Quand le serpent aime la lionne.

La rentrée.

Le poudlard express venait juste de démarrer et la foule des élèves se
pressait pour trouver un compartiment libre et tranquille. Hermione
Granger, préfète en chef de poudlard, le regard attentif, s'avançait
dans l'étroit couloire essayant d'apercevoir ses amis. Elle jugea bon
attendre dans un compartiment vide qu'ils arrivent.
Elle posa ses valises en poussant un soupir de soulagement, et
s'assit sur la banquette. Son regard se posa sur la vitre à côté
d'elle, dont le paysage défilait rapidement. Le ciel était nuageux,
c'était presque orageux... Elle soupira et tira de sa valise un livre
qu'elle entreprit de lire. Pattenrond s'allongea à côté d'elle, en
ronronnant affectueusement. Bien que ses amis lui manquait, elle se
sentait bien en cet instant, seule et tranquille. Alors qu'elle
tournait une page de son livre, la porte du compartiment s'ouvrit à la
volée.
Elle tourna vivement la tête, agacée, et ne put s'empêcher de
souffler d'exaspération. Pourquoi fallait-il qu'il vienne ici la
déranger ? La silhouette musclée et bien formée, le visage blafard,
dur et froid. Un regard glacial, expressif et armé d'un sourire
narquois. Le jeune garçon, le plus arrogant de tous, s'installa comme
si elle n'était pas là. Il croisa jambes et bras et contempla la jeune
fille devant lui qui ne prêtait aucune attention à lui. Elle se
concentrait du mieux qu'elle pouvait à ça lecture pour ne pas croiser
le regard offensant du blond.
Il s'installa plus confortablement et sortit de sa valise sa
baguette avec laquelle il s'amusa à jeter de minis sort qui
atteignaient de peu Hermione. Celle-ci s'arracha de sa lecture et le
regarda droit dans les yeux. Il semblait bien s'amuser.
_ Qu'est-ce que tu veux ? lança-t-elle avec mépris. Tu n'as pas
d'autre chat à fouetter ?
_ Tiens, Granger, dit-il comme s'il venait juste de l'apercevoir. Je
me demandais bien quand est-ce que tu allais lever ton nez de ce
bouquin. Ah mais oui ! C'est vrai, tu n'es qu'un rat de bibliothèque.
Mille excuses !
Hermione ne répondit rien. Devant ce silence énervant, il reprit
son petit jeu avec sa baguette. Pour la deuxième fois, elle
interrompit sa lecture et ferma d'un coup sec son livre.
_ Ah ! Granger qui ferme un livre, c'est nouveau ça ! Dis-moi, où
sont donc pote Potter et belette ? Ils en n'ont eu assez d'être sous
les ordres de Miss-je-sais-tout ?
_ Et toi, fouine bondissante, où sont tes deux gros copains ? Ils se
sont rendu compte que tu n'étais qu'un vaux-rien ?
_ Ah là là, si tu savais. Pauvre Granger ! Je suis Préfet en chef et
tu vois, j'ai bien l'intention de te mener la vie dure !
_ Toi, préfet en chef ? Pas possible ! Cela veut dire que je vais
devoir...
_ Oui Granger, tu vas devoir faire gaffe car quand je veux quelque
chose, je l'obtiens facilement. D'ailleurs je me demande qui est
l'autre préfet. J'aimerais bien une jolie Serdaigle.
Un sourire ravi illumina le visage d'Hermione. Elle soupira de
contentement et sourit d'avantage et secouant la tête d'un air
faussement exaspéré.
_ Alors comme ça, Malfoy, tu ne sais pas qui est ton collègue ? C'est
très....dommage !
Malfoy fronça les sourcils et plissa les yeux comme s'il
essayait de lire dans ses pensées. Il se redressa et fixa la jeune
fille.
_ Est-ce que tu saurais quelque chose, par hasard ? demanda-t-il, sa
baguette toujours en main. Si oui, dis le moi tout de suite !
_ Non, je ne sais rien Malfoy. En fait, je suis plutôt déçue qu'ils
ne m'aient pas choisit, dit Hermione d'une voix faussement triste. Je
n'arrive pas à croire que je me suis fait battre par....toi, la fouine.
_ Ne m'appelle pas fouine, sang-de-bourbe. Je crois que tu as oublié
à qui tu as à faire ! D'ailleurs, cette année, j'ai préparé ma
vengeance pour toi et Pote Potter. Attends toi à avoir des misères.
Hermione était sur le point de répliquer mais la porte du
compartiment s'ouvrit en cet instant. Harry, Ron et Ginny restèrent un
instant sans bouger, essayant de comprendre pourquoi Malfoy se
trouvait dans le même compartiment que leur amie. Ce fut Ginny qui
entra la première, elle s'assit à côté du blond et lui lança un regard
de vipère.
