Auteur : Choupette

Titre : Fraternité

Disclaimer : G-Boys pas à moi.

CHAPITRE 3

La base explosa comme prévu. Duo avait réussi à entrer, à prendre les informations et à arrêter leur projet.

Les autres pilotes l'avaient en effet attendu ... pendant six mois.

Six mois, dont un qu'ils croyaient que leur ami était mort, qu'il n'avait pas pu sortir de la base avant son explosion. Un corps avait été retrouvé près de la base, un jeune garçon d'environ 16 ans, peut-être 17.

Ils avaient tous été effondrés par la nouvelle. C'était Quatre et Wufeï qui avaient le plus mal réagi. Heero et Trowa avaient joué les blocs de marbres.

Mais avec le temps ils commençaient à s'y faire. Même s'ils n'étaient sûrs de la mort de Duo que depuis un mois, ils s'étaient préparés au pire après deux mois de silence.

Pourtant un jour, quelqu'un frappa à la porte. Seules cinq personnes connaissaient cet endroit et la cinquième était morte. Les quatre pilotes armés, se tenaient prêts à accueillir ce gêneur, mais après tout, ils étaient au milieu des bois et la tempête qui faisait rage dehors rapportait peut-être un marcheur perdu.

Cependant lorsque Quatre ouvrit la porte Duo apparu dans l'encadrement.

Il se tenait debout sous la pluie, vêtu d'un polo blanc à manches longues, les mains dans les poches d'un jean troué de part en part. Léger pour un mois de novembre. Un sourire s'affichait sur son visage, un visage qui n'avait plus cet air angélique d'un gosse de 17 ans, mais une certaine mélancolie.

« - Salut … Kitty Cat.

Duo ?

Oui. »

Quatre lui sauta carrément au cou, bientôt suivit de Trowa et Wufeï. Des cris de joie retentirent dans la maison, cela dura pendant presque 10 minutes, jusqu'à ce que Quatre le laisse enfin respirer.

Ils étaient tellement heureux de l'avoir retrouvé. Celui qu'ils avaient cherché désespérément et contre l'avis des profs et cela sans résultats, jusqu'à ce que la base explose, était de retour.

« - Mais t'es trempé ! Je vais te chercher de quoi te sécher. »

Quatre s'éclipsa, les larmes ruisselaient encore sur ses joues. Wufeï se tenait toujours aux côtés du revenant, mine de rien, les surnoms et les blagues débiles lui avaient manqué, l'Américain tout entier lui avait manqué.

« - … Alors les gars … comment ça va ?

C'est toi qui nous demandes ça. Je te rappelle que c'est toi qui as disparu pendant 6 mois. »

Heero qui était resté à l'écart, montrait qu'il n'avait pas changé. Il avait lancé cette réplique d'un ton neutre, sans qu'aucune émotion ne transparaisse. Tous observèrent Duo, attendant une réaction.

« - Toi aussi tu m'as manqué Heero.

… »

Il s'avança vers le Japonais et lui tendit une disquette.

« - Je pense que cela devrait t'intéresser. »

Heero l'attrapa. Le silence s'installa. Duo observait les pilotes. Ils n'avaient pas réellement changé. Ils avaient un peu grandis. Trowa frôlait les 1, 75 m, sa mèche lui cachait toujours une partie du visage. Heero et Wufeï, à cause de leurs origines, avaient l'air de stagner à 1,65m. Heero n'avait pas changé d'un poil. Quant à Wufeï il ne portait plus de blanc. Quatre atteignait presque 1,70 m, il avait laissé pousser ses cheveux. De longues mèches blondes balayaient ses épaules.

Ils avaient à la fois minci et leur musculature s'était développée. Duo, lui, était un peu plus grand que Quatre, le fait de pouvoir désormais surplomber le Chinois le fit sourire intérieurement.

« - Duo ! Mais enlève tes fringues, tu vas attraper froid, tiens attrape ça. Je t'ai mis des vêtements secs sur ton lit.

Pas la peine. »

Duo dû tout de même prendre les couvertures de force. Quatre … ses gestes de mère poule lui avaient manqué mine de rien. Il fit passer entre ses doigts les fils d'or.

« - Il faut que j'aille les faire couper. Mais ne garde pas les couvertures à la main.

Non … ça ira merci. Mes affaires sont …

Dans votre chambre comme d'habitude. Rien n'a changé. »

L'air parfaitement candide du jeune blond contrastait terriblement avec la gravité qui se peignait sur le visage de Duo.

« - Nôtre chambre, c'est vrai …Quatre ? Trowa et toi vous partagez toujours la même chambre ?

