La majestueuse cité de Razielhim fût en vue après un long et difficile voyage pour Raziel et son premier né. « Nous sommes arrivés » souffla Raziel en donnant un gentil petit coup de coude à l'enfant endormie confortablement devant lui. Elle se réveilla et ouvrit grand les yeux quand elle vit la beauté de cette cité marbrée. « ouah !… » souffla-t-elle alors qu'ils amorçaient leur descente vers la porte principale.
« Qui va là ? » cria un garde à leur intention du haut de son poste de garde, en haut de la porte.
« notre Seigneur ! répliqua Azraël, irrité, ouvrez la porte ! »Un bruit de mécanisme se fit entendre derrière la porte puis elle s'ouvrit dans un bruit métallique, permettant l'entrée dans la cité.
Les habitants de Razielhim s'alignaient dans toute la cité pour accueillir leur Seigneur après sa courte excursion. Raziel souriait alors que Mioko, effrayée par le bruit et l'agitation, se pressait contre le torse de ce dernier, se dissimulant de la foule. Sur l'autre cheval, Azraël la regardait fixement. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi Raziel avait pris sur lui même la responsabilité d'affranchir les esclaves de Turel ; en particulier un qui n'était d'aucune utilité dans son propre clan. Azraël avait la conviction que son maître n'avait aucun intérêt pour cet enfant, mais voulait faire enrager son petit frère. Azraël voulait crier sur elle, il la détestait, elle et ses incessantes questions comme « on est bientôt arrivés ? » qui fusèrent comme un fléau toute la journée.
Les deuxièmes et troisièmes nés du clan, Maret et Thorne, saluèrent leur maîtres au pieds des escaliers qui menaient au palais de Razielhim. Ils les saluèrent lentement de la tête pendant qu'ils descendaient des chevaux. « Bienvenue Monseigneur, dit Maret joyeusement, j'espère que vous avez fait un bon voyage » une nouvelle fois, Azraël regarda l'enfant que Raziel soulevait du cheval. « Excellent» répondit-il, déposant Mioko à terre, à côté de lui et ignorant les regards étranges qu'elle recevait de la part des vampires aux alentours. Mioko s'accrochait à la jambe de Raziel en compagnie de visages non familiers. Il minauda puis continua : « s'est-il passé quelque chose en mon absence ? » . Les deux vampires secouèrent la tête en signe de négation. Raziel approuva. Il prit la main de la petite fille et ils montèrent les marches du palais.
Maret et Thorne se retournèrent vers Azraël, sourcils froncés comme attendant une explication. Comme Azraël ne répondait pas, Thorne se sentit obligé de parler : « était-ce une humaine? »demanda-t-il, surpris. Azraël hocha de la tête. « Pas de questions » souffla-t-il, suivant son maître dans les escaliers.
Raziel montra à Mioko sa propre chambre et l'assit sur e confortable sofa à l'intérieur. « Azraël » appela-t-il. Un moment après, son fidèle premier né arriva. Il salua son maître Raziel jeta un coup d'œil à Mioko, qui faisait le tour de la chambre, émerveillée ; elle n'avait jamais vu une si belle chambre, elle n'avait jamais eu la permission d'aller dans les grandes salles de Turelhim. « Azraël, dit le premier né, je veux que tu ailles dans le quartier des esclaves, voir si quelqu'un peut s'occuper de Mioko ». Azraël acquiesça, mais lorsqu'il eu bien entendu l'ordre qui lui était donné, il regarda son maître, choqué : « Mais Monseigneur, pourquoi n'ordonneriez-vous pas à un esclave de s'occuper d'elle ? » Raziel regarda son fils, comme si la réponse à sa question était la plus évidente au monde : « on ne peux pas ordonner aux gens d'être de bons parents, dit-t-il, trouve un esclave qui veux s'occuper d'elle, quelqu'un qui lui donnera un bon foyer. » Azraël acquiesça de nouveau, gardant pour lui ses questions du pourquoi son Seigneur avait autant d'attention pour le bien-être de cette fille, et partit accomplir son devoir.
Raziel se tourna vers la fillette, qui s'était assise avec un air enfantin. Il s'agenouilla devant elle : « Azraël va chercher quelqu'un pour s'occuper de toi, as-tu besoin de quelque chose? » lui demanda-t-il. Mioko secoua la tête : « faim » murmura-t-elle en se frottant l'estomac. Raziel sursauta, ils avaient voyagé pendant une journée entière, et n'avaient pas fait de pause pour considérer si oui ou non elle devait manger. En tant que vampires, ils pouvaient tenir longtemps sans besoin de sang, mais l'enfant avait un appétit d'humain et avait besoin de nourriture assez souvent. Il alla vers la porte et appela son serviteur. La servante entra et le salua lentement. Elle appartenait au plus haut rang d'humains de Razielhim, l'esclave personnel de Raziel, à la vue de la magnificence de ses vêtement et la marque de son maître tatouée sur son bras. « Monseigneur? » demanda-t-elle, fixant des yeux son maître et ignorant l'enfant. Il lui fit signe de s'approcher de l'enfant et les yeux de l'esclave s'ouvrirent en grand lorsqu'elle la vit et elle alla s'agenouiller auprès d'elle. Elle lui sourit : « Bonjour toi, comment t'appelles-tu ? »
« Mioko » murmura-t-elle nerveusement Lonni lui sourit chaleureusement.
