Auteur : Choupette
Titre : Fraternité
Disclaimer : G-Boys pas à moi.
CHAPITRE 7.
Le jour passait entre les volets, illuminant la pièce. Dans l'un des lits jumeaux, deux corps étaient enlacés. Réveillés depuis quelques minutes Duo et Heero profitaient de ces instants de calmes.
Duo s'était enfin décidé à tout lui dire, le plus dur était de commencer. Heero se colla un peu plus à lui. Duo était en sécurité, il ne devait plus craindre ce qui c'était passé. Une voie infime s'éleva.
« - Le soldat que vous avez vu à la boîte m'emmena à la base et me poussa dans une pièce. Lorsque je suis arrivé, j'étais dans le brouillard. Je sais que ce premier soir rien ne se passa, je me suis endormi comme une masse à cause des drogues. Le lendemain, mon déjeuner était posé sur la table de nuit. Je n'entendais rien de spécial, juste les allers et venues des soldats. Il ne semblait même pas y avoir de gardes devant ma porte. La journée passa, j'étais enfermé dans une petite pièce avec tout le confort. On m'apportait à manger à heures fixes. Je tentais de poser des questions mais personnes ne voulait me répondre. Pour jouer le jeu j'ai crié un petit peu pour que l'on vienne m'ouvrir, j'ai tambouriné à la porte. Il fallait bien que je ressemble à une victime. »
Un sourire passa sur les lèvres de Duo. Heero le tenait toujours entre ses bras et écoutait attentivement, même s'il craignait d'entendre la suite.
« - Le deuxième soir, le même homme vint me chercher et me menotta. Je traversais plusieurs couloirs, prenant mes repères. Il me poussa à l'intérieur d'une pièce refermant aussitôt la porte derrière lui … »
Duo prit une inspiration. Il hésitait. Il avait peur de la réaction de Heero face à ce qu'il allait avouer.
« - Je suis là … avec toi. C'est fini maintenant, je serais toujours là. »
Duo posa son regard sur le visage si doux du Japonais et lui fit un sourire timide. Ses yeux se détournèrent vers la fenêtre.
« - … Il y avait une table avec des sangles, des chaînes au mur. D'autres tables avec des couteaux, des cordes, des fouets, des fils électriques … J'étais pétrifié. Je savais que je pouvais me défendre, le tuer si facilement, mais dans ce cas là, la mission échouait. J'avais peur car il fallait que je me laisse faire, que je le laisse faire, lui. Si je ne réussissais pas, ils m'auraient exécuté et l'un d'entre vous aurait dû y aller à ma place et ça, c'était hors de question.
Leidecker est entré. Je n'avais jamais eu peur de personne, mais son regard déchargeait tant de haine, tant de … Ce mec était vicieux à un point que je n'aurais même pas pu imaginer.
Mon calvaire commença et ces « séances », comme il les appelait, durèrent environ deux mois …
Je suis incapable de te dire ce qui s'est réellement passé, c'est au-dessus de mes forces, je ne veux pas revivre ça. »
Les larmes commençaient à couler sur ses joues. Heero les essuya avec son pouce délicatement.
« - Je ne veux pas en savoir plus à se sujet. Mais après ?
Après … J'ai rencontré … Andrew même si je ne savais pas alors qui il était. »
Duo prit une inspiration.
« - Il … Leidecker ne cessait de me répéter à quel point je lui ressemblais, cela revenait constamment dans sa bouche. Je ne savais pas de qui il parlait. De toute façon, j'avais trop mal, je ne pouvais plus réfléchir, savoir de qui il parlait … je m'en foutais royalement.
Un jour il y ait allé un peu trop fort, il m'a presque tué. Après ça, il m'a délaissé pendant deux ou trois semaine je crois, aucune parcelle de mon corps n'était intacte, à quoi bon continuer la torture. Il voulait que je guérisse pour recommencer.
Je n'ai pas beaucoup de souvenir de cette période, j'étais pratiquement tout le temps inconscient. Tout ce que je sais c'est que c'était toujours la même personne qui venait panser mes blessures, changer mes pansements. La cellule était sombre, je ne voyais jamais son visage. Mais c'est cette même personne qui est venue jour après jour.
Un matin, alors qu'il était venu m'apporter mon déjeuner, j'ai éclaté en sanglots, je n'en pouvais plus d'être enfermé, d'être dans le brouillard. Je n'avais plus conscience du temps que j'avais passé dans cette cellule, j'avais l'impression que cela faisait des mois.
Sans que je comprenne pourquoi il m'a prit dans ses bras. Je me suis endormi. Ce jour là les soldats qui gardaient ma cellule on commencé à rire, il y en a un qui m'a même dit que j'avais de la chance car apparemment le fils m'aimait autant que le père. La fois d'après je lui ai demandé si c'était vrai, s'il était bien le fils de Leidecker. C'était le cas, il n'a pas cherché à me mentir … »
Les larmes avaient recommencé à couler et Duo se serra un peu plus contre le torse de Heero.
« - Duo ça va aller, si tu veux … tu n'es pas obligé de continuer.
Si, il faut que je m'en débarrasse. »
« - Au bout de trois semaines environ. Leidecker envoya trois soldats dans ma cellule. Il voulait se venger …
Mais de quoi ?
Il ne supportait pas le fait qu'Andrew s'approche de moi. Au départ, je ne compris pas non plus.
