Mon père, ce…

Par Maria Ferrari

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Les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling.

Base : Tomes 1 à 4 de Harry Potter

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—Chapitre 6 – Cuite—

Il avait sans doute été un peu excessif.

Non, en fait, il avait été très excessif ; il n'aurait jamais dû réagir comme il l'avait fait. Et il aurait au moins pu laisser à Lucius le temps de se rhabiller. Cela étant, il n'était pas le seul coupable ; après tout, Severus aurait pu tout de même se trouver quelqu'un d'autre que Malefoy ! Par exemple, il aurait pu aller avec… Albus interrompit là le flot de ses pensées en se rendant compte qu'il n'avait pas la moindre idée d'un autre prétendant pour son maître de potions. Il soupira.

Pourquoi cela le gênait-il à ce point que ce soit Lucius Malefoy ?

Parce que Lucius le déteste ?

Non.

Parce que Lucius est un coureur et qu'il va finir par laisser tomber Severus comme une… – le directeur jugea préférable de s'autocensurer.

Oui ! Cela ne pouvait être que ça. Severus était un être extrêmement sensible (il l'avait percé à jour à force de le fréquenter). Il vivrait cela très mal. Toutefois, c'était manifestement déjà trop tard, son professeur de potions avait l'air véritablement attaché à Lucius… qui était parti par sa faute. S'il ne revenait pas, Severus allait le déclarer responsable de ça… et il n'aurait peut-être pas tout à fait tort.

Il avait traité Lucius de désaxé. En y repensant, il n'arrivait pas à croire qu'il ait pu dire une chose pareille. Il poussa à nouveau un profond soupir en songeant qu'il faudrait qu'il aille voir Lucius pour s'excuser. Il faudrait aussi qu'il aille voir sa mère. Il n'aimait pas du tout la phrase qu'elle avait lâchée à son encontre. Qu'avait-elle dit déjà ? Ses termes exacts ? Encore affairé à gâcher la vie des gens, voilà, c'était au mot près ce qu'elle avait dit.

Cette femme le détestait et il ne savait même pas pourquoi. De plus, qu'entendait-elle par "gâcher la vie des gens" ? De qui donc avait-il gâché la vie ? Cette manie des Malefoy de le tenir responsable de tout ce qui ne leur plaisait pas…

Il irait la voir. Pas plus tard que demain.

~oOo~

Drago adopta une attitude menaçante.

« Pansy ! Donne-moi cette photo ! » ordonna-t-il en présentant une main tendue au ras du visage de la jeune fille assise devant lui. Pansy ne parut nullement intimidée et se souciait plutôt de savoir dans quel plat elle allait piocher son repas du soir ; elle les examinait d'un œil sérieux, évaluant leur coefficient plaisir/calories.

« Comme tu veux, Dragounet, j'en ai fait plein de doubles, je les distribue », lui dit-elle sans se donner la peine de le regarder, lui tendant la photo serrée entre l'index et le majeur de sa main gauche tout en piquant de sa fourchette un morceau de poireau de sa main droite.

Quoi ! » hurla Drago, attirant les regards d'un bon nombre d'élèves toutes maisons confondues sur lui. Il s'en aperçut et maudit d'autant plus son condisciple de ce qu'elle lui faisait subir.

« Hé bien oui ! Je n'ai jamais été du genre égoïste, déclara Pansy en déposant le fruit de sa pêche dans son assiette. Ce serait dommage de ne pas en faire profiter toutes les filles de Poudlard… ainsi que certains garçons. »

Drago s'écroula sur le banc, dos à la table, totalement désespéré. Goyle le regarda d'un air peiné et parut chercher sur la table un met qui lui ferait plaisir pour lui remonter le moral ; il envisagea aussi un instant de lui tapoter le dos d'un air compatissant, mais il n'était pas convaincu que Drago le prendrait bien.

« Pansy, pourquoi la photo que tu m'as donnée est immobile ? Elle doit avoir un problème, intervint une fille trois places plus loin.

— Non, il n'y aucun problème, je n'ai pas traité les photos. Fais-le si ça te chante, mais je ne te le conseille pas.

— Pourquoi ? Peut-être qu'il se retournerait et qu'on verrait – hem – l'autre côté ? » ajouta la jeune fille, le rouge aux joues.

Drago, qui s'était tourné du bon côté de la table, regardait Goyle lui remplir son assiette d'un œil morne ; quand il entendit les réflexions de Pansy et de l'autre fille, il commença à se taper la tête contre la table sous le regard inquiet de Gregory qui comprenait son désarroi mais n'était pas sûr que se faire une bosse au front arrangerait les choses.

« Ben voyons ! Réfléchis deux secondes : la première chose qu'il fera si tu traites la photo, c'est de s'habiller vu qu'il a ses fringues ! Ou alors, il se précipitera hors du cadre, ou les deux ; à moins qu'il ait un côté exhibitionniste, mais j'en doute. C'est pour ça que je n'ai pas traité les photos : pas folle la guêpe !

— Pourquoi fais-tu ça, Pansy ? marmonna Drago d'un ton las.

