Disclaimer : Tout ce que vous ne connaissiez pas au début de la fic est à mouah.
Protection parentale : PG-13. Ça commence à changer.
Résumé Général : Les Maraudeurs ont seize ans, Voldemort monte en puissance, il faut faire un choix. Faudra-t-il renier son éducation ou l'accepter pour vivre en paix avec soi-même ? Sans se sentir manipulé ?
Résumé du chapitre précédent : Première confrontation entre Sirius et Ambre. Alors qu'ils se détestent, Sirius la défend.
Note de Wam : Merci beaucoup à Ange qui a, une fois n'est pas coutume, servi de testeuse pour ce chapitre, et merci à Camille qui a corrigé ce chapitre. 'Me suis fait engueulée la dernière fois, alors je prends pas de nouveaux risques… Sadique, pas maso !
Entre Ombre et Lumière
Chapitre 4 : C'est méchant, un mur !
« Mes bien chers frères, nous sommes réunis ici ce soir pour voir qui de la magnifique et puissante équipe de Gryffondor ou de la… Travailleuse équipe de Serdaigle remportera le match ! Amen ! » retentit la voix de Black emplissant tout le stade de Quidditch.
Malgré elle, Ambre sourit. Elle ne savait pas qui elle voulait voir gagner. Serdaigle, Maison de sa sœur, ou Gryffondor celle de sa meilleure amie ? Electre faisait légèrement pression sur elle, mais Lily ne disait rien. Cette dernière n'aimait pas le Quidditch. D'abord parce qu'elle trouvait que c'était un sport dangereux – mais quel sport n'était pas dangereux ? (Lily répondait généralement " les études " et Ambre se contentait de hausser les épaules en marmonnant des paroles incompréhensibles.), ensuite parce que Suffisant faisait partie de l'équipe. Le mieux pour elle était qu'elle ne se pose pas de question, et qu'elle admire le spectacle. Elle voulait qu'il y ait de la casse. Ce serait beaucoup plus amusant.
« Black, pas de favoritisme ! » gronda la voix de Mc Gonagall.
« Mais non Professeur. Je ne fais que relater les faits tels qu'ils sont. »
Ambre entendit plusieurs rires. Black était un bouffon. Elle ne lui avait plus vraiment reparlé depuis quelques temps, mais elle savait qu'un lien s'était tissé entre Black et elle. Un lien qu'elle n'aurait jamais soupçonné.
« Commençons par l'équipe de Serdaigle… Le Capitaine et Gardien Christopher Patil, les deux Batteurs Julian Typon et Vincent Craker, les trois Poursuiveuses Chloé Adams, Lara Roger, et Katia Maliger, et la jolie Emma Matthews au poste d'Attrapeur ! »
Vêtus de bleu et de bronze les Serdaigle avançaient lentement, luttant contre le vent froid d'octobre. Le match promettait d'être intéressant.
« Et le meilleur pour la fin… »
« Black, ça suffit ! » cria Mc Gonagall.
« … La fabuleuse équipe de Gryffondor ! Avec comme Capitaine le magnifique Franck Londubat au poste d'Attrapeur ! Suivi des sublimes déesses Julia Lance et Colleen Arbal en Batteuses, les éminents Rowan et Ruadan Weasley tous deux au poste de Poursuiveurs, et enfin le Grand… Le Sublime… Le Puissant… Le Magnifique… Le bourreau des cœurs, le Seigneur de ses dames… »
« Black ! » vociféra la Directrice des Gryffondor, les cheveux déjà en bataille.
« Professeur… Pas en public, nous en avons déjà parlé… »
Mc Gonagall parut si outrée qu'elle n'arriva plus à prononcer un mot. Ce qui n'empêcha certainement pas Black de continuer :
« Vous l'aviez deviné, si ce n'est pas moi, c'est forcément JAAAAAAAAAAAAAAMES… POTTEEEEEEEEEEER !!! »
Les Gryffondor tonitruèrent. Une tempête de hurlements et d'acclamations emplirent le stade, ponctués de sifflements désobligeants de la part de la plupart des Serpentard et des Serdaigle. Seuls les Poufsouffle semblaient rester neutres, la Suisse de Poudlard dans cette débâcle. On n'entendit même plus les beuglements de Mc Gonagall. Si Black ne finissait pas sourd à la fin du match, c'était vraiment qu'il ne le fallait pas.
Paul Vuia, le vieux Professeur de vol s'approcha des Capitaines des deux équipes.
« Vuia demande à Londubat et à Patil de se serrer la main… Ils sont unis par les liens sacrés du Quidditch ! Moi je dis que ça manque de femmes Capitaines. Ça serait beaucoup plus amusant de voir des nanas se battre et… »
« Black ! » cria Mc Gonagall.
De même, si Mc Gonagall n'était pas aphone à la fin du match, c'était vraiment qu'il ne le fallait pas non plus. Ambre aperçu Electre qui fusillait Black du regard. Ambre eut un sourire. Qu'avait-il fait pour que sa sœur le honnisse autant ? Oh oui, qu'elle était bête ! Il existait ! Quelle gamine ! Il faudrait qu'elle ait une petite – non une grande – discussion avec Electre sur le droit fondamental de tout humain : tous les Hommes sont libres. Même si ce droit n'était malheureusement pas respecté dans certains pays, Ambre entendait bien que sa sœur le respecte avec elle.
Londubat et Patil s'exécutèrent malgré les remarques de Black et un sourire amusé aux lèvres.
« Enfourchez vos balais ! » ordonna Vuia.
Tous les joueurs se préparèrent, et Vuia siffla d'un coup sec.
