Disclaimer : Voir chapitres précédents

Protection parentale : G

Résumé Général : Les Maraudeurs ont seize ans, Voldemort monte en puissance, il faut faire un choix. Faudra-t-il renier son éducation ou l'accepter pour vivre en paix avec soi-même ? Sans se sentir manipulé ?

Résumé du chapitre précédent : Petit interlude. Pas grand chose s'est vraiment passé. Seul Sirius reste à Poudlard et s'amuse avec Lily et Jenny, la sœur de Frank Londubat. Ils jouent dehors et Lily a soudainement une vision de James. Rappelez-vous, c'était déjà arrivé dans le chapitre 12 : elle avait entendu James parler dans sa tête.

Note de Wam : Merci à Ange pour les corrections faites dans un temps record.

Et une petite chose avant de commencer : J'AI TROUVE ! J'ai trouvé pourquoi Harry est orphelin, j'ai compris à demi-mots les paroles de Sirius et Remus dans la cabane hurlante à la fin du tome 3 ! Ca c'est de la putain d'explication, carrément et définitivement ineffable !

En fait, les Maraudeurs avaient fait un remix des Village People : ils étaient homos. Sauf James, qui était bi. Sirius et Remus couchaient ensemble, mais c'était une relation sexuelle-amoureuse ambiguë qui s'est mal terminée. Du coup, ils se sont soupçonnés l'un l'autre lorsqu'on a parlé d'un traître. Peter et James couchaient ensemble aussi, et si Peter était raide love de James, celui-ci n'en avait rien à faire. Aussi, lorsque Lily se rendit compte un beau matin qu'elle aimait James, ce dernier quitta Peter qui ne le digéra pas du tout. Alors dès qu'il en eut l'occasion il les trahit. Valà pourquoi Harry est orphelin. Ineffable, non ? Purée, chuis super fière de moi, chuis trop forte…

Maintenant, place au chapitre 17 !

Entre Ombre et Lumière

Chapitre 17 : La Voix de la Vérité.

« 'Voix Immuable' ; 'Voix intérieure' … On trouve vraiment n'importe quoi… » grommela Lily.

« Tiens ! 'Comment trouver la voie'… Beurk… Ils disent qu'il faut se couper la tête… » répondit Ambre.

« Se couper la tête quand tu es aphone ? Pas terrible comme solution. Moi je bois du lait, c'est plus simple. »

« Non Lily. La voie avec un 'e'. Ton chemin quoi ! »

« Ah ! Ok. Ben moi j'ai trouvé ma voie. Pas besoin que tu me coupes la tête. Et toi ? Tu l'as trouvée ? »

« Pas encore, mais coupe-moi la tête et j'appelle des Détraqueurs. »

« Ok, ok. Pas de problème. »

Il y eut un silence. Puis Ambre regarda Lily.

« Tu veux toujours être Enchanteresse ? »

« Je ferai des études de Magicienne. Être Enchanteresse, c'est juste en-dessous. »

« T'es pas bien de faire des études pareilles. En plus ça sert à rien. Dans tous les cas tu gagneras rien ou presque. Nous avons un gouvernement de gros radins. »

« Nous avons un gouvernement de fieffés crétins. Pas pareil, Ambre. Tu confonds tout. Et puis à ce train-là, en fait, je ne serai jamais payée. »

« Hein ? »

« Ben oui patate ! Quand on est morte on n'est pas payée ! »

« Ah. Tu parles des Mangemorts au pouvoir ? Un de leurs poulains a remplacé Fickle. »

« Oui. J'ai lu la Gazette. Lucius Malefoy… Il a déjà une grande influence, pourtant il est très jeune. C'est effrayant. Ton père le connaît ? »

« Un peu. Les Malefoy sont une famille très respectée et très crainte. Mieux vaut qu'ils ne te maudissent pas. Les Klaus ont été maudits par un des leurs : ils ont été oubliés par le monde entier. »

« Alors comment tu le sais si tout le monde les a oublié ? »

« Je l'ai entendu dans une conversation. J'ai fait des recherches dans la bibliothèque de mon père et effectivement, il y a bien eu une famille Klaus jusqu'en 1923. Après, on n'entend plus parler d'eux. Tout a disparu. Ils n'existent tout simplement plus. La classe, hein ? »

« Je ne dirais pas ça moi… Bon, allez, on continue… »

Depuis quelques jours, Lily et Ambre faisaient des recherches sur les 'visions' de Lily. Régulièrement, Lily entendait les pensées de James et le voyait parfois faire quelque chose… Sa dernière vision l'avait prise la veille alors qu'elle dînait avec Ambre, Jenny, Mulder et Sirius. Elle avait vu James déjeuner chez sa tante qui lui parlait des filles. Elle se souvenait qu'il était très gêné, mais qu'il était sûr de lui. Cette vision avait été la plus longue qu'elle eut jamais eue. Rien à voir avec la première durant laquelle elle avait juste entendu James penser. Lily était assez inquiète. Elle n'aimait pas ça. Mais alors pas ça du tout. Qu'est-ce que ça voulait dire ?

Mais le pire était que depuis quelques temps, un mauvais pressentiment grandissait en elle. L'Oracle n'avait rien arrangé. Déterminée à sauver sa meilleure amie, Lily avait finalement décidé de ne pas s'éloigner trop d'elle. Si Ambre mourait vraiment… Non. Lily était sûre que sa meilleure amie ne mourrait pas. En fait, elle aurait pu prévenir Ambre de ce qu'elle avait entendu, mais elle ne l'avait pas fait. Pourquoi ? Par pure lâcheté. Ça aurait voulu dire qu'elle pensait vraiment qu'Ambre allait disparaître, elle aurait dû subir la détresse ou les moqueries de l'adolescente, elle aurait dû être plus que jamais présente pour la jeune fille. Et ça, Lily ne pouvait pas le faire. Elle ne pouvait pas accepter cette maudite échéance, elle ne pouvait pas consoler sa meilleure amie parce que c'était quelque chose qui serait sûrement inévitable, elle ne pouvait pas être là pour elle alors qu'elle souffrait au moins autant que Ambre. Elle ne pouvait pas, c'était tout. Alors elle préférait se taire, veiller sur sa meilleure amie, et faire semblant d'aller bien.

