Série
: Naruto
Autrice : Kineko
Genre : Sérieux, point de
vues, personnages originaux, interprétation du mythe japonais
d'Orochi et Susano-O, Kiba et Naruto deviennent potes,Neji s'en
remettras,promis, par contre je réclame le droit de
traumatiser Sasuke autant que je le veux, na .
Couple : OC,
Sasu?NAru?Saku
Disclaimer: Naruto et tous les personnages tirés
du manga ne m'appartiennent pas. Ils sont à Masashi Kishimoto.
Hebiko, ses parents, Naga, le docteur Fuun, le vieux Kurogane, en
gros, tous les autres personnages sont de moi.
-Sasuke,
Kiba, reconnaissance visuelle. Sakura, Naruto, occupez vous de
Neji.
Kiba et Sasuke entrent les premiers, accompagnés de
l'ombre de Shikamaru qui explore rapidement les moindres recoins de
l'entrée avant de retourner vers son propriétaire.
-c'est
bon. Personne, signale Sasuke.
-On continue, reprend Shikamaru,
décroisant ses mains, Sakura, ferme et piège la
porte.
Sakura jette un dernier regard derrière eux quand
elle tend les pièges sur la porte. Les gaki les ont suivis
jusqu'ici, rapides malgré leurs démarches trébuchantes,
mais ont stoppés à une dizaine de mètres du
portail menant chez les Nazuchi. Ils forment un demi-cercle presque
parfait devant l'entrée, apparemment incapable d'avancer plus
loin. Certains parcourent le périmètre comme des
fauves, sans quitter les vivants du regard, faisant claquer leurs
mâchoires sèches. C'est avec soulagement que la jeune
fille finit par refermer la porte, suivant ses équipiers dans
la maison en ruine. Si les murs sont encore relativement intacts, les
panneaux de papiers séparant les pièces sont depuis
longtemps en lambeaux, ne laissant que le cadre de bambou léger.
Le plancher craque sous leurs poids et quelques lattes cèdent
sous les pieds de Naruto. Finalement, au bout de quelques minutes
d'exploration silencieuse, Kiba déniche une grande pièce
dont les volets ont tenus le coup et les protègent un peu du
froid de la nuit. Pendant que Sasuke, Kiba, Shikamaru et le chien
vont surveiller les issues, Sakura aide Naruto à poser Neji
sur un tatami pas trop décomposé.
-Il n'a pas l'air
bien...
-Avons-nous des invités?
Inner Sakura laisse
échapper une bordée de jurons colorés,
directement empruntés à Ino, pendant que l'autre Sakura
se tourne vivement en direction de la voix.
La pièce était
vide et froide quelques secondes auparavant.
Maintenant, elle est
pleine de lumière, de meubles somptueux, et une famille,
richement vêtue, siège à un banquet copieux,
observant les amis. Il y a le patriarche, un vieil homme sec aux yeux
pétillants, très digne dans son kimono de brocart, qui
les toise d'un air bienveillant. Et sa femme, assise à sa
droite, mince et pâle, visiblement stricte mais qui les salue
poliment.
Et puis il y a leur fille, agenouillée derrière
eux, son kimono vert soigneusement étalé autour d'elle,
inclinée dans une attitude soumise et polie, si ce n'est le
regard curieux et amusé qu'elle leur jette par en dessous, ses
lèvres peintes plissée en petit sourire
sarcastique.
Sasuke frisonne violemment, certain d'avoir déjà
vu cette jeune fille, et cette femme, et bon sang, toute cette
famille lui rappelle quelque chose, mais il n'arrive pas à
mettre le doigt dessus.
Ca l'intrigue et ça l'effraie en
même temps, parce qu'il a rarement eut peur de quelqu'un et
jamais sans raison.
Kiba donne un petit coup de coude à
Shikamaru et s'incline, faisant signe au brun de l'imiter.
-Nous
avons rarement des visiteurs, reprend le vieil homme d'un ton
affable, alors que tout les ninjas s'inclinent devant eux. Quel bon
vent vous amène jeunes gens?
Shikamaru va pour ouvrir la
bouche, mais Kiba le fait taire d'un second coup dans les côtes
et s'incline plus bas devant la famille.
-Nous ne sommes que
d'humbles voyageurs perdus en ces lieux, Messire. Nous demandons
l'asile pour la nuit.
Même Shikamaru semble surpris
d'entendre Kiba utiliser un langage aussi châtié,
connaissant sa tendance à jurer comme un charretier à
la moindre occasion, et ce malgré les remontrances timides
d'Hinata et celles nettement plus énergique de sa sœur
aînée.
-Vous êtes les bienvenus ici jeunes
gens. Hebiko, veux-tu t'occuper d'eux je te prie?
-Oui père,
répond la jeune fille, hochant la tête poliment.
Sakura
fronce les sourcils en entendant le nom de la fille. Hebiko... Ce
n'était pas le nom de la mère de l'enfant? Elle en est
presque sûre, ce n'est pas un nom si commun. Mais elle semble
si jeune... elle ne doit pas être beaucoup plus vieille
qu'elle... ceci dit, à l'époque, les mariages d'enfant
étaient encore fréquents. Peut être qu'ils
pourraient l'interroger, en apprendre plus sur l'enfant. Hebiko se
lève, gracieusement, maintenant son kimono en place sur ses
jambes.
Sa ceinture rouge et bleue jure horriblement avec son
kimono couleur jade.
Il faut plusieurs secondes à l'esprit
vif de Sakura pour comprendre que le rouge n'est pas une broderie
mais du sang qui s'écoule de son abdomen et son bas-ventre.
Pourtant, Hebiko ne semble pas souffrir. Elle est souriante, si ce
n'est un peu moqueusement, et déshabille presque Neji du
regard, alors que Naruto le remet sur son épaule.
-Veuillez
me suivre je vous prie.