« Et le coup d'envoi est donné ! Le vif d'or est lancé, les Cognards sont partis, le Souaffle est dans les airs ! Notez cette phrase, elle est pas mal ! »
« Black ! »
« Oui, oui Professeur, le match, le match… »
Quelques rires fusèrent ci et là. Ambre avait toujours été amusée par Black lors des matches. Il restait tout de même un peu gamin, mais c'était amusant quand même. Cependant tout cela agaçait prodigieusement Lily, qui préférait rester à la bibliothèque. Ambre chercha les deux autres Maraudeurs dans les gradins. Peter regardait Potter avec une admiration sans borne qui dégoûtait presque la jeune fille, ne se préoccupait absolument pas des propos que tenait " Patmol ". Lupin, par contre, semblait s'amuser. Il suivait Potter du regard, mais on voyait qu'il faisait attention à ce que racontait Black. Soudain, il tourna le regard vers Ambre. Celle-ci ne le fuit pas, mais resta étonnée. Elle avait oublié qu'il était un loup-garou et que par conséquent il pouvait sentir beaucoup de choses. Mais de là à sentir le regard d'une personne qui est à presque un kilomètre de lui…
Elle s'attendait à ce qu'il lui jette un regard méprisant, ou noir, ou même qu'il l'ignore, mais contrairement à cela, Lupin lui sourit. Un sourire vrai, franc, sincère. Un sourire comme on lui en avait rarement fait. Pourquoi lui souriait-il comme ça ? Troublée, la jeune fille détourna le regard. Elle avait cru que quelques secondes s'étaient écoulées, mais le temps avait dû avancer soudainement car deux buts avaient été marqués par Gryffondor.
« Potter attrape le Souaffle… Qui le passe à Weasley… Passe à Weasley numéro 2… Repasse à Potter… Mais Adams intercepte le Souaffle ! Si elle n'était pas aussi jolie et si quelques uns de mes copains ne craquaient pas pour elle je crois que… »
« Bon sang Black allez-vous réussir à vous concentrer sur le match plus de quatre minutes ? »
« Ah… J'adore les paris Professeur… »
« Alors tenez celui-là et poursuivez un peu… »
« BUUUUUUUUUUUUT !! DEUXIEME BUT DE POTTER !! Vas-y Cornedrue !! Fous leur en plein la vue !! WOUHOUUUUUU !! »
Ambre s'attendait à ce que Mc Gonagall ne reprenne ses vociférations ou n'arrache la langue de Black, mais après un signe de désespoir, elle finit par s'asseoir à sa place et à se tenir la tête entre les mains. Minerva Mc Gonagall laissait tomber une affaire. Waw ! Après Pomfresh, Mc Gonagall… Peut-être qu'un jour même Wilkes serait séduit par Black ?! Ambre éclata de rire. Le jour où Wilkes virerait sa cuti serait le jour où Miss Teigne serait aveugle.
Potter fit un tour de stade, sous les acclamations des Gryffondor. Ils étaient toujours les plus bruyants. Heureusement que Lily était bien cachée à la bibliothèque parce qu'elle aurait été d'une humeur plus que massacrante.
Le match dura une heure et demi. Black avait toujours autant de voix et ne cessait de hurler tandis que Mc Gonagall semblait avoir du mal à se retenir de s'arracher les cheveux. Heureusement pour eux que Dumbledore était là et souriait d'un air bienveillant. Ç'en aurait été presque drôle, si ça n'avait pas été aussi pathétique. Au bout de seize buts de Gryffondor et dix de Serdaigle, Black finit par pousser violemment Mc Gonagall à qui il parlait doucement, tout en gardant un œil sur le jeu. Celle-ci manqua de tomber à terre et lança un regard noir à son élève, qui avait reporté toute son attention sur le match.
« Et c'est Londubat qui descend en flèche ! Allez Franck ! Fous-leur la pâtée ! Il descend toujours en piqué, suivi de près par Matthews. Pourquoi cette Serdaigle a-t-elle écopé d'un super balai ? Lunard, laisse-moi te dire que tu choisis mal tes chéries ! »
Ambre écarquilla les yeux. Lupin était amoureux de Matthews ? Elle le regarda. Le mot 'écarlate' n'était pas assez fort pour qualifier le teint qu'avait pris la peau du jeune garçon lorsqu'il entendit les paroles de son prétendu 'ami', et son regard était tellement assassin que même le Seigneur des Ténèbres ne semblait pas aussi méchant. Black venait de se mettre dans de sales draps. Mais il ne semblait pas s'en être rendu compte.
« Londubat continue de descendre toujours plus vite ! Matthews le rattrape… Mais… Il est fou ou quoi ? Londubat remonte en piqué en tournant ! Il a failli se démembrer, mais il a sourire aux lèvres ce con ! J' l'adore ! »
« Black, restez poli ! » gronda Mc Gonagall.
« ET IL A LE VIF D'OR DANS LA MAIN !!! IL A LE VIF D'OR ! ON A GAGNE !!! Euuh oui, Professeur… Gryffondor gagne !! 310 à 100 ! ON EST LES MEILLEURS ! WOUHOUUUUUU !! Vous pouvez serrer la main aux perdants… Gryffondor, je te déclare vainqueur et gagnant ! »
Les gradins des Gryffondor se vidèrent en un instant pour aller féliciter Franck Londubat et le reste de l'équipe. Le premier arrivé fut étrangement Black qui s'était jeté sur Potter pour lui ébouriffer d'avantage les cheveux. Les Serdaigle repartirent déçus, mais Londubat se défit de l'étreinte de ses " fans " pour retenir Patil. Il lui serra la main et lui dit quelque chose qu'Ambre n'entendit pas. Elle restait debout dans les gradins alors que tout le monde était parti. Sauf les Gryffondor qui riaient à n'en plus finir.
« Franck ! » hurla une voix.
La plupart des Gryffondor tournèrent la tête, et s'écartèrent. Une jeune fille blonde se jeta dans les bras de Londubat et l'embrassa avidement. Il y eut des sifflements et des cris plus ou moins moqueurs et/ou amusés qui n'empêchèrent pas le couple de profiter pleinement de la situation.
« Bravo mon chéri ! T'es l'meilleur ! »
Ambre leva les yeux au ciel. Décidément, cette Alice Stafford avait tout d'une midinette. Tout ce bonheur était écœurant. Elle ne comprenait pas pourquoi elle restait à les regarder rire, s'amuser, plaisanter… Peut-être pour mieux se rendre compte de ce qu'elle avait perdu ? Amère, elle préféra partir. Mais avant de s'en aller, elle se retourna. Black se faisait engueuler par Lupin qui semblait plus énervé que jamais tandis que Pettigrow admirait Potter de ses petits yeux bouffis. Fait étrange : Potter regardait Ambre. De là haut, elle vit qu'il ne semblait pas savoir comment réagir : lui sourire ou la mépriser.
