeta sur le lit, éclatant en sanglots hystériques. Interdit, Harry le regarda sangloter, le visage enfoui dans les draps, ses poings crispés sur le tissu soyeux, qui se teintait lentement de rouge vif. Dès qu'il eut recouvré ses esprits, le Gryffondor l'attrapa par les épaules pour le blottir contre sa poitrine, massant ses épaules avec amour et tentant de le rassurer avec des paroles douces et réconfortantes. Il ne savait pas comment réagir face à cette crise, ni comment elle avait pu surgir dans l'esprit de son compagnon.

Les larmes de la veille resurgirent dans le sien. Ces pleurs avaient-ils un lien avec ceux d'hier ? Peut être, mais ce n'était absolument pas une certitude. Il n'arrivait pas suffisamment à sonder l'âme de son compagnon pour s'assurer de ce qu'il pensait, bien qu'il savait que le blond y arrivait parfaitement avec lui.

Du bout des doigts, il flattait la nuque raide de son compagnon, cherchant à calmer son état. S'il continuait à pleurer ainsi, Harry sentait qu'il ne tiendrait pas longtemps et ne tarderait pas à sangloter à son tour. Il redressa le jeune homme et essuya ses joues blafardes sillonnées par des traces rouges avec sa manche, tout en baisant délicatement ses paupières closes.

"Draco ... mon amour, qu'est ce qui se passe ? "

Lui qui était si arrogant, si fort, d'habitude, il paraissait affreusement fragile, tremblant entre ses bras, le visage maculé de larmes de sang dont le jeune Gryffondor venait difficilement à bout avec sa manche, tout aussi inondée. Harry lissait patiemment les mèches blondes de son compagnon, espérant le réconforter du mieux qu'il pouvait. Même s'il savait parfaitement que le Mal qui envahissait le cœur et l'âme de Draco était bien trop important et puissant pour qu'il puisse l'en chasser seul, et il ignorait le nom de celui qui pourrait lui venir en aide. D'ailleurs, il ne savait même pas si quelqu'un pourrait l'aider à distraire son ami de sa tristesse.

Finalement, il le redressa pour que celui-ci lui fasse face et le regarde dans les yeux. Le corps encore secoué de tremblements, Draco plongea son regard dans celui de son compagnon, rassuré de l'avoir à ses côtés et noua ses doigts autour de ceux du jeune homme. Harry lui envoya un sourire doux et, ses doigts entrelacés avec ceux du blond, il le tira hors des draps, lui tendit ses vêtements et acheva de s'habiller, tout en observant et surveillant le Serpentard pour voir s'il faisait de même. En effet, l'air ailleurs, Draco finissait de boutonner son jean et commençait à enfiler sa chemise blanche, qui serait bientôt recouverte par le traditionnel pull vert et noir, aux couleurs de sa Maison.

Même s'il avait le visage encore barbouillé des vestiges de ses larmes, les yeux rouges et les cheveux ébouriffés, le Gryffondor ne pouvait s'empêcher de le trouver désirable. Dès qu'ils furent enfin prêts, Harry se dépêcha d'aplatir un peu les épis dans la chevelure de son compagnon, la sienne étant définitivement un cas perdu, et de redonner un peu d'allure à son apparence, sous le regard indifférent de celui-ci, qui se laissait faire sans rien dire. Le brun tentait de ne pas s'inquiéter de ce manque de réaction et l'emmena hors de la chambre, leurs sacs sur le dos, en espérant qu'il aurait le temps d'aller grignoter un truc avant d'aller en cours, tout comme Draco, bien qu'il n'ai jamais eu un appétit énorme. Contrairement à d'autre.

Ils arrivèrent dans la Grande Salle quasiment vide, Dieu merci, et le brun poussa discrètement son ami vers la table attribuée aux Serpentards, alors que lui s'avançait vers celle des Gryffondors. Parmi les rares personnes encore présentes dans la salle, très peu remarquèrent leur arrivée, la plupart plongées dans leurs bols de céréales ou dans un devoir en retard. Pour ceux qui avaient daigné lever la tête, ils les observaient avec des yeux ronds et la bouche grande ouverte, sidérés de voir arriver le Survivant et l'héritier des Malfoy ensemble. Comme quoi la vie réserve parfois des surprises.

En gardant un œil attentif sur le blond, Harry se dépêcha d'avaler quelque chose de consistant, afin d'être apte à supporter sa première heure de cours en compagnie de Severus Rogue, qui se déroulait en général sous des astres défavorables. C'était presque à croire que c'était le destin de la famille Potter, ou au moins de ses représentants mâles, d'affronter le ténébreux et lunatique Severus Rogue, de se trouver en perpétuel combat avec lui. Et de lui faire subir les pires moments de sa vie, bien qu'Harry ne doute absolument pas du plaisir malsain que pouvait ressentir le Maître des Potions à torturer les pôvres petits Gryffondors, dans le fin fond de ses cachots puants.

Il ne comprenait pas l'admiration que pouvait ressentir Draco à son égard. Bon, c'est vrai, il le connaissait sans doute un peu mieux que lui, voire assez personnellement avec les relations que le Professeur entretenaient avec Lucius Malfoy depuis un certain temps. Mais tout de même, il y a des limites ! Rien que de penser qu'il puisse un jour connaître Severus Rogue en privé, Harry esquissa une grimace discrète, en évitant de trop présenter l'intérieur de sa bouche empli d'un mélange assez méconnaissable de céréales, de lait, toasts grillés à la confiture de fraise et de jus d'orange à son voisin d'en face, qui grattait sur un parchemin un devoir d'Astrologie sur les satellites de Vénus. Très intéressant.

Pour une fois, lui-même avait fini tout ce qu'il avait à faire pour cette journée de cours et ne l'avait pas fait à la bourre la veille à 3h ou le matin même au moment du petit déjeuner. Il avait d'ailleurs quitté Ron pour sa petite balade nocturne alors qu'il commençait à ronfler et à baver sur sa composition d'Histoire de la Magie, Hermione étant allée se coucher sous prétexte de mal de crâne pour ne pas les aider.

C'est alors qu'il était tombé sur Draco, pitoyablement assis dans un couloir, la tête sur les genoux et le visage baigné de sang. Il avait d'abord cru que celui s'était blessé d'une quelconque manière et qu'il se trouvait dans un état second d'hébétement dû au choc, mais il avait finalement compris le comment du pourquoi. Enfin, pour une partie de l'histoire, seulement. Ce qu'il ignorait toujours et qui le tracassait, c'était la raison des deux crises qui avaient frappé le jeune homme en un temps aussi rapproché.

