Disclaimer : Voir chapitres précédents.

Protection parentale : G

Résumé Général : Les Maraudeurs ont seize ans, Voldemort monte en puissance, il faut faire un choix. Faudra-t-il renier son éducation ou l'accepter pour vivre en paix avec soi-même ? Sans se sentir manipulé ?

Résumé du chapitre précédent : Ambre se rend compte que sa mère s'est suicidée parce que son père la battait. Elle comprend également qu'Electre lui a menti et qu'elle a attaqué et Sirius et Lily. Son équilibre disparaît peu à peu.

Note de Wam : Toujours à Ange pour avoir testé et approuvé, et à Camille pour avoir contrôlé une dernière fois. Que ferais-je sans elle ? (ne répondez pas, c'est pas la peine.)

Entre Ombre et Lumière

Chapitre 12 : Réalités et Rapprochements

Lily Evans se sentait mal. Très mal. Et pas seulement parce que sa meilleure amie allait mal, mais justement parce que tout allait mal. La situation politico-économique était catastrophique, le moral du peuple était au plus bas, l'espoir désertait petit à petit, et sa situation familiale était épouvantable.

Jusqu'à il y a quelques temps, la jeune fille gardait encore espoir, pensait qu'il y avait encore des possibilités d'arrangements, mais l'attaque qui s'était produite une semaine auparavant l'avait achevée. Deux cents quatre-vingt-quatre morts. Un chiffre énorme, affolant. Deux cents quatre-vingt-quatre familles qui souffraient. Le Seigneur des Ténèbres était vraiment la plus grosse enflure que le monde ait jamais faite.

Oui. En ce moment, tout allait très mal dans la vie de Lily Evans. Il faisait froid, il faisait moche, il faisait triste dans Poudlard. Plusieurs élèves étaient partis de l'école, pour quelques temps ou pour toujours. Abbott était à Edinburgh avec sa famille, ainsi que Arbal, Covington, Golth, Harris, Jorkins, Oxford, et Wood, qui eux étaient dans des villes différentes. La coutume Sorcière voulait que chaque famille ait deux semaines de deuil, laissant une semaine à la famille pour l'enterrement et une autre pour se remettre. Seulement les enfants de Moldus étaient rapidement rentrés, ainsi que quelques enfants de familles de Sorciers dont les parents voulaient laisser leurs enfants en sécurité à Poudlard. Les Weasley, par exemple, étaient revenus trois jours après leur départ, énervés comme jamais. Lance, elle, était rentrée le lendemain de l'enterrement de son frère, Kévin qui travaillait au département des Mystères.

Un éternuement se fit entendre. Lily leva la tête, et aperçu Lance, en train de danser comme une folle sur un rythme visiblement endiablé. Elle était pieds nus et avait le nez et les joues si rouges qu'on aurait pu croire qu'elle s'était maquillée – et en avait abusé. Etouffant un soupir, Lily sortit de son lit et alla secouer Julia qui ne s'arrêtait pas.

« Jul' tu sais que quand on est malade, il faut rester au fin fond de son lit, et dormir comme une marmotte en période d'hibernation ? »

« En période de quoi ? »

« Laisse tomber. Va te coucher, tu as besoin de sommeil. »

« Tu sais que je sors avec le rédacteur en chef du journal de Poudlard ? » demanda soudainement Julia.

« Oui, tu me l'as dit quatre fois ce matin en allant déjeuner, tu te souviens ? »

Julia hocha la tête, tandis que Lily la secouait. Julia Lance était une adolescente pour le moins… Etrange. Elle sortait avec Sun Lovegood, un type au moins aussi spécial qu'elle qui écrivait un journal appelé 'le Chicaneur' qu'il vendait dans Poudlard. Peu de monde l'achetait, mais Lily trouvait les articles, certes originaux, mais aussi assez amusants. Sun avait réussi à présenter Voldemort comme un pauvre type mégalomane. D'ailleurs, depuis quelques temps, dans le but de se rassurer, l'adolescente s'amusait à appeler le Seigneur des Ténèbres " Voldy-le-mégalo ". Lance était une des Batteuses de l'équipe de Quidditch des Gryffondor.

Lily se renfrogna. Elle ne savait pas comment, mais Potter avait réussi à lui faire promettre d'assister au prochain match de Gryffondor… Qui affronterait Serpentard. Il se déroulerait au mois de janvier, quelques jours après la rentrée. Elle ne savait plus trop ce qu'elle ressentait pour Potter. Depuis leur Première Année, elle le détestait cordialement. Il lui avait fait une farce nulle qui certes ne s'adressait pas à elle, mais qui l'avait malgré tout blessée. Et depuis la Troisième Année, il s'était mis en tête qu'il l'aimait. Au début, elle pensait que c'était une nouvelle mauvaise blague et l'avait tellement enguirlandé qu'il en avait été au bord des larmes. Mais elle avait fini par se rendre compte, à son plus grand dam, que Potter était réellement amoureux d'elle. Il avait été odieux l'année dernière en faisant un chantage abominable afin qu'elle sorte avec lui. Ça ne l'avait sûrement pas aidée à tomber amoureuse de ce play-boy prétentieux et suffisant – d'où son surnom d'ailleurs. Mais depuis la rentrée, il s'était sérieusement calmé. On l'en aurait presque cru modeste.

Et puis il fallait ajouter qu'il lui avait sauvé la vie.

Pas une seule fois il ne s'en était vanté. Personne ne connaissait la vraie version, et il n'y avait rien eu de spécial dit sur Potter et Black. Ce qui était très étonnant. Pour le commun de Poudlard, Lily Evans avait eu une chance du tonnerre.

Alors pour le remercier, elle avait accepté de danser avec lui. Ils avaient discuté, et elle avait pu voir en lui le vrai James. Le James maladroit, amoureux, gentil et patient. Ça l'avait assez déstabilisée, mais elle devait avouer que c'était une bonne chose. Elle commençait à l'apprécier.