Ambre réfléchit quelques instants. Elle voulait montrer que tous les Serpentard n'étaient pas des salauds asociaux. Black lui avait aussi confié que l'amour de James pour Lily était sincère. Peut-être pouvait-elle lui donner un peu d'espoir pour une fois ? Faire une bonne action de temps en temps ça ne tuait pas, si ? Elle esquissa l'ébauche de ce qui se voulait être un sourire. Cela parut suffire à Potter qui lui sourit de toutes ses dents. Il hocha la tête. Elle fit de même, ne sachant absolument pas ce que ce mouvement signifiait. Qu'elle allait l'aider dans la lourde tâche de séduire Lily Evans ? C'était pas gagné déjà ! Mais elle devait bien ça. Si elle voulait changer…
Ambre alla trouver Lily dans la bibliothèque. Elle était plongée dans son devoir de Métamorphose. La jeune fille se racla bruyamment la gorge, faisant sursauter Lily qui mit sa main sur le cœur.
« Nan mais t'es pas bien toi ? »
« Bof. Gryffondor a gagné. »
« Ils sont en train de faire la fête dans la salle commune je suppose ? »
« Je ne sais pas. Sûrement. »
« Je ne vais pas pouvoir travailler… Autant que je reste ici. »
Ambre soupira. Elle aimait beaucoup Lily. Si, si sincèrement, c'était une fille très gentille, pleine de bon sens de bons sentiments bref, une ado géniale. Mais trop studieuse, trop travailleuse, trop sérieuse, trop chiante. Même si elle pouvait être très drôle parfois, il y avait des moments où Ambre était lassée par son amie qui ne semblait trouver refuge que dans les livres. Bref, autant laisser tomber. Sauf qu'aujourd'hui, Ambre n'avait pas envie de laisser tomber. Ce hochement pitoyable de la tête lui avait tout de même mis dans l'idée d'aider un minimum Potter. Qui sait, peut-être que cela décoincerait Lily ? Peut-être aussi que Black cesserait de lui coller aux basques et de faire son gentil toutou ? Peut-être que tout serait plus simple.
Elle se saisit du livre de Métamorphose et le ferma. Lily leva les yeux vers elle.
« Si tu voulais me parler tu pouvais me le dire. Plutôt que de fermer le livre. »
Elle allait le rouvrir, mais Ambre le prit et le posa à côté d'elle.
« Maintenant Lily Evans, tu vas m'écouter. »
Lily écarquilla les yeux.
« Euh… Oui, si tu veux… » répondit-elle un peu désarçonné par le ton employé par sa meilleure amie.
« File. »
« Hein ? »
« File dans ta salle commune, va t'amuser, va danser, rire, plaisanter ! Et je ne veux plus te revoir travailler jusqu'à demain. »
« Tu t'es cogné la tête ? »
« Nan. Au fait je voulais te demander : tu connais le mot garçon ? »
« Pardon ? »
« Oui, tu sais ces petites choses qui sont comme nous sauf qu'ils sont machos, qu'ils ont des seins tout plat et qu'ils ont un truc que nous n'avons pas entre les jambes ? »
« Tu devrais aller voir Pomfresh, Ambre… »
« Parce qu'il y a plein de garçons à qui tu plais énormément et à qui tu te refuses. C'est dommage. Y'a plein de nanas qui voudraient être à ta place ! Lance, Jorkins… »
« Hein ? »
« Tu pourrais avoir l'air un peu moins bovin lorsque tu dis 'hein ?' s'il te plaît ? Réagis quoi ! Merde !! Potter est un bon parti, nan ? Il a un sacré fan club ! Réveille la chieuse qui est en toi et sors avec lui rien que pour embêter le monde et pour frustrer toutes ces midinettes ! Si tu ne le fais pas par amour fais-le par jeu ! »
Lily était bouche bée. Ambre ne savait pas trop ce qu'elle faisait, mais il fallait que ça sorte.
« Bon, d'accord, Potter n'est pas ton truc. » traça-t-elle, voyant que Lily ne réagissait pas. « Alors mets le bazar chez les Maraudeurs ! Sors avec Black ! Ou Lupin ! Même avec Pettigrow tiens ! »
« Ambre ! » appela Lily, semblant miraculeusement avoir retrouvé l'usage de la parole.
« Bon. Alors Diggory, non ? Je me suis toujours dit qu'il t'attirait. L'amitié fille-garçon j'y crois pas. »
« Ambre… »
« Diggory non plus ? T'es dure dis donc ! Bon, niveau beaux mecs après, y'a plus grand monde… Enfin, si Londubat… Oh oui, Londubat ! En plus tu pourras mettre ton bordel dans son couple avec Stafford ! Sache que je te soutiendrai totalement si tu sors avec lui. Dis, pourquoi la plupart des beaux mecs de Poudlard sont des Gryffondor ? Bon, il y en a d'autres, mais ils sont plus jeunes, et par-là même gamins. Quoique quand on voit les Maraudeurs, c'est un peu pareil et je suis sûre que… »
« LA FERME ! » cria finalement Lily, hors d'elle.
Pince sortit de la réserve et chercha de son air de fouine d'où provenait le cri strident qui venait de briser le silence tranquille de sa bibliothèque. Ambre en resta la bouche bée. Lily bouillait littéralement de rage. Ben… Qu'est-ce qui lui prenait ? Lily plaqua ses mains sur la table et prit une grande inspiration. Son amie fronça les sourcils.
« Bon. Bien. Trèèèès bien. »
« Qu'est-ce qu'il y a de bien ? »
« Tout ! »
« Lily tu me fais peur là. »
« Non, non, tout va bien. Sauf une chose… »
« Laquelle ? »
« Qu'est-ce qui se passe dans ta petite tête ? »
Ambre haussa les sourcils.
« Ben… Rien ! Pourquoi ? »
« Ne serais-tu pas en train de me faire passer un message ? » demanda-t-elle très sérieusement.
« Un message ? »
« Un message. » affirma Lily. « Tu te sens seule ? Tu veux un petit ami et tu reportes ce manque sur moi ? »
Ambre eut un regard complètement affolé.
« Hein ? Mais non mais ça va pas ! Si je veux un copain je vais le chercher ! Je peux avoir qui je veux ! Avery, Wilkes, Black, Londubat, Diggory, Thomas, Morgan… Qui je veux. Alors crois-moi je ne reporte pas mon manque sur toi. C'est juste que… J'ai envie que tu te trouves un copain. »
« Pourquoi. »
Ce n'était vraiment une question. Plutôt un ordre. Ambre fut un peu prise au dépourvu. Pourquoi faisait-elle cela ?