Car au fond d'elle, c'était l'agonie. On pouvait dire que mourir était horrible – elle voulait bien le croire – mais savoir que ses amis les plus chers partiraient avant elle était pire que tout. Car il n'y avait plus d'espoir. Ambre allait vraiment mourir. A moins que l'Oracle ne se soit trompé et c'était là le seul espoir qu'il restait à Lily. Que l'Oracle soit nul. Après tout, aucune de ses prédictions n'avait été vérifiée. Et ses préventions étaient idiotes : la guerre était déjà dans leur monde. Le seul mystère était de savoir qui avait besoin de qui. C'était idiot. Absurde, même. Le seul moyen que Lily avait donc trouvé pour se calmer et pour tenir le coup face à sa meilleure amie était de ne pas y penser et de rester près d'elle. Peut-être même que s'il le fallait elle donnerait sa vie. Sa vie de Sang de Bourbe comme certaines personnes l'appelaient. De toute façon, qu'est-ce que c'était qu'une vie ? Elle n'en avait pas, elle. Plus de famille depuis qu'elle était entrée à Poudlard. Plus d'amies à cause de son entrée à Poudlard… De nouvelles, certes… Mais la seule véritable amie qu'elle ait jamais eue allait peut-être mourir. Aucun intérêt. Ambre, elle, avait des raisons de se battre. Lily n'avait rien. Peut-être sa sœur. Mais ça n'avait pas grand intérêt.

Lily écarquilla les yeux. Elle rêvait ou elle déprimait ? Elle soupira. Elle devenait vraiment atteinte, là. Il fallait qu'elle garde espoir. L'espoir était la seule arme valable face à Voldemort et à ses sbires. Elle devait croire et avoir la foi. C'était important.

« J'ai trouvé ! » cria Ambre.

Lily sursauta et releva les yeux vers Ambre. Leurs regards se croisèrent. Elle devait ne rien laisser paraître. Être sans faille. Celui d'Ambre était ravi, celui de Lily se voulait intrigué. Elle ne devait pas se laisser abattre. Garder le sourire. Profiter de l'instant présent. Ne pas pleurer.

« C'est vrai ? »

« C'est dans un livre d'Ancienne Magie. Tu as bien fait de les prendre. »

« Et ? » demanda-t-elle en se levant.

« Ca s'appelle la Liaison de Morgane. C'est elle qui a initié cette liaison pour la première fois de l'histoire de la Magie. Avec Lancelot si je comprends bien : ce passage est écrit en gaélique et je n'ai que quelques notions de base. Après c'est en anglais. Ils disent donc que c'est une liaison psychique. Un truc à coucher dehors, mais c'est ce qui se rapproche le plus de ce dont tu me parles : 'La Liaison de Morgane est un lien unissant deux êtres et qui permet de leur faire vivre certains moments de la vie de l'autre. C'est un acte de magie très puissant.' »

« C'est quoi le lien qui unit Potter et moi ? La haine ? »

« Ou l'amour ? » fit Ambre avec un sourire narquois. Lily se contenta de lui jeter un regard noir.

« Le dégoût. »

« L'attirance… »

« Mes nausées ? »

« Impossible. Ce doit être un lien commun. Alors à moins que tu ne le fasses vomir également… »

« Ca se saurait… » grommela Lily.

« Les questions ? » s'exclama-t-elle avec un véritable étonnement.

« Quoi ? »

« Ils parlent du fait que de simples questions puissent créer un tel lien. Il suffit que vous pensiez à l'autre au même moment pour que tu aies une vision. Et lui aussi peut-être ? »

« Merlin faites que non. Mais il faut que je pense à lui de quelle façon ? »

« Ils disent que des questions à son propos, des questions sérieuses et intéressées suffisent. Tu t'es posée des questions sur lui dernièrement ? »

« Euh… Relativement, oui… »

« Lesquelles ? »

Lily eut une moue réticente qui ne fit qu'attiser d'avantage la curiosité de son amie. Celle-ci la pressa un peu plus avec un sourire amusé à l'avance. Sa première réponse fut un murmure parfaitement inaudible.

« Lily… »

« Bon, d'accord… Je… Je me demande si ses sentiments sont sincères ou non. »

« Y a pas de honte à ça tu sais. Je m'attendais à autre chose… »

« A quoi ? »

« Je sais pas… Est-ce que c'est un bon coup ? Dois-je regretter d'avoir fait l'amour avec lui ? »

« T'es pas bien toi ? »

« Si. Mais je suis déçue. Si tu t'étais vraiment posée ce genre de questions ça aurait été plus amusant et tu aurais pu me raconter quelque chose. Là… Ma pauvre Lily tu es d'une normalité navrante. Toutes les filles se demandent si leur copain… »

« Potter n'est pas mon… »

« Ou leur futur copain ou la personne qui les aime est sincère. Je ne pense pas que ça suffise à créer un lien pareil. Et puis je doute que Potter se demande si tu l'aimes. A moins que… »

« Que quoi ? »

« Que tu te poses ces questions avec insistance pour une bonne raison… » le sourire machiavélique d'Ambre reparut ce qui agaça prodigieusement Lily.

« Quelle raison ? » grogna-t-elle, un peu perdue.

« Peut-être parce que tu envisagerais de sortir avec lui si ses sentiments étaient sincères ? »

« JAMAIS ! » cria-t-elle presque.

« Si, si. Ça expliquerait tout. Potter pourrait se demander s'il peut continuer à envisager un avenir commun entre vous, et toi tu te demandes si tu peux commencer à envisager un avenir commun entre vous. C'est très possible. »

« Tu es folle. »

« Comme tu veux. Mais tu sais, on ne sort pas forcément avec quelqu'un parce qu'on est amoureux de ce quelqu'un. Electre sort bien avec Golth. Et le jour où elle en tombera amoureuse, je me marierai avec le Seigneur des Ténèbres. D'ailleurs le jour où elle tombera amoureuse tout court, je me marierai avec le Seigneur des Ténèbres. »

« Au fait, tu as reçu une lettre d'Electre ? » enchaîna Lily, ravie de changer de sujet.

