Disclaimer : Tout ce que vous ne connaissiez pas au début de la fic est à moua.
Protection parentale : G
Résumé Général : Les Maraudeurs ont seize ans, Voldemort monte en puissance, il faut faire un choix. Faudra-t-il renier son éducation ou l'accepter pour vivre en paix avec soi-même ? Sans se sentir manipulé ?
Résumé du chapitre précédent : Ambre décide de se débarrasser de sa sœur pour les vacances. Elle demande l'aide de Lily, qui s'était pourtant éloignée d'elle.
Note de Wam : Merci à Camille, à Ange et à Eiream pour les corrections !
Ca y est ! On sait quel sera le titre du HP6 ! Je le trouve pas terrible (Harry Potter et le Prince des sang-mêlé), mais bon, on verra bien le contenu.
Sinon, au niveau des post, ça ira assez vite : vendredi prochain, j'essaye de poster le chapitre 17 et au plus tard vous aurez le 18 mercredi d'après puisque je pars en vacances le jeudi et que je ne reviens que le 23 août ! J'espère que l'air de la Bretagne m'inspirera parce que sinon je suis mal barrée…
Dernière petite chose pour ceux que ça intéresse : j'ai fait une MAJ sur le site que je fais avec Angelene. Bon, je me tais, bonne lecture !
Entre Ombre et Lumière
Chapitre 16 : Couleurs, visions et lac gelé
La première chose qui réveilla Sirius, ce troisième matin de vacances fut l'ouverture en furie d'une porte. La deuxième chose qui réveilla Sirius, ce même troisième matin de vacances fut le cri poussé par la personne qui avait dégondé ladite porte :
« Sirius ! Sirius ! Il neige ! Regarde, il neige ! Waw ! »
La première chose que répondit Sirius fut un grognement sourd et agacé. Jusqu'au second cri, il n'y eut pas de deuxième chose.
« Sirius ! Secoue-toi, il est plus de midi ! Et il a neigé toute la nuit, et il reneige ! Allez ! Bouge-toi ! Jenny nous attend ! Avec un peu de chance, Ambre viendra nous rejoindre… »
« Et je serais le seul garçon… » ronchonna-t-il en se retournant dans ses couvertures.
Lily, car c'était elle la furie qui l'avait méchamment tiré du lit avant quatorze heures, ouvrit les volets en grand pour laisser la lumière froide de décembre pénétrer dans la chambre. Sirius décida de ramener la couverture par-dessus son visage pour cacher ses yeux, et aussi pour étouffer la voix perçante de la Lily excitée qui lui hurlait aux oreilles.
« Oh allez, bouge-toi ! T'es qu'un gros paresseux ! Même mon chien n'est pas aussi paresseux que toi ! »
« T'as un chien toi ? » grogna-t-il, souriant de la comparaison.
« Bavette. »
Sirius étouffa un 'yeurk !' dégoûté par le prénom de la pauvre bête. Rien de très classe. Patmol, c'était classe. Patmol… pensa-t-il avec plaisir. Ouais, Patmol, c'était un nom de beau gosse. Cornedrue faisait un peu trop sérieux à son goût, mais il appréciait quand même. Lunard, faisait un peu 'crevard'. Genre la bobonne qui appelle son mari 'Géraaaaaaaard ! C'est-y quoi qu'on bouffe c'soér ?'. Mais ça le faisait vraiment rire. Quant à Queudver, il n'avait pas vraiment d'avis sur la question. C'était un surnom coulant, assez amusant. Non. Tous leurs surnoms étaient classes. Vraiment classes. Pas 'Bavette'. Déjà, ça lui faisait penser à une bavette à l'échalote. Ridicule pour un chien. Pauvre bête… L'animagus qui sommeillait en lui compatissait énormément avec l'animal de Lily. En pensant bavette, Sirius se rendit compte qu'il avait faim. Très faim. Lily sembla l'entendre, car elle éclata de rire.
« J'ai cru pendant un moment que tu n'aurais pas faim ! »
« Tu as mangé ? »
« Non, je t'attendais justement. Mais là j'en avais marre. Jenny nous attend depuis un quart d'heure. »
« Oh. Bon. Ok, j'arrive. Je te rejoins devant la Grande Salle dans dix minutes ok ? »
Lily hocha la tête et sortit en souriant. Dès que la porte fut fermée, Sirius soupira et sortit de son lit. Lily semblait très épanouie depuis les vacances. Elle avait passé la soirée à jouer aux cartes avec lui. Etonnamment, Sirius et elle étaient les deux seuls élèves de Gryffondor à ne pas être rentrés chez eux : en cette période noire, la plupart des familles avaient voulu passer Noël ensemble. Les Maraudeurs auraient pu rester pour tenir compagnie à Sirius, mais ils avaient chacun une bonne raison de partir : Remus ne voulait pas laisser sa mère vivre son premier Noël sans son mari seule, ce que Sirius comprenait tout à fait. Peter, lui, ne voulait pas laisser sa mère avec son père, tout simplement. On pouvait le croire peureux, mais rien ne comptait plus au monde que sa mère. Sirius avait été étonné mais très fier de la réaction de Peter. C'était rare qu'il fasse preuve d'un courage pareil. Car si Peter vouait presque un culte à sa mère, sa plus grande peur était son père, si l'on en croyait l'épouvantard qu'ils avaient dû combattre en Troisième Année. Quant à James… Sirius n'était pas dégoûté, mais légèrement déçu. Tout d'abord parce que si James lui avait tout de suite parlé de ses doutes, ils n'en seraient pas là, mais aussi parce qu'il était toujours vexé par les soupçons de son meilleur ami. Comment avait-il pu seulement penser qu'il pourrait le trahir ? Pour Lily en plus… Rien que ça l'aurait fait exploser de rire si la situation n'avait pas été aussi mauvaise. Malgré tout, James avait essayé de convaincre ses parents de le laisser rester à Poudlard. La réponse de Harry Potter avait été sans appel : 'Tu connais ta tante, James. C'est trop tard désormais. Je suis désolé fils, mais si j'annonce à Myrna que tu restes finalement à Poudlard, elle le prendra pour elle et nous maudira. En cette période, ce n'est pas vraiment ce dont nous avons besoin.'. Bien que l'humour de Harry les faisait habituellement rire, ni James ni Sirius n'avait apprécié la boutade. Et encore moins la réponse. Ce fut avec une confusion quasi-totale, ainsi qu'une déception non cachée que James avait pris le Poudlard Express en compagnie de ses deux amis.
Après s'être rapidement habillé, Sirius dévala les marches qui le menaient à son dortoir et arriva devant la Grande Salle dans un temps quasi-record. En chemin, il ne rencontra que Nick Quasi-Sans-Tête qui voulut engager une conversation avec lui. Ce fut sans compter un Sirius mort de faim. Lorsqu'il traversa la Grande Salle pour s'asseoir sur le banc de la table unique mise en place pour les vacances, il remarqua pour la première fois que Lily avait vraiment dit la vérité : il neigeait. Le ciel magique du toit de Poudlard était gris et montrait de petits flocons qui tombaient doucement nulle part. Sirius se souvint que les premières fois qu'il avait plu et neigé, il avait cherché où tombaient les gouttes. Discrètement, ne voulant pas essuyer les remarques et les moqueries de ses amis, il avait observé le faux ciel et avait rapidement compris qu'il n'y avait qu'une seule solution : c'était magique.
« Tu en as mis du temps ! » rit une voix douce.
Il s'approcha des deux jeunes filles qui lui souriaient et les embrassa. Jenny rougit comme une tomate, mais Lily repoussa doucement Sirius qui s'amusait à la rendre mal à l'aise. Ce qu'il n'arrivait presque jamais à faire. Mais foi de Sirius Black, il y arriverait. Il la mettrait mal à l'aise. Il trouverait ses faiblesses, sans viser en bas de la ceinture – parce qu'autrement, c'était moins drôle.
« N'est pas Maraudeur qui veut. »
« Remplace Maraudeur par crétin, ce sera déjà plus réaliste. » fit Lily.