Elle glisse plus qu'elle ne marche, et
Sakura sait que si elle écartait les pans du kimono, on ne
verrait pas ses jambes, juste une brume blanche. Mais elle voit
nettement une longue traînée sanglante se répandre
derrière elle. Elle les guide rapidement, vers une aile de la
résidence, tout aussi somptueuse que la salle à manger
et les installe dans une grande pièce richement
meublée.
-Cette pièce est à votre
disposition, déclare t'elle, sans s'agenouiller ni saluer,
plus hautaine qu'avant et Sakura est surprise de voir que le devant
de son kimono maintenant tout imbibé de sang.
-Nous vous
remercions Hebiko-san, commence Kiba.
-C'est hime jeune homme,
rétorque t'elle d'un ton condescendant, Hebiko-hime du clan
Nazuchi.
-Hebiko-hime, reprend Sakura, nous vous remercions de
votre accueil et de prendre soin de nous. Nous serions ravis de
pouvoir deviser avec vous sur votre village si accueillant.
Elle
sourit de nouveau et Sakura a envie de se lever d'un bond et partir
en hurlant, parce qu'elle connaît ce sourire et qu'il n'a
jamais rien apporté de bon, même si elle n'arrive pas à
l'identifier sur le moment.
-Je serais ravie de partager avec vous
mon amour pour mon pays natal, rétorque t'elle.
Des
servantes entrent, glissant toutes silencieusement sur les tatamis et
aident Hebiko à s'asseoir, arrangeant les plis de son kimono
et ses longues mèches d'ébènes. Sakura voit
Shikamaru et Kiba se tendre quand l'une d'elle approche, mais elle se
contente de poser un petit brasero pour réchauffer la pièce
avant de s'écarter. Le thé est servi, une collation
présentée, et les servantes s'éclipsent,
laissant les ninjas avec leur princesse.
La nourriture est
appétissante, et le fumet flotte agréablement jusqu'à
leurs narines, mais aucun ninja n'ose y toucher, malgré leur
faim. Sakura entretiens la conversation, alternant des questions
futiles avec d'autres plus précises. Shikamaru ne peut que se
sentir admiratif devant la maîtrise qu'a Sakura des techniques
d'interrogations. Elle cuisine la princesse avec une telle habilitée
que le fantôme se prend à leur faire des confidences
amusantes sur la vie dans la résidence, les histoires de
coeurs des servantes avec les valets, la mauvaise humeur chronique du
prêtre et d'autres potins typiquement féminins. Et puis,
après un dernier rire sur une mésaventure d'un garçon
d'écurie et sa femme, Sakura profite de la transition pour
poser la question qu'elle vise depuis le début de la
conversation.
-Êtes-vous mariée Hebiko-hime?
Un
silence s'étend et Sakura craint d'avoir outrepassé ses
droits, mais Hebiko finit par répondre, son sourire
s'adoucissant légèrement.
-Oui. Je suis mariée
depuis le printemps. Vous avez peut être rencontré mon
époux, Naga-dono.
-Félicitation Hebiko-hime,
continue Sakura, priant pour ne pas commettre d'impair. Naga-dono
doit être un homme comblé.
-Et je suis une femme
heureuse, continue Hebiko, plus chaleureuse maintenant, les joues
légèrement rose d'évoquer l'homme qu'elle
aime.
-Je souhaite que votre union porte ses fruits et que vous
soyez bénis par la naissance d'un fils.
Hebiko ne répond
rien sur le moment, continuant de fixer Sakura de ses yeux noir
pétillant d'affection, si semblable à ceux de son père
sur le moment.
Et puis son visage de fragile princesse se
décompose soudain en grimace de colère et elle pousse
un hurlement qui fait trembler les panneaux de papier tant et si bien
que Sakura a l'impression de faire face à une hannya 1
furieuse.
Et puis les lanternes s'éteignent dans un
souffle, le hurlement cesse et la pièce redevient froide et
silencieuse. Le silence règne un moment avant que Sasuke
n'allume sa lampe torche, vérifiant rapidement que tout le
monde est là et de préférence entier.
-Bon,
ça c'est pas si mal passé que ça, marmonne
Sakura, s'attirant des grognements las et désapprobateur.
Sasuke
et Naruto rallument les lanternes qui ornent la pièce,
devenues si vieilles que Naruto en réduit une en poussière
en la touchant à peine. Pendant ce temps, Kiba ferme tous les
panneaux d'accès et Shikamaru allonge Neji au sol. Sakura
approche d'eux, inquiète de voir Neji aussi pâle et le
col de son manteau rouge de sang. Il a presque l'air mort, si ce
n'est le souffle léger qui soulève son torse.
-Comment
va Neji? Demande-t-elle, sortant une couverture de survie pour
recouvrir le brun.
-Il est glacé, son cœur bat, mais
erratiquement...
-Irrégulièrement, traduit aussitôt
Sakura pour Naruto, dès que celui-ci se tourne vers elle,
avant même qu'il ait pu ouvrir la bouche pour demander.
-Qu'est
ce qui s'est passé exactement? Demande Naruto en
s'accroupissant près d'elle, l'aidant à envelopper
Neji.
-Il a été mordu par un monstre, une rokuro
kubi, répond Kiba, se massant les tempes pour chasser le mal
de tête qui s'installe à demeure.
-Les servantes
d'Hebiko-hime leur ressemblaient fort d'ailleurs, marmonne Shikamaru
en retirant la compresse poisseuse de sang.
Il est satisfait de
voir que la blessure a cessé de saigner, mais inquiet de
l'aspect infecté, la peau noircie autour de la morsure. Quand
il effleure la blessure, toute la zone lui semble glacée,
comme si on venait de presser un glaçon sur la peau du
Hyûga.
-C'est pas joli, marmonne t'il en fouillant son sac
pour trouver la trousse de premier secours.
-On dirait que c'est
infecté, déclare Sakura, pressant délicatement
les deux trous net sur l'épaule de Neji, faisant perler des
gouttelettes sombre.