— Mais uniquement pour t'embêter, Dragonounet – ça m'occupe… toujours embêter la Granger, c'était lassant à la fin – et aussi par altruisme : un coup d'œil à la lune de ton père chaque matin, ça met du soleil dans la vie de chacun ! » plaisanta-t-elle.

Rire de Crabbe à la formule de Pansy.

Regard noir de Drago à l'adresse de Crabbe.

Silence de Crabbe.

« Excellent slogan, Pansy ! approuva vigoureusement une de ses condisciples.

— Tu trouves ? minauda Pansy, faussement modeste.

— Pansy, te rends-tu compte des conséquences de tes actes ? Ma famille est très puissante », menaça Drago, l'index pointé sur la jeune fille.

Pansy parut se plonger dans un abîme de réflexion. Mater le derrière de Lucius Malefoy, en faire profiter ses amies et faire enrager Drago, est-ce que tout cela valait le coup de risquer d'être très mal vu de l'influent Lucius ?

Oh oui, ça le valait !

Et puis, de toute façon, personne n'irait cafarder l'histoire des photos à Lucius Malefoy, ni les filles à qui elle les avait données, conscientes qu'elles se feraient prendre en même temps, ni Drago sur qui elle savait des choses embarrassantes qu'il n'aimerait pas voir ébruiter – elle avait bien fait de les garder en stock en attendant un plus gros poisson –, comme par exemple le fait qu'à dix sept ans, il dormait toujours avec son nounours et aussi qu'il avait tendance à sucer son pouce quand il était nerveux – d'ailleurs, dans ces moments-là, il se mettait à le mordiller s'il était en public.

Si je tombe, tu tombes.

« Tant pis ! s'exclama joyeusement la Serpentard avec un haussement d'épaules.

— Maintenant, j'en ai marre, Pansy ! Pourquoi cherches-tu à me rendre la vie impossible ? Est-ce que je photographie le cul de ton père, moi ? Est-ce que je distribue des affiches avec un gros plan de son postérieur dessus ?

— Honnêtement, je ne crois pas que les gens en voudraient, Draggie, fit Pansy, pensive. Tu te rappelles comment est fichu mon père : tout dans le ventre, rien dans les fesses. William Parkinson, le cauchemar des ceintures !

— Drago, si je puis me permettre, je ne vois pas où est le problème. C'est pas comme si ton père avait un cœur tatoué sur la fesse. Je veux dire : y a pas de secret honteux qu'on voit sur cette photo. Et c'est pas non plus comme s'il était moche ou mal fichu, fit très justement remarquer Gregory Goyle.

— Je suis d'accord avec Greg. J'irai même plus loin : j'aimerais bien avoir un derrière comme celui de ton père, déclara Vincent Crabbe en tenant la photo de la main gauche. Mais bon, faudrait aussi que j'ai le reste à l'avenant et c'est pas vraiment le cas », ajouta-t-il.

Drago poussa un long, long, long, très long soupir.

~oOo~

Le lendemain, un samedi, Vincent, Gregory et Drago décidèrent d'aller à Pré-au-Lard, acheter des friandises pour les deux premiers et aller voir les dernières nouveautés à la librairie pour le troisième… ainsi que faire un peu de lèche-vitrines ; Crabbe et Goyle avaient horreur de ça, mais à partir du moment où ça ne les empêchait pas de se gaver de choses sucrées, ils suivaient le mouvement.

Vincent et Gregory étaient prêts depuis longtemps que Drago était encore devant le miroir de la salle de bain à réajuster sa coiffure. Il s'était laissé pousser les cheveux dernièrement et les portait en un carré court, ramenés derrière l'oreille du côté droit. Il s'était justement fait percer cette oreille et s'était fait confectionner un serpent en argent serti d'une petite émeraude. Il étrennait cette boucle aujourd'hui.

Il sortit de la salle de bains et trouva ses deux amis en train de jouer aux cartes.

« Je croyais que nous allions à Pré-au-lard ? Vous croyez que c'est le moment de démarrer une partie ?

— C'est-à-dire que ça fait une bonne demi-heure qu'on t'attend. Je me demande bien ce que tu peux faire dans une salle de bains en plein après-midi.

— La perfection requiert du temps », proclama Drago de son air le plus hautain qu'il avait recopié sur son père. Tout ce temps pour que ces deux idiots ne remarquent même pas la nouveauté qu'il arborait à son oreille droite. « Vous venez ou pas ?

— On arrive », répondit Crabbe en se levant. Goyle l'imita.

A peine étaient-ils sortis du château que Drago leur annonça : « Allez-y sans moi.

— Pardon ? s'exclama Goyle.

— Allez au village sans moi.

— Hé ! C'est pas ton père là-bas ? demanda Crabbe.

— Si, justement, fit Drago d'un ton sérieux, presque soucieux.

— Oh, je vois : tu veux lui demander comment ça se fait que Pansy a pris des photos de lui à poil ?

