Disclaimer : Tout ce que vous ne connaissiez pas au début de la fic est à moi, le reste est à JKR.

Protection parentale : PG pour propos tenus.

Résumé Général : Les Maraudeurs ont dix sept ans, Voldemort est de plus en plus puissant, et acquiert de plus en plus de pouvoir. A Poudlard, la plupart des Septième Année ont fait leur choix. Sera-t-il seulement le bon ?

Résumé du chapitre précédent : Après Peter et James, Remus commence à se remettre en question et à se demander s'il peu pardonner à Sirius. Après une discussion avec Quéo, le nouveau prof de DCFM complètement taré et limite sadique, et visiblement à double personnalité, il décide d'avoir une discussion avec Sirius.

Note de Wam : Merci à Ange pour avoir relu, et donné son avis. Merci à Karine pour le soutient, merci à Puce pour les fou-rires, merci à tous pour les reviews. Joyeux Noël à tous, bonne fin d'année, et tous mes vœux de bonheur pour 2005. Je suis sûre et certaines que vous les méritez.

Entre Ombre et Lumière

Chapitre 28 : 23h57

23h57

Lily avait les joues en feu. La chaleur, les rires et la gêne lui brûlaient le visage. Mais elle adorait. Elle se sentait planer. Depuis près d'une heure, elle avait totalement oublié qu'elle avait un cavalier qui avait d'ailleurs décidé de laisser tomber l'affaire puisqu'il était parti au bout d'un quart d'heure. Mais ça, Lily ne l'avait pas vu. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'il avait marmonné à Potter que draguer la cavalière des autres c'était impoli.

Car oui, au plus grand étonnement de Lily, James ne cessait de la faire rire, et, avec force de jeux de mots, de sourires tendres et séducteurs, de regards doux mais délicats en même temps. Il la draguait. Oh, ce n'était pas vraiment la première fois qu'il la draguait. C'était la première fois qu'elle ne se sentait pas mal, pas lassée ou énervée par son comportement. Et c'était la première fois que James ne parlait pas que de lui lorsqu'il la draguait.

« Je lui ai dit : 'Non, dear, c'est ridicule… Un Détraqueur sans cape, ça s'appelle Quéo !' ! »

Lily éclata de rire. C'était nul. Mais tellement drôle ! Elle n'aurait jamais cru que des blagues pareilles lui plairaient autant, mais elle devait reconnaître qu'elle se sentait bien. Même si elle se sentait… Comme attirée par James, comme si elle devait rire, devait aimer ses blagues. Elle se sentait incitée, mais pas obligée. Comme si on l'aidait à apprécier et à comprendre pleinement cet humour. C'était une sensation bizarre qu'elle aimait pourtant beaucoup.

« Au fait, Lily, je me demandais, ton père fait quoi dans la vie ? »

« Euh… Il est comptable dans une petite entreprise. »

« J'aurais cru qu'il était cambrioleur. Je pensais qu'il avait volé les deux plus belles étoiles du monde pour te les mettre comme yeux. »

Lily le regarda bizarrement. C'était exactement la technique de drague de Sirius ça !

« Toi aussi tu trouves ça ringard ? Quand je pense que Sirius sort ça à toutes ses copines… »

Lily éclata de rire. James la regarda. Elle se contenta de lui sourire. Il ne lui avait pas proposé de danser. Elle aurait sûrement accepté, s'il le lui avait demandé. Peut-être même que s'il l'avait embrassée, elle ne l'aurait pas repoussé. Elle lui aurait collé une baffe pour la forme parce qu'elle était déjà avec Mathieu, mais elle ne l'aurait pas repoussé. En repensant à Mathieu, Lily se sentit mal à l'aise. Se faire draguer par James avait de bons côtés (comme se sentir très flattée, pas embarrassée pour une fois, être à l'aise, passer un bon moment, bien rire…). Prise d'un coup de fatigue, Lily ferma les yeux.

« Tu vas bien ? » demanda James d'une voix douce.

Lily lui sourit en ouvrant les yeux.

« Oui, ne t'inquiète pas. Un peu crevée, c'est tout. »

« Tu veux que j'aille te chercher à boire ? »

« Non merci. »

C'était le septième verre de punch qu'il était allé lui chercher. Lily observa son verre. L'année précédente, il s'était passé de véritables horreurs le jour d'Halloween. Après un défi stupide entre Ambre et Sirius, ivres morts, Sirius avait tenté de se suicider à cause d'une potion concoctée par Electre. Puis, alors que Sirius avait été envoyé d'urgence à l'infirmerie, Mc Gonagall était arrivée et les avait regardé d'un air grave. Une attaque s'était produite à Londres, et sur les deux 'mondes'. Le père de Remus était mort dans l'attaque, ainsi que les frères, sœurs, oncles, tantes, parents, amis de nombreux autres élèves, aux familles sorcières ou moldues. Ça avait vraiment été un Halloween abominable. Heureusement, il avait l'air de beaucoup mieux se dérouler. Non seulement Ambre et Sirius avaient abandonné l'idée du défi à l'alcool (bien que pour le remplacer par un défi beaucoup plus malsain mais moins dangereux pour la santé physique) et aucune attaque n'était à déplorer pour l'instant.

« Un Galion pour tes pensées. » sourit James, la tête penchée sur le côté.

« Ca va te coûter cher… » répondit Lily en lui faisant un clin d'œil. « Je pensais simplement à l'an dernier. »

« Oh. Triste histoire. » répondit James en regardant ailleurs.

Lily fut ravie de le voir gêné. Depuis le début de la soirée il avait mené sa séance de séduction d'une main de maître, et elle n'avait strictement rien trouvé à lui reprocher. RIEN ! C'en était déconcertant. Heureusement, le voir redevenir le vrai James le rassurait. Elle se sentit encore plus à l'aise. Il était trop mignon !

« Comment va Remus ? »

« Il va bien je crois. On ne parle pas trop de la mort de son père. »

Lily regarda dehors. Depuis juin dernier, elle ne sortait plus les soirs de pleine lune. La leçon qu'elle avait tiré de cette soirée avait été bien imprimée dans sa mémoire. Elle crevait littéralement de trouille à chaque pleine lune, imaginant que des crétins comme elle pouvaient filer pour s'adonner à leurs ébats passionnés… Et se faire bouffer par un loup-garou. Mmh ! Miam. Quelle chance aurait Remus ! Deux humains pour le prix d'une nuit. Il ne s'en remettrait pas ! Et puis ces abrutis finis de Maraudeurs qui fonçaient tête baissée dans le tas pour aller batifoler avec un gentil loulou. Ils faisaient quoi si un jour Remus pétait un câble et était incontrôlable ? Hein ? Mmh ? Il lui mettaient une muselière ? Lui plantaient une aiguille de sédatif ? Ou alors ils lui chantaient 'Meunier tu dors' pour l'endormir ? Lily secoua la tête. Quelle bande de crétins ! A chaque pleine lune elle n'arrivait plus à dormir, se demandant comment ils allaient, s'il ne leur arrivait rien, s'ils allaient bien… Au mois de Septembre, Lily avait été tellement angoissée – elle avait été jusqu'à en faire une crise – que Sirius lui avait confié la Carte du Maraudeur pour qu'elle puisse voir tout ce qui se passait, et s'assurer que tout se passait bien. Cette nuit n'avait pas fait exception : la Carte l'attendait bien au chaud dans le tiroir de sa table de nuit. Sirius lui avait expliqué comment la faire apparaître, et comment la rendre vierge.