Elle voit Sasuke porter machinalement la main
à sa nuque, là où Orochimaru l'a mordu. C'est
vrai, c'est étrange comme les deux blessures se ressemblent,
mis à part le fait que celle de Neji n'a pas évoluée
en sceau.
-Est-ce que les rokutrucs sont venimeuses? Demande
soudain Naruto à Kiba.
-Pas la moindre idée, avoue
Kiba, mais il fronce les sourcils, comme si la suggestion lui semble
juste, avant de reprendre. Vu sa réaction, y'a des
chances.
Naruto s'approche alors, écartant Shikamaru et
Sakura du passage. Il s'agenouille près de Neji et passe un
bras sous son torse, le soulevant sur ses genoux avant de repousser
ses cheveux d'une main, libérant la plaie. Il plisse les
lèvres, comme s'il réfléchissait ou écoutait
une leçon particulièrement compliqué de Kakashi
puis penche la tête et applique sa bouche sur la plaie.
Tout
le monde le regarde avec surprise et Sakura rosit, gênée
par le geste qui ressemble trop à un baiser pour la mettre à
l'aise, surtout quand il se passe entre deux hommes. Et puis Neji
sursaute, faiblement certes, retenu par la poigne d'acier de Naruto,
mais c'est sa première réaction depuis qu'il a été
mordu et tout le monde retient son souffle. Naruto se redresse
presque aussitôt et crache violemment, le plus loin qu'il peut.
Le crachat est noir, gluant, comme une limace à moitié
liquéfiée et Sakura a un haut le cœur qu'elle maîtrise
difficilement. Naruto se racle la gorge, fait de drôle de
bruits, comme quand il s'étrangle avec du ramen trop chaud et
qu'il ne sait pas s'il doit recracher ou avaler.
-Poison? Demande
Shikamaru.
Naruto hoche vigoureusement la tête, les larmes
aux yeux.
-Rince toi la bouche idiot, ordonne Sasuke en lui
tendant une gourde.
Naruto secoue la tête cette fois et
repose sa bouche sur la blessure de Neji, aspirant à nouveau.
Un nouveau crachat rejoint le premier et Sakura est sure de le voir
bouger avant que Kiba ne l'écrase d'un coup de pied violent,
prenant soin de frotter sa semelle au sol pour la nettoyer.
Le
troisième crachat est plus clair, et quand Kiba l'écrase,
il laisse des traces rosées sur le plancher poussiéreux.
Enfin, le quatrième et cinquième sont rouge et Naruto
s'écarte, reposant Neji sur ses genoux. Il accepte la gourde
de Sasuke cette fois, la lui arrachant des mains sans un merci et se
rince la bouche hâtivement. Il est devenu pâle, bien trop
pâle et Sakura pose sa main sur son épaule.
-Ca
va?
-Nan, répond-t-il aussitôt, crachant de nouveau
et frottant sa bouche.
Ses lèvres sont craquelées,
comme par le froid et un peu de sang coule entre les gerçures.
Kiba, alors qu'il s'essuyait les pieds sur un lambeau de tapisserie
au sol, revient immédiatement vers eux, s'approchant de
Naruto.
-T'en a avalé?
-Un peu.. Pas trop...
-Va
vomir.
-Avec plaisir. Sakura, tiens-le.
Naruto soulève
le blessé et le lui fourre sur les genoux, s'assurant qu'elle
le tient correctement avant de se lever et sortir par la porte
fenêtre, suivit par Kiba. Le corps de Neji est lourd sur ses
cuisses, mais il n'est plus immobile. Il frisonne violemment,
toujours glacé, mais la plaie a meilleur aspect maintenant que
le venin a été aspiré. Sans un mot, Sakura tend
la main vers la trousse de secours de Shikamaru et commence à
nettoyer la morsure. Ca saigne à nouveau, mais le sang qui
coule est rouge, et non pas noir comme le venin ou poison ou quoique
ce soit qu'il avait dans ses veines. Un bruit de bagarre se fait
entendre de dehors, accompagné de cri d'animaux, faisant se
tendre Shikamaru et Sasuke. Kiba et Naruto reviennent peu après,
accompagnés d'un Akamaru très content de lui, qui se
pavane tête haute en remuant la queue, malgré le coup de
griffe qui lui barre le museau.
-Qu'est ce qui s'est passé?
Demande Shikamaru en rappelant son ombre, envoyée par réflexe
en éclaireur.
-Un tanuki. Naruto lui a presque vomit
dessus, répond Kiba, amusé malgré la gravité
de leur situation.
-J'étais pressé et je l'avais pas
vu, proteste le blond en s'essuyant la bouche d'un revers de
bras.
-Pourquoi tu as fait ça? Coupe soudain Sasuke en
approchant de Naruto, lui fourrant de nouveau la gourde dans les
mains.
-Essaye un peu d'avaler du venin de démon et on
verra si tu vérifies le point d'impact de ton...
-Tu
n'avais pas à aspirer le poison seul, on aurait put se
relayer...
Naruto lui jette un regard agacé et Sasuke se
retient tout juste de reculer en voyant les pupilles s'étirer
dans les yeux violacés. Il devrait pourtant être habitué
et ça fait longtemps qu'ils n'ont pas été
entièrement rouges, comme il y a trois ans, mais il se méfie
toujours du tempérament de Naruto dans ces moments
là.
-Crétin, marmonne Naruto, la voix frôlant
le grondement, apparemment au prix d'une immense volonté, le
venin vous aurait foudroyé comme lui. Y'a que moi qui soit
immunisé.
-Pourquoi ça? S'enquiert ironiquement
Sasuke, ses yeux reflétant le rouge de ceux de Naruto.
