Chapitre 9 : Le gouffre noir de la jalousie :
«
Sale garce ! » « Que faisais-tu avec Lupin ? » «
Je ne veux plus jamais te voir ! »
Couchée en chien
de fusil sur son lit, Livia, étouffant sous les larmes
sanglantes qui coulaient le long de ses joues comme un fleuve, plaqua
ses mains sur ses oreilles pour ne plus entendre ces mots qui la
brisaient, pour ne plus ressentir cette souffrance qui la rongeait de
l'intérieur comme un ver.
-Tu les as trahis tous les deux
; lui chuchotait une voix désagréable. Tu les as
blessés. Tu n'es qu'un monstre, une créature
maléfique !
-Non ! Non ! Je ne suis pas ainsi ! cria
t'elle, hystérique, serrant ses tempes dans ses mains,
voulant faire taire ses voix qui se moquaient d'elle et ricanaient
cruellement de son sort.
Elle tremblait, secouée de
hoquets, n'en pouvant plus de se remémorer la scène
abominable qu'elle avait vécue. Severus, toujours si doux
avec elle, était devenu comme fou.
- C'est de ta faute !
grinça la voix.
Livia avait la nausée, jamais elle
avait été si mal, même lors de sa métamorphose
en Vampire, même lorsqu'elle se souvenait au petit jour des
crimes qu'elle avait commis malgré elle durant la
nuit.
-Severus… Remus… gémit-elle, les appelant à
son secours.
Ca ne pouvait pas être réel, une telle
situation ne pouvait pas exister. La douleur transperçait
chaque fibre de son être et, plus son désespoir
augmentait, plus le Vampire réclamait du sang, assoiffé
depuis trop longtemps.
Soudain, il sembla à Livia qu'elle
percevait un bruit infime, comme un de pas très léger
frôlant le sol. Le temps semblait comme suspendu autours
d'elle, l'air presque immobile, la peur commençait à
l'envahir. Les rideaux de son lit s'écartèrent
lentement et une main se posa sur la tête de Livia, enfouie
dans les oreillers.
-Pauvre Livia… Vois où cela te mène
de t'éprendre de Mortels…
La jeune fille eut un sursaut
et découvrit avec effroi le Vampire qui l'avait mordue,
assis sur le bord de son lit. Un rayon de lune jouait sur sa peau
d'une blancheur de craie, se reflétant dans ses yeux
améthyste. Livia eut un mouvement de recul, fuyant le contact
de sa main sur ses cheveux, les pupilles dilatées. Elle se
recroquevilla dans un coin de son lit, ramenant ses jambes contre sa
poitrine.
-Laissez-moi ! Allez-vous-en !
-Non… souffla
doucement le Vampire. Tu es têtue jolie Livia. Encore une fois,
tu essais d'échapper à ton destin. Mais tu ne peux
nier l'évidence, tu es des nôtres
-Ce n'est pas
mon destin, je ne suis pas comme vous ! se rebella t'elle,
sauvagement.
Son interlocuteur eut un petit rire bref.
-Pas
comme nous, dis-tu ? Alors pourquoi t'es-tu nourrie de sang ?
Pourquoi en ressens-tu le besoin à cet instant même ? Tu
es un prédateur Livia, un tueur !
-Non ! Ce n'est pas
vrai ! Je peux me contrôler ! s'écria t'elle prête
à pleurer de nouveau.
-Maintenant oui, pendant un peu de
temps mais quant ta soif réelle arrivera, tu ne pourra rien
faire, tu tueras, comme nous tuons tous ! Ne sens-tu pas à cet
instant même combien le réseau de tes veines se
resserre, combien ton cerveau semble sur le point d'exploser
?
-Arrêtez ! ordonna Livia dans un cri désespéré,
prenant sa tête dans ses mains. Allez-vous-en !
-Oh non…
Je suis venue parce que tu as enfreins les règles de notre
communauté. Tu aimes un Mortel, tu lui as parlé de ton
état et du notre et cela c'est le pire des crimes chez les
Vampires !
-Je me fiche de vos règles stupides ! Je me
fiche de vous et de tous vos semblables ! Je ne vous laisserait pas
me voler ma vie !
-Tu es morte Livia ! cria le Vampire, courroucé.