Andrew n'était pas à la base ce jour là. Il ne me retrouva que le soir. Je n'étais plus que sang, j'étais presque mort physiquement et mentalement, encore. Trois mois bientôt que j'étais enfermé, que je n'étais plus qu'une chose, qu'un jouet. Comme si ce qu'il m'avait fait ne suffisait pas. Il voulait que je meure…
Andrew sortait de la base tous les soirs, il me fit passer les portes et me ramena chez lui. Pendant un mois ou plus il me soigna et me parla de lui … de son adoption, de son père … du même sort qu'il lui avait fait subir.
Du sort qu'il lui avait été réservé maintenant qu'il était trop vieux pour satisfaire les plaisirs de ce père.
Il me parla de L2 où il avait passé les premières années de son enfance. Je lui en parlai aussi.
Après un mois et demi il savait qui j'étais, pourquoi j'étais là, mais il ne me dénonça pas. Il ne me dénonça pas à cause de notre ressemblance, du fait que nous ayons grandi au même endroit, que nous ayons perdu nos parents à peu près à la même époque, qu'il ait perdu son petit frère. Il y avait trop de coïncidences. C'est à cause de cette ressemblance qu'il s'était approché de moi la première fois dans ma cellule. »
Duo tourna son visage vers Heero.
« -Notre ressemblance est réellement frappante, tu sais ? Vous ne l'avez pas vu dans la nuit, mais nous sommes presque jumeaux. Ses cheveux sont plus courts, ses yeux ne sont pas violets comme les miens mais dorés. Il faut croire que nous avons tous des yeux particuliers dans la famille.
Enfin … j'étais presque rétabli lorsque des ozzis rentrèrent dans son appartement, ils nous attrapèrent tous les deux, après le trajet en voiture et notre retour à la base, il fallut 7 ozzis pour arriver à nous séparer. Ils me ramenèrent dans la pièce 101, où j'attendis plusieurs heures. Je savais que je ne pourrais plus supporter qu'il me touche, s'il entrait il était mort.
La porte finit par s'ouvrir. Leidecker entra, le sourire aux lèvres. Il prit un chiffon qui traînait sur une table et y essuya le sang qui coulait sur ses mains. Je me rappelle encore de ses paroles
« - Décidément, plus ça va et moins je regrette de l'avoir adopté. Passé un certain âge ils servent encore à quelque chose les mioches. »
Je suis devenu fou. J'ai attrapé une barre en fer qui traînait et je l'ai massacré, j'ai tapé encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne soit plus que bouillie. Mais je m'étais condamné par la même occasion, je ne pouvais pas sortir à cause des soldats. J'aurais pu les maîtriser, mais ils auraient tout de même donné l'alerte. Je restais donc dans la cellule, je ne savais pas comment faire. De toute façon j'étais totalement anéanti, je croyais qu'il l'avait tué. Les soldats ont finit par entrer, s'étonnant du silence. Quant ils ont vu ce que j'avais fait ils ont appelé du renfort, il s'agissait des mêmes soldats qui m'avaient tabassé quelques semaines auparavant. Ils ont recommencé à me taper dessus. Rouvrant quelques blessures, brisant ce qui avait déjà été cassé. Jusqu'à ces trois coups de feu. Ils se sont écroulés et Andrew est apparu le visage couvert d'hématomes et de sang. Il me prit dans ses bras, me dit qu'il avait fait une copie de tous les fichiers et mit des explosifs dans toute la base selon les plans que j'avais élaboré. Nous sommes sortis tous les deux. Il m'a emmené à hôpital. En me réveillant, il n'était plus là. J'ai appris par les informations que la base avait explosé. »
Mais c'était il y a …
Je sais … J'avais trop honte de rentrer, de vous voir, trop honte de n'être qu'un poids mort. J'ai attendu d'être guéri pour vous revoir. Je ne voulais pas montrer à quel point j'étais blessé … effondré intérieurement. Je n'aurais jamais pu m'en sortir si vous aviez vu à quel point j'étais tombé bas. C'était inconcevable pour moi de vous montrer à quel point j'étais faible.
Duo tu te trompes, tu es l'être le plus fort que je connaisse. Beaucoup se seraient laissé mourir dans cet hôpital, toi tu es revenu, tu m'as parlé.
Tu dirais n'importe quoi pour me remonter le moral. »
Duo avait dit cela le sourire aux lèvres.
« - Crois-tu vraiment que je pourrais être amoureux de quelqu'un de « si faible et de si pathétique » vu ce que tu me dis.
Tu …
Oui Duo je t'aime. Et je te demande de me pardonner. Je n'étais pas là pour te protéger, je m'en veux tellement tu sais … »
Duo venait de poser un doigt sur les lèvres du brun. Il approcha son visage du sien et l'embrassa délicatement. Juste une pression, une caresse. Ils se sourirent.
« - J'étais tellement triste lorsqu'ils ont découvert le corps …
Il n'a pas survécu aux tortures, il est arrivé pendant que j'étais chez Andrew. Je n'ai pas pensé sur le coup que vous le prendriez pour moi et puis je me suis dit que c'était peut-être mieux. »
« - C'est quand ton anniversaire ?
Le 7 mai.
Je pourrais venir avec toi pour le rencontrer.
Bien sûr. »