Autant
Sakura aime Sasuke, elle reconnaît qu'il a un défaut: Il
est têtu comme une mule. Têtu au point de ne pas
s'apercevoir quand Naruto passe en mode berserk et est à deux
doigts de le fracasser contre le mur à la moindre réflexion.
Ce n'est pas qu'elle s'inquiète, elle sait que Naruto et
Sasuke sont égaux en force, au pire, il s'assommeront
mutuellement ou se casseront quelque chose, au mieux, ils
s'effondreront au bout de plusieurs heures, épuisés.
Mais
ce n'est pas le moment, ils doivent économiser leurs
forces.
-Ca suffit vous deux!
Les deux garçons cessent
leur guéguerres des regards, tournant lentement la tête
vers leur amie. Elle retient un soupir de soulagement en voyant que
leurs yeux sont redevenus noirs et bleus, mais elle ne change pas de
ton.
-Naruto, tu retournes dehors, surveille les alentours et
prévient nous en cas d'attaque ou même de mouvement
suspect. Sasuke, va explorer les pièces adjacentes. Pas
d'imprudence, tu observes juste.
-Mais, Sakura-chaaaan, couine
Naruto.
-Exécution!
Et, jour à marquer d'une
pierre blanche, ils obéissent.
Non sans se lancer des
regards noirs et ronchonner, mais ils obéissent et s'éloignent
l'un de l'autre, chacun vers leur tâche.
Quand les deux
frères ennemis ont quittés la pièce, Shikamaru
et Kiba laissent échapper des rires nerveux devant l'autorité
de la jeune fille.
-Tu les as dressés ou quoi? S'étonne
Kiba.
-J'aimerais qu'ils obéissent aussi facilement
d'habitude, soupire Sakura.
-Essaye le coup de journal roulé
sur les fesses, ça as tendance à calmer les chiens
fous.
Shikamaru ricane et Sakura ne peut s'empêcher de
sourire tout en achevant le pansement sur la nuque de Neji.
-Bon,
je vous laisse, déclare Kiba en se levant, Akamaru sur les
talons, une fois certain que Neji n'a besoin de rien d'autre que de
repos.
-Ou est ce que tu vas? S'inquiète aussitôt
Shikamaru.
-Tenir compagnie à Naruto, on ne sera pas trop
de deux.
Quand il ferme la porte derrière lui, il voit
Sakura et Shikamaru commencer à discuter à voix basse
du fiasco de la journée et des modifications de plan. C'est
incroyable ce que ces deux là peuvent être intelligents,
même Shino ne leur va pas à la cheville quand ils
décident de s'y mettre. D'ici une petite heure, ils auront
probablement mis au point trois plans et diverses solutions de
secours au cas où, et, autant Kiba aime être le chef de
meute, il doit admettre que sans Shikamaru et Sakura, ils auraient du
mal à mener à bien la plupart de leurs missions.
Il
trouve Naruto assis au bord de la véranda, les jambes pendant
dans le vide et le regard fouillant l'obscurité. Si ses yeux
sont redevenus bleus, ils ont gardé l'étrange tendance
qu'ils ont de briller dans la nuit, comme ceux d'un animal. Kiba a
été élevé dans une famille aux forts
attributs animaux, aussi ne s'est il jamais vraiment étonné
d'entendre Naruto grogner ou mordre, griffer, courir à quatre
pattes. Mais récemment, depuis le début de la mission,
il se prend à observer son camarade de plus près. Ses
attitudes, ses réflexes, son chakra, son odeur même sont
loin d'être humains.
Et Kiba a désormais compris
pourquoi.
-Qu'est ce que tu veux Kiba? Grogne Naruto.
Kiba est
certain qu'il n'a fait aucun bruit, et qu'il émet aussi peu de
chakra qu'il est possible. Si Naruto l'a repéré, ce
n'est pas par les moyens des humains normaux. Encore une preuve de ce
que Kiba a deviné sur la vraie nature de Naruto.
-Je peux
m'asseoir?
Naruto tourne légèrement la tête
vers lui, une expression surprise sur le visage, mais hoche la tête
et Kiba prend place à ses côtés. L'Inuzuka
vérifie d'un regard que les portes sont bien fermées,
non pas que ça arrêterais un espion bien entraîné,
et prend une profonde inspiration. Ca fait quelques jours qu'il se
promet de parler à Naruto, mais c'est la première fois
qu'ils sont seuls et il n'a pas vraiment réfléchi à
la manière de lui annoncer ce qu'il sait sur lui.
-Ca va
mieux?
C'est idiot comme question, mais au moins, c'est un
début.
-Ca pique encore, répond Naruto, passant un
petit bout de langue sur ses lèvres parsemées de plaies
rosées.
C'est déjà guéri! Nom d'un
chien, ce venin a attaqué la semelle de ses chaussures et
Naruto a déjà cicatrisé?
-Toute cette
histoire a un mauvais karma, marmonne Naruto.
-T'as pas idée...
D'un côté, on a déjà eut deux couilles.
Selon la loi des séries, la troisième va nous tomber
dessus avant la fin de la journée.
-Ho, pitié
non...
-Heu... Naruto... Ecoute tu vas pas apprécier ce que
je vais te dire...
-Pour la dernière fois Kiba: Hinata est
juste une amie. Je te la laisse.
Kiba bafouille, rougit, prit de
court par la réplique de Naruto.
-Non! Je veux dire...C'est
pas de ça que je voulais te parler! Hinata a rien à
voir là dedans!
Ca semble capter l'attention de Naruto qui
se tourne enfin vers lui, le fixant avec curiosité. Kiba se
gratte le crâne, embarrassé.
-Ecoute... Bon, je vais
être franc: Je sais ce que tu es...
Il voit les yeux de
Naruto s'écarquiller et sa peau pâlir en un clin d'œil.
Le brun réprime une grimace penaude devant la réaction
de peur. Du tact Kiba, du tact et de la délicatesse.
-Tu
n'es pas le seul tu sais...
Naruto n'a plus l'air de l'écouter.
