Je t'aime, moi non plus
De la pâte d'amande ! Il lui fallait de la pâte d'amande !
...C'était la Saint-Valentin demain. Comme on peut s'en douter, Sakura n'allait certainement pas laisser passer cette occasion de prouver à Yukito tout l'amour qu'il avait réussit à faire naître au creux de son cœur. Il fallait qu'elle trouve quelque chose de spécial, d'original, de merveilleux, de fantastique, de jamais vu, qui laisserait dans l'âme de Yukito la marque indélébile de l'affection de Sakura.
De la nourriture. Yukito aimait manger, il fallait donc qu'elle lui offre quelque chose en rapport avec de la nourriture. Quelque chose de très bon, auquel personne ne penserait jamais, qui serait unique...
OU ETAIT CETTE P(censuré)N DE PATE D'AMANDE ?
Ah ben voilà. Quant même.
Elle venait de trouver le cadavre du pauvre tube de pâte sucrée qui gisait au fond du placard de la salle de bain.
Ravie, un grand sourire aux lèvres, elle se précipita vers la cuisine et entrepris avec bonne humeur de décorer son mystérieux et comestible présent.
S'appliquant, et fronçant joliment ses délicats petits sourcils, elle recouvrit de pâte d'amande l'inscription qu'elle avait gravé sur le cadeau.
Un soupir de contentement s'échappant de ses lèvres, elle emprisonna la... nourriture, dans une petite boîte rose pastel à laquelle elle accrocha un petit nœud d'un bleu fluorescent.
« Je t'aime, Yukito, » murmura t-elle en souriant avec tendresse, le regard débordant d'amour posé sur son œuvre.
« Tiens, c'est pour toi. »
Yukito leva un sourcil et jeta un coup d'œil interrogateur sur son meilleur ami.
« C'est de la part de ma tarée de sœur, » expliqua celui-ci. « Si j'étais toi je jetterais ce truc vite fait bien fait à la poubelle, qui sait ce que ça peut être... Tu m'excuses mais j'ai un cours, là... » Et le jeune homme s'évapora aussi vite qu'il était arrivé et encore plus vite que si un cataclysme imminent menaçait l'équilibre terrestre...
Yukito, un sourcil toujours levé, commença sans grand enthousiasme à défaire le petit paquet couleur Barbie.
Un hoquet d'horreur lui soulevant la poitrine, il se rejeta brusquement en arrière, laissant le cadeau choir sur le sol avec un bruit mat.
« S... Sa peluche... » articula t-il dans un soufflement rauque.
Effectivement, au fond du paquet gisait Kélo, les yeux révulsés, des petits bouts de ses intestins éclaboussés un peu partout sur les côtés de la boîte en carton, le sang ayant giclé et imprégné cette même boîte d'une couleur rougeâtre, et une inscription au dentifrice sur cette charogne déchiquetée indiquant que « Je t'aime, Yukito ».
C'est gore, tout ça quant même...
...C'est quoi, déjà, le nom de Yukito, dans la version française ?