« Justement. N'est pas Maraudeur qui veut. Oh, et puis celle-là, je te la note Lily. Vraiment, faut que je te la note… Hum… Je dirais… Quatre. Sur vingt. Parce que c'est pensé et peu attendu. J'irais bien jusqu'à quatre et demi, mais puisqu'on parle de toi… »
« Quatre ? Mouais. Moi je me serais mis quinze. Minimum. Mais je ne suis pas objective. »
Jenny éclata de rire. Depuis le premier soir des vacances, le grand jeu de Sirius et Lily était de noter les vannes pourries qu'ils s'adressaient. Jeu occupant et plus ou moins amusant auquel Jenny avait promis de participer… Lorsqu'elle oserait vanner quelqu'un.
Sirius observa Jenny. Ses joues étaient encore rosies par le rire et la fraîcheur ambiante. Il se remémora la requête de Frank avec un sourire à la fois amusé et fier. Pour la même raison que les Potter, les Londubat avaient proposé à Frank et Jenny de rester à Poudlard, ou d'aller dans une partie de leur famille au Canada. Mais Frank devait faire un stage pratique au Ministère pour gagner un peu d'argent de poche. Il était donc impensable qu'il aille au Canada ou qu'il reste à Poudlard. Ce ne fut qu'après une dizaine de lettre que la mère de Frank accorda à son fils adoré d'aller au Ministère. Quant à Jenny, elle n'aimait pas être très loin de son frère, et Frank avait très bien compris qu'elle souffrirait de cet éloignement. Tout comme lui-même. Et en bon grand frère bien protecteur, le jeune homme était allé jusqu'à supplier Sirius de faire attention à sa sœur et de rester avec elle le plus souvent possible. Non pas qu'il n'eut pas confiance en les autres Poufsouffle, mais il avait besoin de savoir qu'un ami veillait sur sa sœur adorée. Bien qu'il n'aurait pas du tout eu besoin de se mettre à genoux, Sirius avait un peu profité de la situation pour s'amuser… Et se faire ensorceler par Frank.
Sirius ne faillait donc pas à sa promesse : il veillait impeccablement sur la jeune Londubat. Bien qu'elle sut que Sirius restait avec elle sur demande de son frère, elle ne se sentait absolument pas agacée par cette protection. Et puis elle savait que Sirius faisait ça de bon cœur. De plus, Lily n'était pas non plus de mauvaise compagnie quand on la connaissait un peu.
« Daray n'est pas là ? »
« Non, elle a mangé avant nous. »
« Sa siphonnée de copine non plus ? »
« Elle s'appelle Katy. » répondit Lily sèchement.
Et Sirius savait que cette aigreur ne lui était pas adressée. Depuis quelques temps, Sirius avait remarqué que Ambre s'était rapprochée de Mulder. Désormais, on voyait rarement l'une sans l'autre, et encore plus depuis trois jours. Sirius savait que Lily culpabilisait : c'était elle qui avait repoussé Ambre depuis qu'elle avait entendu l'Oracle – car ils l'appelaient comme ça, faute de mieux. Sirius fronça les sourcils. Comment pouvait-elle vivre en sachant ou en imaginant qu'à tout moment sa meilleure amie pourrait mourir ? Surtout que ce pseudo-oracle à deux noises n'avait pas été clair comme une pensine ! Elle aurait au moins pu leur dire quand cela arriverait ! Il observa Lily, qui discutait avec Jenny. Comment pouvait-elle supporter cela ? C'était impensable… Si Sirius savait que James allait mourir, il ne saurait pas comment il ferait. Accepterait-il ou rejetterait-il l'idée de rester stoïque… ? Non. Il se battrait. C'était impossible d'accepter ça. On mourrait tous un jour, mais on ne se faisait pas dire par une créature bizarre qu'on allait mourir. Lily avait dû se dire ça. Qu'il valait mieux accepter et vivre avec bonheur les soi-disant derniers instants… Déprimant. C'était tout bonnement déprimant. Et impossible ! Comment diable avait fait Lily ?
« … Tu ne penses pas ? » demanda Jenny.
« Pardon ? »
« Qu'on pourrait aller dehors ! » ronchonna Lily. « Ecoute bon sang quand on te parle ! Comment font les profs pour supporter ça ?! »
Sirius leva les yeux au ciel et accepta finalement la proposition de sa camarade. Ils passèrent chercher leurs capes et foncèrent dehors. Une rapide course-poursuite commença mais fut rapidement stoppée par l'arrivée de Daray et Mulder. Lily alla du côté des deux Serpentard pour les saluer, et discuta un peu avec elles. Agacé par ces minauderies si rares chez Lily, Sirius se tourna vers Jenny. Celle-ci, les cheveux tressés dans deux adorables petites nattes, s'était attelée à la lourde tâche de faire un bonhomme de neige. Il s'approcha d'elle et lui lança un regard machiavélique. Intriguée, la jeune fille perdit son sourire et l'interrogea des yeux.
« Tu ne voudrais pas les embêter un peu ? »
« C'est malpoli Sirius… Et puis… Elles seraient en colère ! »
« Justement ! Ce serait drôle ! »
« Non, c'est mal. »
« Jenny Londubat, des fois je me demande vraiment si tu es bien la sœur de ton frère… »
« D'accord ! » s'empressa-t-elle de dire.
Sirius était tellement amusé qu'il n'eut aucun scrupule à manipuler la fillette. Elle voulait tellement rendre son frère fier d'elle qu'elle aurait fait n'importe quoi pour lui plaire. Et Frank adorait embêter les filles. Combien de fois était-il venu les rejoindre pour faire une farce à sa petite amie et à ses copines ? C'était d'ailleurs grâce à ça que Alice et Frank étaient tombés amoureux l'un de l'autre. Sauf que Frank n'était pas dans le coin. Il était même très loin. Mais ce n'était pas le moment de le rappeler à Jenny. Il fallait qu'elle se détende un petit peu.
« On leur lance des boules de neige ? » demanda Jenny.
« Ensorcelées, oui. Pour qu'elles colorent tout ce qu'elles touchent ! »
« Mais… Je ne saurais jamais faire ça moi ! » paniqua la Poufsouffle.
« Aie un peu confiance en toi, petite fille ! Bien sûr que si tu peux ! Même Peter a réussi à le faire en Troisième Année. Alors avec ton potentiel… »
Les paroles du jeune homme semblèrent rasséréner Jenny, qui hocha la tête avec un peu plus d'assurance. Sirius expliqua brièvement comment faire le sort. Rapidement, les deux adolescents ensorcelèrent une quinzaine de boules. Très égayés, ils riaient comme des fous, et Sirius fut plus que fier d'avoir réussi à apprivoiser Jenny. Lily les surveillait du coin de l'œil et un sourire attendri et amusé se dessinait au coin de ses lèvres. Mais aucun des deux autres ne s'en aperçurent. Lorsqu'une vingtaine de boule fut ensorcelée, Sirius en fit léviter quelques unes vers le petit groupe de jeunes filles. La première à les voir fut Lily, mais lorsqu'elle cria pour prévenir ses camarades, c'était trop tard. Le mal était fait. Lily était rose fluo, Daray vert pomme et Mulder arborait maintenant une magnifique couleur kaki qui jurait avec ses cheveux rouge sang.
« BLACK ! » vociféra Daray, au moins aussi verte de rage que l'était désormais sa cape.
CHPLAM ! Une autre boule lui tomba dessus. Dégoulinante de peinture, elle leva un regard noir vers Sirius, qui s'étouffait de rire. Mulder ne semblait pas comprendre ce qui se passait, trop choquée par la vision de ses cheveux. Elle semblait très énervée par la nouvelle teinte que Sirius lui avait faite, et attachait beaucoup d'importance à la couleur qu'avaient ses cheveux habituellement. Jenny s'était cachée derrière le petit bonhomme de neige qu'elle avait commencé à créer et étouffait des rires. Lily, foudroya littéralement Sirius du regard et celui-ci fut certain qu'il serait mort sur place si ses yeux étaient une baguette magique. Mais il s'en moquait. Il riait bien trop pour penser aux conséquences.
« Black ! » répéta Daray, dégoûtée.
« Non, vert. »
Il y eut un silence consterné durant lequel aucun des adolescents ne prononça un mot. Seuls les rires intempestifs de Jenny le troublaient.