« Lily ? »

« Oui ? »

« Faut que j'aille à mon entraînement. »

« C'était hier, Julia. »

« Ah bon ? »

« Oui. Tu peux dormir, tu sais. »

« Je dois veiller sur toi. »

Lily eut un sourire attendri. Depuis son agression, Shen, Alice et Julia veillaient sur elle comme des mères poules. Depuis, elle ne passait pas une minute seule. Il y avait toujours quelqu'un qui l'avait à l'œil, Potter le premier.

Mais Lily ne supportait pas qu'on soit toujours sur son dos. Elle avait besoin de se sentir libre, et ces temps-ci, on ne lui en laissait pas assez l'occasion.

Lorsque Julia s'endormit, Lily souffla un bon coup : elle était libre ! Après avoir couvert son amie, elle enfila un pull et sortit du dortoir pour se balader elle ne savait où. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait qu'elle ne craignait plus rien, qu'elle n'était plus en danger.

Elle savait qui lui avait fait du mal. Sirius le lui avait dit. Ça ne l'avait pas étonnée. A vrai dire, elle avait été plus étonnée que Black ait été attaqué que pour elle. Après tout, Electre ne le connaissait pas du tout, et Black n'était rien de spécial pour Ambre. Elle savait cela depuis déjà quelques jours, mais elle n'en avait pas parlé à Ambre. Elle savait parfaitement que sa meilleure amie n'était pas 'apte' à accepter le fait que sa sœur soit une psychopathe névrosée dangereuse et possessive. De plus, Black lui avait assuré qu'il lui en avait parlé, et qu'elle avait mal réagi. Tu m'étonnes… Il fallait s'y attendre de toutes façons.

Lily saisit sa baguette et descendit dans la salle commune. Peu remplie – heure du repas oblige – un quasi-silence planait dans la pièce. Lorsqu'un cri de joie perça ce silence. Lily se retourna, vive comme l'éclair, vers la provenance de ce cri, s'apprêtant déjà à retirer des points à l'élève qui avait fait du bruit.

Mais la Préfète fut étonnée de voir que Ruadan et Rowan Weasley sautaient partout, se serraient dans les bras l'un de l'autre et éclataient de rire sans raison apparente alors que leur grande sœur Ellana était morte lors de l'attaque du Ministère. Peut-être avaient-ils juste besoin de décompresser ?

« Qu'est-ce qu'il y a Weasley ? » demanda-t-elle aux deux à la fois, intriguée.

« Percy est né ! » répondit Ruadan.

« Percy ? »

« Oui ! Le fils d'Arthur, notre cousin ! » fit Rowan.

« Félicitations ! »

« Merci ! » dirent-ils en même temps.

« C'est vrai que ça fait du bien d'avoir une bonne nouvelle, ces derniers temps. Depuis qu'Ellana… Enfin… » continua Ruadan.

« Ouais. Ça fait du bien. »

« Vous tenez le coup ? » demanda sincèrement Lily.

« Oui, ça va. Ne t'inquiète pas Evans, nous sommes invincibles ! » répondit Rowan en bombant le torse.

Lily éclata de rire. Malgré toutes les situations, ils savaient garder le sourire. La mort d'une sœur devait être difficile à accepter. Elle-même l'accepterait-elle si Pétunia mourrait ? La situation était certes différente, largement même, mais Lily ne pouvait s'empêcher de se poser la question. Plusieurs fois elle avait souhaité la mort de sa sœur, dans un accès de colère. Mais elle savait qu'au fond, elle ne voulait pas que Pétunia disparaisse.

« Quoiqu'il en soit, sachez qu'une préfète ne fait pas que retirer des points ! Elle est également là pour écouter ses camarades. Donc si, un jour, vous vous sentez mal, n'hésitez pas une seule seconde. N'importe quel jour, n'importe quelle heure, n'importe où. D'accord ? »

« Fais gaffe à ce que tu dis Evans. Si nous te prenons au mot, nous devenons des psychopathes pervers qui te suivent… »

« Compris ? » répéta Lily.

Ils hochèrent finalement la tête, tout sourire. Cela faisait du bien de voir un peu de bonheur pendant cette période noire. Les jumeaux repartirent en sautant sur le dos de l'autre, oubliant la lettre déposée sur une petite table basse.

C'était fou comme un bébé pouvait apporter du bonheur dans une famille, dans une vie, dans tant d'existences réunies. Lily espérait faire une bonne mère, plus tard. Avoir trois ou quatre enfants, s'en occuper, et être une Langue-de-Plomb ou une Auror. Son plus grand rêve était de devenir Enchanteresse, mais c'était un diplôme très dur à obtenir, et il fallait trois années d'études ensuite pour commencer à travailler comme simple fonctionnaire. Ce n'était pas gagné, mais Lily Evans savait ce qu'elle voulait et l'obtenait toujours.

Ne sachant plus trop quoi faire, elle alla se balader. Elle s'ennuyait énormément, et ne savait pas quoi faire. Peut-être pouvait-elle profiter de l'absence de ses chiens de garde pour aller à la bibliothèque ? Non. La bibliothèque commençait à la barber. Elle avait lu livre sur livre depuis la rentrée, son cerveau commençait à saturer. Peut-être qu'Ambre avait raison : elle devrait commencer à se chercher un copain… Lily s'arrêta dans le couloir où elle était.

« Je suis vraiment fatiguée… » marmonna-t-elle.

« Bouge-toi Peter ! » grogna une voix quelques mètres plus loin.

C'était celle de Black. Où était-il ? Où était-elle ? Au troisième étage. AU TROISIEME ETAGE ? manqua-t-elle de hurler. Oui oui. Au troisième étage. Ce même troisième étage qui était interdit à tous les élèves, à tous les fantômes, et où avaient été déménagés tous les tableaux. L'étage interdit, quoi.

« Oh mon Dieu ! Oh non ! J'ai… Je vais me faire tuer… Moi qui me vante de ne jamais faire perdre de points à ma Maison… Ils ne vont pas me rater… » paniqua-t-elle.

Puis elle réagit : si elle-même était au troisième étage, que Black y était aussi – Pettigrow aussi par la même occasion et il y avait fort à parier que les deux autres idiots n'étaient pas loin – alors que cet étage était interdit, alors Black fraudait – les autres aussi évidemment !