« Euh… Aucune idée. Ça m'a paru amusant sur le coup de te voir te trouver un copain. »
Lily en resta estomaquée. Elle n'avait pas de raison. Ça lui avait paru amusant ! A-MU-SANT. Lily sentit qu'elle allait exploser.
« Donc tu t'ennuies. »
« Ben… Non. »
« Tu trouves amusant de vouloir me caser. Tu n'as donc rien de mieux à faire. Par conséquent tu t'ennuies. »
« Ben… Nan. »
« Ambre. La psychologie, c'est amusant. Créer une association débile, c'est distrayant. Se moquer des Maraudeurs, c'est… Occupant. Mais vouloir me caser, c'est désespérant. »
« Tu es lucide, c'est bien ! Non, écoute c'était juste parce que j'ai vu Potter tout à l'heure et il a été plutôt… Moins… Plus… Différent quoi ! Pas méprisant, pas vantard… Il m'a paru sincère. Et c'était tellement rare que je me suis dit que tu pouvais commencer à t'intéresser à lui. Et aux autres personnes de son " espèce " par la même occasion si Potter ne te plaît vraiment pas. »
« Il t'a paru sincère. » déclara Lily, incrédule.
« Ouais. »
« Et tu veux que je m'intéresse à lui ? »
« Ouais. »
« Black, ta métamorphose était presque parfaite. Mais ça ne marchera pas. »
Ambre éclata de rire.
« T'es pas bien Lily ! Je suis pas Black ! Parle pas de malheur ! Non mais… Roh et puis laisse tomber tu m'énerves. Continue de le mépriser. Fais de la psycho à deux balles, tiens et puis je te rends ton bouquin, et bosse si ça peut t'amuser… Moi je laisse tomber. Mais on ne pourra pas dire que je n'ai pas essayé. Allez bonne journée, rumine autant que tu le peux. On se voit plus tard ! »
Elle allait sortir de la bibliothèque, mais le rire de Lily la retint.
« T'es plus naïve qu'on pourrait le penser ! »
« Sale petite… Tu t'es foutu de moi ?! »
« Ouais. » répondit-elle, un sourire goguenard sur les lèvres.
Ambre en resta comme deux ronds de flanc. Lily s'était déjà moqué d'elle aussi ouvertement, mais… Pas avec un air aussi sérieux. Lily l'avait complètement roulée. Elle allait tempêter, râler, hurler, bref, être horrible mais son amie ne lui en laissa pas le temps.
« Il était sincère, tu dis ? »
« J'ai trouvé. Pour une fois, il était… Différent. Tu l'as dit toi-même, Lily : il fait tout ça pour te séduire. Il change. Tu ne crois pas que tu pourrais lui donner une chance ? »
« Ambre, tu m'étonnes. » avoua Lily sérieusement. « Ça va faire six ans que tu me dis que tu le détestes, que ce n'est qu'un pauvre gamin arrogant et qu'il n'a rien à m'apporter. Et là, tu me sors sans préavis que je devrais lui laisser une chance parque qu'une fois en six ans il a été sincère ? Je suis pas sûre de te suivre Ambre. »
Celle-ci se rassit calmement, et regarda sa meilleure amie droit dans les yeux.
« Pour être franche avec toi, je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais… J'avais envie de te le dire. Black m'a donné ma chance. Je donne la sienne à son meilleur ami. Laisse-lui au moins le bénéfice du doute. »
« Je ne sais pas. Je vais y réfléchir. Promis, j'y réfléchis. »
« Lily qui réfléchit… Waw… Il a pas fini, Potter. »
Ambre sifflait joyeusement la marche funèbre, un de ses airs préférés. La promesse de Lily faite, elle se sentait mieux. Pourquoi elle avait fait des éloges à propos de Potter ? Elle n'en savait foutre rien, mais Ambre était une de ces personnes qui agissaient et qui réfléchissaient après. Cependant cette description était plutôt dépréciative et laissait penser qu'on faisait toujours mal. Ambre préférait utiliser le terme " impulsive " qui était beaucoup moins péjoratif. En fait, elle en avait marre de toujours râler sur les mêmes personnes. Ça devenait pesant. Et Ambre Daray n'aimait pas la routine, et toujours détester les mêmes personnes. Elle avait détesté les Maraudeurs pendant six ans. Ce n'était plus drôle, ni même " occupant " comme le disait Lily. Il fallait trouver quelque chose de plus " occupant ". De nouvelles victimes. C'était nul, mais ça occupait. Et c'était nettement plus intéressant que les études. Elle pouvait peut-être se mettre à la drague ? Non. Briser les couples, mettre le bazar dans les amitiés, ça pouvait être amusant, mais ça ne marchait pas longtemps. C'était mauvais pour la réputation et ça créait des tensions inutiles. En plus, Ambre avait décidé de faire changer d'idée les autres sur les Serpentard. Mais de là à être gentille avec tout le monde… Il ne fallait pas pousser non plus !
Les bons sentiments, pour être claire, la dégoûtaient. C'était comme cela. Parfois, elle aurait aimé être plus normale là-dessus. Mais voir des couples se cajoler, s'embrasser à pleine bouche, se murmurer des " je t'aime " passionnés, se serrer dans les bras doucement, ça ne lui donnait qu'une envie : baffer. Et toute la frustration d'Ambre était qu'elle n'avait généralement personne à baffer sous la main. Elle commença à siffloter sa marche plus lugubrement au fur et à mesure que son énervement croissait. Se souvenir de tout ça lui donnait d'avantage envie de baffer. D'ailleurs, elle l'avait décidé, elle giflerait la première personne qui passerait sur son chemin. Que ce soit un Première ou un Septième Année, une fille ou un garçon, un gentil ou un méchant, elle lui collerait une baffe. Ça lui passerait les nerfs.