« Oh celle-là je me la note ! » fit Sirius, ravi. « Tu me donnes combien, Lily ? »
« Ordure ! »
« C'est pas une note, ça. Allez, moi je vote pour dix. Au moins la moyenne. T'en penses quoi Jenny ? »
Mais Jenny riait tellement qu'elle ne pouvait plus rien articuler. Lily sortit sa baguette de sa poche et regarda Daray, qui faisait de même. Sirius s'arrêta soudainement de rire. Elle n'allait tout de même pas oser ? se demanda-t-il. A en voir leur regard, elles allaient visiblement le faire. Ah oui, mais là c'était beaucoup moins drôle… Sirius pesa le pour et le contre, puis haussa finalement les épaules. Advienne que pourra ! Il se releva et dégaina sa baguette. Mulder sembla soudainement revenir à elle et jeta un regard de braise à Sirius, qui déglutit difficilement. A deux, à la limite, il pouvait au moins essayer de les mettre à terre, mais à trois… Surtout que ni Daray, ni Lily ni Mulder n'étaient des débutantes.
Les trois jeunes filles s'avancèrent vers Sirius avec un regard si menaçant qu'il perdit définitivement de sa superbe. Au fur et à mesure que les adolescentes s'approchaient de lui, Sirius reculait.
« Tu sais Jenny, je suis peut-être parfait, magnifique et surpuissant, mais de l'aide ne serait pas de refus… »
Daray explosa littéralement de rire.
« Tu en arrives à demander de l'aide à une Deuxième Année ! »
« Jenny est beaucoup plus puissante que ce que tu t'imagines, Daray ! » la défendit Lily à qui Jenny accorda un regard reconnaissant. « Mais avoue quand même, Sirius, que face à trois Sixième Année dont deux Serpentard et une Harpie – comme tu m'appelles – vous n'avez aucune chance. »
Les deux Serpentard hochèrent la tête, tandis que Sirius se rendait à l'évidence. Il lança un regard suppliant à Jenny qui eut un nouvel éclat de rire. Celle-ci regarda Lily puis Sirius une demi-douzaine de fois, et haussa finalement les épaules.
« Désolée Sirius. Mais je ne suis qu'en Deuxième Année, je ne veux pas mourir maintenant ! »
« Ah ! Merci de venir me rejoindre alors ! »
« Non Sirius. Même si mon frère a confiance en toi, moi je n'ai plus confiance en Daray, Mulder et Lily pour te mettre une raclée. Ravie de t'avoir connu quand même ! »
« Celle-là, elle vaut même pas trois sur vingt comme blague ! » grommela Sirius. « Bon. Ben tant pis. Je pensais bien que les Poufsouffle étaient loyales, que les Gryffondor étaient courageuses, mais bon… Visiblement, seules les Serpentard sont fidèles à elles-mêmes… Pourquoi suis-je le stéréotype même du Gryffondor parfait… ? »
Jenny pouffa tandis que seule Mulder restait de marbre devant les imbécillités de Sirius. Daray et Lily souriaient plus ou moins méchamment. Sirius tenta de les amadouer un peu, mais c'était impossible. Elles avaient une volonté de fer, et seule Jenny aurait pu craquer. Légèrement bonne poire, et définitivement trop gentille, la Poufsouffle ne pouvait que craquer devant le regard de Sirius. Mais heureusement que les trois autres étaient là. Lily s'avança encore vers Sirius qui, cette fois-ci, ne recula pas.
« Oh, écoute Lily… C'était pas contre toi… Le rose fuchsia te va très bien au teint, tu le savais ça ? C'est assez joli avec tes yeux verts. Tiens, en parlant de vers, elle est où celle qui me trouve l'âme d'un poète ? J'ai vraiment tout pour te plaire… Il te manque plus que des lunettes et les lombrics et tu pourras faire tous les homonymes… »
« Ça Black, c'était tellement nul que ça mérite même pas une note. » lâcha Daray avec un air dépité.
Sirius hocha la tête.
« C'est vrai. Mais bon… Faut bien se divertir dans la vie… Oh allez les filles… Vous ne pouvez pas me faire ça, je suis trop… »
« Idiot. »
« J'aurais dit parfait, moi. »
Il était encerclé. Aucun moyen de sortir.
« On s'en fout. Prêtes les filles ? » demanda Lily.
Sirius n'eut même pas le temps de dire 'Quidditch' que l'intégralité des boules que Jenny et lui avaient préparées s'était écroulée sur lui, le colorant définitivement. Il avait l'air d'un arc-en-ciel géant, bien qu'un peu raté et très peu joli. D'ailleurs, le mélange des différentes le rendait absolument très moche. Dégoûté, Sirius leur lança un regard si noir que les filles en furent désarçonnées. Derrière elles, Jenny était écroulée de rire et montrait Sirius du doigt. Un sourire diabolique se dessina sur les lèvres de Sirius qui menaça Jenny de sa baguette. Tellement hilare, la jeune fille ne s'en rendit pas compte. Sirius ensorcela le bonhomme de neige qui lui tomba dessus en la recouvrant de neige colorante. Ce fut au tour de Sirius d'éclater de rire devant les quatre filles. Lily réagit immédiatement, d'un coup de baguette magique – sans mauvais jeu de mots – elle créa une boule gigantesque qu'elle jeta sur lui. Mais Sirius qui avait vu le mouvement amorcé par son amie s'était immédiatement baissé, laissant la boule s'exploser sur Daray. Agacée, celle-ci fit de même mais en la lançant sur sa meilleure amie qui l'esquiva facilement dans un grand éclat de rire. Ce fut Mulder qui la reçut dans la figure. Vexée et blessée dans son orgueil, la jeune fille fit la même chose, entraînant une bataille sans merci. Voyant le vent tourner, Sirius s'empressa de filer chercher Jenny qui se dépêtrait de la neige. Elle avait les joues si rouges que Sirius la crut malade. Mais son grand sourire et son regard heureux le rassurèrent immédiatement. Il lui attrapa la main et la tira vers un endroit plus sûr, afin de laisser les trois Harpies s'entretuer dans leur coin.
Assis sur un gros rocher à quelques mètres de la bataille, Sirius et Jenny regardaient leurs camarades se massacrer. Voyant Jenny trembler, il marmonna un sort de réchauffement et sortit de sa poche un paquet de chocogrenouille qui avait visiblement résisté aux chocs pour le tendre à la Poufsouffle. Celle-ci accepta le paquet en rougissant et le dévora en quelques secondes. Rapidement, elle reprit son souffle et ses couleurs.
« Un Galion que Mulder leur fout la pâtée. » fit Sirius.
« Tu ne paries pas sur Lily ? » s'étonna Jenny en mangeant sa chocogrenouille.
« Non. Lily est puissante, mais Daray et Mulder le sont plus qu'elle. »
« Daray sent la Magie Noire. Mulder, c'est différent. »
« Tu es capable de sentir la magie ? »
« Non. Mais… Je ne sais pas. Je ressens les choses. Daray a pratiqué la Magie Noire. Quand je la croisais, elle me terrifiait avant parce qu'elle puait la Magie Noire. Mais depuis le début de l'année, ça s'est estompé. Elle ne la pratique certainement plus. Par contre sa jumelle est pétrifiante de peur. »
Sirius ne sut pas trop comment réagir. Les Daray étaient réputés pour être de grands pratiquants de Magie Noire. Le fait qu'Ambre fut à Serpentard ajoutait à la normalité de la chose. Ce qui était étrange, c'est qu'elle n'en faisait plus. Ce n'était pas mauvais, loin de là, Sirius était dégoûté par ces pratiques qu'il qualifiait d'ignobles et immorales. Mais c'était étonnant. Qu'avait-il bien pu se passer pour que Daray se décide à arrêter ? Sirius haussa les épaules. Le plus important était qu'elle ait arrêté.
« Et Mulder ? »
« Mulder, c'est différent. Je ne sais pas, mais elle a une sorte de rage qui grouille au fond d'elle et qui la rend puissante. »
« Je ressens ça aussi. »
« C'est normal. J'ai pas besoin de mes 'dons' pour dire ça ! C'est pour ça que tu paries sur elle ? »
« Ouais. Mulder a une rage de vaincre qui la rend très forte et qui fait d'elle une leader plutôt qu'une soumise. C'est ça qui me plaît bien chez elle et qui m'empêche de l'envoyer totalement balader. Dommage qu'elle soit à Serpentard. Elle aurait été dans une autre maison, on aurait pu s'entendre. »
« Mulder est une pure Serpentard. Elle n'aurait eu sa place dans aucune autre maison. Et puis tu es idiot de faire toujours une différence entre toutes les maisons. Si tu avais été envoyé à Poufsouffle, tu aurais fait quoi ? »
« Je n'aurais jamais été envoyé à Poufsouffle. »
« Et si ça avait été le cas, tu aurais fait quoi ? »
« Je serais allé à l'enterrement de ma mère. Oh ouais, tiens, j'aurais dû faire ça. Demander au Choixpeau de m'envoyer à Poufsouffle. J'aurais eu moins d'embêtements. »
« Sérieusement, Sirius. » sourit Jenny.
