Chapitre trois

Réponse a la review! (une par chapitre, m'sieur dame! mais si vous voulez m'en envoyez plus, n'hésitez pas )

Docteur Gribouille: merci bcp!!! ça me touche hyper fort, surtout que je n'ai presque pas de review. Le fait que Severus soit danseur, c'était aussi pour le rapprocher de Narcissa. Et puis je l'imagine bien à l'opéra de Paris... Oui, bon, je sais, il finit professeur à Poudlard, mais laissez moi rêver! en tout cas, ravie que ma fic te plaise et j'espère que la suite te plaira aussi...

La porte du salon où je suis assise s'ouvre silencieusement et Draco apparaît. J'aimerais le prendre dans mes bras, lui dire qu'il m'a manqué. L'acceuillir par une parole de bienvenue. Je ne peux pas. je suis paralysée de douleur. Il Lui ressemble encore plus qu'avant! Comment pourrais-je le regarder sans voir l'ombre de son père? Les larmes me viennent aux yeux sans que je puisse rien y faire.
-Mère?
Les larmes coulent, coulent, sous le regard choqué de mon fils.
-Mère, je t'en prie! Arrête!
Il ne comprend pas, je vois dans ses yeux qu'il ne comprend pas. Je vois qu'il me trouve faible, comme Lucius. Et ce comme Lucius flotte devant moi, autour de moi. Je m'effondre par terre, sanglotant. J'entend vaguement Draco appeler un elfe de maison, puis les ténèbres se font.

Les murs autour de moi me font mal. Blancs. Le deuil est peut-être noir, pour moi la mort est blanche. Alors je suis peut-être morte? A cette pensée, une vague de joie déferle dans mon cœur. Si je suis morte, je ne souffrirais plus... Une femme entre, brisant mes espoirs.
-Madame est réveillée? Vous nous avez fais peur, vous savez! Vous vous êtes évanouie et impossible de vous réveiller!
-Où suis-je?
-A sainte-Mangouste. Tenez, je vous apporte votre repas. Mangez tant que c'est chaud.
L'infirmière me pose un plateau-repas sur les genoux et s'en va. Elle me paraît immédiatement antipathique. Sa manière hypocrite de sourire, la même sans doute pour tous les patients, son air important et pressé... Mais qu'est-ce que je fais ici? Je repousse le plateau, écœurée par tant de nourriture. Si seulement Lucius était là, ça ferait longtemps qu'il m'aurait sorti de cet hôpital. Si seulement...

Je me sens si faible, si fragile. Ma tête me lance, ne me laissant pas me rendormir. L'infirmière est venue reprendre son plateau et m'a forcée à manger un peu. Maintenant, j'ai la nausée. Je me demande bien ce qui s'est passé pour que je sois ici. J'ai toujours haï les hôpitaux, ces endroits froids, impersonnels, aux odeurs de mort et de médicaments.

Je m'ennuie. Ma migraine est toujours là, présente, je ne peux lire. J'ai tenté de me lever mais je suis tombée et j'ai mis au moins un quart d'heure à regagnée mon lit. Mais qu'est-ce que j'ai? Tout est confus. Ma main avance comme si je ne le commandais plus et sonne l'infirmière.

-Madame Malfoy?
Ne m'appellez pas comme ça! Ne m'appellez plus jamais comme ça!
-Pourrais-je voir un médicomage s'il vous plaît?
J'ai réussis à prendre mon ton guindé et snob, un miracle compte tenus des circonstances!
-Bien sûr. Je vais vous appelez Mireille Charmier, c'est elle qui s'est occupée de vous.
Mireille Charmier? Ce nom évoque en moi quelque chose. Mais quoi?

