Disclaimer : Tout à JKR, rien à moi, et gna gna gni et gna gna gna… Pff !! Même pô drôle !

Protection parentale : G intégralement G cette fois.

Résumé Général : Les Maraudeurs ont seize ans, Voldemort monte en puissance, il faut faire un choix. Faudra-t-il renier son éducation ou l'accepter pour vivre en paix avec soi-même ? Sans se sentir manipulé ?

Résumé du chapitre précédent : Bonne question… Sirius surprend une discussion entre Electre et Ambre, et s'aperçoit qu'Electre est totalement cinglée. Evans dit merci à James qui en est tout heureux, Drug est toujours aussi taré, et je vous ai abandonné sur une réunion entre plein de monde, dont les parents de James. Chu zentille, hein ? J

Note de Wam : Encore merci à Ange et à Camille, mes testeuses et correctrices, spécialistes dans le genre " tiens ça, ça ne va pas. " " D'où tu sors que Mumus a les yeux ambre ? Tout le monde dit ça, mais c'est fauuuuux !! J'en ai marre moi ! " hein Camille ?

Entre Ombre et Lumière

Chapitre 6 : La vie n'est qu'illusion à l'aube d'une guerre

« Mais qu'est-ce qu'ils font là ? » demanda Peter.

« Si on le savait, Queudver on ne se poserait pas tous la question ! » fit remarquer Remus.

« Lunard, il faudra décidément qu'on rajoute un sort pour voir toutes les personnes qui sont dans Poudlard. Parce que ce genre de mauvaises surprises j'aime pas. » grogna Sirius.

Seul James restait silencieux. Il ne comprenait pas. Qu'est-ce que ses parents faisaient là ?

Caitlin et Harry Potter étaient des Aurors de grande renommée dans le monde Magique. La mère de James avait des cheveux bruns ondulés et un sourire angélique perpétuel. James avait hérité de ses yeux marron rieurs. C'était un Auror très réputé qui adorait son fils, et qui était très protectrice. Harry Potter, lui, avait des cheveux d'un noir de jais toujours en bataille, qu'il avait légués à son fils, au plus grand dam de sa femme. Il avait toujours une bonne blague à sortir, et soutenait son fils à cent pour cent dans ses escapades. Cependant, James savait que son père était très sérieux lorsqu'on parlait des études ou de son travail. Malgré l'humour dont il faisait preuve, M. Potter était quelqu'un de très sage. Il ne prenait pas de risques inconséquents. James savait qu'il ne voulait pas d'enfant à cause de son travail, et Caitlin racontait souvent à son fils qu'elle avait mis du temps à sortir avec lui, puis à l'épouser et enfin à le convaincre de lui faire un enfant. Cela n'empêchait pas Harry d'être un excellent père qui n'avait jamais regretté le fait d'avoir accepté (au bout de cinq années de dures tentatives de conviction de la part de sa femme) d'avoir un enfant.

James Potter vivait donc dans une famille heureuse et aimante. Et Sirius enviait énormément son meilleur ami pour cela. Il n'avait passé qu'un bout de l'été chez eux, mais cet été avait été le plus beau de sa vie. Les dîners étaient des joutes verbales, et souvent les parents de James le taquinaient sur tout et n'importe quoi. Surtout sur Evans, en fait. Sirius s'était senti comme chez lui dans cette maison. Les parents de James n'avaient porté aucun jugement sur lui, et l'avaient accueilli comme s'il avait fait partie de la famille. Jamais Sirius n'avait ressenti ça.

« Comme vous le savez, si vous êtes ici ce soir ce n'est pas pour le plaisir… » continua Dumbledore. « Les attaques de Voldemort se précisent. »

Sirius sentit Remus et Peter frissonner près de lui.

« Si vous êtes ici, c'est parce que vous êtes les derniers espoirs de la société magique. Ceux qui n'ont pas peur de se dresser devant celui qui tue nos familles, nos amis. Nombre d'entre vous ont perdu quelqu'un de son entourage. Nombre d'entre vous ont cette rage de vaincre celui qui est la cause de nos souffrances. Nombre d'entre vous acceptent, malgré cette peur qui nous entoure, de mourir pour ce en quoi ils croient. Si vous n'êtes pas là par courage, vous êtes là par conviction. Et c'est déjà beaucoup, j'en suis conscient. »

Les quatre adolescents, toujours dissimulés sous la cape d'invisibilité, et cachés par la porte, se tendirent. Jamais ils n'avaient entendu Dumbledore parler ainsi, de manière si grave. Sirius sentit James trembler contre lui. Sa petite cousine Agathe était morte au mois de mai précédent. Il était très proche d'elle.

« Les rangs de Voldemort augmentent de jours en jours. » poursuivit le directeur.

Sans le savoir, Dumbledore décrivit aux quatre adolescents la situation politique catastrophique à cause de Voldemort. Polka était un bon Ministre, mais qui n'avait pas assez d'autorité sur certains de ses subordonnés pour être efficace. Il développa la situation : vérifiant les dires de Remus, Dumbledore expliqua que les rangs de Voldemort se remplissaient par peur. Les morts s'amoncelaient un peu partout, et les moldus commençaient à comprendre qu'il se passait quelque chose d'étrange. La discussion dura une heure, entrecoupée de blancs où tout le monde réfléchissait.

"Caitlin, Harry, Alan… Vous avez des enfants ici. Peut-être avez vous entendu parlé du nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal… »

Un rire flûté parvint jusqu'aux oreilles des Maraudeurs. Un doux sourire illumina le visage de James.

« Maman… » chuchota-t-il.

Les trois autres lui tapèrent dans les côtes.

« Oui, j'ai reçu une lettre de James l'autre fois. Il a l'air de le trouver plutôt irresponsable, mais il est content parce qu'il bouge. James n'est pas allé plus loin dans sa description… »

« Pompom le déteste. » souligna Mc Gonagall.

« Qui n'en ferait pas autant lorsqu'on est infirmière ? » demanda Flitwick.

