Disclaimer : Il me saoule celui-là : rien n'est à moi sauf ce que j'ai inventé. Voilà. Et on n'y revient plus.
Protection parentale : G.
Résumé Général : Les Maraudeurs ont seize ans, Voldemort monte en puissance, il faut faire un choix. Faudra-t-il renier son éducation ou l'accepter pour vivre en paix avec soi-même ? Sans se sentir manipulé ?
Résumé du chapitre précédent : Lily apprend qu'il y a un conseil dans Poudlard avec les gens influents de la société magique. Après une brutale altercation avec Sirius, elle se réconcilie avec lui. Ce chapitre se passe juste après la dernière scène du précédent chapitre. Il est à signaler que Lily a entendu James parler dans sa tête.
Note de Wam : Argfh. C'est comme le disclaimer ça… Bon. Merci à Ange pour ses conseils avisés, aux reviewers et à Camille qui corrige, passe et repasse.
Entre Ombre et Lumière
Chapitre 13 : Jalousie (Gotta catch 'em all !)
James s'étira. Il faisait encore nuit. La seule lumière qui éclairait la chambre était la lueur tremblante de la Lune. Quelle heure était-il ? Cinq heures moins dix. Pourquoi s'était-il réveillé aussi tôt ? Il chercha ses lunettes à tâtons, et les enfila dès qu'il les trouva, après s'être frotté énergiquement les yeux. Il regarda le lit de ses amis. Peter ronflait tranquillement, roulé en boule dans son lit. L'Apocalypse elle-même n'empêcherait pas Peter Pettigrow de s'endormir. Il était difficile de dire si Remus dormait ou non. Remus ne dormait jamais totalement. Un simple bruit pouvait le réveiller, et l'empêcher de se rendormir. Il avait trop de conscience aussi. Ce n'était pas toujours très bon, ça, quand on était un Maraudeur. Heureusement qu'il avait démontré que ça ne lui faisait pas trop peur. Sirius… Sirius ?! Son lit était vide ! Où était-il ? A cinq heures du matin surtout ! S'il était parti marauder ou faire un méfait, James le tuerait pour lui avoir fait l'affront de ne pas l'avoir emmené.
Enervé et intrigué, James descendit de son lit et ouvrit sa malle silencieusement. Sirius n'était pas parti. Pas parti marauder ni faire un méfait du moins : la cape d'invisibilité et la carte du Maraudeur étaient toujours là. Donc Sirius n'était pas loin.
James décida de descendre dans la salle commune. Il n'était pas sûr d'avoir beaucoup rassuré son ami. Sirius était malgré tout ce qu'il disait un Black. On ne savait jamais quand il souffrait. C'était un très bon acteur. Il savait parfaitement cacher sa douleur et sa souffrance. Et il était d'un soutien sans faille envers ses amis. James se maudit intérieurement. Il aurait dû penser un peu plus à son meilleur ami plutôt qu'à ses petits problèmes. Entre l'attaque, Lily, les agressions, Lily, ses études, Lily, le Quidditch, Lily, ses parents et Lily, il n'avait pas imaginé que la vie de son meilleur ami pouvait être aussi dure. Enfin… Il le savait, mais il pensait que Sirius le vivait relativement bien.
James était quand même bien plus psychologue qu'on pouvait l'imaginer. Ce n'était pas non plus comme Remus, mais il se débrouillait un peu quand même. Et puis il connaissait assez bien son meilleur ami pour le comprendre. Sirius avait toujours dit qu'il se moquait éperdument de ce que disaient sa mère – son père était mort lorsque Sirius avait neuf ans ; alors qu'il attaquait un moldu, un de ses sorts avait dévié et avait fait tomber une brique sur sa tête, il était mort sur le coup, et cela avait contribué à la haine viscérale que vouait Mme Black aux moldus – mais James savait qu'il était jaloux de Regulus depuis son entrée à Poudlard.
Pourquoi Sirius était-il allé à Gryffondor alors qu'il avait – et a toujours – des réactions de Serpentard ? Même si sa façon de penser était différente, Sirius était malgré tout un peu Serpentard. James avait une confiance infinie en Sirius, mais il se demandait ce qui l'avait décidé à aller à Gryffondor. Le défi ? Une réelle différence ? Il n'avait déjà pas peur de dire 'non' à sa mère, alors ? Pas peur de s'attirer les foudres de la famille Black ?
Il se souvint de leur première rencontre, dans le Poudlard Express. Ils avaient onze ans, étaient jeunes, insouciants, et étaient excités comme des puces à l'idée d'entrer dans la prestigieuse école de Poudlard. Ils s'étaient retrouvés dans le même compartiment sans connaître leurs prénoms, ni même leurs noms. Ils ne s'étaient pas reconnus. Jamais ils ne s'étaient vus. Un Septième Année avait voulu les virer du compartiment. Manque de chance, les deux garçons avaient un mordant et une répartie du tonnerre et ne s'étaient pas laissés marcher sur les pieds. Fiers d'eux, ils étaient restés seuls dans le grand compartiment. Ils avaient alors discuté un peu, remarquant leurs différences, mais surtout leurs points communs : ils aimaient les blagues, s'amuser, ils avaient le même humour. Ils semblaient penser pareil sur tout. James était sûr qu'il irait à Gryffondor, mais Sirius avait répondu qu'il ne savait pas du tout. En un regard, tout avait été clair. Pour James comme pour Sirius. Ils étaient amis. Et ça n'avait jamais changé. Jamais.
Sirius était avec Lily. Elle repartait vers son dortoir, visiblement épuisée. Que faisait-elle là ? Il était cinq heures du matin quand même ! Sirius la retint par le bras. Etonné, James préféra ne pas apparaître.
« Je suis vraiment désolé. »
« C'est oublié, Black. »
« Sirius. »
Ils se sourirent. Elle déposa un baiser sur sa joue.