Ce qu'elle ne savait pas par contre, c'était ce qu'ils allaient faire ce soir. Allaient-ils fuir rejoindre Remus, ou resteraient-ils pour profiter de la fête ? La réponse aurait plutôt été non. Vu le comportement de James…

« Ca ne va pas ? »

« Vous êtes quatre crétins. » grommela Lily. « Quatre crétins tous aussi mignons les uns que les autres à votre façon, mais alors quatre gros crétins quand même. »

« Pourquoi ? »

« Oh, ne joue pas l'innocent James ! Pour vos petites soirées nocturnes et mensuelles ! »

James lui sourit.

« T'en fais pas, on ne s'est jamais fait chopper ! Et on fait attention. C'est mignon que tu t'inquiètes pour moi ! »

« Tu as failli mourir l'autre fois ! »

James la regarda avec incompréhension. Lily fronça les sourcils. Il ne voyait pas de quoi elle parlait ?

« Je m'en suis quand même sorti. »

« Oui. »

C'était bizarre. Il n'avait pas l'air de bien saisir de quoi elle parlait. Mais James lui sourit. De son sourire machiavélique. Lily essaya de détailler James. Elle n'y arriva pas véritablement. Elle restait plongée dans les yeux chocolat de James. Quand elle le regardait, elle n'arrivait pas à fixer autre chose que ses lèvres et ses yeux. Le reste n'avait pas beaucoup d'importance, ou paraissait flou par rapport à la précision de ses lèvres et de ses yeux. Elle aurait voulu… Voulu quoi au fait ? Elle n'en savait rien.

« Au fait, Lily, tu ne m'as pas dit… Comment se sont passées tes vacances ? »

Elle n'arrivait plus à l'éviter. Elle ne pourrait plus l'éviter quand il lui avait fait un rentre-dedans pareil, et qu'elle s'était autant laissée séduire. Elle lui raconta ses vacances, et James fit de-même. Avec étonnement, elle s'aperçut qu'elle avait ressenti un pincement au cœur en entendant le nom de Serlana, et une sorte de libération en comprenant qu'ils avaient rompus. Lily plaisanta encore, mais elle se sentait très fatiguée. Incroyablement fatiguée. Elle se leva, et James l'accompagna. Dans les couloirs, de nombreux couples s'étaient formés et éclipsés pour se cacher dans les ombres et profiter pleinement de l'autre.

Lily et James se faufilèrent sans bruit, en pouffant lorsque certains couples étaient très expressifs dans leurs occupations, ou qu'ils étaient un peu plus bruyants que les autres. James saisit la main de Lily.

« Alors tu ne m'éviteras plus ? »

« Non. Peut-être même que je te dirai bonjour ! » plaisanta-t-elle.

« Amis ? » demanda-t-il à son plus grand étonnement.

Il lui tendit la main. Lily regarda James. Elle plongea ses yeux dans les siens. Ils voulaient qu'ils soient amis ? Rien qu'amis ? Etait-ce vraiment James devant lui ? rigola-t-elle intérieurement. Ça lui allait. Très bien même. Lily attrapa la sienne et la serra avec un grand sourire.

« Amis. »


23h57

Sirius cherchait Ambre depuis une dizaine de minutes. Elle s'était enfuie après leur long baiser. Dès qu'ils avaient repris leurs esprits, Ambre avait repoussé Sirius et s'était faufilée entre les couples. Il avait fallu une minute à Sirius pour comprendre ce qui venait de se passer, pourquoi, où, comment et ce qu'il allait faire. Plus une minute pour se décider, et réagir enfin. Soit bien assez de temps à Ambre pour qu'elle aille se terrer au fin fond de Poudlard. Et la Carte qui était dans le dortoir de Lily ! Pourquoi était-ce la pleine lune ? Pourquoi avait-il embrassé Ambre ? Non ! Il ne l'avait pas embrassée ! D'abord, elle avait commencé. Elle l'avait cherché. Certes, il ne l'avait pas repoussée et était bien venu à sa recherche après, mais non seulement elle ne l'avait pas repoussé mais en plus elle semblait plutôt réceptive à ses caresses et à ses baisers ! Alors bordel de Merlin, ils allaient avoir une discussion !

Pas question de jouer les lâches comme au mois d'avril. Pas question de faire semblant d'avoir oublié. Il avait envie de sortir avec elle, elle avait envie de sortir avec lui, et il n'y avait plus Electre entre eux pour les empêcher de profiter l'un de l'autre. Et si elle le voulait il pourrait le cacher aux autres. Peut-être pas à ses amis, mais au moins aux autres. Il voulait que ça marche avec elle. Il ne savait pas s'il était amoureux d'elle, et à dire vrai il s'en contrefoutait, ce n'était pas le moment de se poser des questions existentielles. Il fallait qu'il soit sûr d'une chose s'il voulait garder Ambre. Il fallait qu'il soit sûr de la vouloir, et qu'il en soit véritablement convaincu. Et vu la détermination qu'il mettait pour la chercher, il avait des chances de la garder.

Le problème avec Poudlard, c'était que c'était grand. Non. En fait, c'était immense. Plus d'un millier de pièces, diverses et variées, peut-être même un million ! Des dizaines d'étages, de sous-sols, de caves, de tours… Comment trouver une seule personne sur un espace aussi vaste ? Enfin, sans Carte du Maraudeur ?!

Bah oui, je suis d'accord avec vous, c'est impossible. Ou alors vous avez une bonne dose de chance.

Sirius, lui, n'était pas quelqu'un qu'on pouvait particulièrement qualifier de chanceux. Certes, il s'était trouvé des supers amis, mais quand on connaît son avenir, et quand on connaît son passé, on ne peut pas dire qu'il ait réellement beaucoup de chance.

Cependant Merlin dut être pris d'une magnanimité rare car Sirius trouva Ambre près d'une pièce qu'il ne connaissait pas très bien. Elle était assise, les yeux dans le vague, les genoux collés à sa poitrine, ses cheveux bouclés tombant en cascade autour de son visage. Ses fines créoles argentées pendaient à ses oreilles de façon très sexy. Il adorait ses créoles. Par contre, elle semblait avoir oublié qu'elle portait une robe car sa façon de se tenir n'était pas particulièrement sexy.