— En quelque sorte », répondit Drago qui n'avait aucunement l'intention de soulever ce sujet-là. S'il dénonçait Pansy, elle allait vraiment lui en faire voir des vertes et des pas mûres. Elle risquait notamment de faire des révélations embarrassantes, comme par exemple le fait qu'il faisait encore pipi au lit à l'âge de six ans.

« Bon, bah, à tout à l'heure alors », fit Crabbe en s'éloignant suivi par Goyle. « Si on avait su, on l'aurait pas attendu », ajouta-t-il plus bas à l'adresse de son ami. Ils adressèrent un solennel « Bonjour Monsieur Malefoy » au père de Drago quand ils le croisèrent ; celui-ci leur répondit d'un rapide signe de tête.

Drago attendit patiemment que son père arrive à sa hauteur. Pas la peine de marcher vers lui pour ensuite revenir au château ; en premier lieu, c'était une dépense d'énergie inutile, et surtout, cela dénotait une impatience qu'il ne souhaitait pas laisser transparaître.

« Bonjour Drago.

— Bonjour Papa, que me vaut l'honneur de ta visite ?

— En fait, c'est Dumbledore que je suis venu voir. J'ai à lui parler.

— Je veux bien le croire », assura Drago avec une moue entendue.

Lucius fronça les sourcils. Drago comprit à son regard que son père ne s'était même pas rendu compte de sa présence la veille, sans doute n'avait-il pas non plus remarqué celle de sa mère ou de sa sœur. Drago, qui pensait que son père aborderait le sujet de lui-même du fait des évènements récents, s'en trouva embêté.

Ceci étant, il n'était pas tout seul à l'avoir surpris ainsi. Sa tante et sa grand-mère avaient tout vu elles aussi, elles ne manqueraient pas d'aborder le sujet. Le fait que Drago les accompagnait serait forcément mentionné. Il se devait donc de parler de ça avec son père avant pour le prévenir… et pour ne pas se le reprendre dans la figure plus tard.

« Papa, commença-t-il en suivant son père à l'intérieur, que faisais-tu dans (le lit) les appartements du professeur Rogue hier soir ? »

Comme s'il ne le savait pas !

Si Lucius fut pris de court par cette question, il n'en laissa rien paraître.

« Que sais-tu exactement ? »

Ils croisèrent un groupe de six adolescentes, deux d'entre elles pouffèrent en regardant Lucius, une rougit et elles se retournèrent toutes une fois les deux Malefoy dépassés ; Drago s'en rendit compte d'un simple coup d'œil en arrière.

Il bouillonnait.

Lucius – absolument pas au fait des mauvais coups de Pansy – ne s'était rendu compte de rien.

« Qu'attends-tu donc pour me répondre ? Que sais-tu ? répéta Lucius.

— Tu as une relation (sexuelle) intime avec le professeur Rogue.

— C'est exact.

— Est-ce que c'est sérieux ? »

Un temps – que Drago trouva interminable – s'écoula avant la réponse de son père.

« Oui, ça l'est ; du moins c'est l'impression que ça me laisse. Mais j'ignore comment Severus a réagi après l'irruption de Dumbledore et mon départ contraint et forcé – car tu es au courant de ça aussi, n'est-ce pas ? Sinon comment saurais-tu que j'étais chez Severus hier soir.

— Je t'ai vu en sortir absolument nu poursuivi par Dumbledore qui t'invectivait.

— Formidable ! s'exclama sarcastiquement Lucius.

— Et il n'y a pas que moi. »

Cette fois, Lucius ne put s'empêcher de se départir de son calme.

« Comment ça "pas que toi" ? Ne me dis pas que Crabbe et Goyle t'accompagnaient ?

— Non, pas Crabbe et Goyle.

— Qui alors ? demanda Lucius de plus en plus inquiet.

— Grand-mère et Tante Sania. »

Lucius arrêta net sa progression en entendant la réponse de son fils. Ce dernier crut entendre son père murmurer "Et merde".

Un autre groupe de filles les croisèrent. Il y eut encore des gloussements et des coups d'œil plus ou moins discrets jetés sur la chute de reins de son père. Au passage, il avait même cru voir l'une d'entre elles frôler l'anatomie de son père du bout des doigts.

Pansy allait vraiment lui payer ce coup-là.

« Drago, tu m'écoutes ?

— Pardon ? s'excusa Drago, surpris.

— Je t'ai demandé ce que ma mère fichait à Poudlard hier.

— Je ne sais pas. » Il se creusa la cervelle. Que lui avaient-elles dit ? « Si ! Sania m'a dit qu'elles étaient venues me voir !

— Qu'est-ce qu'elles faisaient devant les appartements de Severus si elles étaient venues te voir toi ?

— Je ne sais pas.

— Et toi, qu'y faisais-tu ?

— Ben, j'étais venu te voir.

— Comment pouvais-tu savoir que j'étais là ?

— Pansy t'avait vu. Et comme je savais déjà que tu entretenais une relation avec…

— Comment ça tu le savais déjà ? Cela fait à peine deux jours que… et puis zut ! » acheva Lucius avec un geste brusque de la main. Si Drago l'avait su dès le premier jour, Dumbledore, sa mère et sa sœur dès le second, combien de temps cela prendrait pour que la planète entière soit au courant ? Lui qui s'était toujours vanté d'avoir un certain talent pour la discrétion, le voilà servi !

