Hearts live by being wounded, by our dancing days
Notes de traduction : Rien ne m'appartient, que ce soit Harry Potter ou cette histoire rien n'est à moi à part la traduction.
Cela faisait très longtemps que je voulais traduire ce texte qui m'a beaucoup touchée et inspirée : c'est enfin chose faite! J'ai beaucoup travaillé dessus et ce fut très enrichissant ; j'espère que vous l'apprécierez comme moi. Si vous êtes intéressés, l'auteur publie beaucoup en anglais sur cette plateforme5nom d'auteur: our dancing days).
Si vous voyez des erreurs ou des points que je peux améliorer faites le moi savoir dans les review, je serais ravie de corriger et de m'améliorer.
Résumé : Il peut vous dire à quoi ressemblent les orphelins. Et les meurtriers. Et les soldats. Et les mères. Mais il ne le fera pas.
La mort de treize membres de l'ordre et une étude des cicatrices.
Notes : Je pense que la Première Guerre est la période la plus intéressante de Harry Potter, spécialement l'Ordre. J'ai écrit ça après avoir discuté avec mon ami.e des différents types de cicatrice que l'on peut avoir ( il en est ressorti qu'il y en a beaucoup…)
Les chiffres romains au début de chaque section marquent quand le personnage meurt, de la première mort à la treizième. J'espère sincèrement que vous allez apprécier !
« C'est en étant blessé que les cœurs vivent » (Hearts live by being wounded), - Oscar Wilde.
(Tout le monde a des cicatrices. Vous devez juste regarder)
XII
Les cicatrices de Sirius Black sont considérées comme des cicatrices de combat comme celle qui encercle son poignet depuis la seule fois où il a essayé la cuisine Moldue. La cicatrice en forme de feuille de trèfle sur son pied gauche qui date d'un curieux incident avec le Calamar Géant en cinquième année. Celle qui coule depuis sa hanche à cause d'encore une autre mission de l'Ordre.
Des griffures s'échappent le long de ses bras et de son torse depuis les nuits dont ils ne parlent pas.
Mais la plupart de ses cicatrices ne viennent pas d'une bataille méritant d'être mentionnée. Ces marques parlent de fouets, et de ceintures et de punissions il a beau n'être que courage et défi, il n'est pas fier d'elles. Elles lui disent seulement combien de personnes auraient dû l'aimer et combien ne l'aimaient pas.
(Il n'a pas encore reçu le plus grand coup, le coup qui va à la fois le tuer et l'envoyer à Azkaban et il ne viendra que trop tôt, vieux frère)
Remus a embrassé chaque cicatrice.
IV
La cicatrice de Dorcas Meadows n'a rien de spectaculaire.
Elle est vraiment petite et se cache dans son col. Elle rampe sur sa poitrine à l'endroit exact où elle plaisante en disant que son cœur devrait être. Dorcas a un cœur, bien sûr. Et elle est chanceuse de l'avoir encore. Trop chanceuse. Ce sort aurait dû la tuer, mais, comme toujours…
(Quand elle meurt, sous les précieuses mains de Lord Voldemort, tout ce qu'ils retrouvent finalement est sa main. Elle porte toujours sa bague de fiançailles à son doigt.)
Chanceuse.
C'est ce qu'elle dit. Benjy appelle ça l'amour.
IX
Franck Londubat a dix-sept cicatrices au total.
Elles sont toutes différentes, bien sûr : il y a les ridicules, comme celle en forme de cœur sur sa fesse gauche qui date d'un accident avec une valentine malicieuse en septième année, et celles sur ses genoux à cause de toutes les fois où il est tombé étant enfant.
Il y a les courageuses, celles de sorts et de maléfices, nées de batailles, de se battre du côté des perdants. Parfois du moins.
Et puis il y a les plus sérieuses. Comme la marque de corde autour de son cou. Comme les entailles qui hurlent depuis ses poignets.
Alice enroule ses doigts autour des marques et ne pose jamais de questions.
VII
Marlene McKinnon est un patchwork de cicatrices et de beauté mutilée. Elle adore ça.
Chaque cicatrice raconte une histoire : de quand elle est tombée pour la première fois d'un arbre en essayant d'arriver en haut avant son frère, de quand elle a frappé Severus Rogue sur le nez et qu'il a réagi en conséquent, de quand elle s'est battue aux côtés de ses amis : lorsque c'était une vie pour une vie et une cicatrice pour une cicatrice.
Elle a des dettes, écrites sur son corps telles des signatures.