Lorsque Sirius s'approcha d'elle, elle leva la tête. Il s'apprêtait à batailler, mais Ambre se contenta de se lever. Et sans le regarder, elle prit les devants :

« Je crois qu'on doit parler. »

Sirius le sentait mal. Très mal. Quand une fille qu'on venait d'embrasser commençait à vous dire '' Je crois qu'on doit parler '', ce n'était pas très bon signe. Et Sirius le savait d'autant plus qu'il utilisait cette méthode très souvent. Mais bon, il se sentait fort, fier, revigoré, et il crevait d'envie de renouveler l'expérience du baiser pour la troisième fois. De toute façon, avec ou sans l'aide de personne – ni même d'Ambre – ils échangeraient un troisième baiser. Jamais deux sans trois, disait-on, non ?

Ambre ouvrit la porte et laissa Sirius entrer. Lorsqu'ils furent tous les deux enfermés, le silence finit de les couper du monde. Si Sirius regardait Ambre sans ciller, celle-ci regardait à sa droite, le sol en moquette. Sirius prit alors le temps d'observer la salle. C'était une chambre pour les invités de Poudlard. Ou plutôt, les rares voire inexistants invités de Poudlard. A voir le confort qu'offrait la chambre, c'était tout ce qu'il y avait de plus riche. Les invités étaient vraiment bien reçus. Nettement mieux que les élèves !

« Bon. » fit Ambre.

« Tu voulais qu'on parle. »

Ambre leva un regard outré vers Sirius qui dut bien se rendre compte qu'il se conduisait comme un lâche. Mais pourquoi n'arrivait-il pas à être plus direct avec elle ? Pourquoi était-il si maladroit ? Question rhétorique, ne vous donnez pas la peine de répondre. Sirius sentit qu'il fallait prendre les devants avant qu'elle ne se rétracte et qu'elle ne fuie. Et puis il voulait lui faire comprendre qu'il voulait continuer. Un peu d'enthousiasme un peu ! se ménageait-il. Il n'allait pas la perdre à nouveau ! Pas question ! PAS QUESTION !

« PAS QUESTION ! »

« Pardon ? » demanda Ambre.

Merde ! Il commençait à penser à voix très haute ! N'empêche qu'il fallait quand même lui dire.

« Bon. Alors puisqu'il faut bien que l'un de nous commence… Sinon c'est vrai quoi, ça fait pas une vraie discussion, et ça ne sert à rien de dire '' il faut qu'on parle '' surtout si on parle pas en fait… Je monopolise un peu la parole là, tu veux peut-être dire quelque chose ? »

Ambre le regardait les yeux écarquillés. Sirius n'avait jamais déblatéré autant de bêtises en si peu de temps. Depuis quand était-il gêné quand il parlait à une fille ? Quatre secondes. Chouette. Bon. Il fallait quand même avancer un peu…

« Alors, pour ma part, je ne regrette rien. Si c'était à refaire, je le referai. Voilà. Ah oui, et puis t'embrasses super bien. J'ai jamais eu l'occasion de te le dire. »

Ambre haussa les sourcils.

« Pardon ? »

« Euh… Oui, on en parlera plus tard. Toi tu penses quoi de ce qui s'est passé ? »

« Euh… Bah j'en pense que… C'est bien ? Ouais. Oui, en fait, je… »

« T'as peur. »

« Non ! »

« Bah alors ? »

Ambre ne répondit pas. Elle regardait la moquette avec un air très, très inspiré. Sirius eut un sourire tendre. C'était pas elle qui allait faire le premier pas.

« Moi aussi j'ai peur. »

Merlin qui c'était dur à dire ! Avouer un truc pareil, mais en plus à une fille qu'il considérait comme une ennemie y a pas si longtemps de ça, c'était pas aussi simple. Ambre sembla le prendre positivement. Elle eut un sourire gêné.

« Tu veux qu'on essaye ? » demanda-t-il. Pourquoi ça lui paraissait aussi dur, bon sang ?

Ambre sembla peser le pour et le contre. Pitié, qu'elle ne lui dise pas qu'elle avait besoin de réfléchir… Finalement, elle haussa les épaules.

« Si tu me gonfles trop, je te balancerai par la fenêtre de la tour d'astronomie. »

Sirius lui sourit.

« Ca veut dire oui ? »

« Si on garde ça pour nous deux, oui. »

Evidemment ! C'était trop beau…

« Que nous deux ? »

« Tu ne dis rien à tes Maraudeurs de copains, et moi je me tais auprès de Lily et Katy. Ce qui ne sera pas très dur, remarque… »

Sirius s'approcha d'elle. Ça lui convenait. Elle ne devait pas être trop sûre d'elle. De toute façon, il n'était pas très sûr de lui non plus, à son plus grand dam. Et puis, le côté « liaisons secrètes » l'excitait. Il aimait bien cette idée ! Enfin… Tant qu'elle ne s'éternisait pas trop…

Sirius passa sa main autour de ses hanches et s'approcha d'elle. Ambre se mit à pouffer.

« Quoi ? »

« J'ai l'impression d'être ridicule… » gloussa Ambre en se mordant la lèvre inférieure et en se cachant contre sa poitrine.

« T'entendre rire me donne pas beaucoup plus confiance en moi… »

« Excuse-moi, excuse-moi… Je suis désolée. »

« Oui, bon bah là t'as cassé la magie du moment. »

« On est à Poudlard, Sirius, la magie est partout. »

« Trouve autre chose. »

Ambre éclata de rire, encercla ses épaules de ses bras et l'embrassa. Sirius sourit. Oui, ça c'était beaucoup plus convainquant. Pas super, super romantique, mais convainquant quand même. Puis ça donnait envie de continuer. De toute façon il n'était pas véritablement un romantique dans l'âme. Et puis il… Merde qu'est-ce qu'elle embrassait bien !


23h57

Peter n'en revenait pas. Il passait la plus belle nuit de sa vie. Déborah semblait partager la magie du moment. C'était… Magique. Merveilleux. Fantastique… En fait, tous les superlatifs, adjectifs, mots, expressions… Tout ce qui permettait d'exprimer ce qu'il ressentait paraissaient idiots et dénués de quelconque sens une fois prononcés. Vous savez, parfois, vous vous sentez tellement bien que le moindre mot casse toute l'ambiance. Que les bougies imaginaires s'ont éteintes, que la musique qui se joue dans votre tête a été coupée sauvagement… C'était un de ces moments. S'il prononçait le moindre mot… Il ne savait pas ce qui se passerait, mais ça se passerait, et ce ne serait pas bon. Pour le moment, il était très bien contre Déborah. Magiquement bien. Il ne voulait pas bouger. Cela faisait deux bonnes minutes qu'il priait pour que le slow ne s'arrête pas et qu'il continue. Peter était un idéaliste.