« Ben je ne sais pas ! Qu'aurais-tu voulu que je fasse ? Je me serais fait une bande de potes, on aurait fait des bêtises, et puis voilà. Rien de bien exaltant. »
« Mais tu n'aurais pas supporté que les gens disent que ta Maison est la Maison poubelle où seuls les ratés vont. »
« Non ! Bien sûr que non ! »
« Alors pourquoi ne respectes-tu pas la Maison Serpentard ? Elle vaut autant que les autres. »
« J'ai une vieille rancune contre cette Maison. C'est tout. Et les personnes qui y sont ne font rien pour se faire respecter. Maintenant Jenny, je n'ai pas envie qu'on me fasse la morale, Remus et Lily s'en occupent déjà. Tiens, d'ailleurs tu me dois un galion. J'ai gagné. »
Effectivement, Mulder restait la seule fille debout. Lily gisait quelques mètres plus loin, de toutes les couleurs possibles et imaginables, tandis que Daray était encore plus loin que Lily était tentait de se relever, couverte de peinture. Il était presque impossible de distinguer ses yeux de ses cheveux tant le noir lui recouvrait le visage. Jenny éclata de rire.
« Evanesco. » grommela Daray avec mauvaise humeur.
Sirius se maudit de ne pas y avoir pensé plus tôt. Il aurait eu l'air un peu moins idiot. D'un geste nonchalant, il prononça la même formule que Daray tandis que les deux autres filles faisaient pareil. Les ego de Daray et de Lily étaient bien amochés, mais Mulder affichait un air lassé et semblait avoir oublié ce qu'elle venait de faire et pourquoi elle était ici. Elle était étrange. Lorsqu'elle plongea la main dans sa poche, Sirius fut sûr que c'était pour ressortir sa baguette, mais il se trompa : elle tenait un objet étrange ainsi qu'une longue tige de papier bizarre qu'elle porta à ses lèvres. Lorsqu'elle appuya sur un bouton de l'objet, une flamme s'alluma et fit brûler le papier. Elle aspira une bouffée d'air en gardant le papier à la bouche, puis souffla avec bonheur et décontraction. Ambre ne portait aucune attention aux gestes de sa camarade, Jenny avait le même regard étonné et curieux qu'arborait Sirius, tandis que Lily secouait la tête en soupirant.
« Tu savais que ça grillait les neurones ? »
« Ouais. »
« Et c'est tout l'effet que ça te fait ? »
« Ouais. »
Lily soupira avec agacement, tandis que Sirius souriait. Il aimait bien quand Lily était mise en boîte. Ça avait quelque chose de jouissif. Malgré tout intrigué, il demanda à Mulder ce qu'elle avait à la bouche. Elle eut un grondement irrité, comme si elle répétait la même chose depuis longtemps et que personne ne l'écoutait.
« Un joint ! »
« Ah non ! C'est pas un joint ! » fit Sirius. « J'en ai vu en Etude de Moldus et je peux te dire qu'un joint ça ressemble pas à ça. C'est rond et ça se fume pas, mais on s'en sert en … Mince, c'est quoi déjà le mot ? »
« Plomberie ? » demanda Lily entre deux rires.
« Ouais ! En tout cas, tout ça pour dire que c'est pas un joint. »
« Crétin ! C'est pas un joint de plomberie, c'est une clope ! Du shit, du hachich, de la beu, du bédo, un joint quoi ! »
Sirius, Jenny et Daray haussèrent un sourcil inquiet devant l'emportement de Mulder, mais Lily restait de marbre. Elle semblait réticente à l'idée qu'une de ses camarades fume un 'joint'. Sirius pensait que ce n'était pas son problème, mais il commençait à connaître Lily. Lui-même s'en moquait que Mulder fume. D'abord parce qu'il n'était pas assez proche d'elle pour s'en préoccuper, ensuite parce qu'il s'en moquait (chacun fait ce qui lui plaît), enfin parce qu'il n'avait pas compris ce qu'elle fumait. Mais c'était un détail. En tout cas, la seule réaction qu'il eut fut de hausser les épaules, signe qu'il laissait tomber.
Il laissa vagabonder son regard autour de lui, admirant la beauté du parc dont la neige éblouissait les yeux à cause des rayons du soleil qui venaient s'y refléter. Mais ce qui brillait le plus était sans conteste le lac totalement gelé qui faisait un effet miroir avec les rayons de l'étoile. Il avait envie de marcher sur le gel. Voir s'il allait tenir, craquer, ou même céder. Il voulait s'amuser. Lorsqu'il proposa à ses camarades de faire pareil, Jenny sembla un peu effrayée à l'idée de risquer sa vie sur un lac gelé qui ne tiendrait sûrement pas le coup, Lily fut d'un enthousiasme débordant, Daray haussa les épaules signe qu'elle s'en moquait, et Mulder regarda le verglas inquiétant avec un œil vide signe indéchiffrable qui suffit à Sirius pour courir vers le lac.
Mais Lily l'arrêta une seconde avant qu'il ne posa le pied sur le gel. Attrapant divers bouts de bois, elle les métamorphosa en chaussures étranges dotées d'une lame en dessous qui inquiétèrent Sirius. Jenny et Daray semblaient également étonnées, mais Mulder ne semblait pas vraiment s'intéresser à ce que disait Lily.
« Euh… C'est quoi ? » demanda Sirius pour les deux autres.
« Des patins à glace. » répondit Lily en chaussant les siens.
« C'est quoi ça ? »
« Des patins pour aller sur la glace. »
« Merci Lily pour cette brillante explication parfaitement explicative et indubitablement éclairante quant à l'utilité de cet objet étrange, difforme et pour le moins inquiétant lorsqu'on voit qu'il y a une lame en dessous, que la lame est fine ; et quand on sait qu'une lame, ça coupe. »
« C'est normal que la lame soit fine ! Sinon, tu ne pourrais pas glisser dessus ! La lame sert à glisser sur la glace. Comme ça, tu peux aller vite sans trop glisser. C'est moins dangereux que d'y aller en chaussures comme tu allais le faire. »
« Ecoute Lily, je l'ai fait plein de fois en chaussures, j'ai jamais eu de problèmes. »
« Vous y allez en chaussures sur la glace, vous ? » demanda Lily, interloquée.
« Evidemment ! » répondit Daray. « Ou alors on utilise un sort de Glissade. »
« C'est moins drôle ! Enfin, faites comme vous voulez, mais moi je garde ma bonne vieille méthode moldue. »
Jenny sembla peser le pour et le contre, et enfila finalement les patins. Lily se releva avec bonne humeur et se jeta presque sur la glace. Mulder était droite comme un i et ne semblait absolument pas encline à poser le pied sur le lac gelé. Elle finit par tourner les talons pour aller s'asseoir sur un rocher. Toujours indécis, Daray et Sirius observaient les deux autres filles patiner. Jenny monta avec hésitations sur le lac et avança en marchant à l'aide de ses patins. Sirius se demandait comment on pouvait tenir sur une lame. C'était étrange. On devait se faire un mal de chien au niveau des chevilles ! Lorsque Jenny commença à glisser, Sirius se décida à sauter sur la glace sans aucune délicatesse. Après tout, le risque était le risque, et le risque était drôle. Ce ne fut que lorsqu'il vit Jenny tomber en arrière qu'il se rendit compte que ce serait peut-être un peu moins drôle. Mais lorsqu'il vit Jenny éclater de rire, il n'eut plus aucun doute : il allait s'amuser. Quitte à passer pour un idiot, il allait glisser ! De toute façon, il aimait trop le risque et s'amuser pour ne pas patiner. Et puis vive le changement ! Il fallait absolument qu'il essaye ces patins. Il avait été bien idiot d'avoir douté : Lily et Remus commençaient à déteindre sur lui à trop se poser de questions.
