Titre : Entre Ombre et Lumière

Auteur : Kazy

Disclaimer : Voir chapitres précédents

Protection parentale : PG parce même si c'est pas spécialement gore, c'est pas très gai et… Euh… Merde, c'est PG, c'est PG un point c'est tout. la fille hyper détendue par ses vacances

Résumé Général : Les Maraudeurs ont seize ans, Voldemort monte en puissance, il faut faire un choix. Faudra-t-il renier son éducation ou l'accepter pour vivre en paix avec soi-même ? Sans se sentir manipulé ?

Résumé du chapitre précédent : Lily devient limite gentille avec James qui plane totalement à cause de ça malgré un mauvais pressentiment. Et puis y a un match de Quidditch où il n'y a aucun prof, où ils doivent se démerder seuls, et ça sent pas bon du tout. Et à la fin, James voit les Mangemorts arriver.

Note de Wam : Merci à Camille pour ses corrections fabuleuses. A Ange pour ses critiques également. A tous les reviewers, et à l'inventeur des vacances.

De plus, je voulais signaler que ce chapitre m'a vraiment tenu à cœur, et l'écrire a été pour moi une sorte de libération. C'est ce chapitre, avec un autre de la Septième Année, qui m'a définitivement décidée à coucher les mots sur Word (le papier virtuel) et je suis très heureuse de vous faire partager cela. J'espère vraiment qu'il vous plaira malgré les maladresses obligatoires. Excellente lecture,

Kazy.

Entre Ombre et Lumière

Chapitre 19 : Victoire Mortelle.

Le petit Jerry Vandkon courait aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient. Son plus grand rêve était de devenir un Poursuiveur professionnel, mais il n'avait aucune endurance et était trop petit. Son père lui répétait sans cesse qu'il fallait qu'il soit Attrapeur s'il voulait réussir. Mais Jerry voulait être Poursuiveur ou rien. Et il fallait montrer qu'il était digne de confiance. Il voulait que Zack et Crysta, son frère et sa sœur, soient fiers de lui, qu'ils puissent dire plus tard que c'était grâce à lui que des vies avaient été sauvées. Grâce à sa vitesse hors du commun. Alors il courait. Il courait le plus vite qu'il pouvait pour prévenir Dumbledore que les Mangemorts attaquaient. Il fallait qu'il trouve un professeur. Il était bientôt arrivé à la grande porte de Poudlard. Heureusement que James Potter – son idole – avait donné l'alerte rapidement pour que les choses soient mises en place. On lui avait immédiatement ordonné d'aller répandre la nouvelle, puisqu'il était le plus près de la porte.

Jerry était un Poufsouffle, mais il était courageux. D'ailleurs, le Choixpeau lui avait proposé d'aller à Gryffondor, mais Jerry savait qu'il préférerait Poufsouffle. Les Gryffondor bougeaient trop pour lui. Il était certes un peu nerveux, mais tous les membres de sa famille avaient toujours été à Poufsouffle, alors il avait choisi de ne pas varier à la tradition et de faire honneur à sa famille. Et tout le monde l'avait félicité. Même Chan Chang, un grand ami de Zack.

Il se devait de réussir. Il voulait qu'on puisse être fier de lui. Il voulait encore entendre les applaudissements, il voulait que sa Maison soit plus respectée, il voulait que les autres le regardent autrement. Il ne voulait plus être 'Petit Jerry' ou 'Le petit frère de Zack et Christa'. Il voulait être Jerry Vandkon, une personne à part entière.

Alors il accéléra. Les portes étaient en vue. Il ne percevait plus les cris. Il n'entendait plus rien. Les portes étaient fermées. C'était étonnant. Habituellement, à part la nuit, elles sont toujours ouvertes. Le cœur de Jerry accéléra encore. Le seul son autre que le vent qu'il entendait était le bruit sourd que faisait son cœur cognant dans sa cage thoracique.

Un bruissement se fit entendre. Son cœur manqua un battement. Sa respiration s'accéléra encore plus, ce qui l'étonna. Une personne sortit d'un bosquet. Jerry réagit immédiatement. Lorsqu'il la reconnut, il soupira de soulagement.

« Vite, vite ! Il y a une attaque ! Il faut aller aider les autres ! »

« Je sais, je sais, rassure-toi petit, je sais qu'il y a une attaque. » répondit l'autre d'un ton calme.

« Alors pourquoi restez-vous l ? » demanda Jerry, la panique le reprenant immédiatement. « Il faut aller les aider ! Les Mangemorts attaquent. »

« Je sais. » répéta-t-il.

« Vous ne faites rien ? »

L'autre secoua la tête. Jerry déglutit péniblement. Il eut peur de comprendre. Jerry recula.

« Non… Non… C'est impossible… »

« Tu es à Poufsouffle, n'est-ce pas ? Etonnant que tu comprennes si vite… Comme quoi les stéréotypes sont idiots. »

« Vous… vous… Vous êtes Mangemort ! »

« Exact, petit. Et tu comprends bien que connaissant mon secret et allant aider tes amis, je ne peux pas te laisser partir ainsi ? »

Jerry déglutit encore une fois, mais sa salive resta coincée dans sa gorge. Des larmes lui montèrent aux yeux.

« Non… Piti ! Je… Je vous jure que je ne dirai rien ! Je garderai votre secret ! Je suis prêt à faire une promesse magique ! »

« J'apprécie ton offre, mais même si tu le faisais ça ne servirait à rien. De puissants Sorciers pourraient savoir ce qu'ils veulent. Je suis désolé petit. Mourir si jeune est navrant… On pourra au moins dire qu'il n'y a pas d'âge pour mourir. En tout cas, je te promets que ce sera rapide et indolore. Je te dois au moins ça ! »

Les larmes de Jerry coulèrent de nouveau, son flot doublant d'intensité.

« La curiosité est un vilain défaut. Le courage est une folie. Au moins, on pourra dire que tu es mort en martyr. Et puis tu as de la chance, tu seras le premier mort. Celui qu'on pleure le plus. »

Alors qu'il se confondait en excuses, implorant la pitié du Mangemort, celui-ci leva sa baguette avec un air navré. Lorsqu'il prononça le sort mortel, et que le corps du garçon tomba dans la neige dans un bruit sourd, il secoua la tête.

« C'est tellement dommage, ça… En arriver à tuer ses élèves… »


Le temps que l'information pénètre dans les esprits, et des cris étaient déjà poussés. C'était la panique générale. Lily n'eut le temps que de pousser un juron puis elle attrapa sa baguette et la posa sur sa gorge.

« Sonorus » marmonna-t-elle.

A côté d'elle, Shen s'était mise à pleurer, et les Maraudeurs avaient peine à réagir. Pettigrow tremblait déjà. Elle sentit ses jambes faire pareil. Mais il ne fallait pas qu'elle cède à la panique. Il fallait qu'elle reste calme. Ce fut d'une voix posée qu'elle se mit à parler. Sa voix douce et où aucune note d'angoisse ne vivait emplit le stade et couvrit les hurlements.