Il se prend le front dans les mains, murmurant des jurons à
voix basses et cherchant déjà les issues du regard.
Kiba l'attrape par le col pour le retenir au cas où il
s'enfuirait.
-Naruto! Attend, je veux dire... Moi aussi...
-Je
vais faire une ronde! S'exclame Naruto en se redressant, entraînant
à demi Kiba dans son élan.
-Moi aussi j'ai du sang
de démon! Achève Kiba en le forçant à se
rasseoir.
A ces mots, Naruto reste muet de stupeur quelques
secondes, essayant désespérément de comprendre
la conversation qui se déroule entre eux. Comment ça du
sang de démon? Et...Et si Kiba sait la vérité,
pourquoi il ne s'est pas déjà enfui en hurlant vu
comment il a peur des monstres?
-Gneu?
-Un de mes ancêtres
était hannyo... Explique Kiba avec un petit sourire
embarrassé. Ca veut dire demi démon. Il a épousé
une miko et ils ont fondé mon clan. C'était y'a des
siècles, mais le sang du démon était tellement
fort qu'on a gardé ses caractéristiques... Crocs,
griffes, sens super développés, yeux fendus, caractère
de merde... Enfin...Bref voilà quoi... Je sais ce que c'est
d'avoir du sang de démon moi aussi.
Kiba est un demi
démon... Ou plutôt un centième... Ou un truc du
genre. Ca explique pas mal de chose, mais pourquoi il pense que
Naruto est comme lui? C'est pas comme s'ils avaient des points
com...
DOH!
Griffes, crocs, yeux fendus, marquage facial. Si
c'est ce qui définit un han... Agne... demi démon,
alors il peut passer facilement pour l'un d'eux.
-T'es quoi? Je
veux dire, comme origine? Précise Kiba comme Naruto lui jette
un regard bovin. Tu sent un peu comme nous mais pas tout à
fait pareil...
-Heu... Renard... Yohko... répond Naruto,
trop perturbé par la révélation pour penser à
mentir.
-T'as du yohko en toi? S'exclame Kiba, baissant la voix en
remarquant la grimace anxieuse de Naruto. Pas étonnant que les
vieux ne t'aiment pas... Merde, c'est déjà dur d'être
hannyo, mais alors un renard à Konoha... T'as pas de
bol...
-Je trouve aussi, rétorque Naruto, la gorge encore
serrée.
-Je dirais rien tu sais... Confie Kiba à
voix basse. J'ai rien dit jusque là mais je m'en
doutais...
-Merci, marmonne Naruto.
C'est étrangement
réconfortant de savoir que quelqu'un sait, même si Kiba
est un peu à côté de la plaque et que,
franchement, son avis n'est pas très objectif.
Mais
quelqu'un sait. Et ce quelqu'un ne s'enfuit pas en hurlant ou ne le
traite pas comme un moins que rien, et même si lui et Kiba
n'ont jamais été vraiment proche, même après
leur duel quand ils avaient douze ans, Naruto sent confusément
que quelque chose vient de changer entre eux. L'amitié est
encore un sentiment tellement inhabituel pour lui qu'il se sent
bizarre quand il a un nouvel ami.
Et puis la voix de Sakura vient
briser le moment.
-NARUTO VIENS VITE!
-Couille numéro
trois en vue, grommelle Naruto sans prendre la peine de se relever,
courant à quatre pattes à l'intérieur du
pavillon.
Les deux garçons déboulent dans la pièce
avec leur délicatesse habituelle, cherchant du regard où
se situe le problème.
Neji viens de se réveiller.
Ce
qui serait un soulagement s'il n'étais pas en train de se
débattre dans les bras de Shikamaru et Sakura.
-Qu'est ce
qui se passe?
-Je ne sais pas, il s'est réveillé et
il a commencé à paniquer... Neji, calme-toi... Naruto,
dis quelque chose.
-Laisse-moi faire, ordonne Naruto en repoussant
ses camarades pour saisir Neji par les épaules.
Sakura
pousse un soupir accablé quand il commence à secouer
vigoureusement le blessé avec sa douceur coutumière.
-NEJI
NOM D'UN CHIEN CALME TOI OU JE T'EN MET UNE!
-Naruto, c'est pas
comme ça qu'on calme quelqu'un de blessé et perturbé,
objecte Sakura d'un ton las, avant de s'apercevoir que la méthode
du blond semble avoir fonctionné.
Neji a cessé de se
débattre et de paniquer. Il est essoufflé, le bref
effort qui l'a fourni semble avoir épuisé ses forces,
et puis, il est encore pâle, mais au moins, il est conscient et
à peu près cohérent, même si sa voix est
faible et un peu rauque.
-Na..Naruto?
-Je suis là,
qu'est ce qui se passe?
Neji essaye de répondre, mais il
est encore perturbé et ne semble pas trouver ses mots, ce que
Sakura n'a jamais vu avant.
-Tu as mal?
-Non je.. J'ai...
Il
tâtonne aussi, et l'attention de Sakura se focalise aussitôt
sur les grandes mains de Neji, qui cherchent à saisir Naruto.
Quelque chose ne va pas. Hyûga Neji ne tâtonne jamais.
Hyûga Neji peut (et à déjà) désamorcé
une bombe tête en bas en moins de deux minutes. Hyûga
Neji a les gestes les plus sûrs de tout Konoha.
-Tu as un
problème avec tes yeux, conclut-t-elle à voix
haute.
Naruto jette un regard surpris à Sakura, puis à
Neji quand il sent les doigts froids du jeune homme sur son visage.
Le brun tâtonne comme un aveugle découvrant le visage de
quelqu'un.
-Je ne vois rien, répond Neji.
-Comment...
-Tu
as été mordu par un monstre Neji-sempaï, coupe
Sakura, faisant signe à Naruto de se taire. La morsure était
empoisonnée. Ta cécité est peut être liée
à cette blessure.
