Disclaimer : JKR a tout inventé. Sauf quelques personnages de mon invention.

Protection parentale : G

Résumé Général : Les Maraudeurs ont seize ans, Voldemort monte en puissance, il faut faire un choix. Faudra-t-il renier son éducation ou l'accepter pour vivre en paix avec soi-même ? Sans se sentir manipulé ?

Résumé du chapitre précédent : Electre, d'une jalousie folle, décide d'attaquer Lily dans la bibliothèque. Mais pendant la réalisation de son grand rêve, James Potter et Sirius Black viennent l'en empêcher parce qu'ils venaient réviser.

Note de Wam : Encore merci aux mêmes : Ange et Camille. Merci beaucoup. Ce chapitre se passe pendant une partie du chapitre 7.

Entre Ombre et Lumière

Chapitre 8 : Suspicions

Sirius restait songeur. Il n'aimait pas ça. Mais alors pas du tout. Il n'aimait pas vraiment Evans – pour être franc, il ne l'appréciait pas du tout, mais il respectait son meilleur ami et faisait des efforts – mais il savait que quoi qu'elle ait pu faire, elle ne méritait pas une chose pareille. Personne – à part peut-être les Mangemorts – ne méritait quelque chose comme ça. Se faire attaquer par des livres. Les livres ne s'étaient pas jetés sur Evans comme ça. Il y avait forcément quelqu'un derrière cette ignominie. Qui pouvait détester Evans ? Bonne question : la plupart des Aspirants, et quelques autres élèves qui ne supportaient pas l'intelligence de la jeune fille. Oui, mais personne ne pouvait haïr Evans au point de lui faire mal à ce point ? Si ?

Sirius tourna la tête vers son meilleur ami. James avait vraiment été super. Il n'avait pas cherché à se faire remarquer auprès d'Evans en lui signalant qu'il était en train de la sauver, il n'avait pas passé ses mains dans les cheveux… Il avait été correct. A la limite de la perfection. Mais lui aussi était pensif. Plus violent, à voir la ride qui barrait son front, mais pensif tout de même. Il ne devait penser que vengeance. Et Sirius savait qu'un James vengeur n'était pas un bon James. Enfin, si, des fois c'était drôle. Mais là, ça ne le serait pas. Mieux valait qu'il se calme.

« James… » dit-il en posant la main sur son épaule.

L'interpellé tourna la tête vers lui, le regard un peu absent. Sirius le secoua un peu.

« Tu as déjà fait beaucoup, tu sais… »

James baissa la tête, et la hocha silencieusement. Sirius préféra laisser son ami tranquille. Il valait mieux le laisser seul avec ses pensées pour le moment.

« J'aurais préféré faire plus. » murmura-t-il finalement.

Que pouvait-il dire ?

« Moi aussi, James. Moi aussi. Mais nous avons déjà fait beaucoup. »

« Tu te rends compte que nous n'aurions rien entendu si elle n'avait pas donné des coups de pieds dans les rangées en entendant nos voix ? »

Sirius acquiesça. Ils avaient eu beaucoup de chance.

« Comme quoi les études peuvent sauver des vies… » tenta Sirius.

Mais tout ce qu'il obtint fut un regard noir.

« Nous n'aurions pas dû avoir à le faire. Je n'en reviens pas qu'il y ait des gens assez… Méchants pour faire ça ! Lily est une fille très bien, très gentille, très… Pourquoi ? A qui avait-elle fait du mal ? Personne. »

« Tu parles d'elle comme si elle était morte. »

« Elle a failli l'être. Tu as vu son état, Sirius ! Je n'en reviens pas que des gens aient pu lui faire ça. »

Sirius se tut pendant un moment. Cette réalité. Cette réalité qui le frappa de plein fouet lui fit mal.

« Nous avons pourtant fait la même chose… » réalisa-t-il.

« Non… Ce n'était pas pareil… Nous… Nous ce n'est pas par méchanceté… »

« C'est par bêtise. Je me demande si c'est beaucoup mieux. »

James ne trouva rien à répondre à ça.

« Remus a raison. » dit-il soudainement.

« Ouais. Nous ne sommes que des crétins. »

« Des imbéciles. »

« Des cons. »

« Le mot le plus adéquat serait ' gamins ' » dit une voix derrière eux.

Ils se retournèrent.

« Mais je vous pardonne. » reprit Alice Stafford, en larmes. « Vous… Vous lui avez sauvé la vie. Merci. »

Elle se jeta dans leurs bras. Sirius se sentit gêné. Habituellement, on ne le serrait pas dans ses bras. Ou c'était beaucoup moins chaste. Ou alors on ne le faisait pas. Quand l'avait-on cajolé pour la dernière fois ? C'était si loin… Si loin… Il rendit son étreinte à Stafford en toute amitié.

« N'importe qui l'aurait fait à notre place. » fit James. « Nous aurions préféré faire plus. »

« Mais quel est le monstre qui a pu faire ça ? » demanda-t-elle, énervée.

« Je ne sais pas. »

Il y eut un silence pesant pendant lequel chacun se tortura les méninges afin de savoir qui avait pu faire ça à l'amie, l'amour, ou la connaissance qu'était Evans pour eux. Mais après quelques minutes, Sirius n'en put plus. Ce n'était pas la peine, ils n'avaient pas assez d'éléments pour suspecter qui que se soit. Stafford le regarda. Elle dut lire dans ses yeux ce à quoi il pensait et elle éclata en sanglots. Sirius la prit dans ses bras une nouvelle fois.

« Ne t'inquiète pas, Alice. Ce n'est pas si grave, elle va bien maintenant. »

Puis il regarda James qui observait le couloir qui menait à l'infirmerie avec envie. Sirius eut un sourire amusé. Décidément…

« Allez, vas-y, t'en crève d'envie. » dit-il.

James lui sourit.

« Tu crois que… ? »

« Mais oui… T'inquiète. Je m'occupe de la madeleine géante. »

« Ey ! » protesta Stafford, dont le cri étouffé parvint malgré tout aux oreilles de Sirius.

« Fais gaffe, elle est violente. T'es sûr que je peux te laisser seul avec cette Madeleine Tueuse ? »

« N'est pas Sirius Black qui veut… Je t'apprendrais quand tu seras plus grand, t'inquiète pas. Et tu profiteras de ton expédition à l'infirmerie pour faire un coucou à Remus de ma part, ok ? »

Alice sortit sa tête de la robe de Sirius et le regarda de ses yeux humides.