Elles n'avaient pas eu l'occasion d'en reparler depuis le début des vacances. D'abord parce qu'elles n'avaient pas été seules une seule seconde, ensuite parce qu'Ambre avait certainement dû éviter le sujet, enfin parce que Lily avait totalement oublié l'existence de la sœur de sa meilleure amie. Et pour cause : son absence était tellement reposante qu'on ne pouvait plus penser à elle.

« Une lettre de malédiction sous forme de beuglante. Elle a ruiné le bureau de Drodle et hurlait tellement fort que ça m'étonne que tu ne l'aies pas entendu… En gros, elle me déteste, me honnis, me vomis (j'adore l'image), m'abhorre, me hait et me maudit. Charmant n'est-ce pas ? »

« Quelle sera ta sentence ? »

« Je ne sais pas, mais j'attends sa prochaine lettre avec impatience. Elle m'a dit que ce que j'avais fait était mesquin, bas, et que jamais elle ne me le pardonnerait. Et il paraît que si elle avait pu elle m'aurait rejointe immédiatement parce qu'elle ne s'en est rendu compte qu'à la descente du train. »

« Tu plaisantes ? » demanda Lily, interloquée.

« Non. Moi aussi ça m'a étonnée sur le coup, mais finalement, non. Nous sommes silencieuses pendant les voyages, généralement. Surtout moi quand je rentre de Poudlard. Electre sait qu'il ne faut pas me déranger. D'ailleurs, elle n'a découvert la supercherie que lorsque je me suis mise à me désintégrer petit à petit en hurlant des trucs qui n'avaient ni queue ni tête. Genre 'Non, pas la grenouille !'. »

Lily et Ambre éclatèrent de rire.

« Effectivement, ça met la puce à l'oreille. »

« Le pire a quand même été la réaction d'Oreste. Je crois qu'il est partagé entre l'admiration, le soulagement et la colère. »

« Laisse-moi deviner : l'admiration pour le sort et la ressemblance entre ton double et toi, le soulagement car tu n'étais pas là pour envenimer les choses, et la colère d'avoir été dupé ? »

« Exact. »

« Et lui aussi te menace de mort ? »

« Non. Il me dit que si j'avais voulu rester à Poudlard il aurait été plus simple de demander plutôt que de duper aussi lâchement sa famille – d'ailleurs cette formulation m'a fait rire – et que si j'avais voulu gâcher le Noël de ma trèèèèès chère sœur, j'avais réussi avec brio. »

« Charmant. Bath. Donc tu ne seras pas punie ? »

« Je crois qu'il pense que sa lettre aura suffi à me terrifier et à faire en sorte que je ne recommence plus. La Magie sous sa forme la plus belle. »

« En effet. Je suis vannée. Quelle heure est-il ? »

« Une heure et quart. On est le 25 décembre alors… Joyeux Noël ma Lily. » sourit-elle.

« Joyeux Noël Ambre. »

Elles s'étreignirent.

Autour d'elles, un halo vert, d'un vert profond et pur se dessina. Vert comme les yeux de Lily. L'Espoir les entourait. L'espoir d'une vie meilleure, d'une amitié éternelle, d'une jeunesse heureuse et presque déjà perdue, d'un avenir fait de rires, d'un lien indestructible, d'une victoire, d'une Vie tout simplement les étreignait autant qu'elles s'étreignaient elles-mêmes.

Lorsqu'elles se lâchèrent, le halo ne partit pas tout de suite. Etonnées, elles l'observèrent avec curiosité. Mais aussi vite qu'il était apparu il se dissipa. Elles se sourirent et observèrent le tas de livres posés en vrac sur la grande table à laquelle elles étaient attablées. Ambre eut un bâillement à s'en décrocher la mâchoire.

« Va te coucher je vais ranger toute seule. »

« Mais non… »

« Va, c'est bon, ne t'inquiète pas. Et si Pince me trouve, ce sera moins grave que si elle te trouve toi. »

« Pourquoi ? »

« Ce sera suspect. Moi je viens souvent ici lors de mes insomnies. »

« T'es pas bien… »

« Allez file. T'inquiète pas, je ne me ferai pas agresser ! »

Ambre se tendit. Lily sut qu'elle avait touché une corde sensible. Ambre savait qu'Electre s'en était pris à elle. Elle ne lui avait rien dit, pourtant. Mais Lily ne lui en voulait pas. Ambre adorait sa sœur et était liée à elle malgré tout ce qu'elle faisait pour se séparer de sa jumelle. Il était donc normal de la défendre. Défendrait-elle Pétunia, elle ? C'était différent. Trop différent.

« Je range avec toi. »

« Comme tu veux. »

Elles s'attelèrent donc à la tâche. Mais au bout de quelques minutes, Ambre dormait, affalée sur la table. Lily étouffa un petit rire moqueur et ramassa un paquet de livres et se dirigea vers leurs étagères respectives. Mais alors qu'elle tentait de ranger un pavé d'une demi douzaine de milliers de pages le reste des livres tomba dans un grand fracas. Elle se retourna violemment craignant d'avoir réveillé Ambre. Mais celle-ci eut simplement un petit ronflement. La jeune fille sourit et regarda le capharnaüm à ses pieds. Crachant un juron qui aurait choqué sa mère, Lily se baissa et entreprit de ramasser les ouvrages. Mais elle s'arrêta soudainement. La couverture du livre qu'elle venait de ramasser avait pour titre 'Oracles recensés de 179 à nos jours'. Elle le parcourut brièvement, sans trop d'espoir, mais s'arrêta de respirer lorsqu'elle tomba sur une page colorée de rose dans laquelle se dessinait des contours flous aux côtés plutôt féminins. En gros, gras et calligraphié était écrit 'La Voix de la Vérité'. Le ramenant à elle, la jeune fille parcourut l'article de long en large.