A défaut de le rassurer,
l'explication a au moins l'avantage de calmer Neji et il lâche
Naruto avec un petit hochement de tête.
-Je voudrais
t'ausculter au cas ou ce serait provoqué par un choc à
la tête... Heu.. Enfin, si j'arrive à trouver comment
diagnostiquer ça sans la dilatation des pupilles. Naruto,
écarte-toi. Est-ce que tu peux utiliser le byakugan sur
toi-même Neji?
-Oui... Enfin, non... Pas maintenant...
-Un
problème?
-La chose... qui m'a attaqué... Elle a
aspiré une grande partie ... mon chakra... Je n'en ai plus
beaucoup...
Sakura a presque envie de dire que ça se sent.
Elle n'a pas la capacité de voir le chakra comme les Hyûga
et les Uchiha, mais elle peut sentir la vague présence de
l'énergie, comme tout ninja bien entraîné et elle
ne sent presque pas celle de Neji. Son niveau de chakra est même
devenu inférieur à la force vitale d'un non-ninja. Et
le peu d'énergie corporelle qu'il lui reste va s'épuiser
à tenter de pallier le manque.
-Naruto, fait nous ton truc
du radiateur humain et réchauffe Neji. Kiba, tu as des pilules
de soldat?
-Deux.
-Donnes-lui en une. Qu'est ce qu'il nous
reste en provision?
-Rations de survie, répond Shikamaru
après un bref examen des sacs.
-Barres
vitaminées?
-Quelques unes.
-Bien, Neji-sempaï?
Est-ce que tu penses que tu pourras avaler quelque
chose?
-Oui.
Traduire: Peut être pas, mais je le ferais
quand même et je lutterais de toute mes forces contre l'envie
de vomir qui viendras sûrement après.
Travailler avec
Naruto et Sasuke est une expérience très instructive
dans l'art de gérer les accès de fierté mal
placée typiquement masculine. Neji n'est peut être pas
aussi atteint qu'eux, mais il est en bonne place juste derrière
eux et à égalité avec Kiba et Lee, aussi Sakura
pose une de leur gamelles devant Neji avant de lui donner la pilule
et une gourde.
-Au cas où tu devrais vomir, utilise la
bassine. Naruto, réchauffe le.
-Tout de suite! S'exclame
Naruto en enveloppant Neji dans sa couverture de survie.
Il
s'assied contre lui, épaule contre épaule, et ferme à
demi les yeux, dans cette drôle d'attitude qui le fait
ressembler à un chat. Et puis son chakra augmente
progressivement et la chaleur de la pièce avec lui. Depuis
quatre ans que Naruto s'entraîne à maîtriser son
chakra monstrueux, il a mis au point quelques petits trucs. En
particulier ce qu'il appelle le 'radiateur humain', qui consiste,
basiquement, à augmenter ou diminuer sa température
corporelle. Ce qui fait qu'il est souvent à se promener en
short et filet en plein hiver.
Bon, son contrôle n'est pas
encore parfait, mais au moins, tout le monde dans la pièce en
profite.
oOo
A quelques dizaines de mètres de là,
Sasuke pousse un profond soupir, désactivant le sharingan. Il
ne peut rien percevoir avec le chakra que dégage Naruto, ça
lui fait l'effet d'un phare en pleine nuit droit dans les rétines.
Bon, puisque Sakura ne l'a pas fait stopper dans les cinq secondes,
c'est que ça doit être important ou utile. De toute
façon, il n'y a rien ici. Le bâtiment où Hebiko
les as mené devait servir de logement pour les serviteurs, au
vue de la simplicité de l'ameublement, même du temps où
le manoir était intact. Dans la pièce que Sasuke
explore actuellement, il n'y a rien d'autre qu'une vieille table
basse, une lampe de papier déchirée et un trou dans le
mur du fond, qui laisse passer un rayon de lune. C'est tout. Sasuke
approche d'un placard, poussant prudemment une des portes vermoulues
pour jeter un œil dedans.
La seconde suivante, il a la main sur
une porte lisse et solide, parfaitement ajusté à ses
gonds. Sasuke se force à ne pas réagir violemment,
laissant juste glisser le kunaï dans sa manche jusqu'à sa
paume. Il fait plus chaud, probablement à cause du brasero
qu'il entend grésiller, et le trou dans le mur n'existe plus,
remplacé par une estampe de bon goût représentant
des poissons. Sasuke se tourne lentement, enregistrant le bruit
feutré de ses pas sur le tatami neuf, et non plus les
craquements sinistres sous son poids.
En un regard, Sasuke a déjà
analysé la pièce, ses issues, les hypothétiques
menaces.
Et il pense reconnaître l'homme assis devant la
table, qui compulse des rouleaux de médecine tout en
griffonnant dans un petit carnet. Il n'y a pas d'autres bruits que le
brasero qui se consume et le pinceau sur les pages. Sasuke peut
sentir l'odeur du charbon et de la tasse de thé qui fume près
du fantôme, et il a beau savoir que ce n'est qu'une illusion,
elle est presque aussi parfaite que celles d'Itachi et il doit se
mordre la langue pour ne pas s'y laisser prendre. L'illusion vacille,
quelques secondes et le fantôme relève la tête,
étonné.
C'est bien le fantôme qu'il a croisé
en premier avec Sakura et Naruto. Il reconnaît ses cheveux
strictement coupés, son kimono simple aux coloris bruns et la
canne qui gît près de lui, attendant que son
propriétaire la reprenne.
L'homme ne dit rien. Il se
contente de regarder Sasuke, l'air triste, mais résigné.
-Qui
êtes vous? Commence Sasuke.
L'esprit lève une main
pour désigner quelque chose au fond de la pièce et
Sasuke sens sa vision se troubler, ses yeux lui piquer, et il a
presque envie d'activer le sharingan, parce qu'il ne sait plus s'il
est dans le bureau chaleureux ou dans la ruine ouverte aux vents.