« Remus ? Lupin ? Il est à l'infirmerie ? Comment ça se fait ? »

« Il a eu une crise de vomissements pendant la nuit. Nous avons dû l'emmener à l'infirmerie pour le soigner. » mentit Sirius, James ayant reporté toute son attention sur le couloir.

« Oh ! Le pauvre… »

« Comme tu dis. Il y en avait partout… » renchérit-il, mimant le dégoût.

« Beurk. Arrête, s'il te plaît. Je n'ai pas besoin de détails. »

Sirius sourit, soulagé. Quel gaffeur ! Il était pire que Peter, là. Merde ! Peter ! Ils l'avaient oublié à la bibliothèque, du coup avec les évènements ! Le pauvre… Il devait les chercher partout, maintenant… Tant pis, il était un grand garçon, il saurait se débrouiller seul, non ? Il pourrait trouver la salle commune tout seul, non ? Il n'avait pas besoin de baby-sitter vingt-quatre heures sur vingt-quatre, si ? Ils ne seraient pas toujours là à ses côtés, il fallait bien que Peter apprenne à se débrouiller seul.

Alice effaça les dernières traces de larmes avec difficultés. Décidément, une fille qui jouait les fortes, c'était plus sexy qu'autre chose. Sauf quand ladite fille avait déjà un petit ami. Sirius regarda son meilleur ami et retint un soupir d'agacement.

« Bon, Cornedrue, tu attends quoi là ? De voir Mc Gonagall nue courir après Dumbledore ? »

Un rire étouffé lui parvint. Au moins il avait réussi à faire rire Stafford. C'était un bon début. Et il avait fait réagir James, qui lui sourit en secouant la tête.

« Arrête de me faire part de tes fantasmes, Sirius, s'il te plaît… »

« Et toi arrête de confondre tes fantasmes avec les miens. Assume un peu que diable ! Allez file… »

James finit par partir, non sans un dernier regard incertain. Sirius entendait ses questions muettes : serait-elle contente de le voir ? Le repousserait-elle ? Le haïrait-elle ? Comment réagirait-elle ? Mais d'un regard, Sirius balaya toutes les incertitudes de son ami.

Planté au milieu du couloir, Sirius se rendit compte qu'il était dans une drôle de situation. Son meilleur ami était parti visiter celle qui le détestait royalement, tandis qu'il tenait dans ses bras la petite amie d'un de ses copains. Fronçant les sourcils, il réalisa soudainement quelque chose : il n'y avait pas que ses amis qui étaient bizarres : parce que sa famille… Il avait une mère barjo fan d'encagoulés, un frère débile très probablement futur-encagoulé – fallait croire que beaucoup avait le fantasme du Père Noël… – des cousins et cousines tous plus timbrés les uns que les autres, un père tué par une brique tombée sur sa tête, un meilleur ami loup-garou, un autre meilleur ami pourri gâté, fils de riche, amoureux d'une Harpie et un dernier meilleur ami qui semblait avoir un manque de personnalité, de confiance en lui et qu'il fallait tout le temps prendre en charge, ou presque.

Il était verni.

« Black, lâche ma petite-amie immédiatement. » rugit une voix.

Sirius leva les yeux et aperçu Franck Londubat, adossé contre le mur. Sirius eut un faux-air déçu, et marmonna :

« Juste au moment où elle allait craquer… »

Alice lui sourit et alla rejoindre Londubat.

« J'ai appris pour Evans, chérie. » dit-il en lui rendant son étreinte. « Je suis désolé. On sait qui a fait ça ? »

Sirius secoua la tête.

« En tout cas, celui ou celle qui a fait ça vient de se mettre tous les Gryffondor à dos. »

« Celle ? » demanda soudainement Sirius.

« Euh… Ben… »

'Les autres t'éloignent de moi.'

La scène de Pré-au-Lard ressurgit d'un coup. Ce fut comme si quelqu'un rembobinait sa mémoire.

'Evans est une Gryffondor ! Une Sang-de-Bourbe de surcroît !'

Mais bien sûr ! Qui était assez timbré pour réagir comme ça ? Qui était assez dingue pour s'attaquer à Evans ? Qui avait des raisons valables – question de point de vue – pour s'attaquer à elle ? Electre Daray.

'Evans est une Gryffondor ! Une Sang-de-Bourbe de surcroît ! Les autres t'éloignent de moi.'

Les mots tournaient dans sa tête, se répétaient telle une chanson. Electre Daray était la seule personne assez puissante et assez folle pour ensorceler les livres et faire en sorte qu'Evans soit attaquée ? Mais Daray savait-elle ? L'autre Daray, Ambre. Savait-elle que sa sœur pouvait faire mal ? Oui. Sûrement. Se doutait-elle que sa propre sœur, sa propre jumelle était prête à faire du mal à sa meilleure amie ? Sirius se força à penser que ce n'était que des suppositions. Peut-être que c'était quelqu'un d'autre. Mais sa théorie se tenait. A qui en parler ? A Electre ou à Ambre ? A James ? A Dumbledore ? Non. A Lily ? Non, ce n'était pas le moment. Il faudrait qu'il lui en touche un mot malgré tout. Ambre. Il fallait commencer par Ambre. S'assurer.

« Sirius ? » appela-t-on.

« J'dois y aller ! A tout' ! »

Il se mit à courir le plus vite qu'il put. Prévenir Ambre. Il fallait prévenir Ambre. 'Evans est une Gryffondor ! Une Sang-de-Bourbe de surcroît ! Les autres t'éloignent de moi.' Ensuite, il faudrait en parler à Lily. Puis à Electre. Mais que pouvait-il faire ? Qu'avait-il contre elle ? Que dirait-il à Ambre ? Qu'il avait entendu la conversation ? Elle allait le tuer. Non. Le torturer, puis le tuer. Les Daray étaient comme les Black. Bref : il fallait trouver une parade.

Que lui dire ? Qu'il connaissait la réputation d'Electre ? Qu'il avait entendu des rumeurs ? Non. Ces histoires ne tiendraient pas debout. Que faire ? Mais que faire ? La vérité ? Non. Certains mensonges valaient mieux qu'une vérité. C'était égoïste et lâche, mais il ne pouvait pas avouer ça. Tant pis. Il aviserait.

Il accéléra encore. Pourquoi se pressait-il ? Aucune idée. Il sentait qu'il fallait qu'il se dépêche. Mais où trouver Ambre ? Argfh. Décidément, ce n'était pas sa journée.