Très rapidement, Sirius enfila ses patins et se lança sur le lac glacé. Ce fut un échec cuisant mais hilarant : il se retrouva à terre – ou plutôt à gel – dès la première seconde. Daray explosa littéralement de rire, en même temps que Jenny et Lily. Mulder était dans son délire, et restait seule sur le rocher à rêvasser. Sirius rejoignit immédiatement ses amies dans leur rire. Il se releva en grommelant un peu histoire de, et commença à avancer… Pour tomber une nouvelle fois quelques secondes plus tard. Ecroulée de rire, Daray restait malgré tout sur le bord du lac en se moquant de ses camarades. Agacé, Sirius finit par se relever – pour la septième fois en un quart d'heure – et sourit malgré tout à Daray.
« Tu peux te moquer, mais toi tu n'as pas le courage de monter sur le lac. »
« Je n'ai pas d'affinités spéciales avec la douleur, Black. Le masochisme, c'est pas mon truc. »
« Dommage, on aurait pu s'amuser… » soupira Black avec un air faussement déçu. « En tout cas, moi je te trouve lâche. T'es bien une Serpentard ! Tu regardes les autres, tu te moques, mais tu ne prends aucun risque. »
« Exactement. »
« Tu ne prends aucun risque, c'est nul. »
« Non, moi je suis prudente. Prudence est mère de sûreté. »
« Bof, moi la sûreté, ça m'ennuie. Ta vie semble être ennuyeuse à souhait. Surtout si tu ne fais rien pour avoir un peu de risque. »
Daray lui lança un regard réfrigérant.
« D'accord, tu as gagné Black. Je viens te rejoindre, pour te prouver combien tu es nul et insignifiant. Tu verras que les Serpentard sont beaucoup plus doués que toi. »
« La modestie de Serpentard… » soupira Sirius avec un faux air rêveur.
Elle mit dix minutes pour enfiler ses patins, ne sachant pas comment cela fonctionnait. Elle avança tant bien que mal vers le lac manquant de se fouler – voire casser – la cheville. Elle posa un pied hésitant vers le lac et glissa immédiatement. Elle se rattrapa à la première chose qu'elle put : Jenny, qu'elle entraîna dans sa chute. Sirius éclata de rire, provoquant lui aussi un effondrement de personnes : les quatre adolescents étaient définitivement enchevêtrés les uns sur les autres, mais tous écroulés de rire. Lorsqu'ils réussirent enfin à se relever, Daray s'accrocha à sa meilleure amie et essaya d'avancer, faisant s'étouffer de rire Sirius. Jenny évoluait seule sur la glace, toujours peu sûre d'elle, mais très amusée. Elle comprit et saisit rapidement le truc, allant à sa vitesse, essayant les techniques unes à unes, lentement… Elle arriva à patiner bien plus vite que Sirius et Daray réunis. Lily se débrouillait très bien, mais Daray était une entrave à son avancée. Toutes les chutes de Lily étaient dues à la maladresse ahurissante de Daray.
« C'est trop nul ton truc Lily. Je vais voir Katy. » grogna-t-elle au bout de vingt minutes.
Elle amorça un mouvement pour s'en aller, mais elle glissa une nouvelle fois et se retrouva face contre gel. Elle poussa un cri horriblement agacé et se releva dans un geste qui manqua terriblement de féminité. Marchant comme marcherait un soldat, elle essaya de retourner sur la terre ferme, mais ce fut sans compter un Sirius complètement amusé qui n'avait pas la moindre envie de laisser Daray s'en aller.
« Tu me diras où j'ai vu que j'étais nul et insignifiant. » commença-t-il. « Parce que si on s'en tient à ce qu'on vient tous de voir, ce serait plutôt toi qui serait nulle et insignifiante. Remarque, à côté de toi, n'importe qui serait champion du monde. Je me doutais bien que tu n'aurais pas le courage de persister. Les Serpentard sont lâches. Au moins, j'en ai désormais la confirmation. Entre Mulder qui rêve comme une gamine de douze ans (Ey ! cria Jenny. Qu'est-ce que tu as contre les gamines de douze ans ?) et toi qui abandonne au bout de quelques minutes… »
Daray, pétrifiée, s'était arrêtée. Lorsqu'elle se retourna, son regard n'annonçait rien de bon pour Sirius. Non seulement parce qu'il était réfrigérant, mais en plus parce que Daray semblait particulièrement vexée. Elle s'avança vers Sirius – en marchant – et se planta devant lui.
« Tu vois, tu ne glisses même pas, tu marches. Aucun intérêt. »
« Bien sûr que si je glisse. »
Elle avança le pied d'une demi-douzaine de centimètres et fit en sorte que l'autre le rejoignit rapidement. Sirius éclata de rire.
« C'est bien Daray ! Tu as glissé sur cinq centimètres ! Un vrai don… J'ai vraiment de quoi me sentir insignifiant face à ça… »
Daray eut un nouveau regard noir qui cette fois n'effraya pas Sirius le moins du monde. Elle amorça un nouveau pas un peu plus long qui ne convainquit pas non plus Sirius. Agacée, elle se décida enfin à se laisser totalement glisser. Sirius la vit retenir un cri avant de se retrouver sur Jenny. Celui-ci éclata de rire et alla la relever. Elle ne le laissa pas vraiment faire, ce qui arracha un nouveau rire au Gryffondor.
« Bon, allez viens. Je suis pas beaucoup plus doué que toi – quoique – mais on va essayer d'y arriver ensemble, ok ? »
« On dirait qu'on est à une réunion de Magie Noire anonyme. » répondit-elle avec un sourcil haussé.
« J'y vais régulièrement dans l'espoir de rencontrer Voldemort, mais va savoir pourquoi, je le vois jamais. »
Daray laissa filtrer un sourire à la fois amusé et affligé et finit par accepter son bras. Ils avancèrent tous les deux le plus lentement possible. Mais Sirius, qui avait décidé de ne pas être vraiment sérieux finit par essayer d'aller le plus vite possible. Ils atterrirent contre le mur, Sirius arborant fièrement une bosse et Daray en faisant une deuxième lorsqu'elle frappa sa tête qui alla se cogner une nouvelle fois contre les grosses briques de l'Ecole.
Mais rapidement, l'ambiance entre Daray et Sirius se réchauffa un peu. Daray, comme Jenny, comprit rapidement comment avancer sans trop tomber, mais Sirius ne semblait pas vouloir comprendre et continuait de faire de longue glissade le long du grand lac. Plusieurs fois il tomba, et toujours Daray était prise d'un fou rire inextinguible. Cependant Daray comprit quelques minutes plus tard que la maladresse de Sirius n'était qu'une feinte pour avoir une nouvelle occasion de faire le bouffon lorsqu'il courut après elle pour se venger. Evidemment, la magie les rejoint bientôt. Quand Daray envoyait un sort, Sirius lui lançait une boule de neige – non ensorcelée – pour la déconcentrer.
Etrangement, ils ne rencontrèrent jamais Lily et Jenny sur la glace. Mais trop occupés à se courir – ou plutôt glisser – l'un après l'autre, ils ne remarquèrent pas que les deux jeunes filles étaient parties, entraînant une Mulder grognon avec elles. Ni Sirius ni Daray n'avaient aperçu le moindre mouvement de la part des trois autres.
Ce ne fut que lorsque le soleil de décembre commença à se coucher, que le ciel se teintait de rose, violet et de pourpre que les deux adolescents se rendirent compte qu'ils étaient seuls, épuisés, hilares mais terriblement heureux. Au loin, les nuages diffus cachaient une partie du soleil rouge qui disparaissait peu à peu. La neige reflétait sa lumière chaude et éblouissait Daray et Sirius plus que jamais. Rouges à cause du froid, des rires et de l'essoufflement, ils étaient assis sur le lac. Sirius se pencha en avant et écarta de sa main glacée la neige crée par leurs dérapages sur la glace.
« Qu'est-ce que tu fais ? » demanda Daray.
« Je regarde si on voit le calmar géant. »
« Je l'ai en face de moi. »
« Désolé de briser toutes tes illusions, Daray, mais je ne suis absolument pas le calmar géant. D'abord, bien que je sois à l'évidence, déjà une légende vivante, je ne lui ressemble absolument pas. Le calmar géant est, comme son nom l'indique un calmar. Et je crois pouvoir me vanter de ma ressemblance certaine pour ne pas dire ma certaine ressemblance avec le genre humain. En plus, le poisson, j'aime pas trop ça. » ajouta-t-il au bout de quelques secondes.