'La Voix de la Vérité, aperçue pour la première fois par Guillemot Dupont en 1047 en France. Après de multiples recherches, il réussit à s'attirer les faveurs de cette créature (ou personne ? même lui ne le sût pas) et à en apprendre plus sur elle. Création de Merlin, la Voix de la Vérité (ou VV… Viviane peut-être ?) apparaît dans les rêves comme dans la réalité et prévient les âmes pures pour les aider. Les âmes noires peuvent l'invoquer par de simples paroles, et elle leur parlera. Une fois que la Voix a parlé, la Vérité prononcée ne peut être contrée. On peut la confondre avec le Destin qui est pourtant totalement différent.

Les prédictions de la Voix de la Vérité ne sont pas à prendre à la légère, et si elles semblent claires et précises, mieux vaut les décrypter pour être sûr de savoir la Vérité. Le Futur est très difficile à sonder.'

Sous le choc, Lily fit tomber le livre. Elle tourna un regard effaré vers sa meilleure amie, toujours profondément endormie sur la table. Tendue comme un arc, la jeune fille rangea les autres livres. Mais ses mains tremblaient tellement qu'elle lâcha tout et éclata en sanglots.


« DEBOOOOOOOOOOOOOOOOUT !!! JOYEUX NOËËËËËËËËËL !!! »

Lily grogna. Sirius tenait là sa revanche. S'il avait été une fille, elle aurait pu le traiter de garce, mais Sirius était définitivement un garçon.

« J'en reviens pas que t'aies passé ton réveillon de Noël à la bibliothèque ! T'es irrécupérable ! En plus t'es rentrée super tard ! Même moi j'étais couché et j'ai même pas pu préparer de sale coup pour les Serpentard ou la prochaine pleine… Bon ! Allez, lève-toi, il est onze heures… Y a toute une tonne de cadeaux qui t'attend sous le sapin ! »

« Mmh… » grommela Lily avec humeur. Pleine quoi, Sirius ? pensa Lily avec un sourire amusé par le lapsus.

« Je te préviens que si tu ne les ouvres pas, je le fais à ta place. »

« Tant que tu me laisses dormir. »

Elle se retourna dans les couvertures et se couvrit le visage avec. Mais Sirius n'était pas décidé à se laisser faire.

« Tu es en pyjama j'espère… En tout cas, promis que si c'est pas le cas je ferme les yeux. Sinon James me tuera pour de bon… »

Que racontait-il ? se demandait Lily. Aucun rapport… Elle le vit et surtout le comprit lorsqu'elle sentit l'atmosphère glacée lui réfrigérer les jambes, les mains et les bras. Elle poussa un cri de surprise et de colère et se releva avec emportement.

« Sirius Black, tu es mort ! »

Mais Sirius éclata de rire. En effet, Lily portait un pyjama où des pingouins faisaient du surf. Ça aurait pu passer pour Lily si elle n'avait pas été échevelée et n'avait eu les yeux à moitié fermés. Elle ne voyait presque rien. Elle avait l'air de la Belle au Bois Dormant se réveillant au bout de cent ans. D'ailleurs, Lily avait toujours été étonnée de voir que Aurore s'était endormie parfaitement coiffée et s'était réveillée dans la même position, son maquillage n'ayant pas bougé d'une semelle, et ses cheveux toujours bien lisses, soyeux et coiffés. C'était clair, elle n'était pas la Belle au Bois Dormant.

« Allez, je suis pas ton prince charmant mais faudrait que tu ouvres tes cadeaux. T'en as reçu des tas. Ta chouette est drôlement balèze pour réussir à porter tes cadeaux plus son poids. »

« Va te faire voir Black. »

« Madame a ses humeurs à ce que je vois. On est dans sa mauvaise période ? »

Elle se contenta de lui jeter un regard noir. Elle ne se souvenait pas être rentrée dans la salle commune. Ni d'avoir quitté la bibliothèque. En fait, elle ne se souvenait plus de rien après la lecture sur la Voix de la Vérité. Elle balaya la pièce du regard et aperçu le gros livre qu'elle avait visiblement ramené. Son cœur se mit à battre plus vite. Il ne fallait pas qu'elle y pense. Pas aujourd'hui du moins. Continuant de regarder autour d'elle, Lily tomba sur le sourire éclatant de Sirius et réalisa qu'il était dans le dortoir.

« HEYYYYYYYYYY !!! Mais… Mais… Mais… Co… Comment t'as fait ? Aucun garçon ne peut monter dans le dortoir des filles ! » hurla-t-elle en remontant les draps de son lit sur son corps pourtant caché par un pyjama chaud et douillet.

Sirius eut un sourire crâneur qui ne plut pas du tout à Lily.

« N'est pas Sirius Black qui veut… Tu vois, c'est tout un art, ça, mademoiselle Evans… L'art de… »

« T'es une fille alors… » murmura Lily sur l'air de la conspiration.

« T'as tout compris. Et je suis fou amoureux de James. Mais je m'envoie en l'air avec Remus. Son côté bestial me plaît. »

« Et Peter ? » demanda Lily en haussant un sourcil.

« Je ne marche pas sur les plates bandes de Jorkins. »

Lily eut un petit rire.

« Bon, sérieusement, comment tu as fait ? »

Sirius lui fit signe d'approcher, ce que fit Lily avec curiosité. Le jeune garçon se pencha à son oreille doucement et lui murmura…

« Secret de Maraudeurs… »

Lily rit. Elle le savait. C'était trop beau pour être vrai. Elle ne savait pas comment Sirius avait fait, mais c'était très fort. Elle finit par se lever alors que Sirius sortait déballer ses cadeaux dans un cri indien parfaitement ridicule mais désopilant. Prenant bien soin de ne pas prêter attention au gros livre qu'elle avait rapporté de la bibliothèque, elle s'habilla chaudement et dévala les escaliers. Une surprise de taille l'attendait : elle avait beaucoup plus de cadeaux que ce à quoi elle s'attendait. Elle pensait que ses parents ne lui enverraient rien pour une raison obscure. Elle pressentait que sa famille l'aurait oubliée. Quant à ses amies… Mais le sapin de la salle commune de Gryffondor était bondé de cadeaux.