Il la trouva quelques minutes plus tard dans une salle de classe, en train de s'entraîner à la Métamorphose. Il sourit. Etrangement, il se doutait qu'elle n'était pas très douée pour la cette matière. Pourquoi, il n'en savait rien mais il en était certain. Il resta dans l'embrasure de la porte quelques minutes à l'observer.

Ses yeux noirs fixaient la chaise avec une concentration extrême. Ses cheveux étaient collés à son visage à cause de la sueur, et elle semblait essoufflée. A cet instant, Sirius la trouva belle. Pas magnifique, pas jolie. Juste belle. Elle tendit le bras, leva sa baguette, et lança le sort. malgré tout sa concentration et toute la puissance qu'elle avait mis dans son sort, la chaise ne se transforma pas en chat comme elle était supposée le faire, mais resta une chaise… Qui avait certes la faculté de miauler, mais qui restait une chaise malgré tout.

Sirius eut un sourire.

« Tu tort trop ton poignet. » intervint-il.

Daray sursauta et se retourna vers Sirius, le menaçant déjà de sa baguette.

« Tout doux ma belle, la revanche n'est pas pour tout de suite. »

« Oh ! Ce n'est que toi ? »

« Comment ça ce n'est que moi ? »

« J'ai du travail. »

Elle alla près de sa chaise, et l'observa sous toutes les coutures, ne se préoccupant pas d'un Sirius légèrement vexé.

« Je ne comprends pas pourquoi… » murmura-t-elle pour elle-même.

« Ton poignet. » répéta Sirius qui avait décidé de ne pas lui en vouloir. « Tu le tort trop. Il faut que ce soit un geste doux. Pas brutal comme tu le fais. Regarde. »

Sirius poussa doucement Ambre et visa la chaise de sa baguette.

« Métacat ! » dit-il.

Une lumière orange se jeta sur la chaise, qui se transforma d'un coup en une magnifique chatte grise. Elle se dirigea vers Ambre et alla se rouler entre ses jambes.

« Tu as vu comment était mon mouvement ? Il faut que tu tournes le poignet. Pas que tu te le tordes. Sinon, va en Soin en Créatures Magiques ou en Défense Contre les Forces du Mal, Brûlopot et Drug se chargeront de toi… »

Elle lui lança un regard noir. En plus il l'avait vexée ! Tant pis. Un prêté pour un rendu.

« Finite Incantatum. » fit Sirius.

La chatte se transforma brusquement en chaise. Comme l'animal se trouvait toujours entre les jambes d'Ambre, la chaise la força à s'asseoir. Elle lui lança un regard noir de nouveau. La jeune fille se leva, ignorant superbement le sourire narquois qui illuminait le visage de Sirius. Elle serra sa baguette, et la tourna vers la chaise.

« Mais noooon… » soupira Sirius. « Je viens de te dire d'arrêter de te tordre le poignet ! Bon sang mais t'es maso ou quoi ? Je peux te le casser moi si tu veux ! C'est plus radical ! »

« Oh hé ! Je ne t'ai rien demandé ! Fous-moi la paix ! »

« Regarde. »

Il se dirigea vers elle et se colla dans son dos. Il posa une main sur celle d'Ambre, et l'autre sur sa taille afin d'avoir plus d'appui.

« Tu sais ce que ça veut dire 'non' Black ? »

« Ça dépend dans quel sens. »

« Dans le sens 'Fous-moi la paix tu me déranges' ? »

« Moi pas comprendre. »

« Tu veux que je t'explique ? »

« Voilà… Serre plus ta baguette ! Si je t'envoie un Expelliarmus tu la perds d'un coup ! »

« C'que tu crois. »

« Bon. Maintenant, lance le sort. »

La jeune fille cracha un juron, soupira mais finalement s'exécuta. Une grosse lumière orange jaillit de sa baguette et se lança à toute vitesse sur la chaise, qui se transforma en un superbe chat noir.

« Content ? » demanda-t-elle sans regarder le résultat.

« Moi je m'en fous. C'était juste pour aider. C'est toi qui devrais être contente… »

Elle regarda l'endroit où était la chaise. Mais il n'y avait qu'un chaton qui s'approchait doucement d'elle. Toujours dans son dos, il la vit ouvrir la bouche de stupeur. Elle sourit et se retourna vers lui :

« J'ai réussi ! » dit-elle.

« T'es observatrice, c'est bien. »

« J'ai réussi ! » répéta-t-elle. « YOUHOOOOU ! Chuis la plus forte ! J'ai réussi ! »

Et elle se jeta dans ses bras. Sans s'en rendre compte, il lui rendit son étreinte. Il rattrapait visiblement le temps perdu…

« J'ai réussi ! » réitéra-t-elle en sautillant légèrement, comme une enfant.

« Ouais. »

Il y eut un silence. Ils se tendirent tous les deux et déglutirent avec difficulté, se rendant compte de la position dans laquelle ils étaient. Ils se détachèrent l'un de l'autre, raides.

« Donc il faut que je ne torde pas mon poignet, c'est ça ? » tenta Ambre.

« Oui. Tu… Tu vois, ça marche très bien. »

Qu'est-ce qui lui prenait ? Où était son charme légendaire ? Pourquoi ne profitait-il pas de la situation pour la rendre mal à l'aise ? Pourquoi lui-même était-il mal à l'aise alors que ce genre de situation lui était arrivé des centaines de fois ?

Ambre alla attraper le chaton et le prit dans ses bras.

« Il est mignon, hein ? » demanda-t-elle.

« Je ne pensais pas que tu étais le genre de fille à être gaga devant un chaton. »

Oups. Gaffe. Il venait de perdre une occasion de se taire à en voir le regard noir qu'elle venait de lui lancer. Mais pourquoi perdait-il tous ses moyens devant elle ?

« Et si tu me disais pourquoi tu étais venu me voir ? » lâcha-t-elle, énervée. « Je suppose que tu n'es pas venu me donner des leçon en Métamorphose. »

« Non… En effet. C'était… A propos d'Evans. »

« Lily ? Qu'est-ce que tu lui veux ? »

« Tu n'es pas au courant ? »

« Pour son agression ? Qui n'est pas au courant ? »

« Ah. D'accord. Donc tu es d'accord ? »

« D'accord pour quoi Black ? Sois plus clair ! »

« Pour dire que c'est une agression. »

Ambre resta neutre. Aucune émotion ne se dessinait sur son visage. Elle caressait toujours le chaton qui ronronnait de plaisir.

