Et voilà... C'est reparti avec Kélo... J'y peux rien, c'est plus fort que moi... Ça doit être un truc profondément ancré dans mes gènes...
Les trois petits Kélos
Il était une fois trois petits Kélos joufflus. Ils étaient tous les trois joyeux, gentils, et croquaient la vie à pleines dents, leur pelage jaune et soyeux brillant sous le soleil, et leurs tout petits yeux noirs pétillants de malice.
Ils vivaient avec leur Maman dans une gentille petite maisonnette, et ils étaient heureux, car elle leur faisait tous les jours de délicieux petits plats. Mais un jour, le dernier déclara : « Il faut que nous allions courir le monde pour chercher fortune ! » « Il a raison ! » clamèrent ses deux frères.
La Maman les regarda, un instant silencieuse. Elle savait que le monde était plein d'horribles dangers, assassins, pervers, gens malhonnêtes, avalanches, loups-garous, embouteillages, goupils, profs de philo, menteurs, tricheurs, monstres, criminels, Sadako, fanfictueuses à l'esprit embrumé, sans compter la terrible Sakura qui, disait-on, rôdait dans les parages depuis quelques jours. Elle savait que si elle les laissait partir, elle ne les reverrait probablement jamais.
Elle leur sourit.
« Je vous le permet, » déclara t-elle en pensant qu'elle n'aurait plus besoin de passer des heures devant ses fourneaux.
Très tôt, le lendemain matin, les petits Kélos s'envolèrent dans le ciel bleu du printemps, agitant frénétiquement leurs petites ailes et serrant contre leur cœur le dernier Délicieux Petit Plat de Maman Kélo, de peur qu'il ne tombe dans le vide.
Soudain, le premier des trois petits machins jaunes aperçut, là en bas sur le sol, une énorme charrette remplie à ras bord de paille bien dorée.
Ravi, il décida qu'il avait volé bien suffisamment, et descendit en piquet vers le gros tas foisonneux.
Le conducteur de la charrette, entendant un petit « pof ! » dans son dos, se retourna avec surprise pour découvrir un petit insecte jaune qui émergeait de son chargement, très satisfait de lui.
« Bonjour, monsieur, » commença l'insecte. « Je voudrais savoir si vous ne pouviez me prêter un peu de cette paille qui vous encombre afin que je puisse construire m... » il n'eut hélas pas le temps de finir, l'homme l'ayant attrapé ainsi qu'une bonne poignet de paille pour l'envoyer brutalement embrasser le sol quelque mètres plus loin.
« Merci ! » s'écria le petit Kélo en rassemblant tout les morceaux de paille qui s'étaient éparpillés autour de lui tandis que la charrette s'éloignait.
Le premier petit Kélo n'en eut pas pour longtemps à construire sa maisonnée. Voilà que déjà il avait fini, et admirait fièrement son chef-d'œuvre.
Il ne sentit pas la présence maléfique de la Terrible Sakura qui le guettait depuis l'orée de la forêt.
Quelques instants plus tard, alors qu'il dégustait le Dernier Bon Petit Plat de Maman Kélo en se disant que décidément ça manquait bien de sel et qu'il était grand temps qu'il quitte cette maison ou la cuisinière n'était pas fichue de faire son travail convenablement, la Grande Méchante Sakura frappa à sa porte.
« Petit Kélo, Petit Kélo, fais-moi visiter ta maison, » dit-elle d'une voix sourde et grondante où la gourmandise était facilement discernable.
Petit Kélo Premier entoura le Déjeuner des deux tentacules jaunes qui lui servaient de bras. On voulait lui voler son Repas !
« Par le poil de mes petites ailes, jamais de la vie ! » s'écria la Future Victime d'une voix indignée.
Un ricanement sournois franchit les crocs acérés de l'Horrible Sakura. Alors comme ça, on voulait lui résister ?
« Et bien dans ce cas, je vais utiliser ma wind card qui va souffler et tempêter et ta maison va s'envoler, » grogna la Méchante Sakura.