Plus sûre d'elle, la préfète avança d'un pas rapide vers la provenance des voix. Mais il n'y avait que le silence. Le couloir était vide. Il n'y avait personne. Pourtant, Lily était certaine de ne pas avoir rêvé. Qu'est-ce qui se passait ?

« L'attaque qui s'est déroulé il y a une semaine nous prouve donc bien que Voldemort monte en puissance. » fit la voix de Dumbledore.

Dumbledore ? Mais… Mais… Mais qu'est-ce qu'il faisait là lui aussi ? Intriguée, l'adolescente s'approcha de la voix à pas de loup. La jeune fille se retrouva devant une porte entrouverte.

« Que pouvons-nous faire ? » demanda une voix d'homme.

« Rien Harry. A part nous battre. Il faudrait que nous fassions une attaque directe contre Voldemort. Mais ce serait suicidaire. Voldemort n'a pas peur de nous. »

« Il a peur de vous. » fit remarquer une voix féminine cette fois.

« Pas assez je le crains… »

De plus en plus intriguée, la jeune fille s'approcha d'avantage, se décalant petit à petit afin de ne pas pouvoir être vue des adultes. Mais elle bouscula quelqu'un. Celui grogna un ' aïe ! ' de douleur et Lily se retint de crier. Elle avait marché sur quelqu'un ! Qui ?

« Il y a quelqu'un ? » chuchota-t-elle.

Des bruits de pas se firent entendre alors que le silence s'était installé entre les adultes. Paniquée, la jeune fille regarda partout autour d'elle, ne sachant où se cacher. Elle sentit une main la tirer en arrière, tandis qu'une main se posait sur sa bouche, étouffant son cri de surprise.

« Chut ! » lui ordonna-t-on.

Reconnaissant étrangement la voix qui lui parlait, elle s'exécuta. Un homme qui ressemblait énormément à James apparut alors. Elle entendit l'adolescent murmurer un " papa " tendu, s'attendant étrangement à être vu de son père. Mais l'homme ne remarqua pas son fils. Il regardait juste derrière eux.

« Remus ? » demanda-t-il. « Qu'est-ce que tu fais là ? »

Dans les yeux de Lily, la panique s'installa. Elle avait pris la place de Remus ! Il allait se faire renvoyer ! Elle ne se le pardonnerait pas si c'était le cas. A côté de lui, elle sentit James – ou peut-être était-ce Black ? – se tendre.

« M. Potter ? Que faites-vous à Poudlard ? »

« Je viens rendre visite à Dumbledore. »

« Oh ! »

« Mais toi, que fais-tu là ? Ce couloir n'est pas interdit ? »

« Comment ça ? Je suis à quel étage, là ? »

Le moins qu'on pouvait dire était que Lupin mentait à la perfection. Car il mentait, c'était sûr. Et M. Potter en était plus que conscient. Il avait ce sourire étrange qu'arborait régulièrement Dumbledore, au plus grand dam de Lily qui avait l'impression de faire face à un gamin.

« Au troisième. »

« Celui qui est interdit ? »

« Celui-là même. »

« Oh. Mince. C'est à dire que je cherche le Professeur Mc Gonagall. »

« Que me voulez-vous M. Lupin ? » demanda Mc Gonagall, qui était apparue derrière M. Potter

Lily se mit à suer à grosses gouttes. A cause d'elle, Lupin était en " danger ". Il allait se faire renvoyer ! Mais que diable faisaient-ils là aussi ? Pourquoi les Maraudeurs traînaient-ils ici ? Ce n'était pas un hasard, elle le savait. Et M. Potter n'était certainement pas là pour rencontrer Dumbledore, c'était clair. Qu'est-ce qu'ils mijotaient tous ?

« C'était pour vous dire que je ne supportais plus… Severus Rogue. »

« Pardon ? »

« Depuis l'attaque… Il nous suit, James, Sirius, Peter et moi. Vous savez aussi bien que moi que Severus ne nous apprécie pas, surtout après… Enfin… Sirius est nettement moins patient, et je crains qu'il ne fasse une bêtise. »

Pendant que Remus faisait son plaidoyer, il faisait signe aux trois autres Maraudeurs de s'éloigner. Simultanément, les adolescents reculèrent, le garçon dans son dos maintenant toujours Lily d'une main de fer contre lui pour qu'elle soit en un rythme parfait.

« Quel genre de bêtise ? » s'inquiéta Mc Gonagall, totalement dupe.

« Je crois qu'il va… Enfin… Que ça ne se finisse en un duel. »

« Ey ! » marmonna Sirius, imperceptiblement.

Comme Peter n'avait pas la poigne nécessaire pour la tenir ainsi, et que Black était à côté d'elle, cela signifiait que c'était Potter qui la maintenait sous… Sous quoi d'ailleurs ? Ce tissus vaporeux… A travers lequel on pouvait voir…

« Une cape d'invisibilité ! » sursauta-t-elle.

Des têtes se tournèrent vers elle, étonnées. M. Potter ne pouvait plus avoir de doute. Aucun. Ils l'avaient tous entendue. Mais réagissant au quart de tour, Lupin mima une expression de douleur intense.

« Ah ! » hurla-t-il.

« Quoi ? Quoi ? Qu'est-ce que vous avez Lupin ? » s'inquiéta Mc Gonagall.

« J'ai… Mal… Très mal. Ma blessure… »

« Elle s'est rouverte ! » fit remarquer le Professeur de Métamorphose.

« Que se passe-t-il ici ? » demanda la voix de Dumbledore.

« C'est M. Lupin, Professeur. » répondit M. Potter, un sourire mal dissimulé éclairant son visage. « Il s'est rouvert une plaie. Il faut l'emmener à l'infirmerie. »

« Vous vous en occupez Minerva ? »

« Mais… ? »

« Nous nous en sortirons, ne vous en faites pas. »

Mc Gonagall hocha la tête, malgré ses réticences. Elle prit Remus par le bras et l'entraîna à sa suite. Elle passa devant les Maraudeurs et Lily en silence, et Lily était sûre que Remus les avait regardé en souriant. Il ne semblait pas en colère. Il semblait juste bien s'amuser. Tout comme M. Potter. Dumbledore et lui échangèrent un sourire qui en disait long, puis ils rentrèrent dans la salle.

