Alors, tout d'habord je voulait commencer par remercier tous les reviewer et revieweuses qui se sont donné la peine de me laisser un petit mot, ça me fait très plaisir. Je précise pour que tout soit clair que cette fiction est déjà terminée et mise sur deux autre sites. Le tome deux en est même à deux chapitres. Eh oui, cette fic est en deux tomes, vous serez pas débarassé de moi de sitôt! Je met donc la suite et fin de cette fic et n'oubliez pas une petite review en passant pour dire ce que vous en avez pensé. Je publierait bientôt ici le tome deux alors patience et bonne lecture.

Silvana

Chapitre 11 : Envers et contre tous :

« Vous ne savez pas la nouvelle ? » « Wild et Rogue… » « Ensembles ? » « Je les ais vus à Prés-au-Lard… »

Ces derniers temps, l'ouïe surdéveloppée de Livia ne captait plus que cette rumeur. Tout Poudlard s'interrogeait sur sa relation avec Severus Rogue, l'irascible Serpentard, depuis qu'ils s'étaient rendus ensemble à Prés-au-Lard lors du précédent week-end.
Les élèves les plus ouverts – à majorité féminine - trouvaient cet amour shakespearien totalement adorable. Les plus réfractaires se scandalisaient de cette relation existant malgré la rivalité et la haine quasi viscérale que se vouait Gryffondors et Serpentards.
Cependant, bien que Livia eut à faire face au dédain de ses camarades de maison, elle se moquait de leur opinion. Quoi qu'il puisse arriver, elle ne renoncerait pas à son amour pour le jeune homme. Ange et Célia la soutenaient dans cette épreuve, toujours présentes à ses côtés.
Célia était la plus enthousiaste dans sa joie de revoir sa sœur sourire à nouveau, bien que les Maraudeurs évitassent encore leur ancienne amie. La petite fille avait même été jusqu'à aller voir Rogue dans le plus grand secret pour vérifier si le garçon était bien digne de l'amour que lui vouait Livia.

Severus se trouvait à la bibliothèque, absorbé par la lecture d'un roman qu'il jugeait particulièrement palpitant quand Célia s'était assise face à lui, portant un regard incisif au garçon qui disait aimer sa sœur.
-Je peux te parler cinq minutes ? demanda t'elle.
Severus l'avait dévisagée, intrigué.
-Tu es la sœur de Livia, non ?
L'intéressée ne se donna même pas la peine de répondre, appuyant ses coudes sur le bois de la table. Elle le scruta un moment, imprimant à son visage enfantin un air d'intense réflexion.
- C'est vrai que, finalement, tu as du charme ; déclara t'elle, le menton posé sur ces petites mains joliment potelées.
Rogue ouvrit des yeux ronds, n'en revenant pas puis, tout à coup, il récupéra son expression sérieuse habituelle, fronçant les sourcils.
-Que me veux-tu ?
-Je veux m'assurer que Livia est entre de bonnes mains parce que c'est la première fois que je la vois sourire d'une manière aussi belle que depuis que vous sortez ensemble.
L'ombre d'un sourire joua sur les lèvres de l'adolescent.
-Elle sourit toujours magnifiquement et, de toute façon, elle est belle même en larmes !
-En tout cas, vu avec quelle tendresse elle parle de toi, elle est vraiment amoureuse mais toi, l'aimes-tu ?
Rogue s'empourpra gêné mais la situation l'amusait malgré lui.
-Je ne crois pas que cela concerne une enfant de ton âge…
-Oh, ça va ! Ne me traite pas comme une gamine, je connais ce genre de choses ! se renfrogna la jolie petite-fille.
-Si tu y tiens vraiment… oui, je l'aime.
-Tu as l'air sincère, tes yeux ne mentent pas, ils brillent dès que je prononce son prénom.
-Dis-moi, tu es sûre d'avoir onze ans ?
Célia éclata de son rire pur semblable à une jolie clochette d'argent.
-Certaine ! N'importe quel être un peu plus évolué qu'un Ver à Crasse peut voir ta douceur. Tu ne la cache pas si profondément… En fin de compte tu es plutôt sympa.
- C'est trop d'honneur ! répliqua Rogue d'un air enjoué, inclinant la tête.
-Je te confie Livia mais gare à toi si tu lui fais du mal ! menaça t'elle gravement, pointant un doigt dodu sur son interlocuteur.
Ce dernier sourit franchement avant de déclarer, le plus sérieusement du monde, plaçant sa main droite sur son cœur :
-Je la défendrais et m'occuperais d'elle, tu as ma parole…