« Je sais que ses… Méthodes sont peu orthodoxes. Quant à sa façon d'être… » dit Dumbledore. « Mais ce Professeur leur a fait faire des progrès phénoménaux. J'ai assisté à quelques cours. Votre fils, Caitlin a fait de sérieux progrès. Franck aussi, Alan. Et Jenny a également beaucoup mûri magiquement. Vos enfants sont tous les dignes descendants de leurs parents. »

« Albus, vous ne nous dîtes pas ça pour féliciter votre nouveau Professeur. Ni nos enfants. » fit remarquer Harry, fin psychologue.

Sirius devina le sourire de Dumbledore.

« En effet Harry. Le programme de chaque cours a été changé. »

« Le ministère est au courant ? » demanda une voix inconnue.

« Oui Alastor. En partie, du moins. Poudlard n'est pas une école comme les autres, vous le savez. »

« Albus, cessez ces tergiversations s'il vous plaît. » demanda Alan Londubat.

« En cette période de crise, je dois faire en sorte que vos enfants sachent se débrouiller seuls si jamais ils venaient à perdre leur famille, ou simplement lorsqu'ils seront plus grands. Et malheureusement, j'ai dû prendre des décisions qui ne sont pas forcément bonnes pour vos enfants. »

« Dumbledore… » prévint Caitlin.

Derrière la porte, les adolescents tremblaient. De quoi parlait-il ? Sirius n'aimait pas l'idée qu'ils puissent être manipulés de cette façon. Pourquoi Dumbledore prendrait-il des décisions néfastes pour ses élèves alors qu'il aime tellement son école ?

« Je dois prendre le risque de leur donner toutes les cartes. »

« Excusez-moi… A-t-on toujours besoin d'avoir un décodeur avec vous ou il vous arrive de parler clairement ? » demanda le dénommé Alastor. « Parce que je me demande ça depuis que je suis en Première Année, et je n'ai encore jamais eu de réponse… »

Les Maraudeurs sourirent, devinant déjà le regard noir que certains professeurs avaient dû lui lancer. Ils l'aimaient déjà, cet homme.

« Maugrey ! » gronda Mc Gonagall.

« Je dois prendre le risque d'espérer que vos enfants seront tous des Aurors plutôt que tous des Mangemorts. »

Un silence de mort tomba sur la pièce. Sirius comprit mieux. Mais Dumbledore les manipulait là ! Il ne leur demandait pas de faire un choix ! Il les mettait devait le fait accompli et leur demandait ensuite de faire un choix. Mangemort ou Auror ? Pour lui, c'était clair. Pour les Maraudeurs c'était clair. Mais pour d'autres ? Pour ceux qui, comme Daray le disait, n'avaient pas de Potter, n'avaient pas le choix ?

« Il y aura plus de Mangemorts que d'Aurors. » déclara Wilkes pour la première fois.

Wilkes ? Il était là ? Mais Wilkes était un Mangemort, non ? Que faisait-il à une réunion anti-Voldemort ? Etait-il un espion ? Au compte de Voldemort ou de Dumbledore ? Ou peut-être n'était-il pas Mangemort du tout… Non. C'était impossible. Qui était Wilkes ? Dumbledore savait-il qu'il était un Mangemort ? Sirius ne comprenait plus rien…

« Toujours aussi optimiste Gerhardt. » se moqua M. Potter.

« Toujours aussi aveugle Harry. »

« Je pense Gerhardt » coupa Dumbledore. « que les élèves de Sixième et Septième Année peuvent faire leur choix, puisque c'est à cette période que cet… Ignatus dont j'ai entendu parlé les recrute. »

Ignatus ? Qui était-ce ?

« Eh oui Gerhardt je suis au courant de ce qui se passe dans mon école ! »

« Mais pourquoi ne faites-vous rien ? » demanda-t-il.

« Que voulez-vous que je fasse ? Ils ont fait leur choix. Il n'y a pas de bon ou de mauvais choix. Il y a une décision à prendre. La difficulté ou la simplicité. Le bien ou le mal. »

« Le mal et le bien n'existent pas, Albus, vous le savez. Ce ne sont que des notions débiles que les gens de bas niveau se plaisent à utiliser. »


« On fait quoi ? » demanda Peter. « On rentre ou on va se venger de Junior ? »

Ebranlés, les trois autres ne répondirent pas tout de suite. Ils étaient songeurs. Dumbledore les manipulait, la situation politique était désastreuse, Voldemort montait en puissance, et eux devaient faire un choix plus tôt que prévu. Magnifique. Wonderful. Wunderbar.

Et on leur cachait tout ça.

Sirius était dégoûté, et en colère. Dumbledore était une ordure, Polka un lâche et Voldemort le plus gros connard de l'univers. Et de toute façon son choix était déjà fait : il serait Auror.

« Ey, les gars ! » appela Peter.

« On rentre. » répondit James, le regard légèrement en colère.

« Et la leçon à Junior ? » continua Peter.

« On la fera au mois de juin. »


La journée suivante passa lentement. A l'étonnement de tous, les Maraudeurs étaient calmes, et semblaient tendus. Les autres élèves ne comprenaient pas. Pendant le cours de Potions, Sirius ne plaisanta pas avec Daray et demeurait plongé dans ses pensées. Finalement, agacée, la jeune fille le bouscula un peu.

« Hein ? Quoi ? » demanda Sirius, un peu perdu.

« Ah ! Enfin une réaction. J'ai cru pendant un moment qu'un Détraqueur t'avait embrassé. »

« C'est un peu ça… Tu disais quoi ? »

« Oh trois fois rien… Juste que je suis enceinte, que Wilkes Senior est le père et que je m'envoie en l'air avec lui depuis deux ans. Un bon amant, mais un vieux con. »

Sirius éclata de rire.

« Comment crois-tu que j'aie d'aussi bon résultats en Potions alors que je suis une nullité affligeante ? » demanda Daray.

« Cette nouvelle ne m'étonne pas du tout. Tu as la petitesse nécessaire pour tomber aussi bas. »

« On s'amuse comme on peut. Je suis allée me balader et j'ai croisé Senior. On s'est envoyé en l'air et j'en ai profité pour le faire chanter. »

« C'est bien ce que je dis. Tu n'es qu'une vile Serpentard. »

« Merci. »

Il y eut un silence. Sirius souriait. Ce genre de discussion lui remontait le moral. C'était un peu comme s'il n'avait jamais compris ce que Dumbledore attendait d'eux. Mais rapidement, il replongea dans ses pensées morbides et haineuses. Il entendit un claquement, et un soupir.