Il poussa un profond soupir, ignorant les regards étonnées que lui lança un élève attablé à quelques chaises plus loin, et se leva, attrapant son sac qu'il balança sur son dos. Quand faut y aller, faut y aller. Il jeta un coup d'œil rapide à son ami, lui faisant comprendre qu'il quittait la salle pour rejoindre sa salle de cours, et il s'aperçut avec soulagement que le blond agissait de même, étant donné que leur cours de Potions se déroulait en commun. Il ralentit le pas dès qu'il entendit celui du Serpentard derrière lui et le laissa le rejoindre. Draco ne prononça pas un mot et soutint le regard pénétrant que lui lança le brun. Celui-ci lui passa une main dans les cheveux, trahissant son inquiétude pour son compagnon et s'approcha de lui, déposant délicatement son front contre son épaule. Aucun d'eux deux ne paraissait réellement motivé pour passer une journée, assis sur une chaise à essayer d'écouter ce que baratiner le prof à l'autre bout de la salle, planté devant son tableau noir, et de gratter une once du cours sur leurs parchemins.

Le blond posa à son tour une main sur la nuque de son compagnon, tendue par le manque de sommeil et le souci, et lui massa tendrement l'échine, son souffle butant contre sa joue. Si quelqu'un les voyait, à ce moment précis, leurs situations basculeraient dans un bordel monstre et cette affaire risquerait de les suivre longtemps dans leurs vies futures, même si celles-ci restaient liées, intimement ou non. Draco ne pouvait s'empêcher d'imaginer les réactions qu'auraient les différentes personnes autour d'eux, que ce soit leurs amis ou des inconnus dans le monde de la Sorcellerie. Son entourage : son père, sa mère, son grand père, Pansy, Crabbe et Goyle, Severus Rogue, les collègues de son père, et celui de Harry : Ron, Hermione, Sirius Black, Remus Lupin, Albus Dumbledore, Rubeus Hagrid, toute sa petite clique d'admirateurs ...

Il continuait inlassablement à caresser les mèches éparses sur le cou de Harry, tout en regardant le mur au dessus de sa tête. Il ne voulait pas être la source d'une inquiétude croissante pour son compagnon, mais il savait que c'était déjà trop tard. Il savait également que cela durerait tout le temps que sa lâcheté prendra le dessus et qu'il n'osera pas affronter son père concernant les évènements de la veille.

Une bouffée d'angoisse l'envahit, ainsi que de la colère. Pourquoi serait ce à lui de faire le premier pas, et non pas à Lucius ? Son père l'avait grillé, hier soir, quand il était entré dans la chambre et qu'il avait aperçu les superbes atouts de son pater familias en action. Au souvenir des fesses blanches et rondes de son père, de sa chevelure tombant gracieusement sur son dos, moulant ses muscles saillants, la sueur rougeâtre qui inondait les courbes parfaites de son corps, son cœur se serra et une sensation de picotements agréable envahit son bas ventre. Il souffla un bon coup par le nez, histoire de calmer ses pulsions, et, décidant qu'il était temps de rejoindre la salle de cours, éloigna le jeune Gryffondor de sa poitrine pour l'entraîner vers les cachots.

Leurs chaussures battant joyeusement le pavé, ils évoluèrent dans les longs couloirs froids qui menaient à la salle de cours, Draco en tête et guidant son ami à travers les méandres du château.

Alors qu'il tournait au coin d'un corridor, le blond entra en collision avec un homme, heurtant sa poitrine avec force. Il leva ses yeux gris et reconnu le Professeur Rogue, qui l'observait avec étonnement, tenant dans ses bras des liasses de parchemins, probablement le plan de ses cours pour la journée qu'il emmenait à sa salle.

"Draco, mais qu'est ce que ..."

Ses yeux noirs se posèrent sur le jeune homme derrière lui, leurs mains serrées et la proximité de leurs corps, et le blond su immédiatement que le professeur avait compris en un instant la nature de leur relation. Au regard qu'il lui lança, le jeune Malfoy comprit également que le Maître des Potions ne voyait pas cette relation d'un très bon œil, et qu'il en serait sans doute de même pour Malfoy Senior, qui serait mis au courant assez vite. Draco lui rendit son regard et serra la main de son ami un peu plus dans la sienne.

"Professeur, j'irais voir mon père dès que j'en aurai le temps, pour lui annoncer moi-même ce ... cette ... enfin, je souhaiterais que celui-ci ne soit pas mis au courant avant que je n'aille le voir. Pourriez vous ... ?

"Bien sûr, si c'est ce que vous souhaitez, je ne veux pas me mêler de votre vie privée, bien que ..."

Severus jeta un regard sombre et dégoûté à Harry, destiné à terminer sa phrase laissée en suspens, qui se cacha derrière le dos du blond, pas trop trop à l'aise après que Rogue l'ai regardé de cette manière. Et dire que ça durait depuis des années, depuis son arrivée à Poudlard, et ça risquait apparemment de durer encore un certain temps. Bon, c'est vrai que Draco était un peu comme le protégé de Rogue depuis des années, bien avant sa première Année à l'Ecole de Sorcellerie, Harry n'en doutait absolument pas, et que celui-ci continuerait tant que le Serpentard serait à Poudlard. Tout ceci n'avait d'ailleurs pas l'air de déplaire à Draco, qui paraissait même se réjouir d'avoir une présence adulte à ses côtés, complétant celle de son père et la remplaçant quand celui-ci était absent.

L'un comme l'autre se contentait parfaitement de ce rôle fictif de paternité et de protection et le vivait même très bien. Draco semblait d'ailleurs s'être habitué à ce substitut de parent joué par le Professeur Rogue, étant donné qu'il avait vécu avec une bonne partie de sa vie, son père n'étant présent que pour son éducation de Sorcellerie et de jeune homme de bonne famille comme il se devait d'être ("Ne mets pas tes coudes sur la table, ferme ta bouche quand tu mâches, tu as deux mains et deux couverts donc sers toi des deux, tiens toi droit, ne dévisages pas les gens comme ça, enlève tes mains de tes poches, mets ta main devant ta bouche quand tu bailles, n'en fous pas partout quand tu manges, arrête de parler pour rien dire ...").