Morte, tu entends ? Et les Immortels ne vivent pas avec les Mortels
!
-Ce n'est pas à vous de me dicter ma conduite !
-Si
tu reste avec lui, ce Rogue, tu vas le voir se vieillir, décliner
jusqu'à mourir sans que tu puisse intervenir et le temps que
tu commence à vivre près de lui tu seras déjà
veuve ! Est-ce vraiment ce que tu veux ? Voir tous ceux que tu aimes
s'étioler comme une fleur qui se fane tout en restant
éternellement jeune ? Rejoint-nous, ne soit pas stupide
!
-Jamais ! Je profiterais de chaque seconde auprès d'eux
puis-je me donnerais la mort quant mon temps sera venu !
-Idiote !
rugit le Vampire. Je suis ton créateur, nos sangs ne sont
qu'un !
-Quels sangs ? demanda Livia d'un ton faussement naïf.
Je croyais que nous étions Morts et les Morts ne saignent pas,
si ?
Le Vampire fit mine de se jeter sur elle mais il se contint,
serrant les points.
-Tu choisis donc de rester avec eux ? Mais
quels eux ? Ne t'ont-ils pas tous abandonnée et ton sois
disant grand amour ne t'as t'il pas frappé sans le moindre
scrupule ? Même si ces coups ne pouvaient pas te blesser, ils
ont mis ton cœur en miettes. Tu es seule Livia, seule face à
ton éternité. Viens avec moi, sois ma compagne dans la
Mort, SOYONS la Mort ! A nous deux, aucun Mortel ne fera le poids,
nous faucherons les vies humaines comme des épis de blé
et ce n'est que lorsque ton corps sera empli de ce fleuve sanglant
que tu pourras aspiré à la paix.
Livia
demeura un instant muette devant le soudain élancement dans la
voix du Vampire. Tout à coup, elle se mit à rire,
comprenant soudain. Le Vampire pris un air étonné
devant ce rire, presque nerveux.
- C'était donc ça
! dit-elle enfin, une fois un peu calmée. Une compagne ! Ce
n'est pas moi qui suis seule, c'est vous ! C'est vous qui
voulez être à mes côtés et non le
contraire. Vous êtes jaloux de Severus et de mes amis. Vous
avez peur de cette éternité dont vous ne cessez de me
vanter les mérites, peur du vide qui vous entoure ! C'est
pour cela que vous m'avez mordue !
Le Vampire resta un instant
sans un mot, la dévisageant quant soudain il s'exclama
:
-Oui ! Je te veux près de moi et alors ? Tu m'appartiens,
je t'ai créé !
-Je n'appartient qu'à
moi-même ! Partez d'ici !
Le Vampire eut une sorte de
rugissement de fureur, et dans un mouvement brusque disparu de la
pièce. Le temps sembla reprendre un cours normal et le
désespoir s'abattit de nouveau plus cruellement que jamais
sur ses frêles épaules.
Rogue se laissa tomber lourdement à genoux sur le sol de pierre nues, plongeant son visage dans ses mains, l'âme, le cœur et le corps en lambeaux. Un fleuve de larmes coulait sans entraves le long de ses joues pâles. Ce qui l'avait toujours tenu éloigné des autres et principalement des femmes venait de se produire avec la personne qui lui était la plus chère au monde. En une seconde d'inattention, il s'était laissé aveuglé par la folie et avait commis l'irréparable. Lui qui haïssait ce père qui le battait, lui et sa mère, ne s'était pas mieux conduit. Il ne pourrais plus jamais regarder Livia en face après une telle tragédie. Les sanglots l'agitaient, tel le ressac de l'océan par un jour de tempête et son calvaire était plus terrible que jamais. Il ignorait combien de temps s'était écoulé depuis le départ de Livia. A cet instant, il ne désirais plus que mourir.
Tout
à coup, un miaulement le fit se retourner sur Miss Teigne, la
chatte du concierge, qui s'empressa de disparaître pour
prévenir son maître. Une sueur froide coula le long du
dos de Rogue et il se redressa péniblement, essuyant
rageusement les perles salées débordant de ses yeux de
ténèbres.
Bientôt, le pas empressé de
Rusard l'atteignit sans qu'il n'ai pût se cacher. Une
idée étira ses volutes dans l'esprit du jeune homme.