Il reprit sa marche, Drago le suivit. Ils croisèrent un couple entrelacé, la jeune fille coula en douce un regard mutin vers Lucius qu'il n'intercepta pas.

« Ce n'est pas la peine de m'accompagner Drago, je sais encore où se trouve le bureau de Dumbledore, congédia Lucius.

— Bien… je suppose que tu ne seras plus là à mon retour ?

— Je n'en sais rien.

— Au revoir alors.

— Au revoir fils. »

Drago partit d'un pas résolu vers la sortie. Il croisa trois filles en chemin, elles le saluèrent toutes de façon très gentille ; la première lui fit un sourire, la deuxième eut un petit regard admiratif, la troisième lui adressa un clin d'œil.

Braves petites, elles avaient remarqué son nouveau bijou, elles !

~oOo~

Lucius arriva près de la gargouille. Il prit une profonde inspiration ; l'exercice auquel il s'apprêtait à se livrer le lassait par avance.

« C'est parti, dit-il d'un ton où ne perçait guère d'enthousiasme. Sucre d'orge, pain d'épice, chocolat, chocogrenouille, sucre – heu – sucette, dragée, confiture, compote, bonbon, chichi…

— On dirait un vendeur de plage. »

Lucius fit un bond et ravala un cri effrayé tout en portant une main à son cœur.

« ça ne va pas de faire des frayeurs pareilles aux gens ? » reprocha-t-il, criant presque, à une McGonagall qui tentait de cacher son amusement. « Vous disiez ? demanda-t-il, se reprenant.

— Je disais que vous vous apparentiez à un vendeur de plage à déclamer ainsi des noms de sucreries. De toute façon, vous vous fatiguez pour rien.

— Pourquoi cela ?

— Le professeur Dumbledore est sorti. »

Lucius tapa le sol de sa canne, agacé.

« Savez-vous où je peux le trouver ?

— Non, je ne sais pas où il est parti.

— Bien. Tant pis. Je repasserai. A quelle heure revient-il ?

— Je n'en ai aucune idée », répondit-elle en s'éloignant sans tourner la tête vers lui.

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Lucius repartit par où il était venu. Il traversa rapidement les couloirs, sortit du château et croisa deux individus de sexe masculin sans aucun doute liés par un quelconque lien de parenté. Minute, le visage du plus vieux ne lui était pas inconnu.

« Hé bien, Lucius, je te savais hautain, mais je n'aurais pas cru que tu ferais semblant de ne pas me reconnaître. »

Lucius se retourna brusquement et fit face à celui qui venait de l'apostropher. Sa mémoire mit un temps avant de remettre un nom sur ce visage.

« Ronnigton ! Thallus Ronnigton ! Comment ai-je pu mettre aussi longtemps à te resituer vieille fripouille ?

— Vieille fripouille ? Parle pour toi ! C'est toi le Serpentard, pas moi ! Mais oublions ces vieilles querelles. Sans rancune hein ? J'ai appris que tu avais étranglé Voldemort ? J'ai trouvé ça trop fort. Quand je pense que tout le monde se demandait comment se débarrasser de ce type, on le pensait presque invulnérable ; et toi, tu débarques, tu l'étrangles, et voilà ! Incroyable ! Tiens : je te présente Eric, mon p'tit dernier, le cadet d'une famille de cinq enfants, quatre filles et un garçon ! Tu dois te rappeler de sa mère, Marylise, l'une des plus belles filles du lycée, sinon la plus belle ! Mais arrêtons de parler de moi, qu'est-ce que tu deviens ? Il paraît que ton fils est attrapeur ? Alors, il est aussi nul que toi au Quidditch ?

— Toujours le même moulin à paroles Thallus ! le coupa Lucius. Oui, Drago est aussi nul que moi, autant dire qu'il est l'un des meilleurs joueurs du monde.

— Il se débrouille pas trop mal, intervint Eric.

— Il est très bon », assura Lucius d'un ton sec, les yeux rivés sur le gamin. Autant avait-il tendance à amoindrir ce que faisait Drago quand il en parlait avec l'intéressé – « Tu n'es que deuxième du classement ? Laisse-moi deviner qui est premier : la Sang de Bourbe a encore fait mieux que toi ? » ; « Les Serpentard ont gagné la coupe de Quidditch ? Ce n'est pas grâce à toi en tout cas, tu as encore laissé filé le vif d'or à Potter. » –, autant devant les autres, il montrait toute sa fierté et sa satisfaction devant les qualités et les résultats de son fils ; si Granger paraissait meilleure que lui, c'était parce qu'il y avait du favoritisme à son égard, voilà tout (et aussi parce que par moment son fils avait une nette tendance à se la couler douce, c'était d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles Lucius le félicitait rarement car recevoir des félicitations était le moyen le plus sûr pour le voir s'endormir sur ses lauriers) ; si Potter arrivait presque toujours à souffler le vif d'or à Drago, c'était parce qu'il avait un éclair de feu. Lucius n'avait pas jugé utile d'acheter le même instrument de vol pour Drago. Il lui avait acheté le Nimbus 2001, ce qui se faisait de mieux en matière de balais au moment de son acquisition ; il n'allait pas en racheter systématiquement un à chaque fois que sortait un nouveau modèle. Et puis, il fallait que son fils apprenne à se surpasser, c'était d'ailleurs l'autre raison pour laquelle il rabaissait systématiquement tous ses résultats ; même quand il terminait premier, il fallait lui montrer que ce n'était jamais assez, qu'il fallait toujours faire mieux.