« Tu as été gâtée dis-moi ! » fit remarquer Sirius.

« Je suis sûre qu'une bonne partie des cadeaux est pour toi. »

« Tu plaisantes ? Non. Ma famille m'a rayé de la carte. Je n'existe plus pour eux. J'existerai quand ma mère aura mis sa main sur moi et qu'elle voudra m'assassiner. Ou pire : me ramener à la maison. Allez, maintenant déballe tes cadeaux j'en ai marre d'attendre ! »

Il se jeta sur le sapin et sélectionna les paquets. Sirius en avait quatre. Un de la part de chaque Maraudeur et un de la part de Ambre. Sirius l'avait regardé bizarrement. C'était un couteau suisse superbe taillé dans un bois sombre. Ambre y avait collé un petit mot que Lily n'arriva pas à déchiffrer. Elle regarda ses boîtes et prit le plus petit. Celui de Ambre. C'était une bague. Lors de leur dernier passage à Pré-au-Lard, Lily avait admiré ce bijou orné d'une petite pierre verte splendide. Ambre avait encore fait une folie… Ses parents lui avaient envoyé un album de photos de toute la famille et Lily eut les larmes aux yeux quand elle le parcourut. Les personnes étaient figées dans le papier, mais peu importait à Lily. A la limite, elle préférait. C'était l'instant qui était figé. Toutes les photos représentées rappelaient un moment heureux qui bouleversait Lily. Ses parents n'auraient pas pu lui faire de cadeau plus merveilleux. Pétunia devait être verte de rage ! Un grand éclat de rire – qui ressemblait à un aboiement – la sortit de sa concentration. Sirius était assis par terre et observait six petites figurines représentant des personnes différentes : un cow-boy, un indien, un policier, un marine (ou militaire ?), un loubard-motard et un ouvrier. Lily resta sidérée.

« Tu connais les Village People ? »

« Tu plaisantes ? J'en suis fan ! Je les adore ! Ils sont super bath ! Epatants même ! J'ai même demandé à Dave Goujon un bon ami à Frank qu'il m'achète des… Quoi ? Ah oui, vinyles à Londres, puisqu'il est d'origine moldue. »

Lily éclata de rire. Elle ne savait pas que Sirius les appréciait. Quant à les adorer… Les figurines étaient animées et chantaient 'YMCA' en faisant la chorégraphie. Sirius était écroulé de rire.

« C'est de James ? »

« Non ! James m'a envoyé un miroir à Double Sens. L'autre s'est cassé il y a quelques semaines. Et Remus m'a offert une Wishball. Je peux faire trois souhaits avec cette balle. Pratique, hein ? Les Village People sont de Peter. J'espère que mon cadeau lui plaira… »

« C'est quoi ? »

« Un oreiller qui permet de ne rien entendre dès qu'on est allongé dessus. Pour les engueulades entre ses parents. »

« C'est très généreux de ta part. »

Sirius ne répondit pas et continua de jouer avec ses figurines. Lily attrapa une enveloppe envoyée par sa grand-mère. De l'argent moldu. Un chèque. Mais lorsqu'elle lut le montant, ses yeux s'écarquillèrent.

« SEPT CENT LIVRES ? » hurla Lily, exorbitée. « Mais elle est pas bien ? »

« Sept cent livres ? » répéta Sirius, abasourdi. « Waw… Tu vas avoir de la lecture ! A côté de toi, la bibliothèque de Poudlard fera office de librairie ! » fit Sirius qui avait lâché ses figurines pour attraper le bout de papier. « C'est quoi ça ? »

Lily éclata de rire.

« Sirius, c'est moi ou tu n'as pas l'air très attentif en cours d'Etude des Moldus ? La livre est la monnaie Anglaise moldue. Et la somme que ma grand-mère m'a envoyée est exorbitante 1. Je ne sais pas exactement combien ça fait en galions, mais c'est énorme. »

« Un bout de papier comme ça, ça vaut autant ? »

« Euh… D'une certaine façon, oui. On appelle ça un chèque. »

Lily se lança alors dans une explication plus ou moins claire sur ce qu'était un chèque. Mais elle finit par jeter l'éponge quand Sirius lui dit que les Moldus étaient trop compliqués. Sirius lui tendit alors un dernier paquet. Intriguée, elle l'ouvrit et resta figée. C'était le même papier que dans sa vision. La scène se rejoua dans sa tête. James debout, l'air anxieux et content à la fois, devant son bureau, marmonnant un 'C'est pas faute d'avoir essayé', et emballant l'objet rond dans un papier rouge et or. Les mains tremblantes, elle entreprit de déballer son cadeau. Une lettre tomba.

'Je sais que notre dernière conversation fut houleuse, mais si tu pouvais malgré tout accepter ce cadeau… C'est une pierre de vérité. Tu pourras lui poser n'importe quelle question, ce qu'elle répondra sera la pure vérité. Ce doit être une question 'oui/non'.

Bien amicalement (si je puis me permettre),

James.'

Si Lily avait dit qu'elle trouvait le geste de James déplacé, elle aurait menti. Derrière l'épaisse couche de mauvaise foi qui la faisait penser que ce n'était qu'un juste retour des choses, Lily était profondément touchée par le geste de son camarade. Elle finit de déchirer le papier et en sortit une pierre. Une grosse pierre translucide rouge et or. Gryffondor jusqu'au bout, pensa-t-elle. Amusée, elle lui posa une première question après avoir jeté un regard machiavélique à sa droite.

« Sirius Black est-il doté d'un cerveau ? »

Une fumée rouge envahit la boule et une écriture jaune or se dessina en un 'oui'.

« Toujours bon à savoir. » marmonna-t-elle en souriant.

En soupirant de bonheur, elle regarda autour d'elle et tomba sur le couteau de Sirius qui s'amusait toujours avec les Village People. Un cadeau d'Ambre. Ambre. Sa meilleure amie. Elle déglutit difficilement et reposa son regard sur la pierre de vérité. Elle l'attrapa mais faillit la faire tomber à cause de la moiteur de ses mains. Des larmes de peur commençaient à lui troubler la vue.