Et justement, quelqu'un dut entendre sa prière puisque qu'elle entendit des pas qui venaient dans sa direction. Elle remercia " Je sais pas qui qu'est là-haut " et reprit sa sifflote déjà plus gaiement, souriant déjà à l'idée de se détendre. On repasserait pour la maturité et l'idée de changement d'idée sur les Serpentard, mais elle était énervée. Sans raison, certes, mais elle avait besoin de se calmer. Pas de punching-ball dans le coin, juste des murs, des murs, des tableaux, des murs, des armures, des murs et accessoirement des murs. Bref, rien de bien pratique pour se défouler.
Les pas se rapprochaient. Ambre se cacha derrière un mur – et oui, encore un – et attendit que la personne n'arrive pour tendre le bras et l'arrêter dans sa course. L'inconnu tomba par terre de surprise, et Ambre allait se jeter sur lui – ou elle, elle n'avait pas fait attention – pour le rouer de coup – elle pouvait toujours faire croire à la méprise après – et se calmer les nerfs. Seulement elle fut propulsée en arrière au moment où elle allait assener le premier coup. Elle alla se rétamer quelques mètres plus loin contre un mur. Ambre détestait les murs. Alors qu'elle se relevait avec difficultés, en se massant le dos, et oubliant par la même occasion que c'était elle qui avait commencé à chercher des crosses, elle tempêta :
« NON MAIS T'ES PAS BIEN TOI ? »
« Ambre ? C'est toi ma petite Ambre ? » demanda une voix.
Ambre releva la tête, et son visage se déconfit instantanément lorsqu'elle aperçut qui était devant elle. Maintenant, elle était certaine que Dieu existait bien. Pour la mettre dans une telle poisse, il n'y avait que lui. Elle aurait dû préciser " Que ce soit n'importe qui SAUF Electre, elle lui collerait une baffe. ". Sa phrase n'aurait rien voulu dire, mais l'Autre aurait compris. Maintenant, il fallait qu'elle ait la grande discussion avec sa sœur. Mais comme d'habitude, Electre ne voudrait rien entendre, et fondrait presque en larmes. Bref, ça allait être difficile. Perdu d'avance, même.
« Oh, je suis désolée, Ambre… Seulement, tu comprends, tu m'as attaquée, et j'ai cru que tu étais un imbécile qui voulait se battre… Au fait, pourquoi m'as-tu attaquée ? Je t'ai fait quelque chose de mal ? Dis-moi… Je suis désolée, ne m'en veux pas… » supplia-t-elle.
Ambre se sentit mal. D'une toute autre personne, elle aurait éclaté de rire et aurait profité de la situation, mais Electre était Electre. Elle irait sûrement jusqu'à la coller, et la supplier pour qu'Ambre avoue quelque chose alors qu'il n'y avait rien à avouer. Ambre trouvait cela étrange comme sa sœur pouvait être à la fois si attachée et si distante d'elle-même. C'était déstabilisant. Jamais elle ne savait sur quel pied danser.
« Non, t'inquiète Electre ! Je ne t'en veux pour rien, seulement je t'ai confondue avec quelqu'un d'autre qui m'avait énervée et voilà, tu n'étais pas cet 'autre'. C'est à moi de m'excuser. »
« Quelqu'un t'a fait du mal ? » s'énerva Electre. « Pourquoi ? Qui ? Dis-moi, je vais le lui faire payer ! »
Oui. Bon. Elle n'était plus dans la poisse là. C'était carrément dans de la bave de Véracrasse. Elle avait oublié qu'Electre ne supportait pas qu'on l'approche. Improviser… Qui voulait-elle voir mort, ou maudit ? A bien réfléchir, à part le Seigneur des Ténèbres, Wilkes (Senior et Junior confondus), Avery et Oreste, il n'y avait pas grand monde. Mais était-ce de sa faute si sa sœur était folle ? Un sourire machiavélique se dessina sur les lèvres d'Ambre. Avery. Non seulement se serait la réputation des Serdaigle qui en prendraient un sacré coup et non les Serpentard – quoique, si d'une certaine façon – mais en plus cet abruti lui foutrait définitivement la paix lorsqu'il verrait à quoi ressemblerait sa future femme. Le spectacle pouvait être amusant. Surtout que le pauvre n'avait rien fait pour une fois. Et s'il criait à l'injustice – ce qu'il ne ferait pas car fierté masculine mangemoresque oblige – personne ne croirait cet imbécile. Oui, oui. Tout serait paaarfait. Ambre pris un air je m'en foutiste et lâcha l'air de rien :
« Oh juste Avery qui m'a encore tannée pour que je sorte avec lui… Je voulais lui faire comprendre que je n'étais réellement pas d'accord. »
Electre réagit au quart de tour. Ambre savait que ce qu'elle faisait était mal, mais elle en avait assez. Assez de cette sœur qui la collait trop et à qui elle n'arrivait pas à l'avouer, assez de son père qui voulait la marier à un enfoiré, assez de cet enfoiré qui était non seulement un futur charognard, mais en plus un pervers. Dont allait écoper sa très chère sœur. Elle agissait de manière ingrate, mais tant pis. Pour une fois qu'elle était dominante et non dominée ! Ambre soupira de gaieté. Ça faisait du bien d'avoir le dessus pour une fois…
Electre se mit rapidement en route, rongée par la colère. Pendant un instant, Ambre eut l'ombre d'un remord, mais lorsqu'elle repensa à tout ce qu'avait fait Avery, il disparut aussi vite qu'il était venu.
« Au fait, Ambrine… »
« Commence par m'appeler Ambre et après on verra si je te réponds… » grogna Ambre.
'Wah ! Tu commences à avoir de l'autorité…' susurra une petite voix au fond d'elle. Ouais. C'était la classe.
Electre la regarda quand même bizarrement.
« Ambre… Tu es amie avec Sirius Black ? »
« Electre, n'en viens pas aux insultes s'il te plaît. Tu sais très bien que je n'aime pas quand tu m'appelles Ambrine. Je n'ai pas été grossière, moi. »
« Je suis sérieuse. »
« Moi aussi. »
« Alors pourquoi t'amuses-tu en cours avec lui ? Je sais qu'il t'a toujours plu, mais… »
« QU'IL M'A TOUJOURS PLU ? » hurla Ambre, choquée. « NON MAIS T'ES PAS BIEN ? ELECTRE J'AI DIT PAS DE GROSSIERTES ! »
« Ah bon ? Pourtant j'en avais l'impression. Ouf, tu me rassures, ma petite Ambre. »
Et elle repartit, un sourire aux lèvres. Ambre semblait quelque peu dégoûtée par la réaction de sa sœur, mais elle se remit vite. Arrivée devant le tableau qui servait de porte d'entrée à la salle commune des Serpentard, Electre demanda le mot de passe à sa sœur.