« Bon, Black, je ne sais pas ce que tu as et je ne veux pas le savoir, mais si tu pouvais au moins faire semblant d'être en forme et continuer à me vanner ce serait sympa. Arrête d'être aussi égoïste et réponds à mes méchancetés ! »

« Tu as déjà eu le sentiment d'être utilisée ? » demanda soudainement Sirius.

Un peu décontenancée par la réaction de son camarade, Daray mis quelques secondes à réagir. Elle devint soudainement amère. De la colère anima ses yeux. Son sourire narquois disparu. Elle regarda Sirius dans les yeux.

« J'ai déjà été utilisée tout court. »

« C'est rageant, hein ? »

« Y'a pas de mot pour qualifier ça. »

Il y eut un silence pesant pendant lequel les deux adolescents étaient plongés dans leurs pensées, puis Daray reprit :

« Tu es utilisé ? »

« Je crois bien ouais. » répondit Sirius d'une voix dure.

« Par qui ? » osa-t-elle demander après un nouveau silence.

Sirius tourna un regard pénétrant et étrange vers Daray. Il la vit frissonner et déglutir péniblement.

« Dumbledore. »


Sirius se jeta sur le fauteuil avec énervement. Maintenant que sa journée était terminée, il n'avait plus aucune chose sur laquelle il pouvait fixer ses pensées. James et Remus jouaient aux échecs silencieusement, mais aucun des deux adolescents ne semblaient être à ce qu'ils faisaient. Peter tentait de faire son devoir d'Etude de Moldu. Il soupira. Il n'aimait pas rester sans rien faire. Il voulait s'occuper l'esprit pour ne pas penser à la dure réalité qui venait de le percuter : ils étaient en guerre. 'Vous êtes les derniers espoirs de la société magique…'. N'y avait-il vraiment plus d'espoir ? Cette vingtaine de personnes tassée dans une vieille salle empoussiérée était vraiment le dernier espoir ? Au bout du énième soupir, Remus renversa l'échiquier et jeta un regard noir à son ami.

« Quoi ?! » demanda-t-il.

Le ton était celui de l'ordre. Pas une question amicale, soucieuse du bien-être de son ami. Remus était énervé. Manque de chance pour le jeune lycanthrope, Sirius l'était aussi. Il jeta le Quidditch Mag qu'il tentait de lire depuis plus d'un quart d'heure (il était resté à la quatrième ligne) sur la table et se tourna vers son ami.

« Il nous manipule. Ce vieux Sorcier rabougri nous manipule. »

« De quoi tu parles Sirius ? » demanda Peter.

« Je parle de ce que nous fait Dumbledore ! »

« Il fait quoi ? » demanda Remus.

« Bon sang mais vous ne voyez pas ? Vous ne voyez pas ce qu'il nous fait ? Il nous manipule ! »

« Il nous traite en adultes. » reprit Remus. « On appelle cela grandir, Sirius. C'est peu étonnant de sa part. J'aurais fait pareil à sa place. »

« Il aurait pu nous demander notre avis ! » protesta Sirius.

« Oh ben oui ! Tu le vois toi venir te demander 'au fait Sirius voulez-vous être traité en gamin ou voulez-vous que nous passions à la vitesse supérieure ? Parce que je ne voudrais pas vous brusquer…' ? Je comprends que tu sois… Perturbé. Que vous soyez perturbés… »

« Enervés ! » reprit Sirius.

« Poudlard était la seule illusion qui nous laissait encore croire que le monde n'allait pas si mal. Alors c'est vrai que Dumbledore nous manipule un peu en nous faisant bosser comme si nous allions devoir nous battre tous les jours de notre vie, mais comprenez-le. Nous avons seize ans. Nous aurions dû nous rendre compte de cela il y a beaucoup plus longtemps. Nous aurions dû nous rendre compte que certains de nos amis ne sont pas revenus cette année. »

« Nous l'avions remarqué ! »

« Nous n'avons pas voulu voir pourquoi ! Il faut qu'on grandisse, Sirius ! Nous sommes presque des adultes. Et s'il faut te mettre un coup de pied au c… pour te faire avancer, crois-moi je le ferai ! Mais Dumbledore a raison de faire ça ! C'est un pari risqué, mais il a raison. »

« Je ne suis pas sûr. »

« Bon sang Sirius on en a déjà parlé ! Nous ne serons pas à Poudlard éternellement ! Tu veux devenir Auror. Brillante idée, c'est super ! Mais si tu n'oses pas te projeter dans l'avenir, tu ne deviendras jamais Auror. Si tu ne prends pas le risque de grandir, tu ne deviendras jamais Auror. »

Sirius savait que Remus avait raison. Il le savait, mais il était vexé de se le faire dire par son ami. Il était vexé de se rendre compte que ce qu'il pensait était la réalité : il était immature. La seule excuse à peu près valable était de se dire que c'était Remus qui était trop mûr pour son âge mais ça ne satisfaisait pas non plus Sirius. Pourquoi n'arrivait-il pas à comprendre que c'était bon pour lui ? Il pouvait rester un peu enfantin mais mûrir ! Beaucoup de gens faisaient ça ! Il n'y avait qu'à voir Harry Potter pour le comprendre… Ce qu'il refoulait depuis quelques mois déjà commençait à éclater : il ne voulait vraiment pas grandir. Le complexe de Peter Pan. Il eut un sourire amer. Quel idiot ! Pourquoi n'arrivait-il pas à être un adolescent comme Remus ?

« Il est temps de mûrir Sirius. Notre monde est en guerre. Et nous jouons actuellement notre avenir. »


« Tu veux vraiment ressortir ce soir Sirius ? » demanda Remus en bâillant.

Après leur altercation, les quatre garçons étaient restés songeurs. Ils s'étaient tus pendant un long moment, puis Peter avait proposé d'aller dîner. Ils avaient entendu les conversations de leurs camarades, et avaient fini par se détendre, et par plaisanter.