Un peu gêné par le silence pesant qui s'était installé dans leur petit groupe, Harry serra brièvement la main de son compagnon et posa sa main dans la cambrure de son dos. Celui-ci, comprenant la demande implicite de son ami, lança un regard au Professeur, qui le lui rendit immédiatement, clôturant ainsi la conversation. Ils arrivèrent en formant le groupe le plus ahurissant que les Cinquième Année Gryffondors et Serpentards n'avaient jamais vu : le Survivant Harry Potter avec l'ancien Mangemort, Maître des Potions de Poudlard et accessoirement un de ses ennemis proches, Severus Rogue, accompagné de Draco Malfoy, fils de Lucius Malfoy, lui aussi ancien Mangemort bien qu'il reste attaché à certaines pratiques de Magie Noire, digne représentant de sa lignée et de la Maison à laquelle il appartenait, et qui, en temps habituel, ne portait pas Harry dans son cœur. Comme quoi, tout change, il tenait limite le brun dans ses bras et leurs mains semblaient désespérément soudées.

Ignorant tout bonnement les regards sidérés et les murmures outrés qui jaillissaient d'un peu partout, Severus ouvrit la porte de la salle et fit entrer l'assemblée des élèves, en jetant des regards assassins à ceux qui osaient continuer de discuter à propos de l'arrivée fracassante des deux ennemis.

Chacun s'assit à sa place habituelle, à savoir la plupart des Gryffondors le plus éloignés possible du bureau du Professeur, Harry et Draco s'étant séparés avec une certaine difficulté, pourtant teinté d'un vague soulagement. Les eux jeunes hommes s'étaient installés près de leurs amis respectifs, qui s'empréssèrent tous de les bombarder de questions, en essayant de se faire le plus discrets possible pour ne pas attirer l'attention du professeur. Ce serait dommage de faire perdre cinquante points à sa Maison pour bavardage.

"Harryyyy, qu'est ce que tu faisais avec Malfoy et Rogue ?? Ils t'on rien fait au moins ??

"C'est vrai, pourquoi tu es arrivé avec eux ??

"Ouvrez votre livre page 145. Suivez bien le protocole, je ne veux pas avoir à gérer vos dégâts et incidents aujourd'hui.

"Hermione, tu peux me donner la poudre de salamandre pilée, s'il te plaît, il n'y en a pas sur ma table.

"Draco, répond moi, tu faisais quoi avec Potter ? Tu disparais comme ça hier soir et on te vois débarque avec ce ... avec lui ...

"Harry, qu'est ce que tu fabriquais avec ces deux types ??

"Pansy, ferme la.

"Hermione, s'il te plaît ... tu m'écoutes ?

Harry, regarde un peu par ici ... Heeu, c'est quoi que tu fixais comme ça ?

"Mademoiselle Parkinson, je vous prierais de ne pas perturber mon cours et de vous taire, continuez votre préparation.

"Neville, demande à quelqu'un d'autre, tout le monde en a à sa disposition.

" 'Mione, Harry devient dingo, il mate les fesses de Malfoy !

"Mais, Monsieur, il n'y a pas que moi ...

"Oui, mais il y a plein de Serpentards tout autour et je veux pas leur demander à eux ...

"Et alors, il y a rien de plus intéressant à regarder ... Il a un beau cul en plus ...

"Je ne vois pas le rapport, taisez vous, c'est un ordre.

"C'est vrai, laisse le regarder ce qu'il veut, tant qu'il ne fait pas de bêtises et ne s'approche pas trop ...

"C'est dégueu, y a les ¾ de la classe qui papote et c'est moi qui me fais allumer ... Draco, répond moi !

"Et puis, t'es ma voisine directe et je suis sûr que toi tu te tromperas pas ... Parce que les Serpentards seraient capables de me donner un ingrédient hors sujet pour que je me trompe, que le professeur me grille et que ...

"Je ne comprend pas pourquoi je n'aurais pas le droit de zieuter le cul à Malfoy, on est en démocratie que je sache.

"Mlle Parkinson, je me passerais de vos commentaires. Et laissez Mr Malfoy en paix, il a déjà assez à faire comme ça ...

"Tu sais que c'est affreusement tentant ce que tu me dis là, Neville ...

"La démocratie n'a rien à voir dans cette histoire, c'est juste une question de bon sens, de respect de soi même, de ... de ... tu vois ce que je veux dire, non ?

"Weu, pourquoi encore moi ... Y a quoi entre toi et le balafré ? Steu plaît, répond moi, j'vais encore m'faire engueuler ...

"Hermione, t'es méchante, moi qui croyais que t'allais m'aider !

"Pansy, tu commences sérieusement à me lourder. Continue comme ça et je vais devenir méchant. Et tu sais ce que ça veut dire ...

"Comment ça "de bon sens" ? Regarde un peu et tu verras ! Il a des fesses sublimes ! On se damnerait pour !

"Mr Lodubat, il y a quelque chose qui ne va pas avec votre Potion ?

"Ron, arrête d'embêter Harry, laisse le vivre un peu ...

"Ah, Rogue a trouvé une autre victime ...

"Ah, vous êtes à deux contre moi, alors que je suis le plus sensé de vous tous ! Harry débloque et toi tu le soutiens !

"C'est bien dommage, maintenant, c'est toi qui vas continuer à me faire chier, et personne ne pourra t'en empêcher ... Ou alors, si je te mets une bonne claque, tu arrêtes ?

"Euuuh, c'est qu'il me manque un ingrédient pour continuer, Professeur, alors, j'ai pensé ...

"Merci de me soutenir, 'Mione, j'avais l'impression de parler pour une cause perdue. Quand il veut, Ron est un vrai mur ...

"Hey, pas de menaces, t'es peut être le fils de l'homme le plus riche du monde des Sorciers, un des plus puissant et influent, mais c'est pas une raison pour te prendre pour le trou du cul du monde !

"C'est pas spécialement que je te soutiens mais quand il râle, je m'entends même plus crier, alors, ça va bien cinq minutes mais bon ...

"Il vous manque un ingrédient ? Vous êtes sûr ? Tout est préparé à l'avance sur les tables pourtant ... Vous avez bien regardé sous le reste des affaires qui s'y trouvaient ?

"Comment ça un mur ? Je suis très ouvert et tolérant à certaines choses mais il y a des limites, tout de même ... C'est Malfoy, je te rappelle ...

"Justement, je me permets ce qu'il me semble, quand bon me semble ! Alors, à présent, tu vas me foutre la paix, sinon, je t'en fous une ! Capito ?

"Ah ? ... euh ... ben, je vais vérifier tout de suite ... Ah oui, en effet, tout est préparé à l'avance, j'en ai bien ...

"Roooh et puis laissez moi trente secondes ! J'aimerais vivre ma vie comme je le sens, sans être chaperonné par toute une volée de mères poules en tout genre ! Laissez moi respirer !

"Quelle violence, je suis outrée ! Moi qui te croyais plus patient (ahem), ça m'étonne de toi Draco ...

"Harry, on ne te chaperonne pas, Ron et moi, on veut juste t'aider ... attends, ta cravate est de travers, je vais te refaire le nœud, ne bouge pas ...