Il savourait son parfum. Qu'est-ce qu'elle sentait ? Il n'en savait strictement rien, mais ça sentait drôlement bon. Sa robe était divine. Il n'y avait absolument pas prêté attention, parce qu'il n'arrivait pas à fixer autre chose que son joli visage. C'était incroyable ce qu'il se sentait… Bien ! Planer… Enivré… Il aurait voulu crier son bonheur. Mais ça n'aurait pas fait très bon genre, ni auprès des professeurs, ni auprès de Déborah.

Alors c'était ça aimer ?

Il n'avait jamais réellement compris quand James grommelait qu'il aimait Lily, ou quand il essayait de déchiffrer la relation compliquée entre Ambre et Sirius. Ou quand il tentait de savoir pourquoi Remus ne fonçait pas voir Emma… Mais depuis quelques temps, il comprenait vraiment tout. Il pensait aimer Déborah depuis un bon moment, mais en fait non. Il avait eu tort sur toute la ligne. Il n'était tombé amoureux d'elle que ce soir. Quand il avait vu son sourire éclatant, ses yeux noisettes pétillants, et ses joues rosies par la gêne. Quand il avait vu son allure timide. Quand il avait senti son aura chaleureuse. Ce soir, 31 octobre 1977, Peter Pettigrow était tombé amoureux d'une fille.

Et il avait la frousse de sa vie.

Tout prenait son sens : la relation bizarre d'Ambre et Sirius, les refus de Lily, la patience agaçante de Remus. Ils avaient tous la frousse de leur vie. C'était peut-être pour ça aussi qu'il admirait James : il était amoureux, l'assumait totalement, et était prêt à tout pour que Lily ait des sentiments réciproques. Alors que lui… Il n'avait jamais rien compris. Déborah releva la tête, nichée une seconde avant au creux de son cou. Peter eut soudainement froid à cet endroit. Déborah se contenta de lui sourire. Elle passa sa main dans ses cheveux et posa un tout petit baiser sur son front.

Comment diable faisaient les filles pour savoir quand vous alliez mal ? Quand vous ne vous sentiez pas bien ?

L'intuition féminine l'étonnerait toujours, de toute façon.

La musique s'arrêta. Quelques secondes encore, ils restèrent dans les bras l'un de l'autre. Puis Déborah se dégagea, l'air confuse. Peter ne se sentait pas beaucoup plus à l'aise. Comment faisaient Sirius et James pour se débrouiller aussi bien avec les filles ? Ah oui, Remus le lui avait expliqué en Quatrième Année : ils n'en avaient rien à faire. Pas de véritable enjeu. Quoique James… Qu'aurait fait James à sa place ? Qu'aurait-il dit ? A elle ? A lui ? Aaaaaaah !! Il eut envie de se mettre des baffes. Il n'était pas James. Il ne serait jamais James. James n'avait rien à voir là-dedans. Il était Peter Pettigrow, amoureux d'une magnifique créature appelée Déborah Freeman, jolie brune aux cheveux frisés… Rien à voir avec Lily Evans. Aucun rapport. Ils n'avaient rien en commun. A part qu'ils étaient à Gryffondor, dans la même classe et qu'ils avaient … Bon, ils n'avaient que sept ans de vie en commun. Merde, comment en était-il arrivé à penser ça ?

Penser à Deb, penser à Deb.

« Ca va Peter ? »

Peter la regarda.

« Oui, je… Ca va. Tu as soif ? »

« Non, ça va. »

« Moi j'ai soif. » répondit-il précipitamment. « Je vais chercher à boire. »

Il s'enfuit. MAIS POURQUOI PARTAIT-IL ? se hurlait-il intérieurement. POURQUOI POURQUOI POURQUOI ? Il paniquait comme un malade. Il avait dû perdre trois cents litres d'eau en transpiration. Il se sentait en nage. Comment osait-elle le toucher ? Il se dégoûtait lui-même de toute façon. Où étaient Sirius et James ? A quelle heure devaient-ils retrouver Remus déjà ? Mince, mince, mince, il ne se souvenait plus ! Et puis pourquoi pensait-il à Sirius et James ? Qu'est-ce qu'ils avaient à voir là-dedans ? Ahh bon sang de bon soir pouvait-il penser par lui-même une fois par jour ? Ou au moins pendant une heure, sans se dire : « Qu'en penseraient James et Sirius ? » « Qu'est-ce qu'il dirait là-dessus ? »

Il se détestait. Merlin qu'il se détestait. Peter attrapa un verre et la louche de punch qu'il remplit allègrement. Oui, remplir. Puis boire. Puis… Aller parler à Deb. Séduire Deb. Embrasser… Séduire Deb. Oui. Déjà, séduire Deb et puis on verrait après. Comment on séduisait les filles ?

PERSONNE N'AVAIT EU L'IDEE D'ECRIRE UN MODE D'EMPLOI ?

Non. Bah non. N'y avait-il pas eu une seule fille intelligente ou simplement dotée d'un minimum de bonté pour écrire un bouquin sur les filles ?

Peter remplit un deuxième verre et le but d'un trait. Pourquoi paniquait-il autant ? Ce n'était pas comme s'il… Comme si quoi ? Comme s'il voulait l'embrasser ? Ah si. Si. Non, mais de toute façon il valait mieux commencer par la séduire.

Ca va Queudver ?

Peter releva la tête. Qui lui parlait ?

A gauche.

Peter regarda à gauche. C'était un couloir.

Viens.

Ca sentait le piège à plein nez. Non seulement parce que personne ne semblait entendre cette voix, mais aussi parce qu'elle ne lui donnait pas du tout confiance, qu'elle le faisait flipper à mort, qu'il en frissonnait et qu'il était un trouillard incroyable. Mais en plus, il n'avait pas du tout, mais alors pas du tout envie de suivre une voix qui semblait lui parler dans sa tête lorsqu'elle lui indiquait un couloir sombre et qui paraissait vide. Surtout quand il pouvait retourner auprès de Déborah et… se prendre le plus beau râteau de sa vie. Non, en fait, le couloir était une très bonne idée.

N'aie pas peur.

N'aie pas peur, n'aie pas peur, grommela Peter intérieurement. Qui n'aurait pas eu peur ? James et Sirius. Oui. Mais il n'était ni James ni Sirius. Mais ils l'auraient fait quand même. Finalement Déborah était une bonne solution. Après tout peut-être qu'il avait une chance avec elle ? Ou peut-être pas. Peter écarquilla les yeux, après un sursaut. Pourquoi deux fentes rouges étaient apparues dans le couloir ? Oui, non, alors là il allait rejoindre Déborah. Mieux valait se prendre une veste que d'aller dans le couloir. Et puis, James se prenait des vestes presque tous les jours depuis quatre ans. Il n'en était pas mort, non ?

Queudver ?

« Qui me parle ? » demanda Peter, commençant à paniquer d'avantage.

Une fille de Quatrième Année se retourna et le regarda bizarrement. Peter lui lança un regard méchant. Si en plus il passait pour un taré !

Viens.