Rusard déboula dans la pièce, soufflant comme une
vieille locomotive à vapeur, et, apercevant Rogue, ses lèvres
s'étirèrent en un sourire sadique qui découvrit
ses dents jaunes et plantées de travers.
-Vous allez avoir
de sérieux ennuis mon gaillard… grinça t'il d'une
voix lugubre.
-Vous… Vous ne pouvez pas me renvoyer ! le défia
Rogue d'une voix effrontée, sa détresse le rendant
téméraire.
-Moi non… Mais je vous emmène
chez quelqu'un qui possède cet heureux pouvoir ! répliqua
le concierge. Suivez-moi…
Les entrailles de Rogue se nouèrent
tandis qu'il emboîtait le pas à son aîné.
Si on le conduisait chez Dumbledore, il était bon pour quitter
Poudlard mais quitter le château signifiait également ne
plus revoir Livia.
- C'est la meilleure solution ; songea t'il.
On va me renvoyer, je vais rejoindre Voldemort et avec un peu de
chance, je me ferais tuer…
Sur ces sombres pensées, le
petit équipage arriva devant la gargouille gardant close la
voie menant chez le directeur.
-Tarte à la mélasse ;
chantonna Rusard qui jubilait – le renvoi d'un élève
était toujours une excellente chose à ses yeux.
La
statue pivota sur elle-même et Rogue, suivit du concierge
s'engouffrèrent dans l'ouverture et celui-ci frappa à
la lourde porte du bureau.
La porte s'ouvrit sur
Dumbledore, l'air ensommeillé et étonné.
-Que
ce passe t'il, Argus ? demanda le directeur d'une voix aimable.
-
J'ai surpris ce jeune homme dans la salle de métamorphose,
Monsieur.
Le directeur jeta un regard vif au jeune homme
-Je
vais préparer mes affaires… fit Rogue d'une voix
lugubre.
Dumbledore considéra avec inquiétude le
visage grave de l'adolescent sur lequel se devinait encore la trace
des larmes des larmes qu'il avait versées.
-Je n'ai
aucune intention de vous renvoyer, Severus.
-Mais, Monsieur le
directeur… commença Rusard.
Mais un signe de la main du
de Dumbledore le coupa net.
-Merci Argus, vous pouvez
disposer.
Le concierge sortit en maugréant, aussi déçut
que si on l'avait privé de Noël.
-Pourquoi
ne me renvoyer vous pas ? demanda Rogue.
-Y tenez-vous vraiment,
Severus ?
Rogue songea à Livia, embrassant Lupin, à
l'expression de terreur brute qui avait habité son regard
quant il avait porté la main sur elle alors il répondit
d'un ton ferme.
-Oui ! Enfin… C'est mieux ainsi je
crois…
-Je n'ai pas l'attention de vous chasser d'ici ;
répliqua Dumbledore avec calme.
-Mais… Mais… Je suis
dangereux !
-Ah oui ?
Dumbledore haussa les sourcils, l'air
un peu amusé. Prêt à jouer le tout pour le tout,
Rogue s'écria avec fureur, n'ayant plus rien à
perdre :
-Croyez-moi ! Je suis un Mangemort !
Le jeune homme,
attendit, espérant que Dumbledore le tue ou l'envoi à
Azkaban. Tout lui était égal maintenant, il avait
frappé Livia, plus rien n'avait d'importance.
Cependant
le vieux sorcier se contenta de s'asseoir derrière son
bureau, avec un petit rire.
-Vous êtes fou… souffla le
Serpentard en se laissant tomber dans l'une des chaises à
bras qui avait accueillit les confidences de Livia. Complètement.
-Je
sais parfaitement ce que vous êtes Severus ; dit doucement le
directeur, ses yeux bleus devenant tristes.
-ALORS POURQUOI NE ME
RENVOYEZ-VOUS PAS ? s'emporta soudain Rogue.
-Parce que vous
n'êtes pas quelqu'un de mauvais. Je me trompe
?
L'adolescent se mordit la lèvre, sa colère
retombant brusquement.
-Je… commença t'il mais aucune
réplique ne lui vint à l'esprit et il ferma la
bouche.