« Calmez-vous, calmez-vous. Un élève est parti chercher les professeurs, ils ne tarderont pas à venir ! » cria-t-elle. « Que tous les élèves en-dessous de la Cinquième Année partent. Que les plus courageux restent. Shen Lim-Y et Peter Pettigrow accompagneront les Première Année les plus proches de l'Ecole. Si quelques Quatrième Année se sentent assez puissants pour se battre, qu'ils restent. Que les autres partent. »

La plupart des élèves hochèrent la tête. Etrangement, Shen ne dit mot, mais elle se mit à courir le plus vite possible pour rejoindre les Première Année. Peter allait la suivre lorsque Sirius le retint.

« Attends un peu… »

Peter s'exécuta en hochant la tête pendant que Sirius et Lupin se tournaient vers Lily, enchaînant immédiatement :

« On fait quoi ? » demandèrent-ils.

« Il faut canaliser les plus jeunes. » dit-elle après avoir arrêté le sort. « De toute évidence, ils sont trop près de nous et nous sommes trop loin pour que tous les élèves aillent se réfugier dans Poudlard. Pour le moment, il faut sauver un maximum de monde. Lupin, tu cours vite. Va chercher les plus jeunes les plus éloignés et ramène-les au plus près de Poudlard. Tu es fort, tu pourras en porter un ou deux… »

« Comment tu sais que… ? » demanda Sirius.

« Peu importe ! » claqua Lily. « On n'a pas le temps pour ça ! Je le sais c'est tout. Sirius, rejoins James sur un balai et arrange-toi pour que les profs arrivent le plus vite possible. Le gamin qui est parti tout à l'heure a peut-être eu un problème. Moi je descends. Il faut que tout le monde batte en retraite. »

« Non. Peter devrait y aller à ma place. Peter, tu sais comment faire. Va chercher les profs. »

Peter écarquilla les yeux.

« Sirius, de quoi parles-tu ? » demanda-t-il l'air de rien.

« Oh ça va Peter ! On n'a pas le temps pour ça. »

Lily fronça les sourcils, intriguée. Peter la regardait, mal à l'aise.

« Qu'est-ce que je dois faire au juste ? » demanda-t-il finalement.

« Prévenir les professeurs de ce qui se passe. Si c'est déjà fait arrange-toi pour avoir des infos. Si tu peux, ramène-les nous. Sinon… Bon courage. »

Les quatre Maraudeurs (ça semblait être un pléonasme pour Lily) se sourirent plus ou moins gênés, excités et angoissés puis finirent par courir là où ils devaient aller. Lily ne se préoccupa plus de Pettigrow et de son secret. Elle observait la ligne noire qui avançait toujours plus vite vers elle. Lily saisit sa baguette et descendit les gradins à toute vitesse. Il fallait éviter qu'il y ait des morts. Des sorts commençaient à fuser de la part des Mangemorts.

« TOUS A TERRE ! » hurla-t-elle.

Tous les élèves se baissèrent. Les films de guerre à la télé avaient d'autres intérêts que d'amuser le public ou de leur rapporter des faits (plus ou moins) historiques. Ça servait aussi à sauver sa vie. Mais Lily n'avait pas pensé à le faire. Elle vit l'éclair vert, vert comme ses yeux. Elle le vit s'approcher d'elle. Elle le vit arriver droit devant elle. Il aurait fallu qu'elle plonge au sol, qu'elle bouge tout simplement. Mais elle ne pouvait pas détacher son regard de la flamme verte qui s'approchait dangereusement d'elle, comme si elle était hypnotisée. Le sort était à une trentaine de centimètres devant elle lorsqu'elle sentit une main la saisir par le col et la tirer en avant.

Elle relâcha sa respiration sans s'être rendue compte qu'elle l'avait arrêtée. La main la tenait toujours aussi fort, mais ses pieds ne touchaient plus le sol. Elle leva un regard ahuri et comprit qu'elle n'était restée en vie que grâce aux réflexes de James Potter. Il la déposa quelques mètres plus loin, sur une tribune. Lâchant son col, il l'attrapa par le bras et la força à monter sur le balai derrière lui. Evitant de justesse un 'Stupéfix', il fonça vers le sol.

« Tu m'avais pas dit que tu avais des tendances suicidaires. » fit-il malgré tout remarquer.

Lily ne sut pas quoi répondre. Elle le remercierait plus tard… Si elle survivait. Elle jeta un regard par terre. Trois élèves étaient déjà morts. Frank était en sueur et lançait des sorts malgré la débandade. C'était l'anarchie.

« Dis-leur de dégager pendant que je nous évite de mourir. » reprit James

« Où sont Peter et Shen ? »

« Je ne sais pas. Mais ces crevures n'hésiteront pas à nous saigner jusqu'au dernier. »

« Si tu étais dans le même état qu'hier en Défense Contre les Forces du Mal j'aurais dit que tu ressembles définitivement à un guerrier. » plaisanta Lily.

Elle devina plus qu'elle ne vit le sourire de son compagnon. Elle se mit alors à hurler des ordres, James s'occupant de les maintenir en vie pendant qu'elle avertissait un élève d'un sort, d'un cadavre par terre, ou tout simplement pour les encourager. Elle fut étonnée de voir que la plupart des Serpentard de Cinquième et Septième Année étaient là. Plus Ambre, et Lily faillit tomber du balai quand elle aperçut Rogue qui observait la scène, comme tétanisé. Pourtant il savait. Il savait qu'il y aurait une attaque. Elle avait remarqué sa marque quelques semaines auparavant mais elle s'était tue. Elle n'avait rien dit. Pourquoi elle n'en savait rien, mais…

Un cri la sortit de ses pensées. Elle blâmerait Rogue plus tard. Elle n'avait pas le temps pour le moment. Une gamine de Troisième ou Quatrième Année venait de s'effondrer. Sa cravate était jaune et noire. Poufsouffle. Lily sentit son cœur se briser alors que James évitait un 'Petrificus Totalus'. Ce fut à ce moment-là qu'elle remarqua ce détail. Aucun Mangemort ne lançait de sort de mort sur James. Pourtant, ils ne se gênaient pas sur les autres élèves. Alors pourquoi James ne recevait-il que des 'Stupéfix' et autres sorts plus ou moins dangereux mais non mortels ?

« ENDOLORIS ! » hurla une voix.

Dans un virage, James inversa la place de chacun vis à vis du Mangemort. S'il avait parfaitement visé pour atteindre James une seconde auparavant, ce fut Lily qui fut projetée du balai et qui toucha bruyamment le sol en hurlant…


Peter s'était transformé dès qu'il avait été sûr que Lily ne le regarderait pas. Il ne savait pas pourquoi, mais il ne voulait pas que Lily connaisse son secret. Le secret des Maraudeurs. C'était une chose qu'il ne voulait pas partager.

Se faufilant entre les élèves sous sa forme d'animagus, il arriva plus vite qu'il ne l'aurait parié au niveau des portes entrouvertes. En chemin, il croisa un cadavre qui l'arrêta immédiatement. Un cadavre. C'était la première fois qu'il en voyait un. Sous sa forme animale, il voyait moins bien mais il sentait la mort autour du corps de l'élève. Il était sûr que c'était un élève. Une ombre attendait, tapie, mais Peter ne s'en préoccupa pas. Il dépassa les portes et ne se soucia pas de savoir si des gens se trouvaient dans le hall.