"Mr Londubat, après tant d'années, vous devriez savoir que j'ai horreur de perdre mon précieux temps. Hors, vous venez de ... mais, qu'est ce que ... ?

"Hermione a raison ... ta cravate part en couille ...

"Haha, elle est marrante celle là, tu me la refais ... Depuis le temps qu'on se connaît, hélas, tu t'es toujours parfaitement rendu compte que ma maigre patience s'essouffle vite et je te croyais plus maligne pour faire comme quand on était plus jeune, c'est à dire t'éloigner très vite ou te taire, au lieu d'insister de la sorte ...

"Lâche ma cravate, j'en ai par-dessus la tête !

"SILENCE !!!!!!!!!!"

La salle fut soudain d'un calme plat, tout les élèves observant leur Professeur qui bouillonnait de rage, Neville recroquevillé à côté de lui. Severus prit une grande inspiration et foudroya du regard chaque élève qu'il avait surpris en train de papoter pendant son cours. Les rares suicidaires qui avaient oser braver la loi sacrée qu'il avait mis en place, lors de la Première Année de tous ces braves petits morveux qu'il se coltinait maintenant depuis cinq longues années, et qui comprenait l'interdiction formelle d'ouvrir la bouche pendant le cours si cela ne concernait pas le noble Art de la Potion.

"Je croyais m'être fait clairement comprendre ... A présent, je veux entendre une mouche voler. Le premier qui osera ouvrir la bouche, pour un sujet autre que celui qui devrait être le principal dans cette salle de classe, regrettera bien vite de ne pas avoir pris mes humbles conseils au sérieux. Tout le monde au travail maintenant. "

Et tout le monde se remit au travail, la tête basse, le nez plongé dans son chaudron personnel, sans plus prononcer un mot. Satisfait du calme régnant dans sa salle, Severus Rogue retourna à ses occupations. Tous les yeux restaient pourtant fixés sur les deux protagonistes qui avaient déclenché ce bordel matinal, qui essayaient de ne pas faire attention à leurs voisins respectifs qui s'échinaient à faire de grands signes pour espérer attirer leur attention et discuter du problème le plus discrètement possible. Harry gardait désespérément les yeux rivés sur son livre afin de ne pas se détourner de son travail pour regarder à nouveau les atouts du blond, langoureusement assis à quelques tables devant lui, et Draco, qui ne se doutait innocemment de rien, tentait de ne pas prendre garde à Pansy qui lui balançait des morceaux d'épis d'ophioglosse, normalement destinés à être pilés pour la préparation, dans le but d'attirer son attention vers elle. Pour certaines choses, il savait faire preuve d'une patience à toute épreuve et résister de ne pas lui faire avaler sur le champ une des bestioles confites qui moisissaient dans les bocaux sur les étagères de la salle de Potions depuis sans doute un certain temps.

Severus observa un instant le jeune Serpentard blond qui tentait de résister à l'envie d'étrangler sa voisine, et le souvenir de sa nuit lui revint immédiatement à l'esprit, à la vue de ce jeune homme tellement semblable au modèle au dessus, mais aussi grâce à la douleur qui lui traversa les reins quand il s'appuya contre la table de son bureau. Lucius avait vraiment été parfait, hormis son arrivée fracassante aussi tard, avec la lettre qu'il lui avait envoyée. Ses joues prirent une jolie teinte rosée à la pensée de ce qu'il avait écrit sur ce parchemin, mais aussi ce qui avait suivi plus tard, dans les appartements de Lucius.

Le souvenir encore chaud de la présence du Sorcier dans son corps, ses lèvres contre sa gorge, ses mains voyageant sur sa peau ... Severus prit une grande inspiration et se tourna vers le tableau, présentant son large dos à ses élèves pour que ceux-ci ne remarquent pas son trouble. Ca aurait été le comble ...

En tout cas, la menace semblait avoir fait son effet, la salle était bien plus silencieuse à présent et chacun s'était mis au travail avec détermination. Même si elle paraissait avoir disparue pour le moment, l'Epée de Damoclès qui frapperait tout élèvenuisantbon-à-rien, et bavard en plus, en cette salle planait toujours au dessus de leur petite nuque fragile, en la personne de Severus Rogue armé de sa baguette, qui déambulait lentement entre les tables.

La fin de l'heure fut annoncée par la retentissante sonnerie, qui accompagnait chaque élève pendant toute sa scolarité à l'Ecole. Et comme tout élève qui se respecte, chacun fut pris du réflexe habituel à l'entente de ce bruit, celui de se lever soudainement, de balancer tout se qui se trouve sur la table, c'est à dire les affaires dans le sac et le reste là où il y a de la place, et de se précipiter vers la porte.

Pourtant, c'est bien l'exception qui fait la règle et, de son air nonchalant, Draco rangea lentement chacune de ses affaires, ses parchemins, plumes et livre de Potions, dans son sac, dont il passa la lanière sur son épaule et en serra le contenu contre ses côtes. Pansy, Crabbe et Goyle l'attendaient patiemment au pas de la porte, en bloquant l'entrée par la rempart de leurs trois corps. Un poing sur la hanche, la jeune fille observait son ami qui observait le contenu de son chaudron avec attention, les sourcils froncés, en essayant de ne pas s'impatienter devant le manque d'urgence du blond. Elle sentit soudainement une large main qui se posait sur son épaule et la repoussait avec fermeté hors de la route, et s'apprêta à engueuler l'auteur de cette familiarité, pensant que c'était l'un des deux abrutis qui l'accompagnaient. Elle se retourna et se retrouva face à Lucius Malfoy, qui lui cella la bouche d'un regard torve digne de ceux que pouvait lui balancer le Maître des Potions. La majestueuse silhouette du Sorcier pénétra dans la pièce, l'imprégnant de sa puissante et maléfique aura qui mettait mal à l'aise quiconque se trouvait un peu trop près, sans trop bien le connaître.

Les yeux écarquillés, Draco regarda son père qui s'avançait dans la salle comme le Maître des lieux, sa cane à la main, quand finalement leurs regards se croisèrent. Lucius eut un mouvement de recul à peine perceptible quand il se rendit compte de la présence de sa progéniture en face de lui, qui l'observait un peu hargneusement. Son irruption de la veille lui revint en mémoire et son regard gris se durcit considérablement, arrachant un frisson de frayeur à son enfant.

"Draco ..."