« C'est oublié Sirius. Bonne fin de nuit. »
James sentit une rage folle l'envahir. Elle appelait son meilleur ami par son prénom, mais par contre, lui restait 'Potter' ! Le misérable 'Potter' ! Et elle l'embrassait ! Elle osait l'embrasser ! Comment Sirius osait-il ? Il la draguait alors ? En plus ? Pourtant, il y avait la loi 'tu ne convoiteras point la femme de ton frère'. Lily n'était pas sa femme, mais c'était tout comme. Et Sirius était pour lui son frère ! Comment osait-il le trahir ? Alors que James l'avait consolé lorsqu'il avait eu besoin, alors qu'il l'avait rassuré, alors qu'il l'avait écouté, alors qu'il avait été présent lorsqu'il y avait eu besoin, Sirius le trahissait ? Il savait pourtant depuis des années que James était amoureux de Lily ! Il le savait ! Alors pourquoi n'avait-il rien dit ? Pourquoi n'avait-il pas avoué à James qu'il l'aimait ?! Parce qu'il savait qu'il n'avait aucune chance ? On n'aurait pas dit, là… Avec son sourire ! Non mais quel nase !
James préféra remonter immédiatement dans le dortoir. Il en avait vu assez. Il n'avait ni envie de parler avec Sirius, ni envie de supporter le spectacle. Comment… ? Il ne savait même plus quoi penser ! Il avait si mal. C'était comme un étau qui enserrait son cœur, il suffoquait. Les deux personnes qu'il aimait le plus au monde le trahissaient ! Comment osait-il ?! Bon sang…
Il se recoucha, rageur, dans son lit. Exaspéré, énervé, enragé… S'il avait parlé à quelqu'un, il n'aurait pas pu se contrôler. Au fond, ce n'était pas si grave, tentait-il de rassurer, un regard ne veut rien dire, un sourire ne veut rien dire, le fait qu'elle appelle ton meilleur ami par son prénom ne veut rien dire et le fait qu'elle l'embrasse également ne signifie rien ! Ça ne veut strictement rien dire du tout ! Mais ça ne passait pas. Pas du tout même.
Quelques minutes plus tard, la porte du dortoir s'ouvrit. Il entendit Sirius s'approcher de son lit et s'allonger. Il l'entendit soupirer, marmonner un " une bonne chose de faite " fatigué, et il se retourna dans ses couvertures. En plus il était fier de lui ? Comment avait-il pu être si naïf ?
James n'avait pas pu refermer l'œil. Trop énervé contre la Terre entière et contre Sirius. Bien que Sirius fit partie de la Terre, mais dans son énervement, James n'avait pas réalisé cela. Lorsque l'heure du réveil était arrivée, il s'était levé tout de suite et était descendu immédiatement dans la Grande Salle pour petit déjeuner tranquillement. Il n'avait absolument pas envie de discuter avec Sirius. Ni avec Remus qui tenterait de le raisonner. Il n'avait pas envie d'être raisonné. Ni avec Peter qui ne comprendrait pas. Il n'avait pas envie de s'expliquer. Il voulait la paix.
Manque de chance, ses amis l'avaient rejoint quelques minutes plus tard en lui demandant pourquoi il ne les avait pas attendus. James avait répondu par un borborygme et les trois autres avaient compris immédiatement qu'il était de mauvaise humeur. Ils n'avaient cependant pas compris que James Potter voulait être seul.
Heureusement pour lui, ses amis n'avaient pas eu le temps de lui poser de questions, car Sir avait été l'un des premiers hiboux à passer par la fenêtre. Sir était le hibou majestueux de la famille Potter. Un grand oiseau aux ailes immenses.
Salut fiston,
J'espère que tu as bien profité de ta séance d'espionnage hier car cela ne se reproduira pas. Je ne sais pas comment tu as trouvé la salle, mais chapeau (si ta mère savait que je te disais ça, elle me tuerait…). Ton ami Remus est très doué en mensonge, dis-le lui. Sirius était presque discret, heureusement que Mc Gonagall n'entend pas tout. Ce qui m'étonne le plus, c'est que vous ayez été entendu. Tu m'as habitué à mieux. Que s'est-il passé ?
Bon. J'étais censé te passer un savon, mais je ne m'y fais pas. Après tout, on ne va à Poudlard qu'une fois dans sa vie – sauf pour moi évidemment mais bon, je suis un cas à part, tout le monde le sait – et il faut en profiter. Evite simplement de te faire avoir, ta mère et moi ne saurions pas trop quoi faire.
Ça c'était le bon côté de la lettre. Le mauvais, c'est que je crains que tu ne passes Noël à Poudlard. Comme tu le sais, il y a eu une attaque, et il est fort à craindre qu'il y en ait d'autres bientôt, donc ta mère et moi aurons beaucoup de boulot. Ou tu pars aux Etats-Unis chez ta tante Myrna ou tu restes à Poudlard avec Sirius. Je suppose que tu comptes rester à Poudlard ? Ta mère m'a dit qu'elle préfèrerait te voir aux Etats-Unis, mais bon, tu la connais : tant que son petit James sera loin d'elle, il sera en danger.
Envoie-moi une réponse assez rapidement, que l'on voie tout cela avec Myrna.
Je t'embrasse bien fort, et fais attention,
Harry.
James avait froissé la lettre. La réponse s'imposait d'elle-même : il passerait Noël avec Myrna. Pas question de rester deux semaines à Poudlard avec ce traître. Il passa le message à Remus, et se leva immédiatement pour se préparer à aller en cours. Il croisa Evans qui lui adressa un petit sourire auquel il ne répondit pas. Pourtant, son cœur avait fait un bond dans sa poitrine. Un gros bond. En fait, il l'avait ressenti dans sa gorge. Il voulait arrêter de l'aimer, mais c'était impossible. L'Amour n'était pas une maladie. C'était un fait. Un fait qui ne se contrôlait pas. Et James en était dégoûté.
« Arrête de rêver Potter, on n'a pas que ça à faire ! » grogna une voix qu'il détestait près de lui.
James soupira. Il détestait Sirius, il détestait Rogue, il détestait Lily, mais par-dessus tout, il détestait Wilkes. Junior et Senior confondus. Crétins. Tous des crétins. James se retint d'hurler quelque chose qui ressemblait à " J'emmerde Wilkes " de justesse. Cette ordure l'avait collé avec Rogue depuis le début de l'année. Et Rogue était responsable. De l'attaque. De tout. Wilkes aussi, d'ailleurs. James savait qu'ils étaient au courant. Ils étaient Aspirants. Et Rogue n'avait rien fait pour prévenir Dumbledore afin d'éviter que des vies ne soient gâchées. Cette haine viscérale qui unissait ces deux élèves n'avait fait qu'empirer depuis que Wilkes les avait mis ensemble. Depuis que l'attaque s'était produite. Il le détestait encore plus – si c'était possible. Parce qu'il lui fallait un responsable. Il y avait bien Voldemort, mais James se voyait mal dans un duel contre Voldemort à seize ans. Et Rogue faisait un coupable idéal. Surtout dans l'état de colère et de jalousie dans lequel il était.