Ce ne sont pas des laides cicatrices pas saillantes, mais pâles et douces, moulant sa peau comme de la soie. Elles sont juste une autre façon de montrer qu'elle est elle.
(Il y a d'autres cicatrices des cicatrices qui datent de quand un ancien petit ami allait trop loin ou cicatrices de quand son père pouvait encore la toucher sans se faire prendre. Elles ne sont pas si belles.)
Mais elle est toujours magnifique, jusqu'à sa mort.
X
Si on compte celles qui ne sont pas sur son corps, James Potter a trois cicatrices.
Sa première en est une très sérieuse qui s'enroule depuis son torse jusqu'au bas de son dos, c'est la seule fois où il a envié Remus. Parce que Remus connait les cicatrices, connait les cicatrices aussi bien que Sirius connait la magie et James connait le Quidditch.
Cette blessure est plissée et laide et un souvenir constant de la fois où il n'a presque pas survécu.
Lily dépose des doux baisers tout autour. Il sait qu'elle essaye juste d'aider.
Ses deuxième et troisième sont des tombes sans nom à Godric's Hollow qui n'abritent pas de corps, ne l'ont jamais fait. Ils n'ont jamais été retrouvés, après tout. Les épitaphes disent « Le cœur est le foyer de la bravoure ». Pas plus. James ne peut pas supporter de graver le nom de ses parents dans la pierre. (Et son fils le détestera pour ça.)
Certaines blessures ne guériront jamais elles ne peuvent que cicatriser.
V-VI
Fabian et Gideon n'ont aucune cicatrice.
Ils n'en auront jamais.
A la place, ils laissent des cicatrices sur ceux qu'ils laissent derrière imprimées, tatouées sur leurs âmes, comme si les frères l'avaient prévu. Personne n'oublie comment ils ont combattu cinq Mangemorts, seuls, tout en criant au-secours, encore et encore et encore et encore et encore…
Personne n'est venu. Ils n'étaient pas la priorité. Mais personne n'oublie que leurs blessures fatales étaient identiques, les deux paires d'yeux riant avec l'excitation du combat et la promesse de mourir jeunes. Personne n'oublie.
C'est la cicatrice qu'ils laissent.
VIII
Alice Londubat a des cicatrices.
Elles jonchent son corps négligemment, au hasard, comme pas à leur place. Elle ne ressemble pas à un Auror, n'y a jamais ressemblé elle porte des décolletés pour montrer les colliers de blessures qu'elle porte comme des perles. Cela fait longtemps qu'Alice a cessé de s'en inquiéter.
Franck ne comprend pas, parce que ses cicatrices à lui sont vives et vivantes et elles murmurent des histoires au milieu de la nuit.
Les siennes ne sont pas des cicatrices de combat, mais erreurs et expériences, et tous les jours qu'elle a vécu en se battant pour ce qu'elle croit bon. Elle n'aura pas honte de ses cicatrices.
Et peut-être qu'elle porte des robes à dos-nu pour choquer, ou peut-être juste pour se sentir mieux à propos de son treillage personnel, à propos des tatouages qu'elle n'a pas choisi. C'est son œuvre d'art, son corps. Un chef d'œuvre à exposer comme si c'était Mona Lisa.
Ses cicatrices ne sont pas jolies, mais elles sont captivantes, et Alice ne voudra jamais rien d'autre.
III
Benjy Fenwick a précisément une cicatrice.
C'est une cicatrice de rien du tout, datant d'un jour dont il ne se souvient pas. Elle est en haut de son épaule et, le connaissant, il a probablement raté une marche ou trébuché sur ses propres pieds. C'est ce que Dorcas lui dit, en tout cas. Certains jours, il ne la croit pas.
Mais ces jours sont rares, et il est content d'avoir une seule cicatrice.
Il y a les cicatrices telles que le nombre de personnes qu'il a tué des cicatrices comme l'image d'un Mangemort mutilé et à moitié mort gravé dans son cerveau. Il avait presque tué Dorcas. Donc Benjy l'a tué.
Certaines cicatrices qu'il ne voit pas, mais qui le gardent toujours éveillé la nuit, pensant à la fois où il a hurlé « ENDOLORIS ! » si fort que ses os ont tremblé.
Quand ils le trouvent (l'Ordre, bien-sûr, toujours le précieux Ordre) il n'est pas à moitié mort. Il semble n'avoir jamais été vivant, comme s'il avait toujours été un cadavre marchant avec la peau si déchirée que l'on peut compter chacune de ses côtes brisées.
On peut toujours voir la cicatrice.
I
Caradoc Dearborn a trop de cicatrices.