Tout aussi furieux que son géniteur, le blond cala son sac contre sa hanche et franchit les derniers pas qui le séparait de l'homme pour le dépasser, sans un seul regard, et franchir la porte, emportant ses trois acolytes dans son sillage. Il entendit le cri de son père qui l'appela et le sommait de revenir sur ses pas, ainsi que sa supplique presque silencieuse que lui seul capta, la voix ferme du Sorcier à laquelle il obéissait depuis son enfance arrachant un dernier sursaut d'obéissance à son cœur, qu'il refoula aussitôt. Il sentait la colère sourde qui émanait de son père, mais aussi la peur qui accompagnait ses trois compagnons et l'étonnement de son Professeur, qui ne tarderait sans doute pas à questionner Lucius concernant son arrivée, mais aussi le comportement de son fils.

Il retenait difficilement les larmes qui menaçaient de dégouliner le long de ses joues et de lui brouiller la vue dans sa course. De plus, ils devaient se rendre au cours suivant, qui était d'ailleurs le cours de Défense contre les Forces du Mal, assistés par la grosse Ombrage, et ils ne préféraient pas tenter de mettre la patience du Professeur à bout en arrivant en retard. Elle avait un assez mauvais caractère comme ça et, concernant les punitions, elle pouvait s'avérer être pire que Severus Rogue, se qui était assez fort. Le jeune homme ravala ses sanglots et se façonna le masque d'indifférence et de mépris, qu'il arborait habituellement. Il ne souhaitait pas se montrer sous un jour différent, ni dévoiler la moindre faiblesse aux communs des mortels qui l'encadraient et risqueraient de les exploiter conte lui, ce qu'il ne voulait pas vraiment.

Il arriva, le visage serein et froid, devant la salle pile à l'heure voulue, c'est à dire au moment même où la prof débarquait aussi, et ne pouvait donc pas les blâmer pour leur éventuel, mais inexistant, retard. Il lança un regard doux à Harry, qui le lui rendit avec franchise, sans pour autant trop le montrer. Ils avaient eu assez d'ennuis comme ça lors du premier cours de la journée. Et il savait que ce n'était sans doute pas fini à cause de son indifférence à l'encontre de la volonté de son père de s'entretenir avec lui, en l'ignorant tout bonnement alors que celui ci l'interpellait. Cela lui vaudra sûrement une grosse engueulade, voire une bonne baffe.

Son père ne le punissait que très rarement, mais quand ça tombait, ça tombait fort, en général pour des raisons que Lucius jugeait dignes de la punition, tel que le manque de respect dont il venait de faire preuve. Mais Lucius ne lui en voulait jamais très longtemps, sa compagnie et ses étreintes lui manquant autant que son pardon. Il venait en général le retrouver dans sa chambre, passait ses longs doigts dans ses mèches blondes avant de poser ses lèvres dans son cou, frôlant sa peau pâle et s'en gorgeant avec délice. Draco se serrait alors contre lui et le reste suivait.

Il espérait sincèrement que Lucius lui pardonnerait vite de son impertinence et viendrait le retrouver pour lui annoncer que cette nuit avec son amant était déjà oubliée et que tout redeviendrait comme avant. Il l'espérait de tout son cœur.

o ° O ° o

Ses doigts enserrant de plus en plus fort le pommeau de sa canne, risquant de le briser sous la pression, Lucius gardait son regard fixé sur la porte où venait de disparaître son fils, ne sachant pas vraiment comment il devait réagir. Draco devenait de plus en plus caractériel avec l'âge, suivant malheureusement son exemple au même âge. Devait il le rattraper et tenter de s'expliquer avec lui sur le champ, en privé, autant concernant la veille que maintenant. Ou alors devait il le laisser s'éloigner et l'attraper plus tard, entre deux cours, pour remettre les points sur les i et réaffirmer son pouvoir sur le jeune homme.

La pression de ses doigts se relâcha et il se détourna de la porte pour observer Severus, qui parvenait difficilement à masquer son étonnement. Il s'approcha de lui, écoutant le bruit que faisait la porte alors qu'elle se fermait sous l'ordre de son esprit, et passa son index sur la joue glabre du Professeur, dardant ses yeux gris dans les siens.

"Dis moi, Severus ... Draco s'est il comporté de manière différente aujourd'hui ? Aurais tu remarqué quelque chose qui aurait pu prévenir cette ... crise ?"

Celui-ci soutint le regard du Sorcier et fronça les sourcils, cherchant des détails susceptibles d'être utiles quant au comportement du garçon.

"Pas plus que d'habitude, je dirais ... Il était peut être un peu à côté, pendant le cours, mais je ne peux pas vraiment dire qu'il se soit comporté bizarrement ... Il est devenu assez discret et calme en cours, depuis quelques temps ..."

Lucius acquiesça et posa sa main sur la nuque raide de l'homme, l'attirant contre lui pour poser ses lèvres contre les siennes et le serrer dans ses bras. Il sentit l'homme se blottir contre son torse, l'un comme l'autre cherchant leurs chaleurs corporelles respectives. Quand ils se détachèrent, Severus cligna des yeux et posa son front contre l'épaule de son ami, qui commença à l'embrasser dans le cou, tirant la peau pâle avec ses dents blanches. Severus l'avait toujours laissé faire, quoiqu'il arrive, il avait toujours accepté que le blond vienne vers lui pour se gorger du peu de chaleur que son corps contenait. Il sentit les dents de Lucius le pénétrer alors que ses mains venaient d'elles même se nouer autour de son cou, agrippant la cape sombre à pleines mains.

Lucius sentit le corps de son compagnon se tendre alors qu'il le possédait de plus en plus profondément, que ses doigts voyageaient le long des courbes du corps crispé du Professeur. Il aimait se rendre chez Severus, pas forcement pour des questions sexuelles, mais pour avoir de la compagnie, la présence rassurante du Professeur sur laquelle il pouvait s'appuyer quand son fardeau devenait trop lourd, les bras musclés dans lesquels il aimait se blottir, caché aux yeux du monde.

Ils avaient toujours été là pour se soutenir mutuellement, se réconforter, Severus étant un des rares privilégiés assez proche de Lucius pour le connaître un peu plus que la plupart des collègues et autres personnes entourant le Sorcier. Lucius venait parfois se blottir contre son épaule quand il ne pouvait se résoudre à le faire avec Draco, par raison morale ou même physique.

Lucius se détacha de la gorge frissonnante de Severus, léchant consciencieusement les minuscules filets de sang qui s'échappaient lentement de la blessure superficielle qu'il venait d'engendrer, le bout de sa langue rose retenant les gouttes carmins. Il retint Severus qui failli s'écrouler sur le sol, le retenant dans ses longs bras puis le portant vers son bureau. Il l'installa sur sa chaise et alla lui chercher quelque chose à boire, n'espérant pas trouver quelque chose de réellement comestible dans la salle de classe. Il revint quelques secondes plus tard, un verre d'eau entre les doigts, qu'il porta aux lèvres du Professeur. Celui-ci avala l'eau fraîche avec plaisir, une main nouée à celle du Sorcier à côté de lui. Lucius se montrait toujours très doux pendant leurs étreintes, quelles qu'elles soient, depuis toujours.