« Ne crois pas que je sois content d'être avec toi. Moi aussi il me punit en me faisant te subir. »
« Pauvre Snivellus… Tu vas me faire pleurer. Ta vie est si misérable… C'est vrai… Tu fais partie des Quatorze Familles, mais tu n'as pas les moyens de t'acheter du shampooing ni de la lessive… C'est dramatique. C'est vrai que ça ne sert à rien d'en faire partie à ce moment-là… »
Il se sentait d'humeur méchante. Rogue ne lui avait rien fait de spécial aujourd'hui, mais il avait besoin d'un souffre-douleur. Et il avait besoin de faire payer à Rogue. Il avait besoin de quelqu'un contre qui faire exploser sa colère. En plus, lors de leur dernier duel – deux jours auparavant – Rogue l'avait surpris et lui avait mis une pâtée que James avait eu énormément de mal à digérer. C'était le moment où jamais de se venger.
Sirius semblait bien s'amuser avec Daray. Ils s'envoyaient des piques, se lançaient des regards qui se voulaient discrets, et se souriaient bêtement. Il refaisait le coup de la colonie. Sortir avec deux meilleures amies, et trahir son meilleur ami.
« Véracrasse ! » grogna-t-il.
« Gryffondor. »
« Crétin, c'était pas à toi que je m'adressais ! »
« Ah bon ? »
« Si j'avais voulu attirer ton attention, je t'aurais sifflé. »
Rogue lui jeta un regard noir. Mais James était tellement en colère, tellement plein de sarcasme, de cynisme, de haine et d'ironie qu'il s'en foutait éperdument. Rogue pouvait faire ce qu'il voulait. Même le provoquer en duel. Oui. Ça pourrait bien aider, ça. Provoquer un duel. Il voulait se battre. Ça lui ferait du bien.
« Qu'est-ce qui se passe Potter ? On est déçu par son chien ? C'est ça les tares. M'enfin, tu peux toujours le noyer… C'est ce qu'on fait avec les chiots… »
« Mêle-toi de ce qui te regarde, Snivellus. Quand on aura besoin de ton avis, on fera brûler la marque sur ton bras. »
Rogue ne répondit pas. Il continua à éplucher le cœur de salamandre. James eut un sourire sadique.
« Quoi, tu n'as rien à répondre à ça Snivellus ? Tu me déçois… »
« Et comment va ta petite Sang-de-Bourbe ? » demanda soudainement Rogue.
Même s'il était certain de ne pas réagir, même s'il s'était persuadé que Lily n'était qu'une sale allumeuse – ce qui était faux, James le savait malgré tout – même s'il s'était promis de ne pas laisser Rogue le blesser, James ne put se retenir de se jeter sur lui. Il attrapa le scalpel et menaça son camarade – qui n'avait de camarade que le nom – avec.
Le silence se fit dans la classe. Plus personne ne prononçait un mot, plus personne ne bougeait. Ils regardaient tous, effarés, James presque allongé sur Rogue, l'étranglant à moitié, le scalpel au niveau du cœur.
« Ré-insulte Lily ne serait-ce qu'une seule fois, Rogue. Une seule fois, et je te promets que même un sort Doloris te fera moins mal que ce que je te ferai… »
« Quoi Potter, tu vas me tuer ? » demanda Rogue, sincèrement amusé.
« Ce serait t'accorder trop d'importance. »
Mais le coup de force de James n'était pas passé inaperçu : il avait fait du bruit en se jetant sur Rogue, et le silence qui s'en était suivi n'avait pas aidé à la discrétion. Wilkes arrivait à grandes enjambées, sortant soudainement de sa grande réserve. Lorsqu'il découvrit ses deux élèves, il entra dans une colère noire.
« Qu'est-ce qui se passe ici ? » rugit-il.
« Il a traité Evans de Sang-de-Bourbe ! » s'énerva James.
« Il m'a insulté et m'a attaqué ! » fit Rogue.
« Vous me décevez beaucoup M. Rogue. Je savais à quoi m'en tenir auprès de M. Potter, mais vous… Trente points de moins pour Gryffondor. »
James resta sidéré. Rogue avait été plus qu'odieux auprès de Lily, il l'avait insultée de la pire façon qu'on pouvait le faire, et Wilkes ne retirait aucun point ? C'était injuste ! Comment pouvait-il y avoir autant de favoritisme ?
« M. Potter, vous aurez une retenue. Je vous attends dans mon bureau à la fin du cours. Reprenez immédiatement. »
« Quoi ? » s'exclama James.
« En voulez-vous une deuxième ? »
« Mais… Pourquoi ? »
« Dix points de moins pour Gryffondor ! Vous étiez en train de menacer votre camarade je vous signale ! Et ne discutez pas ! Je suis votre professeur, vous n'avez rien à dire ! »
James serra le scalpel si fort qu'il se fit mal. La lame lui rentra dans la main très profondément. Mais il était tellement énervé qu'il ne ressentit rien. Il ne put que foudroyer son professeur du regard. S'il ne tenait pas autant à devenir Auror, il aurait déjà déguerpi de ce cours.
Rageur, l'adolescent s'assit sur sa chaise, attrapa un cœur de Salamandre, et planta férocement le scalpel dedans. Il ne voulait plus aimer. Il ne voulait plus l'aimer.
Il ne voulait plus, ça faisait trop mal.
« En tout cas, tu lui as foutu une de ces raclées… » souffla Sirius.
James ne répondit pas. Il était trop énervé pour être enthousiaste. Sa punition consistait à rendre un parchemin sur toutes les potions qu'il avait vues depuis le début de sa scolarité à Poudlard, avec toutes leurs fonctions, leurs contre-Potions – s'il y avait – et leur composition. Il allait en avoir pour des mois. Tout ça c'était la faute de Sirius ! S'il n'avait pas dragué Lily, il aurait été tranquille, il n'aurait pas provoqué Rogue. Enfin… Pas plus que d'habitude.
« Je t'aiderai à faire ta punition si tu veux… » proposa Remus.