Mais, tués par la fatigue et l'angoisse de la journée, les Maraudeurs s'étaient immédiatement dirigés vers leur dortoir. Cependant, Sirius ne semblait pas si fatigué qu'il le laissait croire : il voulait " marauder " cette nuit encore.

« Je veux me changer les idées. Maintenant, si tu veux rester tu restes. Peter est bien resté dormir. »

« Alors je reste. »

« James ? »

Le jeune homme n'eut pas l'once d'une hésitation. Il sortit de son lit et sortit sa cape d'invisibilité pendant que Sirius attrapait les explosabeurks et autres produits dont ils auraient très vite besoin.

Sans un 'Au revoir' ou un 'Bonne nuit' ni même un 'A plus', les deux meilleurs amis disparurent sous la cape d'invisibilité de James et filèrent en vitesse. Mais une fois dans le couloir, le calme et le silence les oppressèrent. Ils s'enfoncèrent dans les ténèbres du couloir, la carte dans les mains de James.

Ils allèrent marauder un peu partout dans les couloirs, sachant tous les deux qu'ils faisaient ça pour se détendre, et décompresser. Pas un mot n'était échangé, pas un soupir ne se faisait entendre, pas une respiration n'était ouïe, pas un regard ne se croisait. Ils semblaient, pour la première fois depuis toujours, deux inconnus qui se promenaient tranquillement sous une cape d'invisibilité.

Pendant une heure, ils marchèrent dans Poudlard, notant sur la Carte de nouvelles indications de temps à autres. Toujours en silence. Pourtant, il n'y avait aucun malaise. C'était juste un silence entendu. Ni Sirius ni James n'avait envie de parler. Sirius était énervé et un peu perdu, James n'osait pas comprendre ce qu'impliquait la présence de ses parents dans l'Ecole de Sorcellerie.

Durant encore une heure, les adolescents se baladèrent un peu partout. Mais Sirius sembla lassé. Il tira James vers une salle, et retira la cape une fois dans la classe.

« Qu'est-ce que tu as ? » demanda-t-il.

« Je m'ennuie. Tu n'en as pas marre de ne faire que marcher ? J'ai envie d'embêter le monde ! »

« Sirius… »

« Wilkes ! Nous devons le punir, tu te souviens ? »

James soupira. Sirius savait qu'il allait accepter. De toute façon, avec ou sans James, le jeune garçon irait donner une leçon à Wilkes. James pénétra du regard son meilleur ami. Dans ses yeux, une flamme espiègle dansa dans ses yeux. Un sourire machiavélique se dessina sur le visage de Sirius.

« Toi, t'as une idée. » déclara-t-il.

Pour toute réponse, il eut un hochement de tête, le même sourire accroché aux lèvres.

« Raconte ! »

« Tu te souviens de la colle que nous avons eue l'autre fois ? »

« Quoi celle donnée par Mc Go' alors que nous n'avions rien fait ? »

« Ouais. Elle n'a pas voulu nous croire. »

« Et ? »

« Et on pourrait lui expliquer que ce n'est pas nous… ? »

Sirius secoua la tête.

« Non, non, non, non, non… S'attaquer à de vulgaires Serpentard débiles et méchants, ça je veux bien, mais à une prof comme Mc Go'… Quand même, James ! »

« Merlin Sirius ! On s'était promis qu'un jour on le ferait ! Après toutes les fois où nous avons été punis à tort ! C'est un prêté pour un rendu. »

« Je ne suis pas d'humeur à embêter Mc Go'. Je suis d'humeur à embêter du Serpentard. »

« Tu es désespérant. Change de victimes, parfois ! »

« Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Allez, on y va ! »

James finit par accepter et suivit Sirius. Ils se dirigèrent vers la porte. Sirius tira sur la poignée. Il grogna.

« Fermée… »

James fronça les sourcils.

« Je n'aime pas ça. »

« Pour tout te dire, moi non plus. »

Un petit rire hystérique se fit entendre. Les deux amis se regardèrent, affolés, puis se tournèrent vers la provenance du grognement. Les deux adolescents se tendirent, et écarquillèrent les yeux de terreur. James déglutit difficilement, tandis que Sirius se crispait sur sa baguette.

« Oh non… » dit James simplement. « Sirius, je rêve, n'est-ce pas ? Hein ! »

« Je n'appellerais pas ça un rêve, moi… »

« Sirius, rassure-moi… »

Un cri puissant fut poussé. Tout Poudlard devait être réveillé. Cependant, lorsque le cri s'arrêta, le silence pesant reparut. Pas de pas précipités, pas de cris, pas de bruit. Juste le silence. Et ces yeux jaunes. Ces yeux jaunes pétrifiants. Ces yeux de Harpie.

« Ouvre la porte ! » ordonna James.

Sirius ne se le fit pas prier. Il lança un 'Alohomora' bien senti à la porte. Mais il eut beau s'énerver, elle ne voulut pas s'ouvrir.

« Je te préviens Sirius, il est hors de question que je me batte contre une Harpie ! »

« Tu devrais avoir l'habitude pourtant, avec Evans ! »

« Je n'ai pas envie de rire ! »

« La porte ne veut pas s'ouvrir. Nous n'avons pas le choix. »

« Fais-lui du gringue ! »

« Je croyais que tu n'avais pas envie de rire ! »

« Merde c'est une porte ! Tu peux bien séduire une porte, non ? Tu l'as déjà fait ! »

« Je préfère Alohomora moi ! »

« Elle va attaquer ! Alors trouve une solution, moi je l'occupe ! »

Ce fut visiblement le coup d'envoi de la bataille. La Harpie se jeta sur James qui l'esquiva au dernier moment. Sirius regarda son meilleur ami. James avait toujours eu peur des Harpies. Un soir où ses parents étaient en mission, Caitlin avait déposé James chez la sœur de Harry, qui, malgré une intelligence hors du commun, ne comprenait pas qu'un enfant de cinq ans n'avait pas le recul nécessaire pour comprendre certaines choses. Comme l'inhumanité des Harpies. Alors Myrna Potter racontait des histoires terrifiantes sur les Harpies à son neveu, qui avait fait des cauchemars pas possibles pendant deux ans. Il avait été traumatisé.

