Voilà voilà, au lieu de bosser j'écris… Bah… Donc ben je ne sais pas si ça plaira lol mais bon… Toujours un peu de romance !

Dis Shetane, j'ai appris en lisant ta fic (qui est d'ailleurs géniale je trouve, je n'en suis qu'au chapitre 4 mais j'adore) et tes petits commentaires que tu faisais partie de la bande de ces chères Agua et compagnie ? alalala on m'en cache des choses pas bien ! enfin bref, merci pour le petit coup de pub ;), je te revaudrais ça dès que possible ;)

Je suis d'excellente humeur aujourd'hui malgré la sale journée de rentrée que j'ai eu… La lune sera bientôt pleine ;) elle est d'ailleurs magnifique ce soir, même pas voilée par les nuages, et brillant de mille feux… Arf… Bon, je poste mon chapitre et je saute par ma fenêtre pour aller rejoindre mon amour de Kraven ! Bye ! ;)

Chapitre Sept :

Le soleil éclairait le grand jardin de son enfance durant de trop brèves éclaircies, mais malgré la pénombre grandissante de l'orage, Betty avait pris son panier de course et avait tranquillement suivi la route pour se rendre au bourg afin d'acheter de nouvelles bougies et de quoi grignoter. Elle comptait aussi acheter le journal pour se renseigner sur le reste du pays. Alors qu'elle était à la caisse de l'épicerie du village, elle soupira et regarda le ciel toujours aussi gris. Son prince de la nuit s'était envolé à son réveil, et elle n'avait pu trouver aucune trace de lui, comme si toute la nuit précédente n'avait été qu'un rêve, et plus le temps passait et plus elle commençait à la croire. Comment aurait-il pu la retrouver de toute façon, perdue comme elle était en pleine campagne ? Et puis comment aurait-elle pu passer toute une nuit enfermée dans une pièce avec lui sans avoir été mordue ? Il lui fallait se rendre à l'évidence, elle avait sûrement rêvé… Un rêve qui paraissait d'ailleurs bien réel… Si réel, doux et tendre qu'elle aurait aimé se rendormir sur le chant pour retourner dans ses bras, dans la chaleur et la tranquillité de la pièce. Elle poussa un cri de surprise quand elle reçut une grosse goutte sur le nez et se releva précipitement du banc où elle s'était assise pour se reposer quelques minutes. Cependant, elle s'aperçut qu'elle était restée à rêvasser trop longtemps et que la nuit semblait être cette fois réellement tombée.

- Oh non… gémit-elle alors qu'elle se rendait compte du chemin à parcourir avec pour seule arme son panier à provision.

Elle rabattit sa capuche sur sa tête pour se protéger de la pluie et commença à se diriger d'un pas rapide vers la maison, qui se trouvait à dix bonnes minutes de marche à un rythme soutenu. Betty était une froussarde. Un rien l'effrayait, mais elle avait en revanche un grand courage et un amour incroyable pour le risque qui l'aidait à surmonter ses peurs. Mais cette nuit-là, sous la tempête, sur les chemins presque déserts de campagne avec seulement des champs et des bosquets d'arbres à perte de vue, et surtout à cause des récents évènements, la panique naquit brusquement en elle et s'accrut rapidement. Et dans sa panique elle ne vit pas une branche morte et trébucha dessus pour s'étaler de tout son long juste devant la grille du cimetière. Au même moment un violent coup de tonnerre retentit et la pluie redoubla d'intensité. Il lui semblait entendre au loin des hurlements terrifiants mais elle avait toujours cette petite voix dans sa tête, la voix de la raison qui lui soufflait qu'il ne s'agissait que de chiens effrayés par l'orage. Elle se redressa et se mit debout avec difficultés, dans sa chute, elle s'était tordue la cheville. Dans sa panique elle se surprit à rire.

- Me voilà maintenant comme l'héroïne du premier film d'horreur venu. La pleine lune est proche, l'orage se déchaîne, et je suis seule en pleine campagne avec une entorse… murmura-t-elle.

D'ordinaire, le fait d'entendre le son de sa propre voix racontant n'importe quoi la rassurait, mais cette fois-ci, avec le bruit de la tempête, elle n'entendit rien, ses mots furent emportés par la vent aussitôt sortit de sa bouche. Elle recommença à marcher, se répétant mentalement que sa maison n'était plus qu'à cinq minutes et qu'une fois à l'abri, elle allumerait un bon feu et se préparerait un bon gâteau pour se remettre de cette frayeur… Elle commençait à récupérer son calme mais elle eut le malheur de jeter un coup d'œil dans le cimetière, et se retint de justesse de pousser un cri. De l'autre côté de la grille, à quelques mètres d'elle seulement, à côté de l'une des tombes se dressait une sombre silhouette, qui était tournée vers elle. Elle plaqua une main devant sa bouche et chercha machinalement son arme, qu'elle ne trouva pas pour la bonne raison qu'elle n'avait même pas encore ouvert ce sac depuis son arrivée la veille… Et quelle erreur elle avait fait, qui donc viendrait l'aider maintenant ?