_ Qu'est-ce que t'as à me regarder ? lui demanda-t-elle sèchement.
C'est pas interdit de s'assoire que je sache ?
Hermione étouffa un rire en voyant la tête contrariée de Malfoy.
Il était clair que Ginny était devenu beaucoup plus rebelle depuis la
5ème année. Elle n'était plus du tout timide.
_ Non, mais je ne tiens vraiment pas à avoir une Weasley en
compagnie, répondit-il froidement.
Ginny haussa les sourcils et s'installa encore plus
confortablement sur la banquette. Harry et Ron pénétrèrent enfin dans
le compartiment et s'assirent aux côtes d'Hermione.
_ Maintenant que nous somme tous là, tu peux partir, Malfoy, déclara
Ginny avec un grand sourire.
_ Pour qui est-ce que tu me prends, Weasley ? J'étais là avant toi,
alors si quelqu'un doit partir ici, c'est bien toi.
_ Oh, non ! s'opposa Hermione. J'étais là avant toi et j'invite mes
amis donc, dégage.
_ Oh mais c'est qu'elle donne des ordres la petite Sang-de-bourbe !
répliqua Malfoy, sa main crispée sur sa baguette magique. Je suis bien
là. Si il y a un problème, veuillez sortir car j'ai des amis à voir.
_ En plus il croit qu'on est à son service, marmonna Ron.
Ginny venait juste de remarquer que Malfoy avait sa baguette et
décida aussi de prendre la sienne qui était dans sa poche. Elle la
pointa sur Malfoy, avec un large sourire.
_ Je peux savoir ce que tu fais ? demanda Malfoy qui semblait amusé.
_ Pourquoi est-ce que tu serais le seul à avoir une baguette en
main ?
Ils se regardèrent dans les yeux et se levèrent exactement au
même moment, leurs baguettes pointées l'un sur l'autre. Hermione ne
savait pas si Ginny savait dans quoi elle s'embarquait mais elle ne
semblait pas du tout paniquée, au contraire, on pourrait croire
qu 'elle était à l'aise. Harry et Ron ne bougeaient pas, ils fixaient
la scène comme s'ils n'y étaient pas impliqués. Hermione se leva d'un
bond et se mit entre les deux le regard vraiment exaspéré.
_ Bon, ça suffit les gamineries ! dit-elle. Malfoy, tu vas gentiment
et tranquillement te trouver un autre compartiment, compris ?
_ Et si je refuse ? Qu'est-ce que tu feras ? Te venger ?
_ Vous voulez quelque chose les enfants ?
Tous le monde se retourna pour faire face à la dame aux
friandises. La scène s'arrêta momentanément, Malfoy et Ginny, leurs
baguettes toujours pointés l'un sur l'autre et Hermione au milieu. La
dame haussa les épaules et continua son parcourt, n'ayant aucune
réponse.
_ Expéliarmus !
Ginny avait poussé Hermione sur le côté et avait rapidement jeté
le sort avant que Malfoy ait eu le temps de faire un pas sur le côté
pour l'éviter. Celui-ci se retrouva dans le couloire, contre le mur,
la respiration coupée. Ginny claqua la porte et s'installa sur la
banquette.
_ Ginny ! s'exclama Hermione, scandalisée. Combien de fois il faut
que je te le dise ? Pas de magie en dehors de Poudlard ! Je vais
perdre mon poste de Préfète en chef, moi !
Harry et Ron semblèrent enfin se réveiller. Les yeux rond et la
bouche légèrement ouverte, ils regardèrent Hermione comme si c'était
la première fois qu'ils voyaient une fille.
_ Alors tu es Préfète en chef ? demanda Ron.
_ Pourquoi est-ce que tu ne nous l'a pas dis ? questionna Harry.
_ Je ne voulais pas que Malfoy le sache, c'est tout. Figurez-vous que
c'est le second Préfet. Comment Dumbledor a-t-il put faire une chose
pareille ? Pourtant, il sait parfaitement que je ne l'aime pas !
_ Tu sais, répondit Ginny, Dumbledor se fiche pas mal de tes
sentiments.
_ Ginny à raison, dit Harry. Je suis sûr qu'il fait ça pour
rapprocher Serpentard et Griffondor. C'est qu'il est intelligent !
_ Quoi ? Jamais je ne m'approcherais d'un Serpentard, et encore moins
de Malfoy ! Enfin, tant qu'il me laisse tranquille, c'est le top !
_ Alors la, tu rêves trop ma vielle ! s'exclama Ginny, amusée. Tu
crois vraiment que Malfoy te laissera seule une seconde ? A ta place,
je réfléchirais à un sort pour qu'il ne puisse pas entrer dans ma
chambre ! Maintenant que vous êtes Préfet en chef, vous avez tous les
mots de passe, donc il peut venir te harceler à n'importe quel moment
et à n'importe quel heure ! A moins que... Percy m'a dit une fois que
les préfets en chef avaient leur propre salle commune.