Ses cicatrices, à la différence des autres, viennent d'aventures et de farces et de trop s'approcher de loups-garous à la pleine lune.
La première chose que tout le monde remarque à propos de Caradoc est la longue cicatrice au travers de son visage, rendant son nez tordu et sa bouche légèrement inclinée dans un angle, comme si elle était maintenue en l'air par un fil. Il y a aussi deux cicatrices s'étirant vers le haut depuis ses lèvres, donc il semble presque toujours souriant.
Quelques membres de l'Ordre l'appellent le Joker, et pas seulement pour ses farces(1). Ça ne le dérange pas. Mary lui sourit comme s'il était spécial.
(Son tour de disparition est le meilleur. Jusqu'à…)
Ainsi, la deuxième chose que tout le monde remarque est à quel point il est courageux, il est noble, il est fort… Mais ses cicatrices ne veulent pas dire que c'est un Gryffondor. Ne vous méprenez pas, il pourrait s'attaquer à un dragon s'il en avait l'occasion, mais il n'est pas Gryffondor.
Les Poufsouffle peuvent être brave aussi.
XI
Lily Evans (non, Potter) a de nombreuses cicatrices.
Oh, on ne peut pas les voir, bien-sûr. Elle ne le permettrait jamais. Mais elles sont là une pour chaque « monstre », une pour chaque « sang-de-bourbe ». Elle n'a pas honte de ses cicatrices, tout comme elle n'a pas honte de ses parents moldus et de ses cheveux roux et de sa frivolité, comme Remus l'appelle.
Mais James, étant James, ne comprend pas les cicatrices qui ne sont pas là. Les siennes sont physiques, un éternel rappel sur son corps ou deux tombes vides dans un cimetière
Il peut frapper, donner des coups de pied, des coups de poing et se déchainer, pleurer, mais Lily ne peut pas. Ces cicatrices sont trop profondes et elles l'ont brisée, d'une certaine manière. Elle ne se sent plus comme avant.
Ce qu'elle ne comprend pas, c'est que tout le monde a un passé (arrogant et orphelin, Black et cruel, rongeur et inutile, loup-garou et calme) et ce n'est pas tout le monde qui peut admettre ça. Chacun souffre à sa façon. Ce monde n'est pas sans tâches. Il n'est pas parfait.
Mais Lily, très chère Lily, est jeune et frivole et égoïste, donc, bien-sûr, ses blessures sont les seules méritant d'être guéries. Mais elle ne vous dira jamais cela.
II
Mary McDonald a seulement une cicatrice, s'enroulant autour de sa gorge.
C'est assez.
XII
Remus Lupin peut beaucoup vous en dire à propos de cicatrices.
Il peut vous parler de cicatrices infligées par un loup-garou, qui ne guériront jamais vraiment. Il peut vous parler de cicatrices de guerre, et de cicatrices à cause de chutes d'un arbre, et de cicatrices de l'intérieur. Il peut vous dire toutes les façons de détruire un homme pour la vie sans poser le petit doigt sur lui.
Mais il ne le fera pas.
Il ne le fera pas parce que ce monde en connait assez à propos des cicatrices en connait assez à propos de la perte et de la douleur et des souvenirs. Il connait la mort.
L'Ordre était jeune. Jeune, tout juste sorti de Poudlard et déjà dans la guerre et s'accrochant au peu qu'il leur restait de leurs vies. Ils étaient inconscients et puérils et téméraires, et ils étaient loin d'être indestructibles. Ils étaient dépassés et égoïstes. Et ils sont tous morts à la fin, chacun d'entre eux. …
Ils étaient jeunes, les gens ont tendance à l'oublier.
Donc oui, Remus peut vous dire ce à quoi ressemblent les cicatrices quand elles étaient fatales, autrefois, et il peut dire l'exact regard hanté qu'affiche un homme la première fois qu'il tue quelqu'un. Elles sont flagrantes. Il peut vous dire à quoi ressemble une cicatrice sur un homme mort il y a douze ans, mais dont le cœur bat toujours.
Certaines cicatrices ressemblent à la solitude. Ce sont les plus sournoises, parce qu'elles grandissent avec le temps, boucles noires s'enroulant autour des cages thoraciques et empoisonnant lentement. Ces cicatrices vous tueront.
Il peut vous dire à quoi ressemblent les orphelins. Et les meurtriers. Et les soldats. Et les mères.
Mais il ne le fera pas. Le monde a assez de cicatrices.
(1) Jeu de mots intraduisible entre le Joker de DC Comics et le mot joker en anglais qui signifie blagueur.