-Narcissa! Tu es réveillée!
La femme qui vient d'entrer doit avoir le même âge que moi, les cheveux blonds et bouclés,les yeux bleus pétillants. De quel droit se permet-elle de me tutoyer?
-J'ai eu peur, quand on m'a dit que tu étais ici! J'ai tout de suite voulu me charger de ton dossier, bien sûr!
Pourquoi me parle-t-elle comme si elle me connaissait? Pourtant, cette manière de parler, chaude et brutale, je la connais. Il me semble me souvenir... Mais ce n'est pas possible... Mireille ... Mireille!
-Oui, ça doit te paraître bizarre de me voir là, hein? Depuis le temps qu'on ne s'est pas vue!
-Mireille...
Tout me reviens, tout ce que je croyais avoir réussit à rayer de ma mémoire à jamais.
-Narcissa? Eh, ne te mets pas dans un état pareil!
Les larmes se sont remises à couler, je ne peux pas les arrêter, je les ai trop longtemps retenue.
-Pardon, Mireille... Pardon...
-Chut! J'ai eu dix huit ans pour te pardonner. Dix huit ans.
Elle s'assied sur le bord de mon lit et me berce dans ses bras, doucement.

flash back

- je vais me marier. Avec Lucius Malfoy.
J'ai prononcé cette phrase les yeux baissés, comme coupable. De quoi? Je l'aime! Est-ce ma faute s'il est le fils d'Eloi Malfoy? Est-ce ma faute si Mireille est fille de moldu? Est-ce ma faute si...
-Quoi? Non, mais je rêve! Tu es complètement folle! Ce type est un monstre! Il n'a aucun scrupule! Ouvre les yeux Cissa! S'il veut t'épouser c'est uniquement parce que tu es une Black!
Ma main est partie toute seule. Mais comment ose-t-elle? Elle ne le connaît pas! Elle ne peux pas comprendre! Qui le pourrait d'ailleurs?

Les grands yeux bleus de Mireille reflètent un ébahissement des plus total.
-Narcissa... Son père a tué le mien.
Je ne peux pas soutenir son regard remplis de larmes et d'incompréhension. J'étais là quand on lui annoncé la mort de son père. Je l'ai vue s'effondrer. Je l'ai consolé du mieux que j'ai pu. J'ai essayé de remplir par mes mots maladroits l'absence et le vide. J'ai haï Eloi Malfoy pour ce qu'il avait fait. J'aurais voulu le voir se tordre de douleur au pied de Mireille, j'aurais voulu qu'on le tue, lui aussi. Mais aller à Azkaban, n'est-ce pas une punition suffisante? Et Lucius n'y est pour rien! Pourquoi juger un fils sur les erreurs de son père? C'est tellement injuste!

-Je l'aime.
-Tu l'aimes? Est-ce une raison pour gâcher ta vie?
-Je ne gâches pas ma vie!
-Cissa, tu l'oublieras. Il y en aura d'autres. Et ceux-là t'aimeront pour ce que tu es, par pour ton argent ou ton nom.
L'absurdité de ses paroles me rends muette.
-Je t'en supplie, ouvre les yeux!
-Ouvrir les yeux sur quoi?
-Eh bien par exemple, je doutes fort que qu'on puisse encore se voir après que tu l'aie épousé.
-Tu dis n'importe quoi!
-Les Malfoy sont tous ce qu'il y a de plus sang-pur.
-Moi aussi! Et Sirius! Ce n'est pas pour ça que...
-Pourquoi ne m'as-tu jamais invitée chez toi? Pourquoi ne parles-tu pas de moi à tes parents? Parce que je suis une sang-de-bourbe! Et c'est aussi pour ça qu'Eloi Malfoy a tué mon père! Parce qu'il était un moldu!
Elle a hurlé ces derniers mots avec tant de violence et de douleur... Elle me convaincrait presque. Presque. J'ai trop confiance en Lucius pour me laisser influencer par Mireille, fut-elle ma meilleure amie. Je la foudroie du regard:
-Crois ce que tu veux, je m'en fiche. Reviens me voir quand tu auras compris que Lucius et moi, on s'aime d'amour et que rien n'y personne pourra changer cela.