« Surveille tes paroles, Ricky, Lucius est extrêmement chatouilleux au sujet du Quidditch.

— Je ne suis pas chatouilleux.

— Il n'a jamais supporté d'avoir perdu en dernière année, poursuivit Thallus, ignorant la dénégation de Lucius.

— La ferme Ronnigton ! S'il ne m'était pas arrivé… certaines choses, toi et tes Serdaigles n'auriez pas remporté la coupe, tu le sais aussi bien que moi.

— Je vais te dire Malefoy : peut-être que ça aurait été un tout petit peu moins facile, mais on l'aurait remporté quand même ! à ce sujet, j'ai toujours regretté ce qui t'es arrivé car vous en avez profité pour amoindrir notre victoire. Dans un sens, vous aviez raison, c'est vrai qu'elle a été moins belle à cause de ça, mais ça ne change rien au fait que nous avons gagné et que même si tu avais été là jusqu'au bout, nous l'aurions emporté quand même !

— Tu es bien sûr de toi, tu n'aurais donc rien contre rejouer ce match. »

Thallus secoua la tête et leva les yeux au ciel ; comme il était facile de faire monter Malefoy sur ses grands chevaux et de lui faire dire la première bêtise venue.

« Lucius, laissons tomber ces vieilles querelles, tempéra-t-il, tentant de calmer le jeu.

— Tu as peur de perdre.

— Je n'ai pas peur de perdre, j'ai peur de te ridiculiser ! Je joue régulièrement au Quidditch avec mes enfants et mes amis, et toi ? Est-ce que tu as au moins réussi à remonter sur ton balai ? Alors ? As-tu réussi à vaincre ton blocage ? »

Malefoy resta silencieux. Eric Ronnigton se sentait mal à l'aise pour lui.

« On va rejouer ce match, décida Lucius au bout de quelques secondes. Je vais retrouver mon équipe, fais-en autant de ton côté. Dépêche-toi, car dès demain, on se retrouve à Poudlard pour fixer les modalités du match et vérifier que nous avons tous les joueurs.

— Très bien, très bien, mais faudra pas venir te plaindre après la déculottée que je vais te mettre ! » cria Thallus pendant que Lucius s'éloignait.

Ronnigton père et fils regardèrent Lucius franchir la grille du domaine.

« Toujours la même tête de mule, murmura Thallus en secouant négativement la tête.

— C'est quoi cette histoire de blocage ? » s'enquit Eric.

~oOo~

Albus Dumbledore revint en fin d'après-midi, l'air extrêmement pensif, visiblement ailleurs. Minerva vint lui demander son avis sur un changement d'emploi du temps, il ne se rendit pas même compte de sa présence. Elle haussa les épaules et se promit de lui redemander le lendemain.

Quelques mètres plus loin, Severus Rogue se planta devant lui, armé de tout le courage qu'il avait pu rassembler.

« Albus, il faut que nous parlions ! » déclara-t-il d'un ton impérieux.

Dumbledore leva le nez.

« Pardon ?

— Il faut qu'on parle !

— De quoi ?

— De ce qui s'est passé hier ! Ne faites pas comme si rien ne s'était produit ! s'exclama Severus, furieux.

— Ah oui, ça… J'irai m'excuser auprès de Lucius. D'ailleurs, il faut que je lui parle de quelque chose ; sa mère est vraiment une femme bizarre.

— Vous allez vous excuser auprès de lui ? » Severus était calme à présent, mais néanmoins méfiant. Il voulait une confirmation de cette bonne nouvelle.

« Oui, je n'aurais jamais dû faire ce que j'ai fait, ni dire ce que j'ai dit. Mon attitude a été inqualifiable. Ce que vous faites ensemble ne regarde que vous deux, je n'ai pas à porter de jugement là-dessus ou à interférer. De plus, si vous pensez qu'il peut vous rendre heureux et que l'avenir vous donne raison, alors, j'en serai le premier ravi.

— Bien », fit Severus, soulagé – il ne semblait pas y avoir malice derrière les propos du directeur – ; il aurait presque été tenté de sourire. « Je vous remercie.

— Aucune raison de me remercier, je vous l'assure. »

Albus poursuivit son chemin, toujours aussi pensif. Severus repartit vers ses appartements, plutôt content.