« AU SECOURS ! » hurla-t-il alors qu'il pénétrait à peine dans le hall. « AU SECOURS ! A L'AIDE !! »

La panique lui avait emprisonné le cœur dès qu'il avait vu cet élève mort. Son cœur battait trop vite, beaucoup trop vite. Mais il n'avait pas de temps à perdre. Le vieil homme qu'était Rusard et qui dégoûtait Peter depuis toujours approcha en marmonnant.

« Qu'est-ce qu'il y a Pettigrow ? T'as pas idée de hurler comme ça, toi ! »

« VITE, DUMBLEDORE, IL FAUT CHERCHER DUMBLEDORE ! »

« Dumbledore ? Mais pourquoi vermine ? Dumbledore il est pas là. Il est à une réunion importante. »

« NON ! IL FAUT QU'IL VIENNE ! »

« Calme-toi sale gosse, calme-toi je comprends rien ! Ce sont encore vos bêtises de Maraudeurs qui ont mal tourn ? Tu peux me le dire, tu sais ! De toute façon je finirai par le savoir. »

« VOUS NE COMPRENEZ RIEN ! LES MANGEMORTS ATTAQUENT POUDLARD MONSIEUR ! »

« Mais non, tu dois confondre. Jamais les Mangemorts n'oseraient s'attaquer à Poudlard. Ce serait s'attaquer à Dumbledore. Mais pourquoi vous rentrez en courant sales petits nabots ?! »

« LES MANGEMORTS ATTAQUENT ! »

« Qu'est-ce qui se passe ici ? » demanda une petite voix.

C'était le professeur Pisces. Peter la trouvait très jolie et l'aimait bien, malgré le fait qu'elle se trompait tout le temps de prénom chaque fois qu'elle appelait un élève. Elle était plutôt grande, les jambes élancées, et il l'aurait un peu reluquée si la situation n'avait pas été si grave. Elle avait de la neige sur ses épaules, comme si elle revenait de dehors. Ses cheveux étaient humides. Mais Peter n'eut pas le temps de se poser plus de questions.

« Les… Les Mangemorts attaquent Professeur ! Il faut aller chercher Dumbledore, le prévenir ! Vite, s'il vous plaît ! »

« Patate ! » cria-t-elle.

Peter avait toujours été étonné par les réactions de son professeur, mais à ce point-là, jamais. Depuis quand patate remplaçait-il un 'merde' ou un 'flûte' ? Il secoua la tête, préférant laisser tomber. Il n'avait ni le temps ni l'envie de disserter sur le vocabulaire de sa folle de prof. Et c'était plus drôle avec Remus, Sirius et James.

« Rusard » continua Pisces. « Allez dans le bureau de Dumbledore et allez chercher les familles Potter, Londubat, puis allez chez Alastor Maugrey, vous trouverez son adresse sur une feuille dans le premier tiroir du bureau de Dumbledore. Patrick… » dit-elle en s'adressant à son élève.

« Peter ! » la reprit-il machinalement.

« Oui, excusez-moi Potter, allez prévenir Mme Pomfresh pour qu'elle fasse de la place dans l'infirmerie et dans la Grande Salle. Si ce que vous dîtes est vrai, il va y avoir de la casse. »


Sirius était tombé de son balai quelques minutes auparavant, mais Cassiopée Pisces, son professeur d'astronomie, avec sa lueur folle dans les yeux qui ne la quittait jamais, avait attrapé le balai au vol et s'était jetée dessus. Depuis quelques minutes déjà, Sirius suivait son chemin du regard. Elle avait esquivé des sorts de mort de justesse, et Sirius doutait qu'elle tienne longtemps comme ça. Elle jouait à un jeu trop dangereux. Ses cheveux roux flamboyant comme ceux des Weasley – d'ailleurs on spéculait beaucoup sur sa naissance et elle n'était pas mariée – volaient comme la chevelure d'une comète derrière elle. C'était magnifique, mais dangereux. Un sort de mort le frôla, et une sueur glacée lui coula dans le dos.

« AVADA KEDAVRA ! » hurla-t-on.

Ou quelqu'un voulait vraiment qu'il meure, ou il n'avait vraiment pas de chance. Il sentit un poids contre lui et bascula sur le côté. Sa tête cogna contre le sol, à peine empêchée par la masse de neige, et il dut lutter pour ne pas garder les yeux fermés.

« Ca va Black ? » demanda une voix qu'il connaissait bien.

Il se contenta de marmonner. En ouvrant les yeux avec difficultés, il vit Daray se retourner et décocher un sort à la lumière verdâtre.

« Merde » grogna-t-elle. « J'ai encore du boulot avant d'y arriver… Moi qui pensais que je pourrais réussir… »

Ses cheveux étaient détachés et volaient autour d'elle dans une multitude d'ondulations pareilles à une cascade de boucles. Elle portait de grandes créoles et ses yeux étaient plus noirs que jamais. Lorsqu'elle secoua la tête avec agacement, de la neige tomba sur le sol.

« Black, lève-toi, ils approchent d'avantage. Je ne pourrai pas te défendre indéfiniment. »

« Généralement, c'est à l'homme de défendre la fille. »

« Où t'as vu un homme toi ? »

Sirius sourit et accepta la main qu'elle lui tendit.

« C'est un Avada Kedavra que tu as lancé tout à l'heure ? »

« Non. »

« Menteuse. »

« Je te signale qu'il y a une bataille, Black. Dans une bataille, il y a toujours des morts. Et je ne veux pas mourir parce que tu m'auras tapé sur les nerfs, c'est clair ? »

Sirius se jeta sur elle. Une lumière rouge passa à côté d'eux. Mais d'autres sorts fusèrent. Alors comme James la veille, Sirius s'arrangea pour rouler le plus loin possible du champ de bataille. Mais Ambre n'avait pas l'air d'apprécier.

« Aïe ! Black, fais attention ! »

Ce à quoi Sirius n'avait pas pensé, c'était qu'il n'était pas sur de la moquette comme dans la classe de Défense Contre les Forces du Mal, mais dans la neige glacée et sur des cailloux les uns plus gros que les autres parfois. Combien de temps ils roulèrent ainsi ? Sirius avait perdu la notion du temps depuis que James avait hurlé. Mais ce fut lorsqu'ils buttèrent contre quelque chose de plus dur que le reste qu'ils s'arrêtèrent. Il n'y avait plus aucun bruit. Ambre était sur Sirius. Lorsqu'ils s'arrêtèrent, leur souffle se coupa. Ils ne bougèrent plus. Quelques mètres plus loin, la bataille faisait rage. Les couleurs des différents sorts éclairaient le ciel gris, et ci et là traînaient des corps inanimés. Des cris de douleur ou de peur étaient poussés. Sirius tressaillit. C'était abominable. Tout simplement abominable. Pisces avait été rejointe par Flitwick, Wilkes, et même Drug, qui ne semblait plus ivre. Mc Gonagall les avait rejoints, mais elle avait un teint plus verdâtre qu'autre chose. Ils ne bougeaient toujours pas. Sirius, qui commençait à sérieusement angoisser finit par lever un regard qu'il voulait dénué de toute peur vers une Ambre absolument pas concernée, qui semblait chercher quelqu'un.

