Auteur : Choupette

Titre : Fraternité

Disclaimer : G-Boys pas à moi.

CHAPITRE 8

Duo regardait à travers le hublot. Un tic nerveux secouait sa jambe et il ne pouvait s'empêcher de triturer un fil qui dépassait de l'accoudoir. Il sentit une main se poser sur la sienne. Il détourna les yeux vers l'homme qui était à ses côtés.

Heero le rassura par un simple regard plein de douceur et d'amour.

« - Tout ira bien. »

Duo serra sa main, leurs doigts s'entremêlèrent, cela faisait cinq mois que l'Américain attendait ce moment. Après être rentré, leurs missions avaient continué, la vie avait retrouvé son cours « normal ».

Heero et lui s'étaient rapprochés, il avait enfin pu lui dire ce qui lui était arrivé, tout ce qu'il avait subi. Le Japonais s'était montré patient, l'écoutant, le rassurant, le prenant dans ses bras lorsque ses cauchemars revenaient.

Cinq mois et leur amour grandissait de jour en jour. Un amour encore chaste, ils n'avaient besoin que d'une présence mutuelle, cela suffisait pour le moment. Savoir qu'ils seraient toujours là l'un pour l'autre les comblaient plus qu'ils ne sauraient le dire.

Heero attendait que Duo soit prêt à affronter ses cauchemars.

Les autres pilotes avaient remarqué les changements qu'avait provoqué cette relation.

Duo s'était assagi, il avait trouvé un équilibre, quelqu'un à qui s'accrocher. Il avait fait tomber son masque de Joker et s'était surpris à rire réellement, chose qui ne lui était pas arrivée depuis des années.

Heero … Heero restait le soldat parfait, attitude qu'il ne gardait que pour les missions désormais. Dans leur vie de tous les jours il paraissait presque normal, présent à tous les repas, prenant parfois même part aux discussions. Les autres avaient pu percevoir ses sourires qui n'étaient, au départ, réservés qu'au natté.

Et puis cela n'avait pas chamboulé que leur manière d'être. Tout se réglait désormais sur le bonheur des cinq pilotes. Ils avaient tous trouvés cette personne si chère à leur cœur. C'était surtout les profs que cela avait chamboulé. Ils n'étaient au courant de rien et tout à coup voilà que Quatre et Trowa se tenaient par la main et surtout que Duo et Heero en faisaient de même. J avait du sortir de la pièce. Heero leur avait soufflé qu'il ne l'avait jamais vu autant en colère de toute sa vie.

Physiquement, il était indéniable que l'un comme l'autre, Heero et Duo attiraient tous les regards. Grands, Duo un peu plus que le Japonais atteignait les 1 m 82 ; musclés, juste comme il faut, là où il faut et dans des proportions qui les faisaient passer pour des mannequins ; beaux, tout simplement.

Duo avait abandonné les vêtements noirs pour des teintes bleues ciel, azur ou nuit. Heero affichait une tenue presque constante, une chemise blanche, qu'il troquait contre un pull moulant de la même couleur l'hiver, et une paire de jeans bleus.

Au bout de quelques heures, la navette affrétée par Quatre se posa sur L2. Dès que les roues eurent touché le sol Duo se leva et bouscula Heero sans ménagement pour courir vers la porte.

« - Eh ! Depuis quand je suis devenu un élément de décoration ? »

Duo se retourna, rouge de honte.

« - Désolé mon cœur, je suis trop impatient … je veux tellement le revoir. »

Heero s'approcha et passa ses bras autour de sa taille.

« - Je l'avais à peine remarqué tenshi. Mais si tu pouvais au moins attendre que la navette s'arrête cela m'arrangerait beaucoup.»

Un sourire illumina leur visage, Heero déposa un baiser sur ses lèvres. Duo était inquiet depuis qu'il avait vu Andrew s'éloigner en moto. En cinq mois il avait établit plus d'une centaine de scénarios catastrophe qui auraient pu l'empêcher de venir. Heero ne comprenait que trop bien son impatience, il avait attendu lui-même des mois dans l'espoir de voir revenir celui qu'il aimait tant.

« - Prêt ?