Rogue se laissa tomber à la table des Serpentards avec un soupir de soulagement. La journée avait été longue et éprouvante, comme tous les lundis, qui étaient sans conteste le jour le plus chargé et il appréciait de s'asseoir enfin tranquillement devant un bon repas. Depuis que circulait la rumeur de sa liaison avec Livia, ses condisciples le mettaient plus que jamais à l'écart. Tout à coup, le bruit vif et clair d'un couteau frappant sur du verre lui fit dresser la tête pour découvrir que Dumbledore s'était levé.

Quand toute la salle fut silencieuse, le directeur prit la parole de son habituelle voix aimable.
-Je profite de votre réunion en ce lieu où l'esprit et le corps sont au repos pour vous informer que cette année, Halloween tombant un samedi, nous avons décidé d'organiser un bal en cette occasion.
Aussitôt, la pièce fut envahie par les acclamations d'élèves ravis et Rogue sentit son rythme cardiaque s'emballer. Hasardant un regard par-dessus son épaule, il croisa celui de Livia et rougit, reportant son attention sur son assiette.
Dumbledore attendit que le calme ne revienne avant de poursuivre.
-Les élèves de première et de deuxième année ne pourront s'y rendre à moins d'être invité par un élève plus âgé. Bonne soirée à vous tous.
Une vague de déception assaillit les élèves trop jeunes mais tous se levèrent comme un seul homme dans un grand brouhaha joyeux. Dans la cohue qui se pressait pour passer la porte, Rogue se retrouva près de Livia comme par magie. Personne ne semblait faire attention à eux, la marée hétérogène passant autours de leurs deux silhouettes sans les voir. Leurs yeux s'accrochèrent et ils restèrent à se contempler à quelques pas l'un de l'autre, perdant conscience du monde alentour. Les joue de Livia se colorèrent d'une pointe écarlate lorsque son petit ami lui glissa tendrement à l'oreille en passant à côté d'elle :
- J'aimerais que nous allions à ce bal tous les deux…
L'instant d'après il avait disparu, happé par la foule.

Le regard de Lucius Malefoy étincela quand il passa près de Livia et Rogue et il s'éloigna silencieusement, une lueur maléfique habitant ses prunelles.

Livia resta plantée à l'endroit où Severus l'avait quitté, désormais seule, debout au milieu du couloir silencieux et désert. Son cœur battait à toute allure. Elle se sentait très heureuse de l'invitation de Rogue mais, vu sous un certain angle, cela l'effrayait. Etre sa cavalière au bal signifiait forcément officialiser leur liaison et elle avait peur du jugement des autres.

Des larmes perlèrent sous ses paupières, baignant ses longs cils noirs et recourbés de leur pureté salée. Elle repensait à la trahison – car c'est ainsi qu'elle ressentait leur réaction vis à vis d'elle – de ses quatre meilleurs amis. Elle enfouit sa tête dans ses mains, pleurant des larmes amères. Sirius surtout lui manquait, lui qui avait toujours été présent auprès d'elle, lui apportant son sourire chaleureux et si séduisant ainsi que sa gentillesse sans bornes comme autant de précieux trésors. James aussi lui manquait avec son entrain coutumier et sa joie de vivre.
Elle avait vécu auprès des Maraudeurs tant de joies mais aussi tant de peines, partageant avec eux un si grand nombre de choses qu'elle avait fini par les considérer comme des membres à part entière de sa famille. Leur présence lui faisait énormément défaut.