« J'ai toujours su que tu avais un côté dominatrice, mais de là à rester aussi longtemps… »

Elle se tourna vers lui et secoua la tête. La neige continuait à tomber. Sirius tremblait. Jamais, même sous la torture, il n'aurait avoué que c'était d'autre chose que du froid, mais au fin fond de lui, il savait qu'il était mort de trouille. Il regarda autour de lui. Son cœur s'arrêta. La chose sur laquelle ils avaient butée était un cadavre. Le cadavre d'une gamine de douze ans. C'était une Gryffondor appelée Lauren. Elle était dans la classe de Jenny. Son regard dévia. Une main. Bleue. Ce n'était pas la main de Lauren. C'était un garçon de Serdaigle, en Troisième Année. Sirius déglutit. Il y en avait d'autres. L'angoisse enserra le cœur de Sirius. Daray regardait autour d'elle, et semblait compter le nombre de décédés.

« C'est mort par ici, hein ? » demanda Sirius.

« Oh ! Regarde, apparemment, elle a même utilisé sa faux ! Je pensais que ça ne se voyait pas moi… » renchérit Daray.

Sirius éclata d'un rire nerveux et s'approcha du cadavre. Autour de lui, la neige était rouge et fondue. La chaleur du sang l'avait fait fondre. On voyait même l'herbe verte désormais teinte du sang d'un élève. Ses mains étaient bleues. C'était un garçon plutôt grand. En Sixième ou Septième Année. Sirius déglutit péniblement. Il connaissait tous les Sixième Années de Poudlard (ils n'étaient pas spécialement nombreux). Sirius retourna le corps. Il fallait qu'il sache. Il avait besoin de savoir.

Lorsqu'il vit les lèvres bleues et le regard vide de l'élève, il n'osa pas le reconnaître. Mais la cravate rouge et or qui pendait le long de son torse ne laissait aucun doute sur le nom de la personne. Son ventre était un gros trou et sa robe de Sorcier était beaucoup plus noire qu'elle ne l'était naturellement. Ses joues était blanches. Ses cheveux blonds assez longs étaient légèrement soufflés par le vent. Sirius retint ses larmes. Ce n'était pas le moment. Sirius repensa brièvement à ce camarade. Il avait failli perdre un œil, quand les Maraudeurs étaient en Troisième Année, et jamais il n'aurait pensé que son ami perdrait la vie seulement quatre années plus tard.

« Tu le connais ? » demanda Daray, mal à l'aise.

« Il s'appelait Dave Goujon. Il était en Septième Année à Gryffondor. C'était un bon copain. »

« Je suis désolée. »

« Pas autant que moi. »

Sirius resserra son étreinte sur sa baguette et s'avança vers le stade de Quidditch. Les professeurs avaient déjà tué pas mal de Mangemorts, mais ils n'étaient de toute évidence pas assez. Où étaient les parents de James ? Où étaient les Aurors ? Et les Médicomages ? Où étaient les Magiciens et les Enchanteurs ? Pourquoi Poudlard devait-il se battre seul ?

« Où tu vas ? » demanda Daray en lui courant après.

« Défendre ma maison. »

« Je te signale que c'est la mienne aussi. Alors tu ne pars pas sans moi. »

Sirius la regarda, puis il jeta un œil sur le corps de Dave. Les paroles de Lily lui revinrent en mémoire :

« L'Oracle a dit que ma plus grande peur allait se réaliser ! »

Sirius déglutit.

« Ma plus grande peur, c'est qu'Ambre meurt. »

Ce soir, la plus grande peur de Lily pouvait se réaliser. Ambre allait très certainement mourir. Mourir assassinée par des amis de son père. Charmant, pensa-t-il. Il ne pouvait pas la laisser mourir. Mais il ne pourrait pas l'empêcher de venir. Tout comme il ne pouvait pas l'empêcher de mourir.

« Tu n'as pas peur de mourir ? » demanda-t-il.

« On mourra tous un jour. Aujourd'hui ou demain, quelle différence ? »

« On mourra en héros ? »

« La folie des grandeurs… » lui dit-elle en souriant. « Ca me va. Mourons, Sirius. Mourons tels de valeureux guerriers ! »

« Je dirais même plus en très valeureux guerriers, Ambre… »

Ils se regardèrent et sourirent. Les deux adolescents échangèrent un dernier regard et partirent en courant défendre Poudlard. Pourtant, Sirius avait peur. Mourir en héros était pour lui la mort la plus glorieuse, mais il avait peur quand même. Ou peut-être avait-il peur pour Ambre ?


Au début, elle avait hésité. Pas très longtemps, mais hésité quand même. Parce que Poudlard ne la concernait pas vraiment, qu'elle n'appréciait pas sincèrement cette école qui l'avait séparée de sa sœur. Cette sœur ingrate et ignoble qui la repoussait depuis si longtemps. Alors elle avait hésité. Mais lorsqu'elle avait vu sa sœur ne pas se poser la moindre question et sortir sa baguette dans la seconde, elle avait décidé de faire pareil. Pas parce qu'elle était un mouton qui n'avait aucune personnalité, mais parce qu'elle avait estimé que si sa sœur se battait pour Poudlard, c'était que Poudlard en valait la peine. Elle l'avait regardée un instant. Un quart de seconde qui avait terminé de convaincre Electre. Ce regard qui avait convaincu la jeune fille de deux choses.

Lorsqu'elle était en vacances, elle n'avait pas pu utiliser la magie, s'en remettant à son père, et parfois à Oreur, et ça l'avait rendue folle. Habituellement, lorsque Ambre était avec elle, elles s'en sortaient toutes les deux, se serrant les coudes. Alors à peine rentrée à Poudlard, elle en avait profité. Sa sœur était une garce, mais elle restait sa sœur jumelle, cette sœur qui l'aimait malgré tout ce qu'elle faisait.

Cherchant dans le livre de Magie Noire que son père lui avait offert, Electre avait trouvé une formule très intéressante et beaucoup moins ennuyeuse à utiliser que la formule de Futur qui n'était utilisable que les soirs de demi-lune entre le solstice d'été et d'hiver, en pleine forêt. La Magie dans son sens le plus profond était une magie difficile à maîtriser et à utiliser.

Mais la Voix de la Vérité était une entité facile à appeler. Il suffisait que l'âme soit noire pour pouvoir l'invoquer. Electre était parfaitement consciente de remplir, seule, cette simple quête.