J'ai été si stupide! Si stupide... Bien sûr, Lucius ne m'a jamais permis de la revoir. Bien sûr, je n'ai pas eu le courage de lui désobéir. Je voulais tellement qu'il m'aime! Alors pour être sûre et certaine de ne plus jamais évoquer Mireille, je me suis lancée le sort "oubliette". Pourquoi je me souviens de tout ça maintenant? Là, serrée dans ses bras, envelopper dans son odeur de cannelle, je me sens presque bien. Je peux pleurer tout mon saoul, je sais qu'elle est là pour moi.

Combien de personne ai-je oublié ainsi? Nina, ma mère de cœur, morte, assassiné, ainsi que ses deux enfants. Remus Lupin, qui avait été un si merveilleux petit ami, rayé de ma vie à jamais. Severus... Lui aussi, je l'ai presque réussit à l'oublier. Mais... C'est mon âme sœur. Ce n'est pas une passion destructrice, ni un amour tel que celui que j'ai pour Lucius. Entre nous, il n'y aura jamais ni baiser, ni caresse. Pas de jalousie non plus. Juste le fait de vouloir de toute son âme que l'autre soit heureux. Juste une tendresse infinie.

-Mireille... Je veux sortir d'ici!
-Attends au moins d'aller un peu mieux!
-Qu'est-ce que j'ai? C'est grave?
-Je ne sais pas exactement... Tu as fait une chute de tension, et tu es resté évanouie une semaine. Je suppose que c'est ça, être malade d'aimer.
Malade d'aimer...
-Est-ce que Draco va bien?
-Oui. Il est venu te voir avec Severus. Il est chez lui, tout va bien.

Finalement, Lucius n'est pas à Azkaban pour rien. Draco est délivré. Et peut-être que lui, il pourra aimer une femme pour ce qu'elle est réellement.

-Je reviendrais tout à l'heure.
-D'accord...
La fatigue me submerge en une fois.

flash back

Un garçon... Un petit garçon... MON petit garçon... J'accueille dans mes bras un petit être vagissant. Qu'est-ce qu'il est beau! Les mêmes yeux que Lucius. Il s'arrête de pleurer, un instant, et me regarde, ses grands yeux écarquillés. Et il me sourit... Mon fils me sourit...

-Comment vas-tu l'appeller?
La médicomage qui a parlé s'appelle Elsa Brodkhom, arrière petite-fille de Léo Brodkhom, le grand sorcier qui a inventé le sort "spero patronum". Elle était deux ans au dessus de mois à Poudlard. Une élève brillante de Serdaigle! Je l'aime bien, vraiment bien, mais là, j'aimerais qu'elle nous laisse en tête à tête, mon fils et moi. Qu'on puisse "faire connaissance". Mais son sourire bienveillant m'empêche de lui demander de sortir.
-Je ne sais pas. On en a pas beaucoup parlé avec Lucius...
De fait, depuis que je suis enceinte, c'est à peine si je vois mon mari. Même pour le jour de la naissance de son fils il n'a pu se libérer! Son travail, toujours son travail...

-Ah... Mais il faudra aller le faire déclarer au ministère!
-Oui, oui. Lucius va bientôt arriver.
Du moins je l'espère...
-Je te laisse te reposer
Elle veut me reprendre mon bébé! Je la regarde avec toute la rage dont je suis capable, la mettant au défi de m'arracher mon fils.
- Voyons, sois raisonnable, ton accouchement à du t'épuiser, il faut dormir! Et ce n'est pas bon pour un enfant de rester trop près de sa mère durant ses premiers mois, c'est très nocif pour l'autonomie future!
Si mes yeux avaient le pouvoir de tuer, Elsa serait morte à l'instant. Je serre farouchement mon bébé contre mon cœur.
-Bon, bon... Je repasserais tout à l'heure pour le prendre d'accord?
Je ne l'entend déjà plus, je suis bien trop occupé à admirer mon petit garçon.