Sirius expira tristement. Les Maraudeurs étaient assis en cercle près du feu et la mélancolie les enveloppaient, Peter était déjà monté se coucher.
- C'est triste d'être sans Livia ; dit sinistrement le beau brun aux cheveux longs. Je ne sais pas pour vous mais ma conduite me dégoûte…
-Hm… acquiesça James, les pensées dans le vague.
-Dois-je vous rappeler qu'elle pactise avec l'ennemi ? répliqua Remus d'un ton acide.
-Peut être mais, après tout, elle est suffisamment grande pour agir à sa guise… continua Sirius.
-Alors pour toi, ce n'est pas important ? Tu la laisse s'acoquiner avec un gars mouillé jusqu'au cou dans la Magie Noire sans lui en tenir rigueur ? s'emporta le blond.
-Ce n'est pas ça… enfin, si mais… elle me manque ! Plus rien n'est pareil depuis que nous l'évitons…
-Je suis d'accord avec Patmol ; ajouta James, sortant de son mutisme. Après tout, elle ne nous a rien fait. Je trouve que cette histoire a prit des proportions trop grandes par rapport au fait. Rogue est ce qu'il est mais si elle l'aime c'est bien qu'il doit y avoir une raison, non ?
-Je conçois que tu puisses être jaloux Lunard ; poursuivit Sirius. Mais tu n'as aucun droit sur elle. Tu as changé depuis quelque temps, n'étais-ce pas toi qui, jadis, nous empêchais de trop tourmenter Servillus ?
Remus fixa tour à tour Sirius et James.
-Quel sort a t'elle bien pu vous jeter pour que vous soyez ainsi accrochés à elle ? souffla t'il avec hargne.
-Aucun et tu le sais parfaitement. Aurais-tu, dans ta rancœur, déjà oubliée tout ce qu'elle à pu faire pour chacun d'entre nous ou bien la jalousie qui te ronge te voile t'elle à ce point l'esprit ? repartit Sirius avec un reniflement dédaigneux à l'encontre de son ami, agacé de son attitude.
Le loup-garou demeura coi, baissant la tête avec affliction.
-Nous savons que tu tiens à elle autant que nous, voir plus, mais il ne faut pas que cet amour t'empêche de l'autoriser à être heureuse ; murmura James, passant un bras compatissant autours de ses épaules.
Brusquement, le masque de dureté du jeune homme se brisa et il fondit en larmes.
-Bien sûr que je l'aime… A en mourir ! Mais… mais c'est si dur pour moi de la savoir dans les bras de ce type… Je voudrais tellement ne pas être si stupide et jaloux pourtant… pourtant j'aimerais qu'elle soit à moi… Maintenant je suis sûr qu'elle me déteste après ce que je lui ai dit…
-Parle lui ; affirma Sirius. Je suis certain qu'elle t'écoutera. Excuse-toi auprès d'elle. Nous t'acceptons en temps que loup-garou, nous feront de même pour elle en temps que vampire.
Remus renifla et s'essuya les yeux du dos de la main, hochant la tête en signe d'approbation. Le moment de réparer ses fautes arrivait inexorablement.