« Pour quoi faire ? » demanda Ambre qui avait oublié ce pourquoi elle suivait sa sœur.
« Faire payer Avery. »
« DEVANT TOUTE LA SALLE COMMUNE ? » s'affola Ambre.
Ça, ce n'était pas prévu au programme. Parce que, devant témoin, c'était beaucoup moins croyable. Nettement moins…
« Ben oui ! Mais… Tu ne veux plus ? »
« Si mais… Enfin, Electre… Voyons… Pas devant tout le monde ! J'ai un honneur et une réputation à tenir moi ! Tu imagines si tout le monde voyait que j'étais défendue par ma sœur ? Non, non, non, non, non hein ! Et puis ce serait nettement moins drôle ! Tu ne pourrais pas assouvir tes pulsions sad… sauveuses devant toute la salle commune ! Ils iraient se plaindre à Dumbledore ! Non, Electre ! Il faut faire ça en privé ! Comme ça, personne ne sera au courant, et même si c'était le cas, personne ne le croirait. »
Electre réfléchit quelques secondes. La jeune fille était patiente, aussi Ambre espérait-elle que sa sœur accepte, et ne cherche pas à assouvir ses pulsions sadiques aussi vite qu'Ambre l'aurait fait.
« Tu as raison ma petite Ambre. Ce sera beaucoup plus amusant en privé. Je pensais simplement qu'une humiliation publique te ferait plus plaisir. Mais tu as raison, en privé c'est beaucoup moins risqué. On risquerait de découvrir certaines choses sur nous… »
« Je vais m'arranger pour attirer Avery dans un coin et on s'en occupera d'accord ? Va dans la salle de Défense Contre les Forces du Mal, nous aurons moins de chance d'être découverts. Je te préviens, cela peut prendre du temps. »
Electre hocha la tête et partit. Pendant ce temps, Ambre alla se poster contre un mur – finalement, ça pouvait être pratique ce genre de trucs – du couloir qui menait à la salle de DCFM. Heureusement, elle n'eut pas beaucoup à attendre. Avery allait entrer dans la salle commune accompagné de Wilkes Junior, Klein et d'April, qui draguait toujours Wilkes. Il arborait un sourire amusé par la naïveté d'April. Ambre s'arrangea pour attirer son attention. Elle réussit sans peine, et alors qu'il allait interpeller ses " amis ", la jeune fille mit son index sur ses lèvres et mima un " chut " sensuel. Finalement, draguer était plutôt amusant. En plus, si elle pouvait allumer Avery pour le rejeter juste après, elle serait encore plus contente. Surtout que c'était très probablement ce qui allait se passer.
Alors qu'ils allaient passer le tableau, Avery lâcha un " Je vous rejoins plus tard… " et alla rejoindre Ambre… Qui avait déjà disparu au coin suivant. Elle s'amusa à jouer les jeunes biches effarouchées et cela sembla fonctionner puisqu'il la suivit jusqu'à la salle de cours. Cachée derrière la porte, elle le vit la chercher. Elle claqua la porte d'un coup sec, provoquant un sursaut à Avery.
« Tu devrais être habitué depuis un an que tu vas aux réunions de futurs Mangemorts. Ignatus doit vous surprendre tout le temps. »
Elle n'eut pour réponse qu'un sourire intéressé par le physique plutôt avantageux de la jeune fille. Alors qu'il allait commencer à parler, il fut propulsé contre le mur de la salle – les murs n'étaient pas toujours quelque chose de pratique, des fois – par un sort jeté par Electre.
« Tu t'es approché d'elle. Tu l'as ennuyée. Comment veux-tu que j'accepte de t'épouser si tu ne respectes pas ma sœur ? On ne va pas s'entendre, Amour… »
« Qu'est-ce que tu fous Daray ? » demanda-t-il en s'adressant à Ambre.
« Je me venge. »
« De quoi ? »
« De l'affront que tu lui as fait. » répondit Electre.
« Mais… »
« TAIS-TOI !!! »
D'un sort, elle le fit taire. Ambre eut soudainement peur, réalisant pour la première fois ce qu'elle allait faire : torturer un Homme. Une ordure, certes, mais un Homme quand même… Un innocent, pour une fois. Et Electre qui croyait bien faire… Sa colère était retombée depuis le temps, mais entraînée dans le jeu, elle n'avait plus pensé aux conséquences.
Electre commença alors à s'amuser. Au fond, Ambre lui devait bien ça. De l'amusement. Au milieu de gentils Serdaigle, la jeune fille savait parfaitement que sa sœur s'ennuyait à mourir. Un grand sourire aux lèvres, elle commença à lui retirer son t-shirt. A l'aide de divers sorts, elle arracha quelques bouts de peau lentement, langoureusement, douloureusement, et Ambre ne pouvait que féliciter sa sœur pour le sort de Silencio qu'elle avait lancé dès le début.
« Ne fait pas de marques visibles au premier degré, Electre. Il faut que les gens ne voient pas ses blessures tout de suite… S'ils les voient jamais. »
« Je sais, ma petite Ambre, je sais. »
Et la torture reprit. Quelques fois, Electre éclatait de rire aux grimaces d'Avery. Au bout d'une petite heure, Ambre était lassée… Et dégoûtée. D'habitude, ça l'amusait, mais Electre avait utilisé divers sorts de Magie Noire qui donnaient parfois envie à Ambre de s'y remettre. La facilité était tellement attrayante. Tellement plus amusante. Mais elle s'était promis. Elle s'était promis qu'elle ne serait pas une Serpentard comme les autres. Qu'elle ne serait pas une Electre. Elle avait envie de hurler à sa sœur d'arrêter, que ce n'était pas vrai pour Avery, mais elle avait peur de décevoir sa sœur. Peur que sa sœur découvre qu'au fond, elle était tout de même faible. Même si elle réagissait de manière ignoble, horrible, Ambre admirait sa sœur. Pour son sang-froid, pour sa puissance. Mais elle en avait aussi tellement peur. Electre représentait la protection d'Ambre. Peut-être aussi la mère qu'elle n'avait pas eu assez longtemps pour en profiter. La plus âgée des Daray – Ambre – avait beau râler, tempêter, s'énerver contre sa sœur, contre sa possessivité, sa jalousie maladive et son comportement de mère poule et de future Mangemorte, elle devait avouer malgré elle que c'était plus facile. Plus facile d'avoir quelqu'un à qui faire porter le chapeau de sa faiblesse. Plus facile de se complaire dans une situation malsaine.
