Le mal ou le bien ?
By Mélusine.
Chapitre 2 : Retour:
J'ouvris les yeux, j'avais failli m'endormir mais mon chat vint se frotter contre mes jambes. Elles étaient blanches, on aurait dit un cadavre. Remarque c'était un terme dont on pouvait me qualifier puisque la vie m'avait quitté depuis que...
Machiavel miaula à fendre l'âme, tourna autour de moi. Je ne comprenais pas ce qu'il voulait. C'était bien dommage car c'était le seul à m'apprécier ici. Il me sauta sur les jambes et me planta ses griffes dans les cuisses. Le sang coula, je le léchais avec délice. Il avait l'air complètement affolé, la peur se lisait dans ses yeux et il continuait à miauler comme s'il avait le diable après lui.
Soudain j'entendis des hurlements terrifiants. Que se passait-il ? Je ne voyais rien, il fallait que je descende de la tour. Je dégringolais les marches quatre à quatre, oubliant la douleur qui restait ma compagne depuis trop longtemps. Peut-être que…
Arrivée en bas, je sortis de la tour de pierres, et aperçus de la fumée au loin, là où habitait ma famille… J'entendis des hurlements de terreur, des explosions, d'autres bruits sourds… je courus de plus en plus vite. J'espérais… Il devait être là. Il était sûrement arrivé, depuis tout le temps que je patientais sans mots dire. J'espérais de tout mon être que celui qui pourrait me réchauffer le cœur était là. Qu'il vienne pour moi, pour me soulager du mal qui me rongeait…J'espérais…
Machiavel était sur mes talons, il n'allait pas assez vite. Je l'attrapais et le portais dans mes bras. J'arrivai, et là, contemplais le magnifique spectacle qui s'offrait à mes yeux.
Ceux que j'aimais étaient enfin morts et ne me feraient plus souffrir. Enfin ! J'admirais le travail de mes compatriotes. Ils avaient proprement égorgés tout le monde. De la grand-mère radoteuse au petit bébé chétif encore à l'âge de boire du lait. Ils n'auraient plus à me supporter et avoir honte de moi, de ce que j'étais. Les autres vampires avaient osés faire ce que je n'aurais jamais eu la force d'accomplir seule.
La troupe qui avait organisé ma libération se tourna vers moi et ils sourirent de toutes leurs longues dents d'un magnifique blanc ivoire. Ils tenaient ma mère encore vivante. Elle les suppliait de la laisser en vie, de l'épargner. C'était lamentable… Je m'approchai d'elle. Elle me sourit pour la première fois depuis longtemps, elle croyait que je venais pour l'aider. Je me penchais et lui murmurais à l'oreille en caressant ses longs cheveux soyeux :
« Tu vas enfin pouvoir être libre, maman. Tu n'auras plus à mentir à propos de moi, tu n'auras plus à avoir honte de ce que je suis. »
Elle me regarda sans saisir. Quand elle eut enfin compris ce qui allait se passer, elle hurla de terreur.
« Meurs maman, je t'aime trop ! »
Et je l'égorgeais sans plus de cérémonies. Autour de moi : un silence religieux. Tous les vampires réunis ici me regardaient avec admiration et me vénéraient. Enfin ! Enfin je n'allais plus souffrir d'être ce que j'étais. Enfin j'allais pouvoir ne plus me cacher et vivre pleinement. Je n'aurais plus à marcher dans cet affreux tunnel, mon esprit était enfin clair et tout redevenait stable autour de moi. Mais il me manquait une chose, une seule chose pour que mon bonheur soit complet.
Je m'avançais parmi les vampires et ceux-ci s'écartaient et s'inclinaient pour me laisser le passage.
« Je suis enfin de retour, pensai-je. »
Au bout du couloir qu'ils formaient maintenant se tenait une silhouette encapuchonnée… Je souris comme jamais je ne l'avais fait depuis très longtemps, trop longtemps…
Mon aimé souleva sa capuche et la reposa sur ses larges et solides épaules. Je m'avançais vers lui doucement, le plus dignement possible, en essuyant le sang maternel qui ruisselait encore le long de mon menton. Arrivée en face de lui, je m'inclinais avec respect devant le roi des vampires, devant celui qui serait mon roi… Il ne me laissa pas le temps d'atteindre terre, il me releva et m'embrassa avec fougue.
« Svetlana ! Enfin ensemble !»
« Ivan ! »
Les vampires autour nous acclamèrent avec vigueur et nous nous envolâmes, enfin réunis, vers notre terre…
Alors ca vous a plu?
Bizous!