-Narcissa!
-Lucius!
Il est enfin là! Tout à mon fils, je n'ai pas vu le temps passé, mais cinq heure se sont écoulées. Je souris tendrement à mon mari, il garde son air neutre.
-Tu as vu comme il te ressemble?
-Cette crevette n'a aucune sorte de ressemblance avec moi!
Lucius prend son air dégoûté et hautain que je déteste tant. Je ne le reconnais plus depuis notre mariage. Lui si doux s'est changé en être à peine humain.
-Ah? Heu... Tu veux le prendre?
-Certainement pas!
Je ne sais que dire pour lui plaire.
-Tu ne t'assied pas?
-Je pars dans quelques minutes.
-Déjà! Mais...
-Ne commence pas Narcissa!
Je baisse les tête, contrite. Je ne peux m'opposer à son air farouche, à cette lueur dévastatrice dans ses si yeux. Chaque fois que je le vois, sa beauté me stupéfie un peu plus. Même si cela fais un an que nous sommes marié.

-Je viens juste t'informer que j'ai déclaré mon fils son le nom de Draco.
-Draco? Tu aurais pu me demandé mon avis! J'aime beaucoup Thibault et...
-Je me fiche de ce que tu aimes!
Un dernier regard dégoûté adressé autant qu'à moi qu'à Draco, puisque c'est comme ça que se nomme mon bébé, et Lucius tourne les talons.

Sait-il seulement à quel point il me fait souffrir quand il se conduit comme cela? Sait-il seulement à quel point l'envie de pleurer est forte, à quel point je me force à rester forte pour qu'il m'aime encore un peu? J'ai peur. Peur qu'il me laisse, qu'il parte loin de moi, à jamais. Quand je le regarde longuement, j'ai l'impression qu'il s'enveloppe d'un halo irréel et que rien de ce que je dis ou fais ne pourra jamais l'atteindre.
-Tu as de la chance, tu sais, Draco. Tu ne sais pas ce que c'est que la vie, encore... Mais ne t'inquiètes pas. Je serais là, toujours, pour toi. Et ton père aussi même si... Même si peut-être, il ne m'aime plus...
Les larmes ne couleront pas, ne couleront plus. Lucius trouve ça méprisable de pleurer.
-Enfin... C'est peut-être une passade. Peut-être que quand il aura moins de travail ça ira mieux. Il peut être gentil, ton papa. Et il est beau et intelligent! Je suis sûr que tu seras comme lui. Tu auras du succès auprès des filles, tout le monde t'aimeras!
Je suis ridicule, comme si un bébé d'à peine quelques heures pouvaient comprendre.

-Narcissa?
Severus passe la tête dans l'entrebaillement de la porte.
-Tu es venu!
-Bien sûr! Je veux voir mon filleul!
Lui au moins témoigne un peu d'interêt à Draco. Et quand il prend mon fils dans ses bras, comme si c'était un trésor précieux, j'ai un pincement de cœur: pourquoi Lucius ne pourrait-il pas se comporter comme ça? Mais alors ce ne serais plus Lucius. Je ne l'aimera pas de la même manière.

-Il est magnifique.
-N'est-ce pas?
-Comment s'appelle-t-il?
-Draco.
-Draco... Draco. C'est beau, ça lui va bien. C'est ton mari qui a choisit?
-Oui...
-ça ressemble à Lucius, ce nom. Noble et unique.
Severus n'aime pas mon mari. Mais il l'admire et le respecte. Plus grâce à sa forte personnalité et à son ambition dévorante que pour son nom.

Nous parlons un petit quart d'heure, Severus garde Draco dans ses bras, quand celui-ci se met à hurler.
-Qu'est-ce qu'il a?!
Je me mets soudain à paniquer. Il est peut-être malade?
-Il doit avoir faim c'est tout.
Ah oui, faim!
-Mais... Je fais comment moi?
-Tu lui donnes le sein, je suppose.
-Oh non! Lucius ne voudra pas! C'est... Vulgaire, non?
-Je ne trouve pas.
Severus me regarde, assez interloqué. C'est vrai que cela ne me ressemble pas de tenir de tels propos.

Elsa est revenue donné le biberon à Draco. J'aurais voulu le faire moi-même, mais j'étais bien trop exténué. Severus est partis et je me suis endormie.

fin du flash back