Le regard d'Ambre l'avait donc convaincue de deux choses : la première était qu'il fallait qu'elle se batte contre les Mangemorts. La deuxième était que la Voix de la Vérité avait eu raison : Electre allait gagner. Elle se souvenait encore parfaitement de ce qu'elle lui avait avou :

« Celle que tu aimes te reviendra quand la guerre arrivera, et elle oubliera le reste. Il n'y aura plus que toi. Oui. Tu vaincras. Ton plus grand souhait se réalisera. Ta sœur sera à toi. »

Elle avait fait court, mais clair. Electre appréciait ce trait de caractère. Evitant un sort de Mort, Electre roula par terre en grommelant. Elle chercha du regard l'ordure qui avait osé faire ça et lorsqu'elle le trouva le liquida d'un sort. Oubliant le reste du monde, elle s'agenouilla et lui retira sa capuche pour observer son regard bleu azur, ses cheveux blonds foncés, et sa bouche rose d'où un filet de sang s'échappait. Elle admira son regard effrayé, vide, mort. C'était la première fois qu'elle tuait quelqu'un. Elle s'attendait à se sentir mal, à regretter, à se détester même, mais rien. Le seul sentiment qu'elle ressentait était du plaisir. Elle venait d'arracher la vie à un homme dont elle partageait plus ou moins les idées, et elle se sentait bien. Elle lui sourit et se plongea encore une fois dans le regard effrayé du jeune homme. C'était très agréable de voir cela. Très agréable. Il fallait qu'elle recommence. Elle voulait voir si tous les autres auraient ce même regard…

Courant entre les cadavres, mais en retrait vis à vis de ses professeurs, l'adolescente esquiva plusieurs sorts, et en décocha d'autres, toujours le même : le sort de mort. Elle en toucha deux. Le premier mourut sur le coup, et il avait une lueur effrayée dans les yeux. Electre sourit à pleines dents. Il lui fallait un troisième exemple. Le deuxième Mangemort fut juste assommé, et Electre se mit dans une telle rage qu'elle le termina à coups de Doloris… Et en fut beaucoup plus satisfaite. Les cris poussés par l'homme illuminèrent son regard, et ce fut presque comme si elle avait besoin d'entendre ses cris. Lorsqu'elle remarqua qu'il ne pouvait plus crier, elle eut un sourire ravi et lui lança un dernier sort de mort. Mais elle se sentit également vidée. Jamais elle n'avait utilisé autant de magie. Elle ne pensait pas qu'un tel sort puisse demander autant de puissance et de magie. Cela faisait deux ans qu'elle s'entraînait à tuer, et jamais elle n'avait été vidée comme ça.

Et jamais elle n'avait autant eu envie de tuer. Elle avait aimé ça. Retirer la vie. Entendre le dernier souffle. Voir le dernier regard. Dans celui du troisième Mangemort, elle avait lu la douleur et l'incompréhension. Electre, l'esprit scientifique ce moment-là, déduisit que le regard changeait en fonction de la mort. Intriguée, et décidée à vérifier sa théorie, elle plongea dans la neige.

« Invisibility Corpus. »

Elle s'avança lentement, la neige crissant sous ses pas. Elle remarqua alors Ambre qui riait avec Sirius. Ils avaient un air sérieux, mais elle entendit qu'ils s'envoyaient encore une fois des piques. Elle n'avait toujours pas Ambre. Elle aurait dû demander à la Voix quand Ambre lui reviendrait.

Alors qu'elle repartait, un bras la retint et la retourna. Surprise d'avoir ainsi été découverte, elle sursauta et foudroya immédiatement l'intrus du regard. Comment avait-il vu où elle était ? Ses pas. Elle se maudit intérieurement et releva le regard vers l'endroit où devaient se trouver les yeux du Mangemort. C'était un homme, Electre en était sûre. Il était beaucoup plus grand qu'elle, plus large des épaules. La cape noire qu'il portait l'agrandissait d'avantage. Elle n'avait pourtant pas peur. Un sourire amusé accroché à ses lèvres, elle leva délicatement sa baguette de sa main libre. Sa bouche s'ouvrit, et elle colla sa baguette au niveau du ventre de son agresseur.

« Avada… » commença-t-elle en chuchotant.

Elle voulait absolument connaître ce qu'il y aurait dans le regard de ce Mangemort. De plus en plus excitée, elle parla un peu plus fort. Le Sorcier auquel elle s'attaquait s'en rendit compte. Il attrapa son autre main elle ne sut comment et dévia sa baguette.

« Kedavra… »

Son sort alla toucher une élève de Poufsouffle en Septième Année qu'elle n'appréciait pas du tout. C'était aussi la Préfète-en-Chef. Etonnée d'avoir été entravée, Electre s'énerva et s'apprêtait à lancer un nouveau sort, mais le Mangemort la prit de court. Elle sentit le regard d'Ambre dans son dos. Comment l'avait-elle vue ? Elle l'avait certainement plus deviné et devinée qu'autre chose. Avec un sourire surexcité, Electre perçut le 'Electre' effrayé de sa sœur, comme transporté par le vent. C'était le signe qu'elle venait de comprendre. Ce ne fut qu'un murmure, mais elle le comprit.

Le Sorcier se recula d'un pas à peine, et bien qu'Electre s'en rendit compte, elle ne bougea pas. Elle ne sut pas vraiment pourquoi ni comment, mais elle sut que bouger n'aurait servi à rien. Elle sentait toujours le regard d'Ambre dans son dos. Elle entendit ses pas étouffés par la neige. Elle entendit son cri, et elle comprit. Le Mangemort leva sa baguette. Elle perçut son regard brillant de fierté.

« AVADA KEDAVRA ! »

Elle comprit ce qu'il y aurait dans son regard à elle quand le sort la toucherait, dans moins d'une seconde. Electre se surprit à penser combien c'était fou le nombre de choses que l'ont pouvait comprendre lorsque la Mort venait vous prendre. Lorsque son corps tomba à terre, désormais parfaitement visible, la lueur qui régnait dans ses yeux était celle de la victoire : la Voix avait raison.

Elle avait gagné.


« Plonge à droite ! »

Ambre s'exécuta.

« On se croirait en cours de DCFM ! »

« Drug est peut-être irresponsable, et c'est un prof incapable, mais ses idées ne sont pas bêtes. » avoua Sirius en se baissant. « Il nous a entraînés à la réalité. Mais combien sont-ils ces foutus encagoulés ? On dirait qu'il en arrive de partout ! »

« C'est parce que c'est le cas ! Ils sont… Indénombrables ! »

« Regarde Frank ! Il s'en sort à merveille ! Il fera un Auror formidable… »

« Pas le temps de tomber amoureux, Black ! On a des vies à sauver ! Dont la nôtre ! »

« La nôtre ? On fait vie commune maintenant ? »

Ambre sourit. Ils avaient besoin de destresser. Et s'envoyer des vannes était un bon moyen. Et puis, elle ne comprenait pas trop pourquoi, mais elle se sentait excitée, très excitée. Elle ressentait du plaisir à être sur le champ de bataille pendant par moment, et les rares Mangemorts qu'elle avait réussi à assommer malgré l'utilisation du sort de Mort, Ambre se sentait bien. Elle sentait la vie s'échapper de leur corps, alors qu'en tâtant leur pouls, elle voyait qu'ils vivaient. C'était très étrange. D'abord parce qu'elle n'avait jamais voulu tuer quiconque, malgré ses jeux malsains lorsqu'elle était enfant, ensuite parce que ses sorts faisaient à peine mouche lorsqu'elle utilisait 'Avada Kedavra'.