« Et après ? » demanda-t-elle, agressive.

Sirius déglutit péniblement.

« Je crois… Je crois que c'est ta sœur qui a fait ça, Daray. »

Au moins, c'était franc. Pas dit avec beaucoup de tact, mais c'était franc. Daray réagit immédiatement : elle lâcha le chaton et le foudroya du regard. Sirius remarqua soudainement quelque chose. Pas sur Daray. Son aura. Une sorte de brouillard noir émanait d'elle et l'entourait. Un vague brouillard, à peine perceptible. Mais aussi brusquement que le phénomène était apparu, il s'arrêta. Daray eut une apparence normale. Tout cela n'avait duré qu'une seconde à peine, mais Sirius n'en restait pas moins secoué.

« Qu'est-ce qui te fait croire ça ? » demanda-t-elle.

Sirius déglutit péniblement. Comment lui dire ?

« Je sais ce qu'on raconte sur Electre. Je sais qu'elle déteste Evans. Je sais qu'elle serait capable de n'importe quoi pour toi. »

'Evans est une Gryffondor ! Une Sang-de-Bourbe de surcroît ! Les autres t'éloignent de moi.' Pourquoi ces mots tournaient-ils dans sa tête ?

« TU NE SAIS RIEN ! » hurla soudainement Daray.

Immédiatement, l'aura noire réapparut, un tout petit peu plus prononcée.

« TU NE SAIS RIEN ! » répéta Daray. « RIEN ! PERSONNE NE SAIT RIEN ! NI D'ELLE ! NI DE MOI ! RIEN ! »

Il ne pouvait s'empêcher de la fixer, comme s'il n'y avait qu'elle, comme si la classe avait disparue, comme si plus rien n'existait. Juste elle. Et son aura. Cette aura de puissance qui lui glaçait les sangs.

« Je sais. » trouva-t-il la force de dire.

Il fallait la calmer. Il fallait qu'elle se calme. Le calme répondrait au calme… A moins qu'elle ne soit comme lui, et dans ce cas il était dans de sales draps.

« Mais je pensais… »

« Ah tu pensais ! » cracha Daray. « Tu penses toi ? »

Dit par elle, dit sur ce ton, cela sonna comme une insulte. Il lui lança un regard noir. Il voulait aider lui !

« Merde j'en ai marre ! » finit-il par crier.

Tant pis pour le calme et la raison. Tant pis pour l'aide et le début d'amitié. Tant pis pour elle et pour lui. Tant pis pour Evans et James. Tant pis pour tout.

Daray se calma immédiatement.

« J'essaye d'aider ! J'ai été sympa avec toi ! J'aide Evans, je… Merde ! J'en ai marre d'être le larbin de service ! L'ami fidèle qui aide tout le monde ! Alors je voulais juste te prévenir. Juste te prévenir. » répéta-t-il. « C'est tout. Maintenant personne ne te connaît, personne ne la connaît, personne ne vous connaît. Tu sais quoi ? Restez inconnues ! »

Il s'apprêta à partir, mais la voix de Daray le retint.

« Je connais mieux Electre que toi. » lâcha-t-elle.

« Vraiment ? Tu la connais ? » se moqua Sirius. « Je croyais que personne ne la connaissait… »

« Elle m'a assuré que ce n'était pas elle. » ignora Daray.

« Le mensonge, tu connais ? »

« Electre ne me mentirait pas. Et pour plus d'assurance, je l'ai fait jurer sur la Magie Ancestrale. Heureux ? »

« Vraiment trop ! »

« Maintenant pars ! »

« Pas besoin de me donner cet ordre ! J'allais le faire tout seul figure-toi ! »

« Tant mieux ! »

« Tant mieux ! »

La porte claqua. Daray se retrouva seule. Elle éclata en sanglots.


Sirius était furieux. Il voulait simplement aider. Simplement aider ! Et maintenant c'était un crime ?! Non. Maintenant, le monde pouvait aller se faire foutre, il serait égoïste. Il n'aiderait plus personne, il ne parlerait plus à personne. Que tout le monde aille se faire foutre !

Ouais. Egoïste. Et la licorne ? Elle met la chocogrenouille dans le papier alu… Il était égoïste quand il ne le faisait pas exprès. Il n'aidait personne quand il ne le faisait pas exprès. Quoique… Non. Mais il était vraiment énervé là !

Non pas qu'il ne croyait pas Daray, mais il fallait en parler à Evans. Il n'avait aucune confiance en Electre. Aucune. Il trouvait étonnant qu'elle ait pu mentir à sa sœur, mais cela restait dans le domaine du possible.

En même temps, même si Daray elle-même mentait, Sirius aurait compris. Il aurait été dégoûté, mais il aurait compris. Après tout, elle et sa sœur vivaient une relation fusionnelle. Elles s'aimaient beaucoup, c'était normal que Daray protège sa sœur… Mais Lily était quand même sa meilleure amie, non ? Alors Daray ne mentait pas. C'était la vérité.

Il ruminait ainsi ses pensées noires lorsqu'il percuta quelqu'un. S'énervant d'avantage, il allait crier sur la personne, mais ce fut elle qui prit de l'avance.

« Sirius ! » se moqua-t-elle.

« Oh nan… Comme si ma journée n'était pas assez pourrie… «

« Moi aussi je suis content de te voir. Tu te rends compte que je ne t'avais pas croisé depuis au moins… Ta fuite ! Mère est trèèès fâchée, tu le sais ? »

« Et tu continues de lui cirer les pompes ? T'as pas la langue râpeuse à force ? »

« La pluie de tes sarcasmes n'atteint pas mon parapluie de l'indifférence. »

Sirius dévisagea son frère pendant une seconde, et finalement éclata de rire, ce qui eut pour effet de vexer Regulus.

« Ah, merci Regulus. Je crois que c'est la première fois que tu es utile à quelque chose d'autre qu'au léchage de pompes. »

« Au moins moi je suis utile à quelque chose. Ce qui prouve que je vaux mieux que toi. »

« Ah bon ? Première nouvelle. Pourquoi je n'ai pas été mis au courant ? » demanda Sirius, l'air candide.