Et la wind card souffla, souffla tellement que la maison s'envola ! Puis Sakura la Terrible se précipita pour dévorer le Pauvre Petit Machin Jaune, mais il s'était hélas envolé avec la maison.
Pendant ce temps-là, les deux autres Petits Kélos papillonnaient toujours dans le ciel bleuté, lorsque soudain Petit Kélo le Second aperçut un homme poussant une charrette pleine de bois en contrebas.
Imitant son frère aîné, il descendit en piquet et se cogna douloureusement la tête contre les grosses bûches que transportait l'homme.
Interdis, le bûcheron s'arrêta et fixa le petit corps inerte de la... chose.
...Qu'est-ce que c'était que ce machin-là ? C'était jaune... Mou... De loin, ça ressemblait vaguement à un... un crapaud...
Par chance pour le Deuxième Truc Jaunâtre, cet homme était allergique aux crapauds ; il s'enfuit donc en courant, en hurlant et en criant au monstre, abandonnant son chargement au Présumé Crapaud.
Lorsqu'il se réveilla après son bon petit somme, le Petit Kélo, ravit, ne perdit pas de temps pour construire sa maison, car cela faisait plus d'une heure et demi qu'il n'avait pas mangé. En un tour de main, l'abri de bois fut debout. Il s'apprêtait à s'attaquer au Délicieux Petit Plat de Maman Kélo, lorsque Petit Kélo Premier se rua à l'intérieur de son chez-lui, refermant brutalement la porte et la barricadant avec tout ce qui lui tomba sous la main.
Son frère cadet le regardait, légèrement interloqué, tout en mastiquant.
Le Premier Petit Kélo se tourna vers lui, pantelant, une terreur indicible distillée au fond de ses yeux.
« Petit Frère ! C'est terrible... horrible... Affreux... La Grande Méchante Sakura... Elle est à mes trousses...Elle a voulu... Elle a voulu... Manger mon Repas ! »
Et il jeta un petit coup d'œil à celui de son frère qui fit prudemment glisser son Manger à l'autre bout de la table.
« Ne t'inquiète pas, je ne mangerais pas ton Bon Petit Plat. J'ai réussit à sauver le mien ! » s'exclama t-il en brandissant victorieusement une miche de main dorée à souhait et fourrée au miel et à la paille.
C'est à cet instant qu'une voix rauque s'éleva de l'autre côté de la cloison de bois.
« Petit Kélo, Petit Kélo, pourrais-je entrer dans ta maison ? »
Le Premier Petit Kélo étouffa un hoquet de peur et s'empressa de finir son Repas.
« Par le poil de mes petites ailes, jamais de la vie ! » s'exclama Petit Kélo le Deuxième.
« Très bien, alors ma wind card va souffler et tempêter et ta maison va s'envoler, » gronda Sakura la Vilaine.
Et la wind card souffla tant et tant que la fragile maison s'envola ! Ainsi que les deux Petits Kélos, malheureusement pour Sakura. Elle rappela sa carte et lui jeta un regard noir.
« Tu pourrais pas souffler moins fort, dis ? »
L'homme poussait sa charrette de briques en jetant des coups d'œil méfiants à droite et à gauche. Depuis qu'il avait vu ce crapaud jaune surgir de nulle part, il s'inquiétait de tout ce qui bougeait dans le paysage environnant.
Il reporta son regard sur son chargement de briques.
...Il était là. Le crapaud. A nouveau.
« Bonjour, monsieur, » commença t-il posément et avec gentillesse. « Pourriez-vous me vendre un petit peu de vos br... »
« AAAAAAAAAAAAAAH ! Au monstre ! Au loup ! Au crapaud qui parle ! »
Petit Kélo le Troisième observa l'homme hurler et s'enfuir en courant, toujours aussi calme.
« Merci beaucoup ! C'est très gentil de votre part ! » fit-il en agitant un bout de tentacule.
Le Troisième Petit Kélo ne fit pas comme ses deux frères, il ne construisit pas sa maison en deux temps trois mouvements ; Il avait terriblement faim, c'était vrai, mais il pris son mal en patience et tâcha d'ignorer les grognements douloureux de son estomac, car il souhaitait construire une maison belle, forte, et solide, qui résisterait aux assauts de tous les loups-garous et goupils des environs. Il empila ses briques soigneusement, il éleva quatre murs inébranlables et une robuste cheminée, puis il couvrit le tout d'un bon toit.