Elle plongea à droite une nouvelle fois, dissipant définitivement tout plaisir malsain, et redevenant elle-même. Elle échangea un regard avec Sirius. Elle n'en revenait pas d'être aussi douée ! Comment avait-elle acquis une puissance et des réflexes pareils ? Drug avait vraiment fait un boulot incroyable ! Une lumière verte la frôla, et un étranglement se fit entendre derrière elle. Un Cinquième Année de Serdaigle venait de tomber. Encore un. Ambre déglutit avec difficultés. Encore un qui ne verrait pas l'aube se lever. Encore une famille qui le pleurerait. Encore un dont les rêves ne se réaliseraient jamais.

Combien de fois avait-elle pensé au suicide ? Combien de fois avait-elle espéré ne pas se réveiller le lendemain ? Combien de fois avait-elle prié pour qu'on la délivre ? Cette année autant que les autres… Ambre se dégoûtait. Comment pouvait-elle être aussi égoïste ? Pourquoi sauvait-elle sa vie au lieu de tenter de sauver celle des autres ? Pourquoi ce foutu instinct de survie prenait le dessus sur elle ?

Le corps de son camarade s'affaissa dans la neige dans un bruit étouffé. Ambre avait renoncé à compter le nombre de ses compagnons morts pour se défendre, pour défendre Poudlard. Où étaient les professeurs ? Où étaient les Médicomages ? Où étaient-ils tous ? Pourquoi les professeurs étaient-ils étonnés ? Ambre se maudit. Lily avait eu raison. Dumbledore avait peut-être tout fait pour défendre son école, mais ce n'était pas assez. Toute la détermination du monde ne pourrait pas venir à bout du Seigneur des Ténèbres.

Ses pieds étaient congelés. Elle n'arrivait plus à bouger ses orteils. Ses chaussettes étaient tant imbibées d'eau glaciale qu'elles s'étaient durcies. Ses pieds lui faisaient mal. Sa robe était déchirée au niveau de son bras, et on aurait dit que des mites avaient dévoré le bas de sa robe. Sirius lui attrapa le bras et la tira à couvert, derrière une tribune. La neige tombait toujours, et le vent était tellement fort qu'Ambre frissonna de la tête aux pieds. Elle regarda ses pieds et tenta de les bouger. C'était impossible.

« Mes chaussettes préférées, en plus… » grommela-t-elle.

Sirius explosa de rire.

« Je te jure que si on s'en sort je t'en achète ! »

« Ouais, mais des belles, hein ! Des vertes et argentées avec un beau 'S' dessus ! »

« Tu préfèrerais pas plutôt des rouges et or ? »

« Non. C'est moche le rouge. Quant à l'or, ça attire trop de problème. »

« Le vert, c'est moche. Et l'argent, c'est pire que tout. Je crève de chaud. » avoua-t-il en défaisant le reste de sa cravate.

« Tu bouges trop. Tu vas finir par t'épuiser. »

« Je suis inépuisable. »

« Tss… »

« Profite bien du spectacle, parce que nous allons peut-être mourir dans deux minutes… » ajouta Sirius en enlevant sa robe.

Ambre sourit en remarquant qu'il avait quand même un jean – trempé – et une chemise – très, très humide – en-dessous de sa robe. Elle allait répondre quand elle aperçut un Mangemort de haute taille qui attrapait quelque chose dans le vide. Quelle espèce d'imbécile essayerait d'attraper du vide ? se demanda Ambre en s'apprêtant à éclater de rire. Mais cet éclat mourut dans sa gorge lorsqu'elle devina. Elle devina plus qu'elle ne vit les traces de pas comme plantés dans la neige. Elle perçut le mouvement de la personne invisible. Un doute envahit son esprit. Inquiète comme jamais elle ne l'avait été, Ambre parcourut le stade de Quidditch du regard à la recherche de sa sœur. Où diable était Electre ?

Une lumière verte dévia. C'était très clair. Elle avait bien déviée, sa trajectoire normale n'était pas celle-là. La Préfète-en-Chef accusa le coup et s'effondra par terre. Ambre déglutit péniblement tandis que Sirius continuait à délirer tout seul :

« Peut-être qu'en fait, ce sera dans dix minutes, non ? »

Il avait tellement besoin de destresser qu'il disait n'importe quoi. Encore plus que d'habitude. Mais Ambre ne l'écoutait plus. Sa voix ne fut qu'un murmure mais elle sut qu'Electre l'entendit, sans comprendre pourquoi.

« Electre… » souffla-t-elle.

Avec angoisse, elle vit le Mangemort reculer d'un pas. La jeune fille devint l'affolement même. Tétanisée, elle n'osait plus bouger. Ce fut lorsqu'elle vit le Sorcier lever sa baguette qu'elle s'élança finalement.

« NOOOOOOOOOOOOOOOOON ! »

D'un bond, elle était à découvert, ne se préoccupant plus de l'endroit où elle était, ni dans quelle situation. Oubliant le risque énorme qu'elle prenait, oubliant tout. N'écoutant pas l'appel de Sirius :

« Ambre ! Oh ! Tu préfèrerais pas que la Mort vienne te chercher plutôt que d'aller à sa rencontre ? »

Il croyait qu'elle plaisantait, qu'elle cédait à la pression et qu'elle faisait n'importe quoi comme lui avait envie de le faire. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Il ne comprenait pas qu'Electre allait mourir dans un quart de seconde. Il ne comprenait rien.

« AVADA KEDAVRA ! » cria le Mangemort.

Ambre s'arrêta lorsqu'elle vit l'éclair vert aveuglant fondre vers sa sœur. Elle vit son corps réapparaître. Elle vit ses cheveux blonds tomber dans la neige. Elle vit sa bouche entrouverte. Elle vit ses yeux vides, mais pourtant victorieux. Elle vit sa peau pâle toucher la neige. Elle entendit son propre cri :

« ELECTRE ! »

Le Mangemort se figea lorsqu'il vit ce qui s'était passé. Ambre sentit le sol se dérober sous ses pieds. Les yeux écarquillés, elle vit sa sœur à terre, les bras en croix. Ce fut tout doucement qu'elle se remit à avancer. Elle ne pensa même pas à retenir les larmes qui envahissaient déjà ses yeux. Elle ne vit pas le Mangemort à côté d'elle. Sans s'en rendre compte, elle avait fait abstraction du reste du monde. Sirius avait disparu, loin derrière elle. Le Mangemort avait-il seulement exist ?

La jeune fille se laissa tomber à genoux. La froideur de la neige mouilla ses genoux, mais elle se sentait comme anesthésiée. Sa baguette glissa de ses doigts entrouverts, et sa main droite et moite alla lentement à la rencontre du visage de sa sœur. Sa peau était déjà glacée. Ses yeux étaient ouverts. Un doux sourire de satisfaction semblait flotter sur ses lèvres. Sa sœur était morte avec le sourire ! Alors qu'elle-même avait du mal à lui en arracher un, un Mangemort la tuait et elle souriait ? Ce n'était pas normal… Pas normal. Electre elle-même n'était pas normale. Même dans la mort.

