Note du 14 avril 2014 : Chapitre corrigé


Chapitre 5 : » Quand ton rire résonne en moi »

Yuna s'était enfermée dans sa chambre pour pleurer. Elle venait de perdre une personne qu'elle aimait une fois de trop. Elle avait serré Lulu si fort dans la chambre de Rikku que la mage noire avait eu du mal a la repousser. Yuna en pouvait plus. C'était comme ci Yevon — bien qu'elle eût cessé d'y croire — l'avait puni d'avoir sauvé Spira. Pourquoi ? Pourquoi sa cousine si pleine de vie avait fait ça ? Pourquoi ? Et cette poupée ? Était-ce un cadeau pour Lulu ou pour lui ? Elle était si belle et si misérable à la fois. Vu son état, ou Rikku était une piètre couturière — ce qui n'était pas le cas — ou la poupée en avait vécu. La jeune femme commença à mieux comprendre le désespoir qu'avait envahi sa cousine. Il était si distant et si impossible à approcher. Il semblait si proche et si loin à la fois. Fier combattant, ami fidèle… son aide dans les combats était inespéré. Il était toujours là quand on avait besoin de lui. Et Rikku… Yuna n'oubliera jamais son savoir d'AlBhed…

Il continuait à la fixer. Elle semblait comme paralysée, ne sachant pas quoi faire. Comme ci tout lui était interdit. C'était étrange de la voir là, au milieu de l'au-delà. Tout cela voulait dire qu'elle était morte et envoyée tout comme lui. Il n'y avait rien autour d'eux qu'une étendue d'eau ou de terre desséchée.

Elle avait peur. Elle tremblait de la tête au pied. L'Au-delà était sans doute immense et elle avait réussi à la retrouver. Ou était-ce lui qui l'avait retrouvée ? Elle chassa cette hypothèse absurde de son esprit. Il n'aurait jamais voulu avoir de ses nouvelles. Elle se souvint de l'épisode de la Plaine Foudroyée. Il n'aurait eu aucun scrupule à la laisser là au milieu de la foudre. Elle venait de rejoindre les rangs oui et alors ? Ce n'était pas une raison pour la rendre morte de peur pour la tester. Il devait bien avoir peur de quelque chose non ? Ne serait-ce que sa propre ombre… d'ailleurs ça la rendait malade ! Il était certes « celui qui avait ramené la Félicité — mais cela ne lui donnait pas le droit d'être cruel avec elle. Elle avait fait ses preuves. C'était une bonne combattante. Ou un bon soutien grâce a son overdrive. Elle était toujours aux côtés de Yunie durant les batailles contre les chimères purgatrices ! Elle était toujours là !

Il essayait de trouver les bons mots pour expliquer ce qu'il ressentait en ce moment ; l'incompréhension et l'irritation. Cela faisait presque dix minutes qu'ils se dévisageaient comme ci ils étaient des étrangers. Il ne savait pas ce qui l'avait ramenée ici et il s'en fichait. Pourtant il ne voulait ni l'effrayer ni la choquer. Il était une personne froide, mais pas "insensible". Elle avait peut-être été tuée par un anti-Al Bhed ou par quelqu'un qu'elle croyait un ami ?

Se rapprochant doucement d'une Rikku trempée et tremblante, Sir Auron prit la parole. Il parla avec douceur :

"Rikku…"

Rien que d'entendre, sa voix fit sursauter la jeune fille. Elle recula de quelque pas, retirant inconsciemment les mains de son cou. Auron remarqua immédiatement les griffes qui ne devaient pas être là. Il fronça les sourcils et fit un pas en avant. Rikku fit un pas de trop en arrière et tomba à l'eau. Elle regagna de façon paniquée la surface et cracha l'eau qu'elle avait avalée. Quand elle leva les yeux vers l'ancien gardien, elle trouva une main tendue vers elle pour l'aider à sortir de l'eau. Elle hésita quelques instant avant d'accepter. Elle tira peut-être un peu trop fort vers elle, car le gardien perdit l'équilibre et vint la rejoindre dans l'eau. Rikku ne put se retenir de rire. Lui, le légendaire gardien, tomber dans l'eau comme ça. Quand Auron regagna la surface, il lui lança un regard faussement mesquin ce qui redoubla le fou rire de Rikku. Elle tenait son ventre, elle en pouvait plus.

» Bien joué »

Rikku ne lui répondit pas, pleurant de rire. Son rire sonnait étrangement doux aux oreilles du légendaire gardien. Elle se repassa sa chute dans son esprit ce qui ne lui permit absolument pas de s'arrêter. Elle n'avait pas autant ri depuis des années.

Elle ne pouvait pas se contenir, se demandant même pourquoi elle ne s'étouffait pas vu la cadence de respiration qu'elle avait. Elle était morte, mais quand même.

Ils étaient à un mètre l'un de l'autre, à une cinquante de centimètre du « rivage ». Le rire de Rikku s'estompa peu à peu tandis que des larmes de joie s'écoulaient le long de ses joues.

« Tu es calmée ? »

Rikku fit oui de la tête, mais son fou rire redémarra aussitôt. Auron leva son œil unique vers le ciel. Elle était irrécupérable. Il la préférait riante qu'ayant une tête d'enterrement. Il était même content de l'avoir fait rire, même si ce n'était pas voulu du tout.