« Non merci ça ira. »

J'AI DIT VIENS !

« D'accord d'accord ! »

Peter posa son verre sur la table et avança en tremblant vers le couloir. Bon sang ce qu'il n'aimait pas ça. Il se mit à siffler une chanson à la mode : « Which Witch ? », les mains dans les poches, feignant l'assurance. En fait, il mourait de peur. Pourquoi y allait-il ? Et puis cette voix lui disait quelque chose… Merlin qu'il détestait cette voix !

Une fois arrivé dans le couloir, il jeta un très, très, très bref coup d'œil à l'ensemble de la pièce, et se retourna. Bien. Il avait rêvé. Il n'y avait personne. Très bien. Il pouvait rentrer. Et puis de toute façon il était venu, hein ! On lui avait dit de venir, il était venu. Il pouvait repartir.

Où tu vas comme ça Queudver ?

« Voir un rat-garou. Paraît qu'il y en a de beaux spécimens du côté des Serpentard. »

Tu es plus amusant que tu ne le laisses penser.

« C'est sympa de votre part… Euh… Madame la Voix ? »

Appelle-moi…

« Voldemort. » termina une voix derrière lui.

Peter déglutit bruyamment et se retourna lentement. Non. C'était impossible. Voldemort n'avait pas pu faire le déplacement. D'abord, c'était impossible parce qu'il ne serait pas venu à Poudlard là où il y avait son pire ennemi. Ensuite, c'était impossible parce qu'il n'aurait aucun intérêt à parler à Peter. Que représentait-il pour que le grand Lord Noir se place ? Que dalle. Ça réglait l'affaire. Enfin, et pour terminer cette brillante démonstration d'impossibilité parfaite : c'était impossible pour des milliers de raisons.

Alors pourquoi est-ce qu'en face de lui se tenait le Seigneur des Ténèbres, plus vrai que nature ?

Et pourquoi ne hurlait-il pas ?

« Viens avec moi, Queudver. »


23h57

Il n'avait rien bu. Rien consommé. Il ne s'était occupé de rien. Dès que la fête avait commencé, il s'était dirigé vers la sortie. Une ou deux fois, il était rentré pour boire un verre de punch. Ah. Alors il avait consommé. De toute façon il ne faisait rien de gravissime. Il se contentait de rester dehors – malgré l'interdiction formelle de toute sa famille et de son entourage proche « TU DOIS RESTER DANS POUDLARD JAMES TU COMPREEEENDS ? » hurlait régulièrement sa mère « Voldemort est un danger pour toi mon bébé d'amour que j'aiiiiime » ajoutait-elle juste après, histoire de l'humilier définitivement. Donc, il se contentait de rester dehors, et de profiter de la mêêêêêêêêêêrveilleuse musique ! Avec les Strange Brotheuuuuur ! Trop bien ! Quelle folle ambiance ! Remus en train de s'épiler dans la cabane hurlante, Sirius de se tripoter avec Ambre, Peter de se tripoter avec Déborah et Lily en train de se faire tripoter par un illustre inconnu imbécile crétin. Et lui qui tripotait-il ? Bien vu : personne. De toute façon, il s'en moquait, il pouvait très bien être tout seul.

Ouais.

Il pouvait très bien se passer de Lily.

Ouais.

Il pouvait même ne pas penser à elle pendant une journée.

Ouais.

Et même pendant une soirée !

Ouais.

En fait non. Il n'y arrivait pas. Dès qu'il la voyait il sentait son cœur se pincer, un étau enserrer son cœur, celui-ci s'accélérer, ses joues rougir, ses mains trembler, devenir moites et… Paniquer. Il était le pire dragueur que le monde ait jamais connu. Dommage qu'il ne puisse pas être aussi brillant avec les filles qu'en métamorphose. Ah la Métamorphose. La meilleur matière du monde. Il pouvait peut-être se réciter ses leçons plutôt que de se morfondre ? Et puis pourquoi restait-il là à attendre patiemment que … Que quoi ? Qu'elle se jette sur lui ? Qu'elle arrive, lui balance qu'elle est désolée et qu'elle l'aime depuis toujours ? Il lisait trop de livres à l'eau de rose. En fait, il n'en avait jamais lu. Visiblement, il n'en avait pas besoin. Il avait l'air assez traumatisé comme ça.

Il aurait mieux fait de ne pas aller à ce bal. De toute façon, dans deux heures il irait rejoindre Remus. Il lui suffisait de remonter dans sa chambre, de glandouiller, ruminer, grogner, grommeler, hurler, bref, s'occuper pendant deux petites heures et le tour serait joué ! C'était aussi simple que ça. De toute façon, il n'y avait plus rien à espérer.

James soupira et se retourna. Mais il s'arrêta dans son mouvement quand il vit Lily tirée par son bébé de cavalier. Elle regardait derrière elle avec un air que James ne sut pas déchiffrer à cause de l'obscurité. James fronça les sourcils. Il n'aimait pas ça.

Avec ses habitudes de preux chevalier, son bourrage de crâne made in Potter family (version papa), et ses idéaux un peu ringards made in Potter family (version maman), James attrapa sa baguette et descendit les escaliers en pierre qui menaient au parc le plus vite qu'il put. Mais Lily et Bébé Cavalier comme l'avait surnommé James, avaient disparu. James tendit l'oreille. Il n'y avait pas un bruit. Pas le moindre soupçon de bruit. Il tendit encore l'oreille. De faibles soupirs lui parvinrent. James écouta encore quelques minutes, cherchant la bonne direction et, une fois sûr, fonça.

Lily était adossée à l'arbre, le cou dévoré par Bébé Cavalier. James sentit son cœur se pincer, son cœur s'accélérer, et sa main se serrer contre sa baguette. Il était en train d'abuser d'elle ! De sa Lily ! Pourquoi ne hurlait-elle pas ?

« EXPELLIARMUS ! » hurla James.

Bébé Cavalier fit un superbe décollage qui le repoussa de quelques mètres. Il se ramassa beaucoup plus loin dans un bruit sourd. Lily, qui avait fermé les yeux, les rouvrit d'un coup et regarda la scène, comme stupéfixée. James accourut vers elle. L'une des bretelles de sa robe était complètement déchirée, sa jupe était relevée et son rouge à lèvre avait dérapé. Ses cheveux étaient totalement en bataille.

« Lily ! Lily, tu vas bien ? »

« Po… Potter ? »

James tiqua. Potter ? Depuis quand l'appelait-elle par son nom de famille ? Ils avaient pourtant décidé d'un commun accord de s'appeler par leur prénom !

« Ca va ? Il ne t'a rien fait ? »

BLAM ! James porta la main à sa joue brûlante. En face de lui, Lily fulminait. Il sentait clairement les œillades meurtrières qu'elle lui lançait. James ne comprenait rien. Il venait quand même de lui sauver la vie, là ! Ou au moins sa dignité ! Il était en train d'abuser d'elle non ?