Une fois encore, James ne répondit pas. Il n'avait pas envie de parler. S'il parlait, il éclaterait. Il valait mieux éviter les disputes. Ce dont il avait besoin, c'était de voler. Oui. Voler, ou se battre. Voler était bien moins dangereux. James était aveugle, mais pas fou : il savait parfaitement que contre Sirius il n'avait aucune chance. Ce n'était même pas la peine d'envisager ça.
« James ? » demanda Peter.
« Quoi ? » rugit-il.
Peter se tassa dans son siège, les yeux écarquillés. James n'était pas quelqu'un d'agressif. Sarcastique, colérique, oui. Mais il n'était pas spécialement agressif. La palme était destinée à Sirius qui maniait le cynisme. Remus avait le diplôme de plus grand calme du monde, et de l'ironie. Peter lui… Avait la palme de quoi ? Du plus gros froussard ? Il n'avait pas envie d'être gentil avec ses camarades. Mais alors pas du tout.
Mieux valait qu'il sorte. Il se leva et alla dans le couloir, juste devant le tableau. Puis il parcourut quelques mètres en marchant avec agacement. Respirer… Sa conscience lui rappela qu'il ferait mieux de crever l'abcès avec Sirius, mais James lui conseilla gentiment de se la fermer et de lui foutre la paix. Il voulait qu'on lui foute la paix. Souffrir tranquillement. C'était possible, ça ?
« Qu'est-ce que tu as ? » demanda Sirius derrière lui.
James ne répondit pas. Il n'avait pas envie de parler, c'était si difficile à comprendre ? Visiblement oui. Sirius mit une main sur son épaule. Mais James la retira immédiatement d'un geste brusque.
« Mais qu'est-ce qui te prend James aujourd'hui ? C'est à propos de ce qui s'est passé hier avec Evans ? Nous nous sommes expliqués, ça va mieux. Je me suis excusé. »
« Oh oui, tellement mieux qu'elle t'a embrassé ! »
« Quoi ? » demanda Sirius.
« Oh pitié ne fais pas l'innocent ! Je vous ai vus, elle t'a embrassé ! »
« Mais James, c'était sur la joue ! »
« Je sais très bien ce que ça représente ! Merde je pensais que tu étais mon ami ! T'es comme un frère pour moi et… Et… Tout ce que tu trouves à faire c'est de draguer la fille que j'aime depuis des années ? T'étais au courant en plus ! »
« Tu fabules James ! Je ne l'ai jamais draguée ! »
« Suffisamment pour qu'elle t'embrasse ! »
« J'en reviens pas que tu m'accuses de ça ! Jamais James, jamais tu m'entends je ne te trahirai ! Notre amitié représente bien plus qu'une fille à mes yeux ! Je ne ferai jamais une chose pareille. »
« Ben voyons… Tu as toujours été jaloux de moi ! J'ai tout ce que tu n'as pas : une famille qui m'aime ! La reconnaissance ! »
« La modestie également à ce que je vois… »
C'en fut trop pour James. Il était déjà sur les nerfs, mais que Sirius ne le prenne pas au sérieux, ou ne se confonde pas plus en excuses ou… Il ne savait pas vraiment ce qu'il attendait de son ami, mais certainement pas qu'il se moque.
Le coup de poing parti tout seul. Sirius leva des yeux atterrés sur James, lui-même étonné d'avoir frappé son meilleur ami.
« NON MAIS TU VAS PAS BIEN ? »
« Ne me crie pas dessus ! Tout ça c'est ta faute ! Si… Si… Si je ne t'avais pas connu je n'aurais pas fait autant d'âneries et Lily serait déjà ma petite amie ! Elle m'aimerait ! »
« Excuse-moi de te faire ça James, mais faut que quelqu'un te remette à ta place. Tu pètes trop un câble pour que je laisse passer ça ! »
« Tu peux parler ! »
Sirius s'approcha de James doucement et lui mit une droite bien sentie. Si forte que James en fut propulsé. Il se releva immédiatement et chargea Sirius. Très probablement surpris pas la réaction stupide et pitoyable de James, il ne réagit pas suffisamment vite pour éviter de tomber. James n'attendit pas une seconde pour frapper Sirius qui répondait tant bien que mal.
Grâce à sa carrure, il réussit à renverser la situation et à se mettre sur James. Il le bloqua et le regarda. Il saignait de la lèvre, sa joue était rouge, si rouge qu'on aurait pu croire qu'il saignait, et un bleu commençait à apparaître sur l'œil droit de Sirius. James avait saignait du nez et de la lèvre, et avait plus de marques que son ami.
« Je ne te comprends pas James… »
« Pourquoi tu m'as fait ça ? » demanda-t-il, des larmes de rage aux yeux.
« Mais puisque je te dis que je n'ai rien fait ! Evans ne m'attire pas ! Elle est trop… Harpie pour m'attirer ! Je ne veux pas d'une nana Harpie, moi ! »
« Pourtant avec Daray tu vas avoir du boulot ! »
« Mais vous avez quoi avec Daray ? Je ne veux pas sortir avec elle ! Elle est trop… Serpentard pour ça ! »
« C'est vrai, tu préfères les Gryffondor rousses aimées par ton meilleur ami. »
Sirius lui colla une baffe.
« Chaque fois que tu diras une bêtise de ce genre, je te cognerai. Peut-être qu'un de ces quatre ça te rentrera dans la tête ? »
« Tu ne sais te défendre que par la violence ! »
Sirius répéta son geste.
« Mauvaise réponse. C'est fou le nombre d'absurdités que tu peux dire quand t'es jaloux. Si Evans cherchait une dernière preuve de l'amour inconditionnel que tu lui portes, elle l'a trouvée. »
James renversa Sirius, et se retrouva sur lui. Au moment où il allait lui mettre un coup de poing, une main retint son poignet. Ne se rendant pas compte de ce qui se passait, il se défit brutalement de l'étreinte de la personne et lui lança un regard noir, s'apprêtant à répondre. Mais ce qu'il vit l'en empêcha. Il resta stupéfié.
« Pro… Professeur Drug ? »
« Ce que je vois me déçois énormément, M. Potter. M. Black également. »
« Vous… »
« Silence ! Vous en avez assez fait comme ça ! Qu'est-ce qui vous a pris ? Vous… Battre ! Alors que tous les élèves de Poudlard prennent votre amitié pour exemple, vous vous battez ? Quel âge avez-vous ? Quatre ans et demi ? Vous n'êtes plus en Première Année ! Vous aurez une retenue chacun ! »
Ce n'était plus le Drug légèrement paf qu'ils avaient en cours. Peut-être était-il toujours saoul, mais il n'en donnait absolument pas l'impression. Il avait cette aura qu'avaient les Professeurs respectés. Ils n'avaient plus aucune envie de le charrier ou de faire les idiots. Drug avait quelque chose d'effrayant dans son regard.