« Electre ? » demanda-t-elle.

La neige tombait encore et toujours, ne semblant pas vouloir s'arrêter. Les narines d'Electre ne frémissaient plus, indifférentes aux parfums d'Ambre. Sa peau ne frissonnait pas de froid à cause du vent, de la neige. Le seul reste de vie qui restait à Electre était ses cheveux qui volaient au vent…

« Electre… »

Une larme tomba sur sa peau blanche. Pendant un instant, Ambre crut que c'était celle de sa sœur. Elle la secoua un peu. Mais Electre ne bougeait toujours pas. Cette scène avait un air de déjà vu qui ne plaisait pas du tout à sa sœur. Une de plus. Alors qu'elle prenait Electre dans ses bras, elle lui ferma délicatement les yeux, et attrapa une de ses mains. Elle la serra. Elle la serra si fort que même Electre aurait du ouvrir les yeux. Ambre enfouit sa tête dans le cou de sa sœur, comme elles le faisaient lorsqu'elles étaient petites. Ses larmes coulèrent le long de la nuque de sa jumelle.

Elle était morte. La vie avait quitté son corps. Elle n'était plus rien.

Malgré sa catatonie, Ambre perçut des bruits étranges : des cris, des appels…

Au-dessus du stade de Quidditch, la tête de mort verte d'où sortait une langue de serpent flottait. « On y va ! Dégagez, vite ! »

Ambre releva la tête. Son regard était flou d'avoir trop pleuré, mais elle voyait distinctement les formes. Elle vit le Mangemort en face d'elle. Il appelait ses complices et s'apprêtait à courir. Mais Ambre se sentit se remplir de rage. Une rage presque inhumaine, presque bestiale. Une rage qui ne l'avait jamais envahie, et qui emplissait son cœur. Si elle n'explosait pas, son cœur ne se gênerait pas. De toute façon elle n'avait plus de cœur…

Elle vit Lily s'approcher d'elle. Elle vit Sirius qui hésitait à avancer encore. Elle voyait Lupin à quelques mètres, qui courait vers ses amis. Elle vit Pettigrow qui regardait dans la même direction. Mais plus que tout, elle voyait le Mangemort qui avait tué sa sœur. L'assassin. Le meurtrier.

Dans son regard, elle sut ce qu'il y avait. Une envie froide de venger sa sœur. Un besoin meurtrier qui la rongeait de l'intérieur. Une nécessité assassine qui la faisait frissonner. Elle ne savait pas ce que les autres regardaient derrière elle, et à dire vrai, c'était le dernier de ses soucis. La seule chose qu'elle voyait, comme si c'était la seule chose qui existait, c'était le Mangemort.

Elle lâcha le corps froid d'Electre qui retomba dans la neige sans un bruit, ses cheveux s'humidifiant de la neige qui fondait malgré les flocons qui tombaient encore. Le Mangemort courait le plus vite possible. Mais la folie du désespoir avait envahi son corps, son cœur, jusqu'à son âme. Lorsqu'elle ne fut plus qu'à un mètre du meurtrier, elle bondit, puisant sa force dans sa colère. Le Mangemort, surpris, tomba dans la neige, roulant par terre.

« AMBRE NON ! »

Mais Ambre n'entendait plus les cris de ses amis. Elle tira sa baguette et s'apprêtait à lancer le sortilège de mort (même si elle n'était pas sûre à cent pour cent qu'il fonctionne) mais le Mangemort semblait être un professionnel (ou un habitué) : il la repoussa violemment. Sa tête cogna une pierre, mais Ambre ne sentit rien. De toute façon, elle ne ressentait plus rien. Aussi vite qu'un battement de cœur, elle se releva et se propulsa sur le Mangemort qui la repoussa d'un sort. Elle retomba à un ou deux mètres du corps de sa sœur.

Lorsqu'elle vit le Mangemort disparaître en courant, Ambre comprit qu'elle l'avait perdu. Que sa dernière chance pour venger sa sœur venait de s'échapper. En une dizaine de minutes, Ambre Daray avait tout perdu : une sœur, une jumelle, une vie, une vengeance…

… Jusqu'à sa raison.

Fin du chapitre 19

Réponses aux (nombreuses) reviews :

Spiritcreator : Ne pas faire mourir quelqu'un d'autre ? Dans une attaque de Mangemort ? Euh… Tu ne serais pas un peu utopiste ? Non, parce que Ambre est effectivement assez importante (vous comprendrez mieux dans la 7ème Année), mais pas au point que des centaines de Mangemorts se pointent juste pour la tuer elle. Surtout qu'elle pourrait être dans le fin fond du château en train de se bécoter avec Sirius !

Angelene Hysteria : définitivement rouge Euh… Je suis censée dire quoi moi ? Ah oui. Merci, ce serait un bon début. Merci beaucoup. Moi aussi j'ai hâte de te lire. Bisous !

Titite : Moi ? Cruelle ? Oui ! Gniark gniark gniark. Ça faisait des semaines que j'avais hâte de poster ce chapitre pour me barrer en vitesse juste après. Et comme le dit si bien Angelene Hysteria : Je suis La Mort…

Lisandra : Alors, ce programme ? T'en dit quoi ?

Dreyd : Bien sûr que c'est du sadisme. Mais c'est gentil de me pardonner. Et pour ton commentaire en fait. Merci pour tout quoi. J

Nadia : Je suis sur MSN depuis quelques jours déjà et… Heu… T'es o ? (rires) Et puis, comme dirait mon ancien voisin : « puisque je n'ai pas le droit, je prends le gauche ». Nul, certes. Mais j'aime bien.

Kimiko06 : Ravie que ma fic te plaise. Voici la suite.

Didinette : Non, tu ne peux pas porter plainte contre moi. Ou en fait, si, sûrement, mais ça ne servira à rien parce que l'auteur à tous les droits. C'est comme si tu collais un procès à Dieu quoi. Sauf que je ne suis pas Dieu, moi… Juste La Mort.

Kamala : Mais… Mais… Faut pas avoir peur comme ça ma poule ! Ce qui arrivera, arrivera. Je sais, je suis trop forte. Je suis contente que le chapitre 18 t'ait plu.

Bisounourse : Euh… Ouais, j'avoue, le titre est à chier, mais j'étais pas inspirée. Surtout que, à l'origine, il ne devait pas exister, seulement j'ai fait fusionner des chapitres, j'en ai retiré un ou deux, ajoutés d'autres… En gros voilà. J'étais pas inspirée. Mais si vous avez d'autres propositions, il n'y a aucun problème, je verrai si je prends. N'hésitez pas à proposer !

La vision sous la douche… Mouais. T'y tiens à cette vision… Je verrai si je peux faire quelque chose pour toi ! o Toi aussi tu connais la brigade Cupidon ? Quelle brigade de me ! Ils ne sont pas assez…

Oui, je suis sans cœur avec mes lecteurs et avec le reste de l'univers en fait. A propos de l'attaque, je m'en voudrais sincèrement de devoir t'obliger à changer ta fic… Sincèrement ça m'ennuierait.