Respirant à grandes goulées, le verre vide s'éloignant de ses lèvres, Severus jeta un regard vague à Lucius, qui lui adressa un sourire tranquille. Le verre s'envola des mains du Sorcier, sous la simple volonté de son esprit, et alla se déposer dans un évier un peu plus loin. Le blond se pencha sur le Professeur et posa ses lèvres sur celles de l'homme, à présent d'une couleur rouge chaude et tendre. Quand il se redressa lentement, ses yeux gris rencontrèrent eux de son amant, et y lu une étrange mélancolie, mêlée à de la tristesse, pourtant bien enfouie au fond de son esprit. Du bout des doigts, il suivit le contour du menton délicat du Professeur, cherchant quelle pouvait être l'origine du chagrin qui envahissait l'esprit de Severus, s'étant résolu depuis tellement longtemps à ne pas pénétrer et fouiller l'âme de son ami et amant depuis si longtemps.

Lisant l'inquiétude de son ami dans ses grands yeux argents, rarement aussi expressifs, Severus lui adressa un sourire rassurant et lui passa une main caressante sur la hanche, lui faisant ainsi comprendre qu'il pouvait le laisser à présent s'il le désirait, pour aller retrouver Draco, ou même s'isoler et réfléchir, lui-même ne pouvant rien lui apprendre de plus concernant les saut d'humeur de son enfant. Lucius l'embrassa une dernière fois et, contournant les tables et chaises laissées en plan par les élèves, se dirigea vers la porte, qu'il franchit, après avoir adressé un ultime sourire à son amant.

Le regard lugubre à nouveau, Severus regarda la silhouette mince et musclée du Sorcier disparaître dans l'embrasure de la porte, les yeux fixés sur la chute des reins qui ondulait gracieusement au rythme des pas rapide de l'homme. Une ombre s'abattit sur le sourire doux qui demeurait sur ses lèvres depuis le départ du Sorcier, au souvenir de ce qu'il avait ressenti, concernant le futur. Leur futur.

Severus avait vu sa vie se séparer et s'éloigner de celle de Lucius, au niveau sentimental et sexuel. Mais il en ignorait la raison, ce qui le frustrait bien plus que le fait de savoir qu'il allait devoir se détacher de Lucius, acte qui arriverait un jour, il le savait parfaitement, même s'il ne le penser pas aussi proche.

Il poussa un soupir las et passa une main maigre dans ses cheveux sombres, essayant de ne pas penser au futur sombre qui s'annonçait dans des temps proches. Bien trop proches.

o ° O ° o

« Il ne se passa rien dans les deux jours qui suivirent, qui défilèrent devant mes yeux tellement lentement qu'ils parurent durer des années entières. Le Vampire ne se présenta à nouveau à moi dans la soirée du second jour, au coucher du Soleil. La Lune venait à peine d'apparaître dans les douces pénombres du ciel encore rougeoyant, elle aussi affichant une couleur orangée d'une beauté incomparable. Lassé des ragots débités durant toute la longueur du repas, j'avais discrètement quitté la table pour me rendre dans mes appartements, dans l'espoir de me détendre un peu et de profiter du lever de la Lune, auquel je tentais d'assister le plus souvent possible depuis mon arrivée à la villa. Fermant la porte derrière moi, je me débarrassais de mon lourd manteau de cachemire, que je balançais négligemment sur mon lit, et je me dirigeais vers la fenêtre close qui menait au balcon. Une unique bougie demeurait allumée dans la pièce, en éclairant faiblement l'intérieur, alors que sa flamme vibrait fébrilement pour tenter d'échapper au souffle puissant d'un courant d'air, provenant de la fenêtre que je venais d'ouvrir. Je m'accoudais à la balustrade de fer forgé qui séparait le balcon du vide, ma chambre se trouvant au deuxième étage de l'immense demeure, et admirait l'astre en silence, devinant les reflets qui naissaient dans mes prunelles grises.

« Mon regard dériva lentement sur le jardin, noyé dans l'obscurité, ses grands arbres apparaissant parfois à mes yeux comme des êtres mouvants, en partie à cause de mon esprit alimenté depuis ma plus tendre enfance par les histoires fantastiques que me racontait Elena, ma très chère sœur, le soir, avant que je ne m'endorme. Avec un sourire, nostalgique, je me remémorais ces soirées que nous avions passé à bavarder, à rire. Ou même parfois à ne rien faire, tout les deux allongés sur mon grand lit à baldaquin, à observer les étoiles à travers la fenêtre dont les rideaux demeuraient toujours ouverts, nous contant silencieusement chaque légendes associées aux constellations, que nous racontaient notre grand père alors que nous n'étions que deux enfants.

« Brutalement frappé par la réalité qui m'entourait, les souvenirs de mon enfance s'envolant rapidement, je me redressais de la barrière, sans pour autant parvenir à détourner mon regard du ciel, hypnotisé par la beauté qui en émanait. Une brusque bourrasque de vent me frappa au visage alors que la bougie s'éteignait, mourant sous les assauts de l'air. Un murmure parcourut la chambre et un frisson dévala le long de mon dos. Je me retournais lentement, espérant et redoutant ce que j'allais trouver à l'intérieur de la pièce. Au premier abord, rien ne me parut changé, mes yeux s'habituant lentement à l'obscurité nouvelle de la pièce. Je distinguais de plus en plus aisément les contours de chaque objet quand mon regard rencontra celui d'une autre personne, d'un rouge sombre. Je retint un cri de surprise, sursautant violement devant l'apparition soudaine.

« L'intrus se trouvait assis sur mon large lit, ses longues jambes étendues devant lui, le bout de ses talons effleurant gracieusement la moquette. Je retins mon souffle quelques secondes, le temps de passer ma langue sur l'intérieur de ma lèvre inférieure, ou demeurait une légère dépression, laissée par la morsure du Vampire deux jours auparavant. Vampire qui se trouvait actuellement en face de moi, m'observant d'un air moqueur devant ma perplexité. J'inspirais à nouveau une goulée d'air frais et franchis l'encadrement de la fenêtre d'un pas hésitant, incertain.