Sirius admirait James. Dans le feu de l'action, il ne semblait même pas voir ou réaliser qu'il se battait contre ce qui lui faisait le plus peur. Il avait cette ride de concentration qui faisait qu'il était si puissant. Il ne s'amusait plus. Ce n'était pas un cours de Défense Contre les Forces du Mal où ils savaient qu'ils ne risquaient rien… Défense Contre les Forces du Mal… N'étaient-ils pas dans le bureau de Drug ? Ce bureau, ces livres, cette carte au mur… C'était le bureau de Drug ! Il leur réservait une Harpie pour le prochain cours ?! Mais il était fou ou quoi ?

Sirius se re-concentra sur la porte. Bon. Une porte, à Poudlard, pouvait entendre et comprendre ce qu'on lui disait. Tout comme les murs. Ne disait-on pas " Les murs ont des oreilles " ? C'était une chose vérifiée chez les Sorciers. Les murs et les portes entendaient et comprenaient ce qu'on leur disait. Mais c'était parfaitement ridicule. Néanmoins, ils n'avaient pas vraiment le choix, là. Et puis, à part une Harpie et son meilleur ami qui étaient occupés… Il n'avait pas de fuites possibles à craindre. Alors le jeune homme poussa un soupir à fendre l'âme et se mit à parler à la porte.

« Dis donc ma belle… Tu sais qu'il y a une Harpie dans cette salle ? Tu l'entends ? Et pourquoi restes-tu fermée ? Il va y avoir des morts si tu ne t'ouvres pas… Et si moi je meurs, la plupart des filles de Poudlard vont me rejoindre. Tu n'aurais plus aucune utilité. Tu n'as donc rien à y gagner. Pourquoi ne nous laisserais-tu pas sortir alors ? »

La porte grinça.

« Alleeeez… » supplia-t-il. « James, je t'assure que si on s'en sort vivants, je te tue pour me rendre aussi ridicule ! »

Il n'obtint aucune réponse. Il entendit un sort rater sa cible, et un rire provenant de la Harpie. Sirius n'aimait pas ça du tout. La porte ne voulait toujours pas s'ouvrir. Aux grands maux les grands remèdes : il essaya d'enfoncer la porte. Manque de chance – et de force –, non seulement cela ne fonctionna pas, mais en plus cela fit un boucan du tonnerre.

Sirius réfléchit à toute vitesse. Il n'y avait aucune solution pour ouvrir la porte. Donc il fallait vaincre la Harpie. Comment tuait-on une Harpie ? Bonne question. Sirius n'en savait foutre rien.

« La Harpie est une créature des Ténèbres qui exhalent une odeur infecte. A l'aide de ses longues griffes empoisonnées, elle tue ses victimes lentement et les dévorent ensuite grâce à ses fines dents. Les Harpies sont des créatures très dangereuses et faisant rarement preuve d'humanité. Il existe cependant certaines Harpies qui ne s'attaquent qu'aux animaux et non aux humains, comme Magdalena Stalizer qui fut malheureusement brûlée vive en 1567 par les moldus. Leurs points faibles sont les yeux. » se rappela-t-il soudainement.

Il y avait de ces choses qui vous revenaient d'un coup. Il comprit mieux Evans, d'un coup. Sirius ne se souvenait plus où il avait entendu ou lut ça, mais c'était bien pratique la lecture, parfois… Tout comme écouter aux portes d'ailleurs !

« Ah ah ah ! » rugit Sirius. « J'ai trouvé ! »

Les deux autres se tournèrent vers lui, étonnés. Sirius en profita pour lancer un Lux puissant sur la Harpie, qui poussa un hurlement inhumain. Le jeune homme alla attraper son meilleur ami pendant que la Harpie mettait les mains sur ses yeux pour se protéger, et le tira en avant.

« Bon, maintenant la porte tu vas t'ouvrir sinon je te jure qu'il n'y aura pas de sort assez puissant pour te réparer ! » s'énerva-t-il.

La porte s'entrouvrit en un grincement sonore, et Sirius traîna James en-dehors du bureau, la cape d'invisibilité à la main. La porte se referma rapidement et violemment derrière les adolescents. Haletants, les deux garçons s'appuyèrent contre le mur et reprirent leur respiration. Sirius n'en revenait pas de se savoir encore en vie.

« On l'a échappé belle ! » soupira-t-il.

« Tu m'étonnes. Sympa ta technique de drague. »

« Je ne te conseille pas de l'utiliser sur Lily, je ne suis pas sûre qu'elle apprécie le fait que tu la traites comme une porte. »

Il eut un petit rire.

« En tout cas James, je… Je t'admire. »

« Hein ? » demanda-t-il en relevant soudainement la tête. « Mais pourquoi ? »

« Tu as toujours eu une peur épouvantable des Harpies ! Quand on s'est battus contre l'Epouvantard en Troisième Année avec Vortex, tu étais pétrifié devant ta Harpie. Et là… Là tu as réussi à te battre contre elle sans être blessé ! »

« J'ai eu beaucoup de chance tu sais. Je ne sais pas comment j'ai fait. Mais Drug est définitivement malade ! »

Il y eut un nouveau silence, seulement troublé par la respiration des deux Maraudeurs.

« On est les meilleurs. » décréta Sirius soudainement.

« On est les meilleurs. » approuva James.

Ils se regardèrent et éclatèrent de rire.


Malgré la drôle d'aventure à laquelle ils avaient été confrontés, James et Sirius n'étaient pas revenus sur la décision de faire payer à Wilkes. Les deux amis avançaient donc vers la salle commune des Serpentard. Sirius repensait à la Harpie. Il ne comprenait pas comment un tel boucan avait pu passer inaperçu… Après tout, le bureau de Drug n'était pas si loin de la salle commune des Serdaigle. Quoique, à cette heure-ci, les Serdaigle devaient tous être couchés et endormis profondément. James regarda sur la Carte s'il n'y avait pas un professeur dans le coin. Mais le couloir vers la salle commune des Serpentard était désert.