Mais juste avant de disparaître, M. Potter se retourna, et leur adressa un clin d'œil imperceptible.


« Je suis désolée. » s'excusa Lily pour la énième fois. « Vraiment, vraiment désolée. »

« Ce n'est pas grave Evans, nous te l'avons déjà dit ! » soupira Black, visiblement lassé. « Et je suis sûr que Remus ne t'en voudra pas. »

« En fait, c'était très amusant. » la rassura James.

« Tu parles ! J'étais mort de trouille ! Et puis ton père nous a vu, James ! Imagine qu'il le répète à Dumbledore ? Ou pire ! A Mc Gonagall ! »

« Il ne dira rien. » répondit James. « Je suis sûr qu'il ne dira rien. Il faisait ça aussi quand il était à Poudlard. Et puis s'il l'avait dit à Dumbledore ou à Mc Go, nous serions déjà torturés par Rusard, renvoyé, ou pire : soumis à un sortilège d'Oubliettes. »

« Cornedrue a raison, Queudver. Don't worry, be happy ! » répliqua Black avec cette philosophie qui le caractérisait.

« Comment pouvez-vous être aussi… » commença Lily.

« Fun ? Amusants ? Parfaits ? » proposa Black.

« Dingues ! Votre meilleur ami a failli se faire virer pour vous, et vous ne vous préoccupez même pas de lui ? De ce qu'il peut penser ? »

« Ecoute Evans, tu ne connais pas Remus, d'accord ? On sait parfaitement qu'il va bien. Et nous aurions fait pareil que lui si nous avions été à sa place ? »

« Mais ce n'est pas un jeu ! »

« Bien sûr que si ! »

« En quoi ? »

« Tout le monde n'est pas comme toi Evans ! Il faudrait que tu te le mettes dans la tête ! Nous sommes brillants, Remus, James et moi ! Nous travaillons énormément, mais nous savons profiter de la vie ! »

« Mais moi aussi ! »

« En lisant des bouquins ! Magnifique ! »

« C'est mieux que de faire des blagues puériles à des innocents ! »

« Tu parles de Rogue là ? Parce que je peux t'assurer que c'est tout sauf un innocent. »

« Ce n'est pas une raison ! Il ne te fait rien ! »

« C'est comme ça que tu traites quelqu'un qui t'insulte ? »

Lily ne répondit pas. Rouge de colère, elle le foudroyait du regard, lançant des Avada Kedavra invisibles à Black. Pour qui se prenait-il ?

« Euh… S'il vous plaît… Calmez-vous… » demanda James qui, pour une fois, n'était pas intervenu.

Ni pour l'un, ni pour l'autre. Il les aimait trop pour être entre les deux.

« Que se passe-t-il ici ? » demanda une voix derrière eux.

Ils se retournèrent, et virent un Remus Lupin radieux, bien qu'inquiet.

« Remus ! » s'exclama Lily. « Je suis si désolée ! Vraiment ! Je ne savais pas que… Vraiment, je suis désolée. »

« Ce n'est rien, Lily ! J'ai vécu pire, tu sais ! Et puis c'était assez amusant. Rassure-toi, tout va bien. »

« Mais tu as failli te faire renvoyer à cause de moi ! »

« Mais non ! Ecoute Lily. Je te jure que je ne craignais rien. Dumbledore et Mc Gonagall ont confiance en moi. »

Etrangement, cela ne rassura pas Lily le moins du monde. Elle se laissa tomber sur le canapé, exaspérée par le comportement de ces quatre adolescents qui semblaient trop sûrs d'eux. Et puis elle ne les comprenait pas non plus, c'était cela qui l'énervait sûrement le plus. Ils étaient certes brillants, mais cela ne justifiait pas le fait qu'ils fraudent autant les règles de Poudlard.

Et puis qu'est-ce que c'était que ce rassemblement ? Que diable faisaient Mc Gonagall, Dumbledore et le père de James à Poudlard ? Il était Auror, non ? Il avait d'autres choses plus importantes à faire que d'aller rendre visite à son ancien Professeur, non ? Surtout en cette période, et surtout après les évènements de la semaine précédente ! Et puis, étrangement… les Maraudeurs semblaient être au courant de ce qui se tramait. Ils n'étaient pas au troisième étage par hasard. Les Maraudeurs n'étaient jamais nulle part par hasard.

Intriguée, elle décida de poser la question aux intéressés, qui eux aussi s'étaient installés sur les canapés.

« Au fait, pourquoi étiez-vous là-bas ? »

« Et toi ? » demanda Black.

« Je ne faisais pas attention où j'allais. Julia est malade, et Shen et Alice travaillent à la bibliothèque. J'ai profité de leur absence pour pouvoir respirer un peu. Depuis l'autre fois, elles ne me lâchent pas. Sauf que je n'ai pas été assez prudente. Je me suis retrouvée là, et je t'ai entendu. » répondit-elle sincèrement. « Et vous ? »

« Nous nous étions perdus également. » répondit Sirius.

« Pas à moi. Vous saviez parfaitement que Dumbledore, Mc Gonagall et M. Potter étaient là. »

« Et même si c'était le cas ? »

« Je vous dénoncerai si vous ne me le dites pas. » défia-t-elle.

« Ce serait idiot, parce que ça voudrait dire que tu te dénoncerais toi-même ! »

« Les fantômes, tu connais ? Nick Quasi Sans Tête est très respecté. Qui hésiterait entre les Maraudeurs, brillants mais fauteurs de trouble, et Lily Evans, brillante et sérieuse ? »

« Il ne te soutiendrait pas. »

« Je peux modifier sa mémoire. Je connais de très bons sorts qui fonctionnent même sur les fantômes et qui sont indétectables. Et oui Black, les bibliothèques ne servent pas qu'à trouver des idées de gamineries à faire aux autres. »

« Tu n'oserais pas… » fit James, déconfit.