« Si tu n'avais pas fui lâchement, tu aurais peut-être été mis au courant. »

« Oh arrête ! Tu vas me faire pleurer. Je te manque tant que ça ? C'est bizarre, j'aurais plutôt cru que tu te serais servi de ma disparition pour entrer d'avantage dans les petits parchemins de Mère et que tu en profiterais pour approfondir tes cours de larbinage… Mais bon… Comme quoi tout arrive. »

« Tu es pathétique, Sirius. »

« Regulus, Regulus… Nous en avons déjà parlé… A cause de ton manque d'intelligence et de personnalité, tu reportes toute ta rancœur sur moi, et ce n'est pas la solution… »

« La ferme ! »

« Tout de suite, tu deviens vulgaire ! »

« Mère t'as retiré de son testament, et t'a effacé de l'arbre généalogique. »

Sirius mima une crise cardiaque, feignant d'être terriblement secoué par cette 'douloureuse' nouvelle.

« Non ! »

Un sourire carnassier se dessina sur le visage de Regulus qui ne semblait pas avoir compris le petit manège de son frère.

« Tu t'attendais à quoi ? »

« Qu'elle change mon nom de famille en plus de ça. »

« Tu sais quoi, Sirius ? Tu crains. Tu as tellement honte de ta famille, ou plutôt de ce qui était ta famille, que tu l'as rejetée. Tu as tout rejeté. Tu cherches à te rendre intéressant parce que tu n'as plus que cette solution pour exister. Tout le monde sait que tu n'es plus un Black. Tout le monde sait que tu n'es qu'un raté qui suit docilement Potter. Tu es tombé beaucoup plus bas que ce que j'imaginais. »

« Tu peux parler. Je préfère être un raté qui suit docilement Potter, qu'un insignifiant qui ne désire qu'une chose : être le bétail du berger le plus abruti du monde. »

« Au fait, comment s'est passé ton conseil disciplinaire ? »

« Pourquoi tu parles de ça ? » demanda Sirius. « Tu sais très bien ce qui s'y est passé. »

« Oh. Et tu es toujours ami avec ceux que les autres appellent niaisement les 'Maraudeurs' ? Après ce qui s'y est passé ? »

« Qu'est-ce que tu veux dire ? »

Immédiatement, Sirius regretta sa question. Il savait que Regulus mentait, ou le faisait exprès, qu'il ne fallait pas l'écouter, qu'il n'instaurerait que le chaos. Dans sa tête, et entre ses amis. Il ne fallait pas croire. Mais c'était trop tard. Regulus arborait déjà un sourire narquois et presque méchant. Sirius avait toujours méprisé son frère, mais il n'avait jamais réalisé que c'était réciproque. Où était le petit frère qui l'admirait lorsqu'il était petit ? Où était le petit garçon qui lui demandait toujours protection ? Devant lui. Sauf qu'il n'était plus la personne qui le protégeait. Il avait d'autres gardes du corps. Ce n'en était que plus pathétique.

« Oh tu n'es pas au courant ? » demanda-t-il d'un air étonné. « Oups. »

« De toute façon je m'en fous. »

« Ne dis pas ça, nous savons tous les deux que c'est faux. Tu veux savoir, hein ? Tu veux que je te le dise ? »

« Fais ce que tu veux, je m'en tape. »

Sirius se décida à partir avant que son frère ne lui dise quelque chose qu'il croirait peut-être. Mais la voix de Regulus le retint.

« Pourquoi crois-tu que tu as eu un conseil de discipline, l'an dernier ? Alors que tout le monde t'adule ? Il paraît que tu as un fan-club beaucoup plus développé que celui des trois autres crétins. Oui… » dit Regulus, prenant un air pensif. « Moi aussi, à leur place, j'aurais fait pareil. »

Sirius déglutit difficilement. Il voulait savoir. C'était être faible, mais il voulait vraiment savoir. Pourquoi son frère lui apprenait-il la nouvelle ? Pourquoi ? Cette journée était définitivement mauvaise. Sirius s'arrêta définitivement. Il hésita à se retourner. Mais Regulus avait vu.

« Tu veux savoir ce qu'ils ont fait ? Oh je comprends mieux pourquoi tu es toujours avec eux. La jalousie fait faire des choses horribles. Abominables même. Ils sont allés voir Mc Gonagall et lui ont tout dit. Le lendemain, on t'annonçait un conseil de discipline. Oh mon Dieu, Sirius, je suis si… Désolé pour toi… Tu es une fois de plus seul au monde. Et tu viens de rejeter ta seule vraie fam… »

Regulus ne put prononcer d'autre mot. Sirius s'était jeté sur lui et le plaquait contre le mur, lui enserrant déjà la gorge. Rapidement, le jeune Black devint rouge. Les jambes battaient l'air désespérément, dans l'espoir de retourner sur la terre ferme. Mais Sirius était en colère. Trop en colère pour répondre de ses actes. Il l'aurait tué. Sur le champ. Aucune hésitation. La seule chose qui l'en empêcha fut le regard de son frère. Si fier. Fier d'avoir réussi à trouver le point faible de Sirius. Fier d'avoir réussi à le mettre en colère alors qu'il s'appliquait du mieux qu'il pouvait à ne faire que l'ignorer. Fier d'avoir gagné. Mué d'une rage comme jamais il n'en avait éprouvé auparavant, Sirius lâcha Regulus et frappa dans le mur si fort que certains de ses os se brisèrent. Plusieurs bouts de peau partirent en lambeaux à cause de la pierre dure, et du sang commençait à couler. Mais Sirius n'avait rien senti. Ni la douleur de ses os, ni la souffrance de la brûlure qu'avait faite la pierre sur sa peau, ni le dégoût de son sang coulant sur ses doigts. La seule chose qui lui faisait mal, qui le blessait au plus profond de lui était le fait que son frère, ce moins que rien, cet insignifiant frère venait de le toucher en plein cœur.

« Tu crois que je mens ? » intervint Regulus.