« Debout maintenant ! » ordonna-t-il.
Les deux adolescents s'exécutèrent tant bien que mal. Sirius avait mal à l'épaule et James boitait un peu. Sirius n'avait pas eu peur de le blesser…
« M. Potter, M. Black, vous me désappointez énormément. Je n'aurais jamais cru ça de vous. Quelle est la raison qui vous a poussé à vous battre ? Allez ! J'attends. »
« Il a cru que je draguais Evans. » répondit Sirius après quelques instants.
« Quoi, c'est tout ? Pour une fille ? Une simple fille, vous vous battez ? »
« Lily n'est pas une simple fille ! » protesta James.
Drug sembla très intéressé par cette remarque. Il lui sourit d'un sourire indéchiffrable et les foudroya finalement du regard.
« Rendez-vous ce soir dans mon bureau. Je verrai ce que vous pourrez faire. »
Puis il tourna le dos. James en resta bouche bée. Le professeur qui pouvait être le moins respecté venait de leur faire une morale – bidon soit dit en passant – et repartait immédiatement après ! Comment fonctionnait ce bonhomme ? Etait-il seulement prévisible ? Il se passa la main sur la bouche, remarquant qu'il saignait beaucoup plus qu'il ne l'avait imaginé.
« Ecoute James… » commença Sirius.
Mais James n'avait absolument pas envie d'écouter Sirius. Il savait que Sirius n'avait rien fait, il l'avait compris. Mais son ego en avait pris trop en un instant. Jamais Sirius n'aurait réagi comme ça s'il avait été coupable. James se maudit. Il était tellement amoureux d'Evans qu'il voyait en n'importe quel garçon un rival. Il aurait dû s'excuser auprès de son ami, mais il n'en avait pas envie non plus pour le moment. Ce dont il avait envie et surtout besoin, c'était de voler. Il avait besoin de quitter tous ses problèmes. Il voulait oublier. Et le Quidditch l'aidait énormément dans cette tâche.
Lorsqu'il était rentré dans la salle commune, plusieurs têtes s'étaient tournées – dont celle de Lily. Remus et Peter l'avaient observé, hallucinés, le harcelant presque pour lui demander ce qui s'était passé. Il n'avait pas prononcé un seul mot. Il était rentré dans le dortoir, avait saisi son balai – et son vif d'or – et était ressorti aussi vite qu'il était rentré. Lorsqu'il était passé devant Sirius, il l'avait superbement ignoré. Sirius avait tenté de le retenir, mais un regard noir de James l'avait immédiatement arrêté.
Et depuis deux heures, il volait sans relâche. Pas une fois il ne s'était arrêté, ni pour boire, ni pour se réchauffer. Il faisait pourtant presque nuit, et il faisait un froid glacial, mais James s'en moquait. Le jeune homme avait besoin de voler et de se détendre. Le vent froid lui chatouillait doucement le visage, tandis que les derniers rayons du soleil l'atteignaient. Et il volait… Comme s'il n'avait jamais touché le sol. Un coup à droite… Un coup à gauche… Un piqué… C'était si bon. Comme s'il était né pour voler. Comme s'il était né pour ne jamais vivre les pieds sur Terre. Comme s'il était né pour rêver.
Mais tout rêve a malheureusement une fin. Le réveil fut dur pour James. Le soleil avait presque disparu, caché par l'horizon lorsqu'il posa les pieds sur le sol. Les cheveux plus en bataille que jamais, il arborait cet air heureux qui le caractérisait habituellement. Ses joues étaient rouges vifs, et ses lèvres étaient gercées, au-delà de la blessure que Sirius lui avait faite. Il avait arrêté ses saignements de nez d'un sort. L'adolescent s'apprêtait à rentrer jusqu'à ce qu'il aperçoive une silhouette.
« Tu voles bien. Quand on voit ça, on a vite envie de te voir à un match. J'ai hâte de voir ce que ça donnera au match contre Serpentard. »
En temps normal, il aurait passé sa main dans ses cheveux, il aurait souri, ou aurait bafouillé, rougi… Mais là, il était trop différent pour réagir de cette façon. Ce qui s'était passé la nuit précédente restait encré dans sa mémoire comme si on l'avait marqué au fer. C'était idiot, James le savait, mais il en voulait à Sirius de s'entendre bien avec Lily, de savoir lui parler alors que lui n'y arrivait pas.
« Oublie ça, tu veux ? »
« Ecoute Potter… »
« Non. Toi écoute. Que tu l'appelles par son prénom, ça me fout dans une rogne pas possible. Tu comprends ? Ça me… Je suis dégoûté que lui ait le droit d'entendre son prénom lorsque tu lui parles alors que moi je reste Potter. L'insignifiant Potter. Je ne sais pas ce qu'il a de plus que moi, mais… »
« Ce qu'il a de plus que toi Potter, c'est la façon de parler. Il sait reconnaître ses erreurs, lui. Je te signale qu'il n'aurait jamais imaginé que tu puisses le trahir, lui. »
« Qu'en sais-tu ? »
« Je sais plus de choses que tu sembles le croire. »
« Bon sang mais qu'est-ce que je t'ai fait Evans ? Je… N'ai-je pas mûri depuis le début de l'année ? Je ne te demande plus de sortir avec moi… Je… Tu sais quoi ? Tu te plains tout le temps que je te harcèle, que tu me détestes, mais ne crois pas que tu sois la seule à souffrir de ça ! On peut bien dire de moi que je ne suis qu'un stupide gosse de riche égoïste et égocentrique, mais toi tu ne vaux certainement pas mieux que moi ! J'ai essayé de sortir avec d'autres filles. Je me disais qu'après tout, tu étais une fille comme toutes les autres. Pendant les vacances, j'ai cherché d'autres filles. Mais au bout de quelques jours, je n'en pouvais plus. Elles n'étaient pas assez… Toi. Tu vois, j'ai essayé de t'oublier, je ne me complais pas dans ton mépris et ton dédain ! »
Il y eut un silence pesant. James ne sut pas si c'était le froid ou ses paroles, mais Lily avait les larmes aux yeux.