Le bruit du portrait pivotant sur lui-même fit sursauter le groupe. Un pincement saisit Remus au cœur lorsqu'il vit Livia traverser la pièce en rasant les murs, évitant soigneusement de tourner son regard vers les Maraudeurs.
Sirius se racla la gorge, c'était le moment ou jamais.
-Euh… Livia ? Est-ce que… euh… On peut te parler s'il te plait ?
La jeune fille s'arrêta de marcher mais ne s'approcha pas pour autant.
-Si c'est pour me demander si je sors avec Severus, c'est oui et je me fous de votre opinion ! lança t'elle d'une voix mal assurée et un peu plus aiguë qu'à l'ordinaire.
-Non… ce n'est pas pour ça. Viens… hasarda timidement James.
Elle s'approcha à cette injonction mais ces mouvements étaient pleins de méfiance et elle s'assit le plus à l'écart possible de leur cercle.
Les Maraudeurs sentirent une masse leur tomber dans l'estomac lorsqu'ils entrevirent les traces qu'avaient laissées les larmes qu'elle avait versées.
-Que me voulez-vous ? demanda t'elle d'un ton rogue.
-Jeveumexcusez… dit Remus d'une seule traite.
-Quoi ? s'étonna t'elle, tournant ses yeux brillant comme des étoiles vers son premier amour.
-Je veux m'excuser auprès de toi pour ce que je t'ai dit… répéta t'il plus distinctement.
Livia eut un petit rire sec, son visage se fermant.
-Que dois-je répondre à cela ? Oui Remus, je te pardonne de m'avoir insulté, de m'avoir laissé tomber en apprenant ce que je suis ? Excuse-moi mais je ne croit pas que tu puisses t'en sortir aussi facilement…
-Pourquoi pas ? tenta timidement son adversaire.
-Parce que je me souvient encore du jour où j'ai appris que tu était un loup-garou ! s'emporta t'elle violemment, se levant et marchant à grands pas près de l'âtre, oubliant les deux autres, ne voyant plus que Remus. Parce que ce jour là je ne t'ai pas repoussé ! Parce que j'ai ressentit pour toi de la compassion et que j'ai voulu te venir en aide sans que je sache pourtant quoi faire pour te soulager ! Qu'as-tu fais, toi à part me dénigrer et ne voir plus que cette bête hideuse qui dort en moi tout en oubliant celle qui était ton amie ?
-Livia… Je t'en prie pardonne lui et redevient notre amie… supplia Sirius en lui prenant le poignet.
Les yeux de Livia se posèrent froidement sur la main du jeune homme et elle se dégagea d'une brusque secousse.
-Laisse-moi ! Comment peux-tu dire cela ? « Redevient notre amie » ? Est-ce moi qui vous ai laissé tomber ? Est-ce moi qui, sans savoir ce qui se passait, ai décidé de ne plus vous adresser la parole ? Severus m'a raconté ce qui s'était passé entre vous à l'infirmerie et ton attitude m'a dégoûté ! Moi qui croyais que toi au moins pourrait comprendre, je me trompait sur toute la ligne !
Livia cacha son visage dans ses mains et laissa les larmes l'emporter de nouveau, tout son corps secoué par de violents sanglots.
-Tu me dis de redevenir votre amie mais je n'ai jamais cessé de l'être moi ! gémit-elle.
Comme si elle avait eut soudain honte de sa faiblesse, elle tamponna ses yeux avec un mouchoir, tournant le dos à ses opposants. Sa voix s'éleva de nouveau, triste dans le silence assourdissant qui avait envahi la pièce.
- J'aime Severus parce qu'il m'a aidé et qu'il m'a comprit. Il a commis des erreurs mais à sût les rattraper en m'ouvrant tout simplement son cœur et en prononçant les mots qui me consolent. Voilà ce que j'aime chez lui, son côté maladroit mais toujours tendre et sa pureté car il a le cœur bien plus fragile et délicat que n'importe qui dans ce château…
-… Et nous ? Que devons nous faire pour que tu pardonnes nos erreurs ? sollicita James pour la première fois.
-Me promettre que vous ne me ferez plus jamais mal comme vous me l'avez fait… conclu Livia.
Son visage fut de nouveau envahis par des perles de cristal lorsque les trois adolescents la serrèrent contre eux en murmurant :
- C'est juré !

La veille du grand bal annoncé par Dumbledore, tout Poudlard était en effervescence. Les professeurs eux-mêmes avaient renoncé à faire cours normalement devant l'agitation des élèves. Il n'y avait pas dans tout le château une seule personne qui ne pensa pas à l'événement du lendemain soir.
Severus n'échappait pas à cette règle. Il avait toujours considéré les fêtes comme une idiotie mais tout à coup, cela le préoccupait, sans doute à cause de la réponse de Livia à son invitation du lundi.

C'était le mercredi après-midi, après la fin des cours à midi pour tous les étudiants. Severus s'était installé dans le parc, sous un arbre malgré le froid et lisait tranquillement. Tout à coup, quelqu'un s'accroupit face à lui et chuchota :
-Je savais que je te trouverais là… Tu aimes le froid.
-Pas plus que le chaud mais il y a une chose que j'aime vraiment… la tiédeur de tes lèvres ; répondit-il, relevant la tête avec un sourire amoureux.
Livia eut un petit rire et secoua la tête, se sentant plus heureuse qu'elle ne l'avait jamais été.
-Tu es un flatteur Rogue…
L'intéressé fit la moue à l'entente de son nom de famille.
-Si cela ne te plaît pas, je ne te dirais plus rien ; glissa t'il d'un air enjoué.
-Ne dis rien mais embrasse moi… susurra t'elle, approchant son visage du sien, effleurant ses lèvres du doigt.
Rogue obéit à cette injonction sans se faire prier. Lorsque leurs bouches se séparèrent, ils se levèrent pour s'étreindre joyeusement.