Il
y a quelque chose au fond de la pièce, comme un tas de déchets
grouillant de rats paresseux.
-Tout est dans la boîte, dit
soudain l'homme.
Sasuke se tourne vers lui, un peu nerveux de ne
pas l'entendre bouger ou respirer. Le quadragénaire tiens une
boite dans ses mains, une boite noire et plate, soigneusement laquée,
à peu près grande comme l'avant bras.
-Dans la boîte
répète l'homme.
Il disparaît, et la chaleur
avec lui. A la lueur de la lune, Sasuke jette un regard méfiant
au tas mouvant, puis à l'emplacement de l'homme avant de se
décider. Il approche prudemment du fond de la pièce,
suivant les murs de papier et profite qu'il passe près d'une
fenêtre pour l'ouvrir, inondant le coin de la lumière de
la lune.
Il n'a pas peur de grand-chose, avec tout ce qu'Itachi
lui a fait subir, mais il a gardé une légère
phobie de son premier combat contre Orochimaru.
Et sa phobie est
matérialisée devant ses yeux en la présence d'un
tas de serpents.
Sa première réaction est de
reculer, se préparant déjà à lancer un
katon, quand son regard est attiré par un éclat
blafard.
Il y a un cadavre dans le nœud de serpents. Un squelette
blanc encore vêtu de lambeaux de tissu bruns.
Et il tiens
une boite noire.
Pendant quelques secondes, Sasuke maudit
intérieurement les fantômes et leur sens du dramatique,
puis il commence à chercher un moyen de récupérer
cette fameuse boite sans avoir à toucher les serpents.
Katon
est exclu.
Définitivement.
Le chidori pareil.
Ne
reste qu'à y aller à la main.
Sasuke inspire
profondément et active le sharingan, afin de prévoir
les déplacements des serpents. Le chakra de Naruto le gène
toujours, mais c'est mieux que d'y aller à l'aveuglette. Il
s'approche lentement, à pas compté, surveillant les
serpents ramassés sur le cadavre. A ce rythme, il lui faut
deux bonnes minutes pour s'agenouiller devant le tas de reptiles. Les
serpents n'ont pas bougés. Ils continuent à se lover
autour du cadavre, endormis ou peut être simplement engourdis
par le froid. Gardant une jambe pliée sous lui pour bondir au
cas ou, Sasuke tend les mains vers la boite. Un serpent à la
tête posée tout contre, la manœuvre va être
ardue. Encore plus lentement qu'avant, Sasuke approche petit à
petit ses doigts du bois laqué, jusqu'à le toucher du
bout des phalanges. Bientôt, il peut refermer la main sur la
boite, et assure soigneusement sa prise.
Et là, le serpent
se réveille, levant la tête si brusquement que même
avec le sharingan, Sasuke sursaute, réveillant le reste du
nid. La pièce se remplit d'un concert de sifflements alors que
les têtes des animaux se dressent, déployant crochets à
venin, capuchons et sonnettes. Le ninja se tend, prêt à
bondir, mais les serpents ne l'attaquent pas. En fait, le moment de
surprise passé, ils commencent à s'éparpiller,
cherchant un coin plus tranquille pour faire la sieste. Il y a plus
d'animaux qu'il ne le semblait et Sasuke a envie de bondir sur ses
pieds et les piétiner quand ils passent contre lui. Le premier
serpent n'a pas bougé, toujours enroulé autour du
cadavre, si proche que Sasuke sent sa langue effleurer son poignet.
Il ne fait même pas mine de l'attaquer ou de se défendre.
Il se contente de tirer sa langue fourchue, frôlant les doigts
de Sasuke, puis rampe vers lui, frottant le côté de sa
tête écailleuse contre sa main avant de dénouer
ses anneaux du corps momifié. Plus le serpent se déroule,
plus Sasuke revoit ses évaluations de tailles à la
hausse. L'animal est une vipère, il reconnaît la forme
de la tête, mais doit bien mesurer quatre à cinq fois la
taille de ses congénères. Sasuke doit faire appel à
tout son self-contrôle pour ne pas trembler quand le serpent se
hisse sur ses genoux, puis enroule son corps autour de son bras pour
se hisser sur son épaule. Profitant de l'ascension du reptile,
Sasuke a baissé une de ses mains vers son étui à
kunaï, et en tire subrepticement un. Il se fige soudain quand il
sent l'animal glisser sa tête dans son col.
Un moment passe,
ou l'homme et le reptile sont figés, puis un autre, comme une
deuxième éternité et le serpent recule. Il se
dénoue rapidement, laissant retomber son corps flasque sur les
planches vermoulues et s'éloigne en rampant, disparaissant par
un trou du sol. Quand le dernier sifflement de serpent s'est éteint,
Sasuke ose enfin s'asseoir et respirer, haletant d'avoir retenu son
souffle.
oOo
-Sakura, quand une nana a le cou qui prend trois
mètres devant tes yeux, t'as tendance à le REMARQUER,
tu sais!
Sasuke hausse un sourcil à la réplique de
Kiba. C'est étrange comme toute la bande semble accepter
relativement bien les incongruités de leur mission alors que
la plupart des ninjas ne croient même pas aux fantômes.
D'un autre côté, l'équipe 7 a déjà
été confrontés a des monstres, Kiba semble
posséder des connaissances très précises à
ce sujet et rien ne peut perturber Shikamaru. Quant à Neji...
Reste à attendre son réveil pour savoir. Le brun
entrouvrit la porte, jetant un œil sur l'assemblée de ses
amis, assis en cercle et discutant des derniers évènements,
Neji endormi contre les cuisses de Naruto, emmitouflé dans une
couverture de survie et la lueur mauve du chakra du blond.
-Alors
explique moi pourquoi Neji n'a pas vu la rokuro kubi l'attaquer?