« Tu devrais en manger plus souvent, ça rend intelligent. »
« Ah, ah ! » grinça Sirius. « Toi par contre, tu devrais faire une cure de carotte ! Tu verras, ça rend aimable. »
« Bon, j'en ai marre de jouer les légumes, moi. Au lieu de poireauter comme des idiots qu'il fasse nuit et qu'on meurt de froid, on pourrait rentrer, non ? »
« Arrête de me raconter des salades ! Je sais bien qu'on est rouges comme des tomates mais moi je ne mourrai jamais de froid. »
« Ah ouais ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ? »
« C'est trop nul de mourir de froid ! Et puis tu fais plus glorieux comme mort… » répondit-il en se relevant.
« Tu voudrais mourir comment, toi ? »
Il tendit sa main à Daray qui la saisit et se hissa.
« T'as des questions morbides, parfois. Je ne sais pas vraiment. En héros. »
« T'as un paquet de façons de mourir en héros. De la plus idiote à la plus 'glorieuse'. »
« Ah ouais ? »
« Ben ça dépend de ton importance dans la société. Tu peux être tué par quelqu'un de pourri mais en héros. Mais si t'es super important, généralement c'est le commanditaire qui vient t'assassiner. »
« T'as l'air d'avoir bien réfléchi à la question… »
« Histoire de la Magie. »
« Ça explique tout. »
Il y eut un blanc.
« Notre discussion pourrie sur les légumes, on se la note ? »
Lorsque Sirius rentra dans la salle commune, il étouffa de chaud. Dans l'âtre, un feu vif brûlait et diffusait lumière et chaleur. Sirius fut persuadé que Lily l'avait un peu 'amélioré' grâce à la magie, mais il ne dit rien. Il se contenta de monter dans son dortoir et de retirer ses vêtements pour les mettre à sécher. D'un sort, ce fut fait. Il rangea un peu le dortoir pour s'occuper, et alla prendre une douche bien chaude. Sous l'eau, il prit le temps de réfléchir. Dans quelques jours ce serait Noël. Les Maraudeurs avaient déjà fait leurs achats un samedi après-midi de fin novembre pour ne pas avoir à vivre dans la cohue le jour de Pré-au-Lard. De ce côté-là, il n'avait pas à s'en faire. Il ne savait pas ce que ses amis lui avaient acheté. Remus lui offrirait sûrement quelque chose de scolaire, et de très utile ; James, quelque chose en rapport avec les Maraudeurs, dans le but qu'ils ne se fassent pas prendre ; et Peter lui offrirait un objet quelconque amusant. Mais lui… Lui il comptait offrir un paquet de potions anti-douleurs à Remus, un couteau Couptou – qui avait la faculté magique de pouvoir découper toutes les matières : du bois au métal comme si c'était du beurre – à James et un oreiller spécial pour Peter. Ça pouvait toujours l'aider. Les aider. Peter aimait beaucoup les créatures même si elles le terrifiaient et qu'il était d'une maladresse telle que les animaux et les créatures faisaient en sorte de ne pas l'approcher. Alors il apprenait et lisait des livres.
James n'avait rien acheté à Lily. Il voulait se détacher d'elle, l'oublier, essayer de la descendre du piédestal sur lequel il l'avait mise depuis le début de l'année. Sirius n'était pas sûr que ce soit la bonne solution, mais il savait aussi qu'il n'y avait qu'un remède au mal d'amour : le temps. En même temps, il n'avait jamais été amoureux… Mais Lily allait être perdue. Quoique… Peut-être. Les sentiments de Lily pour James semblaient avoir un tout petit peu évolué. Elle l'appelait toujours Potter, mais elle n'avait plus ce reniflement de dédain, ce qui était une grande avancée. Le coup de gueule de James avait dû porter ses fruits. Il ne savait toujours pas parler aux filles, mais au moins, Lily ne méprisait plus James. Plus autant. Bon, elle le méprisait toujours un peu, mais c'était déjà mieux : elle avait accepté d'assister au match Gryffondor VS Serpentard. C'était déjà un grand pas en avant. Alors qu'avant, elle refusait d'aller aux matchs sous prétexte que James y jouait, c'était maintenant parce que James y jouait qu'elle y allait. Mignon, pensait Sirius. Peut-être allaient-ils finir par les marier ? Sirius éclata de rire. Tiens, oui. Ce serait drôle d'essayer de les mettre ensemble. Provoquer, les rencontres…
Avant, Sirius n'aimait pas Lily. Il la trouvait sainte-nitouche, terre à terre, trop sérieuse et frigide. D'ailleurs, c'était l'impression qu'elle donnait. Mais la vraie Lily était une fille tout à fait l'opposé : espiègle, amusante et rêveuse. Elle n'était pas non plus une Maraudeur : elle respectait quand même les règles, mais elle avait avoué que certaines farces faites par les Maraudeurs étaient très bien, mais qu'elle ne protestait que pour le principe. Surtout qu'elle était préfète. Elle avait même souligné que Remus était beaucoup moins zélé qu'elle. Mais Remus ne pouvait pas être partout, ça c'était clair. Sirius trouvait déjà étonnant que Dumbledore ait nommé Remus comme préfet. D'abord, parce que c'était un Maraudeur, ensuite parce que c'était un loup-garou, enfin parce qu'il était plutôt timide. Car Remus manquait une quantité effrayante de cours une fois par mois. Sirius se demandait souvent comment il faisait depuis la Cinquième Année pour tenir le coup. Entre les devoirs de cours et ceux de Préfet, ainsi que des centaines d'autres choses à faire – comme préparer la prochaine pleine lune ou la prochaine blague – il ne pouvait pas tenir le coup tout le temps. Heureusement que les autres l'aidaient. Mais Remus était quelqu'un de très courageux. Pas une seule fois il ne s'était plaint. De quoique ce soit. Même lorsque son père était mort un mois et demi auparavant il n'avait rien dit. Encaissé. On pouvait dire ce qu'on voulait de Remus. Il était la personne la plus admirable que Sirius ait jamais connue.
Lorsqu'il sortit de sa douche, une heure s'était écoulée. Il s'habilla rapidement et descendit dans la salle commune. C'était toujours bizarre de ne voir personne, d'entendre un silence calme reposant et inquiétant à la fois. Il regarda la salle commune comme si c'était la première fois qu'il la voyait. Elle était ronde, grande, spacieuse, rouge, orange, ocre, or, jaune, orange … Vive. Oui. La salle commune de Gryffondor était vive. Vivante. Même s'il n'y avait personne, Sirius ressentait la vie lorsqu'il était dedans. Juste à côté du couloir qui menait au portrait de la Grosse Dame se situait une rangée de meuble en bois de chêne. A quelques centimètres, une grande cheminée éclairait une grande partie de la salle. En face, trois canapés étrangement parfaits, en velours rouge sang et brodé de fils dorés. Quelques fauteuils étaient installés ci et là. On pouvait dire que la salle commune de Gryffondor était en triangle. Le sommet était la porte, et parfaitement située à égales distances étaient placées les dortoirs. A droite, celui des filles, à gauche celui des garçons. Et dans ce grand triangle, la cheminée, les fauteuils et sept grandes tables disposées les unes à côté des autres. Une table par Année. Sur certaines, il y avait quelques écritures gravées. Du 'FU' entouré par un cœur, aux insultes généralement dirigées vers les Serpentard, les siècles ne semblaient pas avoir vraiment passés.
La première fois qu'il était entré dans la salle commune, il avait ouvert de grands yeux. Les Première Année avaient été les derniers à entrer, et ils s'étaient arrêtés immédiatement. Il avait observé dans les moindres recoins la salle, voulant imprimer à l'encre indélébile sa nouvelle maison dans sa mémoire. Aucun des quatre enfants n'avait dit quelque chose. Ils étaient restés debout, les yeux allant partout. Les filles avaient été nettement moins impressionnées. A part peut-être Lily qui étaient une fille de Moldus et qui était très facilement impressionnable. Sirius se rendit compte que c'était peut-être ça qui avait fait craquer James. Il se souvint du regard qu'il avait lancé à Lily ; ce regard amusé, fier et bienveillant qu'il avait intercepté. Lance n'avait pas prêté la moindre attention à la salle, et si Alice avait été impressionnée, elle ne l'avait pas montré. Shen était arrivée avec du retard à cause d'une attaque de Mangemorts au Chemin de Traverse. Sirius se rembrunît. Les Mangemorts étaient bien là depuis le début. Et ils n'avaient jamais épargné la famille de Shen. Sans raison.