« Et oui Evans. On est deux à vouloir que je cesse de m'intéresser à toi. »
« C'est nul comme punition… » lâcha Sirius avec dédain.
« On aurait pu tomber sur pire. » fit remarquer James.
« Tu connais pire qu'attraper des bestioles débiles en pleine Forêt Interdite, toi ? »
« Apprendre à danser à Rusard ? » proposa James.
« Effectivement, vu sous cet angle … »
Sirius enjamba un gros rocher sorti de nulle part. Drug les avait puni plutôt durement. Mc Gonagall en avait assez d'entendre les vociférations de Pomfresh et avait demandé à Drug d'abandonner les créatures aussi dangereuses comme les Elfes Noirs et les Harpies. Drug avait bien proposé des Détraqueurs, mais le Professeur de Métamorphose avait éclaté d'une colère comme jamais James et Sirius n'en avaient vu. Comme Drug ne leur avait encore rien imposé, il avait donné aux deux adolescents la punition d'aller dans la forêt interdite pour attraper des créatures plus ou moins dangereuses dès que le Professeur Mc Gonagall avait claqué la porte.
Ils traînaient donc dans la Forêt Interdite depuis une demi-heure, dans le froid de l'hiver approchant, avec pour seule et unique lumière celle que diffusait péniblement leurs Lumos.
« En tout cas » dit Sirius. « Nous avons désormais la preuve formelle que Drug est définitivement irresponsable. »
« T'as vu ça à quoi ? »
« Tu connais beaucoup de Professeurs qui enverraient leurs élèves seuls dans la Forêt Interdite en pleine nuit toi ? »
James ne répondit pas. Sirius avait entièrement raison. Comme toujours. Depuis qu'ils étaient punis, ils n'avaient pas reparlé du " petit différent " qui les avait opposé. Ni James ni Sirius n'avait parlé de ça. C'était comme un accord tacite. Tout était clair. James avait fait une erreur, Sirius avait pardonné. C'était ce que faisaient des frères, non ? Mais cela ne satisfaisait pas James.
« Tu sais… Pour tout à l'heure, je voulais m'excuser… » commença-t-il.
Mais une créature difforme se jeta sur lui, l'entraînant dans son élan. James tomba au sol dans un gros bruit sourd. Sirius jeta un Stupéfix bien senti à la… Chose visqueuse qui s'était propulsée sur son meilleur ami.
« Bof, c'est rien. Je t'ai mis une raclée de toute façon… »
Mais visiblement, la créature était imperméable à un Stupéfix.
« C'est quoi ce truc ? »
« Une créature. »
« Merci Sirius, tu es d'une intelligence remarquable. »
« C'est ça d'être l'élève le plus brillant de la plus studieuse école de Sorcellerie. »
« Et c'est moi que la modestie étouffe ? »
« N'est pas parfait qui veut… »
La bête – si ç'en était une – grogna quelque chose d'indéfinissable. James comprit ce que c'était. Une sorte de masse de glue bizarre se traînant par terre pour avaler les petites créatures, ne laissant dans son sillage qu'une longue trace de bave qui se transformait en glace.
« Un Mreugnf ! » souffla James.
« Y en a ici ? Je croyais que ça aimait les endroits chauds ! La Forêt Interdite au mois de Novembre… On fait plus chaud quand même… »
« Il a dû se perdre. »
« Ton humour est désopilant, James. »
En quelques minutes, ils arrivèrent à trouver un sort pour calmer la créature. Puis d'un sort de réduction, James la mis dans une petite bouteille qu'il plaça délicatement dans sa sacoche, non sans avoir jeté un sort d'Atomos afin que la fiole ne se casse pas.
« Je disais donc… »
Mais une fois encore, une créature se jeta sur lui. Ou plutôt des éclairs bleus. James ferma les yeux. La lumière était très forte. Trop forte. Il ne voyait plus rien.
« Décidément, on ne veut pas que tu t'excuses ! »
« C'est pas faute d'essayer pourtant ! »
« Un Pikachu des Forêts ! » gronda Sirius. « Merlin, j'avais oublié que ça faisait aussi mal aux yeux ! »
« Tu te souviens de la formule ? »
« Oui ! Tenebros ! »
La créature se figea soudainement. C'était un gros rat orange qui tenait sur deux petites pattes. Elle avait un regard or vicieux, et souriait étrangement, malgré le fait qu'elle était figée. Sirius la rapetissa et la fit glisser dans la fiole qu'il enfouit dans le sac qu'il portait. Il regarda James avec un grand sourire. C'était tout de même amusant de traîner dans la Forêt Interdite sans problème. Pour une fois qu'ils ne craignaient pas de se faire attraper ou risquer leur place à Poudlard.
« Bon, je peux faire mes excuses maintenant ? Les créatures de la Forêt Interdite n'y voient aucun inconvénient ? »
Manque de chance, Merlin ne semblait pas d'accord. Une sorte de rapace étrange se jeta sur eux dans un grand bruit d'ailes. Sirius faillit y laisser un œil. James pesta. Jamais il ne pourrait faire ses excuses tranquillement ?
« Vas-y. » fit Sirius. « Sinon, on n'y arrivera jamais. »
« Bon. Alors. Je disais que j'étais désolé. C'est juste que j'imaginais… »
L'oiseau attaqua James. Il fondit en piqué sur l'adolescent qui ne put l'éviter qu'en se jetant par terre. L'animal remonta en chandelle dans le ciel et tourna autour des deux garçons.
« Enfin… » continuait James malgré tout. « Tu me connais, je suis super jaloux, j'ai pas supporté. Evidemment, tout ce que je t'ai dit… »
« Oh, c'est pas grave. Tu sais, une bonne engueulade de temps en temps… C'est bath. Non, non James, je t'assure. En tout cas, tu as un bon crochet du droit. »
« Merci. »
« Bizarre cette créature. Tu crois que si on lui saute dessus ça marchera ? »
« Tu as déjà essayé de sauter sur un truc qui vole Sirius ? »
« Reducto ! »
En quelques sorts, l'oiseau fut mis en bouteille. Tout fier de lui, Sirius énonça toutes les bêtes qu'ils avaient attrapées. Lorsque par malheur il en oubliait un, James se faisait une joie de lui en rappeler une de plus.