Rogue baissa les yeux sur la jeune fille collée contre son corps, promenant son regard sur elle, la détaillant comme pour graver son image en lui pour toujours. Il caressa d'un doigt les longs cils noirs et recourbés, suivit l'arrondi de son visage et de sa bouche avec une sorte d'émerveillement. Les cheveux d'or étincelaient comme jamais dans la lumière automnale, en harmonie parfaite avec les arbres tout de feu et de brun vêtus.
Ses yeux glissèrent comme une caresse jusqu'au cou de Livia, protégé par une écharpe à rayures rouge et or et sa vision se voila quand il vit sa propre écharpe, aux couleurs des Serpentards, superposée à celle de Livia.

Quelque chose en lui le tourmenta à cette vue et la mélancolie l'envahit traîtreusement.
-Regarde, Livia, cela définit parfaitement notre couple… Il est presque contre nature…murmura t'il, la voix prise, effleurant les deux bandes de laine douce.
-Je ne vois pas les choses ainsi ; repartit très doucement la belle blonde. Je vois un signe des temps qui changent. Un jour peut-être que les Serpentards ne seront plus en guerre contre les Gryffondors. Un jour les mentalités changerons. Aujourd'hui avec tous les meurtres commis par Tu-Sais-Qui, tout le monde se méfie de tout le monde et les Serpentards sont mal vu car souvent plus sombres que les autres mais les gens ne sont pas encore très évolués et ne voient pas qu'il y a autant de Mangemorts qui sont d'anciens Serpentards que de Mangemorts issus d'autres horizons…

Le cœur du garçon se serra douloureusement. Comme il souffrait d'être un Mangemort, comme cela le répugnait ! Il appuya sa joue contre celle de sa compagne, laissant échapper un soupir.
-Il y a quelque chose qu'il faut que tu saches… souffla t'il à regret, s'en voulant de gâcher ce moment mais la culpabilité lui pesait trop.
-Quoi ?
Rogue inspira profondément, la serrant un peu plus contre lui, tout son être luttant contre la raison qui lui hurlait de se taire.
-Si tu lui dis, tu la perdras…insinua pernicieusement quelque chose en lui.
-Je… commença t'il, passant outre la petite voix.
-Oui ?
-Livia, je suis un Mangemort… annonça t'il brusquement, s'écartant d'elle.
Livia demeura bouche bée, sentant son expression se décomposer brutalement. Rogue se dandinait d'un pied sur l'autre, rendu fou de douleur par son regard d'incompréhension et de tristesse, sans savoir que faire ni comment réagir. Il oscillait entre l'envie de s'enfuir vite et loin ou d'attendre sa réaction.
L'adolescente tremblait un peu cependant, elle s'approcha de lui et dit d'une voix étouffée :
-Depuis quant ?
-Cet été ; avoua t'il, penaud, baissant la tête. Je dois te répugner maintenant, tu dois me détester …
Livia démentit cela dans un léger signe et, quand elle le scruta, ces yeux ne contenaient aucune trace de peur ou de rejet. Elle acheva de venir à lui et se pelotonna dans la chaleur de ses bras. Elle le sentit pleurer sans bruit contre son cou. D'une main, elle caressa ses cheveux corbeau, l'embrassant sur la joue pour le consoler, l'apaiser, comme il l'avait fait pour elle.
-Il en faudra plus que cela pour que je renonce à notre relation… Je t'aime, j'ai confiance en toi…
Rogue releva la tête, essuyant ses larmes, tentant un faible sourire.
-Je… Puis-je « la » voir ? chuchota Livia, l'estomac contracté.

