Auteur : Choupette
Titre : Fraternité
Disclaimer : G-Boys pas à moi.
CHAPITRE 2
Ces deux derniers jours avaient été tendus. Duo avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour les rassurer, mais en vain. Quatre en était malade, il avait tenté de lui faire abandonner cette mission, qu'il y avait sûrement un autre moyen. Mais rien n'y avait fait, Duo partirait le lendemain soir un point c'est tout. Le jeune blond avait même essayé de persuader les autres de l'attacher ou de l'assommer. Tout ce qu'il avait reçu, c'était des regards froids ou amusés, il était le seul qui n'avait pas encore compris que Duo faisait cette mission pour eux et donc que rien ne le ferait changer d'avis. De toute façon les profs avaient raison, c'était lui qui avait les meilleures chances de réussir.
Duo était sur la piste de danse. Même si la mission ne concernait que l'américain, ses amis avaient décidé de le surveiller. Deux asiatiques se tenaient dans l'ombre, faisant semblant de discuter, de s'amuser, de boire… pas très convaincants.
Après un quart d'heure l'un d'entre eux était devenu rouge pivoine.
« - Il est indécent. Qu'est-ce que je dis, j'ai jamais vu quelqu'un allumer autant de monde, en aussi peu de temps et sans vraiment le vouloir. C'est presque obscène.
Heero, retourne-toi et tu verras, ça te changera du mur. »
Heero avait tourné le dos à la piste toute la soirée. Il y avait trop de monde, trop de bruit. Et d'abord qu'est-ce qu'ils faisaient là, c'était sa mission pas la leur. Cela ne suffisait pas qu'ils sachent que Duo courrait droit à la mort, il fallait en plus qu'ils assistent, non pas à l'exécution, mais à la sentence, à savoir si c'était Duo qui serait remarqué par le ozzi ou non. L'idée de le perdre ne devait pas être suffisante.
Heero jeta tout de même un coup d'oeil à la piste.
Wufeï avait raison, c'était la tentation incarnée qui évoluait sous ses yeux. Duo avait abandonné ses vêtements noirs pour un jeans bleu clair, moulant, troué à des endroits stratégiques et une chemise blanche entrouverte.
Il était totalement onirique, son jeans, ou plutôt l'absence de jeans à certains endroits, laissait entrevoir la peau laiteuse ; de même que sa chemise qui, ne tenant que par un bouton glissait à chacun de ses mouvements, dénudant ainsi ses épaules. Ses cheveux dénoués l'entouraient d'une aura dorée.
Duo savait danser. Il ondulait au son de la musique, ses hanches marquant le rythme. Il ondulait, virevoltait, il ne dansait plus sur la musique, il était la musique, il imposait son rythme à la mélodie.
D'ailleurs Heero n'était pas le seul à le remarquer.
L'américain était entouré d'inconnus qui tentaient de le séduire, de se faire remarquer. Mais aucun ne lui arrivait à la cheville et ils finissaient tous par abandonner. Sans le savoir Duo était le centre d'intérêt de toutes les personnes de cette salle, femmes, hommes. De quoi damné un saint, de quoi se demander si l'on était encore hétéro.
Félin, il excellait dans son art, exécutant des mouvements simples mais qui prenaient une toute autre envergure.
Un homme, encore un, s'immisça dans son périmètre. Il tentait sa chance. Duo décida de jouer un peu. Il colla son bassin à celui de son partenaire qui posa ses mains sur ses hanches. Il mena la danse imposant le tempo par de savants coups de reins, se collant de plus en plus à son partenaire. La danse devint plus langoureuse, les mouvements plus lents. Duo passa ses bras autour de sa nuque, l'homme fit remonter l'une de ses mains sous la chemise blanche, laissant l'autre se balader sur ses fesses. Duo posa sa tête dans le creux de son cou. La foule avait laissé assez d'espace autour d'eux et l'ombre qui se projetait sur le sol semblait montrer qu'ils ne faisaient plus qu'un.
Un flic aurait pu les arrêter pour atteinte aux moeurs et cela aurait été parfaitement justifié.
Heero détourna son regard. Duo était beau, tout simplement trop beau pour qu'on puisse le fixer trop longtemps sans éprouver quelques séquelles. Il savait le natté impudique, mais quand même, si cela continuait comme ça ils allaient se sauter dessus devant tout le monde.
Le verre qu'il tenait dans sa main allait exploser. Voir ce spectacle le mettait dans une colère folle. Ce qui le faisait rager c'était surtout qu'il ne savait pas pourquoi il était en colère, après tout ce n'était que Duo collé à un fils de p…, un enfoiré de première … Heero se gifla mentalement, il fallait qu'il se calme.
Il jeta un regard à Wufeï. Ce dernier, rouge comme une pivoine, n'osait même plus regarder ce spectacle. Apparemment la prestation de Duo avait de l'effet sur le chinois, un chinois qui ne cessait de se répéter : " Je suis hétéro et j'aime Sally, je suis hétéro et j'aime Sally." Ce qui était vrai. Mais le désir provoqué par les ondulations de son corps ne cessait de s'accroître et détourner les yeux de ce spectacle relevait de l'impossible.
Heureusement la chanson se termina et Duo s'éloigna de l'homme, au grand regret de ce dernier, pour s'installer au bar.
" - Wufeï regarde.
Wufeï tu peux ouvrir les yeux … je crois que c'est notre homme."
J leur avait montré une photo de l'officier chargé du « recrutement ». Un homme balayait la salle du regard. Après un temps d'arrêt il se dirigea vers un brun, la peau hâlée, les cheveux mi-longs. Mais Duo qui l'avait remarqué se plaça sur son chemin, frôlant le corps du soldat. Ce dernier s'arrêta pour suivre des yeux cet apollon, puis il s'approcha de Duo et commença à lui parler, lui offrit un verre.
L'Américain lui souriait, laissait une main s'égarer sur la cuisse de l'homme, le draguant sans vergogne.
Au bout d'un quart d'heure, Duo fit exprès de regarder ailleurs le temps qu'une drogue soit versée dans son cocktail. Il le savait, mais pour ne pas alerter le soldat, il devait le boire. Il jeta un dernier coup d'oeil aux deux pilotes. Fixant Heero, il murmura quelque chose que le japonais ne comprit pas, puis il vida son vers d'un trait. Une lueur de tristesse passa dan ses yeux.
5 minutes plus tard il sortait du bar soutenu par l'homme de main de Leideker. Heero le regarda disparaître, le cœur serré.
« - Nous n'avons plus qu'à attendre. »