« Tu paries ? Je retire dix points à Gryffondor d'ailleurs. Par personne présente. »

« Quoi ? Mais… Tu te… Tu… Cinquante points en moins ? Mais t'es idiote ? Tu te retires des points ! »

« J'en retire encore dix si vous ne me dîtes rien. »

Pendant un instant, Black – sur qui elle avait reposé les yeux – et elle se défièrent du regard, essayant de se faire craquer. Lily était sûre d'elle. Elle le ferait, c'était clair, elle n'avait rien à perdre.

Finalement, le jeune homme craqua. Il avait lu dans les yeux décidés de la jeune fille qu'elle le ferait. Et il détestait ça. Perdre la face comme ça ! Devant une fille de surcroît !

« Dis-lui, James. »

Et le jeune homme lui expliqua tout ce qu'il savait : qui y était, et pourquoi. Evidemment, ils n'avaient pas les réponses à toutes leurs questions, mais Lily fut choquée d'apprendre que la situation était si catastrophique.

« Tes parents sont si puissants que ça ? » demanda Lily, impressionnée.

« Evidemment ! Ce sont les meilleurs Aurors du monde ! » répondit James, légèrement vexé.

« Rien que ça ? » fit Lily, narquoise.

« James a raison, Lily. Ses parents sont très forts. Ceux de Londubat aussi. Polka n'a plus de poigne, et il est entouré de Mangemort. Il va sauter. »

« Qui va le remplacer ? »

« Un Mangemort, sans doute. Ou le Seigneur des Ténèbres en personne. »

Un silence pesant s'installa. Lily était en colère : comment se faisait-il qu'on ne lui dise rien ? Pourquoi devait-elle apprendre une chose aussi grave de la bouche des personnes qu'elle appréciait le moins à Poudlard ? Il faudrait qu'elle s'entraîne d'avantage.

« Ce qui est le plus à craindre » reprit Lily « c'est une attaque dans un autre pilier de la société magique. Quels sont-ils ? »

« Il y a le Ministère, le siège du Conseil… » commença Peter.

« Et Poudlard. » termina Remus.

Cela jeta un froid sur le groupe. Se pouvait-il que Voldemort s'attaque à Poudlard ? Après tout, il n'avait pas hésité une seule seconde pour s'en prendre au Ministère. Le siège de Conseil avait été attaqué l'année passée, et avait fait plus de quatre cent morts.

« Tu crois que eux sont au courant ? »

« Evidemment. » répondit Lily.

« Et qu'est-ce qu'on peut faire ? » demanda Peter.

Sirius le terrassa d'un regard décidé, où plus aucune trace de naïveté ou d'innocence ne traînait :

« Se tenir prêt. »


« Je n'en reviens pas ! » s'énerva Lily. « Vous êtes au courant depuis plus d'un mois, et vous n'avez rien dit à personne ? »

Black mit sa tête dans ses mains, agacé. Ils étaient allés dîner dans la Grande Salle, lorsque, à leur retour, Lily les attendait encore, toujours plus énervée. Elle savait qu'elle était horrible, mais elle ne pouvait pas le croire ! Ils savaient ! Et ils n'avaient rien fait !

« Que voulais-tu qu'on fasse ? » demanda James.

« Que vous en parliez aux autres ! Que vous les ralliez à votre cause ! Que vous vous bougiez un peu plus que ça ! Que vous organisiez un système de défense ! »

Black éclata de rire.

« Elle est mignonne ta copine Cornedrue. Chiante, mais mignonne comme tout. »

Cela ne fit qu'énerver Lily d'avantage. Elle le foudroya littéralement du regard, et reprit :

« Je ne plaisante pas Black ! »

« Tu crois qu'on plaisante, nous ? Pourquoi crois-tu que nous n'avons rien dit ? Si nous disions quoi que ce soit, les professeurs auraient été au courant et nous aurions eu énormément de problèmes. Et il n'y a pas que des futurs Aurors à Poudlard, tu le sais ça ? »

Lily resta interdite. Qu'est-ce que Black voulait dire ? Qu'il y avait des Mangemorts à Poudlard ?

« Pas des Mangemorts, non. Ils s'appellent les Aspirants. Comme l'a dit Dumbledore il y a un choix à faire Evans ! Nous on sait que tu seras du côté des Aurors, nous on sait de quel côté on sera, mais il y en a qui ne savent pas ! »

« J'en suis consciente ! »

« Alors ne va pas leur en parler s'ils ne font pas le bon choix ! Imagine que tu dises tout ce que tu sais à un Aspirant ?! Voldemort serait immédiatement au courant ! »

« Mais non ! »

« Tu es une utopiste Evans. Notre monde est moche. Beaucoup plus moche que le tien. »

« Nous vivons dans le même monde. » décréta Lily, les larmes aux yeux.

« Peut-être. Mais tu ne sais pas qui sont les parents de James ! Tu ne sais pas qui sont les membres des Quatorze Familles ! Tu ne sais pas comment fonctionne la société magique ! Tout ce que tu sais, tu l'as appris dans les livres ! »

« Sirius ! » s'énerva James. « Arrête ! C'est parce que personne n'a pris le temps de le lui expliquer ! Personne n'a pris la peine de lui dire qui sont mes parents, qui sont les Quatorze Familles et le reste ! Elle sait déjà plein de choses, elle les a trouvées par elle-même ! Elle les a comprises seule ! Et je suis sûr qu'elle sait plus de chose sur les Sorciers que toi sur les Moldus ! »

« Tu es aveugle, James. »

« Non ! Toi tu es aveugle ! Elle vaut aussi bien que nous ! Si ce n'est plus ! Elle au moins veut se bouger ! Nous n'avons rien fait ! Tu peux au moins lui accorder cela ! »

« Laisse-lui le bénéfice du doute. » intervint Lupin.

« Eh ben expliquez-lui ! Dites-le lui ! Dites-le lui qu'elle aurait mieux fait de rester avec les Moldus ! dites-le lui qu'elle va mourir ! Expliquez-lui que notre société est pourrie et que tout est déjà fini ! Moi je n'ai pas envie de me battre pour quelque chose en lequel je ne crois pas. »

« Et tu ne crois pas en quoi ? » demanda James, un peu étonné de la réaction de Sirius.