-Je sais très bien que votre sort ne vous satisfait
pas. Nous vous connaissons depuis longtemps et nous savons très
bien que vous ne servez pas Voldemort de votre plein gré.
-Nous
?
-L'Ordre du Phénix.
-On me connaît comme
Mangemort ? s'épouvanta Rogue.
-Oui, nos espions sont
partout.
-Pourquoi me dites-vous cela, à moi ? Je pourrais
vous dénoncer…
-Non. Parce que je vais vous proposer
quelque chose.
-Quoi ?
-Devenez des nôtres avant qu'il
ne soit trop tard, avant de subir le baiser d'un Détraqueur.
Rogue
se leva et marcha à grands pas dans la pièce, il
s'arrêta devant une bassine de pierre gravée de runes,
tournant le dos à Dumbledore.
-Et si ce sort était
celui que je désirais ? glissa t'il dans un souffle comme
pour lui-même.
-Vous ne voulez pas cela. La mort vous
effraie trop et vous le savez.
-Oui… oui… peut-être…
dit-il, toujours aussi doucement. C'est un endroit clos un
cercueil… Mais personne ne me pleurera…
-Je connais au moins
une personne qui souffrira de votre décès… Livia
Wild.
Rogue regarda Dumbledore par-dessus son épaule, une
expression de détresse marquant ses traits. Le vieux sorcier
se leva et vint se placer à côté de lui mais le
jeune homme tourna la tête tandis qu'une larme glissait sur
sa joue.
-Livia… ne me regrettera pas.
C'était plus
un gémissement que des mots qui sortit de sa bouche. Tout à
coup, sans s'expliquer pourquoi, Rogue se retourna vivement et se
retrouva à pleurer dans les bras de Dumbledore comme un petit
enfant. Le vieil homme le serrât contre lui comme un père
inquiet pour son fils, le laissant s'abandonner, laisser libre
cours à sa douleur intérieure.
Un long moment
s'écoula avant que Rogue ne reprenne ses esprits.
S'apercevant de sa conduite, il sentit une rougeur colorer ses
joues et il s'écarta en s'éclaircissant la
gorge.
-Ne vous croyez pas seul au monde, Severus ; chuchota
Dumbledore. Je sais ce qui vous torture concernant Livia, je sais ce
que vous avez fait.
-… Que… Mais ? … balbutia Rogue.
Comment ?
-Elle est venue me voir tout à l'heure ; confia
t'il, tendant le bras vers une forme roulée en boule dans un
fauteuil.
Pour la première fois depuis son entrée
dans le bureau, Rogue remarqua Livia, profondément endormie.
Ses cheveux scintillaient dans la faible lumière des torche et
sa peau très pâle avait la teinte chaude du cuivre.
Incapable de la contempler plus longtemps, il détourna le
regard un poignard fouillant ses chairs au niveau du cœur et croisa
les yeux de Dumbledore.
-Elle était dans une grande
détresse lorsqu'elle est arrivée. Le Vampire est
revenu la voir et puis… elle semblait totalement désemparée.
Elle ne cessait de répéter qu'elle avait fait quelque
chose de terrible, qu'elle méritait la mort...
Rogue
jeta un léger coup d'œil à Livia, toujours plongée
dans le sommeil et raconta d'un air misérable ce qui les
avaient opposés et les coups qu'il lui avait portés,
libérant légèrement son cœur du poids qui
l'écrasait.
Quant il eut finit, Dumbledore murmura
avec sérénité :
-Je vois… J'ai craint
quelque chose de bien plus grave. Ce qu'elle à fait, ce que
vous avez vu comme une trahison n'a pas vraiment lieu d'être
car cette partie de l'histoire que vous ignorez, elle me l'a
conté.
Dumbledore confia alors à Rogue, totalement
abasourdis, le morceau de récit manquant, celui de
l'opposition entre Lupin et Livia. Quant il eut finit, le directeur
conclu doucement :
-En l'espace d'une nuit, elle à
perdu tous ceux qui lui étaient cher. Son petit ami et son bon
ami.
-Je… je n'aurais jamais cru cela… Mais elle aime Lupin
depuis longtemps, tout le monde le sait alors…
-Souvenez-vous
toujours de cela Severus : elle l'aime, certes, mais c'est vous
qu'elle à choisit et non lui. Rentrez à votre dortoir
maintenant, nous parlerons de vous quant vous serez reposé.
