Mon père, ce…
Par Maria Ferrari
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Les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling.
Base : Tomes 1 à 4 de Harry Potter
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—Chapitre 11 – Un peu de détente—
Severus s'allongea perpendiculairement à Lucius, posa sa tête sur son torse et lui sourit ; pour la première fois de sa vie, il se sentait comme un adolescent. Lucius lui caressa les cheveux.
« C'est la première fois que je te vois sourire – ainsi, je veux dire. Je t'ai déjà vu sourire auparavant, cependant c'était le genre de rictus que tu offrais à James Potter au moment de lui sortir la pire des vacheries. Là, c'est le sourire de quelqu'un qui est heureux. Dis-moi : puis-je m'enorgueillir de t'avoir rendu heureux ?
— Oui, jugea Severus, je vais beaucoup mieux depuis que tu as pris en main vie intime ; je crois qu'on peut décemment appeler ça être heureux. Et pour ce qui est de ta prestation d'à l'instant, on peut dire que ta victoire contre Ronnigton t'a mis en forme.
— Parfait, alors, puis-je me permettre de prononcer l'affirmation interrogative que chaque blaireau qui se respecte ne manque pas de dire après l'amour ? En la mettant toutefois au masculin afin de l'adapter à la situation.
— Depuis quand te comportes-tu comme un blaireau ? demanda Severus d'un ton amusé.
— C'est difficile d'être en permanence un homme d'une élégance inégalée, j'ai besoin de me reposer de temps en temps en me faisant passer pour ce que je ne suis pas, à savoir un parfait abruti, discourut Lucius, faisant mine d'être profondément fatigué de son image d'homme parfait.
— Vas-y : dis ce que tu as à dire, l'invita Severus dans un rire.
— La position ne convient pas pour cela. »
Lucius fit signe à Severus de se décaler, puis il se mit sur un coude, fit une parodie de sourire d'un séducteur à deux mornilles et ferma à moitié les yeux.
« Alors… heureux ?
— Effectivement, c'est bien la réplique du parfait blaireau après l'amour.
— Je suis doué, n'est-ce pas ?
— Tu as raté ta vocation d'abruti ! »
Lucius s'allongea sur le dos et ferma les yeux ; il les rouvrit aussitôt, l'air insatisfait.
« J'ai faim.
— De moi ? proposa Severus.
— Non, ça, je viens d'y remédier. Là, j'ai vraiment faim. Toutes ces émotions, ça creuse. Je vais aller faire un tour en cuisine. Tu veux que je te rapporte quelque chose ?
— Non merci. »
~oOo~
Lucius marchait en direction de la cuisine quand son regard fut attiré par une porte qui s'ouvrait. Sa mère en sortit, vêtue d'un drap blanc soulignant la finesse de sa silhouette. Lucius fronça les sourcils ; sa mère n'avait rien à faire à cette heure à Poudlard. Elle y avait dîné, un point c'est tout. Lucius avait le souvenir qu'elle était assise entre Chugern et Karkaroff ; ce dernier était d'ailleurs en train de lui donner un dernier baiser.
Un cri de désespoir resta bloqué dans sa gorge.
~oOo~
Comme son amant le réveillerait en se couchant, Severus préférait lire en l'attendant. Il venait à peine de se saisir d'un livre que Lucius revenait déjà.
« Tu ne devineras jamais ce que je viens de voir.
— En tout cas, je vois que tu as les mains vides. Tu n'as rien trouvé en cuisine ?… Tu reviens un peu vite d'ailleurs.
— Je viens de voir ma mère ! Elle était avec Karkaroff ! Elle a couché avec lui !
— Pardon ? » Severus en laissa tomber son livre.
« Elle a couché avec lui ! Avec ma chance, elle va tomber enceinte ! »
Le maître de potions s'accorda quelques instants de réflexion.
« Ils t'ont vu ?
— Non. »
Severus hocha la tête ; cela faisait toujours une situation gênante de moins à gérer.
« ça a l'air de te perturber.
— Karkaroff est un ami ! Un de mes amis !… J'en ai assez de ma mère.
— Je comprends ce que tu ressens, mais ils sont majeurs, ils font ce qu'ils veulent.
— Elle me désespère », soupira Lucius en se laissant tomber sur le lit. Il se prit la tête entre les mains. A ce stade, Severus sentait vaguement qu'il devait faire quelque chose pour le consoler : dire des mots réconfortants, adopter une voix caressante, le serrer dans ses bras. Il ne savait rien faire de tout ça ! Enfin, si, il savait le serrer dans ses bras, mais pas dans ces circonstances.
Il se rapprocha de Lucius et passa son bras sur ses épaules.
« Allons, allons », dit-il en tapotant maladroitement son bras. Lucius retira ses mains de son visage, contrairement à ce que croyait Rogue, ses yeux étaient secs.
« Je vais bien réussir à vivre avec. J'ai enduré pire, conclut Lucius. Tout de même ! Si maintenant elle pioche parmi mes amis, qu'est-ce que je vais devenir ?
— Peut-être qu'elle va se calmer, qu'elle va rester avec Karkaroff, j'ai entendu dire qu'il était très bien outillé. » Severus s'interrompit, se rendant compte de ce qu'il était en train de dire. Il n'était pas dans ses habitudes de tenir de tels commentaires ; ceux qu'il formulait d'ordinaire ne s'égaraient jamais en dessous de la ceinture.
« Je sais comment Karkaroff est monté ! Je l'ai déjà vu sous la douche. Cela m'a même donné envie.
— Envie d'être monté comme lui ?
— Non, envie d'être monté par… commença Lucius. Oui, envie d'être monté comme lui ! rectifia-t-il précipitamment.
— Tu as eu envie qu'il te fasse l'amour ? demanda Severus d'un air intéressé. Tu goûtes donc aux deux côtés ? Voilà qui m'ouvre des horizons. » Severus souriait d'une façon qu'il réservait habituellement aux Gryffondor quand il leur servait des sarcasmes. Ça ne disait rien qui vaille à son amant. « Nous nous occuperons de ce point plus tard. Dis-moi ce que tu ressens exactement pour Karkaroff.
— Je ne ressens rien pour lui, c'est un ami. Je l'ai vu nu un jour, ça m'a donné envie, mais je n'ai pas concrétisé cette envie. En premier lieu, parce que je savais qu'il aimait les femmes. Ensuite, parce que même si j'avais eu une chance avec lui, c'était un ami, et je n'avais pas envie qu'il devienne plus, surtout qu'ensuite, il serait devenu moins car ce n'aurait été que pour un soir.
— Je n'ai pas de soucis à me faire donc ?
— Tu n'as absolument rien à craindre, que ce soit Karkaroff ou un autre.
— Bien, nous allons donc passer à la deuxième partie du programme. Fort de ce que j'ai appris à l'instant, cela va être à mon tour de te faire l'amour.
— Tu y tiens vraiment ? » demanda Lucius, un petit sourire suppliant aux lèvres. Il avait totalement mis de côté les aventures de sa mère.
Severus hocha la tête doucement ; Lucius se prit à sourire franchement.