« Au fait, je ne t'ai toujours pas demandé : tu vas inviter qui au bal d'Halloween ? » demanda soudainement Sirius. « C'est dans une semaine et tu ne m'as toujours rien dit ! » pleurnicha-t-il.

« A ton avis ? »

« Puisque tu le veux, je vais te le donner : je sens que tu vas te prendre une jolie veste. Si elle est pas trop moche, tu pourras me la filer ? Avec ma fuite cet été je n'ai pas pu prendre tous mes vêtements, ça ne rentrait pas dans ma valise… »

« Crétin ! » rit James. « Et toi ? »

« Personne, malgré toutes les demandes qui m'ont été adressées… » fit Sirius en jouant un air suffisant qui fit rire d'avantage James. « J'y vais en célibataire. »

« Pour revenir maqué ! »

Sirius hocha la tête.

« N'est pas sex-symbol qui veut, Cornedrue. Je t'apprendrai peut-être un jour quand tu seras plus grand… »

« Crétin ! »

« Pour Noël je t'offrirai un dictionnaire de synonymes. Tu verras, c'est très utile pour tenir une conversation. »

« Je les connais les synonymes 'crétin' Sirius… »

Et James partit dans une énumération plus ou moins grossière des synonymes de l'adjectif qui qualifiait, selon lui, le mieux Sirius. Rapidement, les deux adolescents arrivèrent à l'intersection qui les emmènerait devant le portrait qui dissimulait l'entrée de la salle commune des Serpentard. Ils avancèrent alors prudemment. La Carte n'était pas encore fiable à cent pour cent. Il pouvait y avoir Miss Teigne ou quelques élèves qui, comme eux, traînaient dans les couloirs à deux heures et demi du matin. Cependant leurs craintes ne furent pas réalité. Le couloir était bel et bien désert de toute vie.

« Quel est le mot de passe ? » chuchota James.

« Sanguis Immixtum »

« J'aurais dû y penser… »

Ils murmurèrent le mot de passe et s'engouffrèrent derrière le tableau. Ce n'était pas la première fois qu'ils venaient dans la salle commune des Serpentard. Les Maraudeurs s'y rendaient d'ailleurs assez régulièrement pour embêter Wilkes, Avery et Rogue. Les deux adolescents purent admirer le vide de la salle commune. Sirius fronça les sourcils : jamais la salle commune n'avait été vide les fois où ils étaient venus. L'heure était généralement plus avancée. Habituellement, il y avait toujours un élève studieux qui travaillait ou dormait sur le vieux canapé rongé.

Mais là, personne. Les deux garçons allèrent dans les dortoirs des Septième Année. Certains lits étaient occupés, d'autres étaient vides. Pris d'un doute énorme, Sirius et James se dirigèrent vers le dortoir des Sixième Année.

Il était vide.

Intégralement vide.

Sirius retira la cape d'invisibilité, bientôt rejoint par James.

« Où sont-ils ? » demanda-t-il.

« Tu crois qu'ils sont … ? »

Sirius préféra ne pas finir sa phrase et James ne répondit pas. Ils s'avancèrent dans le dortoir, et commencèrent à fouiller dans les affaires des quatre Serpentard. Sirius entreprit de fouiller dans le coffre d'Avery tandis que James se délectait d'ouvrir celui de Rogue. Il n'y avait rien de spécialement compromettant dans le coffre d'Avery. Quelques affaires, des livres douteux sur Grindelwald mais rien de bien grave. Sirius allait refermer le coffre lorsqu'il aperçu une lettre. Un sourire machiavélique aux lèvres, le jeune garçon s'en saisi et la lut :

« Adrian,

C'est avec un immense plaisir que je t'annonce tes prochaines fiançailles avec Ambre Daray. Oreste Daray a accédé dernièrement à ma requête. Le mariage se fera l'été de votre Septième Année. Jusque là amuse-toi.

Ne te fais pas trop remarquer,

Ton père. »

Sirius se retint de justesse de ne pas froisser la lettre. Daray était fiancée ? A Avery ? Comment le mariage arrangé pouvait-il exister à une époque aussi moderne ? Remarque, il pouvait parler : sa mère avait parlé de le marier à June O'Brien alors qu'il était en Quatrième Année.

Il l'avait rapidement faite déchanter lorsqu'il avait annoncé que si elle le mariait à cette ; je cite " abrutie de Serpentard pourrie gâtée " fin de citation ; il ferait tellement de bêtises à Poudlard qu'aucune des quatorze familles ne voudrait de lui. Sa mère avait eu beau se lamenter, tempêter, hurler, menacer, crier, pleurer, il n'avait rien voulu entendre : il se marierait et se reproduirait avec qui bon lui semblerait.

Visiblement, jamais O'Brien ne lui en avait tenu rigueur puisqu'elle était restée égale à elle-même : ignorante de l'existence de Sirius Black.

Il fronça les sourcils et reposa la lettre. Pour en découvrir une autre, celle-ci froissée.

« Adrian,

J'ai le regret de t'annoncer que tes fiançailles avec Ambre Daray sont annulées. D'après Oreste, Ambre est une petite idiote mais il m'a soutenu qu'il la materait rapidement. Cependant tu épouseras sa deuxième fille, Electre Daray. Elle est très docile d'après lui et d'accord avec nos idées. La date reste la même.

Ton père. »

Sirius se retint d'éclater de rire. Deux choses l'amusaient : Ambre Daray était loin d'être une idiote et ne se laisserait sûrement pas mater par son père ; et Electre Daray était tout sauf docile. Il y avait de sacrées rumeurs sur les jumelles Daray, et la conversation qu'il avait surprise à Pré-au-Lard n'avait fait que renforcer ses convictions sur la famille d'Ambre et Electre.

Et visiblement, cette lettre-là était froissée. Avery aurait-il été déçu d'apprendre ses fiançailles avec Ambre Daray annulées ou effrayé de devoir épouser une folle ? C'était bon à garder ça. Ou l'Aspirant aimait, ou l'Aspirant avait peur. Bref : rien de bon pour lui, mais très bonne nouvelle pour Sirius.