Que oui ! »

Ils traversèrent plusieurs quartiers de la colonie. La guerre n'était pas encore finie et Duo avait oublié à quel point la misère régnait dans les rues. Voir les hommes, les femmes et surtout les enfants qui y vivaient lui rappelait de douloureux souvenirs. Mais cette fois, il n'était pas seul. Heero était avec lui, un bras passé autour de ses épaules, il le protégeait de tout.

Ils arrivèrent dans un quartier où il ne restait que l'ossature des bâtiments autrefois brûlés. Les démunis s'y entassaient, ils avaient tenté, tant bien que mal, de refaire les murs à coup de tôles, de morceaux de tissu et de carton.

Ils passèrent encore deux rues et se fixèrent devant l'un des bâtiments.

« - C'est là … je crois. Andrew m'a expliqué que l'on y avait vécu jusqu'à ce que j'ai trois ans.

Je ne m'en souvenais pas avant qu'il ne m'en parle, mais maintenant quelques images me reviennent.

Quand doit-il arriver ?

Je ne sais pas, il avait juste déterminé le jour. »

Duo se lova contre le torse du Japonais. Il fallait encore qu'il attende, il n'en pouvait plus. Andrew était devenu vital pour lui, tout autant que l'était Heero. Si Andrew n'avait pas été là il serait mort, il ne serait pas heureux avec son Hee-chan. Il lui devait tout. Il lui avait rendu son passé et lui avait offert un avenir. Il voulait que sa famille, à savoir ses amis et son amant, s'agrandisse. Duo voulait que tous les êtres qu'il aimait soient près de lui, il ne voulait plus perdre personne.

Heero s'était assis sur un banc. Il était 14h00, cela faisait des heures qu'ils attendaient. Il regardait Duo jouant avec quelques enfants, des orphelins pour la plupart. Ce dernier riait aux éclats et le Japonais s'imaginait aisément ce qu'avait du être son enfance, celle d'un gosse des rues, qui serait mort ou pire, lorsque l'on songeait au nombre de gosses qui une fois les 14 ans passés se prostituaient pour pouvoir manger. Son inquiétude avait disparue lorsque cette troupe de gamins était arrivée. Il leur avait à tous offert à manger. Maintenant Duo taper dans le ballon comme un fou et était poursuivi par le ribambelle de mioches.

Mais Duo était heureux et c'est tout ce qui importait.

Heero sursauta au moment où une main se posa sur son épaule.

« - Je me doutais que tu serais là aussi.

Je n'aurais raté ça pour rien au monde.

Dis plutôt que notre petite sangsue n'a pas pu se décoller de toi. Je ne l'avais jamais vu aussi heureux. Merci.

C'est grâce à toi. J'ai bien fait de partir …

A propos de ça je voudrais m'excuser. Je ne … Nous n'aurions jamais réagi comme ça s'il nous avait prévenu. Je suis désolé.

Il ne faut pas. C'est très bien ainsi … Heero. »

Heero se retourna pour voir son interlocuteur. Ce qu'il vit le stupéfia. Un homme d'environ 1 m 85 se tenait devant lui. Les cheveux mi-longs, qui lui retombaient par mèches sur les épaules, avaient cette couleur de miel si particulière. Sa peau d'une blancheur incomparable contrastait avec l'éclat de ses yeux. Mais au lieu de cette couleur crépusculaire qui variait entre les tons de bleu nuit et de violet, c'était deux perles d'or qui le fixaient. De l'or fondu et miroitant, un regard profond qui le fascinait.

Il fit un pas en arrière. Duo avait raison, en-dehors de ses yeux et de la longueur de ses cheveux, Andrew était son jumeau. Ils se ressemblait tellement qu'Heero du jeter un coup d'œil vers la troupe de gosses, qui entouraient Duo, pour voir s'il ne rêvait pas.

« - Surpris ?

Oui.

Quand Duo nous a expliqué qui tu étais, nous étions vraiment très sceptiques. Nous pensions que c'était un tour d'Oz, qu'il était devenu fou mais … maintenant je comprends.

ANDREW ! »

Les deux hommes se tournèrent vers la tornade humaine qui se ruait vers eux. Duo sauta dans les bras d'Andrew qui tomba sous le choc. Il prit Duo dans ses bras, le serrant aussi fort qu'il le pouvait. Tous deux ne tardèrent pas à pleurer de joie. Les frères s'étaient enfin retrouvés et ils ne se sépareraient plus jamais.