« COMMENT-OSES-TU ? » hurla Lily.

« M… Mais… »

« COMMENT OSES-TU T'INSINUER DANS MA VIE DE LA SORTE ? »

« Mais Lily je… »

« Dégage ! »

« Mais il était en train de… »

« En train de quoi ? De m'embrasser ? »

« Il était en train d'abuser de toi ! »

« TU FABULES TOTALEMENT PAUVRE TYPE ! »

« Mais je t'ai vue quand tu es partie tu avais l'air de… de… »

« L'air de quoi, hein ? DIS-MOI ! J'AVAIS L'AIR DE QUOI ? »

James réfléchit. Effectivement, Lily n'avait pas hurlé, et dans l'obscurité il n'avait pas clairement vu qu'elle avait l'air inquiète. A bien réfléchir, elle aurait tout aussi bien pu prendre son pied ou être très excitée. Mais ça, James n'y avait pas pensé et ne voulait surtout pas que cette idée lui effleure l'esprit à un quelconque moment. Il ne voulait pas penser que Lily puisse passer un bon moment avec quelqu'un d'autre que lui. Surtout de cette manière-.

Devant sa mine déconfite, Lily croisa les bras et le toisa de haut en bas.

« Mais pour qui tu te prends, Potter ? Tu peux me dire, hum ? »

James ne répondit pas. Pour qui se prenait-il ? Pour un type raide dingue amoureux d'une fille ?

« De quel droit es-tu venu tout gâcher ?! Tu arrives comme ça et tu vires mon petit copain violemment ! Tu es bien trop prétentieux ! Je t'ai pourtant déjà dit que je ne sortirai pas avec toi ! Même si tu étais le calmar géant je ne voudrais pas de toi. Je te l'ai dit en Cinquième Année ! Décidément, en deux ans tu n'as pas évolué ! »

Mais… Elle n'avait pas dit ça ! Elle avait dit qu'elle préférait le calmar géant à lui ! Ce qu'elle disait de toute façon n'avait pas de sens ! Qu'est-ce qui lui prenait ? Habituellement, elle était beaucoup plus tranchante, blessante, vexante dans ses vociférations, et la colère ne faisait qu'affiner ses remarques acides. Alors que là, elle semblait être perdue dans sa colère.

« Dégage Potter. »

« Je voulais simplement t'aider. » grogna James.

« Tu veux m'aider ? Tu veux vraiment m'aider ? FOUS-MOI LA PAIX UNE BONNE FOIS POUR TOUTES ! »

Ah. Là, il retrouvait la Lily d'autrefois. Peut-être que ce n'était pas si bien que ça finalement.

« CA VA JE SUIS DESOLE C'EST BON ! »

« TAIS-TOI ! LÂCHE-MOI ! JE NE VEUX PLUS TE VOIR ! »

« BAH T'INQUIETE PAS C'EST RECIPROQUE ! »

James se retourna et s'en alla. Mais à peine eut-il parcouru quelques mètres que la voix de Lily retentit.

« Adieu Potter. »

James s'arrêta et serra les poings. Elle était plus sérieuse que jamais. Elle ne voulait plus la voir ? Très bien. Ca pouvait se régler. Il ne lui parlerait plus. Il ne la regarderait plus. Il ne parlerait plus d'elle. Désormais, Lily Evans n'existait plus.


23h57

Merlin de bordel de Merlin il faisait un froid de dragon des Montagnes ! Quelle idée lui avait pris d'aller dehors ? Ah oui, elle voulait éviter Sirius. Il chercherait à l'intérieur, évidemment. Et elle avait pris suffisamment d'avance pour qu'il ne pense pas qu'elle soit allée se cacher dehors. Ahem. Se les geler dehors serait une meilleure formulation. Merlin ce qu'elle avait froid ! Elle sortit sa baguette et se réchauffa. Aaaaah… Ca allait mieux là quand même ! Elle pourrait même rester ici toute la nuit. Et puis la nuit d'après… Puis la journée suivante, et encore celle d'après… Puis un jour des gens commenceraient à s'inquiéter, la chercheraient, la trouveraient, et quand elle leur expliquerait pourquoi elle avait disparu et qu'elle leur répondrait qu'elle voulait à tout prix éviter Sirius Black qu'elle avait embrassé, ils lui riraient au nez, lui donneraient un ou deux mois de colle et elle serait la risée de tout Poudlard.

Moui.

Ou alors elle pouvait se suicider ? Non. Trop douloureux, et pas la moindre envie de. Disparaître ? Ouais. Mais aller où ? Chez elle ? Mwahahahahah !! Elle délirait totalement là. Euh… Non, elle n'avait définitivement aucun endroit où aller. Même Lily lui ferait la morale pour lui dire qu'elle était la pire des abruties si elle allait se cacher chez elle. Et puis vivre avec l'Abominable Pétunia, c'était pas non plus quelque chose qui rentrait dans ses besoins (et surtout envies) primaires.

Donc il ne lui restait qu'une solution : tuer Sirius avant qu'il ne dévoile l'information. Et aller à Azkaban. Et mourir. Super vie, quoi. Non. Encore moins une solution. EST-CE QUE TOUTES LES FILLES QUI EMBRASSAIENT LE GARCON QU'ELLES euh… Ahem… Appréciaient ? SE POSAIENT AUTANT DE QUESTIONS PAR MERLIN ? Probablement. Lily se posait-elle… ? Oui, non, mais là on parlait de Lily. Lily qui tombait amoureuse de Potter, qui sortait avec Matthieu et qui était accompagnée au bal par Caleb. Lily dont la logique était implacable. Alors qui d'autre pouvait… ? Katy ?

Ambre eut envie de se jeter du haut d'une falaise à cette pensée. Katy, Katy amoureuse, heureuse, fière ! Plus qu'à devenir maman tiens tant qu'elle y était… Et à se marier ! Oh Merlin non ! Ne pas penser ça ! Surtout ne pas penser ça !

Bon. N'empêche que là, elle ne voulait pas voir Sirius. Alors elle continuait de s'approcher de la forêt. En fait, son idée – l'idée qu'elle venait d'avoir à l'instant, en voyant la forêt – c'était de se cacher dedans. Ou au moins de s'en approcher dangereusement. Mais voilà, il y avait un tout petit problème : c'était la pleine lune. Donc c'était super dangereux. Donc il fallait laisser tomber. MAIS OU DIABLE POUVAIT-ELLE ALLER ?

Bon. Le parc était grand. Très grand. Pourquoi avait-elle embrassé Sirius ? Pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi ? Hé mais pourquoi pensait-elle qu'elle avait embrassé Sirius ? Elle avait juste commencé à l'embêter ! Elle ne lui avait pas fait tourner la tête ! Enfin, pas dans le sens propre du terme. Au figuré, c'était beaucoup plus flatteur ! Au propre aussi, remarquez… OUI MAIS PAS CE SOIR !! C'était nul ! Nul nul nul nul ! Elle méritait des baffes. Qu'est-ce qui lui avait pris de faire ça nom de non ? POURQUOI NE L'AVAIT-ELLE PAS REPOUSSE ?