Finalement, la magie n'était pas si magique. Les Moldus voyaient la magie comme quelque chose de merveilleux, de beau, mais les hommes en faisaient une horreur. Il valait mieux être Moldu quand Sirius voyait ce que les Sorciers faisaient de la magie. Cela n'avait plus rien de fantastique. Quand il voyait que ce les Sorciers faisaient de la magie, il se disait que ça ne servait à rien d'être Sorcier. Que ça ne lui donnait pas envie de la découvrir. Pour lui, la magie, ou plutôt la Magie, était faite pour 'le bien'. Pour la Paix en quelque sorte. Les Sorciers en faisaient une guerre. C'était moche. Pourtant, Sirius ne voulait pas perdre l'espoir que Voldemort meurt. Sa crise des semaines précédentes avait été dramatique pour lui. Voldemort mourrait, paierait. Il était impossible que le Mal gagne sur le Bien. Poudlard était une protection, mais Sirius comprenait qu'une protection ne tenait pas indéfiniment. Il fallait qu'il bâtisse la sienne. Il fallait qu'il grandisse. Qu'il accepte. Ce ne serait pas facile, on ne grandissait pas par choix. On ne pouvait pas se dire 'Tiens, aujourd'hui j'ai décidé de mûrir.' Mais il comprenait maintenant qu'on ne pouvait pas rester caché. Et il savait que ses amis seraient là avec lui. Eux aussi comprenaient, il le sentait désormais.
Ils construiraient ensemble leur protection. Les Maraudeurs perdureraient malgré tout.
Assise sur l'une des tables, concentrée dans un livre d'Ancienne Magie, plongée dans une prise de note assidue et dans des schémas animés, Lily Evans n'avait pas aperçu Sirius. Souriant, il s'avança vers sa nouvelle amie et s'assit près d'elle.
« Depuis combien de temps nous aviez-vous lâchés ? »
Lily sursauta et leva un regard épuisé à Sirius. Lorsqu'elle se fut remise de sa crise cardiaque d'une seconde, elle sourit.
« Quand je t'ai entendu rentrer, ça faisait presque deux heures. »
« Pourquoi êtes-vous parties ? »
« Il faisait froid, et Jenny commençait à fatiguer. »
« Pourquoi ne pas nous avoir prévenus alors ? »
« Parce que tu étais occupé et que je n'avais pas envie de te ramener sur Terre. »
« Tu plaisantes ? Être avec Daray, c'est pas vraiment la super joie ! »
Lily haussa un sourcil.
« Bon, ok, on se marrait bien tout à l'heure, mais si vous m'aviez dit que vous partiez, je serais parti aussi ! »
« Justement ! Ecoute, j'ai ramené Jenny à sa salle commune, et nous nous sommes très bien débrouillées seules. Même Mulder est partie. Tu semblais bien t'amuser et ne pas avoir envie de partir. »
Sirius ne répondit pas, et Lily eut un sourire victorieux, ravi et parfaitement conscient qui agaça prodigieusement Sirius. Mais Lily n'était pas quelqu'un de très sadique qui jouait avec les gens. Son regard se fit plus grave. Intrigué, Sirius se pencha vers son amie.
« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? »
« Jenny n'est pas normale, hein ? »
« Qu'est-ce qui te fait dire ça ? »
« Je ne sais pas. Mon intuition. Et puis le comportement de Frank et le tien. »
« Pardon ? »
Sirius commençait à se sentir nerveux.
« D'abord Frank te supplie à genoux de veiller sur sa sœur. Et toi tu le fais. Excuse-moi Sirius, c'est pas normal. »
« Ben Frank est mon ami… C'est parfaitement logique. »
« Non. Non, je veux dire, ce qui n'est pas logique c'est que toi, qui aimes tant être 'libre' tu acceptes de jouer les baby-sitter et que Frank doive se mettre à genoux pour te demander de veiller sur elle. Ça c'est pas normal. »
« C'était pour m'amuser que je lui ai demandé ça. »
« Depuis trois jours Sirius tu passes tes journées avec Jenny. Elle a des camarades Poufsouffle. Un Troisième Année et deux Septième Année. Elle aurait très bien pu rester avec eux. Au pire, tu aurais gardé un œil sur elle, tu serais aller lui dire bonjour, lui proposer de faire un truc un jour, mais tu ne serais pas resté toute la journée avec elle durant trois jours de suite. »
« T'es jalouse ou quoi ? » demanda-t-il avec un rire nerveux.
« Ne change pas de sujet Black ! » cingla Lily avec un regard glacial.
C'était la première fois depuis qu'ils étaient officiellement amis qu'elle l'appelait par son patronyme. Sirius réfléchit. Lily était puissante, elle pouvait être une bonne alliée dans la protection de Jenny. Il plongea un regard sans faille à Lily dans le but de la dissuader de poser des questions, mais ce fut sans compter la personnalité de la jeune fille. Elle voulait savoir.
« Tu sais très bien que Frank adore Jenny. »
« Pas au point de te supplier à genoux de la protéger. Poudlard est une protection à elle toute seule. Que se passe-t-il ? »
« Rien. Il aime tout bonnement sa sœur ! »
« Je ne sais pas ce qu'elle a de particulier cette gamine, Sirius mais je te promets que je le découvrirai. »
« Lily, je n'ai pas le droit de le dire. »
« Elle est donc spéciale. »
« Oui. »
« Je ne veux pas savoir ce qu'elle a. Je voulais juste savoir si mes doutes étaient fondés. »
« C'est pas ce que tu viens de dire. »
« C'était pour te faire réagir. Si tu veux, je t'aide à la protéger. Elle craque pour toi en tout cas. »
« Oui, je sais. Je la trouve très mignonne. Je veux dire, pas physiquement ! Je trouve que c'est une gamine sympa et assez mûre pour son âge. Elle cherche pas à jouer les femmes, à grandir trop vite. Elle est simplement elle, je trouve ça marrant. »
Puis la conversation dériva sur d'autres sujets moins importants. Mais Lily n'écoutait pas. Elle n'écoutait plus. Elle avait le regard lointain, semblait déconnectée de la réalité. Sirius, qui avait remarqué l'absence de son amie continua malgré tout ses élucubration histoire de voir la réaction de Lily.
« Evidemment, je couche avec elle régulièrement parce qu'elle croit que je suis amoureux d'elle. Elle serait prête à tout pour moi, elle irait même jusqu'à mourir. Faudrait que je lui demande, un jour. Tu sais, à placer dans la conversation 'Au fait Jenny, pour tester l'amour sans faille que tu me portes, je voudrais que tu te tues. Si tu le fais c'est que tu m'aimes vraiment, si non, je te quitte.' »
Mais Lily ne réagissait toujours pas. Son regard était toujours vide, lointain, absent. Inquiet, Sirius finit par se rapprocher.
« Lily, tu sais que c'est terriblement vexant là, ce que tu fais ? J'ai l'impression d'être Binns. Je suis un fantôme, c'est ça ? Lily ? »
Il passa sa main devant ses yeux, mais elle n'eut aucune réaction. Réellement soucieux, il finit par lui relever la tête. Cela sembla la ramener à elle car la jeune fille secoua la tête, presque paniquée, étonnée, choquée… Sirius la regarda avec effarement : qu'est-ce qui lui arrivait ?
« Lily, ça va ? »
« Où… où je suis ? »
« Dans la salle commune… »
« A Poudlard ? » demanda-t-elle en écarquillant les yeux. « Mais… mais c'est impossible ! »
« Ben… Pourquoi ça ? » interrogea-t-il avec un sourire amusé.
« Où est Potter ? »
« Pardon ? »
« Où est Potter ? »
Sirius haussa les sourcils. Quel rapport ? Pourquoi le lieu où était James était-il si important pour Lily ? Que s'était-il passé ?
« Aux Etats-Unis, chez sa tante, mais qu'elle importance ? Que s'est-il pa… ? »
« Aux Etats-Unis ? » répéta Lily. « Il est… Mais alors pourquoi ? Comment ? »
« Lily, que s'est-il passé ? »
Elle ne répondit pas tout de suite, plongée dans ses pensées, toujours un peu paniquée.