Ah bon, les Patil viennent d'Inde ? Où t'as vu ça ? Je n'étais pas du tout au courant ! En plus tu parles Indien ! -- est désespérée face à son inculture Pf… Dans le dico, ils passent de Pacjesaisplusquoi à Pagnol… Faudrait vraiment que j'investisse dans une encyclopédie moi… soupir

Byou et merci pour tout.

Cyann (1) : Evidemment que tu m'es indispensable ! Patate ! Mon Peter ne sort pas avec Jorkins, mais avec une autre gourdasse dont je ne me souviens plus le nom. Déborah Freeman. (ouf, l'honneur est sauf, je me souviens du nom de mon personnage). C'est Bertha qui 'aime' Peter. Au niveau des Village People, tant pis. Je changerai plus tard, là je suis KO. Mais merci en tout cas. Non, mais Sirius a effectivement un gros compas dans l'œil. Une équerre, même. Et tue ton côté S. Il m'énerve. Je t'adore ma bêta chérie !

Cyann (2) : Euh… Bah je l'avais dit dans un des chapitres du début pour le prof de DCFM ; Drug va se balader un peu partout, il fout n'importe quoi… En fait, il lâche ses élèves en leur disant « Valà valà val ! Heu, ben je crois qu'il ne manque rien… » Il va partir puis. « Au fait, bon courage, hein ! Et si y a un problème de blessure, ou un mort, allez chercher Pomfresh, elle saura quoi faire. » Ou un truc du genre. Mais je le mettrai dans le prochain cours. S'il y en a un, ce dont je doute… o) A propos de l'adrénaline, je m'en doutais déjà un peu, mais Alias m'a convaincue de ce que je pensais. C'est le premier épisode de la 2ème saison, quand Syd raconte à la psy comment elle s'en est tirée. Ouais, je sais, j'ai une culture canon. James n'a pas tout à fait mémorisé ce qu'avait dit Peter, il stresse à mort, la moitié de ses potes sont HS, une est folle à lier, l'autre est coincée sous un bureau, il ne lui reste plus que son meilleur pote. Franchement, t'as plus trop le temps de te souvenir en détail de ce que ton autre meilleur pote t'a sorti dix voire vingt minutes plus tôt… Merci pour tout ma Cyann. T'es zéniale. Et matte bien doc. C'est… Edifiant.

Aurag : James et Lily seront ensemble pendant la Septième Année, comme Sirius le dit à Harry dans le tome 5. Effectivement, c'est bien parti, et ça m'ennuie (oui, je sais, c'est pas normal). Donc je vais rajouter la « Kazy's touch » pour foutre la merde. Comptez sur moi. Jusqu'à présent, j'arrivais à tenir le rythme, et les chapitres venaient toutes les semaines. Mais là, avec la rentrée, les cours et le bac à la fin de l'année, il va falloir que je gère. Alors comme je veux que ma fic soit le mieux possible, et que mon année scolaire soit encore meilleure, je mettrai certainement plus de temps. J'en suis désolée. Mais pour t'aider, je dirais que si tu vas voir tous les quinze jours tu devrais avoir une MAJ.

Sadesirius : Effectivement, je vais avoir besoin de courage. On n'en est qu'à la moitié de la fic. Et encore… soupir

Cornelune : Pour le titre, lis la review de Bisounourse. Je répète que si quelqu'un à une meilleure idée, je suis tout à fait ouverte à de nouvelles suggestions. De fait, je n'ai pas honte du tout, et j'en suis même sacrément fière. sourire freedent avec l'auréole au-dessus de la tête

Sinwen : Comment ai-je pu os ? En écoutant mes pulsions sadiques, et en sachant parfaitement que je partais le jour où je postais ce chapitre. Facile ! Euh… Pour que je sois maudite jusqu'à la 623ème génération, il faudrait qu'il y ait une génération. C'est pas en route pour le moment (et Dieu sait que j'ai le temps, hein mon Ange ?). Mais promis, si c'est le cas et si j'ai une descendance, je leur dirai pourquoi ils sont des loosers. Et je me ferai assassiner. Et comme on sera à une époque ou le marricide est normal, mes enfants ne seront même pas à la une de TF1. C'est con, hein ?

Seize reviews. Je n'en reviens toujours pas. Merci, merci, merci, merci, mille fois merci, et c'est encore trop peu. Merci du fond du cœur, vos reviews sont ma plus belle récompense. Encore merci de m'encourager, de me soutenir. Et rassurez-vous, cette fic me tient à cœur. Je ne la laisserai pas tomber. Merci encore,

Kazy.

Pour vous remercier de votre patience, voici un petit preview qui devrait vous plaire.

Preview chapitre 20 :

« Vous ne pouvez plus la retenir. C'est trop tard. »

« NON IL N'EST PAS TROP TARD ! » hurla-t-elle.

« Miss Daray, je comprends votre peine… »

« NON VOUS NE COMPRENEZ RIEN ! Vous faites semblant de comprendre, mais vous vous en foutez ! »

« Non, c'est faux. »

« ALORS POURQUOI VENEZ-VOUS ME VOIR MOI ALORS QUE TANT D'AUTRES SONT DANS MON ETAT ? »

« Avez-vous déjà vu quelqu'un qui n'a plus d'âme, miss Daray ? Quelqu'un qui a été embrassé par un Détraqueur ? »

« Tu avais tout prédit ! L'attaque du Seigneur des Té… De Voldemort, Poudlard, les morts, les… Tu avais tout vu. »

« Comme quoi Martinez ne m'aurait rien appris… » tenta de plaisanter Lily. « Non, mais attends, n'importe qui aurait pu le dire, et aurait pu se tromper… »

« Mais tu ne t'es pas trompée. Je ne t'ai pas prise au sérieux ! Si… Si on avait fait ça, si on t'avais écoutée, si on avait prévenu les autres, si on les avait entraînés… Elle ne serait peut-être pas morte... "

« Mon père est un Mangemort. »

« Il est mort sans avoir trop souffert. »

Lily et Sirius échangèrent un regard embarrassé qui suffit à James.

« Je t'ai vu tomber de ton balai, tu as reçu un sort effrayant, effroyable même. "

« Pisces est morte. » déclara-t-il. « Drug est gravement blessé, et Mc Gonagall a été transférée à Ste Mangouste de toute urgence. Se battre dans son état était… De la folie. »

« Je ne pensais pas non plus que Voldemort avait réussi à rallier autant de monde à sa cause… Si idiote soit-elle… "

« Tu pourrais t'expliquer, s'il te plaît ? »

« Expliquer quoi ? »

« Le 'Ca explique tooouuuuut' que tu as lâché il y a deux minutes. »

« Non Peter. » finit-elle par dire en osant enfin lever des yeux tristes vers lui. « Ambre est morte. »

Chapitre 20 : Morts et Prophéties : POV Ambre et Sirius.

(Tout n'est pas dans la même discussion (parce que j'avoue que ce n'est pas clair), et ce n'est pas forcément dans l'ordre du récit. Valà.)