Sirius lui lança un regard pétrifiant. Il osait encore ouvrir la bouche ? Voulait-il vraiment mourir ? Entre les mains de son frère ? Il n'y avait qu'un mot à dire et c'était arrangé…

« Tais-toi. »

« Tu me crois alors. Je suis vraiment désolé, Sirius. La solitude sera désormais ton lot quotidien… Mais crois-moi je… »

« VA-T-EN ! » hurla-t-il. « Va-t-en, ou je te promets Regulus, que la peur que t'inspire les Vampires ne sera rien face à ma colère. Et crois-moi, tu verras ce qu'est la réelle solitude. »

Le petit discours de Sirius suffit à terrifier son frère. Après un dernier sourire, il s'enfuit presque en courant. Sirius regarda sa main. Elle ne lui faisait toujours pas mal. Il se mit en marche vers la salle commune, essayant de ne penser ni à l'état de sa main, ni à la possible trahison de ses amis. James, Remus et Peter n'auraient jamais fait ça. Jamais. Il les connaissait. Mais… En même temps, Regulus avait peut-être dit la vérité ? Cela expliquait la gêne de ses amis le jour du conseil, le fait que James n'ait pas écopé d'un conseil lui non plus, ou le regard sévère et à la fois désolé de Mc Gonagall ?

Sans s'en rendre compte, au milieu de ses pensées noires, il entra dans la salle commune. Sans en avoir conscience, il se jeta dans le premier fauteuil libre qu'il trouva. Sans le savoir, il s'installa près de Londubat et rumina ses pensées désagréables. Que faire ? Fallait-il croire son frère qui le détestait, ou ses amis qui aurait pu le trahir pendant la période noire qu'ils avaient traversée l'année passée ? Que faire ? Il devrait avoir confiance en ses amis plutôt qu'en l'une des personnes qu'il méprisait le plus au monde. Alors pourquoi doutait-il tant ?

« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda une voix.

Sirius tourna la tête vers Franck Londubat. Alice était allongée dans ses bras et dormait paisiblement, entourée du bras protecteur que Franck avait placé sur sa hanche. Elle avait visiblement fini par se calmer. La vision de Stafford dormant l'aurait fait sourire en temps normal. Ou au moins réagir. Il aurait fait une remarque plus ou moins vaseuse sur Londubat et sa petite amie mais il était présentement trop en colère pour faire ou dire quoique ce soit d'amusant. Il avait d'ailleurs très envie que Londubat lui foute la paix. Il avait très envie que tout le monde lui foute la paix. Mais Franck était plutôt ami avec les Maraudeurs. Et il était le Capitaine de l'équipe de Quidditch. Peut-être que James lui avait parlé de son conseil de discipline ?

« Tu te souviens de mon conseil disciplinaire de l'an dernier ? » demanda-t-il.

« Euh… Oui, j'en ai entendu parler… » répondit Franck, étonné.

« Est-ce que James t'a dit quelque chose sur moi à ce propos ? »

« Nous en avons un peu parlé… Il était préoccupé et jouait très mal, ce qui était vraiment mauvais pour l'équipe et rarissime. Il m'a dit que tu avais un conseil disciplinaire et qu'il culpabilisait. »

Il culpabilisait ? Vraiment ? Alors les dires de Regulus se confirmaient ? Non. Pas encore sûr. Il fallait être certain. Il fallait être convaincu.

« Pourquoi ? » reprit Sirius. « Pourquoi culpabilisait-il ? »

Pourquoi un silence aussi long ? Ses craintes étaient-elles justifiées ? James avait-il trahi ? Vraiment ? Non…

« Parce qu'il trouvait injuste que tu aies un conseil de discipline parce qu'il avait fait autant si ce n'est plus de bêtises que toi. Surtout si on se basait sur la parole de Wilkes. Junior je veux dire. »

Wilkes ? C'était donc Wilkes qui l'avait balancé ? Mais pourquoi n'avait-il pas dénoncé James également ?

« Parce que les parents de James sont intervenus. Oh rassure-toi, il n'est pas au courant. Je crois même que je suis le seul à le savoir. Mc Gonagall m'a demandé de venir et d'occuper James par un entraînement le temps que ses parents viennent en parler. »

« Tu veux dire que Caitlin et Harry sont intervenus en la faveur de James ? »

« Tu sais, vos blagues ne sont pas vraiment méchantes. Puériles, souvent, mais pas méchantes. Et James est très aimé par ses parents. J'ai déjà passé quelques vacances chez lui quand nous étions plus jeunes, à nos débuts à Poudlard. Ses parents et mon père étant Aurors, nos familles sont très amies. Et quand, dès la Première Année il racontait à ses parents vos 'œuvres' Caitlin le grondait, mais son père finissait par la calmer en disant à son fils que ce n'était pas si mal tant que ses résultats scolaires restaient très bons et qu'il fallait bien mettre un peu d'ambiance dans son très cher Poudlard. Alors ça ne m'étonne pas qu'ils soient intervenus. Et puis, tu es au courant qu'il a quand même fait perdre cent-cinquante points. C'est Caitlin qui a demandé ça en échange de l'oubli du conseil. Sinon, Harry voulait vraiment qu'on ne mette rien. Mais bon… Caitlin reste Caitlin. On ne la changera pas. »

« James n'est donc au courant de rien ? »

« Rien du tout, crois-moi. J'ai vérifié. Il ignore totalement tout, et crois-moi, ça vaut mieux. Il se sentirait trop mal à l'aise. Par rapport à toi et à ses parents. »

Sirius eut un sourire et se traita d'idiot. Il s'insulta d'ailleurs beaucoup plus vulgairement intérieurement. Comment avait-il pu croire son abruti de frère ? Ce fut à son tour de culpabiliser. Il aurait dû croire en ses amis. Pourquoi ne l'avait-il pas fait ? Pourquoi son éducation prenait-elle le dessus trop souvent ? Cette éducation qui lui disait que les amis n'existaient pas, qu'il n'y avait que des alliés, et qu'il fallait garder près de soi ses alliés, et encore plus près ses ennemis. Il aurait dû surveiller d'avantage Wilkes et compagnie. Ce petit fouineur, cet imbécile l'avait mis dans de beaux draps…

« Pourquoi me demandais-tu ça ? » questionna Franck.

« Pour rien. Comme ça. Je me posais juste des questions. »

« Ok. »

Il n'était pas dupe, mais il ne posa pas plus de question. Sirius était soulagé. Enervé contre lui-même, mais soulagé malgré tout. Il remarqua que Franck le regardait toujours fixement. Fronçant les sourcils, Sirius lui demanda ce qu'il avait.

« Ta main. » dit-il. « Qu'est-ce qui s'est passé ? Elle est dans un sale état… Tu devrais aller voir Pomfresh. »

« Je n'ai pas envie de la voir. »

« Demande à Jenny. Elle sera ravie de le faire. Va juste dans un coin tranquille pour ne pas que tout le monde soit au courant. Ma famille tient à garder son don secret. »

« Je ne veux pas embêter ta petite sœur, Franck. »

Celui-ci écarquilla les yeux. Et se redressa d'un coup, manquant de faire tomber Stafford, qui grogna dans son sommeil.