_ Je ne l'espère pas, marmonna Hermione, agacée. Il ne manquerait
plus que ça !

Une demi-heure avant leur arrivée à la gare de Près-au –lard,
ils se changèrent, revêtant tous leurs robes de sourcier. Ils
rangèrent leurs affaires et attendirent tranquillement que le train
s'arrête. Il ne tarda pas, ralentissant progressivement l'allure,
Hermione aperçut au loin la silhouette opposante d'Hagrid qui allait
chercher les 1er années. Ils descendirent du train et se dirigèrent
parmi la foule vers les carrosses sans chevaux. Ils arrivèrent
jusqu'à Poudlard, qui était bien illuminé comme toujours, et se
pressèrent dans la Grande Salle. Dumbledor était comme à son habitude
à la table des professeurs, le regard rayonnant. Il fit un clin d'œil
discret à Harry quand ils s'installèrent à la table des Griffondor.
Hermione jeta un rapide coup d'œil à la table des Serpentard et vit
Malfoy qui la regardait également, le regard remplit de haine. Elle en
avait des frissons.
_ Il faudrait que Mcgonagal se dépêche ! marmonna Ron qui avait déjà
prit possession de son couteau et de sa fourchette.
A peine avait-il finit sa phrase qu'une file d'élèves entrèrent,
suivit du professeur Mcgonagal. Ils avaient tous l'air effrayés et
même surexcités. Hermione songea qu'il allait être dur de les conduire
dans leur dortoir.
_ Je crois que notre nouveau prof de défense est Lupin, dit Hermione,
fixant la table des professeurs.
_ Il est revenu ? demandèrent en même temps Harry et Ron en jetant un
coup d'œil à leur tour.
_ C'est dément, on va enfin apprendre quelque chose ! dit Ginny. A
part l'AD, on a pratiquement rien fait !
_ Oui, approuva Hermione alors qu'une certaine Ashley Bridings se
faisait admettre à Griffondor.
_ Ah, j'oubliais, dit Harry, soudain joyeux. Je suis capitaine de
notre équipe.
_ Ah ? dit Ginny. C'est bizarre, j'ai comme l'impression que
Griffondor n'a plus vraiment de joueur...il ne reste plus que toi et
Ron.
_ Ouais, je sais...grommela Harry. Faudra tout refaire....
_ Mon pauvre vieux, compatit Ron. J'aimerais pas être à ta place.
Hey ! Regardez, la fille là ! Celle qui va sous le choixpeau !
Ils tournèrent tous le regard vers la jeune fille en question et
s'aperçurent qu'elle n'était pas du même age que les autres. Non, elle
devait sûrement avoir le même age qu'eux. Elle avait une longue
chevelure noire et brillante. De loin, Hermione put voir qu'elle avait
les yeux aussi noir que ses yeux. Elle s'appelait Ange Jédusord. Elle
fut envoyée à Serpentard. Hermione n'en revenait pas ! Jédusord !
Dumbledor se leva, le sourire aux lèvres et annonça d'une vois
chaleureuse :
_ Bonne appétit !
_ Génial ! s'exclama Ron.

A la fin du banquet, Mcgonagal appela Hermione ainsi que Malfoy
qui fut assez étonné. Sans un mot, elle les conduit au dernier étage
du château et se plaça devant un grand tableau représentant un
magnifique dragon rouge.
_ Voilà, dit-elle. Votre salle commune est ici. J'attends à ce que
cette année soit sans dommage, que vous laisserait vos rancunes de
côté. J'attends également à ce que vous me fournissiez un travail
convenable. Votre mot de passe est Draconis, ne le changeait que sous
ordre du directeur. Je crois que je vais vous laisser visiter seul
votre salle commune.
Elle tourna les talons et repartit en silence dans le couloir
mal éclairé.
_ Draconis.
Le tableau bascula et un trou leur permis d'entrer dans leur
salle commune. Hermione en était ébahie. Jamais elle n'avait imaginé
une salle commune aussi grande et luxueuse. Un grand Griffon était sur
la porte de gauche, Hermione songea que c'était sa chambre alors qu'un
énorme Serpent tapissait la porte de Malfoy. La salle d'eau reliait
les deux chambres.
_ Tu avais bien caché ton jeu, hein ? dit Malfoy d'une voix
traînante. J'aurais dû me douter que tu serais la seconde Préfète.
_ Oui, tu aurais dû, répondit Hermione en se dirigeant vers sa
chambre. Malheureusement pour toi, tu n'as pas eu le droit à ta jolie
Serdaigle.
Elle verrouilla la porte derrière elle, laissant un Malfoy en
colère et contrarié. D'un pas rageur, il se dirigea vers sa propre
chambre et la ferma d'un coup sec.