Au cours de leur avancée dans la Forêt Interdite, ils rencontrèrent d'autres créatures plus ou moins étranges, et plus ou moins dangereuses. Ils s'enfoncèrent de plus en plus dans les ténèbres inquiétantes de la Forêt la moins connue de toute la Grande Bretagne. Mais aucun des deux Maraudeurs n'avait peur. Ils avaient trop confiance en eux-mêmes pour avoir peur. Et ils avaient trop confiance en l'autre pour penser que quelque chose leur arriverait.
« Au fait, Lily m'avait dit qu'elle irait te voir, et quand elle est revenue, elle pleurait à moitié… »
« Oh. Crasse. »
« Comme tu dis. Qu'est-ce qui s'est passé ?! »
James lui rapporta la conversation qu'ils avaient eue, faisant grimacer Sirius.
« C'est définitif : tu ne sais pas parler aux filles. »
« Bof, ça viendra. »
« D'ici là, Lily sera mariée à un gros ringard et aura trois gosses, un chien et un manoir. »
« Tu me traites de ringard là ? »
« Si seulement je parlais de toi… »
« Qu'est-ce que je peux faire, Sirius ?! Je suis désespéré… »
« Et désespérant. Ça se voit. Mon seul conseil sera : soi toi-même. C'est ringard, c'est bidon, mais c'est vrai. Donc bon… Et puis crasse, t'es jeune, non ? Profite de la vie ! Sors avec d'autres filles ! Il y a de superbes créatures, à Poudlard. »
« Comme ? »
"Hum… Blanche Wood, Cristie Oldman, Carolyn Croger, Julia Lance ! »
« Lance ? Tu rigoles ! Non seulement elle sort avec Sun Lovegood, mais en plus elle est timbrée ! »
« Elle est bath, oui ! Je la trouve épatante cette nana ! »
« Sors avec elle alors ! »
« Non. »
« C'est vrai que la colère des Daray est réputée pour être terrifiante. »
« Oh non James ! Si tu veux jouer sur ce terrain là… Tu n'es pas prêt de gagner ! »
« Et pour Lily ? Je fais quoi ? Je lui paye un dîner aux chandelles ? »
« Tu l'invites dans la cuisine ! » pouffa Sirius. « Super romantique ! »
« Pitié, Sirius, je ne plaisante pas ! Je veux qu'elle m'apprécie. »
« Crois-moi, c'est pas en lui disant ses quatre vérités qu'elle t'appréciera. M'enfin… Oh ! Tiens ! Un truc bizarre… »
« Oh ben ça alors ! » se moqua James. « Dans la Forêt Interdite, il y a des trucs bizarre ? C'est vrai ? »
« C'est quoi ? »
James fronça les sourcils et s'accroupit. Ils approchèrent leurs baguettes pour éclairer la petite bête. Elle n'était pas plus grosse qu'un chat, et ressemblait à un gros escargot baveux couvert de plumes et d'écailles à la fois, et avait une longue langue en forme de tire-bouchon. Il se gratta le nez.
« Je ne sais pas ce que c'est, mais j'aime pas. »
« On le prend ? »
« Mouais. Utilise tes gants en peau de dragon au cas où… »
Sirius se gratta les mains, et enfila ses gants. James fronça d'avantage les sourcils. Sa tête le démangeait. BAOUM ! James et Sirius se retournèrent. A côté d'eux, trois créatures biscornues s'étaient endormies. Des oiseaux. De magnifiques oiseaux. Ils étaient étrangement formés. James s'approcha d'eux en toussant. Ses poumons lui faisaient mal. Il enferma les oiseaux dans une bouteille et se retourna vers Sirius, qui toussait à n'en plus finir, et semblait avoir des difficultés à respirer. James se rendit compte qu'il avait la respiration sifflante. Il s'approcha de l'animal et se retint de se gratter.
« Sirius… »
« Quoi ? » toussa-t-il.
« C'est un Grimalin ! Tu… On… Oh crasse ! C'est pour ça que les bébêtes dorment toutes, que tu tousses et que ça te gratte ! C'est génial ! Les Grimalins sont super rares ! Mme Pomfresh sera ravie ! »
En effet, la sueur et la bave de Grimalin était très utilisée dans les potions urticantes et comme anesthésiant pour les animaux. Brûlopot serait très content d'en avoir également.
« Ma peau l'est nettement moins ! » grogna Sirius, agacé par l'enthousiasme de son ami alors qu'il n'y avait aucune raison d'en avoir.
Restait à savoir comment ils allaient attraper cette horreur… Après une dizaine de minutes passées à se gratter férocement et à s'empêcher de tousser trop fort, James parvint à endormir la créature et à l'enfermer dans un bocal.
« Bon… Sirius, je crois qu'on a assez de trucs là. Y a de quoi faire de sacrées recherches… »
« Mouais. Rentrons. »
James rangea sa fiole et ferma sa sacoche. Alors qu'ils allaient se mettre en marche en reparlant de Lily, une lumière rose aveuglante les arrêta. Une voix douce et étrange parla dans leur tête. Ils distinguaient à peine le visage de la créature – était-ce une femme ? Un homme ? Ils n'en avaient aucune idée – trop irradiée de clarté pour leurs yeux.
« Ils approchent. Ce que vous craignez va bientôt arriver. Ils approchent plus vite que vous ne le pensez. Il y aura des morts. La guerre contre le Mal ne fait que commencer. Après une brève accalmie, tout repartira. Tu courres un grand danger. Pour étancher sa soif de pouvoir, Il a besoin de toi. Tu es puissant. Tu n'es pas n'importe qui. Il y aura des morts. Il y aura des pleurs. Mais n'ayez pas peur. Vous survivrez… »
Elle leur lança un regard doux, et sourit avec tendresse qu'ils ressentirent plus qu'ils ne virent.
« … Pour l'instant… »
Ils ne distinguaient toujours pas son visage, ni son corps. Ils voyaient juste qu'elle était fine, formée, et qu'elle irradiait de lumière. Toujours plus. Comme si elle voulait être sûre qu'on ne la reconnaisse pas.
« De… Qui êtes-vous ? De qui parlez-vous ? » demanda Sirius.
« Qui je suis n'a pas d'importance. Préparez-vous. La guerre est aux portes de votre monde. Préparez-vous. Rentrez. Les traîtres sont là. Ils se préparent, dans l'ombre. Le Traître n'en est pas encore un, mais son esprit commence à douter. Préparez-vous. Dormez, mais n'ayez pas peur… »
La lumière s'éteignit brusquement. Ils fermèrent leurs yeux, aveuglés.