Parce qu'il lui plaisait.

Ta gueule !

Bon. Alors que pouvait-elle faire ? Deux choix : ou elle allait se cacher, ou elle affrontait Sirius. Elle se cachait ce soir, elle affronterait Sirius… Jamais. C'était une très bonne solution. Ou alors dès qu'elle le verrait, elle l'ignorerait. Ça l'énerverait. Il la harcèlerait. Ils auraient une fausse discussion qui ressemblerait à une grosse dispute. Ils ne s'adresseraient plus la parole. Il dirait à ses copains qu'il l'avait embrassée. Elle mourrait de honte. Dans tous les cas ça se finissait mal.

Qu'on détruise l'inventeur des bals d'Halloween.

Qu'on détruise l'inventeur des prises de têtes. NON QU'ON NE DETRUISE PAS LES FEMMES !

Il n'y avait plus rien à dire là. Elle allait se cacher, passer la nuit à dormir dans un coin impropre. Euh… Pourquoi ne s'était-elle pas cachée dans son dortoir au fait ? Ah oui. June. Mais quel était le dossier June, au fait ? Qu'est-ce qu'elle avait à cacher ? Sa lobotomie ? Le fait qu'elle aurait dû aller à Poufsouffle ? Elle n'était pas la sœur jumelle d'April ? Mouais. En tout cas, ça devait être quelque chose pour qu'elle s'abaisse à sortir avec Sirius.

Ambre soupira. Pourquoi à chaque fois qu'elle pensait à quelque chose il fallait que ça touche ou que ça la ramène à Sirius ? Bon sang qu'elle se détestait !

Ambre se détesta encore pendant un bon moment. Et alors qu'elle commençait à se calmer pour se trouver une cachette tranquille, un vent violent se mis à souffler. Etonnée, Ambre remarqua que le vent ne se levait qu'autour d'elle. Les feuilles tombées avec l'automne se soulevaient à quelques centimètres de son corps, très haut, à une vitesse folle. Ambre fronça les sourcils. Evidemment, ce n'était pas normal. Mais pourquoi est-ce que ça lui arrivait ? Ce n'était pas de la Magie Noire, elle le sentait. Le cœur d'Ambre s'accéléra : et si c'était Sirius ? S'il l'avait trouvée ? Argfh ! Elle n'avait pas la moindre envie de lui parler.

Ambre se retourna, voulant voir qui lui faisait subir un tel changement de température. Quitte à avoir une discussion avec Sirius, au fond…

Mais lorsqu'elle se retourna, le cœur d'Ambre manqua un battement. Ses yeux s'écarquillèrent. Ses mains se moitirent. Sa respiration se coupa. Le temps sembla s'arrêter. Les feuilles retombèrent, le vent s'arrêta. La Terre ne tournait plus sous ses pieds. Ses yeux étaient fixés sur ce point qui avançait vers elle, d'un pas assuré, le regard droit, et fier. Comme d'habitude. Ambre recula. C'était impossible. Ça ne pouvait pas être possible.

« Alors, je t'ai manqué ? »

Ambre ne répondit pas tout de suite, les yeux toujours fixés sur ce point qui n'arrêtait pas d'avancer. Elle ne voulait pas. C'était impossible, elle rêvait. Et pourtant…

La voix d'Ambre ne fut qu'un murmure, mais dans le silence de la nuit, elle eut l'impression que le monde entier l'avait entendu :

« Electre… »

Fin du chapitre 28.


Petite note finale : Ce chapitre était le deuxième des trois chapitres qui me tenait à cœur à écrire. Alors j'espère qu'il vous aura étonné, et surtout qu'il vous aura plu. J'ai essayé un style différent, et j'espère que ce n'est pas trop déstabilisant. Enfin bon, bons ou mauvais commentaires, n'hésitez pas, ça m'intéresse.
Réponses aux reviews :

Lily : Salut les djeuns ! Comment vous allez ? Pas trop déprimés ou trop excités à l'arrivée de Noël ? J'espère que non ou oui, c'est selon. Moi je pète la joie de vivre, Kazy a écrit son chapitre 30 en deux jours, et ce qui s'y passe me fait plaisir. Ah ! Pas de questions !

ET PAS DE SPOILERS !

Lily : Calme, Kazy. Personne ne pourra entamer ma bonne humeur.

T'as trop fréquenté Katy.

Lily : En parlant de Katy, je vous le dis tout de suite, ce sera la prochaine à répondre aux reviews. Donc si vous avez des questions ! N'hésitez pas…

Bon, les réponses aux reviews s'il te plaît !

Lily : Ouais, on y va ! Puce a l'air ravie du baiser entre Sirius et Ambre. Apparemment June serait inspirée d'une copine à toi qui fait tourner l'homme de ta vie en bourrique ?

Et non ! Tu as faux sur toute la ligne ! Pas d'homme de ma vie – ni dans ma vie, remarque – et ce n'est pas inspiré par Mademoiselle B. June est une garce de ma création entière.

Lily : Elle te demande aussi à quand le sexe entre Sirius et Ambre ?

Au chapitre suivant.

Lily : C'est du rapide !

C'est du Sirius.

Lily : Petit message pour moi : « Quand bougerai-je mon charmant petit cul et virer Matthieu ? » Je dois répondre par moi-même ou dois-je tenir compte de ton synopsis ?

Euh… J'aimerais bien par toi-même, mais tu me taperais sur les nerfs, et sur ceux des lecteurs aussi. Alors fais en fonction du synopsis.

Lily : D'ac. Bon, alors je virerai Matthieu dans un chapitre prochain que Kazy ne peut encore définir. Et je bouge mon cul dans deux chapitres. Et oui, on y croit ! Au suivant ! Gaffiotte veut que tu utilises les chameaux.

Oui, j'y compte bien, rassure-toi. J'ai intégré dans le chapitre 30 les poule-garou, les poules tout court, Sirius poursuivi, James en barbu et James avec une hachette. Tu es contente ? Ah la la ! Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour ses reviewers, hein ?!

Lily : Tu m'étonnes ! Elle te propose de te prêter le Grand Sac.

Désolée, mais j'ai parlé au barbu de mon lycée. Il avait pas l'air très d'accord, au regard bizarre qu'il m'a lancé. Toutes mes excuses. Mais ta review m'a fait vachement rire. Rien qu'en la relisant, là, je suis écroulée de rire ! Tes délires avec les poules sont extraordinaires !

Lily : J'allais le dire. Atlantea te demande si mon couple avec James sera pour bientôt ? Bon sang, ça m'énerve… JE NE SUIS PAS AMOUREUSE DE LUI !

Mouais. Ce sera à moitié pour bientôt. Rapprochement au chapitre 30. Après, la vie suit son cours.