Il fallait qu'elle sache.

« Ambre… » commença-t-elle.

Mais elle n'y arrivait pas. C'était impossible. Elle prit une grande inspiration, bénissant Peter pour le cadeau qu'il avait fait à Sirius – ce qui l'empêchait de s'apercevoir du trouble de Lily.

« Ambre va-t-elle mourir ? »

Les quelques secondes que mit la pierre à donner la réponse lui parurent être une éternité. Une fumée rouge sang se diffusa dans la pierre, puis une écriture calligraphiée or se traça délicatement.

'Nul n'est immortel.'


Lily était malgré tout rassurée par la réponse de la pierre. Peut-être qu'elle se faisait du mouron pour rien ? Après tout, peut-être pouvait-elle mourir dans dix ans, trente ans ou même demain. La mort est inéluctable. La Voix de la Vérité ne lui avait rien vraiment appris sur sa peur. Il était évident que Ambre allait mourir. Comme elle-même allait mourir. Si elle commençait à penser comme ça, elle ne vivrait plus. Connaître le jour de sa mort était idiot. On ne vit plus à ce moment-là. Lily sourit. Oui, Ambre allait mourir, mais ce n'était pas la peine d'avoir peur en attendant ce jour. Qu'il soit aujourd'hui ou demain ne changerait rien à cette inéluctabilité. Mieux valait le prendre avec philosophie.

« Qu'est-ce qui te fait rire ? » lui demanda-t-elle.

« Le cadeau de Pettigrow à Sirius. » mentit-elle. « Tiens en parlant de cadeau, tu as eu quoi toi ? »

« Des banalités : un livre de Magie Noire de la part de mon père, quelques babioles de la part du reste de ma famille, un cadre représentant Electre et moi et un pendentif avec une pierre noire bizarre. Tiens, regarde. »

Elle sortit de son t-shirt une fine chaîne en argent et un pendentif noir aux reflets argentés. C'était tout simplement superbe.

« C'est étrange, mais Electre n'a rien précisé dans sa lettre sur le cadeau. Je sais qu'il est magique, elle m'envoie toujours quelque chose de magique. A partir du moment où il n'y a aucune trace de surnaturel là-dessus elle pense que c'est moldu et n'en veut plus. Mais là, dans sa lettre elle m'a dit que c'était simplement en prévention. Mais derrière ce mot, j'ai compris 'protection'. Je ne peux pas te l'expliquer. En plus, elle ne m'a pas dit ce que cette pierre avait de magique. »

« Peut-être qu'elle veut que tu le découvres seule ? »

« Elle est agaçante. »

« Ce ne serait plus Electre, autrement. »

Ambre eut un rire.

« T'as raison. »

Jenny s'approcha d'elles en sautillant. Lily s'était prise d'affection pour cette gamine adorable mais étrange. Avec ses airs étonnés et son sourire amusé qui la poursuivaient partout, Lily lui trouvait un air de princesse perdue. Elle s'émerveillait d'un rien, et ouvrait de grands yeux ronds à chaque acte de magie. Pourtant elle était une 'sang pur'. Ses parents étaient tout ce qu'il y avait de plus 'pur'. Cependant, elle était beaucoup plus étonnée que Lily. Peut-être que Lily était plus mûre, mais Jenny l'était elle aussi, à sa façon.

« Waaaaaaaw ! » rugit-elle. « Il est beau ton collier ! »

Lily et Ambre sursautèrent tellement Jenny avait crié fort. Elle-même étonnée par sa réaction, elle plaqua ses mains sur sa bouche, comme une enfant prise en faute.

« Désolée… » murmura-t-elle. « Mais il est vraiment beau. Et puis il sent bon. »

« Pardon ? » demandèrent Lily et Ambre, étonnées.

Sirius, qui ne cessait de s'émerveiller devant ses figurines depuis qu'il les avait, se retourna vivement et jeta un regard dissuasif à Jenny, qui plaqua une nouvelle fois les mains sur sa bouche. Si elle voulait faire passer sa gaffe pour quelque chose de normal, c'était raté.

« Ce que Jenny a voulu dire » dit Sirius. « C'est que ça sent l'odeur d'Electre. Ou son parfum. Remarque, j'en sais rien, j'évite de m'approcher de ta sœur… »

Mais Ambre ne quittait pas Jenny du regard. Lily regarda autour d'elle. Severus Rogue les fixait. Elle se raidit. Elle n'appréciait pas beaucoup Rogue, mais elle devait avouer qu'il ne faisait rien pour qu'on l'apprécie beaucoup.

« Qu'est-ce que tu as à nous regarder, Rogue ? » demanda Sirius. « Tu nous admires pour notre sociabilité ? »

« Sirius… » gronda Lily.

Elle n'appréciait pas énormément Rogue, mais il ne leur avait rien fait pour le moment. Rogue préféra détourner le regard.

« Lâche. Même pas capable de… »

« Arrête Sirius ! » s'énerva Lily. « Il ne t'a rien fait ! Il n'a fait que te regarder ! C'est un crime ça ?! On n'a plus le droit de te regarder ?! »

« Si, mais… »

« Que ce soit Rogue te gêne ? Tu as des sentiments pour lui, c'est ça ? » demanda Lily avec un rictus moqueur. « Et chaque fois qu'il te regarde, tu te sens… Comment dire… ? Tout chose ? J'ai compris ! James n'est pas amoureux de moi et toi non plus ! Vous aimez Rogue, et vous ne voulez pas que ça se sache ?! Mais il fallait le dire plus tôt, j'aurais gardé le secret, moi… »

Le teint de Rogue avait viré au vert. Celui de Sirius au rouge, tout comme celui de Jenny et de Ambre. Mais si Sirius hésitait entre la colère, la honte et l'amusement, Jenny n'étouffait plus son rire, et on n'apercevait plus de Ambre que ses épaules secouées par ses rires.

« Pas trop jalouse, Ambre ? » demanda Lily, visiblement décidée à en donner pour son grade à tout le monde.