« En la défaite de Voldemort. »

Sirius, qui s'était levé dans son emportement, se dirigea vers le dortoir d'un pas rapide et décidé. Interdits, les trois autres Maraudeurs se regardaient. Même Lily, qui ne connaissait pas Black était étonnée. Il semblait si heureux de vivre habituellement. Si joyeux ! Comment cela se faisait-il que Sirius Black soit si défaitiste, lui qui ne perdait jamais une occasion de s'amuser, et de plaisanter ?

« Merde, l'agression et l'attaque ! Le contre-coup ! Pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt ? » gronda une voix.

Lily regarda autour d'elle. Quelqu'un avait parlé. Etrangement, elle ne l'avait pas entendu par ses oreilles, mais dans sa tête. Elle était sûre qu'on lui avait parlé en l'intérieur d'elle ! Et puis… C'était la voix de James ! Il s'était tapé le front avec la paume de sa main. Oui. James lui avait parlé. Elle le regarda. Il ne semblait pas s'être rendu compte de ce qui s'était passé. Peut-être ne l'avait-il pas fait exprès ? Peut-être qu'il ne savait même pas qu'il avait pensé dans la tête de quelqu'un. Il fallait dire que ce n'était pas très courant.

James regarda ses amis qui l'appuyèrent du regard. Puis il posa les yeux sur Lily, qui le fixait, ne comprenant toujours pas ce qui s'était passé.

« Je suis désolé, Lily. »

« Tu n'as pas à l'être. Au fond, Black a raison. » elle se retourna vers Remus. « Je te remercie beaucoup Remus. J'ai une dette envers toi. Une dette de Sorcier. Sur ce, bonne nuit. »

Puis elle partit. Déroutée, gênée, intriguée, la jeune Sorcière rentra dans son dortoir, intimement convaincue qu'elle aurait mieux fait de ne pas en sortir. Mais au fond… Peut-être que si, cela avait été bénéfique. Pas de la façon dont elle l'aurait voulu, mais cela restait malgré tout une bonne chose qu'elle sache ce qui se passait dans la société sorcière.

Dans sa société.


Mais malgré le fait qu'elle était sûre d'être une Sorcière, d'appartenir à ce monde, et tout ce qui l'entourait, Lily n'arrivait pas à dormir. Depuis quatre heures qu'elle était couchée, elle n'arrivait pas à dormir. Agacée, elle avait fini par se lever et à s'installer devant le feu. A deux heures du matin, personne n'était debout. Elle avait ouvert un des petits meubles et avait saisi une bièraubeurre bien chaude dont elle avait amplement profité.

Mais malgré tout, ça allait mal. En plus, elle avait reçu une lettre de sa famille. Sa mère la remerciait de lui donner des nouvelles, lui en donnait de la famille, lui disait que tout allait bien, et qu'elle était ravie que tout aille bien pour elle. Pétunia était toujours avec ce Vernon Dursley, son père travaillait toujours plus assidûment, et sa mère tentait de mener le ménage à bien. Une vie banale. Mais Lily était déprimée. Elle sentait à travers la lettre que le cœur n'y était pas.

Ses parents voulaient éviter une confrontation Lily-Pétunia. Surtout si 'Vernooon' venait dîner. Cela ferait tâche, une Sorcière dans la famille. Son père devait être gêné de lui demander ça. Il adorait sa fille cadette, et n'était visiblement pas vraiment d'accord pour la mettre sur le côté. Mais Pétunia avait dû faire un forcing de tous les diables pour obtenir que sa mère demande à Lily de rester à Poudlard si elle le voulait.

« Nous savons que tu as des amies à qui tu tiens énormément, et tu as maintenant seize ans. Si tu préfères rester avec elles pour fêter Noël, nous ne t'en voudrons pas, et nous comprendrons très bien. »

Sale garce de Pétunia. En traduit, cela voulait plus dire « Si tu pouvais rester avec tes copines pour éviter de nous coller la honte devant Vernon – alias le futur mari de ta très chère sœur – ce serait sympa. Merci de ta compréhension. »

Lily se retint d'éclater en sanglots. C'était étrange : à l'adolescence, on demande plus de libertés, moins de parents sur le dos, plus d'amis que de famille. Et pourtant, Lily ne voulait plus de tout ça. Elle ne voulait plus cette liberté, elle ne voulait plus de ses amis. Elle voulait sa famille. Son grand-père qui hurlait 'Joyeux Noël' si fort que tout Londres devait l'entendre. Sa grand-mère qui demandait à tout le monde de répéter parce qu'elle était sourde comme un pot. Ses petites cousines aux yeux étoilés lorsqu'elles découvraient leurs cadeaux. Sa mère qui apportait la dinde. Son père qui regardait toute sa famille, avec un sourire bienveillant… Et la trêve habituelle entre Pétunia et elle.

Pourquoi Pétunia gâchait-elle tout ? Lorsqu'elle avait reçu la lettre de Poudlard, elle avait bien spécifié à sa sœur que cela ne changeait strictement rien entre elles, qu'elles s'aimeraient toujours autant, et que ce n'était pas parce qu'elle allait très loin d'elle qu'elle ne l'aimait plus. Mais Pétunia semblait avoir eu peur. Mais peur de quoi au juste ? De perdre sa sœur ? De la différence ? Du fait qu'elle ne soit plus là pour la protéger ? Pourquoi n'avait-elle pas compris que toutes les amies qu'elle aurait ne remplaceraient jamais l'amour d'une sœur ? Pourquoi l'avait-elle rejetée, elle qui l'aimait tant ?

Pourquoi la Magie avait tout gâché ?

« Evans ? » demanda une voix près d'elle.

Elle se retourna. Black, le visage émacié, pâle et creux, la regardait. Les ombres que faisaient les flammes sur son visage le faisaient ressembler à un cadavre. Il avait une mine épouvantable. Lui habituellement si beau, si séducteur… Il était effrayant. Que se passait-il ?

« Je peux ? » demanda-t-il en désignant un fauteuil à côté d'elle.

« La salle commune est à tout le monde. » répondit-elle en hochant la tête.