« Je ne me lassais pas d'admirer encore une fois son corps svelte, magnifique, qui s'offrait à mes yeux. La lueur moqueuse qui illuminait ses prunelles fut vite remplacées par une autre, plus attendrie, désireuse. Je m'arrêtais au milieu de la pièce, à à peine quelques mètres de cet être qui ne cessait de me dévisager. Mon corps tremblait de cette proximité, qui me paraissait pourtant encore trop faible. Je souhaitais m'approcher davantage de lui, caresser sa peau pâle et glacée, embrasser ses lèvres charnues, mais mon corps refusait de bouger, mes pieds enracinés dans le sol.

« Ce fut lui qui franchit les derniers pas qui nous séparaient, se relevant du lit avec grâce et souplesse, et se planta face à moi. Moi qui me croyais grand, à présent qu'il se trouvait debout devant moi, le dos droit, il me dépassait d'une bonne tête et je devais lever les yeux pour le regarder, ce dont j'avais particulièrement horreur. Pourtant, la joie soudaine qui envahit mon être de le revoir effaça brusquement la pointe de colère qui jaillissait dans mon esprit. Voilà deux jours, deux longues journées, que j'espérais sa venue, comme il me l'avait promis. Je déglutis avec difficultés alors que sa main se levait, avançait dans ma direction pour se poser le long de ma joue, profitant pleinement de la chaleur qui émanait de mon corps en cet instant.

« "Bonsoir, mon bel ami, me susurra-t-il alors à l'oreille, ravi de me voir frissonner quand son souffle glissa le long de ma gorge." »

« Je ne réussis à articuler une réponse intelligible, mais mon regard devait en dire long sur mes pensées, étant donné qu'il s'autorisa un profond baiser en guise de salutation. Je le laissais alors mêler sa langue à la mienne, me ravissant silencieusement de sa présence en ces lieux, et passa mes mains dans ses longs cheveux sombres, m'amusant à enrouler une mèche bouclée autour de mon index. Au moment où sa bouche se détachait de la mienne, je retenais difficilement un gémissement où se mêlaient protestation et désir. Il m'adressa un sourire doux, empli d'indulgence pour l'enfant que j'étais, et passa à son tour une main caressante dans ma chevelure, retraçant du bout des doigts mes longues mèches blondes qui filaient entre ses doigts.

« Etrangement, toutes peur et appréhension m'avaient quitté dès que ses mains s'étaient posées sur moi, il y a quelques instants. A présent, j'en désirais même plus. Il dû lire cette envie qui se reflétait dans mon regard car il m'adressa un sourire carnassier, dévoilant ses deux canines pointues, avant de saisir la pointe de mon menton entre ses longs doigts, afin de redresser mon visage à hauteur du sien, me dévisageant à sa guise. Je sentais ses yeux sombres courir le long de mes traits fins, s'attardant sur certains détails tels que l'anneau argenté que je portais à l'oreille droite, cadeau de ma Grand-mère voilà quelques années, mes longs cils de couleur sombre et brillante, les légers reflets de mes lèvres gonflées dus à la salive échangée lors de notre précédent baiser. J'affrontais l'examen sans broncher, bien que je me permis de montrer mon impatience en remuant entre ses mains afin d'échapper à son regard.

« Dès que ses yeux se plantèrent à nouveau dans les miens, ses doigts s'écartant lentement de mon menton, je passai à nouveau mes bras autour de son cou et, tout en l'embrassant langoureusement, je l'attirais avec douceur en direction de mon lit, en prenant garde de ne pas trébucher sur un quelconque objet laissé sur le passage. Lorsque je sentis la douce pression du matelas contre mes mollets, je m'allongeais alors sur les couvertures chaudes, l'entraînant dans ma descente. Je sentis avec ravissement le poids de son corps se répandre sur le mien, écartant largement mes cuisses musclées pour qu'il puisse s'y glisser, et lui faisant aussi clairement comprendre mes intentions.

« Ce fut une des rares fois de ma vie où je désira une personne à ce point, bien que cela arriva une ou deux fois au cours de mon existence. Le souffle coupé par la beauté de mon Vampire, j'admirais bouche bée son beau visage, d'une pâleur mortelle, encadrée par ses longs cheveux noirs qui se déversaient de chaque côtés de sa tête. Dans le noir, ses yeux rouges sang brillait d'une lueur incandescente que je n'avais pu remarquer lors de notre première rencontre, celle-ci sans doute attisée par le désir qui augmentait chez cet être, que je captais plus que facilement. Ses lèvres se collèrent une nouvelle fois aux miennes alors qu'il nouait énergiquement ses doigts aux miens, les enserrant dans sa poigne de fer pour exercer son contrôle sur ma personne.

« Ses lèvres descendirent doucement le long de ma joue, suivant le contour de mon menton, pour se dégager un passage vers ma gorge, sa langue effleurant ma peau de temps à autre. Je sentis la pointe de ses crocs se poser le long d'une de mes veines, qui saillait le long de mon cou, le marquant d'un rai bleu à peine visible. Je ne pu empêcher mon corps de se tendre et mes mains d'agripper fermement les pans de sa tunique à l'idée de se qui aller suivre, bien qu'à présent je connaissais le plaisir que pouvais me procurer cette étreinte. Mon esprit conditionné par la société dans laquelle je vivais me hurlait que cet être couché sur moi, que j'avais attiré dans ma couche, était un Vampire, que les Vampires sont des êtres maléfiques et qu'il faut s'en débarrasser au plus vite. Mais pourtant, j'avais envie de lui, d'une manière si irrépressible que je ne parvenais à la contrôler, mon corps et ma chair désirant qu'il y porte la marque de sa propre chair.

« Alors que mes mains voyageaient avec ferveur dans les nombreux plis de sa cape, ses dents pénétrèrent ma peau, un filet de sang jaillissant brutalement de la blessure pour frapper ses lèvres charnues. Des papillons blancs apparurent brutalement devant mes yeux alors qu'il aspirait lentement des flots du liquide vital qui parcourait mes veines, mon corps assailli par des ondes de plaisir qui s'intensifiait avec les secondes qui déferlaient. Mes mains semblaient s'être définitivement nouées à sa propre nuque et mes genoux enserraient violement ses côtes sans que je ne m'en aperçoive réellement, emporté par la volupté.

« Finalement, il se détacha de moi, ses lèvres ensanglantées s'éloignant de ma gorge frémissante en parsemant quelques gouttelettes du liquide carmin sur ma peau pâle. Du bout de son index, il toucha une larme qui venait de rouler le long de ma joue, ayant quitté ses consoeurs qui inondaient mes yeux depuis le début de notre étreinte. Ma vue pourtant brouillée, j'aperçus le sang qui demeurait sur ses lèvres disparaître lentement, pénétrer la peau fine qui entourait sa bouche à présent rouge. Ensuite, il se pencha à nouveau vers moi et lécha consciencieusement le fluide salé qui alourdissait mes paupières, s'en gorgeant comme il venait de faire avec mon sang. La nouvelle chaleur dont faisait preuve ses lèvres apporta un nouveau flot de larmes ainsi qu'un degrès supérieur à l'excitation que m'avait apporté sa morsure, mes hanches frissonnant sous le poids des siennes.