~oOo~

Les trois compères Serpentard descendaient les escaliers menant à leur salle commune. Drago regardait d'un air dégoûté Vincent et Gregory, cela faisait plus d'une heure qu'ils engloutissaient des sucreries. Comment faisaient-ils pour ne pas être malades ?

« Vous ne pourriez pas arrêter de vous faire des caries au moins cinq minutes par jour ?

— T'en veux ? demanda Crabbe.

— Là n'est pas la question !

— Par merlin ! » s'exclama Goyle, le regard interpellé par une chose qui n'aurait jamais dû être là où elle se trouvait actuellement. Le mur nu et humide gardant l'entrée de la maison Serpentard s'ornait à présent d'un agrandissement de la photo désormais célèbre du derrière de Lucius.

« Pansy ! » rugit Drago.

Le mur se déplaça aussitôt et la mine réjouie de la jeune fille s'encadra dans l'ouverture. Manifestement, elle l'avait guetté. Sans doute même n'avait-elle placardé ce poster douteux que quelques secondes avant son arrivée ; ce qui, en soi, était une bonne nouvelle.

« Oui, Dray ? Que puis-je pour ton service ? demanda-t-elle d'un ton enjoué.

— Je vais te… je vais te… je ne sais pas ce que je vais te faire mais je vais te le faire !

— Hou ! J'ai peur ! » s'exclama Pansy, mimant un visage terrifié, avant de claquer violemment la porte au nez de Drago, Vincent et Gregory.

« Représailles ! Tout ceci exige des représailles ! » assura Drago en arrachant rageusement l'affiche.

~oOo~

Le lendemain après-midi, deux hommes passèrent les grilles de Poudlard d'un pas tranquille.

« Tu sais, ça fait un moment que je n'ai plus touché un souafle.

— Comme moi.

— Oui. D'ailleurs, toi, c'est encore pire : est-ce que tu as essayé de remonter sur un balai depuis ?

— Essayé, oui !

— Mais tu n'as fait qu'essayer. »

Lucius Malefoy se tourna vers Esteban Quasadro. Ils étaient tous les deux des anciens poursuiveurs de l'équipe Serpentard, Lucius avait même été capitaine.

« Ma volonté n'était pas assez forte. Mon accident était encore trop présent dans mon esprit. Ne t'inquiète pas pour ça, j'y arriverai. Et puis, n'oublie pas que l'équipe des Serdaigle sera comme nous.

— à ce que j'ai entendu dire, Thallus Ronnigton s'entraîne régulièrement. Et il a un de ces batteurs, Arnold Martz, qui a été sélectionné plusieurs fois en équipe nationale.

— Et alors ? Moi aussi, j'aurais pu aller en équipe nationale si j'avais voulu !

— Mais tu le voulais Lucius », rappela Esteban.

Lucius serra les dents et se retint de sauter à la gorge de son ami ; ils poursuivirent leur marche dans un silence douloureux. Le blond frappa un caillou d'un coup de pied rageur.

« Tu as retrouvé toute l'équipe ? demanda Esteban pour rompre le silence et surtout changer de sujet.

— Il me manque encore le gardien et la dernière poursuiveuse. Pour ce qui est de Laura, je sais où la trouver, elle est au Canada actuellement, ses parents m'ont donné l'adresse.

— Si mes informations sont exactes, notre gardien est enfermé à Azkaban, non ?

— Oui.

— Qu'est-ce que tu comptes faire ?

— J'irai en parler à Ronnigton pour lui dire que je suis obligé de prendre un autre gardien.

— Parfait. Sinon, tu as retrouvé les deux batteurs et l'attrapeuse ?

— Oui, Marcellus et Antonius sont enthousiastes à l'idée de rejouer cette vieille partie.

— Et Suzan ? Tu la crois toujours aussi bonne attrapeuse ?

— Pourquoi ne le serait-elle pas ?

— Parce que ça fait longtemps qu'elle a joué, parce qu'elle a vieilli, parce qu'elle a eu quatre enfants depuis.

— Ne la sous-estime pas, elle a de beaux restes, et c'est toujours la même battante. »

Esteban eut une moue appréciative ; Lucius avait sans doute raison.

~oOo~

Ils étaient assis sur les bancs de la grande salle, les uns à la table des Serdaigle – leur table –, les autres à la table des Poufsouffle, leur faisant face.

« Tu crois vraiment que Malefoy était sérieux quand il t'a proposé ça ? Il l'a fait sous le coup de la colère, non ? demanda Arnold Martz.

— C'est sûr qu'il l'a dit parce que je l'ai énervé, mais je crois qu'il était sérieux tout de même, répondit Thallus.

— Moi, je dis qu'il va se dégonfler. Il n'y a rien qu'il trouve plus humiliant qu'une défaite. Il ne le fera pas s'il n'a pas de très fortes chances de gagner. Sans compter qu'il va sans doute se révéler incapable de faire voler son balai, proclama Sarah Zindrum, gardienne.

— Cela fait un bail maintenant, sa peur lui est sûrement passée, suggéra Arnold.