Alors qu'elle réfléchissait à toute allure et que des idées toutes plus sombres les unes que les autres lui traversaient l'esprit, la silhouette sembla avoir un sursaut, puis elle se mit à marcher tranquillement vers elle, d'un pas souple, rapide et déterminé. Ce fut le déclic qui la poussa enfin à s'enfuir en courant, essayant de ne pas faire attention à son entorse, mais la douleur était telle que des larmes coulaient le long de ses joues, se mêlant à la pluie. Elle était trempée, elle avait mal, elle avait peur, mais elle ne se laisserait pas avoir sans se battre. Déjà elle sentait monter en elle une sorte de fureur qui lui permit d'accélérer et de gagner du terrain. Du moins était-ce ce qu'elle pensait lorsqu'elle vit au bout de la petite route qu'elle avait empruntée la même silhouette se dresser. Et pendant ce temps les chiens continuaient d'hurler à la lune et elle redoutait de voir surgir à chaque instant un monstrueux lycan. Elle décida de tenter le tout pour le tout et accéléra une dernière fois en passant à coté de la silhouette qui ne bougea qu'au dernier moment pour la saisir par le bras et l'amener vers elle. Une deuxième main lui saisit l'autre bras et l'obligea à faire face. La silhouette criait, mais elle ne comprenait pas quoi… Cependant au fur et à mesure les mots pénétrèrent son esprit et elle cessa de se débattre.

- Enfin… entendit-elle dire dans le vent.

Elle sentit la prise se relâcher et elle s'éloigna de quelques pas en boitillant. Elle leva le regard vers le visage de son agresseur et ses larmes redoublèrent lorsqu'elle s'aperçut qu'il s'agissait de Kraven. Kraven qui la regardait de haut avec un léger sourire en coin. Elle ne lui accorda pas un regard de plus et s'enfuit en courant vers la maison. Une fois à l'intérieur, elle se jeta sur son lit et pleura à gros sanglots sur son oreiller. Quand elle l'entendit rentrer et refermer solidement la porte derrière lui, elle se retourna et lui jeta la première chose qui lui tomba sous la main, qui se trouvait être par chance un simple oreiller. Il ne lui accorda même pas un regard et eut vite fait d'allumer un puissant feu dans la cheminée.

Elle se leva finalement et recommença à pleurer sans être capable de s'arrêter. Il s'était tourné vers elle et lui faisait face sans rien dire. Il la regardait simplement, aucune émotion dans son regard ne le trahissant. Et elle pleurait. Elle pleurait parce qu'elle avait eu la peur de sa vie, elle pleurait parce qu'elle se sentait seule et abandonnée, elle pleurait parce qu'elle se sentait ridicule, parce qu'elle avait mal à la cheville aussi bien qu'au cœur, et enfin elle pleurait parce qu'elle se rendait compte qu'elle était heureuse qu'il soit là et qu'elle avait un besoin fou de lui, de sa présence, de sa force…

- Tu vas te calmer ? lui demanda-t-il calmement.

- Non ! hurla-t-elle. Fous le camp ! Cette fois je suis sérieuse, oublie-moi, va te trouver une autre proie à harceler et à tourmenter ! Ca t'amuse peut-être, lui demanda-t-elle devant son silence obstiné. Et bien pas moi ! J'en ai plus qu'assez, je veux t'oublier, je veux que tu sortes de ma vie ! Je veux… Je veux…

Sa voix se brisa et elle se remit à sangloter puis elle alla s'asseoir dans un fauteuil. Elle savait qu'il était toujours là, elle savait qu'il ne bougerait pas, et elle savait que s'il faisait le moindre geste pour partir, ce serait plus fort qu'elle, elle bondirait hors de ce fauteuil pour le supplier de rester. Alors que ses pensées et ses sentiments devenaient de plus en plus chaotiques, elle l'entendit se déplacer, et il vint se mettre devant elle. Puis il ploya les genoux pour être et leva la tête vers elle. Elle n'osa pas le regarder, sachant que si elle croisait son regard elle ressentirait une émotion si forte que ça serait la fin de sa raison. Une émotion si forte qu'elle tremblerait plus que jamais, qu'elle n'oublierait jamais cet instant, qu'elle ne serait plus jamais capable d'en aimer un autre… Et pourtant elle baissa les yeux et le regarda. Elle se perdit dans son regard qui n'exprimait plus que peine et douceur.