Il s'installa quasi-silencieusement, et perdit son regard dans le feu. Plusieurs minutes passèrent. Lily n'osait plus penser à sa famille, de peur de ne se laisser totalement aller. Elle n'était plus seule. Il fallait qu'elle montre qu'elle était forte. Il fallait juste qu'elle se résolve à passer Noël seule à Poudlard. Au moins, elle pourrait approfondir ses recherches sur l'Ancienne Magie, organiser un entraînement à la magie en cas de besoin, s'entraîner elle-même… Mouais. C'était pas exactement le Noël dont tout le monde rêvait. Même elle ne voulait pas de ce Noël. C'était injuste !

« Je suis désolé Evans. »

C'était Black qui avait parlé. Elle se tourna vers lui. Elle lui en voulait à lui aussi. Qu'est-ce qu'ils avaient, tous ? Qu'est-ce qu'elle leur avait fait à eux tous ? Elle n'en pouvait plus là. Vivement les vacances.

« Vraiment désolé. Je… Tu n'avais rien fait qui méritais que je te dise tout ça. Je n'ai rien pour ma défense, et James a raison. Tu vaux mieux que nous tous. J'ai été pire qu'un Aspirant. Tu n'étais pas au courant, tu ne pouvais pas savoir. Je suis vraiment désolé. »

« Tu mens. »

« Non, je te promets Evans, c'est la vérité. Je suis vraiment désolé, je… »

« Pas à propos de ça. » coupa Lily. « Tu as de quoi te défendre. Mais tu as aussi trop d'ego pour dire pourquoi tu as pété un câble. L'agression, l'attaque… Le contre-coup. »

« Comment tu sais ? »

« Les Moldus ont d'autres façons de savoir les choses que grâce à la magie. »

Pendant un moment, Black ne sut comment le prendre. Mais lorsqu'il vit le sourire d'Evans, il comprit qu'elle plaisantait. Rassuré, il se mit à sourire lui aussi.

« Je ne t'en veux pas. Enfin… Plus. Et puis au fond, tu avais raison. Je ne connais rien de votre société. Mais James n'avait pas tout à fait tort. Personne n'a daigné me l'expliquer. »

« Alors je vais tout te raconter. Du début à la fin. Enfin… Ce que je sais. Pose-moi tes questions, et tu auras des réponses. »

« Qui sont les Quatorze Familles ? »

« Un regroupement de familles de sang pur. Les Black, les Daray, les O'Brien, les Rogue, les Avery, les Schatten, les Tehb, les Malefoy, et évidemment, les Potter. Le reste ne sont pas des familles très importantes. Sang pur, certes, mais pas d'un grand pouvoir, et très peu craintes ou foncièrement respectées. »

« Tu veux dire qu'en fait, il n'y a que neuf Familles au lieu de quatorze ? »

« On peut dire ça comme ça. Mais si on comptait vraiment toutes les familles à sang pur, d'abord on virerait les Potter parce que Caitlin a un cousin Moldu. Et il y en aurait un peu plus que quatorze. »

« Justement… Les parents de James ? »

« Caitlin Potter… Une vraie déesse. Elle est superbe, gentille… Adorable. Et c'est une Sorcière redoutable. Je ne l'ai jamais vue à l'œuvre malheureusement, mais même ma mère la traitait de traînée. Et ma mère ne traite de traînée que les Sorcières redoutables qui sont contre ses idées. Sinon, elle les appelle le messie. »

Lily rit doucement. Sirius savait conter les choses. Il était doué.

« Elle est originale. »

« Question de point de vue. Le père de James, Harry Potter, est le stéréotype même du héros. Baraqué, belle gueule, sympa, il a un humour du tonnerre. James adore littéralement son père, qui le lui rend bien. Il vit dans une famille aimante. Parfaite. Ses deux parents mourraient pour lui. »

« Tous les parents mourraient pour leur enfant. » répondit Lily.

« Ça dépend des parents. »

« Quoi que tu dises, Black, je suis sûre qu'au fond d'elle, ta mère t'aime. Une mère ne peut que aimer son enfant. Elle ne peut pas le détester. C'est contre-nature. »

« Si seulement tu avais raison. » Il y eut un silence. « Ils sont tous les deux très puissants. Ce sont des piliers de la Société Magique. Sans eux, je crois qu'il n'y aurait plus aucun espoir depuis longtemps. Les Londubat sont une famille très importante aussi. Alan Londubat est très puissant. Leurs enfants ont hérité de leur force, de leur Magie. James est impressionnant, tu sais. Ça ne m'étonne pas que Peter l'admire autant. »

« Je ne supporterai pas à sa place. »

« James a toujours été habitué à être le centre du monde. Il est enfant unique dans une famille chaleureuse qui l'adore par-dessus tout… C'est son éducation, c'est tout. »

« Tu as réussi à te défaire de la tienne. »

« Pas tout à fait, tu l'as remarqué toi-même. On est ce que l'on est. Je me déteste d'être né Black, parce que je sais qu'au fond de moi, j'en suis un, et j'en serai toujours un. Enfin bref. Quant à la société magique… Oh la la… Rien que le travail qui m'attend m'effraye. Disons que c'est très dur à expliquer. Je comprends ton désir de vouloir rallier Poudlard à ta cause. Je la conçois, mais c'est impossible. La moitié des Serpentard sont des Aspirants, et des élèves d'autres maisons – Gryffondor également je le crains – adhèrent aux idées de Voldemort. On ne peut pas tout dire à n'importe qui. D'abord aux gens de confiance. Ensuite, par extension à d'autres personnes. Mais il faut que cela reste discret. Peu de personnes doivent être au courant. Les plus puissants. »

« Franck, Alice, Ambre ? »

« Daray ? »

« Elle est très puissante, tu sais. Sûrement plus que moi. La Magie Noire lui a appris beaucoup. On peut lui faire confiance, tu sais. »

Black eut une hésitation. Il chercha une faiblesse, un doute, une incertitude dans le regard de Lily. Mais il ne trouva que force, sûreté, certitude. Alors il hocha la tête.