Livia restera à l'infirmerie aujourd'hui au moins.
Au
moment de s'en retourner, Rogue lança timidement :
-Vous
avez raison, je ne suis pas un Mangemort dans l'âme… Merci…
pour tout…
Lorsqu'il referma la porte, Dumbledore sourit et
dit dans un souffle :
-De rien… Cher neveu…
Lorsqu'il
se réveilla, Sirius sût tout de suite que quelque chose
clochait. Bondissant de son lit, il secoua James.
-Cornedrue,
réveille-toi ! Lunard n'est pas ici !
James grommela
quelque chose qui ressemblait à «
menfichcasstoiyfaickilveut ».
Sachant qu'il n'y aurait
rien à en tirer, Sirius descendit en trombe dans la salle
commune. Là, assit dans un fauteuil, les yeux fixant l'âtre
sans jamais ciller, Remus était assis sans plus de mouvement
qu'une statue.
-Ah enfin ! Je te cherchais, tu m'as fait…
BON DIEU, LUNARD ! cria soudain Sirius, voyant le visage de son ami
se tourner vers lui.
Dans son visage d'une pâleur
mortelle, ses yeux semblaient vides et morts et une entaille large
d'un pouce sur sa joue était déjà en train de
cicatriser. Une bouteille vide avait roulé sous le
canapé.
Sirius s'approcha de lui, voulant l'aider, sans
comprendre ce qui se passait, mais dans un geste brusque de la main,
le loup-garou le repoussa rudement de la main.
-Laisse-moi ;
dit-il d'une voie dure qui n'était pas la sienne.
-Lunard,
qu'as-tu ?
-Laisse-moi ; répèta t'il.
-Vas au
moins à l'infirmerie, tu es blessé.
-Je cicatrise
déjà mais mon cœur sera à jamais engloutit dans
les ténèbres ; gémit Remus, l'air absent.
-Dis
moi ce qui se passe ! ordonna Sirius, le secouant par les
épaules.
-Vas voir ta « petite sœur » comme tu
l'appelles et demande-lui, si elle ne te ment pas, tu sauras.
-Quoi
? Qu'est-ce que tu racontes ?
-La vérité.
-Où
est-elle ? l'interrogea rudement le garçon, qui commençait
à avoir peur.
Remus eut un rictus cruel, suivit d'un
ricanement.
-Dans le dortoir des Serpentards certainement… Cette
petite traînée…
A l'entente de ce mot, Sirius
gifla violemment son ami, mis hors de lui.
-JE T'INTERDIS DE
PARLER D'ELLE AINSI !
Remus avait le sourire d'un dément.
-La
vérité fâche toujours, hein, Patmol ? Demande lui
ce qu'elle fout avec Rogue, demande-lui pourquoi est-ce qu'elle à
la peau si froide dès que la nuit tombe, tu verras.
-Tu
n'es pas toi-même ; fit Sirius avec répulsion, lui
lâchant les épaules.
-Si… Mais elle non ! A moins
qu'elle n'ai toujours joué, à moins qu'elle ai
toujours été fausse…
Remus avait toujours ce
sourire forcé, semblable à un masque grimaçant.
Son ami l'attrapa de nouveau par le col, approchant son visage
menaçant tout près du sien.
-Explique-toi,
immédiatement où je te bute ! Je te préviens,
t'as intérêt de me convaincre.
-Elle sort avec ce
petit fumier de Rogue…
-Perdu ! rugit Sirius.
Il se leva,
dominant la forme assise de Remus de toute sa taille.
-Où
est-elle ?
-A l'infirmerie…
Sirius étouffa un juron
et disparu rapidement par le trou du portrait.
Sirius
entra en trombe dans l'infirmerie, un terrible pressentiment
l'étreignant. Madame Pomfresh était de dos, occupée
à administrer des soins à une personne aux cheveux
blonds. Une seconde personne, assise sur une chaise, semblait veiller
sur le malade.
En deux pas, Sirius fut près d'eux et ses
yeux s'élargirent sous le coup de la peur soudaine qu'il
ressentait.
« Elle sort avec ce petit fumier de Rogue… »
Devant ses yeux horrifié, Rogue se tenait au chevet de Livia.