« Black, tu es sûr que tu vas bien ? Ta grande passion du moment est de taquiner ma sœur sur son 'petit faible' pour toi ! Qu'est-ce qui te prend ? »

« Bon, bon, ok. Ça va, ça va. Où est ta sœur ? »

Franck, toujours inquiet par la réaction de Sirius, sortit malgré tout un petit miroir de sa poche et appela sa sœur. Puis il se leva, prenant bien soin de ne pas réveiller sa petite amie et invita Sirius à le suivre hors de la salle commune.

A peine quelques minutes plus tard, une petite fille aux cheveux fins bruns coupés au carré s'approcha d'eux, rougissant au fur et à mesure qu'elle avançait et reconnaissait Sirius. Cette petite fille de douze ans était si adorable que sa frimousse gênée lui arracha un sourire.

« Oui ? » murmura-t-elle, d'une voix quasi-inaudible.

« Jenny, est-ce que tu pourrais aider Sirius, s'il te plaît ? Si ça ne te dérange pas… »

Franck et Jenny s'entendaient très bien. Franck était le frère parfait. Protecteur, aimant, amical et souriant, il était un des piliers du bonheur de sa sœur. Même s'il était à Gryffondor et elle à Poufsouffle, ils se voyaient très régulièrement et il ne se passait pas une journée sans qu'ils ne se soient vus. Alice et Jenny s'entendait à merveille et étaient très amies.

La petite fille hocha la tête, attrapa Sirius par la manche et le tira dans la salle ouverte la plus proche, toujours rouge comme une pivoine. Franck attendit patiemment derrière la porte, surveillant les environs.

Une fois dans la salle peu éclairée, Jenny osa enfin lever les yeux vers Sirius. Elle observa la main droite de l'adolescent, et fronça les sourcils.

« Je vais avoir du mal. Ce sera peut-être douloureux. Et Pomfresh fera ça mieux que moi. Tu es sûr que tu ne veux pas aller la voir ? »

« C'est-à-dire qu'elle est assez occupée. Et je préfèrerais qu'elle ne sache pas. Mais si tu ne veux pas, je ne te force pas, tu sais. »

Jenny sourit et secoua la tête.

« C'est bon. Cependant, je ne te promets pas que ce sera sans douleur, et forcément très bien fait. »

« Fais de ton mieux. C'est déjà beaucoup. » sourit-il.

Jenny prit sa main entre les siennes et ferma les yeux. Sirius l'observa attentivement. La seule fois où elle l'avait guéri, il était inconscient. C'était en Cinquième Année. Suite à une mauvaise transformation en Animagus, Sirius s'était totalement – ou presque – vidé de sa magie. Jenny était passée par là et l'avait vu. Elle l'avait alors guéri.

Rapidement, une lueur jaune émana d'elle. Comme du feu, mais qui ne brûlait pas. La lueur qui découlait tout autour de son corps alla se concentrer jusque dans ses mains. Une douce chaleur emplit sa main, remplaçant la douleur qui commençait à se faire sentir. Au début, le sang cessa de couler. Puis la peau sembla se recomposer d'elle-même, recouvrant les blessures. Jenny fronçait les sourcils de concentration, et semblait ne plus respirer.

La douleur vint alors. Surpris, Sirius manqua de sursauter et serra les dents, étouffant un 'aïe'. Le jeune garçon ne s'arrêta cependant pas de fixer la jeune fille. Ses cheveux, pourtant courts habituellement, se soulevèrent dans les airs, et la lumière jaillit, éclairant la salle entière. Jenny commença à s'essouffler. Pourtant, aucun son n'était percevable, ni perçu. Le silence régnait en maître. Sirius grimaça. Ses os se remettaient en place douloureusement. S'il avait été seul, il aurait probablement crié, mais il se retint presque héroïquement, fermant les yeux de douleur. Malheureusement, il ne put retenir un gémissement. Il rouvrit les yeux immédiatement, effrayé à l'idée d'avoir pu troubler Jenny. Mais la jeune fille restait concentrée, de la sueur commençant à perler sur son front. Sirius avala difficilement, en grimaçant. Jenny avait raison. C'était très douloureux. Mais elle semblait s'en sortir à merveille. Au bout de quelques minutes, la lumière se résorba, rentrant au fur et à mesure en Jenny, qui était totalement à bout de souffle. Sirius regarda sa main, le visage encore déformé par la douleur. Il l'observa: elle était comme avant. Il bougea ses articulations : tout était parfait. Il regarda Jenny, un sourire ravi aux lèvres.

« Merci. » dit-il. « Merci beaucoup. Tu es très douée. »

« Merci… » haleta-t-elle.

« Tu vas bien ? »

« Oui, oui. Il faut juste que… Je reprenne… Mon souffle. C'est tuant. »

« J'ai vu ça. C'est impressionnant aussi. »

Jenny lui sourit. Il attendit quelques secondes qu'elle aille mieux, puis il tendit la main pour ouvrir la porte. Mais la jeune fille le retint.

« Ils ne t'ont pas trahi. Ton frère te ment. Par contre, ton soupçon ne devrait pas en être un. C'est une réalité. »

Sirius se retourna, franchement étonné. Avait-elle pu lire dans sa tête ? Savait-elle désormais ses pensées, ses peurs, ses envies, ses soupçons ?

« Comment sais-tu ça ? »

Elle haussa les épaules.

« Je ne me l'explique pas. Je sais juste les choses. Mais garde le secret. »

Pour toute réponse, Sirius ne put que hocher la tête. La famille Londubat avait beaucoup plus de secrets que ce qu'il n'imaginait.

Peut-être qu'au fond, rien n'était comme il l'imaginait.

Fin du chapitre 8


Réponses au Reviews :

Camille : Et oui ! Et oui, on l'applaudit bien fort ! Camille, mesdemoiselles messieurs, a été la première revieweuse ! tonnerre d'applaudissements Bon. Comme t'as oublié mon anniversaire et de me reviewer pour le chapitre 6, la sentence sera terrible. Remus souffrira. Voilà. Allez hop, synopsis. Modifications. Chapitre 10. Valààààà J'oublie pas Quéo, et tu sais quoi ? Je crois qu'il y a une infime possibilité pour que je vienne à ton anniversaire. Mais bon, n'espère pas trop… J'ai trop envie d'y aller !!! Argfh. Foutus parents ! Gros bisous.