« Il roula sur le côté, se retirant du lit avec une grâce féline et se dirigea vers la carafe posée sur le bureau, sous mon regard inquisiteur mais épuisé. Il remplit rapidement un verre de vin, rouge sang, et me l'apporta sur le lit, me serrant contre lui et m'aidant à avaler la boisson. Le vin sucré coula dans ma gorge avec délice, rafraîchissant mon esprit brumeux. Lorsque je levais les yeux vers lui, il m'adressa un sourire rassurant, emplissant son beau visage de douceur et d'amour. Je lâchais immédiatement le verre pour jeter mes bras autour de son cou et l'embrasser fébrilement, espérant qu'il me donnerait plus de son amour dans la soirée. Il répondit à mon baiser avec autant d'ardeur que j'y mettais moi-même, son bassin se collant au mien par intermittences.

« Mes mains glissèrent le long de sa poitrine, effleurant ses tétons durs et saillants à travers la soie fine de sa chemise, et se dirigèrent vers la boucle de sa ceinture, que je défis immédiatement, pour m'attaquer ensuite aux boutons de son pantalon. Sa bouche se retira alors et il m'arrêta dans ma progression, le visage impénétrable. Je lui lançais un regard choqué et suppliant à la fois, demandant la permission de continuer dans mes investigations par un baiser sur la commissure de ses lèvres. Il avait eu ce qu'il voulait ce soir, moi je désirais également obtenir mon plaisir, ici et maintenant. Voyant qu'il ne paraissait enclin à accepter ma requête, je lui lançais un regard féroce, arrachait mes mains des siennes et m'éloignait du lit d'un pas vif, pour retourner à nouveau sur le balcon, des larmes de rage et de déception menaçant à tout moment de s'échapper de mes paupières.

« Je l'entendis dans mon dos s'extirper à son tour du lit, tout en refermant pantalon et ceinture, et marcher dans ma direction, ses talons résonnant dans l'exiguïté de la pièce. Ses larges mains se posèrent sur mes épaules et sa bouche sur ma nuque raide, mais je gardais les yeux fixés sur une lumière, au loin, de peur de trahir mon dépit. Il s'abandonna à de torrides baisers sur les parties de on corps qu'il pouvait atteindre sans trop se pencher et qui ne demeuraient pas couvertes par un quelconque tissu, c'est-à-dire ma nuque et tout le haut de mon dos, m'envoyant des frissons incontrôlables dans le corps. Ses paumes se glissèrent sous ma chemise, parcoururent mon torse pour aller gentiment taquiner mes tétons, déjà durs et tendus. Mes reins se cambrèrent douloureusement, alors que je fermais les yeux pour tenter de calmer le feu qui brûlait en moi.

« Tout à coup, des coups sourds retentirent à ma porte, m'arrachant un violent sursaut qui se répéta quand j'entendis la voix de ma mère qui m'appelait de l'autre côté. Elle semblait accompagné d'une dizaine de personnes, qui entouraient peu à peu l'entrée de ma chambre, en bloquant le passage. Je me tournais alors vers mon Vampire, dont le visage était toujours aussi indéchiffrable et posait mes mains sur ses joues tièdes.

« "Je vous en prie, partez ..." »

« Ma voix me parut déformée par l'inquiétude, apparaissant comme un vague murmure aigu. Il fronça les sourcils et m'embrassa violement, alors que les coups redoublaient contre ma porte. Je sentais qu'il ne partirait pas avant que je n'en l'aie supplié, qu'il resterait accroché à mes lèvres même si les intrus parvenaient à pénétrer dans mes appartements. Je m'arrachais brutalement de ses lèvres pour saisir les pans de sa chemise à pleines mains et le suppliais du regard, souhaitant son départ alors que j'avais attendu sa venue depuis deux jours. Il sourit gracieusement devant les preuves de mon inquiétudes et passa une nouvelle fois sa main dans mes cheveux, son souffle froid frappant mes joues.

« D'un pas lent, il se recula en direction de la rambarde du balcon, m'entraînant avec lui car mais mains demeuraient serrées autour de son vêtement. Lorsque son dos toucha la barre de fer forgé, il détacha mes doigts et effleura mes lèvres en un doux baiser, goûtant encore aux larmes qui coulaient le long de mes joues, et dont certaines allaient se perdre dans le creux de mes lèvres. Je me serrais brièvement contre lui, le visage enfoui dans les profondeurs de sa chemise, et ses lèvres se posèrent sur mon front frais, le baisant rapidement. Ensuite, il s'éloigna de moi, franchit la rambarde d'un bond pour atterrir gracieusement sur la pelouse, sans un bruit, au moment où le groupe franchissait ma porte qu'ils venaient d'enfoncer.

« Je ne parvenais pas à retenir mes larmes de couler, mon corps secoués de sanglots sourds alors que je m'agrippais à la rambarde, espérant le voir faire demi tour pour revenir vers moi. Je sentais sa présence proche mais ne parvenais à le distinguer entre les ombres des arbres et de la nuit. Doucement, mes yeux se fermèrent et un murmure retentit dans mes oreilles.

« "Attends moi ... Je t'en prie, attend moi et ne me délaisse pas pour mes actes de cette nuit ... Je t'aime, ne m'oublie pas ..." »

« Il me semblait presque que je sentais son souffle contre mon cou. Mes sanglots redoublèrent et je me blottis comme un enfant sur l'épaule de ma mère pour pleurer à ma guise, laissant les autres se ruer vers le balcon pour guetter la présence de mon Vampire. Mais je le savais parti à présent. Le lien qui nous avait uni pendant la Morsure s'était renforcé et il me permettait de deviner certaines choses à propos du monde qui m'entourait, comme si mes sens s'étaient soudainement exacerbés.

« Je poussais un long soupir et me détachais lentement de ma mère, mon regard se fixant sur l'obscurité, où je promis devant la Lune et les étoiles que je lui offrais mon corps ainsi que mon cœur pour l'éternité, que je l'attendrais le temps qu'il faudrait, même si cela devait prendre des années. Bien que j'espérais sincèrement qu'il se présenterait à nouveau à moi le plus vite possible, sa présence et ses caresses manquant déjà à mon corps.

« Mon Vampire ... »

To be Continued