Son petit ami hocha lentement la tête et releva la manche de sa robe de sorcier sur son avant bras, dévoilant son terrible secret. Livia frissonna mais son doigt se tendit vers la marque noire, hésitant légèrement à mi-course. Lorsque l'index de son aimée atteignit l'endroit que seul Voldemort avait touché, le Mangemort ferma les yeux, laissant échapper un gémissement sous la légèreté de la caresse. Il eut tout à coup l'impression confuse d'être purifié par se contact comme si la caresse de Livia lui offrait une seconde chance, ouvrant ses yeux à un monde qui possédait bien des choses précieuses dont il n'aurait pris conscience qu'en cet instant. Lorsqu'il rouvrit les paupières, il se pencha et déposa un baiser sur les lèvres écarlate de sa compagne immortelle et lui murmura merci, incapable d'exprimer par des mots l'émotion qui l'inondait
Ils restèrent enlacés à échanger de tendres baiser jusqu'à ce que l'heure du dîner ait sonnée. Rogue regardait Livia s'éloigner avec plus d'adoration dans les yeux qu'il n'en avait jamais eut quand celle ci se retourna et lui lança :
-Au fait, pour le bal de samedi, je veux bien être ta cavalière !

Severus Rogue attendait, anxieux, debout devant l'escalier montant au dortoir des Gryffondors Il portait une robe de sorcier noire à reflets argent et une cape d'un vert profond retenue par une agrafe en argent en forme de serpent Ses cheveux, peignés avec soin, tombaient souplement sur ses épaules, quelques mèches tombant devant ses yeux d'un noir plus profond que la nuit. Ses prunelles insondables paraissaient animées d'une vie propre, animées par un feu ardent, conférant à tout son être un magnétisme puissant.
En passant, les élèves de la maison rivale le dévisageaient, suspectant que sa présence en un tel lieu soit liée à Livia.

La jeune fille prit une profonde inspiration avant de descendre l'escalier, saisissant d'une main nerveuse un pan de sa robe. Un sentiment d'excitation mêlé de crainte lui nouait les entrailles ; c'était son premier rendez-vous.
Pour l'occasion, elle avait revêtu une robe de velours rouge, dont la teinte carmine faisait incroyablement ressortir la blancheur de son teint. Un décolleté bordé de dentelle noire s'ouvrait sur d'aguichant appâts, dont la rondeur parfaite à demi dissimulée lançait alentour ses parfums interdits. Moulante jusqu'à sa taille, la robe s'évasait ensuite jusqu'au sol où elle formait une légère traîne. Les manches étaient remplacées par des gants en dentelle noire remontant au-dessus du coude, épousant l'arrondi parfait de ses bras longs et fins.
Livia commença à descendre lentement, le cœur battant la chamade, ses cheveux dorés flottaient au rythme de ses pas, justes retenus pas deux tresses étroites partant des tempes et nouées sur le derrière de la tête. Pour la première fois, elle portait du maquillage, mettant à ce point ses yeux extraordinaires en valeur que nul ne pouvait soutenir son regard conquérant, comme si le soleil ardent s'était réfugié dans le brasier de ses prunelles irisées.

Lorsque Severus vit apparaître la séduisante jeune fille, il crut qu'un ange lui était apparut. Il se sentit soudain incapable de définir sa beauté avec des mots, même les plus beaux, comme si ceux ci n'auraient pu rendre qu'un reflet déformé et minime de la magnificence qui semblait irradier de chacune des particules qui composaient Livia. Toute la majesté du Vampire se trahissait dans ses gestes, rien ne pourrait jamais traduire sa beauté qui défiait l'imagination telle une sculpture somptueuse à la gloire d'une créature d'un autre monde et d'un autre temps.

Les deux amants se tenaient face à face, confus, ne sachant que dire. Severus s'inclina maladroitement et offrit son bras à la jeune fille.
Tous deux entrèrent dans la Grande Salle, bras dessus, bras dessous, dévoilant au autres élèves abasourdis l'amour qui les unissait. Des regards envieux ou perplexes fusaient de toutes parts. Ils se serrèrent un peu plus l'un contre l'autre, mal à l'aise mais heureux. Ils ne voulaient plus jamais devoir se cacher.

Leur destin était désormais scellé, envers et contre tous, dans la haine comme la joie, maintenant et à jamais…