« Mioko ? c'est un joli nom, je m'appelle Lonni » Mioko souffla un mot de remerciement pendant que l'esclave se levait et se tournait vers son maître. « Mioko a faim, murmura Raziel, peux-tu lui faire quelque chose à manger ? demanda-t-il. Lonni sourit et fit une courte, mais ploie révérence. « Bien Monseigneur » dit-elle ,en tournant les talons et s'en alla.
Le temps passé entre le départ et le retour de Lonni semblait traîner, alors que le premier né et l'enfant tombaient dans un silence gêné. Raziel s'assit à sa table recouverte de rapports de ses proches et commença à les lires pendant que l'enfant restait sur le sofa, en silence. Lonni revint finalement avec une assiette de nourriture que Raziel ne reconnaissait pas, ainsi qu'un petit sac sur son épaule. Elle s'approcha de l'enfant et lui donna à manger, que Mioko engloutit à peine cela fut devant elle. Raziel eut une sensation de culpabilité quand il réalisa à quel point elle était affamée. Lonni fouilla dans le sac et en sortit une petite pile de papier vierge et une poignée de crayons de couleur. Elle les déposa sur une petite table en face du sofa et un sourire enthousiaste apparut sur le visage de la fillette. « Ils sont pour moi ? » demanda-t-elle, en retournant un crayon dans ses mains. Lonni acquiesça et sourit, pendant que Mioko commençait à dessiner joyeusement. Raziel baissa son regard son ces « choses », en prit un et demanda à Lonni ce que c'était. Lonni se mit à rire: « cra-yon , Seigneur » Raziel laissa tomber le bout de bois devant Mioko et fixa sa servante: « Vraiment , dit-il d'un ton sarcastique, ça je le sais bien, je voulais dire : qu'est-ce que ces … »
je sais ce que vous vouliez dire, l'interrompit Lonni, toujours riant. Ce sont ceux de Jade » Elle marqua une pause. « ou plutôt c'était, il ne s'en sert plus maintenant. »
Raziel inclina la tête et réalisa : « Et comment va ton fils ? » demanda-t-il curieusement. Lonni haussa les épaules : « Jade est… Jade. Il a le cœur à devenir un guerrier vampire » Raziel se mit à rire : « donne lui encore une dizaine d'années et ce sera possible. D'abord il doit grandir. » Lonni sourit une nouvelle fois , s'inclina, et quitta la pièce avec un « oui Seigneur ».
Maintenant que Mioko avait sa propre occupation, le silence qui régna dans la pièce quand Raziel retourna à ses affaires n'était plus aussi gêné et tendu qu'auparavant. Les heures passèrent comme des minutes et il y eut un petit coup polit à la porte quand Azraël retourna de sa mission. : « alors ? » demanda Raziel, en se levant pour saluer son fils. Azraël secoua la tête joyeusement. Il lui annonça : « il y a un couple dans le quartier des esclaves qui serait plus qu'heureux d'avoir une file. Ils sont tous les deux esclaves de sang dans la caserne. » Raziel se tourna vers l'enfant. Elle le regarda avec un sourire reconnaissant.
« Mioko, dit-il, nous avons trouvé quelqu'un pour s'occuper de toi » son sourire disparut : « je ne vais pas rester ici avec vous ? » demanda-t-elle tristement. Raziel secoua la tête. 'oh…'elle baissa la tête. « Azraël va t'accompagner à ta nouvelle maison » dit-il en la soulevant de la chaise. Mioko prit le dessin pour lequel elle avait tourné toute son attention. Elle le mit dans les mains de Raziel et rejoignit Azraël.
Raziel jeta un coup d'œil à l'image grossièrement dessinée et sourit. Il se voyait debout sur des marches qui semblaient appartenir au Razielhim, mais vertes. A côté de lui se tenait quelqu'un, qui semblait être Azraël, faisant des signes de la main. Entre eux, les tenants chacun par la main se tenait Mioko, un immense sourire sur le visage. Pour une certaine raison, tout le monde souriait, même le groupe de vampires illisibles, qui semblaient saluer Raziel.
« Azraël, attend ! » cria Raziel à son premier né, alors que celui ci faisait signe à la fillette de sortir. Raziel leva son regard du dessin. « Dis aux esclaves que leur assistance n'est plus nécessaire. » Il alla à la porte et prit l'enfant dans ses bras. « Mioko reste avec moi. »