Ambre réagit au quart de tour, relevant la tête immédiatement.

« Jalouse ? Ca va pas non ?! Rogue n'est pas mon type de mec. »

« Je parlais de Sirius. »

« Encore pire. »

« Non. » intervint Jenny. « Tu dis des bêtises ! Sirius est bien ton type de garçon. Sinon, pourquoi lui avoir offert un cadeau ? »

L'éclat de rire de Sirius s'arrêta en plein dans son élan, le sourire de Lily s'effaça, et le rictus d'Ambre disparut. Comment savait-elle ? Jenny haussa les épaules.

« Je savais pas que c'était un secret défense, excusez-moi… »

Mais Lily prit le parti d'en rire, bientôt rejointe par ses deux camarades. Dans un accès de philanthropie, Rogue se leva, toujours le teint verdâtre et sortit de la grande salle. Mais seule Lily s'en aperçut.


Lily était allongée sur son lit et observait le plafond. Ses insomnies la reprenaient. Elle avait décidé de réfléchir. C'était d'ailleurs idiot parce qu'elle savait que ça ne ferait que renforcer son insomnie. Comment s'était passé le réveillon dans sa famille ? Pétunia avait-elle médit sur elle ? Ses cousines avaient-elles été étonnées ? Son grand-père avait-il demandé où était sa 'Sorcière Bien-aimée' ? Elle avait toujours détesté qu'il l'appelle comme ça parce qu'elle trouvait Samantha ridicule et trop blonde, mais ce jour-là, ça lui manquait. Qu'aurait-elle donné pour l'entendre ? Elle se retourna vers sa table de nuit et tira le gros tiroir. Elle en sortit la pierre. Assise contre son oreiller, elle plongea son regard dans le brouillard apaisant de la pierre.

« Le réveillon s'est-il bien passé ? »

Réponse : oui.

« Toute ma famille était là ? »

Réponse : oui.

« Grand-père a-t-il demandé où était sa Sorcière Bien-aimée ? »

Encore une fois, le temps que la réponse apparaisse lui parut une éternité. Mais la réponse lui fit tellement plaisir que des larmes d'émotion coulèrent le long de son visage. La réponse était oui.

Elle admira encore la pierre. James Potter avait fait une folie. Elle avait demandé à Sirius si c'était rare ou au contraire si la plupart des Sorciers en avaient. Sirius avait répondu qu'il en avait eu une quand il était petit mais que son frère l'avait brisée sans le faire exprès. C'était quelque chose d'assez rare, de cher, mais que la plupart des grandes familles possédaient et offraient à leurs enfants.

James avait donc fait une folie. Pourquoi lui avait-il offert un cadeau pareil ? Pour qu'elle se sente égale à lui ? Fille d'une grande famille, puissante et riche ? Pour l'aider ? Oui, mais comment aurait-il pu savoir ? Ou tout simplement parce que c'était moins cher aux Etats-Unis et qu'il cherchait un truc sympa à offrir ?

Une nouvelle vision lui apparut. James était allongé sur son lit, les mains derrière la tête, habillé sur ses couvertures, le regard lointain, comme plongé dans ses pensées. Lily eut un sourire. Maintenant qu'elle savait pourquoi elle voyait James, elle n'était plus effrayée. Il pensait à elle. En même temps qu'elle se posait des questions sur lui. Que se demandait-il ? La pierre toujours dans la main, Lily posa une nouvelle question.

« Est-il vraiment amoureux de moi ? »

La réponse ne se fit pas attendre : oui.

Lily eut un rire nerveux. Alors il l'aimait vraiment. A son âge, c'était plutôt de la passion, pas du véritable amour, mais c'était déjà pas mal. Il était vraiment sincère. Peut-être était-ce pour cela qu'il lui avait offert la pierre ? Pour qu'une 'personne' extérieure atteste de la sincérité de ses sentiments. Pour qu'elle puisse être sûre qu'il ne se moquait pas d'elle. Pour que sa barrière de protection tombe.

Sur son lit, James se mit à sourire. Un sourire tendre et content.

Lily comprit. Il ne comptait pas laisser tomber. Il était décidé à la séduire. C'était elle ou personne. Il ne lui restait qu'une seule question à poser.

« Suis-je amoureuse de James Potter ? »

La pierre se mit à bouillir sous ses mains. Elle avait l'impression que quelqu'un la sondait. La fumée se propagea dans la pierre, et la réponse s'écrivit plus lentement que jamais :

'Si tu ne le sais pas toi-même, comment puis-je te répondre ?'


Finalement, ses insomnies ne l'avaient pas quittée une seule seconde. Quant à la réponse de la pierre, ça ne l'avait certainement pas calmée. Le seul moyen qu'elle avait trouvé pour se détendre avait été celui de marcher. Plusieurs fois elle avait vu Sirius sortir le soir et revenir plus tard, presque le matin. Il était visiblement aussi insomniaque qu'elle. Elle ne l'avait pourtant jamais suivi. Mais là, elle ne pouvait plus rester calmement dans la salle commune, ou dans son lit à compter les moutons. Ce n'était plus possible. Alors depuis quelques minutes déjà elle se baladait dans Poudlard. Tous les tableaux dormaient, les armures ne bougeaient plus, et Lily aurait juré en entendre une ronfler. Elle croisa une petite ombre qu'elle devina être celle d'un elfe de maison, et quelques portes qui se transformaient en mur lorsqu'elle tentait de les ouvrir. Poudlard était un concentré de magie comme elle n'en avait jamais vu. Jamais elle n'aurait imaginé une école pareille, même dans ses rêves les plus ahurissants – et Dieu sait qu'elle en avait fait.

C'était toujours avec un émerveillement enfantin qu'elle se baladait dans Poudlard. Et quoi qu'en disent ses camarades au 'sang pur', elle savait qu'il en était de même pour eux.

Elle se promenait dans l'aile ouest, près de la tour des Serpentard. Elle aimait bien cette partie du château. Pourquoi ? Elle n'en savait rien. Elle la trouvait belle, pleine de fierté, pleine d'amertume aussi. Pourtant elle aimait bien. Sans raison.