Rétorque Sakura en agitant sa ration solide sous le nez du
brun.
Silence de la part de Kiba, qui se gratte le crâne en
échangeant un regard avec son chien.
-Heu... Je sais
pas.
-Il avait le byakugan enclenché, intervient Shikamaru,
ça as peut être joué...
-Je croyais que le
byakugan servait à tout voir, rétorque Naruto.
-Et
Neji ne voyait qu'un corbeau à la place du tengu, précise
Shikamaru.
-Peut être que...qu'il ne voit pas les fantômes?
Suggère Naruto. Je veux dire, le vieux a dit qu'ils existaient
pas, c'est juste comme des illusions et Neji voit à travers
des illusions...
-Le pire, grommelle Kiba après un petit
moment de réflexion, c'est que Naruto vient de dire un truc
intelligent.
-Je t'emmerde clébart.
-Les dames
d'abord.
-Suffit vous deux, ordonne Sakura. Mais même si
Neji ne voit pas les illusions, il a été mordu par
quelque chose de tangible! Il aurait dut le voir par
définition...
-Tu penses trop comme une humaine Sakura,
coupe Kiba d'un ton las. Je te l'ai dit: On est dans un monde de
démons, ce sont leurs lois qui marchent ici. Les illusions
sont réelles ici. C'est pas seulement visible, comme un henge.
On a droit aux cinq sens, la vue, l'odorat, l'ouie, le toucher, le
goût. Des années peuvent s'écouler en quelques
minutes, nous pouvons parcourir des kilomètres et nous
retrouver à notre point de départ...
-Ca se vaut,
intervient Sasuke en refermant la porte derrière lui, avec le
sharingan, je vois Kurogane en corbeau.
Sakura se redresse
aussitôt en entendant la voix de son camarade et échange
un regard soulagé avec Naruto.
-Sasuke!
-Déjà
de retour? S'étonne Naruto.
-J'ai trouvé quelque
chose, explique Sasuke en tendant la boite noire.
-Sasuke, je
voudrais pas t'affoler, mais tu sais que tu as un serpent qui sort de
ta manche? Déclare très calmement Kiba.
Le brun se
fige aussitôt, la main tendue en avant, apercevant enfin le
mince serpent annelé de noir, rouge et blanc qui s'extrait de
son emmanchure, si petit qu'il ne l'a pas senti s'immiscer dans sa
veste. Il entend le grondement de Naruto et le serpent, alerté
par la vibration, se tourne vivement vers le blond, découvrant
ses crocs à venin.
Il est aussitôt cloué au
mur par le kunaï de Sakura, et s'immobilise après
quelques soubresauts et sifflements rageurs. Sasuke laisse échapper
un petit soupir de soulagement puis essaye d'échapper à
Naruto qui est aussitôt sur ses endosses, cherchant la moindre
trace de morsure, tâtonnant sans embarras sous son
tee-shirt.
-Ca va.
-Excuse-moi de m'inquiéter pour ta
tête de cochon.
-Sasuke, laisse-toi faire, Naruto, vérifie
sa poche d'arme.
Sakura s'est levée aussi et tapote
prudemment le torse de Sasuke, à la recherche d'un autre
serpent. A voir les deux équipiers tripoter ainsi le
troisième, Kiba et Shikamaru échangent un regard
goguenard.
-On leur dira un jour à quoi ça
ressemble?
-Pas maintenant en tout cas, rétorque Shikamaru.
Qu'est ce que tu as trouvé Sasuke?
-Je ne sais pas
exactement. Mais selon l'esprit qui m'a montré ou c'était,
tout est dedans.
-Tout quoi?
-Bonne question. Hey! C'est bon,
je n'ai rien dans le pantalon! Proteste Sasuke alors que ses
camarades palpent ses hanches.
-Ho, ça, je savais déjà,
rétorque aussitôt Naruto.
-NARUTO!
-Commencez pas
vous deux, soupire Sakura en prenant la boîte des mains de
Sasuke.
Pendant que les deux garçons échangent leurs
habituelles injures et railleries, Sakura se rassied et examine
longuement la boite, à la recherche du moindre piège
dans le système d'ouverture. Au final, ce n'est qu'une boite.
Une boîte laquée, certes, mais de qualité
médiocre, sans ornementation, rayée par l'usage et le
temps. Un petit coup de kunaï fait sauter les charnières
et dévoile le contenu.
Des papiers.
Des dizaines de
papiers jaunis, soigneusement empilés les uns sur les autres,
couverts d'une écriture en patte de mouches quasiment
illisible.
-La personne qui a écrit ça a une
écriture de cochon, déclare Shikamaru en feuilletant
rapidement une poignée de feuillets.
-Sans rire, on dirait
celle de Naruto, intervient Sakura, plissant les yeux devant un kanji
tarabiscoté moitié grand comme son ongle
d'auriculaire.
-Nan, pire, rétorque le blond, j'arrive même
pas à le relire.
-C'est pas tellement une écriture
de cochon, objecte Sakura, mais si ça date d'avant la
destruction de Yamata, c'est encore l'écriture non
réformée.
-Quelqu'un sait lire les kanjis de
l'époque? S'enquiert Sasuke en reposant son tas de
feuille.
Avec un soupir las d'avance, Shikamaru lève la
main, imité par Sakura.
-Ca va prendre des heures,
grommelle t'il en rassemblant les feuilles.
Un hurlement strident
retentit dans la maison vide, faisant sursauter la petite bande.
Shikamaru referme la boîte d'un geste sec et la range dans son
sac.
-Pour le moment, on reste sur nos gardes. Naruto, Sakura,
vous prenez soin de Neji et un peu de repos, Kiba, Akamaru, vous
surveillez l'accès extérieur, Sasuke et moi, on
s'occupe de l'accès par le couloir. Dans trois heures, on
tourne, exécution.
1 Hannya est un fantôme japonais féminin, une espèce de vampire défiguré.