Ambre regarda Avery grimacer une nouvelle fois en ouvrant la bouche pour hurler. Aucun son ne sortait de sa gorge. La jeune fille en avait pitié. Il n'avait rien fait pour une fois. Elle regarda son bras découvert où il commençait à y avoir une marque noire. Il n'avait peut-être rien fait aujourd'hui, mais au moins, il s'habituait aux punitions que le Seigneur des Ténèbres infligeait à ceux qui échouaient.
« Allez Electre, c'est bon, ça suffit. »
Electre eut une moue déçue.
« Oh, Aaaaaambre… » supplia-t-elle, telle une gamine gâtée qui réclame une sucrerie à sa mère.
« Il est parti depuis plus d'une heure ! Ses 'amis' vont s'inquiéter de son absence. Je vais le ramener. Et puis il faut être raisonnable. Il faut toujours tout consommer avec modération. Sinon, on se lasse. »
« Mais tu es sûre qu'il a bien saisi la leçon ? »
« Oui. Certaine. »
Electre lança un regard réfrigérant à Avery, qui semblait au bord de l'évanouissement. La jeune fille avait lancé un sort d'écartèlement à sa victime pour qu'il ne bouge pas durant sa 'manœuvre'.
« Bien, bien… On le raccompagne ? »
« Je le raccompagne. Toi, tu ferais mieux de rentrer dans ta salle commune ! »
« Tu t'en sortiras ? Comment être sûre qu'il ne parlera pas ? »
« Je m'en occupe, ne t'inquiète pas. Maintenant file ! Nous pouvons être découvertes ! »
« On se parle ce soir ? »
Ambre hocha la tête et libéra Avery de l'emprise du sort. Il tomba par terre dans un bruit sourd inquiétant. Cependant Ambre ne sembla pas plus alarmée qu'avant. Elle attendit que sa sœur ait disparu – après un baiser – et se pencha à ses pieds. Elle lui lança un sort de Confusion, et lui murmura à l'oreille :
« Tu as compris Avery ? Tu vois à quoi tu dois t'attendre ? Avec une fille pareille pour femme, tu auras de gros ennuis. Je ne veux pas de toi. Tu vois à quoi tu devras être marié ? Avec qui tu devras vivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept ? Je l'aime beaucoup. Elle m'aime encore plus. Alors ne t'avise pas de revenir m'embêter d'avantage. Comme tu en sais un peu trop, je vais te faire tout oublier et je t'abandonnerai au milieu d'un couloir. Tout ce que tu retiendras de cet après-midi c'est que tu voulais aller étudier les Groslurps de la dernière fois et que l'un d'eux t'a attaqué. Est-ce clair ? »
Avery hocha tant bien que mal la tête, à la limite du coma éthylique. Elle le porta au milieu du couloir, lui lança un sort d'Oubliettes. Puis elle partit, le laissant reprendre calmement ses esprits. Malgré des remords persistants, Ambre tentait de se déculpabiliser. C'était Electre qui avait tout fait. Elle n'avait jamais demandé à ce qu'Avery soit autant torturé. Electre était la fautive. Tout était entièrement de sa faute.
Alors pourquoi se sentait-elle si mal ?
Ambre roula sur le côté et se cacha derrière un bureau. Elle inspira le plus calmement possible. Non pas qu'elle fut stressée, non. Elle était simplement excitée et un peu essoufflée. Les Korrigans étaient de sacrées bestioles vicieuses et assez angoissantes. Ambre les détestait. Oreste lui racontait toujours des histoires abominables sur les Korrigans. Pourquoi avait-elle fait cette promesse débile qu'elle n'utiliserait plus jamais la Magie Noire ?
Remarque, à côté d'elle, les autres ne s'en sortaient pas mieux : c'était même l'anarchie totale. June semblait déterminée à entraver son Korrigan, mais il la tenait sauvagement par les cheveux, l'empêchant par la même occasion de se défendre. April était cachée derrière le bureau de Drug – qui était parti en sautillant joyeusement, affligeant Ambre au plus haut point : Dumbledore se faisait sérieusement vieux pour prendre un prof aussi taré – et sanglotait presque. Oubliée sa fierté et son amour pour Wilkes. D'ailleurs, Wilkes avait beau essayer de stupéfixer sa créature, il n'arrivait pas à la toucher. Katy avait éclaté la tête à son Korrigan en un instant et était partie aussitôt du cours, puisque Drug ne revenait qu'après la sonnerie. Klein s'amusait comme un petit fou tabasser le sien avec les poings. C'était plutôt primitif, mais ça fonctionnait pas mal. Avery semblait un peu perdu et restait derrière Klein qui lui disait d'attendre trente secondes, le temps de finir son Korrigan. Rogue, cependant était calme, et semblait s'ennuyer comme un rat mort. Son Korrigan voulait à chaque fois se jeter sur lui, mais il s'était fait un bouclier qui empêchait la bête de le dévorer. Le jeune homme profitait de son " temps libre " pour faire ses devoirs.
« Eh Rogue ! C'est pas l'heure de jouer aux Joliras ! »
Les Joliras étaient l'équivalent moldu des Barbies, sauf qu'à la différence des modèles moldus, les versions Sorcières étaient dotées du sens de la parole et des mouvements. Elles ne tenaient pas des conversations de très haut niveau, mais c'était amusant de leur arracher les cheveux ou de les démembrer. Electre et elle s'amusaient à ça lorsqu'elles étaient enfants.
Rogue leva la tête et darda sur elle un regard glacial. Loin de se démonter, Ambre continua :
« Tu sais que le but des TP c'est de trouver le moyen de détruire la bête ! Pas seulement de l'empêcher de te bouffer. »
Rogue eut un soupir ennuyé et leva sa baguette. Il marmonna une incantation qui était à la limite de la Magie Noire qui fit exploser son Korrigan. Les viscères de la créatures s'étaient répandues sur quelques pupitres, mais aucun de leurs camarades ne se rendirent compte de ce qui venait de se passer, trop occupés par leur Korrigan. Ambre foudroya Rogue du regard.