« J'ai dû m'endormir… J'ai rêvé de Ja… Potter ! » reprit-elle. « Il… Il était en train d'emballer quelque chose dans du papier cadeau et il disait que ce n'était pas faute d'avoir essayé… C'était un rêve, je suppose. Pourtant… Pourtant je n'ai pas eu l'impression de dormir ! »
« Ben… Je te parlais et d'un coup t'as eu les yeux vides… »
« Oui, je me souviens exactement de ce que tu disais. Je t'écoutais, mais pas tout à fait, je pensais aussi à autre chose en même temps et… Et puis je me suis retrouvée dans une chambre avec Potter qui emballait un truc rond. »
« Euh… »
« Mais c'est impossible n'est-ce pas ? Je n'ai pas pu me transporter là-bas ! Je ne sais pas transplaner et c'est impossible à l'intérieur de Poudlard. En plus il ne m'a pas vue ! J'étais pourtant en face de lui ! Je le voyais parfaitement ! »
Sirius ne savait pas quoi dire. Il ne savait pas du tout ce qui était arrivé à Lily. Il n'avait jamais entendu parler d'un phénomène comme celui-là… Lily ne sembla pas rassurée par le silence de son camarade. Elle tourna un regard paniqué vers Sirius.
« Est-ce que… Est-ce que je suis en train de devenir folle ? »
« Mais non ! Quelle question ! »
« Alors que se passe-t-il ? »
« Je ne sais pas Lily, mais je te promets qu'on trouvera. On cherchera et on trouvera. »
« Et si on ne trouve pas ? »
« Il y a forcément une explication. Détends-toi Lily, c'est pas comme si tu avais vu Voldemort… Ou pire, ma mère ! Ce n'était que James ! Tu ne vas pas me dire qu'il t'effraie ? »
Mais Lily ne répondit pas. Elle restait tendue comme un arc, angoissée comme jamais il n'avait vu quelqu'un angoissé. Etait-ce si grave que ça ?
« On trouvera Lily. Ne t'inquiète pas. C'est pas dramatique… Ce n'est que James… »
Ce ne fut qu'un murmure, mais pourtant Sirius l'entendit.
« Justement… »
Fin du chapitre 16.
Réponses aux Reviews :
Dreyd : Crois-moi, n'importe quoi vaudrait le coup pour se débarrasser d'Electre quinze jours. Moi qui la connais bien, je la trouve super drôle (bien qu'elle ait un humour spécial) mais un peu trop possessive envers Ambre. Impossible d'avoir une discussion en tête-à-tête plus de cinq minutes. Mais vous connaîtrez la réaction d'Electre dans le chapitre 17. Mais notre sort est déjà tout tracé à tous ! Nous allons tous crever, c'est une fatalité. Tu as deviné pour le Bretzel ensorcel ? Flûte… Moi qui pensais le faire de façon originale… Bah, tant pis.
Kamala : Te prêter Electre ? Euh… Oui. Oui, si tu veux, je te la prêterai. Mais évite de me l'abîmer, elle peut toujours me servir. M'enfin je pense que tu n'auras pas trop de boulot à faire…
Angelene : Oui, je sais, ces chapitres sont nuls à chier, j'en suis plus que consciente, crois-moi. Effectivement, il faut que je tasse et que je montre quelques petits trucs relativement importants qui auront une répercussion sur le présent de Harry avant le Gros Bordel comme tu dis. M'enfin vous inquiétez pas, l'action revient dans pile deux chapitres. Et ça m'a fait autant de bien que ça vous fera. Y aura un POV d'Electre au chapitre 19.
Didinette : Du courage ? Oh merci ! J'en ai besoin vu tout ce qui me reste à faire ! Surtout que j'ai du mal avec le chapitre 20 qui fait, d'après Angelene, « japonais ». Et tant mieux si tu trouves ma fic intéressante. Surtout en ce moment. Ça me fait plaisir !
Méli-mélo : Je ne lâche pas, je ne lâche pas. I go, I go ! Juste un truc, Poulpynette, c'est ma bêta-readeuse…## ;;;
Spiritcreator : Quelle review ! J'ai bien pris note de tes remarques, je les utiliserai. Mais tu sais, je sais où je vais même si ça semble assez confus. J'ai juste une question, tu as aimé ou pas ma fic ? C'est très sympa d'avoir reviewé, mais j'ai pas bien vu si tu as aimé ou non…
Ataensic : Les étincelles viendront au chapitre 17. Tu as raison d'avoir des doutes, parce que j'adore tuer les personnages. M'enfin détendez-vous tous, Ambre vivra encore au moins un ou deux chapitres ! Si Katy te semble plus sympathique, ça me plaît. Quant à tes questions, il n'y a aucun problème. Si tu en as d'autres, n'hésite pas !
Bisounourse : Tu regardes les Guignols toi ! 'A que coucou' ! Du Johnny tout crach ! Ahem. Pas le sujet, pardon. Ton ennui des ¾ des chapitres n'est pas étonnant. Et pas spécialement parce que tu es un garçon. Crois-moi, y a des soirées entre filles qui sont super intéressantes pour un garçon. Mais là, j'avoue que c'était chiant. Je n'aime pas du tout le chapitre 15. Tu détestes Electre ? Moi je l'aime bien. Elle est meugnonne ! Gouzi gouzi gouzi ! Ahem. Oui, j'ai trouvé aussi que ça paraissait facile le coup du clone, mais ça allait faire trop long et je ne savais pas trop comment faire. Je m'y connais pas beaucoup en création de clones. J'appellerai les américains la prochaine fois. Je doute qu'Electre se transforme en Super Sayen 3. Sangoku la dégoûte, elle le trouve trop plein de bon sentiments. Par contre elle est super fan de Piccolo même si elle le trouve super nul. Son préféré c'est Végéta. remarque que matter des séries à la con avec son frère peut servir à quelque chose.
AU FAIT !! Mwahahahaha ! J'avais raison ! saute de joie partout Je suis allée sur le site de JKR et quelqu'un lui faisait remarquer qu'elle avait fait retirer des points aux Gryffondor par un Préfet et que Ron par contre ne faisait rien. Ce à quoi elle répond que Ron n'est pas très dégourdi pour un Préfet. Donc les Préfets peuvent retirer des points, j'ai raison ! Gros coup de pot, mais j'ai raison ! Elle y raconte plein d'autres trucs, son site est super : je crois. Sinon, mettez tout en minuscule.
Fashion Phœnix : 3 jours ? Waw tu lis vite ! Alors, pour la fic en entière, je ne sais pas encore combien il y aura de chapitres, mais pour la Sixième Année, il y en aura 25. La Septième Année, je pense qu'il y en aura une douzaine, mais je doute qu'il y en ait plus. Ma vitesse d'upload, c'est une semaine normalement. Ça dépend surtout de ma bêta-readeuse qui a une vie et qui a une fic à écrire ainsi que d'autres corrections à effectuer. Les relations de Lily et James se concrétiseront pendant la Septième Année si je suis fidèle au livre, et je le suis. Quant à Ambre et Sirius, c'est encore trop compliqué à expliquer pour le moment. Je pourrai en parler vraiment après le chapitre 20 où je vous donne des informations, et surtout au 21 où tout est expliqué. J'espère que je suis quand même assez claire… Quoique…
Camille : Ouais, je manque de confiance en moi, et aloooooors ? tire la langue Enfin… Je parle au niveau fic ! Enfin, t'avais compris. Allez, file taper ton chapitre 5 au lieu de m'embêter patate !
Cornelune : Le chapitre 10 t'a plu ? C'est bizarre, moi je ne l'aime pas plus que ça… Paraît, d'après certains, qu'il est très fort et bien écrit, mais moi il me laisse plutôt de marbre. Peut-être que je n'ai pas le recul nécessaire pour l'apprécier pleinement, je n'en sais rien. Je t'avais reconnue, petite sœur d'Eiream !
Merci aussi Lisandra, Lily la Tigresse, Tatiana Black, ainsi qu'à tous mes reviewers. Z'êtes trop zentils, z'vous z'aime, comme dirait mon cousin de cinq ans. Tout le monde s'en fout, mais c'est po rav'.
Preview chapitre 17 :
Noël arrive, les cadeaux, les complications, les révélations… Et la Mort qui se rapproche… Toujours plus près…
Chapitre 17 : POV Lily : La Voix de la Vérité.