Continuant son chemin, elle partit dans l'aile Sud, vers les Poufsouffle. Elle appréciait aussi cette partie de Poudlard, où le calme et la joie régnait. Du côté des Serdaigle, c'était tout autre chose. Un calme studieux assourdissant et gênant, mais un plaisir indescriptible. Et du côté des Gryffondor, c'était la folie. On sentait le côté déjanté et la fierté des Gryffondor. Mais une fierté différente de celle qui régnait du côté des Serpentard. L'école était elle-même une fierté.

Elle poursuivit son chemin du côté des salles d'Etude de Moldu. Elle entra dans l'une d'elle et se promena dedans, observant avec amusement les cartes, explications et dessins sur les Moldus. Elle ouvrit un livre avec précaution et le feuilleta. Elle y trouva un schéma de voiture et une description détaillée. Le papier était légèrement froissé, et quelques ajouts avaient été faits. Intriguée, Lily ouvrit la première de couverture et se retint d'éclater de rire lorsqu'elle vit le nom du propriétaire du livre : Sirius Black. Il avait encore oublié son livre en cours…

Alors qu'elle allait repartir, elle entendit une voix parler. Pour la première fois, elle aperçut une lumière filtrer dans l'embrasure du bas d'une porte. Elle s'approcha à pas de loup, cédant à la curiosité et colla son oreille à la porte. Quelqu'un parlait vraiment.

« … Nous entendra pas. De toute façon, personne ne s'intéresse à de pauvres Poufsouffle ! »

Une autre voix parla, mais elle fut inaudible. Mais l'autre personne était Drodle.

« Non, non. Ne vous inquiétez pas, tout est prêt. Le plan ne peut que fonctionner. Tout a été préparé, il ne peut pas y avoir de problème. C'est impossible. »

Lily sourit. Drodle parlait de Poudlard. Le plan devait être celui de protection. Donc tout était prêt, ils ne pouvaient pas être attaqués. Ils ne craignaient donc rien. Retenant un rire nerveux, Lily sortit de la classe et se décida à rentrer dans la salle commune. Alice avait raison : elle avait fait une crise de parano inquiétante. Ils ne craignaient rien. Et puis de toute façon, on disait partout que Voldemort avait trop peur de Dumbledore.

Le cœur léger, et entièrement rassurée, Lily rentra dans son dortoir et s'endormit immédiatement.

Fin du chapitre 17.

1 une livre environ dix francs. Lily a donc reçu 7000 francs de la part de sa grand-mère. Plus que le SMIC !


Réponse aux reviews :

Lisandra : Voici la suite !

Faustine30 : Tu sais, je crois que James a bien compris que Sirius n'était pas intéressé par Lily. Alors même s'il est un peu jaloux, je crois qu'il a décidé de faire confiance à James à 300000. Jenny te plaît vraiment ? Ma bêta-readeuse m'a fait un super dessin d'elle tout à fait réaliste. Je la voyais exactement comme ça. Tout va bien pour Lily, tu l'as vu toi-même dans le chapitre ! Merci pour ta review ! Bisou !

Bisounourse : Pourquoi tant de haine ? Je te signale que tu es en plein dans l'époque Peace&Love mon frère. Donc ne me hais point. Ahem. Pardon. Tu es super doué en comparaison, toi ! Hamilton te bat de très, très peu avec son 'il était en moi comme une épée dans son fourreau' qui fait passer Shakespeare et Hugo pour des attardés. Tu t'es quand même remis de tes courbatures ? Je m'en voudrais de t'avoir achevé… J'avoue que j'ai abusé pour la conversation sur les légumes. Ange me l'a dit que c'était pourri. Mais bon, ça m'a amusée et ça m'a fait du bien. M'enfin t'es toujours en vie ça me rassure. T'inquiète, j'ai compris ce que tu pensais d'Electre. Arrête de t'enfoncer, mon pauvre ! C'est vrai que Jenny m'a plu comme personnage, c'est pour ça que je l'ai ressortie. Tu sais, les joints sont je pense, universels. Et puis elle a fait un titit voyage au Mexique pendant les vacances, elle a rencontré un gars super sympa qui s'appelait Scorchy et qui élevait une super plante dans son appart'. Et puis Mulder ne déteste pas les Moldus. Elle les ignore, elle s'en fout. Mdr ton idée pour la douche ! Ca pourrait être une bonne idée de NC ! Paraît que la couleur des yeux de Lily est très importante… Peut-être que c'est parce qu'elle peut voir à travers les choses et qu'elle a vu James tout nu… Bon, ça voudrait dire que Harry est définitivement attardé puisqu'il ne sait pas contrôler son pouvoir… Mais c'est presque plausible !

Quant aux points, Hermione n'est peut-être pas une attardée, mais elle commence à ressembler à Molly Weasley ce qui n'est pas bon. Voilà. Té, ça c'est de la répartie ! A plus et merci pour la review !

Kamala1 : T'es partie en vacances, vilaine ! Avec qui je ferai mes solitaires sur MSN du coup ? vilaine fifille ! J'étais sûre que le passage sur la glace te plairait, Miss Fleur-bleue. Et la suite est venue rapidement, c'est toi qui ne l'aura que dix jours après le postage ! Byou et merci pour la review ! C'était bien là-bas ?

Dreyd : Non, tu ne m'avais jamais dit que tu adorais mon Sirius, lol ! Tu es infidèle ? Vilaine fifille, c'est très mal ! Surtout que tu trompes Rogue pour un macchabée… t'es bizarre, ma fille. Ambre va être mangée à une très bonne sauce, une sauce délicieuse, ma préférée. Jenny, un rôle important ? air angélique Môôôôôôôôô nooon… Electre et Mulder ? Euh… Electre, je sais, mais pour être franche, je n'ai aucune idée sur Mulder… Faudrait que je bosse un peu plus sur ce synopsis … Merci pour ta review ! Byou !


Preview chapitre 18

Un rapprochement, un remerciement, une amitié qui dure, un match, et un mauvais pressentiment…

Chapitre 18 : POV James : Gryffondor vs Serpentard.