Oui, pourquoi ?

Trowa est-ce que je peux m'installer chez toi ?

Bien sur.

OK, ben … je vais enlever mes affaires de ta chambre si ça ne te dérange pas ... Heero.

… »

Sans un mot, Duo s'engouffra dans l'escalier.

Trois pilotes se regardèrent, ils s'attendaient à des rires, des blagues, d'affreux appendices nominatifs, mais pas à ça. Si Heero était le glaçon parfait, Duo avait atteint le stade des neiges éternelles.

Les quelques sourires qu'ils avaient entrevu sonnaient faux. De plus il était resté planté là, près de la porte, attendant comme un verdict, se demandant s'il n'allait pas rouvrir cette fichue porte et s'en aller. Son attitude était tellement opposée à ce qu'ils connaissaient.

En plus d'être aussi froid qu'Heero, il avait l'air de ne plus avoir à faire avec ce dernier.

Quatre et Trowa se dirigèrent vers la cuisine, malgré, les tensions il fallait fêter son retour. Mais la porte passée, Quatre s'effondra dans les bras du Français. Duo était là, il fallait qu'il le réalise. Duo était enfin là, il avait du mal à y croire. Il aurait voulu rester plus longtemps auprès de l'Américain. Cet instant lui avait parut si furtif qu'il en était devenu irréel.

« - Trowa, il est de retour … Est-ce vraiment lui ?

Oui, Quatre. »

Wufeï et Heero étaient restés plantés dans le salon.

« - En 6 mois il est devenu aussi inexpressif que toi. »

Le ton du Chinois laissait transparaître de l'appréhension.

« - … »

Duo n'avait, en effet, pas émis un seul vrai sourire, mais surtout il n'avait montré aucune joie à être de nouveau parmi eux. Il avait reposé la couverture, apportée par Quatre sur le dossier d'une chaise, puis s'était dirigé nonchalamment vers sa chambre, sa tresse toujours battant ses reins. Il ne s'était pas retourné une seule fois.

/-

« - Wufeïïïïï ! Heeroooo ! Duoooo ! Aaaa taaaable ! »

L'heure du repas avait sonné.

Wufeï leva le nez du livre sur lequel il planchait depuis une semaine.

Heero quitta sa chambre, désormais vidée des affaires de l'Américain. Il avait jeté un coup d'œil sur la disquette, Duo avait fait un excellent boulot, tout était là dans les moindres détails, les plans, le processus, les matériaux. Ce laser aurait fait de véritables dégâts s'il avait vu le jour.

Duo finit d'enfiler son éternel pantalon noir et un top de la même couleur. Sa croix d'argent pendait toujours à son cou. Somme toute rien n'avait changé. Il passa devant le miroir de la salle de bain.

Sa tresse, auparavant au creux de ses reins, descendait presque jusqu'à mi-cuisse. Son pantalon trop grand ne moulait plus grand-chose. Quant à son top, il enfila une chemise par-dessus pour cacher les cicatrices.

Une larme coula sur sa joue. Six mois …Quatre avait tort, tout avait changé. Il se rappelait de ces 5 mois d'emprisonnement, de l'explosion, du dernier mois qu'il avait passé seul à se soigner pour ne pas inquiéter Quatre, pour ne pas s'attirer la pitié des autres, ne pas avoir à affronter leur regard … maintenant qu'il était seul.

« - Duoooo ! »

Il descendit à son tour. Il faudrait bien un jour qu'il en parle mais pas aujourd'hui.

« - On voulait te faire un repas spécial, avec hamburgers et pizzas, mais Trowa avait envie de faire à manger ce soir, alors ce sera cuisine française avec surprise du chef.

Depuis quand sommes-nous devenus cobayes pour expérience culinaire ?

T'inquiète pas Duo, comparé à ta cuisine, Trowa est un génie en bonne bouffe. »

Wufeï avait accompagné cette phrase d'un grand sourire.

« - A ce que je vois, soit Wufeï a fait un stage à l'école du rire, soit la prétendue bonne cuisine de Trowa fait déjà ses effets. »

Le Chinois gardait son sourire niais à la grande surprise de Duo. Une chose avait pourtant surpris Wufeï, c'était la première fois que Duo l'appelait par son prénom.

Duo pensa qu'il avait vraiment dû leur manquer pour provoquer une telle réaction. Au fur et à mesure du repas il retrouva lui-même le sourire.

Expression qu'il avait du mal à garder tant il ressentait l'inquiétude de Quatre envers lui. En effet il ne faisait que grignoter ce qu'il y avait dans son assiette, il mangeait encore moins qu'Heero.