Darkenger : Ne pas trop amocher Sirius ? Moi ? Môôôôôô noooooon… tête auréolée Jamais je ne ferais de mal à mon personnage préféré, surtout s'il venait me voir pour être réconforté ensuite… T'inquiète, t'es pas trop folle ! N'oubliez jamais ça, chers lecteurs : je serai toujours plus tarée que vous ! Merci beaucoup d'avoir reviewé.

Kamala1 : Elle n'a pas intérêt à faire du mal à Sirius ? éclate de rire Ahem. Euh… Non, je le jure devant moi (oui, car je suis Dieu, je seconde Ange lorsqu'elle est à la fac c'est pour ça que ces derniers temps, y'a eu un sacré bordel…) Sirius ne craint rien. Il est entre mes mains. J Bisous ! Et Vive ton chapitre 5 !

LOU4 : Je suis bien d'accord avec toi, c'est triste de voir ce que l'amour peut mener à faire. Mais en même temps, Electre est sacrément tarée. Dans le genre pas équilibrée du tout… Voilà quoi. Mais vous en saurez plus sur elle et sur Ambre dans le chapitre 11, en cours d'écriture. Merci pour ta review.

Gaffiotte : rougit de honte Oh et puis non. En fait, j'avoue, c'était pour voir si vous suiviez. Je l'ai fait exprès de mettre 'juin et juillet' au lieu de 'Avril et juin'. Pour voir si vous lisiez vraiment. Alors pour les POV, les chapitres 8 et 9 sont des POV de Sirius, le chapitre 10 un POV de Remus et le 11 un POV d'Ambre qu'on n'a pas vu depuis le chapitre… 4. Waw. Ça fait un sacré bout de temps, dites donc ! Voilà. Merci beaucoup.

Littledevil5 : Elle peut faire ce qu'elle veut, c'est vrai ? Mais si Electre ne touche pas Sirius, c'est plus drôle… M'enfin. Vu que j'ai promis… J'ai promis. Arghf. Même pô drôle. Merci pour ta review.

Angelene Hysteria : Waw. T'es vachement dithyrambique ce soir, Ange… J'en rougis, dis donc. Surtout venant de toi, l'auteur de fic la plus géniale du monde (dans tous les sens du terme). Quant à la scène des livres, je suis sûre que tu l'aurais écrite mieux que moi ! Chu qu'une titite Minipouce, t'as oubli ? Si tu te connectes sur MSN que je, par le plus grand des hasards j'y suis, tu pourras lire le chapitre 11. Il est bientôt fini, il me reste deux ou trois scènes à écrire maximum. Gros bisous, et continue tes fics.

Broack Dincht : (T'as vraiment pas pris le pseudo le plus simple du monde !) Formidable ? Ben dis donc… J'irais pas jusque là, moi… ## Pour la recherche des noms, je n'ai pratiquement aucun mérite. C'est Camille qui a satisfait toutes mes demandes, sauf pour la famille Daray et quelques autres personnages. Je n'ai absolument pas appris le gaélique, mais je vais sur quelques sites Internet qui me proposent des significations de prénom. Si j'aime le prénom et que la signification colle au perso, je garde. Sinon, go into the basket. Euh… Pour Rowan et Ruadan Weasley… Ahem… J'avoue… Aucune idée mais si ça me prend un de ces quatre, vous le saurez en même temps que moi. Merci d'avoir review !

Nadia : Ah ! Une revieweuse sadique ! C'est mignon, ça ! Tu sauras ce qui arrivera à Sirius très bientôt. Ce sera drôle, tu verras. Moi je me suis beaucoup amusée à écrire ce passage. J'ai même adoré. Merci pour ta review, bonne lecture !


Alors, comme apparemment ça vous a plu, je vous donne plus d'explications pour les Profs :

Gonzague Drug (Prof de DCFM de 6ème Année) : Drug, ça coule de source, s'applique totalement à ce prof. Drogue, en français. C'est un alcoolique ivrogne zentil comme tout. Et puis je trouve que Gonzague est un nom pas d'alcoolique… mais facile à prononcer quand on est bourré. Ou difficile justement. Enfin, je sais pas. Je trouvais que c'était marrant de l'appeler comme ça.

Gerhardt Wilkes (Prof de Potions) : Wilkes, j'ai pas trop eu le choix. Et pour Gerhardt, qui est un prénom allemand, je trouvais que ça s'appliquait bien à mon perso. Assez agressif (on peut pas dire que Gerhardt soit un prénom doux), et je sais pas. Je vois bien Wilkes avec des ancêtres allemands. M'enfin après tout…

Cassandre Martinez (Prof de Divination) : Cassandra, dans la mythologie, est la prophétesse que personne ne croit lors de la prise de Troie. C'était le prénom idéal pour une prof de Divination un peu tarée et complètement décalée. Pour le nom de famille, c'est parce que dans les films ou les séries, les voyantes viennent toutes ou presque du Portugal, de l'Espagne, ou sont des gitanes. Alors Martinez fait un peu ibérique. C'est tout.

Gaeth Brûlopot (Prof de Soin aux Créatures Magiques) : Gaeth, en gaélique je crois, veut dire adroit. En totale opposition avec mon Gaeth, qui est plus maladroit que maladroit. Et pour Brûlopot, je n'ai pas vraiment eu le choix. Et pour son physique, je l'imaginais bien plutôt mignon lorsqu'il était plus jeune et qui, au cours de sa carrière et de sa droiture hors du commun avait fini par être découpable.

Trevor Drodle (Prof d'Etude de moldus): Euh… Ahem. Alors… En fait, j'avoue, je ne me souviens plus pourquoi je l'ai appelé comme ça. Oui, bon ! J'ai une mémoire de poule, c'est pas si dramatique ! Roh !

Cassiopée Pisces (Prof d'Astronomie) : Cassiopée est une constellation. Pisces est le nom anglais pour le signe astrologique poisson (le mien). Donc j'ai accolé les deux pour que ça fasse plus " prof d'Astronomie " !

Voilà ! C'est tout pour les Professeurs. La prochaine fois, si ça vous intéresse toujours, évidemment, je vous ferai les parents des élèves que je vous ai présentés, et quelques autres persos que vous aurez aperçus d'ici-là. Ainsi que les animaux et créatures magiques. Ce sera plus simple.

MAJ faite le 31/12/04