— Pas sûr », infirma Thallus, repensant à la tête qu'avait faite Lucius quand il lui avait reparlé de son blocage. Il était pratiquement convaincu que Lucius n'avait pas réussi à remonter sur un balai depuis cette fameuse journée et se demandait d'ailleurs comment il allait pouvoir jouer dans ces conditions.

« Vous allez les écraser non ? demanda Eric.

— Il y a des grandes chances, fiston. Toutefois, il ne faut jamais sous-estimer Malefoy, il a de la ressource. » Même si blocage était fort, l'orgueil de Lucius était proverbial et à partir du moment où il avait assuré qu'il jouerait, il l'imaginait mal revenant sur ses paroles.

Albus Dumbledore passa la porte de la grande salle, tout guilleret.

« Tiens, que se passe-t-il ici ? Une réunion d'anciens élèves ?

— L'équipe des Serdaigle de 1971 au grand complet. Enfin, sauf un de nos batteurs qui n'est pas encore arrivé, mais il ne devrait pas tarder.

— Ah ? Très bien. Mais qui vois-je ? Lucius ! » s'exclama Albus en partant à la rencontre, les bras ouverts, de celui qu'il avait éjecté comme un malpropre l'avant veille. Il arriva devant lui, plaqua chacune de ses mains de chaque côté de son vis-à-vis. « Vous confirmez que vous êtes né le 27 mars 1954 ?

— Heu… oui, répondit Lucius, pris de court.

— Parfait ! Tout est parfait ! Nos registres sont bons ! assura Dumbledore, toujours plus joyeux.

— Vous m'en voyez ravi », fit Lucius, le visage légèrement grimaçant. Cette fois-ci, le vieux avait vraiment perdu la raison ; au moins ne semblait-il plus animé à son égard de la haine qu'il avait eu le vendredi précédent.

A ce propos, cette histoire de Quidditch lui avait fait complètement oublier Severus.

-

Albus s'apprêta à faire demi-tour, le sourire d'une oreille à l'autre.

« J'avais oublié que tu avais la même date de naissance que moi, constata Esteban, histoire de parler.

— Normalement, j'aurais dû être deux mois plus jeune.

— Comment ça deux mois plus jeune ? » demanda Albus en se retournant. Toute trace de sourire avait disparu de son visage.

« Je suis un prématuré, expliqua Lucius.

— Prématuré, répéta Albus.

— Oui… de deux mois, ajouta Lucius.

— Prématuré de deux mois, répéta Albus.

— Bien. Bon, maintenant qu'il a compris, il va nous laisser tranquille Esteban et moi.

— Prématuré de deux mois, murmura Albus avant de sortir de la salle. Prématuré de deux mois, répéta-t-il, comme une litanie.

— Il s'arrange pas le vieux, déclara Esteban avec une grimace.

— A qui le dis-tu ! »

Ils se dirigèrent tous deux vers la table des Serdaigles.

« Hé bien, Lucius, c'est tout ce que tu as retrouvé de ton équipe ?

— Mes deux batteurs et mon attrapeuse vont nous rejoindre. Il faut encore que je contacte ma poursuiveuse. A part ça, j'ai un petit problème avec mon gardien.

— Il ne veut pas jouer ?

— Au contraire, je suis convaincu qu'il en serait ravi ; cependant, l'administration pénitentiaire ne serait pas du même avis. »

Thallus adressa un regard entendu vers les autres joueurs de son équipe ; Lucius préféra ne pas relever.

« Je vois. Que proposes-tu ?

— Il va falloir que je me trouve un gardien remplaçant – je n'ai pas encore cherché pour l'instant – ; quand je l'aurai trouvé, je le soumettrai à ton approbation.

— ça me convient », approuva Thallus d'un mouvement de tête appuyé.

Entra alors Max Stumblood, ancien batteur Serdaigle : « Salut tout le monde ! Dites : il va pas bien Dumbledore, je l'ai croisé, je lui ai dit bonjour, et il m'a traité de – je cite – "prématuré de deux mois". »

Toutes les personnes présentes s'esclaffèrent sauf Max, qui ne comprenait pas l'attitude de Dumbledore, et… Lucius.

« Je ne vois pas en quoi "prématuré de deux mois" est une insulte », déclara-t-il entre ses dents, profondément vexé.

~oOo~

« Salut la compagnie ! Quoi de neuf ? rugit Hagrid en entrant aux Trois Balais.

— Hagrid ! Vous tombez bien. Nous avons là un client qui a bu plus que de raison, l'informa la patronne.

— En quoi ça me concerne ? Il vous crée des ennuis ?

— A nous non, mais il risque de s'en créer à lui-même si des parents d'élèves le voient dans cet état. »

Hagrid vit alors qui était accoudé – affalé aurait sans doute été un terme mieux choisi pour décrire sa position – au comptoir.

« Professeur Dumbledore ! Mais dans quel état êtes-vous ?

— Elle veut plus m'servir ! se plaignit Dumbledore pour toute réponse en montrant la patronne d'un geste vaseux du bras.

— Je vous ai déjà trop servi.

— Qu'est-ce qui vous arrive ? Pourquoi avez-vous bu comme ça ?