Pendant un petit quart d'heure, ils continuèrent leurs fouilles. James était comme un fou : il avait trouvé beaucoup de preuves sur la passion de Rogue, à savoir la Magie Noire. Sirius le savait heureux. Très heureux. Il fallait dire que c'était amusant de fouiller en toute impunité dans la vie de chaque élève.

Soudain, James éclata de rire. Etonné et un peu paniqué par le bruit que venait de faire son meilleur ami, Sirius alla rejoindre James qui semblait s'étouffer de rire.

« Quoi ? » demanda Sirius.

Pour toute réponse, James lui tendit une photo d'un bébé tout nu qui jouait avec une baguette, et un nounours totalement déchiqueté et rafistolé de partout. Sirius ne comprenait pas : qu'y avait-il de drôle là-dedans ? Il réalisa soudain :

« A qui c'est ? » demanda-t-il.

« Wilkes ! » s'étouffa James.

« Non, tu rigoles ? » rit Sirius.

Mais James secoua faiblement la tête, hilare. Au bout d'un moment, ils réussirent à se calmer, et refermèrent délicatement le coffre. Ils se cachèrent sous la cape et décidèrent de partir, étouffant quelques derniers rires. Mais en passant devant l'escalier qui menait au dortoir des filles, Sirius s'arrêta.

« Qu'est-ce que tu fous ? »

« Attends-moi là. »

Il retira la cape et fonça vers les escaliers.

Il voulait être sûr. Sûr que Daray n'était pas une Aspirante. Il entrouvrit doucement la porte qui ne grinça pas. Le dortoir était noir. Il avança précautionneusement vers les lits. Le premier était vide. Les battements de son cœur accélèrent. En sachant que les étudiantes de Serpentard de Sixième Année étaient quatre, il ne s'arrêta pas là et s'avança vers le deuxième. Vide également. Son cœur battait si fort que Sirius était persuadé que le monde entier l'entendait. Il s'approcha du troisième lit. Les draps n'étaient pas défaits. Sirius déglutit péniblement. Se pouvait-il que son instinct l'ait trompé ? Il se dirigea tant bien que mal vers le dernier lit.

Son cœur s'arrêta soudainement de battre.

Le lit était vide.


« Tu es contente Daray ? » gronda une voix.

Sirius n'eut pas le temps de se poser de questions, il se baissa immédiatement et cacha sous le lit le plus proche.

« Non. »

« Grâce à toi nous avons failli nous faire remarquer ! »

« Je ne t'ai pas demandé de me suivre je te signale ! »

« Il fallait bien que je te surveille ! »

« Merci maman ! Pour une fille asociale, Katy, je trouve que tu t'en fais un peu trop pour moi. »

« Tu savais qu'Ignatus était Lucius Malefoy ? » demanda Mulder.

Encore cet Ignatus… pensa Sirius.

« Tu crois que June et April me font des comptes rendu détaillés de leurs réunions ? Elles m'en veulent déjà de ne jamais venir. Enfin… June plus qu'April. »

« April n'est qu'une potiche sans importance. Elle n'a aucune personnalité. » décréta Mulder.

« Elle est amoureuse, ce n'est pas pareil. »

« Voilà pourquoi je ne serai jamais amoureuse. Ça rend con. »

« C'est vrai que tu n'as pas besoin de ça. »

Sirius devina le regard noir qu'avait dû lancer Mulder à Daray. Mais là il ne comprenait plus rien. Daray était-elle allée à la réunion des Aspirants Mangemorts ou non ?

« En tout cas ça a été très instructif. » reprit Daray.

« En quoi ? Il leur a juste expliqué qu'ils devaient être patients et que leur tour viendrait. Ça me fait penser à une secte leur truc. »

« C'est pire qu'une secte, Katy. C'est un rassemblement de soldats. Tu crois que Dumbledore est au courant que ses élèves sont de futurs Mangemorts ? »

« Evidemment. »

« Alors pourquoi ne fait-il rien ? Il est débile ou quoi ? »

« Que veux-tu qu'il fasse ? Tu ferais quoi toi ? Tu les virerais ? Ce serait débile. Ça ne ferait que renforcer leurs convictions. Pour le moment, ils sont en sécurité et peu dangereux à Poudlard. »

« Mouais. Peu dangereux… Quand tu vois des types comme Wilkes ou Rogue là-bas, tu te dis qu'ils ne sont pas si inoffensifs que ça. »

Il y eut un silence. Daray n'était donc pas une Aspirante Mangemort. Sans pouvoir se l'expliquer, Sirius se sentit rassuré. Par contre, il avait la confirmation que Rogue et Wilkes étaient des Aspirants. Quels bandes de nases… Il y avait d'autres moyens beaucoup moins crétins d'affirmer sa personnalité. Surtout que, dans ce cas-là, c'était plutôt accepter d'avoir un maître, et donc d'être un esclave – dans le cas de Voldemort. On faisait tout de même mieux dans le genre 'libre-arbitre'.

« Tu comptes retourner voir à quoi ça ressemble la prochaine fois ? »

« Non. J'en ai assez vu. Malefoy n'a rien à m'apporter, et ça ne m'intéresse pas d'être tatouée. En plus il est moche son tatouage. Si un jour je me fais tatouer, je veux un dragon, ou un serpent… Mais pas une tête de mort. La honte. Je n'oserais jamais sortir dehors avec un truc pareil. »

Mulder éclata de rire. Elle savait rire elle ? se demanda Sirius. Il l'avait toujours prise pour une fille qui restait désespérément enfermée dans sa bulle et qui ne savait pas ce que signifiaient les mots 'rire' ; 'sourire' ; 'plaisanter' ; 's'amuser' ; et même 'humour'. Finalement, cette situation n'était pas si gênante.

« Tu vas en parler aux autres ou pas ? »

« De notre petite expédition ? Non. Elles s'imagineraient des trucs, et je serais dans de sales draps. Electre non plus ne sera pas au courant. Et toi ? »

« Non plus. Pour les mêmes raisons que toi. »

« On s'est bien amusées non ? »

« C'était distrayant, oui. »

Elles se sourirent, puis allèrent se coucher tout en continuant à discuter.