Il était en train de faire réchauffer son Bon Petit Plat dans la cheminée, lorsque ses deux grands frères entrèrent en furie dans son nouveau petit logis.
Il se tourna vers eux, étonné, et leur demanda ce qui se passait.
« La Grande Méchante Sakura est à nos trousses et elle veut manger nos Repas ! » s'écrièrent-ils de concert. (« Enfin moi j'ai déjà mangé le mien... »)
Kélo le Petit Dernier décida de prendre les choses en main.
« Très bien, » commença t-il, « tout d'abord, nous ne risquons rien ici, la maison est trop solide pour qu'elle réussisse à la détruire. Mais elle va essayer d'entrer, alors je vais... »
Il s'arrêta. Quelqu'un venait de frapper à la porte.
La voix rugueuse et ironique de l'Abominable Sakura s'éleva du jardin.
« Petit Kélo, Petit Kélo, laisse-moi entrer dans ta maison, » supplia t-elle.
« Par le poil de mes petites ailes, jamais de la vie ! » affirma avec énergie le troisième petit Kélo.
« Alors, ma wind card va souffler et tempêter et ta maison va s'envoler, » hurla l'Affreuse Sakura.
La wind card souffla et s'époumona tant qu'elle pu, mais la maison de briques ne trembla même pas.
Très vexée, la carte se tourna vers sa terrible maîtresse, un air d'incompréhension sur le visage.
Sakura se gratta le sommet du crâne, réfléchissant.
A l'intérieur de la forteresse, les trois petits Kélos riaient aux éclats, ils riaient, mais riaient ! Ah ! La pauvre Sakura, si elle avait vu sa tête !
Kélo le Troisième les fit soudainement taire.
« Chut ! Taisez-vous ! Ne vendez pas la peau de la Sakura avant de l'avoir tuée ! Elle va essayer d'entrer par tous les moyens possibles et inimaginables... »
« Mais comment pourrait-elle entrer ? Nous avons barricadé la porte et les fenêtres ! »
« Il reste la cheminée... »
Leurs trois regards se fixèrent sur l'antre rayonnant où rôtissait leur Futur Nouveau Bon Petit Plat.
Kélo le Troisième se dépêcha de retirer la marmite du feu.
« Et voilà ! Elle va essayer d'entrer par la cheminée, et elle va brûler vive ! » s'exclama t-il avec bonne humeur.
Les Trois Prochaines Victimes s'assirent devant la cheminée, se délectant à l'avance du spectacle.
Pensive, la Grande Méchante Sakura observait calmement la cheminée fumante en se tapotant le coin des lèvres.
Elle savait bien qu'il ne fallait jamais vendre la peau du Kélo avant de l'avoir tué, mais là, quant même, c'était du tout cuit, c'était le cas de le dire... Être stupide à ce point, il fallait le faire...
Et l'Affamée Sakura invoqua sa fire card, qui s'introduisit dans la cheminée des petits Kélos en un tourbillon enthousiaste, avant de griller les Nouveaux Casses Croûtes pour l'estomac gargouillant de sa pauvre maîtresse.
Sakura observa avec satisfaction la maison partir en fumée. Puis, elle s'aventura parmi les décombres, repérant aussitôt les Trois Bons Petits Plats que sa fire card lui avait tenu bien au chaud.
Elle les grignota en silence. Avant de se tourner vers la pauvre fire card qui attendait le jugement, angoissée.
« Complètement cramés ! Tu pouvais pas brûler moins fort ? »
...Un peu long, quant même, pour un « petit délire »... Enfin bon, il fallait absolument que j'écrive ce truc, je pouvais pas passer à côté...
"Fire card"... Elle existe, celle-là ? J'ai lu/vu le manga il y atellement longtemps, que...
Et merci pour vos reviews ! Ça fait tellement plaisir à une pauvre goupil sans défenses et sans vrais petits Kélos à martyriser !