Lily : Mais j'en ai maaaaarreuuuuh… Broack Dincht demande si Quéo serait un Mangemort vu qu'il dit Seigneur des Ténèbres ?

Ah bon, ceux qui sont pour Voldemort disent « Seigneur des Ténèbres » ? Je ne savais pas ! Moi je trouve que ça ne veut rien dire.

Lily : Il trouve que je baisse dans son estime en aimant faire les magasins.

Je ne suis pas d'accord avec toi sur le fait qu'une fille qui aime les magasins est superficielle. Je dirais même que ça ne veut rien dire. Il y a des filles très réfléchies qui aiment être bien sapées. On appelle ça des filles sophistiquées. Enfin, chacun son avis, et je respecte le tien.

Lily : Ouais d'abord ! Chuis pas superficielle ! Un peu coconne, mais pas superficielle !

Mais oui, t'es mimi.

Lily : Il trouve aussi que la scène du baiser venait gros comme une maison.

Ah, alors là, là-dessus, je suis entièrement d'accord. Je déteste écrire ce genre de scène. Je trouve ça mièvre, cucul la praline à souhait, et je m'y prends très, très, très mal. Je rechigne énormément à écrire des scènes d'amour vrai. Je préfère les trucs d'action, et tout et tout. Enfin, rassure-toi, tu as eu raison de gueuler pour ça.

Lily : Mouais. Moi je trouvais ça mignon…

T'es même pas sensée être au courant !

Lily : Bah siiii !

Ah oui, j'avais oublié. Bon, continue.

Lily : Hedwige93 s'imaginait à la place d'Ambre lors du baiser.

Ah bon ? T'as réussi ? Alors je suis super satisfaite ! Merci beaucoup, c'est le plus beau commentaire qu'on puisse faire à une personne qui se veut auteur.

Lily : Comme tu dis. Yonara te demande quel est le secret de Malice.

Aha ! Tu penses bien que je ne te le dirai pas ! Sauf si tu veux vraiment le savoir, auquel cas, tu me mailes, ou tu me donnes ton adresse e-mail et tu me signales que tu veux le savoir. Mais pitié, si vous vous doutez de quoique ce soit dans l'intrigue, mailez-moi, mais ne le mettez pas dans les reviews ! S'il vous plaît !

Lily : Oui, s'il vous plaîîîîîîît (regard de biche)

Merci Lily.

Lily : A ton service, m'dame. Elle dit qu'il n'y a pas de trucs con et incompréhensibles.

Euh… Jusqu'à maintenant ? lol Je fais de mon mieux quand même. Et tout ce qui est écrit est toujours (sauf souvent) réfléchis et pesé. Et de toute façon, Ange me recadre quand ce n'est pas crédible. Et tu n'as pas à être excusée pour être de bonne humeur ! Au contraire !

Lily : Toi tu l'es. Y a une raison particulière ?

Non. J'ai faim.

Lily : D'ac. Line Black te demande si ça va durer entre Sirius et Ambre ?

Façon de parler.

Lily : Bah voyons… Je l'aurais parié.

Héhéhé.

Lily : Elle te remercie de ne pas trop les faire attendre en postant rapidement.

C'est gentil ! Merci beaucoup à toi aussi, de t'en rendre compte, de lire, d'apprécier, et de me le dire.

Lily : Kamala s'inquiète : qui va mourir à nouveau ? Comment ça ?

Héhéhé. La fin du chapitre te l'a dit, je pense.

Lily : Takoma adore ta fic.

C'est super sympa de me le dire ! Merci beaucoup !

Lily : Alors. Violette pose beauuuuuuuucoup de questions, et plus particulièrement à moi-même. Donc : pourquoi refouler mes sentiments pour James ? Qui te dit que je les refoule ?

Moi ?

Lily : Oui mais toi tu comptes pas. Ne trouvé-je pas qu'il a mûri ? Si. Me rends-je donc compte de ce qu'il a fait pour moi ? Euh… Bah, oui, plus ou moins. Donc d'après toi, il faut que j'ouvre les yeux. D'accord. (ferme les yeux) (ouvre les yeux) Mwhéhéhé.

Tu te crois drôle ?

Lily : Ouaiiiiis ! EH BAH D'ABORD ELLE EST MECHANTE AVEC MOIII !

Tant pis. Elle a raison.

Lily : Elle veut que j'aide Ambre. Mwhaahahhaahhah… Encore faudrait-il que je sache de quoi… De Kazy ? Meuuuuh non ! Elle est inoffensive, Kazy ! Une gamine mimi mignonne !

(auréole) Bahhhhhhfouiiiii !

Lily : Malice (pas la tienne, une autre) te dit qu'elle compte sa fic parmi ses toutes favorites, et qu'elle veut que tu laisses Ambre heureuse.

Maieuuuuuh… Si on n'a plus le droit d'emmerder ses persos… Enfin…

Lily : Bah oui, je comprends mais on n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie. Melimelusine se demande comment vais-je m'y prendre pour séduire James ?

La question est plutôt « comment Lily va-t-elle s'y prendre pour comprendre qu'elle est amoureuse de James ? » Et ça ! Ca se fait petit à petit, comme le nid de l'oiseau.

Lily : Mais quand je vous dis que je l'aime pas ! C'est juste qu'il a toujours été amoureux de moi ! Alors il peut pas changer comme ça du jour au lendemain ! Ca colle pas !

Mais oui, mais oui… Allez continue…

Lily : Mais non mais j'en ai marre, moi…

On sait.

Lily : (soupir) Lilouthephoenix qui a lu ta fic en une journée.

BLAOUM ( ceci est un choc qui se produit sur Kazy). Donc BLAOUM disais-je. Tu as lu vingt-sept chapitres super longs en une journée ? Putain ! T'as dû y passer les vingt-quatre heures ! T'as dormi quand ? En tout cas, merci et bravo !

Lily : Tatiana adore le chapitre et va au concert de Within.

Non. Non c'est pas possible ? Oh la chaaaaaaance ! JE VEUX Y ALLER AUSSIIIIII !! Je veux entendre Stand my Ground ! Je veux l'entendre en liiiiive !! Maieuuuh c'est vraiment trop injuste !

Lily : Tout doux Caliméro ! Il est tard, moi je vais me pieuter. Fatiguée. Avec tout ce que tu m'as fait faire…

Mouais. Je ferais mieux de faire pareil. Alors merci à tous pour avoir pris le temps de reviewer ! Je vous aime touuuuuuuuus ! A la revoyure !

Très joyeux Noël, et excellente année 2005 les jeunes – et les moins jeunes !

Kazy.


Preview chapitre 29 :

Il se réveille, elle n'était pas là. Elle est froide. Il la voit, mais elle lui dit qu'elle n'est pas pour lui. Il doute. Ils s'en veulent, elle demande pardon.

Chapitre 29 : Le jour d'après. POV Sirius et Remus.