Ce fut seulement lorsqu'il entendit leurs respirations calmes et régulières que Sirius sortit de dessous le lit. Il quitta le dortoir le plus vite possible, malgré tout rassuré par ses découvertes. James l'attendait, anxieux.

« Mais qu'est-ce qui t'a pris ? »

« Une question qui demandait une réponse. »

« J'espère au moins que tu l'as eue ! »

« Et j'en ai même appris plus que ce que je ne l'aurais imaginé ! »

« Hein ? »

« Tu savais que Daray voulait un tatouage de serpent toi ? »

Fin du chapitre 6

Ps : comme vous l'avez sûrement remarqué, le titre n'a pas grand rapport avec le chapitre. Pour être sincère, je vous avoue que je n'avais aucune idée du titre à mettre… J'ai donc inventé un truc bidon qui se rapprochait à peu près de l'histoire… Désolée. M'enfin, je trouve la phrase plutôt belle…


Réponses au Reviews :

Fumsec : Ce n'est pas LE Harry. Ça casse hein ? Je ne compte pas faire un retour dans le temps. Trop prise de tête pour le moment. Je m'y mettrai peut-être un jour… Qui sait ? Honte de couper pile à ce moment ? Jamais. Je suis plutôt fière de moi, d'ailleurs ! Et oui, tu as bien vu pour Harry, dans ta deuxième hypothèse. C'est bien le père de James. Si tu ne comprends plus dès maintenant (mais rassure-toi, tout est expliqué), tu vas avoir du mal à suivre la Septième Année… (enfin, j'espère, parce que c'est un peu le but, en fait). Merci pour tes commentaires. Gros bisous.

Kamala1 : Effectivement, Electre n'est pas très équilibrée mentalement parlant. Quant aux baffes, crois-moi, ce serait pareil. Je l'assommerais même contre le mur, je pense. Et dépêche-toi de finir le 5ème chapitre, nom de Dieu ! Gros bisous et merci.

Nadia : Trois choses : d'après Ange – qui est une auteur formidable – le septième chapitre est super. C'est actuellement mon préféré, malgré le fait qu'il soit beaucoup moins long que les précédents (15 pages au lieu de 18-19 environ). Il est très drôle, tu verras ; les parents de James sont à Poudlard parce que… C'est expliqué dans ce chapitre ; merci pour le compliment sur Electre. Elle est chouette, hein ? Je l'aiiiiime… Merci beaucoup pour tes encouragements, et gros bisous.

Camille : T'inquiète, t'inquiète, tu seras peut-être la première revieweuse. Un jour peut-être… Jamais ? Gniark gniark gniark… Au fait, je t'ai dit pour ma cousine ? Elle s'est cassé la gueule en youpala dans les escaliers de chez elle ! Clémence a fait pareil gamine ! T'as qu'à voir le résultat… Je nourris de grands espoirs dans le magnifique bébé qu'est ma petite Choupette. Peut-être qu'elle sera aussi tarée que moi avec un peu de chance… Et elle est déjà méga bavarde alors qu'elle sait que dire mama et da (donne, pas oui en russe). Bref, on en parlera sur MSN… Electre est géniale. C'est un de mes persos à moi préférés. Pour les profs, je n'ai qu'à m'inspirer des miens… Entre la manipulatrice-soitdisantvictimedemonprofd'histoire-extrème-droitiste, le péteur de câble en direct sans préavis, et la victime des élèves qui ne retient même pas nos prénoms, crois-moi, j'ai de quoi faire un gros chapitre… Un de ces dossiers… Lance… Ah Lance, je l'adore aussi. Avec Electre, ce sont mes deux persos préférés. J'ai une copine qui lui ressemble un peu. Pas du tout casse-cou, mais qui plane toujours quatre mètres derrière, et qui, quand elle se réveille, philosophe sur les dessins scabreux et/ou sadiques que font mes copines en cours. Bref, j'ai fini mon roman. Gros bisous, et à plus. J

Angelene Hystéria : T'inquiète pas pour MSN, il bug totalement en ce moment. Trop de monde. Super agaçant quand tu trafiques des chansons de Kokia avec tes copines… Pff… Trop nul MSN ! Quant à ta définition de, je cite : " l' insoutenabilitisationnisme " fin de citation, il est vrai qu'il est relativement relatif selon le fait que tu aies lu ou non le 6ème chapitre. Mais nous pouvons déduire de cet insoutenabilitisationnisme qu'il est insoutenable. Ce qui est une chose, en soit, fort intéressante. Comment ça chu chiante ? Pff… Tu verras, le chapitre 8 est aussi spécial dans son genre. Le 9ème chapitre promet d'être drôle. Enfin… Tout dépend de ma définition du drôleribilitiationnisme. Mais c'est le genre de trucs drôles que tu adores. Tu verras, mon Jedi. Bisous, et continue ta fic, elle est super ! (même si je déteste Ludmilla Brooks. Qu'une pôv' cruche.)

Littledevil5 : Merci beaucoup pour tes compliments. Crois-moi, je ne compte pas lâcher le morceau avant d'avoir écrit au moins deux ou trois chapitres qui m'ont décidée à écrire cette fic. Rassurez-vous (ou l'inverse), l'un des chapitres qui me tient super à cœur est l'avant-dernier. Je ne vous lâcherais sûrement pas de sitôt (n'en déplaise à certain(e)s !). Les POV prochains… Alors, ce chapitre est un POV de Sirius, le chapitre 7 est un POV d'Electre, trèèèèèès amusant – qui dépend, évidemment, de ma définition de l'amusinitationnisme – le huitième et le neuvième chapitre seront des POV de Sirius. Mais ensuite, j'hésite. Ce sera soit Ambre, soit Remus, soit Lily, soit James. Précis, non ? Comme d'hab' quoi. Non, sincèrement, j'hésite entre ces quatre personnes. Parce que j'ai de sacrés dossiers sur Ambre et sur Remus, et je voudrais faire aussi un POV de Lily en écho au chapitre 7 et un de James… Je sais pas pourquoi. Bref. Voilà. Chu super claire et ordonnée, moi comme fille… Bisous et merci beaucoup.

Merci encore à tous, et très bonne lecture.

Kazy.

MAJ faite le 31/12/2004