Lorsqu'ils les rouvrirent, il faisait nuit noire. Ni la Lune ni les étoiles n'éclairaient la forêt. Les criquets ne chantaient plus. Les feuilles ne bruissaient plus. Le vent ne soufflait plus. Il y avait un seul bruit qui perturbait ce silence effrayant. Ils ne voyaient rien non plus à cause du changement d'éclairage. Ils étaient réellement aveugles pour le moment.
Un ronflement.
James comprit immédiatement.
« Sirius… On n'est plus dans la forêt ! »
« Quoi ? »
« Nous sommes dans notre dortoir ! »
Fin du chapitre 13Réponses aux reviews :
Lisandra : Merci pour la review. Je sais qu'en ce moment, je m'écarte de l'intrigue, mais ce qui se passe est important. Ce chapitre a dû te prouver qu'il y avait un nouveau problème.
Camille : Re Joyeux anniversaire ! Merci pour ta review. Je compte bien finir cette fic, rassure-toi. J'ai besoin de la finir, et je ne suis pas du tout décourager devant tout le travail qu'il me reste à faire. On n'a quand même atteint la moitié de la Sixième Année qui comportera 26 ou 27 chapitres. Eh ouais, t'as pas fini ! Heureusement, la Septième Année sera plus courte. Enfin… Je crois… Bisous !
Ange : Merci pour cette review constructive. T'es géniale ma tante. Les familles te pardonnent. Et je t'ai déjà dit d'arrêter de fumer les rideaux de ta chambre. C'est mal. Bisous !
Dreyd : Merci pour ta review beaucoup très constructive. J'adore ce genre de review. Enfin bon, je ne crache sur rien. Merci beaucoup. Tant que ça te plaît, moi je suis heureuse. Merci encore.
Vitriol Sykes : Pour James, mea culpa, ok, je me suis trompée, c'est bien marqué Seeker. Mais je reste persuadée que JKR a dit dans une interview que James était Poursuiveur et pas Attrapeur, et elle avait ajouté que Lily s'appelait Evans et plein d'autres détails. Pour plus de détails, Alohomora (l'auteur des fantastiques Les Portes) l'avait dit et j'avais lu ladite interview. M'enfin bon, c'est fait, c'est fait, tant pis. Merci pour ta review, je ne m'arrête pas.
Bisounourse : L'humour est revenu dans ce chapitre, non ? Moi je trouve, quand même… La fin surtout. Euh… Ma fic n'est pas la meilleure que tu aies pu lire si tu as lu Les Portes, et si tu ne l'as pas fait je ne peux que te la recommander. Meilleure fic que ça, y a pas. éclate en sanglots JE COMPRENDS PLUS RIEEEEEEEEEEEN !!!! Bouhouhouhouhouhooooou ! JKR m'énerve ! Dans le tome 5 (Camille, arrête les grognements), lorsque le trio de chanceux sont dans le Poudlard Express, Ron ne dit-il pas qu'il retirerait des points à Malefoy et que celui-ci ne se dérangerait pas pour faire de l'abus de pouvoir ? J'ai pas rêv ? Bon. Ben alors moi je pige plus rien. Je pensais, avant d'avoir lu le tome 5 que les préfets ne retiraient pas de points, et JKR me vire ça. Bon. Ce bouquin est bourré d'incohérences de toutes façons. Comment se fait-il que Harry n'ait pas vu les Sombrals alors que Cédric était déjà mort à la fin de l'année ? Bref. On va s'arrêter l
T'as appelé ton perso Sun ? Waw ! La coïncidence ! Promis, je suis pas allée fouiller dans ton PC pour voir !
Pour Folle, je jure sur tout ce que j'ai que je n'avais rien consommé. On est folle ou on l'est pas. J'ai pas de papier peint, plus de moquettes et mes rideaux sont pas fumable – pas faute d'avoir essayé pourtant – et pour l'herbe, beurk. Chu pas une vache, moi ! Ce fut une longue réponse. Désolée…
Tatiana Black : Ni Remus ni Peter ne se poseront de questions : ils sont au courant depuis quelques temps déjà. Ils ont déjà retourné le problème dans tous les sens, donc maintenant… Z'ont plus qu'à attendre. Lily rumine dans son coin. Faut qu'elle se remette de ses émotions. Tu as eu la suite ! J
Claire : Mon PC a été formaté, j'ai donc dû le rebaptiser Régis, en l'honneur des Nuls que j'adore particulièrement ('vous connaissez l'histoire de la conne qui dit non ?'). Le but du truc, c'est d'affubler son PC d'un prénom proprement moche. C'est plus drôle. Non, les Maraudeurs ne savent pas que Pétunia existe, et encore moins qu'elles ne s'aiment plus. Ils en ont sûrement entendu parler, mais bon… Voilà quoi. Ce sera Sirius qui sera le premier au courant, mais pas vis à vis de leurs trucs en commun. Ce sera dans un autre contexte. Je spoile, là… Merci pour la review !
Didinette : Il n'y a pas à me remercier. C'est plutôt à moi de tous vous remercier de prendre quelques minutes pour m'envoyer une review.
Tabasco : Le père de James ne croit pas Sirius parce qu'il connaît son fils et ses amis : Remus ne se trouve pas dans un couloir interdit sans raison. En plus Lily n'a pas été très discrète. Il l'a entendue dire 'une cape d'invisibilité', d'ailleurs c'est pour ça que Remus a du faire semblant d'être blessé. James l'a pensé, à propos de Sirius : il a pété un câble. Il s'est fait 'attaqué', a failli se suicider, le père d'un de ses meilleurs amis vient de se faire assassiner, et tout va mal… Tu arriverais à garder le moral toi ? Même si tu es pleine de vie, je ne pense pas… M'enfin, on est tous différents. C'est mon point de vue, libre à tous de penser autre chose. Merci pour ta review !
Nadia : Voilà tu as eu la suite !
Preview du prochain chapitre :
Quand un oracle morbide annonce presque la fin du monde à des adolescents, la panique monte.
Mais d'autres l'ont entendue.
Une autre âme a subi son tact.
Et l'autre âme souffre tellement…
Chapitre 14 : Organisation et Oracle… POV Sirius