— Luchusse chestmonvize, déclara Albus, la voix pâteuse et inaudible.

— Pardon ?

— Luchus ch'est mon fils, dit-il un peu plus clairement.

— Ah oui ! » s'exclama Hagrid en buvant une rasade de la chope qu'on venait de lui servir avant que l'information n'arrive à son cerveau. « Heu, Luchus ? Vous voulez dire Lucius ? Lucius Malefoy ? proposa Hagrid, n'osant croire à ce qu'il disait mais ne connaissant pas d'autres "Luchus".

— Ouais, çui-là.

— Comment ça votre fils ? demanda Hagrid, éberlué et intrigué par cette nouvelle.

— J'arrive chez la Cristina pour lui causer d'son fils, et v'la-t-i' pas qu'elle me balance un truc, genre : « si son père avait été là pour s'occuper de Luchus ». Alors, j'comprends pas en quoi ça m'regarde, et là, elle m'a fait un d'ces regards, alors, z'ai compris : Luchus, c'est mon rejeton ! Il a plus de quarante piges, 'l'était temps que j'le sache !

—Professeur Dumbledore, je crois que l'alcool a de drôles d'effets sur vous, fit Hagrid que l'inquiétude gagnait.

— Z'est la vérité ! déclara Albus en tapant mollement du poing sur le comptoir. Aussi sûr que j'm'appelle – heu… ah oui ! – Dumbledore !

— Admettons, mais il y a quelque chose qui m'échappe : je pense que vous êtes au courant que pour faire un enfant à une femme, il faut – hem – coucher avec elle », fit Hagrid, pensant que Dumbledore délirait et qu'il suffirait de lui rappeler quelques vérités simples pour le ramener à la réalité. Si on considérait que Lucius était son fils naturel, il fallait considérer aussi qu'il avait fait l'amour avec Cristina, ce qui semblait tout à fait ridicule et même totalement impensable.

« Oh, pour ça, sûr que j'suis au courant !

— Vous avez couché avec Cristina Malefoy ? s'exclama Hagrid tout en se disant que c'était absolument impossible.

— Ouaip ! Ouais Monsieur, j'ai fait l'amour avec Mademoiselle Cristina Malefoy. Une fois. J'crois qu'j'étais au moins aussi bourré qu'en ce moment. J'crois même qu'elle était à peu près dans l'même état qu'moi.

— Ah, d'accord, je comprends mieux », fit Hagrid en hochant la tête de haut en bas et en se renversant une rasade de bière dans le gosier.

-

Un homme poussa la porte des Trois Balais.

« Bonjour tout le monde.

— Bonjour Norbert, répondit la patronne alors qu'il s'installait au bar.

— Je reviens de Poudlard où j'ai été livré une armoire, raconta-t-il pendant qu'elle remplissait sa chope. Je ne vous dis pas l'ambiance qui règne là-bas. Apparemment, ils veulent organiser un match de Quidditch entre les Serdaigle et les Serpentard, mais pas ceux de maintenant, ceux d'il y a vingt-six ans ! à ce que j'ai compris, ils veulent finir le match où Malefoy s'était accidenté. Tout le monde ne parle que de ça là-bas !

— Et Malefoy est d'accord pour jouer ? » demanda Hagrid, se rappelant que Lucius n'avait plus jamais remis le derrière sur un balai après cet épisode. Ronnigton, le capitaine de l'équipe des Serdaigle cette année-là, avait gardé un goût amer de sa victoire contre Serpentard. Ce n'était pas tout à fait pareil. Il avait manqué à cette équipe un de ses meilleurs éléments.

« Bien sûr ! C'est même lui qui l'a proposé à Thallus Ronnigton. »

Cette annonce parut légèrement dégriser Dumbledore.

« Luchus ! s'exclama-t-il. Mon p'tit garçon ! Il va encore se blesser ! ajouta-t-il avant de sortir des trois balais avec une démarche d'ivrogne qui tente de courir.

— Qu'est-ce qui lui arrive à Dumbledore ? Il n'est pas dans son état… habituel, fit la patronne des trois balais après que le directeur ait réussi à viser la porte (après trois essais infructueux).

— Oh, c'est rien, c'est son instinct paternel qui le travaille, répondit Hagrid. Avec plus de quarante ans de retard, il a eu le temps de prendre un sacré élan ! »

———

Anecdote : Prune et Lilith m'ont toutes les deux fait à peu près la même réflexion lorsqu'elles ont fait la bêta-lecture du chapitre 4 : "Si ça se trouve, c'est Dumbledore le père de Lucius !" Sauf qu'elles m'ont fait cette réflexion en rigolant et en ajoutant après que je ne ferais "jamais ça". Hé ben, si les filles, j'ai osé !!!

Note pour Lilith : au cas où tu penserais que j'ai fait ça uniquement pour te contredire (comme je te l'avais mis dans un mail), je tiens à préciser que j'ai fait ce que j'avais prévu depuis le tout début ^__^ (avant même de commencer la fic… en fait, mon idée de départ, c'était justement et uniquement que Dumbie était le père de Lulu)