« Tu triches ! »
Celui-ci haussa les épaules.
« Et alors ? Tant que c'est légal… Pourquoi tu as peur Daray ? »
Piquée au vif, l'adolescente lui lança un regard noir et sortit de sa cachette. Elle lança le même sort que Rogue, quoique avec moins de puissance. Cela n'empêcha pas le Korrigan d'exploser, inondant June de sang. Wilkes en reçut lui aussi et, dégoûté se tourna vers Ambre.
« Fais gaffe quand tu tues ta foutue bête ! J'allais l'avoir ! »
« Le jour où tu l'auras, Wilkes, sera le jour où cette bestiole sera lassée de t'échapper. Et ce jour n'arrivera jamais. »
« Tu me cherches, Daray ? »
« Tu veux que je ressortes le dossier, Wilkes ? »
Celui-ci la foudroya du regard. Son Korrigan en profita pour lui le frapper.
« Sale garce ! »
Ambre ne répondit pas, et se tourna vers Rogue qui arborait un sourire narquois. Elle se rendit compte de ce qu'elle avait fait : elle avait presque utilisé la Magie Noire. Par défi. Même pas par nécessité, par pur défi et par fierté. Dégoûtée, elle envoya valser le pupitre d'un sort. l'objet alla se fracasser contre la tête du Korrigan de Klein qui cria un 'HEEEEYYY… C'était le mieeeeeeeeen…' pathétique.
« Tu te débrouilles pas trop mal. » fit Rogue.
« Je préfèrerais ne pas me débrouiller du tout sur ce sujet. » répondit-elle, amère.
« Pourtant, tu es sacrément douée. »
« N'importe qui est doué en Magie Noire. »
« Il n'y a que les vainqueurs qui sont doués. »
Ambre secoua la tête. Black avait peut-être finalement raison pour Rogue. Un instant passa. June avait réussi à se défaire de l'étreinte puissante de la créature et avait – enfin – réussi à le stupéfixer. Elle était en nage et tentait de sortir sa sœur de sa torpeur. Wilkes avait finalement opté pour les mains, et Klein continuait de s'amuser avec sa bestiole. Le spectacle était affligeant.
« Pourquoi ne viens-tu pas aux réunions, Daray ? » reprit Rogue.
C'était rare que le jeune homme soit aussi loquace. Pourquoi s'intéressait-il à ça ? D'habitude, ils ne se parlaient jamais ! Autant être claire tout de suite.
« Parce que je tiens à la même chose que toi : ma liberté. Et toi, pourquoi vas-tu aux réunions ? »
Devant le silence de Rogue, la jeune fille eut un rictus méprisant.
« C'est bien ce qui me semblait. »
Fin du 4ème chapitre.
Réponses au Reviews :
Morri : Pas rav' pour la review ! Tout ce qui compte c'est que tu l'aies fait ! Waw. Ta review ma fait… tellement plaisir ! Pour les Maraudeurs, c'est exactement l'effet escompté : qu'on ne sache pas quoi penser d'eux. Merci pour ta review, bonne lecture !
Kamala1 : Je vais essayer d'être magnanime aujourd'hui : " Ne t'inquiète pas Kam' c'est pas grave ! ". Mouais. Ça me va pas beaucoup, la magnanimité. Ça porte atteinte à ma réputation de sadique… M'enfin bon. Des engueulades entre Sirius et Ambre ? Oh que oui il y en aura ! Merci beaucoup pour ta review.
Fumsec : Ma plus fidèle revieweuse que je ne connais pas ! (Ange et Camille, je vous vois venir d'ici ! Z'êtes fidèles aussi, et bien dressées, mais je vous connais, vous. Enfin, Camille au moins…) Bref. De l'amour entre Sirius et Ambre ? Oh la la… Ma bichette, tu ne sais pas dans quoi tu te lances en me posant cette question. Euh… En fait, ce sera nettement plus compliqué que ça, tu comprendras bien assez vite pourquoi. Et puis, pour garder un peu de suspens, je vais me taire. Cette fic n'est pas basée sur une relation amoureuse. Je ne compte pas faire une love/hate où il n'y aurait pour seule question que " Va-t-il l'embrasser ? ". D'abord parce que ça m'ennuie, ensuite parce que je ne sais pas écrire ce genre de fic, enfin parce que ce n'est pas, pour moi, une fic dite " Maraudeurs ". Il y a forcément des aventures, sinon Sirius et James seraient déjà morts (d'ennui), et n'auraient pas eu à attendre que cette foutue JKR s'occupent d'eux. Grr. Un gros merci pour ta review !
Nadia : Merci beaucoup, voilà la suite, j'espère que tu apprécieras !
Angelene Hysteria : Bon, je n'ai toujours pas reçu l'alerte e-mail qui me disait que j'avais une review de toi, mais tant pis, c'est pas grave. Vive l'anarchie !! Surtout que dans ce chapitre, il y en a aussi pas mal. L'anarchie, c'est ma vie. Super slogan. Je devrais bosser dans la pub je vous dis ! Moui, bon. Donne pas de détails sur Ambre. Elle a dit qu'elle arrêtait la Magie Noire, elle arrête la Magie Noire. Na ! Non mais oh ! Et puis t'as qu'à pas tuer Joy toi ! Non mais oh ! Joy est une jeune femme vivante, aimante, polie et agréable pas du tout prise de tête ! Alors ne la tue pas. C'était un communiqué officiel de la Défense de Joy Arden. Bref. Merci pour ta review mon Jedi. You're the best. After me, of course !
Cyann : Mais si mais si je te remercie pour les corrections ! MERCI ! Ça me blesse que tu n'aimes pas Ambre ! Non, en fait, je plaisante. Sincèrement, j'ai une petite préférence pour Electre. Je la trouve amusante. Vous allez comprendre pourquoi dans ce chapitre. Tu la préfères à la fin ? Je l'aime bien à la fin. Oh my god, j'ai hâte d'arriver à the chapitre ! Bref. Merci beaucoup ma Cyann ! Ze t'aiiiiiiime !!
MAJ faite le 31/12/2004