Par ailleurs il ne savait pas trop bien où se mettre alors qu'il était chez lui. Mais était-ce vraiment chez lui, après ce qu'il avait appris pendant son emprisonnement ?

Ses amis avaient tout simplement continué leur vie, comme s'il n'avait jamais été là. Après tout il était techniquement mort depuis un mois. Il avait fait en sorte que ce soit ce que l'on croit pour pouvoir le sauver.

Durant le repas, il apprit que Wufeï et Sally s'étaient mis ensemble, Trowa et Quatre se portaient au mieux et Heero … c'était Heero et son bout de guimauve qu'il fallait dire maintenant. Apparemment elle se permettait de l'enlever au moins une fois par mois. Des rumeurs couraient dans le royaume de Sank à propos d'un futur mariage, Quatre le lui avait soufflé à l'oreille, ce sujet de discussion semblait mettre le Japonais de fort mauvaise humeur.

Les missions s'étaient enchaînées, toutes réussies, ils lui avaient presque trouvé un remplacent, qui allait éjecter vu qu'il était de retour.

« - Et toi ? Pourquoi cela a-t-il mis autant de temps ? »

Heero où l'art de refroidir une ambiance avait encore frappé.

« - J'étais trop surveillé pour faire quoique ce soit, ensuite on m'a changé d'endroit. Il a fallu que je gagne leur confiance pour y retourner, ça m'a pris du temps, c'est tout.

La base a explosé il y a un mois ….

Et cela ne regarde que moi. »

Duo et Heero ne s'étaient pas quittés des yeux pendant cet échange. Duo avait l'habitude de ses regards de glace, mais Heero … il voyait presque de la haine dans les yeux du natté. Heero décrocha le premier.

« - L'important c'est que tu sois revenu, non ?

Oui, Quatre, je suis revenu. »

L'ambiance retrouva peu à peu sa gaieté et ce, jusqu'à la fin du repas, puis ils retournèrent tous dans leurs chambres.

En haut de l'escalier sept portes. D'abord les chambres de Wufeï, de Trowa et Quatre, face à face, puis deux salles de bains, les chambres de Heero et de Duo et la porte du fond était encore une salle de bains. 3

Wufeï et Heero partageaient une salle de bains, tout comme Quatre et Trowa, laissant celle du fond aux dizaines de flacons multicolores qui prenaient tant de place.

Arrivé au fond du couloir Duo posa sa main sur la poignée.

« - Pourquoi … as-tu changé de chambre ?

Encore une fois cela ne regarde que moi. »

Quelques secondes passèrent et chacun rentra dans sa chambre. Duo avait blessé Heero plus qu'il ne le croyait. Le Japonais s'était presque habitué à ce clown de service et le silence qui régnait depuis si longtemps dans leur planque lui pesait, il trouvait sa chambre trop rangée, trop silencieuse. Il avait comprit à quel point la présence de Duo était essentielle dans leur groupe, il les empêchait de sombrer dans la folie, dans cette guerre et tous ses morts.

/-

« - Tu ne dors pas ?

Je suis trop inquiet pour Duo. »

« - Nous avons tous été prisonniers au moins une fois … pour Duo cela va faire la quatrième fois … et jamais … il a tellement changé.

Il faut lui laisser le temps de reprendre ses marques. Et puis on ne sait pas ce qui s'est passé. Il ne veut pas nous en parler pour le moment.

Oui, mais … avant Duo représentait la joie parmi nous, même si parfois ce n'était qu'un masque. Maintenant il ne fais même plus l'effort de paraître … il s'est totalement renfermé … comme Heero. Et puis tu as remarqué …

Les cicatrices sur ses poignets. Oui.

J'ai peur car il doit y en avoir d'autres. Il a préféré rester trempé, il refuse de partager de nouveau sa chambre avec Heero, et je l'ai rarement vu aussi habillé que tout à l'heure, lui qui se promenait à moitié à poil dans la maison. J'ai peur qu'il ne nous confie jamais ce qui s'est passé.

Tu sais ce qu'on dit les profs à propos de Leidecker.

Oui, ce qu'ils n'ont pas osé lui dire avant qu'il ne parte, sur ses enfants que l'on a retrouvé mutilés … Je ne veux même pas imaginer ce qui c'est passé pendant 5 mois. »

Quatre se blottit dans les bras de Trowa, il avait besoin de ressentir cette chaleur réconfortante, besoin de se sentir en sécurité. Tout ce qui avait été refusé au pilote 02.