- Je ne partirais pas, dit-il calmement. Même si j'essayais je ne le pourrais pas. Je ne le veux pas. Je veux rester ici, aussi longtemps que tu y resteras… Je ne veux pas d'autre proie, ajouta-t-il avec un sourire faussement cruel.

- Tu dis ça, tu dis ça et à la première occasion tu… tu… sanglota-t-elle.

- Je… Je… répéta-t-il pour se moquer d'elle. Je ne ferais rien.

Il se redressa un peu et se pencha vers elle pour déposer ses lèvres sur les siennes en un tendre baiser. Puis il s'écarta et alla chercher une serviette qu'il lui jeta à a figure.

- Il ne s'agit pas de tomber malade maintenant. Nous partirons bientôt.

- Je ne partirais pas d'ici, déclara-t-elle.

- Oh alors tu souhaites qu'ils te retrouvent ? Je me demande lesquels y parviendront en premier… Les Tueurs ou les lycans ? se demanda-t-il à haute voix d'un air faussement inspiré. Tu es folle ma pauvre…

- Je ne…

- Tu croies que Michael et Sélène arriveront toujours au bon moment pour te sauver la mise ? ne rêve pas trop ma grande, ils se dirigent actuellement vers la Hongrie, et c'est également ce que je vais faire, de grandes choses se préparent.

- Même si je reste ?

- Même si tu restes.

- Pourtant tu viens de…

Il poussa un sifflement d'agacement et se dirigea vers l'obscurité et la fraîcheur du fond de la pièce. Il tira une chaise et s'assit non-chalement dessus. Betty le regarda et vit qu'il était agité et devina qu'il était en proie à un grand combat intérieur. Elle se leva et se dirigea vers lui en se séchant machinalement les cheveux.

- Et tu m'emmènerais en Hongrie ?

- Certainement pas ! déclara-t-il.

- Bien, disons que c'est parce que tu juges cela trop dangereux, dit-elle lentement avec ironie. Et si je te suivais ? Tu ne pourrais pas m'en empêcher ?

- Parce que tu crois que tu serais capable de me suivre si je décidais de te semer ? ricana-t-il.

- Mais tu n'essaieras pas de me semer, déclara-t-elle.

Il la fixa un long moment puis se leva et se dirigea à nouveau à l'extrémité opposée de la pièce, près du feu, mais elle le suivit une nouvelle fois.

- Pourrais-je envisager d'avoir la paix ?

- Mais je t'en prie, la sortie est par là, dit-elle en désignant la porte d'un vague geste de la main. Pour avoir la paix, rien ne vaut une promenade nocturne. Mmh sous la pluie et dans le vent de la tempête, ça doit être excitant !

- Tu faisais moins la fière tout à l'heure…

Elle lui envoya un petit coup de pied dans les tibias et se dirigea vers la table où elle avait laissé des feuilles et un stylo. Elle s'assit en soupirant et se pencha sur sa feuille. Quelques vers sans logique aucune étaient éparpillés sur l'une des feuilles, et Betty la chiffonna et l'envoya dans la cheminée. Elle écrivait. Depuis toujours. Pour soulager son cœur, n'ayant jamais pu trouver oreille assez attentive pour l'écouter et la comprendre. Et ce soir-là elle essaya à nouveau, mais elle était envahie par tant de sentiments et d'émotions si puissantes qu'elle n'arrivait à rien, et elle finit par s'endormir sur la table.

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Qu'elle était belle et ravissante… Kraven soupira pour la énième fois. Mais quelle peste ! Quelle peste quelle peste quelle peste ! Comment avait-elle fait pour le rendre comme cela ? Comment ? … Il soupira en se maudissant. En se maudissant d'être devenu fou d'une simple jeune humaine, et se maudissant d'employer un si dur vocabulaire contre elle. Il se redressa et se tourna vers elle. Elle était assise à la table, affalée sur ce qu'elle avait tenté d'écrire toute la soirée, dormant paisiblement. Il sourit doucement et se dirigea vers elle. Il la souleva délicatement sans même jeter un regard sur ses écrits, ce n'était pourtant pas l'envie qui lui manquait, et il l'installa dans son lit. Mais au moment où il s'apprêtait à s'en aller, elle le rattrapa par la manche et l'attira vers elle. Il resta quelques instants immobiles, hésitant, puis alla s'allonger à ses côtés et la prit dans ses bras. Là, il enfouit son visage dans son cou et respira l'odeur de son corps et posa ses lèvres sur sa gorge palpitante. Elle ne broncha pas et se blottit un peu plus dans ses bras. Il parsema son cou de tous petits baisers puis finalement il s'installa confortablement. Encore une nuit perdue qu'il allait passer à rêver comme une jeune imbécile amoureux dans les bras de sa proie…