Pendant une heure, ils dressèrent la liste des personnes à qui ils pouvaient faire confiance – qui se composait de cinq personnes en-dehors des Maraudeurs : Lily, Ambre, Franck, Alice et Julia – puis décidèrent de quelles recherches il faudrait faire : d'abord, Poudlard. Comment le protéger, s'il y a des points importants à défendre, où aller, par quel moyen… et enfin, dernier point : s'il fallait prévenir les adultes ou non – Black optait pour non, Lily pour oui si l'on informait Dumbledore. C'était leur seul point de désaccord.

Lorsque cinq heures du matin sonnèrent, Lily se leva, toute engourdie. Elle était épuisée, mais rassurée. Tout irait bien maintenant. Ils pourraient se débrouiller. Voldemort ne vaincrait pas. Poudlard ne tomberait pas.

Alors qu'elle partait vers son dortoir, Black la retint par le bras.

« Je suis vraiment désolé. »

« C'est oublié, Black. »

« Sirius. »

Ils se sourirent. Contente d'avoir passé une bonne nuit, elle se pencha et déposa un chaste baiser sur sa joue. Peut-être qu'il n'était pas si bête ?

« C'est oublié Sirius. Bonne fin de nuit. »

Oui. Finalement, c'était un mal pour un bien. Diviser pour mieux régner. Mais là-dessus, Voldemort avait sous-estimé les élèves de Poudlard.

Parce qu'ils savaient, eux, que l'union faisait la force.

Fin du chapitre 12


Réponses au Reviews :

Tatiana Black : Electre n'était pas au courant pour le suicide. Tu en sauras plus là-dessus dans le chapitre 15. Pour les persos, merci de la proposition, mais Camille m'aide beaucoup. Si jamais un jour j'ai besoin, je garde ton adresse. Merci pour tout.

Ambre Saphira P : Merci pour tous tes compliments. Ils me touchent beaucoup. Ça me fait bizarre d'entendre les lecteurs dire que tel chapitre les a fait pleurer. Je n'ai pas l'habitude de faire pleurer les gens… Enfin… Je veux dire, sauf quand je les frappe ou que je leur envoie des vannes méchantes, mais bon, là ça va être un peu dur… Bref. Pour la chanson, je l'ai totalement inventée, donc je ne pense pas que tu puisses te la procurer. Pour les nouveautés LJ, y a un petit truc oui, quand même. Au niveau des personnages, j'ai remarqué il y a quelques temps qu'Electre était un peu mon côté sombre, mais que je ressemblais assez à Ambre. Sinon, au niveau psychologique, je suis plus comme Julia. Pour le prénom, j'ai trouvé « Joy » pour « joie ». C'est un prénom assez répandu aux USA. Merci beaucoup pour ta review. Bonne lecture !

Spoon : merci pour ta review. Je continue, je ne m'arrête pas !

Angelene : Garce dépravée, tu m'as fait rougir. J'espère que j'ai vraiment pris de la maturité dans mon écriture, et j'espère aussi que c'est pour les deux raisons que tu as énoncées : je mûris très vite et je suis faite pour l'écriture. Mais je n'aurai pas la prétention de dire que c'est le cas. Merci beaucoup pour tes commentaires, et t'inquiète, je vais me mettre à bosser d'avantage sur l'écriture, parce que je me relâche, là…

Lisandra : merci pour ta review. Je continue toujours…

Camille : Bon. Promis, j'arrête de te prendre la tête avec mes hésitations. Mais bon, comme je suis super parano et complètement timbrée, j'avoue que j'ai du mal parfois. Enfin bref. Merci pour les corrections, je t'adore, et j'ai presque fini ton cadeau d'anniversaire. Tu l'auras sûrement en retard, et j'en suis désolée. HAPPY BIRTHDAY en avance !

Kamala1 : Pour les RDV tu en auras d'autres, mais pas pour les mêmes raisons. Gros bisous ! Vite, ton 6ème chapitre !

Alana Chantelune : Merci pour ta review. La tension dramatique continuera sûrement le long de la fic.

Darkenger : Prépare bien ton évasion, faudrait voir à pas te faire attraper, ce serait dommage. La réaction d'Ambre sur Electre sera dans le chapitre 15. Enfin, je crois… Je sais plus. (la fille super au courant de ce qui se passe dans sa fic…)

Hanyenka : Merci pour cette review. On aurait pu croire que je serais vexée, mais pas du tout. Cette critique est intéressante. Le fait que tu aies été déçue ne m'étonnes pas. Je n'ai pas beaucoup aimé le chapitre 11. Pour le moment, il n'y aura pas beaucoup d'action. Je suis en train de préparer quelques petits trucs pour plus tard, donc il n'y aura pas de véritable action comme il y en a eu dans les derniers chapitres, et j'en suis désolée. C'est nécessaire et calculé. Je te remercie pour tes compliments sur mon style, mon écriture et le fait que tout se tienne. C'est pour moi le plus important. Encore merci.

Bisounourse : La vengeance d'Electre sera effectivement terrible. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid, très froid. Surgelé parfois même. Euh… romantique, aucune idée. Paraît que le clair de lune l'est, mais ce qu'ils se sont dit ne l'est pas vraiment. Tu es au courant que Ambre et Sirius ne sont pas amoureux ? Je sais qu'on dirait, mais ce n'est pas le cas. Mais je reste persuadée que si ça n'a pas été un coup de foudre, on ne tombe pas amoureux au réveil le matin. Donc si jamais ils doivent tomber amoureux, cela se fera lentement, pas d'un coup. Merci pour le commentaire sur les garçons. Ça me rassure. Gros bisous et bonne lecture !

Dreyd : Merci pour tous tes compliments. Bon courage pour ton planning, en espérant que tu aimeras la suite. Bonne lecture !

Nadia : merci pour ta review. Bonne lecture. Oreste est une ordure, mais ce sera plus clair plus tard.

Tabasco : Votre réaction sur la vérité de la mort d'Esther me fascine. Vous aurez sa réaction plus tard. Pour le moment, on ne parle pas trop d'Ambre. A part dans ce chapitre. Merci pour ta review. Bonne lecture !